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19 février 2010

23 MARS 1962

LE  SIEGE  DE  BAB-EL-OUED 

Document transmis par José Castano.

« Rien n’est jamais acquis. Tout est bataille. On nous le fait bien voir. Nous sommes gênants. On nous efface. On a bâti une théorie du monde où nous n’avons pas de place. On nous verse dans le néant avec nos morts, nos espérances et nos souvenirs. » (Jean Brune) 

         Vendredi 23 Mars 1962, le général de Gaulle écrit à son premier ministre, Michel Debré, une brève missive : 

         "Mon cher Premier Ministre, 

         Tout doit être fait sur-le-champ pour briser et châtier l'action criminelle des bandes terroristes d'Alger et d'Oran. Pour cela, j'ai, sachez-le, entièrement confiance dans le gouvernement, dans le haut-commissaire de la République et dans les forces de l'ordre. Veuillez le dire aux intéressés. 

         Bien cordialement. Charles de Gaulle."

Le jour même, la transmission et l'exécution de cet ordre sera chose faite.

         Ce matin là, un camion militaire pénétra, à Alger, dans le quartier de Bab-el-Oued. Un commando de l'OAS arrêta le véhicule et demanda aux soldats de leur remettre leurs armes. Soudain, parmi eux, un appelé musulman fit claquer sa culasse en armant son pistolet mitrailleur... et ce fut le drame. La fusillade éclata et pour la première fois dans cette guerre d'Algérie, des militaires et des civils allaient s'affronter directement. L'irréparable était commis annihilant par là même tous les espoirs de voir l'armée se soulever à nouveau... 

Aussitôt -et durant toute la journée- les forces militaires et de police affluèrent. Des milliers de soldats, gendarmes et C.R.S. encerclèrent le quartier. Des barrages de fils de fer barbelés furent dressés. Bab-el-Oued était isolée du reste du monde... 

La Délégation Générale était en liesse. Le quartier serait privé de renforts et de ravitaillements. Enfin! le règlement de compte allait pouvoir avoir lieu! Bab-el-Oued, le symbole de la résistance en Algérie, allait recevoir le châtiment qu'elle méritait depuis longtemps déjà!... 

         Très vite cependant, les visages des responsables allaient changer d'expression. Loin d'être impressionnés par ce gigantesque déploiement de force, les commandos de l'OAS réagirent énergiquement. Ils se savaient pris au piège et leur résistance allait être farouche... 

         Face à 20.000 hommes, décidés à mettre au pas ce noyau rebelle, 150 hommes munis d'un armement hétéroclite mais connaissant admirablement chaque pouce de terrain et sachant pouvoir compter sur la complicité de l'habitant, allaient faire mieux que se défendre, à tel point qu'ils allaient prendre l'initiative des opérations et faire reculer sous leurs coups de boutoir les forces de l'ordre. 

         Ailleret -qui depuis Juillet 1961, avait été nommé en remplacement de Gambiez- fulminait. Pour l'encourager dans sa fermeté, l'Elysée lui avait offert sa quatrième étoile. Son prestige était en jeu ainsi que celui de tous ses acolytes : Fouchet -haut commissaire en Algérie, Morin -délégué général-, Vitalis Cros -préfet d'Alger-, Debrosse -commandant la gendarmerie mobile- et l'on décida alors de faire appel aux blindés et à l'aviation. Cette fois c'était l'engagement total. 

Bab-el-Oued, la citadelle du patahouët, le quartier de la joie méditerranéenne et de la douceur de vivre, allait subir un terrible châtiment par le fer et par le feu. Les premiers chars qui se présentèrent, tirèrent sans discontinuer sur les façades tandis que deux hélicoptères et quatre chasseurs T6 menèrent une vie d'enfer aux tireurs retranchés sur les toits. 

La puissance de feu était telle que les quelques officiers aguerris qui se trouvaient là, se croyaient revenus à la seconde guerre mondiale. Les habitants se jetaient sous les lits alors que leurs vitres volaient en éclats et que les balles de mitrailleuses 12/7 et les obus occasionnaient dans les murs des trous énormes. 

