Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
popodoran
popodoran
Newsletter
29 avril 2014

VILLE D'ALGER, VILLE D'ORAN - LES BATEAUX DE L'AF

Paquebots Ville d'Alger et Ville d'Oran par Remy Laven

Les bateaux de l'Algérie Française par Phiberste

Retour à toutes les vidéos.

 

Publicité
Publicité
27 avril 2014

LA GUERRE DE FEVRIER 1956 A NOVEMBRE 1965

ENCYCLOPEDIE DE L'AFRIQUE DU NORD

ALGERIE POLITIQUE - HISTOIRE DE L'OAS

 

Retour AU JOUR LE JOUR

 

14 avril 2014

LA FIN DU 1er REGIMENT ETRANGER DE PARACHUTISTES

Avril 1961 - Il y a 53 ans, disparaissait, en Algérie, la plus prestigieuse unité de Légion étrangère… 

«L’Honneur est-il dans l’obéissance absolue au pouvoir légal, ou dans le refus d’abandonner des populations qui allaient être massacrées à cause de nous ? J’ai choisi selon ma conscience. J’ai accepté de tout perdre, et j’ai tout  perdu. (…) Je connais des réussites qui me font vomir. J’ai échoué, mais l’homme au fond de moi a été vivifié » (Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc - « L’aventure et l’espérance »)

… 22 Avril 1961

            Une agitation anormale prenait naissance. On signalait des mouvements imprévus des véhicules de groupes de transport. Il était une heure du matin et les légionnaires du 1er REP, commandés par le Commandant, Elie Denoix de Saint-Marc, fonçaient sur Alger.

            Pouvait-on vivre chargés de honte? La France s’enfonçait dans les égouts, la France n’existait plus. A son secours volaient les légionnaires, prêts à verser leur sang si la légion le leur demandait, marchant de leurs pas d’éternité vers la vie, vers la mort, fidèles à eux-mêmes, aux pierres tombales qui jonchaient leur route, fidèles à l’honneur.

            Au même moment, d’autres « Seigneurs de la guerre » investissaient les grandes villes d’Algérie : le 1er Régiment Etranger de Cavalerie du Colonel de la Chapelle, le 5ème Régiment Etranger d’Infanterie du Commandant Camelin, le 2ème Régiment Etranger de Parachutistes entraîné par ses capitaines et son commandant, le cdt Cabiro, dès lors que son chef, le colonel Darmuzai était « déficient », les 14ème et 18ème Régiments de Chasseurs Parachutistes des Colonels Lecomte et Masselot, le groupement des commandos de parachutistes du Commandant Robin, les commandos de l’air du Lieutenant-colonel Emery… Les fleurons de la 10ème et de la 25ème Division de Parachutistes.

            Et puis d’autres unités se rallient au mouvement : le 27ème Dragons du Colonel Puga, le 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens, le 1er Régiment d’Infanterie de Marine du Commandant Lousteau, le 6ème RPIMA du Lieutenant-Colonel Balbin etle 8ème RPIMA du Colonel Lenoir, le 94ème RI du Colonel Parizot,  le 1er RCP du Colonel Plassard, le 9ème RCP du Colonel Brechignac… A noter aussi le ralliement immédiat des harkis du Commandant Guizien, basés à Edgar-Quinet, village situé au pied de l’Aurès. Au lendemain du cessez-le-feu, ils paieront très cher leur fidélité : un millier de ces supplétifs, avec femmes et enfants, seront massacrés dans des conditions effroyables…

            Néanmoins quelque chose avait filtré du projet. Il n’est pas de secret que puissent garder tant d’hommes en marche vers leur mystérieux rendez-vous. De confuses alertes chuchotées de bouche à oreille avaient couru d’un bout à l’autre de l’Algérie, affolant par l’imminence d’un événement qu’ils pressentaient, de courageux officiers qui s’étaient ainsi rués dans l’une de ces échappatoires qui leur permettrait, plus tard, de pouvoir se disculper tant auprès des vaincus que des vainqueurs. Ils s’étaient fait mettre en permission pour éluder le choix et des quatre coins d’Algérie, des chefs étaient partis pour ne pas être présents quand se lèveraient les aurores difficiles… Pourtant, des années durant, sur les tombes des officiers tués au combat, ces mêmes chefs avaient limité leur oraison funèbre à un serment prêté sur les cercueils drapés de tricolore : « Nous n’abandonnerons jamais l’Algérie ! ». Qu’en était-il aujourd’hui ?

            Fallait-il dans ce cas employer la force? C’est dans de tels moments que bascule le destin des hommes… et c’est à ce moment-là que bascula celui de l’Algérie française.

            Parce que la fraction de l’armée qui s’était révoltée refusait de mener le même combat que la rébellion, la bataille allait être perdue. Parce que les généraux, notamment le général Challe, avaient eu la naïveté de croire qu’une révolution se faisait sans effusion de sang et pouvait se gagner uniquement avec le cœur et de nobles sentiments, ils allaient entraîner avec eux dans leur perte les meilleurs soldats que la France n’ait jamais eus… et tout un peuple crédule et soumis.

            A l’évidence, ils négligèrent les recommandations d’un célèbre révolutionnaire : Fidel Castro, dont la doctrine était la suivante : « Pour faire une révolution, il vaut mieux un chef méchant que plusieurs chefs gentils ».

25 Avril 1961

           Le général Challe prend la décision de mettre fin au soulèvement et de se livrer au bon vouloir de Paris. Ce faisant, il va consacrer la défaite des plus belles unités, livrer 20 ans de sacrifices et d’expérience. Ce qu’il remet à l’ennemi, c’est la force morale d’une armée qui retrouvait le goût de vaincre, c’est tout un capital jeune et révolutionnaire qu’elle avait amassé avec tant de souffrance pour la nation.

            Dès lors, le choc psychologique provoqué par la reddition du chef va être considérable. Dans des circonstances d’une telle intensité dramatique, la fermeté du commandement est la bouée qui retient les faibles et les indécis. Qu’elle vienne à couler et c’est le sauve-qui-peut. Remontent alors en surface les résidus de l’humanité : les attentistes, les lâches et les habiles ! Ah ! Il ne leur reste pas beaucoup de temps pour sortir de leur prudence et prouver qu’ils méritent d’accéder au grade supérieur. Du coup, l’Etat retrouve pléiade de serviteurs zélés, moutons de Panurge revus et corrigés par l’Elysée, même si le grand cordon d’une légion d’honneur leur sert de collier.

            C’est désormais la débandade ! Outre les officiers qui ont refusé de franchir le rubicond et qui louent désormais le Seigneur pour leur « bon choix », de nombreux officiers putschistes, sentant le vent tourner, se rallient au pouvoir. Les rats quittent le navire !…

            Et ce fut la fin! Les camions défilèrent un à un avec leur chargement de généraux, de colonels, de paras et de légionnaires. Les hommes chantaient une rengaine d’Edith Piaf : « Non, rien de rien… Non, je ne regrette rien » tandis que d’autres camions arrivaient maintenant, portant des soldats du contingent métropolitain qui chantaient, indifférents à la peine des uns et des autres : « Les Pieds-Noirs sont dans la merde » sur l’air des « gaulois sont dans la plaine ».

            Ainsi durant quatre jours et cinq nuits, des hommes valeureux avaient tenté de sauver l’Algérie. Son corps se vidait de son sang, tout sombrait. Leur dignité imposait de se  conduire en Seigneurs, même s’ils étaient chargés de tout le désespoir du monde. Ne rien regretter ? Si ! D’avoir perdu. Et des camions qui roulaient maintenant dans la nuit profonde, toujours ce chant qui s’élevait encore plus vibrant :

            « Non, rien de rien Non, je ne regrette rien… »

JE NE REGRETTE RIEN, ce cri allait désormais devenir l’hymne de ceux qui avaient osé et qui avaient tout sacrifié… sauf leur honneur.

            C’étaient des hommes vaincus –provisoirement-, courageux et généreux qui connaissaient l’adversité. Les légionnaires se souvenaient pour la plupart de leurs combats pour la liberté en Pologne ou en Hongrie, pour d’autres, ceux des rizières du Tonkin, pour d’autres encore, ceux de That-Khé, Dong-Khé, Cao-Bang, Diên Biên Phu qui furent les tombeaux d’unités prestigieuses telles que les 2ème et 3ème Régiments Etrangers et du 1er BEP -Bataillon Etranger de Parachutistes-, celui-là même dont les légionnaires du 1er REP étaient les fiers héritiers…

            Les appelés des 14ème, 18ème RCP et des commandos, trop jeunes pour avoir connu tant de gloire, demeuraient traumatisés par ces visions apocalyptiques qui les hantaient et que représentaient ces visages lacérés où les yeux manquaient, ces nez et ces lèvres tranchés, ces gorges béantes, ces corps mutilés, ces alignements de femmes et d’enfants éventrés, la tête fracassée, le sexe tailladé. Tous, à ce moment ignoraient le désespoir et savaient que demain la lumière brillerait à nouveau. C’étaient des révoltés à la conscience pure, des soldats fidèles, des Hommes… des vrais !

