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popodoran
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27 novembre 2012

LE COMBAT DE CICÉRON POUR LA DÉFENDE DU FRANÇAIS

Un petit livre pour un grand combat

 

Maux pour le dire - Couverture

 

            Pendant deux ans, Maurice Calmein a publié dans Voix du Midi Lauragais, sous le pseudonyme de Cicéron, une chronique destinée à attirer l’attention des lecteurs sur les menaces qui pèsent sur la langue française, notamment par la multiplication des anglicismes. La centaine de billets composant cette chronique a été regroupée dans un livre de 183 pages, sous le titre « Les maux pour le dire », qui vient de paraître aux Editions Atlantis.

            Traité avec humour et en collant à l’actualité, agréable à lire sans forcément respecter l’ordre de la pagination, cet ouvrage constitue un excellent outil de sensibilisation à la défense de notre langue et à ses dérives inquiétantes.

            Agacé de constater que la langue française est quotidiennement malmenée, et en particulier par ceux-là mêmes qui la véhiculent le plus en s’exprimant à la radio et à la télévision, Maurice Calmein proposa, en 2010, à Voix du Midi lauragais, d’écrire chaque semaine un billet dénonçant un exemple de ces dérives du langage. La rédaction du journal s’inquiéta de savoir si l’auteur de ces billets pourrait tenir la cadence d’une parution hebdomadaire sur un sujet aussi pointu mais elle accepta de relever ce défi. Pendant deux ans, ce furent donc 102 billets qui vinrent alimenter cette chronique sous le titre Les maux pour le dire, inspiré du titre du film Les mots pour le dire. Quant au choix du pseudonyme, il revenait presque de droit au grand rhétoricien romain Cicéron.

            Les Editions Atlantis ont souhaité publier une sélection de 90 de ces billets incisifs et pleins d’humour qui s’en prennent tout particulièrement à la multiplication des anglicismes dans le langage des médias et de l’entreprise. Cette mode frise parfois le ridicule comme le montre cet exemple d’un cadre d’une grande compagnie non moins française de communication qui, pour avoir l’air in, déclare à ses collègues français après avoir employé un anglicisme bien superflu : »Comment dit-on en français, déjà ? ».

            C’est donc aussi une certaine pédanterie du langage que fustige Cicéron qui prône, lui, la simplicité et l’authenticité.

            « Si l’on n’y prend garde, précise-t-il, le français ne sera bientôt plus qu’une langue morte » et il nous rappelle que bien des étrangers s’inquiètent aussi de ce déclin de la langue de Molière, parfois plus que les Français eux-mêmes. C’est d’ailleurs à leur intention qu’ont été ajoutées à la fin du livre quelques explications sur des expressions familières qu’ils pourraient ne pas connaître. Et ce n’est sans doute pas un hasard si c’est un éditeur allemand qui a pris l’initiative de publier ce livre.

            Il semble, hélas, bien loin le temps ou le français faillit devenir la langue internationale puis la langue de l’Europe. Mais, estime Maurice Calmein, il ne faut pas baisser les bras. Il faut se battre pour défendre cette belle langue car c’est un devoir que de transmettre aux générations futures ce que nous avons nous-même reçu. Et l’on appréciera à cet égard la photo de couverture présentant un bambin coiffé d’un béret et tenant en main une baguette de pain, ces deux attributs symboliques mondialement connus de l’identité française.

            Dans le dernier billet paru dans Voix du Midi lauragais, Cicéron exprime sa satisfaction d’avoir transmis son virus à quelques lecteurs et amis qui ont désormais adopté sa manie de traquer les fautes de langage et les anglicismes inutiles. Et il invite ces « convertis » à poursuivre la croisade pour la sauvegarde du français.

            Il faut reconnaître que cet ouvrage agréable à lire, sans forcément respecter l’ordre de la pagination, constitue un excellent outil de sensibilisation à la défense de notre langue et à ses dérives inquiétantes.

 

« Les maux pour le dire », de M. Calmein, 186 pages, Ed. Atlantis, oct. 2012, 12 €.

Retour Maurice Calmein

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Commentaires
S
Bravo pour la défense de notre langue. Mais j'ai bien peur qu'elle ne se meurt comme d'ailleurs notre pays. Le 19 mars en est une illustration !
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