         De toute part les blindés affluaient vomissant leurs nappes de feu et d'acier. Ils écrasaient les voitures en stationnement, montaient sur les trottoirs et éventraient les devantures des magasins. Derrière eux, suivaient les forces de l'ordre qui, aussitôt, investissaient maison après maison, se livrant à de sauvages perquisitions : meubles brisés, matelas éventrés et à l'arrestation systématique de tous les hommes en âge de porter une arme. Des milliers d'Européens étaient ainsi arrêtés et regroupés dans les quartiers musulmans, sous les quolibets et les insultes. 

         Pour compléter l'isolement, on coupa les 8000 téléphones qui reliaient encore les assiégés au reste du monde, ainsi que la lumière. Les habitants furent privés de ravitaillement et le couvre-feu permanent établi sur le champ. Les forces de l'ordre reçurent la consigne de tirer à vue sur "tout ce qui bougeait » et on interdit l'accès du quartier aux médecins. 

         A 20h, il ne restait plus que 20 hommes qui menaient un héroïque combat d'arrière garde pour permettre à leurs camarades rescapés de prendre la fuite par les égouts. A 21h, des ambulances quittèrent le ghetto avec, à leur bord, les derniers résistants. La bataille était finie. Comme la légion à Camerone, l'OAS venait d'écrire là sa plus belle page d'histoire. 

         Dans les appartements dévastés, on pleurait les morts et on s'efforçait de soigner les blessés. Qui saura jamais le nombre des victimes? Car à Bab-el-Oued, on soigne ses blessés et on enterre ses cadavres soi-même... 

Beaucoup de ces victimes n’avaient en rien participé au combat. Un gamin de quinze ans, Serge Garcia, fut tué dans son appartement ; une enfant de dix ans, Ghislaine Grès, fut abattue d’une rafale à l’intérieur de sa maison… C’était la litanie du désespoir : Blessés et malades manquant de soins, jeunes enfants saisis de convulsion, femmes enceintes prises par les douleurs… et puis, ce bébé de quarante-cinq jours intoxiqué par la fumée dans son berceau en flammes et cette petite fille blessée à la jambe que la gangrène menace…

         Nicolas Loffredo, Maire de Bab-el-Oued témoignera à ce sujet : « Nous sommes intervenus auprès des autorités en faisant remarquer que des bébés étaient en train de mourir. Un officier de gendarmerie me répondit : « Tant mieux ! Plus il en crèvera, mieux ça vaudra ! Il y en aura moins pour nous tirer dessus ». Et comme nous demandions qu’on enlève au moins les morts, il a éclaté : « Vos cadavres, mangez-les ! »

         Un goût âcre persistait au fond des gorges, l'odeur de la poudre et du sang stagnait dans les ruelles, des débris de toute sorte donnaient aux ombres habituelles de la rue des contours mystérieux, c'était un monde inconnu qui s'étendait sur chacun. Mais pour autant, le calvaire des habitants européens n'était pas fini et la fouille systématique se poursuivait avec une hargne et une haine inqualifiable. Après le passage des "forces de l'ordre", il ne restait plus rien d'utilisable : à la place des écrans de téléviseur, apparaissait un grand trou noir comme une image fixe de la mort. Les divans, les fauteuils et les matelas étaient crevés comme des sacs de son. Les meubles n'avaient plus de porte, plus de tiroirs, les gravures et les photographies familiales étaient arrachées des murs et piétinées, les bibelots s'entassaient, le linge traînait de-ci de-là, les réfrigérateurs étaient renversés et le ravitaillement détruit. Les familles étaient abattues, toutes leurs "richesses" étaient là, réduites en détritus et en poussières. Tout le sacrifice d'une vie!...

         En Métropole cependant, on ignorait ce qu'était réellement Bab-el-Oued. On ignorait que ses habitants étaient tous des ouvriers et de surcroît, les plus pauvres de la terre algérienne. On ignorait que quatre vingt pour cent d'entre eux étaient communistes inscrits au parti et, qu'écœurés par l'attitude du P.C.F, ils avaient tous déchiré leur carte. Pourtant ce sont eux qui fourniront la majeure partie des commandos Delta de l'OAS et c'est parmi eux que se trouveront les plus courageux et les plus tenaces. Pouvait-on, sans faire sourire, les qualifier de nantis et de fascistes?... 