            Quel contraste étonnant cependant entre ces Seigneurs de la guerre que l’on montrait aujourd’hui du doigt sous le sobriquet fallacieux de « mercenaires » et de « factieux », ces soldats-loups à la démarche souple de félins accoutumés à la chasse et au guet, infatigables dans le chaos minéral de l’Aurès, soldats perdus dont l’uniforme collait comme une peau de bête, acceptant le défi de la guerre dans les défilés étroits comme des pièges, sur les pitons enneigés ou brûlés par le soleil, dans l’enfer du désert où le monde mort a chassé celui des vivants… et ces hommes flasques qui entonnaient de plus belle leurs incantations à la quille !…

            Au lendemain de la reddition des généraux, le général de Gaulle s’empressa d’épurer l’armée française. L’occasion était trop belle d’en finir avec les contestataires trop fidèles en leur idéal et en leur parole. C’est ainsi, qu’outre les centaines d’arrestations opérées dans les milieux militaires, policiers et civils, les régiments qui avaient constitué le « fer de lance » du putsch : 1er REP, 14ème et 18ème RCP, Groupement des commandos Parachutistes et Commandos de l’air, allaient être dissous. Le 2ème RPIMA quant à lui, allait être expulsé de ses cantonnements. Dissoutes, également la 10ème et la 25ème Division de Parachutistes. Ne pouvant  éliminer toutes les unités compromises sous peine de réduire à néant la force opérationnelle, seul leur encadrement serait sanctionné…

            C’est ainsi qu’au cantonnement du 1er REP, l’ordre vint, sec et cruel. Le régiment était aux arrêts ! Tous les officiers de cette prestigieuse unité devaient sur le champ se constituer prisonniers. Beaucoup de légionnaires refusaient de s’incliner ; ils voulaient livrer un ultime baroud d’honneur. Leur « Camerone » à eux, ils le souhaitaient, ils le désiraient. Mais toute résistance devenait désormais inutile. Leur sacrifice aurait été vain, l’Etat était trop puissant, la France entière était contre eux, elle les avait reniés et l’Algérie était d’ores et déjà condamnée. Les blindés de la gendarmerie mobile cernaient le cantonnement, prêts à leur donner l’assaut. La flotte était là à quelques encablures, ses canons pointés vers eux. Allons ! Il faut céder. C’en est fini du 1er REP…

            La population européenne tout entière se dirigea vers le camp de Zéralda où les légionnaires étaient cantonnés. Elle voulait dire adieu à « son » régiment, le saluer une dernière fois, lui dire encore et toujours : Merci ! Merci à « ses » légionnaires. Les commerçants baissaient leurs rideaux, les jeunes filles portaient des brassées de fleurs. A eux, les portes du camp s’ouvrirent. Les journalistes furent interdits. « Vous ne verrez pas pleurer les légionnaires ! » leur lança un officier. Même les cinéastes du service cinématographique des armées furent refoulés. Pas question de filmer la mort du REP!

            Le silence se fit. Une ultime et bouleversante cérémonie aux couleurs, réunit autour du grand mât blanc, la population et ces valeureux baroudeurs, jeunes d’Algérie et vétérans d’Indochine.

Soudain, de la foule en larmes, surgit  une petite fille. Tel un ange de blanc vêtu, elle s’avança vers les rangs des légionnaires, une feuille à la main. D’une voix douce et faible elle en fit la lecture. C’était l’ultime hommage du petit peuple de Zéralda à leurs enfants en reconnaissance de leurs sacrifices, leur courage et leur fidélité. Puis elle éleva sa petite main jusqu’à sa bouche et dans un geste empreint d’une infinie tendresse, leur adressa un baiser. A ce moment, les applaudissements crépitèrent et une pluie de pétales de rose tournoya dans les airs.

           Gagnés par l’émotion et la rancœur, des légionnaires parachutistes, le visage tendu, les yeux rougis, sortirent des rangs, ôtèrent leurs décorations couvertes d’étoiles, de palmes et de gloire et les jetèrent devant eux. L’assistance  regardait avec une sorte d’effroi ces médailles qui jonchaient le sol. Des femmes les ramassaient et en les embrassant, les rendaient aux paras : « Si, si, reprenez-les ! » Des officiers pleuraient.

            Puis ce fut l’embarquement dans les camions. Certains criaient : « De Gaulle au poteau ! », d’autres « Algérie française quand même! ». Sur leurs joues, des larmes coulaient. D’autres s’efforçaient de sourire à la foule venue en masse pour les saluer et qui s’époumonait à hurler sur leur passage : « Vive la légion ! », tandis qu’à la vue des képis blancs, les gendarmes mobiles s’effaçaient.

            La colonne traversa la petite ville où les Européens qui n’avaient pu se rendre au camp couraient sur les trottoirs, leur lançant un ultime adieu. Des mains jetaient des fleurs sous les roues des camions.

            Un à un, les lourds véhicules passèrent au milieu des cris, des larmes, des baisers envoyés à la volée. Alors, de la colonne, couvrant le grondement des moteurs, 1200 légionnaires, partagés entre la colère et le chagrin, entonnèrent un refrain aux lentes cadences, pathétique, triste, entrecoupé de sanglots :

« Non, rien de rien, Non, je ne regrette rien… »

            Le convoi du 1er REP roulait sur un tapis de roses, de lilas et de pensées. Voie triomphale et triste. Et sous les baisers, les acclamations, les larmes et les fleurs, il disparut dans un dernier nuage de poussière, convoi de mariniers halé par une complainte grave, emportant avec lui les plus folles espérances…

            Pauvre régiment ! Si glorieux ! Que triste est ton sort aujourd’hui ! Et dans son sillage se traînait déjà, lamentablement, le fantôme déguenillé de l’Algérie française…

            Et tandis que les légionnaires roulaient vers leur destin, d’autres hommes, d’autres « Seigneurs de la guerre », braves et courageux, parachutistes et commandos des unités putschistes dissoutes assistaient, la rage au cœur, à l’amené du drapeau, de ce même drapeau qu’ils avaient eux aussi défendu au prix du sang dans les rizières d’Indochine et sur les pentes des djebels. La 10ème et la 20ème Division de Parachutistes avaient fini d’exister !…

            Créé au lendemain de la seconde guerre mondiale, le BEP (Bataillon Etranger de Parachutistes), appellation originelle de l’unité, avait été deux fois sacrifié en Indochine. Une première fois au Tonkin où 17 légionnaires seulement revinrent d’une mission « suicide », puis à Diên Biên Phu où durant deux mois il connut le cauchemar que l’on sait. Sur le millier d’hommes qui reconstituèrent l’unité après leur premier sacrifice, moins d’une dizaine survécurent…

            Reconstitué en 1955 pour les besoins de la guerre d’Algérie sous l’appellation de REP (Régiment Etranger de Parachutistes), il mit hors de combat 8000 « fells », récupéra plus de 5000 armes mais compta également 300 tués –dont le Colonel Jeanpierre- et 500 blessés.

            Pour son seul séjour en Algérie, le 1er REP avait reçu  pour ses légionnaires parachutistes, plus de trois mille citations. Son drapeau portait cinq palmes et la fourragère aux couleurs de la médaille militaire.

            Il était le premier régiment de choc de l’armée française. Premier par sa bravoure, premier par son sacrifice, premier par ses héros qui le composaient, premier par ses citations, douloureusement premier par le nombre de ses morts et premier dans le cœur des Pieds-Noirs.

De toute cette gloire, il ne reste aujourd’hui que des souvenirs…

            Puis le « cessez- le- feu » fut proclamé. L’ennemi d’hier devint l’interlocuteur privilégié de l’état français… et ce fut la fin.

            Une nouvelle fois le drapeau tricolore fut amené. Une nouvelle fois l’armée française plia bagages poursuivie par les regards de douleur et de mépris et les cris de tous ceux qu’elle abandonnait. Le génocide des harkis commençait…

            Dans le bled –comme en Indochine- les Musulmans qui avaient toujours été fidèles à la France s’accrochaient désespérément aux camions et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Ce sont, là, des images que seuls ceux qui ont une conscience ne pourront de si tôt oublier…

            Et c’est de cette façon que mourut l’Algérie française… dans la honte, les larmes et le sang… Oui, c’était bien la fin!… la fin d’un monde… la fin d’une génération de soldats… la fin d’une épopée… la fin d’un mythe… la fin d’une race d’hommes… de vrais… celle des Seigneurs de la guerre !

