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27 octobre 2011

ARLETTE SCHNEIDER

          Née à Alger, y était installée depuis 5 générations.  En 1962, comme beaucoup de Pieds-Noirs, avec sa famille, elle rejoint  la France.  Professeur de l’Education Nationale (Lettres/espagnol), aujourd’hui à la retraite, Arlette Schneider est écrivaine romancière. Lauréate à de nombreux concours littéraires, elle participe à plusieurs  salons du livre ainsi qu’à des expositions régionales ; elle anime également des conférences. Depuis février 2008, à Bordeaux, Arlette Schneider est présidente fondatrice de l’association des Auteurs d’Aquitaine, « Jeter l‘Encre », parrainée par Jean-Claude Guillebault, journaliste et écrivain PN. Tous les deux ans « Jeter l’encre »  publie un recueil de textes, vendu  au profit des enfants malades à l’hôpital. 

Ses ouvrages.

«Les collines de l’espoir»

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          Editions Hugues de Chivré, 2006 - 26 euros + 3, 50 euros frais d’envoi - Œuvre documentaire historique illustrée de cartes postales et de documents des archives nationales. En hommage à ses aïeux.  L’arrivée des pionniers en Algérie en 1830, l’histoire de la création du premier village français, situé à 10km à l’ouest d’Alger, Dély-Ibrahim. L’auteure narre la colonisation et la vie là-bas, dans le village, sous le chant des cigales ; son style est parfumé de mille senteurs exotiques. Arlette Schneider sait créer l’émotion de son pays qui l’étreint.

A travers « Les collines de l’espoir », le lecteur, avec beaucoup de plaisir, se trouve au cœur de l’action en 1830 puis en 1962. Le voyage mouvementé, passionnant et émouvant le conduit à travers le temps et l’espace. Toute la première partie, d’une façon documentée, traite la conquête française sous la France de Charles x et de Louis Philippe ainsi que la situation socio-économique au sein de l’empire Ottoman en 1830.En effet, après avoir retracé l’occupation du sol en Algérie depuis les Phéniciens, en passant par les frères Barberousse, avec des qualités d’historienne, l’écrivaine explique en un style clair et concis comment le projet d’expédition française a mûri depuis le règne de Louis XIV et sous Napoléon. Au départ, les causes de la conquête française se veulent humanitaires. Mais, Arlette Schneider nous remémore le fait historique déclencheur de la prise d’Alger avec le récit du coup d’éventail, ainsi que la prise du célèbre trésor d’Alger, un détournement d’argent et d’or qui rejoint le roman de fiction ou les histoires burlesques de Tintin.

          La deuxième partie de l’ouvrage, autobiographique et anecdotique, aborde les origines du village et sa vie jusqu’en 1962. Les premiers pionniers arrivent de France, d’Allemagne, de Suisse et des îles Baléares. Plusieurs pages sont consacrés à l’exode de tous ces émigrés qui, par centaines, fuient la pauvreté, la maladie, le chômage et les insurrections. Au moyen de diligences et d’embarcations peu sûres, ils bravent les tempêtes avant de poser le pied sur « les collines de l’espoir. » Le côté artistique de l’écrivaine a mis en valeur des cartes postales, des photos, des reproductions de peintures, des poésies qui brodent admirablement les lieux de cette mémoire française. Le lecteur est chaleureusement invité à la magnifique promenade ensoleillée à travers laquelle il traverse les rues du village, Dély-Ibrahim. Ce sont des odeurs exotiques et des bouquets de couleurs. Il rencontre des femmes et des hommes, Européens et Musulmans dans un décor de paysages fabuleux, au pays des jardins, des cigognes, des vaches et des chevaux. Il partage la vie communautaire des villageois. Il vit intensément l’instant.

