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7 juin 2010

NOTRE VIE "LA-BAS" 4

Pierre Salas- CHAPITRE 4-

Il est vrai que, parfois, les militaires s’exagérant l’impuissance relative de l’intelligence, négligent de s’en servir. Charles de GAULLE 

Quelques rappels d'histoire et de géographie.


         Avant l’affaire du Dey d’Alger et de son coup d’éventail à notre ambassadeur prétexte du débarquement de nos soldats le 14 Juin 1830 à Sidi Ferruch, Il était un saint ermite, Sidi- Bel- Abbés ,vénéré et respecté de tous auquel la légende attribuait entre autres pouvoirs, celui de guérir .

         Après sa mort, un mausolée fût dressé à sa mémoire et devint le point central d’un cimetière dont les sépultures s’étalèrent autour au cours des décennies qui suivirent .On l’appela “le Marabout ”. Il se situait sur une colline de la rive gauche en amont de l'oued Mekerra , au pied de laquelle se trouvait un douar de la tribu des Beni-Ameur qui occupait cette région dans l'ouest Oranien .Cette dernière était alliée à l’Emir Abdelkader, l’adversaire coriace et indomptable de la France. Ce Saint endroit est encore de nos jours, un lieu de pèlerinage.

         En Juin 1842 , une colonne de légionnaires commandée , par le Général Bedeau arriva sur les lieux et installa son campement en aval sur la rive droite de l'oued Mekerra à moins d'un kilomètre de ce marabout de Sidi-Bel-Abbès.

         Ils construisirent une redoute (sur un emplacement plus tard dénommé " vallée des jardins"), qui prit le nom de ce marabout lequel par la suite, devint la ville actuelle.

Ce poste de guet occupait une position stratégique de premier choix, au milieu d'une plaine aride couverte de lentisques et de jujubiers, s'étendant à perte de vue, mais située sur le chemin caravanier des tribus arabes..

         Dés 1847, après la reddition d'Abdelkader au général Lamoricière, grâce à la légion et à son chef de Génie le général Prudon, qui dressa les plans et traça les rues, la redoute se transforma en village puis en ville, et devint plus tard ce qui fût la perle de la Mekerra.


         Avec l'apport de ces légionnaires laboureurs et de l'immigration qui suivit leur sillage, la redoute s'étendit, prit de l'ampleur et prospéra rapidement Cette perle devait la pureté de son eau à ces pionniers travailleurs acharnés et persévérants parmi lesquels figuraient les ascendants de gens connus et réputés dans la
région, tels les Thiedey, Alberge, Delorme, Rodriguez, De Barry, Homé, Paul André, ellat.. . Etc, j'en oublie malheureusement et d'aussi notoires, mais qu'ils me pardonnent car tous ont participé au bon renom et à la réputation de notre région.

         Les Bellat constituèrent une véritable saga s'étendant de Claude Bellat, le premier arrivé en 1865 en passant par Lucien son fils, et Paul l’un de ses petit-fils (qui furent tous deux des Maires de la ville unanimement respectés et estimés pour leur honnêteté ,leur probité et leur sollicitude envers leurs administrés) jusqu'à mes camarades de lycée, Claude , tragiquement disparu dans un accident de la route en 1961 et Pierre , lequel ,à l'indépendance, s'installa à Bordeaux avec sa famille et ses parents. Le père, Paul, l'un des derniers édiles de la ville, qui honora mon mariage de sa présence est toujours un écrivain connu et respecté dans les milieux littéraires. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont la liste serait trop longue à énumérer.

         Notre ville eût un maire communiste, un bon maire également, Monsieur René Justrabo, directeur de lycée . Un autre instituteur , Monsieur Dassié du parti radical , prit les rênes de la mairie jusqu'à l'indépendance .Tous furent appréciés et estimés, car chez nous les étiquettes politiques n’avaient que le mérite d’exister et ne voulaient rien dire et la cohabitation entre les partis n’était pas un vain mot. Parfois il y avait des polémiques à la Don Camillo, mais jamais rien de sérieux et tout se réglait vite autour d’une anisette bien fraîche et d’une bonne kemia. Sidi-Bel-Abbès, en 1962, était un Chef lieu d'arrondissement de plus de 100.000 habitants et situé à tout juste 80 kms à l'ouest d'Oran.