            Et si ces hommes avaient choisi de se battre jusqu’au bout, s’ils avaient vomi le renoncement, c’était encore pour une certaine idée qu’ils se faisaient de la France, c’était pour l’Algérie française leur seul idéal, c’était pour le sacrifice de leurs camarades qu’ils ne voulaient pas vain, c’était pour ces milliers de musulmans qui avaient uni leur destin au leur, c’était pour ces « petits Français de là-bas » qui étaient les seuls à les comprendre et à les aimer et c’était aussi parce qu’ils avaient choisi de se fondre dans un grand corps aux réflexes collectifs, noués dans la somme des renoncements individuels et que par ce chemin, ils atteignaient à une hautaine dimension de la LIBERTE.

            Mais le peuple d’Algérie, lui, n’exprimera jamais assez sa gratitude à ces « soldats perdus », à tous ceux qui, par sentiment profond, ont risqué leur vie, ont abandonné leurs uniformes, ont sacrifié leur carrière, ont été séparés de leurs familles –parfois durant de longues années- ont connu la prison, l’exil, le sarcasme de leurs vainqueurs et de ceux qui n’avaient pas osé, des lâches, des poltrons et des traîtres pour être restés fidèles à leurs serments et à leur idéal.

            Le temps passera, l’oubli viendra, les légendes fleuriront, mais jamais assez l’histoire ne mesurera la grandeur de leur sacrifice.

José CASTANO

E-mail : joseph.castano0508@orange.fr 

Retour Joseph Castano.

            « J’ai choisi la discipline, mais choisissant la discipline, j’ai également choisi avec mes concitoyens et la nation française, la honte d’un abandon, et pour ceux qui, n’ayant pas supporté cette honte, se sont révoltés contre elle, l’Histoire dira peut-être que leur crime est moins grand que le nôtre »(Général De Pouilly)

-o-o-o-o-o-o-o-

            Concernant l’histoire du 22 avril 1961, il appartiendra aux historiens de l’écrire, un jour, avec honnêteté et clairvoyance. Avant toute chose, ils devront établir une liste des colonels et des généraux permissionnaires. Ils découvriront alors que ce « putsch » ne fut rien d’autre, en réalité, que l’épreuve de force entre une élite qui s’engagea, qui jeta tout dans l’aventure jusqu’aux soldes, jusqu’au prestige hérité du passé, jusqu’à la vie… et un troupeau qui éluda l’engagement et l’abandonna aux sergents, parce qu’il avait depuis longtemps choisi entre l’auge et le sacrifice à une idée.

            La politique et l’histoire offrent à chaque instant le spectacle de retournements qui, quelques mois, quelques jours, quelques heures auparavant avaient encore paru incroyables. Il semble que le cœur des hommes et leurs intérêts rivalisent d’inconséquence et nourrissent le même goût pour l’imprévu et pour l’imprévisible. La logique et la raison ne s’emparent de leur imagination que pour mettre un semblant d’apparence d’ordre et de nécessité dans le foisonnement de leurs scrupules, de leur indécision, de leurs regrets et de leur versatilité.  J.C

-o-o-o-o-o-o-o-

Conférence sur : « LES SEIGNEURS DE LA GUERRE »

 

- De l’Indochine à l’Algérie, la Légion étrangère au combat

- L’Odyssée et la fin tragique du 1er Régiment Etranger de Parachutistes en Algérie.

Cette conférence, organisée par le Cercle algérianiste de Béziers, sera donnée par José CASTANO, Vendredi 25 avril, à 18h, à l’hôtel « Le Pavillon » - Av. des Clapiers (la montagnette) – 34420 VILLENEUVE-LES-BEZIERS – Tel. 04.67.39.40.00

(Sortie de l'autoroute en arrivant de Montpellier : Béziers EST (transformée en Béziers CENTRE depuis les travaux actuels) - Au rond-point, direction Villeneuve-les-Beziers et Sérignan. Rester sur la file de droite pour sortir du périphérique (route en travaux) et sortir à droite.)

Entrée gratuite pour tous - Un repas (facultatif) suivra. Renseignements et inscriptions au 09.51.23.17.40 ou 06.24.28.12.44. Pour le repas, inscription avant le 21/04

E-mail : ros.pierre1@aliceadsl.fr

-o-o-o-o-o-o-o-

Hélie de Saint-Marc-86

Hommage à Hélie de Saint Marc

Afin que survive leur mémoire… 

Zeralda

Le putsch d'Alger

-o-o-o-o-o-o-o-o-

            Le 22 Avril au soir le 1° RCP (Régiment de Chasseurs Parachutistes) est accueilli à  MAISON BLANCHE, aéroport d'ALGER, sous les sifflets et les huées par les aviateurs (les rampants ) de tous grades, hostiles aux généraux putschistes. Les points de restauration sont fermés. Il faudra que de vieilles amitiés jouent entre officiers pour que les mess ouvrent leurs portes. Sur le terrain de MAISON BLANCHE,  le 1° RCP se déplace en chantant colonne par six et en impose par sa cohésion et sa discipline, ce qui met fin aux manifestations "des balayeurs de piste ".

            A la mémoire de mon ami, Lucien BONILLO, ancien du 1er RCP et fidèle de l’ADIMAD qui s’en est allé rejoindre ses camarades de combat en octobre 2013. Il repose au cimetière de PEROLS (34)

-o-o-o-o-o-o-o-

Pour revoir: 

Mes ouvrages, cliquez sur :-Ma Bibliographie – 

Ma biographie, cliquer sur :- Ma Biographie – 

11 avril 2014

EXPOSITION 1930 DU CENTENAIRE - EXPO D'ORAN

            Document photographique de 1930 de 63 images qui célèbre à Oran le centenaire de la conquête française de l’Algérie, images démontrant l’œuvre coloniale. L'exposition en place du 1e janvier au 30 juin 1930 précéda d’un an la grande exposition coloniale internationale de Paris.

            L’Algérie, seule colonie de peuplement conquise par les Français en 1830 devient la pièce maîtresse des colonies. Cent ans plus tard, en 1930, l’Algérie est présentée comme un modèle du genre.


DE pb- Exposition 1930- 001

ASI- 15c- Plan d' Oran 1950

 

DE pb- Exposition 1930- 002

DE pb- Exposition 1930- 003

DE pb- Exposition 1930- 004

DE pb- Exposition 1930- 005

DE pb- Exposition 1930- 006

DE pb- Exposition 1930- 007

DE pb- Exposition 1930- 008

DE pb- Exposition 1930- 009

DE pb- Exposition 1930- 010

DE pb- Exposition 1930- 011

DE pb- Exposition 1930- 012

DE pb- Exposition 1930- 013

DE pb- Exposition 1930- 014

DE pb- Exposition 1930- 015

DE pb- Exposition 1930- 016

DE pb- Exposition 1930- 017

DE pb- Exposition 1930- 018

DE pb- Exposition 1930- 019

DE pb- Exposition 1930- 020

DE pb- Exposition 1930- 021

DE pb- Exposition 1930- 022

DE pb- Exposition 1930- 023

DE pb- Exposition 1930- 024

DE pb- Exposition 1930- 025

DE pb- Exposition 1930- 026

DE pb- Exposition 1930- 027

DE pb- Exposition 1930- 028

DE pb- Exposition 1930- 029

DE pb- Exposition 1930- 030

DE pb- Exposition 1930- 031

DE pb- Exposition 1930- 032

DE pb- Exposition 1930- 033

DE pb- Exposition 1930- 034

DE pb- Exposition 1930- 035

DE pb- Exposition 1930- 036

DE pb- Exposition 1930- 037

DE pb- Exposition 1930- 038

DE pb- Exposition 1930- 039

DE pb- Exposition 1930- 040

DE pb- Exposition 1930- 041

DE pb- Exposition 1930- 042

DE pb- Exposition 1930- 043

DE pb- Exposition 1930- 044

DE pb- Exposition 1930- 045

DE pb- Exposition 1930- 046

DE pb- Exposition 1930- 047

DE pb- Exposition 1930- 048

DE pb- Exposition 1930- 049

DE pb- Exposition 1930- 050

DE pb- Exposition 1930- 051

DE pb- Exposition 1930- 052

DE pb- Exposition 1930- 053

DE pb- Exposition 1930- 054

DE pb- Exposition 1930- 055

DE pb- Exposition 1930- 056

DE pb- Exposition 1930- 057

DE pb- Exposition 1930- 058

DE pb- Exposition 1930- 059

DE pb- Exposition 1930- 060

DE pb- Exposition 1930- 061

DE pb- Exposition 1930- 062

Retour photos A.F.N.

