LE BOUYOUYOU
Clin d'oeil
Le BOUYOUYOU, tramway à vapeur, véritable tortillard à voie étroite, rendit pendant de longues années d’inestimables services à toute la région pour les voyageurs et les marchandises, en reliant Oran à la station thermale d’Hammam-Bou-Hadjar par la "plaine".
BOUYOUYOU DVix envoyé par guysimon
A Oran la gare de départ se situait à la fin du Boulevard Joffre à l'angle du Boulevard Mascara, séparé par la "Rue D'Arrue" pratiquement en pleine ville. Le dimanche à grand renfort de coups de sifflet le Bouyouyou venait cueillir les provinciaux en goguette à la sortie du cinéma Rex.
Ce qu'ils adoraient entre tout, c'était lorsque vers dix heures, il entendait le train passer. Eh oui ! Un train avec une locomotive... Oh, pas très grosse mais une vraie locomotive quand même, tirant trois voitures et un wagon de marchandises. Ce petit train desservait des localités comme Aïn El Arbe, Saint-Maur, Valmy et Sénia. Le plus distrayant était de voir les petits Algériens prendre le train en marche et se lancer à terre quelques mètres plus loin car, à cet endroit, l'engin, avec ses tchouf tchouf, avait des difficultés à grimper la légère pente existante.
Le poussif Bouyouyou avec son sifflet éraillé, fut l’une des composantes typiques de l’arrière pays Oranais et constitua même une véritable attraction. La ligne fut définitivement fermée en 1949.
Trajet du Bouyouyou de Oran à Hammam-Bou-Hadjar.
Arrivée du Bouyouyou à Oran.
La gare de l'Arba à Oran.
La gare de l'Arba point de départ la ligne du Bouyouyou à Oran.
La gare d'arrivée de Hammam-Bou-Hadjar.
SON DERNIER VOYAGE
LA SENIA - Tout le monde descend.
Notre petit train départemental d’Hammam-Bou-Hadjar a vécu. Après avoir terminé la veille son voyage aller, il s’en est revenu à vide, et a gagné son dépôt de boulanger d’où il ne sortira plus.
Conduit par une touchante coïncidence par le mécanicien Ballester vétéran de la ligne, il devait faire une entrée sensationnelle à la Sénia, sa dernière station. Donnant toute sa vapeur, tant par la cheminée, par ses pistons que par son sifflet qui déchirait la brume, il alerta tout le village qui lui fit fête.
La vieille "loco" s’était faite belle pour l’occasion: Palmes vertes, bouquets et drapeaux la paraient avec élégance, et des âmes sensibles avaient inscrit sur son avant et sur ces flancs: "tu seras regretté", "Bouyouyou était petit mais le souvenir est grand…"
Oui sympathique petit train tu seras toujours pour les Oranais le symbole d’une époque heureuse, le rappel aussi des beaux dimanches sur le champs de courses et ta mémoire restera aussi vivace quand le goudron des routes ou l’herbe des champs auront effacé la trace de ta voie!...