          De plus, à la fin de l’ouvrage, le lecteur a le plaisir de poursuivre sa lecture par des documents authentiques des Archives Nationales que l’écrivaine a recueillis. A travers les 224 pages de récit illustré, le lecteur côtoie également les grandes figures de l’histoire : le Consul français, Deval , le dey Hussein, le comte de Bourmont, le Général Berthezène, le Général Clauzel, Yves Boutin, Colonel du Génie qui fut envoyé en éclaireur et détective privé sous Napoléon afin d’étudier le lieu précis du débarquement, le duc des Cars, le général Lamoricière et ses zouaves pontificaux, le maréchal Bugeaud dont l’œuvre fut considérable tant au point de vue de la colonisation civile que militaire et religieuse et enfin Abd-el-Kader qui poursuivit la guerre à la France. « Avec simplicité et en employant toujours le mot juste », par les moyens de sa plume lyrique et des souvenirs colorés, Arlette Schneider a su admirablement recréé l’ambiance qui existait dans son village au cours des années soixante.

          Ainsi, la vie paisible à Dély-Ibrahim renaît pour la postérité. L’ouvrage, historique avant tout, est très riche, varié, prenant. Porteur d’un témoignage, d’une mémoire collective, par sa générosité, son naturel et la force qui s’en dégage, il est communicatif. Il touche le cœur du lecteur. Il l’émeut. Pour un écrivain, écrire n’est-ce pas donner du plaisir au lecteur et l’émouvoir ? Arlette Schneider a ce don de la plume. Elle souhaite vivement que son ouvrage, « Les collines de l’espoir » devienne un message de paix, d’amour et de foi en l’Homme. « Que ce livre éclaire les consciences pour que chacun d’entre nous fraternise afin d’être un nouveau bâtisseur d’Humanité. »

«De l’oranger à l’érable»

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          Editions Hugues de Chivré, 2008 -  17, 50 + 3, 50 euros frais d’envoi. Roman historique. Robert, l’Américain et Ariane, la Française naissent à la Clinique des Orangers à Alger, le 11/11, l’un à 11 heures du soir, l’autre à 11 heures du matin. Ils dorment dans le même berceau. Le départ des pionniers à partir du Havre, l’histoire de la colonisation au Texas, la vie en Algérie et les évènements dramatiques. Des paysages colorés de lumière, des émotions, de l’amour, du suspens. L’histoire nous conduit jusqu’au 11 septembre  à  New-York.

EXTRAITS DU ROMAN, « DE L’ORANGER A L’ERABLE »

I / En 1945, dans le port de Haiphong, une fusillade éclate entre une jonque chinoise et la douane française. C’est le début de la première guerre d’Indochine. Les hostilités commencent et mobilisent le monde. Hô chi Minh et son parti, le Vietminh, lancent contre les français, une offensive générale qui se solde par la mort de centaines d’individus. Aucun de ces soldats n’a choisi son tragique destin. Plusieurs d’entre eux perdent la vie. Un an plus tard, le 11 novembre 1946, Ariane vient au monde sur le continent africain. - J’aurais pu avoir les yeux bridés mais mon destin a choisi d’autres rives ! Ma grand-mère maternelle, femme intelligente et spirituelle, avait sa théorie : elle clamait - à qui voulait bien l’entendre- que chaque individu est porteur d’une mission et dès le jour de notre naissance, nous possédons un numéro personnel.

II / Le soir du 11 novembre 1946, Alger, la belle blanche, éteint ses derniers feux sur l’étincelante baie. Elle entame sa longue nuit étoilée. Les flots se sont endormis dans le doux clapotis. Et, semblables à un grand couscoussier émaillé, les étoiles tamisent le ciel de leur lumière. Des milliers de lucioles illuminent la voûte céleste jusqu’au firmament. La pleine lune, grand disque d’or brille magiquement. Sa lueur safranée colore le puits de la nuit. L’immense réverbère couvre de lumière la capitale. Les maisons d’un blanc laiteux, amoncelées, assemblées tels des cubes, dégringolent sur la poudre pailletée des douces collines. L’auréole se reflète et danse sur le plat de l’eau paisible. On imagine un somptueux ballet du peintre Edgar Degas. La mer Méditerranée pourrait être déchaînée. Non, pas du tout ! L’écume cotonneuse, tel un grand drap enveloppe les vaguelettes qui échouent mollement sur la plage déserte. Sans fracas. De ses doux festons, l’eau caresse le rivage dentelé et immobile. Pas un bruit. Alger respire. Á travers tous ses pores, la capitale respire profondément sa quiétude. Dans la Maternité, tout est paisible. On n’entend pas un bruit. Pas un bruit ! D’ici quelques minutes, les onze coups vont sonner à la pendule murale du long couloir. Les bébés, ceux qui n’ont que quelques heures de vie d’avance sur Ariane, dorment. Pas un ronflement ! Une respiration collective profonde berce les chambres. L’inspiration et l’expiration. Là, dans cette ambiance, sereine et feutrée, une bougie vacille. La flamme de la naissance d’Ariane.