7 avril 2014

BARRAGE DE L'OUED MEFFROUH

 LE PROJET DE BARRAGE SUR L'OUED MEFFROUCH GEVIN Pierre

1952 - LE PROJET DE BARRAGE SUR L'OUED MEFFROUCH par Pierre GEVIN

         Fin 1952, débute la construction du barrage sur l'oued Meffrouch (l’étalé), à proximité de Tlemcen, au-dessus des cascades d'El-Ourit qui ont fait la fierté de Tlemcen et, qui ont disparues suite à la construction du barrage. Ce barrage à voûtes multiples en béton d’une capacité de 15 millions de mètre cubes pour une superficie de 148 hectares avait pour but essentiel de fournir l'alimentation en eau potable de la ville de Tlemcen avec une irrigation de 4500 hectares et de compléter l'alimentation en eau potable de la ville d'Oran venant du barrage des Beni-Bahdel.

Situation-barrage-Oued-Meffrouch-popodoran

Barrage-El-Meffrouch-situation

Bassin-supérieur-cascade-El-Ourit-pont-G-Eiffel

Cascades de l’oued Meffrouch à   El-Ourit- Bassin inférieur

Cascades de Tlemcen

Cascades de Tlemcen Pont Eiffel

Tlemcen - chutes d'El-Ourit

Tlemcen - chutes d'El-Ourit

Tlemcen-Cascades-El-Ourit-Chute-de-l'Eventail

Tlemcen-Cascades d'El-Ourit - Chute-de-l'Eventail

Cascade-Oued-Mefrouch-el-Ourit-Bassin-supérieur

Pont El-Ourit - Tlemcen (Qu

Chutes de l’éventail à El Ourit

         Un périmètre d'irrigation devait accessoirement être créé à proximité de Marnia, près de la frontière Algéro-Marocaine, si l'excédent du débit recueilli le permettait une fois le débit réservé aux villes de Tlemcen et d'Oran retiré.

         L'achèvement de ce barrage, en 1960, ne marqua pas la fin du second programme qui devait en effet comporter bien d'autres ouvrages.

         El-Ourit est célèbre pour ses cascades. Situé dans une zone montagneuse à quelques kilomètres de Tlemcen, il n'est pas rare de voir des cascades dans cette zone. A l'époque, les cascades étaient permanentes, mais ce n'est plus le cas depuis quelques décennies. A cet endroit on y trouve le pont de chemin de fer construit par Eiffel au sortir d’un tunnel au dessus de l’oued Meffrouch à l’extrémité du barrage avant d'arriver au village Aîn-Fezza, situé à 11 km de Tlemcen.

Photos de 2006

Pont-Eiffel2-Tlemcen-El-ourit

Pont Eiffel d’El-ourit

         Ce pont est un pont de chemin de fer, une ligne entièrement construite par la France passant par Sidi bel abbès en direction d’Oran. Auparavant, pour se rendre à Oran, cette ligne de chemin de fer passait par montagnac, les traces des anciennes gares sont encore visibles dans la plaine de Ranchi, une plaine agricole très fertile avec celle Zénata, après celle de la mitidja d'Alger.

 

Barrage-Meffrouch2

Barrage-Meffrouch1

el mefrouch

el mefrouch


Route Tlemcen-Sidi Bel Abes à El-Ourit

Route reliant Tlemcen à Sidi Bel Abbès passant par El-Ourit

         L’oued Meffrouch  coule derrière la chaîne de Lalla Setti du Sud ouest au nord est, traverse la chaîne en cascades ou il prend le nom d’El Ourit (le précipice). Au-dessous des cascades, la rivière prend le nom de Safsaf (modification de son ancien nom berbère SefSif), au nord de Tlemcen, près du petit village de Ain El Hout, elle s’appelle Sikak jusqu’à son confluent avec l’Isser. (Ces changements de nom d’une même rivière sont fréquents en Algérie).
                Les oueds qui sortent du massif de Tlemcen, la Tafna et ses principaux affluents, le Khémis (Béni Snous, à l’ouest de Tlemcen) et l’Isser qui passe à Ouled Mimoun, ex-Lamoricière et coule à l’est et au nord de Tlemcen, sont de véritables rivières dont le lit n’est jamais à sec.

                En marge du document il semblerait que le coût d’une opération de désenvasement coûterait plus cher que la construction d’un nouveau barrage. Le plus ancien barrage des Beni-Bahdel, construit après la Seconde Guerre mondiale (1934-1944), est lui aussi menacé. Il n’emmagasine plus que 15 034 000 m3 alors que sa capacité initiale est de 63 000 000 m3.

                EL-MEFFROUCH Il était une fois un barrage de 15 millions de m3, qui crachait ses eaux limpides au goût unique, sur les majestueuses cascades d’El-Ourit, pour en faire un paradis perché sur les hauteurs d’une gigantesque montagne dans un décor de mariage harmonieux, a toujours permis de disposer des ressources en eau suffisantes pour les différents besoins de la population. Partout des piscines naturelles, des jardins de plaisance plantés de toutes variétés d’arbres fruitiers et particulièrement des cerisiers, des forêts denses, et des végétations chatoyantes parsemaient le paysage, grâce à l’eau abondante de ce poumon de la vie économique et sociale locales. Mais, cet acquis est aujourd’hui gravement menacé, des millions d’amandiers ont complètement péri, desséchés dans les collines et si l’olivier résiste mieux au manque de précipitations, il est néanmoins en passe de paraître flétri, incapable de produire quoi que ce soit. Dans le village de M’dig, qui se trouve juste au pied du barrage d’El-Meffrouch, les arbres verts qui se font de plus rares, font place à une terre brune et sèche.

 Retour à la liste des barrages

Publicité
Publicité
5 avril 2014

CASSAIGNE

Située à 302 mètres d'altitude, entourée par Saf-saf, Lapasset et Bosquet, CASSAIGNE est située à 16 km au Nord-Est d'Ain Tédéles la plus grande ville de proximité.

Le village portera le nom de CASSAIGNE en hommage au lieutenant-colonel Philibert CASSAIGNE, aide de camp de Pélissier tué lors de l'assaut de Malakoff en Crimée le 8 septembre 1855, .

Le centre fut créé en même temps que Ouillis et Bosquet en 1873, CASSAIGNE avec un territoire de colonisation de 1283 hectares qui servi à constituer 50 concessions agricoles, dont 24 ont été attribuées à des Alsaciens-Lorrains qui reçurent du gouvernement comme ceux de Bosquet : maison, cheptel, instruments aratoires, semences et vivres, mais pour répondre aux besoins d'extension 18 nouveaux lots furent formés en suivant et rapidement occupés.

Au début de la colonisation seules les sources de Sidi Ali avaient été captées pour l'alimentation du village, mais quelques années plus tard, en raison même de son rapide développement, on se vit dans l'obligation de trouver de nouvelles ressources en eau.  La source de Sidi Afif située à 3 km du village a été facile de capter et à canaliser jusqu'au centre du village.

Une petite source l'Ain Taousna formant deux petites mares fétides que les troupeaux indigènes utilisaient et donnant 2 à 3 litres à la minute fut aménagée pour alimenter un abreuvoir placé sur la route du Dahra.

Un Bordj fut construit servant de refuge en cas d'attaque des tribus rebelles. Il était fermé par un grand portail et entouré de hauts murs troués de meurtrières. Sur la Place, il y avait le logement du Secrétaire de Mairie et celui du Curé, chacun avec une cour et un jardin. Il y avait aussi l'appartement de l'Administrateur-adjoint, le principal ayant son appartement, siège de la Commune-Mixte, en bas de la rue. Il y avait également les deux appartements des Instituteurs, et les deux classes de garçons avec une grande cour des préaux. Un Groupe scolaire de plusieurs classes fut construit plus tard.

Ce sont de jeunes ingénieurs des Ponts et Chaussées qui entamèrent les grands travaux de réfection routiers suivant le Plan de Constantine.

CASSAIGNE eu le triste privilège d’avoir le premier civil français tués en 1954, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre. Un jeune homme nommé FRANÇOIS Laurent venant de Mostaganem, essuie des coups de feu après Ouillis. Il se dirige vers Cassaigne pour avertir la Gendarmerie et sonne au portail qui est fermé. Le jeune homme fut abatu devant ce portail où il demeura jusqu’au matin, car les gendarmes, entendant les coups de feu, n’ouvrirent pas. Le commando avait reçu l’ordre d’attaquer la Gendarmerie pour y prendre les armes.

