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2 septembre 2013

LA CIGARETTE ET LE CANCER DU POUMON

            J'ai commencé à fumer à l’age de 16 ans, en 1949 pour être précis.. Mes marques préférées étaient les Palmeras et surtout les Brasileñas et les Flor fina. Pourquoi ces dernières ? Simplement parce que pour le même prix, elles contenaient 27 cigarettes au lieu de 20.

            Rapatrié en France en 1962, J'ai continué à fumer des Gitanes ; des Gauloises et des Marigny. Les hasards de l’existence firent que pour raisons professionnelles, j'ai quitté la France en famille en 1967 et n’en suis revenu qu’en 1984.

           Dans les pays où les besoins de mon métier m'avaient conduit, il n’existait pas de tabac brun et malgré ma répugnance pour le blond, j'avais fini, bien à contre cour, par me mettre aux américaines.

           J'avais adopté en conséquence les Malboro, Winston ou Rothman, Très vite, je m'y accoutumais... mais je nécessitais en moyenne 60 cigarettes par jour.

           En 1987, ne me sentant pas très bien, je consultai un Cardio, lequel, après examens sérieux, me conseillât, sinon d’arrêter de fumer, de réduire au maximum ma consommation de tabac. Cela me paraissait comme « Mission Impossible »

           En suivant, voici quelques exemples de ma dépendance au tabac : Lorsque je prenais l’avion, à peine assis sur son siège, je posais mes cigarettes sur la tablette ouverte devant moi et ne quittais plus des yeux le panonceau lumineux d’interdiction de fumer pendant le décollage, guettant le moment où il s’éteindrait pour pouvoir avaler goulûment ma dose de nicotine.

           Mon épouse, souvent à mes côtés durant mes déplacements, en prenait plein la gueule, mais moi, faux jeton, feignais de ne pas m’en apercevoir et égoïstement évitais son regard..

           Même au cinéma et cela quel qu’eût été l’intérêt du film, je me levais de mon siège pour aller dehors en griller une.. De la pure folie. En quittant le cabinet médical je me promis d’essayer de suivre les recommandations de mon cardiologue.

           Je commençai par ôter le cendrier qui trônait dans ma chambre sur ma table de nuit ( car si je me réveillai, il m' en fallait une). Idem pour mon cendrier de bureau. Les déodorants étaient maîtres à mon domicile, et malgré cela, il persistait toujours une odeur exécrable de tabac froid, une horreur..

           Au bout de quelques jours d’abstinence, le manque de nicotine commençant à se faire sentir, il m' arrivait de marcher derrière quelqu’un qui fumait, pour tenter d’avaler sa fumée.

           Cependant je se sentais frustré et un peu vexé de constater que personne chez moi ne semblait s’être aperçu de ce changement dans mes habitudes. Alors j'en parlai et là, j'eus la satisfaction de voir qu’en fait, tout le monde l'avait remarqué et s’en était bien rendu compte, mais ils n’osaient rien dire de peur de rompre le charme de ce qui, à leurs yeux, paraissait un miracle. Ils pensaient tous que c’était un sermon d’ivrogne. N'en pouvant plus, j'adoptai alors la nicorette et j'en devins vite accroc, jusqu’au moment où il me fallut arrêter aussi ce substitut, car il produisait à la longue les mêmes effets nicotiniques et les mêmes besoins.

           Décidant de m'installer en province, avec mon épouse, nous options pour Perpignan où résidaient quelques membres de notre famille. Je restai 11 ans sans toucher à une cigarette et bien sur, j’étais très fier de mon exploit, car je pouvais me considérer comme "non fumeur"définitivement. Et au moment où je pensais être tiré d’affaire, un rhume persistant et tenace me saisit et me prit au tréfonds de moi-même.

           Au bout de quelques jours, je consultai mon généraliste. Mon médecin, sachant que j'étais légèrement hypocondriaque, m'adressa à un pneumologue de ses relations, pensant ainsi, me rassurer. Que nenni ! Ce spécialiste décela au poumon droit la présence d’une tache cancérigène du diamètre d’un pamplemousse.
           Comment, onze ans après une désaccoutumance totale, alors que je croyais avoir vaincu cette maudite cigarette, comment pouvais-je hériter de cette saleté de maladie ?

           Alors là, séances de chimiothérapie contraignantes et douloureuses se succédèrent à cadence accélérée, jusqu’au moment où mon pneumologue me jugea apte ( mais sans grands espoirs selon moi) à subir une lobectomie du lobe du poumon droit sérieusement touché, les dimensions d’origine ayant été réduites à celle d’une clémentine. L’intervention eût lieu le 30 novembre 1998.
L’opération réussit parfaitement et à ce jour, Dieu aidant, je me porte bien.

           Seules séquelles : une bronchite chronique avec insuffisance respiratoire à vie, très contraignante. Mais grâce à lui (Dieu), je suis vivant au sein de ma famille et de mes amis.

           J'espère que mon modeste récit donnera à penser à ceux qui seraient dépendants de ce tabac diabolique et les fera réfléchir sur la nécessité impérieuse de choisir entre lui et LA VIE, à laquelle je me suis accroché avec l'énergie qu'insuffle le désespoir.

Avec mes amitiès

Pierre SALAS

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