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4 juillet 2010

NOTRE VIE "LA-BAS" 6

Pierre Salas- CHAPITRE 6-

Prologue à la guerre d’Algérie.

(de 1953 à 1955)

         Comme bon nombre de mes contemporains, un beau jour, je fus convoqué au bureau militaire de recrutement afin de passer le conseil de révision, en vue d’une prochaine incorporation dans l’armée et accomplir mon service militaire, dans l’année qui venait.

         Je recevais deux mois plus tard, ma feuille de départ pour le 41° RT, à Fès (Maroc) où quelques jours après, j’étais incorporé.

         Quand on est un bleu, et pied-noir (c’est là où j’ entendis ce mot pour la première fois et j’en fus assez vexé d’ailleurs), les premiers jours sont durs à supporter car on est l’objet de  petites tracasseries tant par les sous-officiers  pour des corvées dont on n’a pas alors la moindre idée  si ce n’est par  les “anciens” qui se font un malin plaisir de bizuter les nouveaux arrivés comme nous, lors des festivités du Père Cent (100 jours avant la quille) par exemple..

         Le problème pour ces derniers, c’est que nous possédions bien quelques excellents rudiments de bagarres de rues, comme le coup de boule (dont nous revendiquons la paternité, et qui maintenant est passé dans le domaine public) par exemple, que nous avions bien retenu parfois à nos dépens, et  bon nombre d’entre eux se trouvaient passablement choqués lorsqu’ils tombaient sur des gaillards capables de se défendre .On avait droit au respect général ensuite.

         Dés notre arrivée en caserne, nous devions subir cette horreur de vaccination appelée T.A.B.D.T, qui nous immobilisait, tordus de douleur sur notre lit de camp. Cette série de quatre piqûres nous était administrée  le vendredi matin et nous restions consignés sanitaires jusqu’au lundi, la torture étant renouvelée tous les 15 jours.

         Au cours d’un stage de sélection, certains d’entre nous ayant obtenu de bonnes notes, furent envoyés à l’Ecole Militaire Annexe des Transmissions (EMAT/ AFN), à Ben Aknoun.....département d’Alger.

         Après tout, Alger était une grande ville avec une bonne desserte voies ferrées en toutes les directions d’Algérie.

Nous fûmes affectés à un peloton d’élèves sous-officiers et comme pour nous donner le coup de grâce, nous apprenions que nous n’étions qu’en transit et que notre vraie destination était, une petite ville de garnison située à 180 kms au sud d’Alger appelé Aumale sur la route de Bou-Saada à la lisière du Sahara.

         Ce fût le coup de grâce pour certains d’entre nous qui avions nos fiancées dans d’autres villes, distantes de 400 à 600 kms et la perspective de ne pas pouvoir les revoir à notre gré, à cause de l’éloignement, se rétrécissait comme une peau de chagrin.

       Toutes les bonnes résolutions de notre part, s’effondraient comme un château de cartes.

De ce fait, les uns décidaient de voir venir et de  subir leur temps d’armée. Les autres en prirent leur parti et s’accommodèrent de leur mieux à leur sort.

Les premiers n’accordaient aucune attention aux cours de “lecture au son” et autres techniques militaires au désespoir de leurs instructeurs.

Les autres plus malléables ou plus visionnaires suivirent leurs cours de  peloton.

         Le peloton terminé, les premiers se retrouvèrent 2° classe, 1° classe ou Maîtres ouvriers.

Les seconds devinrent fort justement au moins caporal, jusqu’à sergent et furent mutés quelquefois suivant leur choix.

Faisant partie du groupe des récalcitrants 2° classe, mais compte tenu de ma formation civile, je fus affecté au bureau de l’instruction comme dessinateur d’abord, comme aide-comptable ensuite, chargé des analyses caloriques des menus et de  la paye des hommes de troupe.

         Les jours  s’écoulaient lentement quand subitement le mardi 2 Novembre 1954 nous apprenions par les journaux qu’une série d’attentats avait été perpétrée  la veille de la Toussaint et à la même heure en divers points du pays faisant huit victimes dont deux jeunes instituteurs (seule la jeune femme survécût) lors de l’attaque d’un autobus assurant la liaison Biskra-Arris.

         C’était un plan mûrement réfléchi mais qui devait suffisamment alerter l’opinion internationale pour que chacun comprenne que la guerre d’Algérie venait de commencer.

         Ce fût le début des événements avec au petit bonheur la malchance, leur cortège de misère,de mort et de souffrances pour toutes les communautés . Dieu et Allah, nous laissaient livrés à nous mêmes.

         Après mes deux années contractuelles, je fus maintenu sous les drapeaux trois mois de plus  et rendu enfin à la vie civile.

A SUIVRE…………….

                                                                  

Pour commander l’ouvrage

Mail: salas-pierre@bbox.fr 

Tel: 04 68 52 08 99 et 06 63 53 98 55
18 Rue Edouard Bourdet. 66100 PERPIGNAN
Prix 25.00€ + 3.5€ de frais de port.

Retour tous les chapitres.

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Commentaires
A
Bonjour ! <br /> <br /> Avez-vous des images ou des photos de l'entrée du GPRA dans Alger et celles de la passation des services avec l'autorité française à faire partager avec nous sur votre blog ?<br /> <br /> Je vous remercie !
Répondre
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