Carte_Michelin_Cassaigne

Cassaigne 01

Cassaigne 03

Cassaigne 600

Cassaigne 601

Cassaigne 603

Cassaigne 606

Cassaigne 605

Cassaigne

Cassaigne 500- Groupe scolaire

Cassaigne 501- Vue d'ensemble

Cassaigne 502- La poste

Cassaigne 503- Salle des fêtes

Cassaigne 504- Gendarmerie

Cassaigne 505- Jardin public

Cassaigne 506- Ensemble Nord-ouest

 

Cassaigne 507- Sous-préfecture

Cassaigne 508- Entrée du village

Cassaigne 509- Monument aux morts

Cassaigne 510- Jardin Public

Cassaigne 511- Rue principale

Retour villes et villages d'Oranie.

 

4 avril 2014

BULLETIN D'HUMEUR N°80

Libre propos citoyen

Document transmis par

LE PHAREFOUILLEUR  le Lundi 31 mars 2014.

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789

Elections municipales, résultats du 2e tour : élu(e)s de gauche….la sortie c’est par là !

Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s et compatriotes,

         Les élu(e)s du PS et de la clique malsaine des GHM (gauchistes-humanistes-mondialistes) ont été laminés par les électeurs qui ont bien compris que le pouvoir est dans les urnes.

         Apprécions les termes et les formules cinglantes trouvées ici et là :

- sur le Nain-moi-Président :

  décevant, impopulaire, désavoué, sanctionné, puni, le premier tour a été cruel pour François HOLLANDE, le second est assassin,

- sur le PS et la gauche en général :

  cinglant revers, désordre et mollesse, promesses sans réalisation, inconsistance à gouverner, après la gifle du 23 mars la dérouillée du 30,

- sur le renouveau du FN :

   une bourrasque bleu Marine s’est levée, le vote FN n’est plus un vote de protestation mais un vote d’adhésion, le FN a gagné la bataille de la crédibilité qui fait suite à celle de la respectabilité, l’enracinement du FN est bien réel au niveau local ce qui présage d’une plus grande réaction nationale.

         Analyse rapide et révélatrice du résultat final de ces élections municipales :

- s’il est admis que les élections dites intermédiaires sanctionnent souvent le pouvoir en place, à ce niveau de désaveu….c’est du jamais vu !

- la gauche a perdu 155 villes de plus de 9.000 habitants : c’est un véritable  tremblement de terre démocratique,

- enfin la droite revient, décomplexée, et au regard des résultats lamentables des branquignoles du gouvernement sortant, c’est un grand espoir qui renaît après tant de promesses non tenues et d’abus de pouvoir,

- mais la grande révélation de ce scrutin est d’une tout autre nature : le peuple s’est réveillé et a sanctionné par les urnes cette majorité délétère !

         Compliments aux candidats gagnants du FN, ou soutenus par lui, tous démocratiquement haïs par les réseaux UMPS :

- à Béziers, commune de 71.430 habitants, Hérault (34),

   Robert MENARD (soutenu par le FN), avec 46,98 %, soit 37 sièges sur 49,

 

- à Beaucaire, commune de 16.000 habitants, Gard (30),

   Julien SANCHEZ, 39,81 %, soit 23 sièges sur 33,

 

- à Bollène, commune de 14.050 habitants, Vaucluse (84),

   Marie-Claude BOMPARD (soutenue par le FN), 55,35 %, soit 26 sièges sur 43,

 

- à Camaret-sur-Aigues, commune de 4.600 habitants, Vaucluse (84),

   Philippe de BEAUREGARD (soutenu par le FN), 36,61 %, soit 19 sièges sur 27,

 

- à Cogolin, commune de 11.120 habitants, Var (83),

   Marc-Etienne LANSADE, 53,09 %, soit 26 sièges sur 33,

 

- à Fréjus, commune de 52.350 habitants, Var (83),

   David RACHLINE, 45,55 %, soit 33 sièges sur 45,

 

- à Hayange, commune de 15.730 habitants, Moselle (57),

   Fabien ENGELMANN, 34,70 %, soit 23 sièges sur 33,

 

- à Hénin-Beaumont, commune de 26.900 habitants, Pas-de-Calais (62)         ,

   Steeve BRIOIS, avec 50,25% (seul élu FN au 1er tour), soit 28 sièges sur 35,

 

- au Luc, commune de 9.530 habitants, Var (83),

   Philippe de la GRANGE, 42,02 %, soit 21 sièges sur 29,

 

- à Mantes-la-Ville, commune de 19.840 habitants, Yvelines (78),

   Cyril NAUTH, 30,26 %, soit 22 sièges sur 33,       

 

- à Marseille, dans le 7e secteur, le plus peuplé, qui réunit au nord les 151.000

   habitants des XIIIe et XIVe arrondissements, Bouches-du-Rhône (13),

   Stéphane RAVIER, 35,33 %, soit 11 sièges sur 16,

 

- au Pontet, commune de 16.900 habitants, Vaucluse (84),

  Joris HEBRARD, 42,62 %, soit 24 sièges sur 33,

 

- à Villers-Cotterêts, commune de 10.400 habitants, Aisne (02),

  Franck BRIFFAUT, 41,53 %, soit 24 sièges sur 33,

 

         Sources : pour les pourcentages et les sièges, site Le Parisien, pour le nombre d’habitants (chiffré en 2011), site Wikipédia. Après de tels résultats on ne pourra plus faire croire à qui que ce soit que les électeurs qui ont voté pour le FN sont des….égarés !

         Ce sont des citoyens lucides, responsables et décidés à ce que leur vie quotidienne s’améliore grâce à des économies à réaliser sur la gestion municipale, à une baisse des impôts locaux, à un soutien de l’implantation des PME-PMI, à des mesures de sécurité de type tolérance zéro, à une meilleure adéquation entre l’offre et la demande sur l’emploi local.

         A l’issue de ces élections municipales, le FN dispose, dans les villes de plus de 1.000 habitants, de 1564 conseillers municipaux et 459 élus dans les intercommunalités. C’est une grande première….bravo Marine !

         Il est pensable que cet encrage considérable du FN va permettre : 

- d’aborder les prochaines élections européennes avec les atouts en poche de ces premières victoires électorales,

- de renforcer la présence systématique du FN lors des futures échéances régionales et départementales de 2015.

Plus que jamais l’union des droites doit continuer pour atteindre un objectif unique : BATTRE LA GAUCHE !

Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.

Michel Salanon...de l'Hôtel Saint Maurice d'Aïn-el-Turck 

Retour le phare fouilleur

1 avril 2014

« 19 MARS 1962 » INTERROGEONS L'HISTOIRE

Lettre ouverte à M. le président de la République, à Mmes. MM. Les députés et sénateurs, maires et citoyens de France.

Le 25.09.2001, à propos de la guerre d'Algérie, le président de la République, Jacques Chirac, déclarait: «Le moment est venu pour nous tous Français, de porter un regard de vérité sur  une  histoire  méconnue,  une  histoire  déformée,  une  histoire  effacée ...Une  histoire  qu'il importe aujourd'hui de rappeler aux Français...La mission des historiens doit se poursuivre...».

Onze années après ce constat, le Sénat s'apprête, le 25.10.2012, à faire que le 19 mars 1962 soit l'objet d'une discussion en séance publique. En l'occurrence, il s'agit de reconnaître cette date comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Tout d'abord, quel est le lien entre les combats en Tunisie et au Maroc avec le 19 mars 1962 ? Aucun.

Combien de Français, aujourd'hui, savent ce qu'a été ce «19 mars 1962» en Algérie et pour la France ?  En quoi consistait-il ? Ce qui s'est réellement passé après. Quelles ont été les attitudes respectives du Gouvernement français et de De Gaulle...

A la suite des négociations qui se sont déroulées à Évian, du 7 mars au 18.03.1962, entre les négociateurs français et le FLN (1), il a été conclu un «Accord de cessez-le-feu en Algérie» (2) qui, dans son  article 1er stipule: «Il sera mis fin aux opérations militaires et à toute action armée sur l'ensemble du territoire le 19.03.1962 à 12h00.».  L'article 2 précise que: «Les deux parties s'engagent à interdire tout recours aux actes de violence collective et individuelle. Toute action clandestine et contraire à l'ordre public devra prendre fin.». Quant à l'article 11, il assure que: «Tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu seront libérés; ils seront remis dans les 20 jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet effet. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix- Rouge CICR du lieu de stationnement de leurs prisonniers et de toutes les mesures en faveur de leur libération».