         Pendant quatre jours, Bab-el-Oued allait vivre un véritable cauchemar. Pendant quatre jours elle sera isolée du reste du monde, sans ravitaillement et sans soin. Alors, la foule algéroise se pressa devant les fils de fer barbelés qui ceinturaient le quartier et implora le service d'ordre de mettre fin au blocus. Devant le refus systématique des autorités qui tenaient à aller jusqu'au bout de leur vengeance, la solidarité Pied-noir allait prendre un acte bien méridional. On collecta des vivres pour les assiégés qui les hissaient à l'aide de couffins tirés par des cordes jusqu'aux étages. Mais bien vite, la préfecture de police interdira les collectes, le couvre-feu intégral sera maintenu et Christian Fouchet, la voix hautaine, auto satisfaite, adjura sur les ondes de la télévision les Français d'Algérie, de faire confiance à la France (!) et de refuser de suivre les assassins de l'OAS!!!... 

         Lundi 26 mars. Bab-el-Oued avait pris le tragique visage de Budapest. Mais, le blocus était maintenu ; la faim tenaillait les ventres, les perquisitions et les arrestations se poursuivaient et lorsqu'un blessé était découvert, on le traînait par les pieds jusqu'aux camions et là, on le "balançait" par dessus bord. 

Tout autour du réduit, la population était toujours amassée tentant l'ultime offensive du cœur : "Nous voulons rester Français... Vous n'avez pas le droit de nous combattre et de nous livrer... Notre crime le plus grave c'est de trop aimer notre pays..." 

         Alors des tracts firent leur apparition conviant la population du Grand Alger à se rendre, dès 15h, drapeaux en tête et sans armes à Bab-el-Oued dans le but de tenter d'infléchir le traitement inhumain infligé aux 50.000 habitants de ce quartier. Le drame couvait… 

José CASTANO

(joseph.castano0508@orange.fr)

*

Retour JOSEPH CASTANO. 

Prochainement : 19 Mars 1962… Le cessez-le-feu en Algérie (photos chocs)

Puis :  Alger : 26 Mars 1962… Le massacre de la rue d’Isly

Sites et vidéos sur cette tragédie accompagneront cet article

En application des articles 27 et 34 de la loi dite "Informatique et libertés" No 78-17 du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit de modification ou de suppression des données qui vous concernent. Vous ne recevrez jamais des courriels commerciaux ou pièces jointes de publicité de notre part.

Vous pouvez vous rayer de cette diffusion à tout moment en faisant « répondre », puis en tapant « NON »

- La FNACA s’oppose à l’inscription des noms des victimes civiles et du 26 Mars 1962 sur le monument du Quai Branly 

Cliquez sur : 1. Actualités de la MAFA

Et sur : http://www.clan-r.org/portail/Communique-du-CLAN-R-Morts-pour-la

- www.defense.gouv.fr/defense/webtv/memoire_et_patrimoine/afn_512

Des sites remarquables à visiter (Cliquez)

                        www.youtube.com/user/71257 

« Les petits échos de l’Echo d’Oran »

http://echodupays.kazeo.com/VIDEO-ACTUALITES-ALGERIE-1956,a709959.html

http://echodupays.kazeo.com/VIDEO-2EME-PARTIE-ACTUALITES-ALGER,a711247.html

e-mail : daniele.lopez@free.fr 

-         Nos cimetières en Algérie : Tristesse et désolation ! Cliquez : http://www.lesmanantsduroi.com/articles2/article35689.php 

-         24 Janvier 1960 : « Les barricades » (Cliquez) : http://www.valeursactuelles.com/print/histoire/actualit%C3%A9s/tragiques-barricades.html 

Et : http://www.dailymotion.com/relevance/search/PHIBERSTE, puis sur le titre de la vidéo

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C’est beau, c’est grand, c’est généreux la France !

