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popodoran
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29 décembre 2007

L'odeur du pays

 

 

canastel

                Pour moi, exilé involontaire, guidé par mon destin, je peux parler de " l’odeur du pays " Car l’Algérie, était tellement lumière, chaleur, senteurs et parfums envoûtants que le moindre de ces signes me ramène irrésistiblement vers elle.

                Mais 55 ans sont passés et le constat est amer car je sais maintenant que je ne reverrais plus jamais la France de mon enfance.

LES ODEURS DE LÀ-BAS

Sens-tu le frais parfum de la blanche anisette
Dans le verre embué ? Et celui des brochettes
Aux portes des cafés ? De là-bas c'est l'odeur.


Me voici transportée sous l'oranger en fleurs
Des souvenirs, soudain, s'ouvre tout grand le livre
Quand toutes ces senteurs se mettent à revivre,
C'est un ciel éclatant d'azur et de vermeil
Une mer d'émail bleu ondulant au soleil
C'est la vigne naissant au sein des terres rouges
C'est midi si brûlant que l'ombre seule bouge
C'est l'ardente clarté courbant les floraisons
C'est la chaleur, la plage; c'est notre maison.

 

Respire à pleins poumons cette odeur généreuse
Et vois le bourricot sur la route poudreuse
Qui trotte résigné, chargé de lourds paniers
Qui lui battent les flancs. Retrouve les palmiers
Aux écailles brunies dont la houppe balance
Dans les cieux en fusion la verte nonchalance
Qui, respire bien fort les parfums de là-bas
Et tu verras alors, emplissant les cabas
En tunique de sang, la tomate pulpeuse
L'orange ensoleillée et la grappe juteuse
Tu sentiras l'odeur des couscous épicés,
Des paëllas fumantes, des piments grillés,
Et l'arôme fruité de notre huile d'olive
La fragrance salée du rouget, de la vive
De la dorade rose au bout de l'hameçon
Dont on se mijotait des soupes de poissons
Vois les figues sucrées emplissant la corbeille
Près desquelles tournoient les friandes abeilles
Délaissant le jasmin langoureux, obsédant.


Nous mordions dans la vie, ensemble, à pleines dents

 C'était la joie, le rire, c'était le bonheur !
Le passé contenu dans ces fortes senteurs
C'était les temps heureux, c'était notre richesse...
Car l'odeur de là-bas, c'était notre jeunesse !

 

Odette TREMELAT LEGAY (1950)

 

 

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Commentaires
S
Ce qu'il faut admettre, c'est dans une partie à 2 , il y a toujours un gagnant et un perdant.<br /> <br /> Il faut reconnaitre que nous avons été sans pitié avec les autochtones et il fallait qu'ils se révoltent comme npis autres , nous nous sommes soulevés contre les Nazis qui étaient etrangers sur notre sol.<br /> <br /> DFes milliers et des milliers de PN retournent en pelerinage où nous sommes accueillis avec des youyous de joie.<br /> <br /> Dommage . J'espere que mon, ecrit ne sera pas censuré
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B
daniel de nice.g 73 ans et g connu les piroulis.a l'origine cela vient de l'arbre "le piroul",et chez nous le pirouli etait soit en ete un cone glace,que des vendeurs ambulants vendaient soit a la vanille,au chocolat, a la menthe etc...eau parfumee congelee,soit en hiver des cones en sucre genre caramel ,vendus oar les marchands de bonbons ambulants.
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C
Comme tout le monde,il y a des moments pénibles ou je fais défiler comme un kaleidoscope toutes les images de mon enfance,c'est bien sûr l'odeur de la mouna,le goût acide de l'agua limon,de noisette avec l'horchata de chufas,et le PIROULI multicolore.Qui peut me parler du PIROULI?
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G
C'est vrai que presque 50 ans se sont écoulés, Moi tu vois je ressens comme toi peut-être n'est-ce pas de l'amertume mais un vague chagrin quand je sais que je ne reverrais plus notre France à nous - L'Algérie telle qu'elle est aujourd'hui m'est complètement étrangère - Dans notre malheur une petite lueur "internet", avec cet outil et surtout grâce à Roger Ortéga - sur son site j'ai pu retrouver mon quartier DELMONTE - un seul regret que mes parents ne soient plus là pour pouvoir retrouver le temps d'une visite à ce site une bonne partie de leurs voisins ; ne serait-ce qu'y découvrir tous ces noms connus aurait été un peu de baume au coeur. Et pouvoir l'espace d'un week end en juin "descendre à delmonte" (Fosses sur mer) ! Bien sûr nous nous sommes habitués à cette France nous y vivons mais nous n'oublierons jamais. fraternellement Antoinette
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L
la france de votre enfance est toujours là,prête à vous accueillir,soyez les bienvenus chez VOUS!
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L
Roger, moi c'est l'odeur de la pizza qui m'a rappelée soudain qu'elle était dans le four... non, je plaisante...<br /> Comme toi, je sais que je ne retournerai jamais en Algérie... je vis avec mes souvenirs...mais maintenant je me sens bien à Toulouse.. gros bisous
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