(1) L'auteur de cette lettre ouverte rappelle que lors de la 6ème séance du 10.03.1962 de ces négociations, le représentant de la délégation française, Bernard Tricot, précisait: «Oui, le FLN est encore illégal mais il doit pouvoir jouer un rôle politique, faire de la propagande, après le cessez-le-feu dans le respect de la loi et de l'organisation provisoire des pouvoirs publics. Nous devons revoir le décret de dissolution du FLN en date du 29.06.1957, et mettre notre législation en harmonie avec les conséquences éventuelles de l'autodétermination...Aucun besoin de texte: il suffit d'abroger le décret de dissolution et de suspendre les dispositions pénales qui répriment la propagande en faveur de l'indépendance» . Et, le 11.03.1962, B. Tricot annonce: «Enfin le décret de dissolution du 29.06.1957, qui est bien fondé...n'a plus de sens dès que le cessez-le-feu permet le retour à l'ordre démocratique (sic)...Ce texte dissout à la fois le FLN et le MNA..». L'auteur interroge: «Et les autres partis, mouvements ou tendances!». Le 30.03.1962, comme en écho à ma question, le Mouvement national algérien MNA, présidé par Messali Hadj, constate: «Que la composition de l'Exécutif provisoire ne comprend exclusivement, au point de vue algérien, que des membres du FLN ou pro-FLN...Cette manière de procéder est antidémocratique et tourne le dos à toutes les déclarations faites par  le  Gouvernement  français  aux  termes  desquelles  toutes  les  tendances  algériennes  seraient représentées, aussi bien aux négociations qu'à l'Exécutif provisoire. Le MNA déclare que cela est une violation directe de l'autodétermination qui devait servir de règlement général à la solution du problème algérien...».

(2) Le professeur Maurice Flory précise: «Le premier texte reproduit par le JORF du 20.03.1962, est intitulé «Accord de cessez-le-feu en Algérie». Sa présentation indique l'ambiguïté de sa nature juridique. Il n'est pas publié sous la forme d'un traité; il n'est pas assorti d'aucune signature; son caractère bilatéral découle uniquement du terme «Accord». Le Gouvernement français pas plus que le GPRA, n'apparaissent à aucun moment. (L’auteur rappelle ce fait: Le 23.05.1961, lors de la conférence d'Évian I, le représentant de la délégation du FLN, Ahmed Boumendjel, demandera à Louis Joxe s'il considère les membres du GPRA comme des «représentants authentiques du peuple algérien», L. Joxe lui répondra par la négative, estimant seulement que les membres de la délégation du FLN sont les «représentants des combattants»). L'article 1er se contente de la formule volontairement imprécise: «Il sera mis fin aux opérations militaires». L'article 2 parle des «deux parties». Les articles 3 et 4 nous révèlent quelles sont ces «deux parties»: «les forces combattantes du FLN et «les forces françaises». Cette terminologie prudente indique la volonté de ne pas placer cet accord au niveau des Gouvernements, mais à celui des militaires.». Il faut préciser que le mot «Accord» ne figure dans le JORF qu'à propos de ce cessez-le-feu. Quant aux déclarations de principes relatives aux différents domaines, elles ont été publiées sous la rubrique «Déclarations gouvernementales du 19.03.1962 relatives à l'Algérie». Elles seront signées par les représentants mandatés du gouvernement de la République et par le représentant du FLN, Belkacem Krim qui, le 01.11.1960, à Casablanca en présence du roi du Maroc Moulay Hassan, avait assuré: «Nous éjecterons les Français quatre par quatre!». Le programme est clair. (M. Flory «La fin de la souveraineté française en Algérie», in Annuaire français de droit international, volume 8, 1962).

À  propos de ce cessez-le-feu, et pour comprendre la suite des événements, dans sa plateforme de la Soummam (issue d'un congrès tenu par le FLN du 20.08.1956 au 10.09.1956), dans la partie II intitulée «Cessez-le-feu, conditions», il est mentionné: «...En contrepartie, le FLN est garant et responsable du cessez-le-feu au nom du peuple algérien. Seul le Conseil national de la révolution algérienne «CNRA» est habilité à ordonner le cessez-le-feu, dans le cadre fixé par la plateforme. Puis, dans la partie III «Négociations pour la paix», on note: «1. Les conditions sur le cessez-le-feu étant remplies, l'interlocuteur valable et exclusif pour l'Algérie demeure le FLN.». Ainsi, l'«Accord de cessez-le-feu» issu des négociations à Évian engageait la responsabilité du FLN. Enfin, dans son ordre du jour n° 11 du 19.03.1962 destiné à toutes les forces de l'ordre, le commandant supérieur des forces en Algérie «CSFA», le général Charles Ailleret, soulignait que: «Le cessez-le-feu qui vient d'intervenir met fin à plus de 7 années de combats au cours desquelles notre armée avait la mission de s'opposer aux actes de force d'un adversaire souvent exalté mais toujours courageux...», puis il précisait: «Son rôle, ici n'est pas terminé. Elle doit, par sa présence et, si cela est nécessaire par son action, contribuer à empêcher que le désordre l'emporte quels que soient ceux qui tenteraient de le déchaîner de nouveau. Aujourd'hui comme hier dans la paix comme dans les combats, l'Armée française reste fidèle à la tradition du Devoir».

Ainsi donc, le «cessez-le-feu» devait mettre «fin à plus de sept année de combats», ce à quoi le FLN s'était engagé lors de la plateforme de la Soummam près de six ans avant le cessez-le-feu officiel et, l'Armée française contribuerait «à empêcher que le désordre l'emporte quels que soient ceux qui tenteraient de le déchaîner de nouveau». Il n'en a rien été. D'ailleurs, la Parti socialiste déposera une proposition de résolution n° 1637 à l'Assemblée nationale, le 03.06.2004, présentée par son porte-parole, Kléber Mesquida et 80 membre du groupe socialiste «tendant à la création d'une commission d'enquête sur les responsabilités dans le massacre de nombreuses victimes civiles, rapatriés et harkis, après la date du cessez-le-feu de la guerre d'Algérie».

- L'après 19.03.1962: des faits, des écrits, des témoignages face à une «guerre» larvée:

Or, le 20.03.1962, à l'ouverture de la séance à l'Assemblée nationale -laquelle va devenir, dès ce jour-là, - la chambre d'échos des tragédies quotidiennes que vivront tous ceux qui ne veulent pas suivre le FLN-, son président Jacques Chaban-Delmas, lit le message du président de la République  De  Gaulle  qui  semble  s'inquiéter:  «...Nul  ne  peut,  non  plus,  méconnaître  les difficultés d'application qui en résultent aujourd'hui et risquent d'en résulter demain, non seulement quant à la situation d'un grand nombre de personnes et de beaucoup de choses, mais aussi dans le domaine de l'ordre public...». Ce même jour, le député Pierre Portolano fait cette remarque d'importance: «Le texte des accords sur le cessez-le-feu n'a été rendu public qu'aujourd'hui, alors que le CNRA a eu tout le loisir pour en délibérer en temps utile...Le Gouvernement accorde aux rebelles ce qu'il refuse aux Français».

Le 26.03.1962, dans son ordre du jour, le commandant de l'état-major général EMG, Houari Boumediene, proclame: «Le cessez-le- feu n'est pas la paix...La lutte continue jusqu'à la révolution...».

Le 29.03.1962, dans le journal «Jeune Afrique», le futur ambassadeur de Tunisie en France, Mohamed Masmoudi, annonce: «Il faut  dépeupler, déporter  le  ramassis  de  petits  blancs  d'Algérie...».    Le  programme du  FLN s'affirme.

Le 16.05.1962, lors du conseil des ministres, le ministre d'Etat chargé des Affaires algériennes, Louis Joxe fait remarquer que: «d'autres accrocs au cessez-le-feu sont imputables à l'ALN: taxations, rançons, enlèvements. Nous ne saurions accepter des opérations commandos du FLN qui entraîneraient des ripostes immédiates...».

Le 17.05.1962, dans le quotidien l'Aurore, on relève que: «Robert Buron, -un des négociateurs français à Evian-, découvrait sur place une réalité qu'il n'avait pas pressentie dans l'euphorie du cessez-le-feu...Il acquérait la certitude que des violences sans frein étaient commises dans le bled livré à l'ALN par le retrait de nos forces. En nombre inchiffrable, les  Musulmans compromis à  nos  côtés étaient massacrés. Il y avait des victimes européennes, mais les Français de souche étaient surtout rançonnés ou ruinés par le saccage et l'incendie. Le passage des Huns!...C'est Dunkerque en pire qui se prépare.».

