COMMEMORATION DU 5 JUILLET A PARIS ET EN PROVINCE
De Robert Ménard - Béziers le 5 juillet 2015
Mesdames, Messieurs, chers amis, nous voici, une nouvelle fois, en ce 5 juillet, dans ce cimetière, devant cette stèle, une nouvelle fois au rendez-vous de la fidélité.
Le 5 juillet n'est pas une date comme une autre de la guerre d'Algérie. C'est le jour du plus grand massacre de cette guerre. Un massacre qui ne doit rien aux combats mais tout à la cruauté d'une populace haineuse et à l'impuissance voulue, volontaire, décidée d'une armée aux ordres d'un gouvernement félon.
Eh oui, lorsque l'on prend le pouvoir grâce à l'Algérie française, lorsque l'on fait le serment de la conserver, lorsque des milliers d'hommes croient ce serment fait au nom de la France et en perdent la vie, oui, on est un gouvernement félon.
Cette stèle n'est pas une stèle comme les autres. C'est celle des victimes de ce massacre. Mais également la stèle de ceux qui ont combattu jusqu'à la mort pour l'Algérie française. Ce rendez-vous n'est pas, cette année, un rendez-vous comme les autres. La décapitation sur notre sol d'un civil Français par un islamiste nous rappelle, nous renvoie à celles des harkis en 1962. Comme si les mensonges, les abandons de jadis ne servaient jamais, jamais de leçon !
Voilà pourquoi, nous savons ce qui nous réunit ici, ce matin. Nul besoin de grands discours pour ceux qui ont leur mémoire dans leur peau, pour ceux à qui l’on a arraché la part essentielle d'une vie : l'enfance, la jeunesse, ses paysages, ses odeurs, ses cimetières. Nul besoin d'explications pour tous ceux qui, ayant vécu le cauchemar de 1962, ont toujours redouté qu'il nous rattrape un jour, ici, sur cette rive de la méditerranée.
Ils peuvent nous couvrir de leurs injures, les sots, les traîtres qui prétendent que nous sommes ici pour une revanche, pour réécrire l'histoire. Il fallait les voir le 17 mars dernier hurler à l'ombre d'un drapeau du FLN parce que nous inaugurions une rue du commandant Hélie de Saint Marc. Ils n'ont même plus l'excuse de combattre les injustices de l'Algérie de 1954. Ils n'ont même plus l'excuse de l'ignorance. Ce qu'est devenu ce pays après notre départ ne leur a décidément rien appris.
Ils ont la traîtrise dans le sang. Après avoir vendu l'Algérie française, ce sont les mêmes qui s'apprêtent maintenant à livrer la France. Albert Camus disait qu’entre la justice et sa mère, il choisissait sa mère. Eux sont de ceux qui abandonnent leur mère ! Mais Dieu merci, ils ne sont désormais qu'une poignée que les temps qui viennent finiront par balayer. Face à eux, en tous lieux et en toutes époques, il faut s'extraire de cette boue pour aller à l’essentiel. Et l'essentiel, c'est que tous ici, plus de soixante ans après, nous réclamons toujours justice.
Oh non, nous ne voulons pas d'argent. Nous ne voulons pas davantage d'une nouvelle journée de commémoration, une de ces journées au cours desquels des représentants de l’État ânonnent des textes d'une platitude atterrante. Nous ne voulons pas, non plus, que le président de l'Algérie nous présente des excuses. Il n'en fait même pas à son propre peuple, alors ne rêvons pas… Ce que nous voulons, c'est la vérité, la simple reconnaissance des faits. Nous la voulons au nom de notre nation et par notre nation. Nous la voulons dans les livres. Nous la voulons dans les programmes de télévision. Nous la voulons à l’école. Nous la voulons au grand jour. Nous ne voulons pas l'asséner.
Nous ne voulons pas l’imposer. Nous, nous acceptons la confrontation, la discussion, le débat, parce que nous savons que les faits, nous savons que les chiffres, nous savons que nos vies et que nos morts parlent pour nous.
Nous voulons cette place qu'on nous refuse, que les historiens officiels, à la manière d'un Benjamin Stora, nous refusent. Eux dont on peut se demander s'ils sont des historiens français ou des thuriféraires attitrés du FLN…
Alors pourquoi nous refuse-t-on cette vérité ?
Ce que nous avons à dire est-il donc si étranger à notre pays ? Ou, plutôt, étranger à ce nouveau pays que l'on invente chaque jour à Paris, à Bruxelles, et qui n'est pas la France, et qui, au contraire, travaille à la détruire, s'acharne à nier son histoire et même son existence.
Notre rassemblement veut la justice. Et pour la justice, nous sommes prêts à nous battre. Nous ne sommes pas ici pour nous complaire dans la douleur, nous sommes ici des combattants au service de notre peuple et de notre nation.
Encore un mot. En ce jour, nous ne rendons pas seulement hommage à des morts. Morts dans des conditions atroces mais dont les familles ont pu faire le deuil. Et Dieu sait qu’il en coûte… Nous ravivons aussi – j’allais dire surtout - la mémoire de disparus, d’hommes et de femmes dont les gouvernements français ont nié jusqu’à l'existence en ne cherchant jamais, jamais la vérité à leur sujet, à leur égard. Nous honorons des Français que l'Etat
français, que l'armée française a abandonné à leurs bourreaux alors même qu'ils pouvaient, qu’ils devaient les protéger. Nous rappelons le souvenir d'une lâcheté organisée, d'un abandon absolu, d'une fuite abjecte.