III / En 1830, en Afrique du Nord, les Turcs vivaient dans la cité, la Citadelle appelée la Casbah. A Alger et dans tout le pays, le soleil est violent, cuisant. Il faut s’en protéger. Ni le chapeau de paille, ni la chéchia, ni le voile ne suffisent à faire obstacle aux rayons brûlants de l’astre. Afin de bénéficier de l’ombre pendant la plus grande partie de la journée, les constructions hétéroclites s’étagent autour des petites rues étroites et pentues comme des sentiers muletiers se croisant et se mêlant, tel un écheveau. A travers ce dédale de ruelles tortueuses et secrètes, pleines de charme et de surprises, la lumière pénètre à peine. Elle rampe, puise de l’éclat sur les murailles blanches, descend et se glisse sur les volets bleus. Là, à l’abri des regards et de la modernité, derrière des lucarnes, repliée sur elle-même, la vie s’écoule, immuable et mystérieuse. L’entrebâillement des portes basses, épaisses, serties de ferrures donne l’impression d’ouvrir et de fermer sur des prisons. Des cours entrouvertes, des puits de jour, font deviner des maisons. Accablés par la forte chaleur, des hommes sont allongés sur les seuils ou sur une marche d’un escalier qui donne le vertige. Immobiles et muets, enveloppés dans leur burnous, leur tête baissée semble vide de pensée. Même la piqûre des mouches ne parvient pas à les faire bouger ! 

IV / Au Texas, au début de la colonisation, les rapports entre les premiers colons et les tribus indiennes sont relativement bons. Les Lipans fournissent aux Européens du gibier en abondance contre d’autres produits alimentaires et des boissons. Ils leur enseignent l’usage et la culture des plantes médicinales et apprécient les chants et la musique des églises. Puis, les relations se dégradent. Certains soirs, des voleurs rôdent. Les Indiens kidnappent les colons pour les dépouiller. Les Lipans, craignant les représailles des blancs, limitent leur butin. En 1849, la situation change totalement. De plus en plus menacés par la colonisation, les Comanches lancent des raids sur des fermes isolées et sur les petites communautés comme d’Hanis ou Quithi.

V / L’air noyé de gaz toxiques est irrespirable. Il devient immobile, imperceptible Une fumée nauséabonde, une lourde cape noire couvre New-York. Voilé par toutes les émanations, le soleil a disparu. Lui aussi a pris la fuite ! La chaleur est à mourir. Ariane croit se trouver devant le Vésuve en irruption. Les températures sont extrêmes, aussi hautes que dans la vallée de la mort. Elles atteignent les cinquante degrés. ( …) Tout le sud de Manhattan est plongé dans le noir complet. Les incendies énormes se propagent, les vitres sont soufflées, les débris sont projetés à des centaines de mètres alentours. Des voitures sont calcinées. Des corps brûlent sous les décombres. C’est la panique générale. Une scène apocalyptique ! Dans les avenues, les gens pleurent et se serrent très fort les uns contre les autres. Leur visage est tuméfié de douleur. Ariane, plaquée au sol, fait le signe de la croix sur sa poitrine. Elle veut prier mais son cerveau reste paralysé. Il lui est impossible d’articuler le moindre son, le moindre mot. Elle reste muette. La nausée s’empare d’elle. Un goût de métal brûlant et acide, une odeur de chair brûlée, calcinée, un nuage de poussière aveuglante l’hypnotisent et semblent lui avoir brûlé la langue. Sa bouche écume, elle n’émet que des cris de détresse. Le long de ses joues rouges, ses yeux laissent couler de grosses larmes. La malédiction s’est abattue sur elle, autour d’elle et sur la ville sans qu’Ariane n’en comprenne la raison. Les fumées asphyxiantes qui se répandent dans l’atmosphère ne permettent plus à l’air de circuler.