Le 22.05.1962, le journal «Le Monde» recueille le témoignage du vice-président de l'Assemblée nationale, le bachaghe Saïd Boualem: «On empêche mes harkis de venir...Ces gens-là sont à la merci des représailles du FLN...On a livré mes gens au FLN...Nous n'avons plus à notre époque ni patrie, ni morale, ni parole, rien! En Algérie les gens n'ont plus confiance dans la France.».

Le 30.05.1962, à l'Assemblée nationale, Louis Joxe fait ce constat: «Depuis le 19 mars, les actes de violence ne se sont pas interrompus: les opérations clandestines, les enlèvements, les exécutions sommaires, les demandes de rançon ont été trop souvent le fait de bandes incontrôlées. Rien de tout cela ne doit être ignoré ou passé sous silence. Des accrochages se sont produits, au début, entre l'ALN et les forces de l'ordre...».

Le 27.06.1962, les membres du groupe FLN de l'Exécutif provisoire, installés à Rocher Noir près d'Alger, dans leur lettre de démission adressée au GPRA, dressent ce constat accablant: «Les enlèvements de compatriotes ou d'Européens se multiplient, les occupations abusives d'appartements, de fonds de commerce, les vols de voitures, de camions- citernes, de véhicules de la Croix-Rouge internationale, la levée de dîmes sur les colons européens, concrétisent l'anarchie qui s'est établie au sein de la hiérarchie organique (du FLN et de l'ALN). Ces atteintes à l'ordre public, qui déjà remettent en cause les prescriptions des accords d'Evian, risquent, au lendemain du référendum, de se généraliser au point de tout rompre, et même de provoquer l'intervention de l'armée française. Tout cela, aggravé par le départ massif depuis un mois de plusieurs milliers de cadres européens, dont l'impossibilité de remplacement rapide crée une paralysie sévère de la vie administrative et économique, compliquant l'état anarchique déjà inexistant...». Henri Alleg, militant du parti communiste algérien et soutien du FLN, dans le quotidien «Algérien républicain» de 09/1962, fait le même constat: «Les enlèvements continuent, les disparitions aussi...».

Face  à  cette  anarchie,  ces  massacres,  enlèvements,  disparitions,  de  civils  comme  de militaires,  d'arabes  comme  d'européens,  de  musulmans,  de  juifs  ou  de  chrétiens,  alors  qu'on témoigne à l'Assemblée nationale du chaos et de ces massacres et qu'on lui a rapporté les détails sanglants de cette anarchie qui règne en Algérie, voici ce que déclare De Gaulle, à la sortie du Conseil des ministres du 11.07.1962, citant ce vers du poète et philosophe Lucrèce: «Qu'il est doux, lorsque le vent tourmente les vagues sur la vaste mer, de contempler les épreuves d'autrui du haut d'un promontoire.». Le 06.06.1962, en plein Conseil des ministres, De Gaulle avait déjà laissé tomber: «Les Européens nous donnent un spectacle à la fois vaudevillesque et sanglant...». Mais là ne s'arrête pas l'ignominie, notamment quant au sort des personnes enlevées, disparues ou prisonnières, bien avant le cessez-le-feu et par la suite.

Le 19.04.1962, face à la désinvolture du GPRA vis-à-vis du CICR et de l'article 11 de l'accord du cessez-le-feu , le délai  de  libération  des  prisonniers,  fixé  à  20  jours,  a  expiré  le  08.04.1962;  alors  que  le Gouvernement français a libéré la moitié des 3.680 détenus en Algérie, les familles s'inquiètent et le GPRA reste silencieux (Le 24.10.1963, les enquêteurs du CICR remettront au Gouvernement français leur rapport final sur leur recherche des disparus, lequel restera secret durant 40 ans, pour n'être diffusé que le 23.04.2003.).

Le 14.05.1962, dans une note au général Fourquet, le général de Menditte transmet son inquiétude: «Depuis la mi-avril et particulièrement depuis le 1er mai, les enlèvements d'Européens à Alger et dans la Mitidja se développent à un rythme qui ne fait que s'accélérer, dévoilant en fait un plan concerté du FLN....».

Le 08.11.1962, le général Michel de Brébisson, commandant supérieur des forces armées françaises en Algérie CSFAFA, adresse une lettre accompagnée de 4 fiches documentées à J-M. Jeanneney -ambassadeur Haut représentant de la France en Algérie et, à P.  Messmer, ministre des Armées, dans laquelle il demande une intervention très ferme auprès des autorités algériennes sur le sort des Harkis: «Les anciens supplétifs des Forces françaises continuent d'être victimes de sévices graves. Ces représailles viennent s'ajouter à une longue liste de crimes depuis le 01.07.1962...L'abondance de renseignements précis ne laisse subsister aucun doute sur leur exactitude...». Le président actuel de la République algérienne et démocratique RADP, Abdelaziz Bouteflika, en parlant de la répression contre le Groupe islamique armé GIA, reconnaîtra ces massacres en 10/1999, sur «Radio-Beur FM», rappelant que: «Nous ne faisons pas les mêmes erreurs qu'en 1962 où, pour un harki, on a éliminé des familles et parfois des villages entiers...».

Le 26.01.1971, le président de la RADP, Houari Boumediene, déclare: «A Paris, on semble ignorer que nous détenons encore un grand nombre d'otages français. Alors, pour obtenir la libération de ces otages, il faudra y mettre le prix.» (Propos rapportés dans le journal «Politique Éclair»). Lors du colloque à l'Université de Paris-8, du 19 au 21.03.1992, sur le thème «Les Accords d'Évian en conjoncture et en longue», l'ancien ambassadeur en Algérie, J-M. Jeanneney, se souvenait: «..C'était l'anarchie...L'armée française était, encore, très forte, très puissante. Mais cela était une source de graves difficultés, car les Français d'Algérie qui étaient encore là...et dont les parents, les fils étaient l'objet d'enlèvements...avaient l'idée que l'armée française devait assurer leur sécurité puisque les accords d'Évian avaient prévu le respect des personnes et des biens. Je m'y suis toujours refusé...»; terrible et abominable aveu circonstancié de non-assistance à personnes en danger de mort, au ban de l'Histoire. Selon un décompte global effectué par l'historien Jean-Jacques Jordi, concernant les disparus civils européens, 1.877 personnes ont été recensées pour la période du 01.11.1954  au  31.12.1962.  («Un  silence  d'État.  Les  disparus  civils  européens  de  la  guerre d'Algérie»,  Ed.  Soteca-Belin,  10/2011.).  Du  01.11.1954  au  31.12.1962,  l'auteur  compte  438 militaires disparus dont 90 après le cessez-le-feu. Le contrôleur général des Armées, Eugène Jean Duval, donne le chiffre de 586 militaires disparus, du 01.11.1954 au 31.07.1964. (Pour l'Algérie, le Titre de reconnaissance de la Nation et la Médaille commémorative seront attribués aux militaires jusqu'au 01.07.1964, alors que la carte de combattant ne leur est attribuée que jusqu'au 02.07.1964). En 08/1963, un an après le cessez-le-feu, dans le bulletin mensuel du Corps d'armée d'Alger, le colonel Jean Ernoult (qui commandera en 1963, la 33ème brigade au sein de la force d'apaisement en Algérie), traduit l'atmosphère de peur et de désarroi qui règne: «C'est la panique en milieu européen, à Novi, Bourbaki, Berrouaghia et à Ténès...Aucun grand pays n'a jamais toléré que ses nationaux civils et à plus forte raison militaires, séjournant à l'étranger, soient traités de la sorte.». En ce qui concerne les pertes militaires tués ou décédés (opérations, attentats, accidents, maladie), selon le ministère de la Défense il y aurait eu 23.196 morts. (Source: Journal officiel – Sénat- Débat du 07.08.1986, page 1.126). Encore aujourd'hui, les chiffres, les effectifs divergent faute de l'ouverture des archives.

Quelques témoignages significatifs de soldats français  de  «troupiers»  comme  les qualifie le président de la République, De Gaulle, lors de sa conférence de presse du 05.09.1960 libérés ou ayant réussi à s'évader qui dénotent le peu d'attention à leur égard de la part du Gouvernement français: préoccupaient absolument pas de leur sort, comme le Gouvernement ou l'Armée française...Un soldat qui tombait là-bas,  de l'autre côté, qui s'en préoccupait...Il y en avait d'autres...».