Pour finir d'enterrer les morts, il faut les faire entrer dans l'histoire. Nous sommes ici les fils et les filles d'une histoire qui n'est pas terminée. Nous sommes les héritiers d'une tâche à accomplir. La France a abandonné les disparus d'Oran. Nous ne les oublierons jamais. Comme nous n'abandonnerons jamais la France parce que nous savons que notre pays n'appartient qu'à ceux qui l'aiment assez profondément pour tout lui donner.
Et nous sommes de ceux-là. Nous sommes de ceux qui donneront tout. Et, donnant tout, alors, peut-être, recevrons-nous notre nourriture d'homme, la seule nourriture qui vaille : la fierté, l'honneur, la joie du devoir accompli.
Vive l'Algérie française qui garantissait la France française !
Vive la France !
Robert Ménard maire de Béziers
Voir aussi Manuel Gomez du 4 juillet 2015 sur Boulevard Voltaire.
5 juillet 2015 à Paris Arc de Triomphe et Quai Branly
Dimanche 18h30- Arc de Triomphe de Paris
Le Comité de Liaison des Associations Nationales de Rapatriés (CLAN-R)
Membre du Comité de la Flamme ravivera la Flamme sous l’Arc de Triomphe
Dimanche 5 juillet 2015 à 18 h 30
Des gerbes seront déposées par le CLAN-R
L’association Nationale des Rapatriés Oranais - A.N.R.O, Membre du Clan
Les Anciens du Lycée Lamoricière (A.L.L.O)- Membre du Comité de La Flamme
Rendez vous à 17H45 en haut des Champs Elysées
Dimanche 15 HEURES Quai Branly
Recueillement et dépôt de gerbe devant le Mémorial du Quai Branly dédié aux victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie
Coordonnées MAFA
Monique CHAVRONDIER
Tel : 01 45 26 29 33
Fax : 01 40 16 91 91
Courriel : mafa-pn@orange.fr
En province
AIX EN PROVENCE
11h. Cimetière Saint Pierre - Mémorial National
ANTIBES
11h. Stèle des Rapatriés
18h. Messe en l’Eglise du Sacré Cœur.
AUTERIVE 31
Dimanche 28 juin 18h. Messe en l’église Saint Paul
Contact Paul Perez 06 71 86 06 42
BAYONNE
18h30 Stèle des morts de l’Algérie Française- Cimetière municipal
BEZIERS
11h. Cimetière Neuf- Stèle des massacres d’Oran. Les Associations d’Anciens Combattants sont invitées à venir avec leurs drapeaux
En présence de Robert Ménard et de Elie Aboud.
CAGNES SUR MER
11h. Stèle des Rapatriés. Cimetière de la Buffe. Organisé par la Maison du Pied-Noir et de ses Amis de Cagnes.
CHAMIERS
11h. Stèle des Français d’Algérie -Cimetière St Auguste
GIROUSSENS
10h30 hameau de St-Anatole (81) messe à suivie de cérémonie du souvenir sur la stèle des PN au cimetière attenant.
HYERES
9h. Stèle des Martyrs- Cimetière- Chemin de la Ritorte
LA GARDE
18h15 Messe église de la Nativité
LYON 6ème
9h30 Eglise Saint Pothin
LYON 9ème
17h. Place du Bachaga Boualem, devant le Monument aux Morts d’Oran- Quartier de Balmont à la Duchère
MARIGNANE
11h. Stèle des Fusillés-Cimetière St Laurent-Imbert Organisé par l’AOBR.
MARSEILLE
10h15 au monument de l’hélice, corniche Kennedy ; Organisé par l’ANRO
19h. Une messe sera célébrée en la Basilique du Sacré Cœur. 9 Avenue du Prado.
MEDITERRANEE
18h30 Sur le bateau LE ZENITH, croisiéristes lançant une gerbe à la mer.
NANCY
11h15. Messe en la chapelle Marie Immaculée. 33, Av. Général Leclerc.
NICE
10h30. Dépôt de gerbes Stèle des Rapatriés, square Alsace-Loraine
11h.Messe en l’Eglise Saint Pierre d’Arène
NÎMES
18h. Messe au sanctuaire Notre Dame de Santa Cruz. A la demande de l’Association des Oranais du Gard
PEROLS
11h. Cimetière St Sixte- Entrée A
PERPIGNAN
18h. Hommage et dépôt de gerbe. Mémorial des Français Disparus et Victimes Civiles de la Guerre d’Algérie. Couvent Ste Claire de la Passion.
PORT-VENDRES
18h. Messe en l’église de bonne nouvelle, précédée d’un dépôt de gerbe au monument aux morts.
Organisée par l’Amicale des anciens d’Afrique du Nord et sympathisants.
SAINT LAURENT DU VAR
11h. Stèle des Rapatriés. Cimetière Saint Marc Organisé par l’A.L.F.A.N.
SAINT RAPHAËL
18h30. Messe en la Basilique Notre Dame de la Victoire organisé par le Cercle.
11H. Monument aux Morts
SIX FOURS LES PLAGES
10h. Eglise Sainte Anne. Messe présidée par Mgr Jean-Yves Molinas.
TOULON
11h. Dépôt de gerbes devant le Monument des Martyrs de l’Algérie Française.
18h. Messe en l’église Saint Jean Bosco- Boulevard Cuneo
18h. Messe en la cathédrale. 55, place de la Cathédrale
VALLAURIS
10h. Stèle des Rapatriés. Cimetière
VILLENEUVE-LOUBET
18h30. Place France d’Outre-Mer.
Dans un pays normal ce devrait être un jour de deuil national.