         Elle fût surtout la capitale de la Légion Etrangère, le quartier Viennot étant le point de rencontre de tous ses légionnaires. Prés de 350.000 engagés volontaires de toutes origines et nationalités, passèrent par cette caserne et près de 40.000 d'entre eux, furent tués au champ d'honneur.

         J'ai toujours eu beaucoup d'admiration et de respect pour ces hommes de qualité qui avaient pour devise "Français, non par le sang reçu, mais par le sang versé "et lorsqu'il m'arrive, aujourd'hui, d'en croiser un sur le quai d'une gare, du côté de Marseille ou d’ailleurs, je ne puis m'empêcher d'avoir un élan de sympathie à son égard. Ce ne sont pas, bien sûr, ceux que j'ai connus, mais ils ont la même allure et visiblement le même esprit. Pendant la bataille, ils avaient le courage et l'abnégation des héros de Homère et quand il s'agissait de faire la fête, là aussi personne ne les égalait.


         120 ans plus tard , en 1962 , ils quittèrent Sidi-Bel-Abbès à jamais , c’est avec cette noble et martiale attitude qui les caractérisait ,qu’ils tournèrent le dos à l’Algérie , sans un regard en arrière ,les yeux fixés droit devant eux , en chantant et en immortalisant ainsi , la chanson d’Edith Piaf : “Non , rien de rien, je ne regrette rien ! ...”.



         La commémoration annuelle de "Camerone" (qui est à la Légion, ce que le 14 Juillet est à la France) était pour eux et les Bel-Abbésiens, une fête mémorable qui durait une semaine et les quartiers Viennot, Yusuf et Amilakvari, faisaient une opération "portes ouvertes", où la jeunesse locale se mêlait (ou .....s’affrontait au cours de bagarres mémorables )à ces légionnaires tant aimés (ou détestés suivant les circonstances du moment ), et de cette kermesse annuelle, débouchaient très souvent des idylles et des mariages, (...ou des plaies, des bosses et des coquards) lesquels pour contredire les historiens qui ne les situaient qu'en Gaule, généraient aussi en Algérie, de vrais petits gaulois aux cheveux blonds et aux yeux bleus, des Germains et même des petits vikings.

         Mais le rapport affectif envers la Légion et ses Légionnaires prenait toujours le dessus et l’union sacrée entre eux et les pieds noirs ne fût à aucun moment un vain mot.

La Légion Etrangère fait toujours partie du patrimoine affectif des Pieds-noirs en général et des Bel Abbésiens en particulier.

Pour commander l’ouvrage

Mail: salas-pierre@bbox.fr 

Tel: 04 68 52 08 99 et 06 63 53 98 55
18 Rue Edouard Bourdet. 66100 PERPIGNAN
Prix 25.00€ + 3.5€ de frais de port.

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Commentaires
P
OUI, je connais Jean Pax Mefret, mais il a d'autre chats à fouetter que de jeter un oeil sur mes modestes écrits, tant appréciés par ailleurs.Moi aussi j'ai d'autres chats à fouetter et crois-moi, ceux-là n'échapperont pas à ma plume acrérée
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H
Je ne veux surtout pas faire d'impairs , mais connais-tu , JEAN-PAX MEFRET ? Je suis une de ses fans - Sa chanson "CAMERONE" et beaucoup d'autres valent la peine qu'on s'y arrête - Si tu ne le connaissais pas , je te donnerai ses coordonnées - BONNE NUIT - Geneviève HALET - (d'ailleurs je compte faire un article sur tous ces chanteurs PN qui nous donnent encore tant de larmes mais qui font du bien : on se sent vivants)
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