Le 16.05.1962, Maurice Lanfroy, Georges Duplessis, Gérard Palisse et André Robert sont libérés; après une visite médicale à l'hôpital du Val-de-Grâce, ils pourront rentrer chez eux, mais, par leurs propres moyens et, sans que leur soit remise la moindre somme d'argent, car rien n'a été prévu. Mais déjà, en  12/1959,  après  sa  libération,  Marcel  Braun  s'était  retrouvé  sur  le  pavé  parisien,  dans l'impossibilité matérielle de rentrer chez lui à Strasbourg...C'est un ancien prisonnier et ami qui lui permettra de regagner cette ville...Dans une déclaration, reprise par l'Union nationale des combattants UNC des Landes, Georges Duplessis qui, libéré, est passé de 74 kilos à 48, raconte: «A part la presse locale, personne ne parle des prisonniers d'Algérie. C'est tabou. Lorsque je rentre, on me présente une liste de 298 noms. Des présumés disparus. On me dit de me taire pour leur sécurité. Je n'ai pas de rancœur contre les fellaghas. Mais j'enrage contre la froideur de l'Administration française...J'ai dû emprunter de l'argent à une assistante sociale pour prendre le train. Je n'ai jamais été indemnisé...Rentrer sans un rond en poche...Je ne l'ai jamais encaissé. J'ai perdu ma jeunesse. En retour, on a rien eu. Rien! Même pas le statut de prisonniers de guerre...».

- A propos de l'emploi fréquent du Référendum dans le cadre des Départements français d'Algérie:

L'auteur de cette lettre note que, l'utilisation fréquente du référendum permettra, notamment à De Gaulle, de contourner les partis politiques, y compris ceux qui lui sont favorables. En consultant indirectement les électeurs sur la question de la politique d'autodétermination en Algérie, De Gaulle évite ainsi de déclencher un débat au sein le 'Union pour la nouvelle république UNR, parti gaulliste, au sein duquel une minorité était favorable à l'Algérie française. D'ailleurs, selon la Constitution de 1958, le président de la République en appelait au peuple, en dissolvant l'Assemblée nationale en vertu de l'article 12, ou bien, en utilisant les dispositions de cette constitution relatives au référendum selon l'article 11. De Gaulle, en 1969, sera victime de ce référendum souvent considéré comme plébiscite. Quant au professeur Michel Lesage, le pouvoir d'utiliser le référendum est entre les mains du président de la République qui décide seul de l'opportunité de présenter ou de ne pas présenter au corps électoral un projet de loi tendant à autoriser le ratification d'un traité ayant des incidences sur le fonctionnement des institutions, et d'ailleurs, le décret décidant de soumettre un projet de loi au référendum n'est pas soumis au contreseing ministériel, selon l'article 19 de la constitution. De plus, ce décret du président n'est susceptible  d'aucun  recours  devant  le  Conseil  d'Etat  et,  le  Conseil  constitutionnel  n'est  pas davantage compétent et il se refuse à contrôler le conformité des lois adoptées au référendum. On sait que le général De Gaulle a estimé que l'article 11 de la constitution, relatif au référendum, lui donnait le droit de soumettre directement au corps électoral tout projet de loi, même constitutionnel, «relatif à l'organisation des pouvoirs publics». L'utilisation de l'article 11 n'étant soumis à aucun contrôle que celui du corps électoral, un Président, ingénieux et sûr de l'appui populaire, pourrait imaginer de réaliser les deux opérations en même temps par la même voie: faire modifier la Constitution et faire approuver ensuite le traité qui, conforme aux nouvelles dispositions de la constitution, entrerait dans le cadre de l'article 11 dans la mesure où il aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions.». (Lesage Michel «Les procédures de conclusion des accords internationaux de la France sous la Vème République», in Annuaire français de droit international, volume 8-n° 8, 1962.)

En ce qui concerne le référendum du 08.04.1962 et, à l'attention de certains propagandistes qui prônent la reconnaissance du 19 mars et clament que les Français l'ont approuvé à plus de 90%, je me permets de leur rappeler les points suivants: ce référendum excluait les personnes vivant en Algérie soit 5 millions de citoyens français; les abstentions, les bulletins nuls ou blancs et les «non» représentaient 9.483.136 électeurs, soit 64,80% des inscrits. La France n'a pas, en fait, par son vote, ratifié les «accords d'Évian», mais «approuvé» un projet inconstitutionnel, sur lequel le Conseil d'État avait rendu, à une majorité écrasante, 48 voix contre 12, un arrêt défavorable repris par le Conseil constitutionnel. Ce référendum avait pour objet d'approuver un traité à venir («les accords d'Évian») et ne peut donc entrer dans le cadre de l'article 11 («ratification d'un traité»), non plus que dans la catégorie des accords de communauté (l'Algérie d'ailleurs n'en fit jamais partie). Dans sa thèse de doctorat du 26.06.1981, «la violation de la Constitution», Christian Coste souligne que: «Par le référendum du 08.04.1962, où les griefs juridiques subsistent et sont véhémentement invoqués contre les pouvoirs publics, trouvant de solides appuis dans l'avis défavorable du Conseil d'État et les réticences du Conseil constitutionnel, le thème de la violation est évoqué de manière subsidiaire ou superfétatoire. Le personnel politique semble avoir  conscience de  la  difficulté de  rendre véritablement mobilisateur le  thème de  la violation de la Constitution.». Mais, n'est-il pas vrai que, sous  la Vème République, tous les hommes politiques de l'opposition dénoncent les violations de la constitution par le président de la République, De Gaulle, lui-même? Quant au référendum d'autodétermination du 01.07.1962, après une démonstration chiffré, l'historien Xavier Yacono relève que: «Il est évident que les résultats de ce référendum sont erronés et qu'ils ne peuvent être d'aucune utilité. Les admettre c'est conclure que la guerre d'Algérie ne s'est accompagnée d'aucune perte...». «X. Yacono: Les pertes algériennes»). (Christian Coste «La violation de la Constitution. Réflexions sur les violations des règles constitutionnelles relatives aux pouvoirs publics en France», Thèse de doctorat, 26.06.1981, prix de thèse de l'Université de Paris-II, 1981, prix Paul Deschanel, 1982).

L'auteur rappelle l'origine du  choix du  5  décembre pour  rendre hommage à toutes les victime:  Le  Décret  n°  925-2003  du  26.09.2003,  confirmant  le  choix  des  membres  de  la Commission Jean Favier qui avaient retenu, à la quasi-unanimité, par 11 voix contre 1 (celle de la FNACA), la date du 5 décembre pour rendre hommage à toutes les victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie, le président de la République, J. Chirac, signe un décret instituant une journée nationale d'hommage aux «Morts pour la France» pendant la guerre d'Algérie, fixant cette journée au 5 décembre.

Au moment où le Sénat s'apprête à discuter sur la commémoration du 19 mars 1962, je rappelle d'abord, qu'en Algérie, cette date ne figure pas au calendrier officiel des commémorations. Voici la France qui veut nous imposer une lecture de l'Histoire, dictée par le législateur et le pouvoir politique. Nous connaissons, pratiquement chaque année, ce que j'appelle le «Printemps des roucoulades» qui entraîne nos représentants de la Nation dans une fébrile effervescence à des fins purement électorales. Prêts à tout. Après la commémoration du 19 mars, pourquoi pas la Repentance. Je veux bien, à condition qu'en face s'applique aussi le Nadam qui est la manifestation de la repentance dans l'islam, en la circonstance pour les actes de barbarie commis par le passé en Algérie, et qui n'ont épargné ni les Algériens entre eux, ni les juifs ou les chrétiens. Mais, la France, alors, se repentira bien vite de sa repentance.

Bien que la présente lettre ouverte, Mesdames, Messieurs les représentants de la Nation française, puisse vous paraître longue, l'Histoire, elle, ne souffre d'aucun raccourci. Et, pour conclure, permettez-moi de vous faire partager ces paroles pleines de sagesse et de lucidité que l'ancien député européen socialiste et actuel locataire à l'Élysée, comme bénévole du président de la République, François Hollande, Bernard Poignant: «La repentance est une méthode pontificale, marquée du sceau de la pénitence et en attente de rédemption. La quête de la vérité historique, la recherche inlassable des faits et leur publication relèvent du principe de reconnaissance, donc d'une méthode laïque et démocratique...De grâce, pas de repentance à répétition, pas d'anachronisme pour chaque événement, pas d'exception pour qui que soit: les peuples portent en eux le meilleur et le pire». («Le Monde» du 13.12.2005).

Enfin, si l'ancien ministre de l'Algérie, Robert Lacoste, s'est écrié: «De Gaulle a fini la guerre  d'Algérie  comme  un  charcutier...», Bruno  de  Leusse,  ancien  membre  de  la  délégation française lors des pourparlers avec le FLN, répondant au porte-parole du FLN à propos du 19 mars, Redha Malek, s'était écrié, le 05.05.1989: «On ne fête pas Waterloo!». 

DELENCLOS Michel  Henri

Citoyen avisé

Retour Michel Delenclos

Publicité
Publicité
Publicité