         Alors que les apparatchiks du FLN poursuivent leur éternelle politique de haine anti-française en déposant, le 13 janvier dernier au bureau de l’Assemblée Nationale algérienne une proposition de loi criminalisant le colonialisme français et demandant que soient traduits devant les instances internationales les « criminels de guerre » français (thème qui sera développé dans mon prochain article sur le 19 Mars),  il est choquant qu’une ancienne égérie et pasionaria de ce même FLN, la moudjahida Djamila Bouhired se trouve actuellement dans la capitale française pour y suivre des soins. Elle loge à l'hôtel George-V, un établissement digne de sa stature et bénéficie de l’assistance d’une voiture avec chauffeur pour les besoins de ses déplacements. Selon notre source, Djamila Bouhired a bénéficié d’une prise en charge pour se faire soigner à Paris. C’est la moindre des gratitudes de la part de l’État algérien à l’égard de celle qui est qualifiée d’icône de la Révolution algérienne.

            Djamila Bouhired fut, lors de la guerre d’Algérie, une terroriste patentée, poseuse de bombes, assistante personnelle de Yacef Saadi, chef de la cellule terroriste d’Alger, de sinistre mémoire. En avril 1957, elle est blessée dans une fusillade et capturée par les parachutistes. Elle est soupçonnée d’être une poseuse de bombe auteur de plusieurs attentats et, inculpée pour ses actes, est condamnée à mort. Son exécution est stoppée par une campagne médiatique menée par son avocat, Jacques Vergès (qu’elle épousera en 1965 selon le rite musulman) et Georges Arnaud.  Elle est finalement graciée et libérée en 1962.

Après sa libération, elle travaille avec Jacques Vergès à « Révolution africaine », un magazine centré sur les révolutions nationalistes africaines. De son union avec son avocat, elle a eu deux enfants, Meriem et Liess Vergès.

         Après Bouteflika, après tant d’autres responsables du FLN, voilà que notre Djamila, à son tour, s’en remet, sans le moindre scrupule, aux bons soins de la médecine française… c’est à dire, de l’ex « colonialiste »… Et pendant que son peuple crève de faim, elle a choisi un palace parisien et non des moindres : le George-V !

Voilà qui devrait faire réfléchir les quelques imbéciles patentés qui ne cessent de prétendre encore que l’Algérie a fait, en 47 ans, plus que la France en 132 années de présence… Seulement voilà ! Les pauvres (la majorité) se soignent comme ils le peuvent dans des centres de soins datant de « l’ère coloniale », désormais vétustes car jamais entretenus, tandis que les riches viennent chercher leur salut en France. Par ailleurs, peut-on imaginer que le régime algérien accepterait de recevoir aujourd’hui d’anciens membres de l’OAS ou de harkis pour les héberger et les soigner ?

            Et oui ! : « C’est beau, c’est grand, c’est généreux la France !... »

            En complément, cliquez sur ce lien : http://popodoran.canalblog.com/archives/w_essai/index.html

         Et aussi : http://www.libertyvox.com/article.php?id=424 

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-         Depuis neuf mois, et malgré le froid glacial, des fils et filles de harkis campent, face à l’Assemblée Nationale, pour demander que le Président de la République les entende, les reçoive, et s’engage à respecter leurs droits de Français éprouvés. (Cliquez) : http://www.comite-veritas.com/newss/pop_news.asp?id=338 

- … Et toujours ces « Places du 19 Mars 1962 » que l’on baptise (Cliquez) : http://www.comite-veritas.com/newss/pop_news.asp?id=339

      Et aussi : http://www.comite-veritas.com/newss/pop_news.asp?id=341 

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"Le coin du popodoran"  vous est ouvert. Vous pouvez retrouver tous les commentaires regroupés sur cette page : http://popodoran.canalblog.com/archives/2009/01/23/12196363.html 

Si vous souhaitez laisser votre message, écrivez à : rp.fr@free.fr 

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Cher amis lecteurs,

            Compte tenu du nombre élevé de mes contacts, c’est 100 à 150 mails que je reçois chaque jour (quadruplés le week-end)… qu’il m’est impossible de traiter. Je suis sensible à ces marques de sympathie et d’amitié mais je vous demande de limiter au maximum vos envois afin de ne pas encombrer inutilement ma messagerie.

         Je vous remercie pour votre compréhension - Bien cordialement  - José CASTANO

Si d’aventure cet article comportait des parasites tels que : de l’extrême gauche à la droite libérale), l’ensemble des médias aux ordres, l’ensemble des pseudo élites autoproclamées, l’ensemble des églises, veuillez me le faire savoir. Merci

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