«La Sultane aux yeux bleus»

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          Editions Hugues de Chivré, Roman historique juin 2011  20 euros  + 3, 50 euros frais d’envoi.  Au XIXème siècle, la vie traditionnelle du Jura, l’empire ottoman sous le règne d’Abd-el-Kader, le Maroc où les paysages sublimes ont un parfum de palais et de harems. La vie de Jeanne Lanternier, une petite paysanne jurassienne qui avec sa famille s’installe dans le premier village français créé en Algérie, aux portes de la Mitidja. Basée sur un fait authentique, l'histoire de Jeanne Lanternier se rapproche plus du conte que du fait divers. En visitant le village de Chatelay dans le Jura et grâce à la rencontre avec Rémy Démoly, historien local et possesseur de nombreuses archives sur la vie de la jurassienne, Arlette Schneider, subjuguée par le destin extraordinaire de la jeune pionnière du XIXe siècle, nous fait partager cette aventure.
          En 1832, époque de la colonisation en Afrique du Nord, la famille Lanternier quitte son village natal dans le Jura pour rejoindre l'Algérie. La France installe les pionniers aux portes de la Mitidja. Quatre ans plus tard, Jeanne, la fille du cardeur de chanvre voit sa vie basculer : enlevée par des pillards, présentée à l'émir Abd el-Kader, l'adolescente est finalement offerte à la cour du Maroc et devient la favorite du sultan.

          Ce roman historique biographique évoque la vie traditionnelle du Jura où les marchands roulants sillonnent les routes, il nous conduit vers l'Algérie où Abd-el-Kader s'oppose à la colonisation française, puis au Maroc où les paysages sublimes ont un parfum de palais et de harems.

          Arlette Schneider nous plonge dans le contexte du XIXe siècle. L'auteur recrée la vie de Jeanne Lanternier dont le destin hors du commun a soulevé bien des controverses. Une histoire peu ordinaire, passionnante : la vie riche et atypique de celle qui entra à la cour de la dynastie des Alaouites.

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Pour contacter l’auteure Email : artslettreschneider@laposte.net Tel : 06 64 10 06 04

Retour nos lectures. 

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Commentaires
M
je viens de lire "ALGER je n'ai pas oublié" avec émotion car je ne suis pas retournée comme Ariane à ALGER comme le dit Camus ;"en touriste avec un passeport "dans mon pays natale et pour en repartir encore une fois! une petite erreur drôle:<br /> <br /> il n'y avait pas d'écrevisses au marché Clauzel mais des langoustines! Ariane à 15ans ne devait pas faire les courses souvent! ni au marché Meissonnier non plus
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M
J'ai acquis très récemment les trois livres d'Arlette Schneider (La sultane aux yeux bleus, De l'oranger à l'érable et Les collines de l'espoir). Outre l'intérêt que je porte à tout ce qui a un rapport avec l'Algérie, j'ai été convaincu de les acheter après avoir pris connaissance de l'article de la Voix du Jura du 16 septembre 2011, un hebdomadaire que je lis régulièrement.La retraite approchant, j'aurai de quoi occuper quelques bonnes heures. <br /> Cordialement.<br /> Michel
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G
J'ai commandé trois livres de cet auteur - après avoir lu quelques lignes sur le site popodoran -<br /> je les ai commandés chez AMAZON - ce n'est peut-être pas un esprit très pied noir - mais les livres y étaient moins chers et 2 dont d'entre eux sans frais d'envoi - le 3ème avec 2.50 € de frais - J'espère aimer ces lectures -<br /> les collines de l'espoir - de l'oranger à l'érable - et la sultane aux yeux bleus. J'aimerais aussi lire l'article sur le destin dejeanne ... qui fut la favorite du sultant (quel honneur ? ? ?)
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