GABRIEL ANGLADE A REJOINT LES SIENS
Par Michel Delenclos
ANGLADE Gabriel dit "l'Argenté" né à Bab-el-Oued (Algérie française), décédé à Cagnes-sur-Mer (23.12.1934-07.01.2016) Le 18.01.2016, après l’office religieux et la crémation, il est inhumé au cimetière de la Buffe, à Cagnes-sur-Mer.
-Membre de l'OAS-Alger, comme responsable du Delta 6. Pour lui: «Les Deltas n'étaient pas des tueurs, mais des citoyens ordinaires prêts à mourir pour une cause, le maintien de l'Algérie française.».
Le 12.12.1961, avec Joseph Rizza, il blesse André Goulay et Lucien Bitterlin –tous deux membres des «barbouzes»- à Alger.
Le 31.12.1961, il participe à l'attaque du PC des barbouzes, rue Faidherbe, avec Roger Degueldre, Joseph Rizza, Jean-Lou Blanchy et Marcel Ligier. Volontaire, sous les ordres de Louis Bertolini, pour aller libérer R. Degueldre à Paris. Avec Ligier, il participe au piégeage de la caisse d'imprimerie destinée au PC des barbouzes situé rue Favre à Alger ; attentat qui fera 19 morts le 29.01.1962 (selon l’écrivain Georges Fleury le 28.01.1962 avec Rizza, il truffe l'une d'elles de grenades et d'explosif...). Le 15.01.1998, il confirme à l’écrivain Vincent Guibert le piégeage par lui-même du matériel d'imprimerie destiné aux barbouzes. Le 15.03.1962, il fait partie des membres du commando qui tuent six fonctionnaires des «CSE» dont Max Marchand et Mouloud Feraoun. En mai 1962, il réoriente l'évasion de Roger Degueldre, et fait partie du commando de Blanchy, sous la responsabilité de Louis Bertolini, qui devait exécuter De Gaulle. Membre actif de l'ADEP
1973 : de gauche à droite : Jo Rizza, Hilaire Géronimo, Pierre Démaret, Bachagha Saïd Boualem, Gaby Anglade.
A la suite du "casse du siècle" à Nice en 07/1976, effectué par Albert Spaggiari, soupçonné, Anglade est arrêté avec Joseph Rizza. Alain Krivine, dans son journal "Rouge" du 05.11.1976, intitulé "Delta Connection", pose quelques questions sur l’activité d’Anglade..
1979 : à Nice. De gauche à droite : Antoine Padovani, G. Anglade, Clément Carrasco, X.
En 1998, il est membre du comité directeur et vice-président de l'ADEP. (1). Le 15.05.1998 à Antibes, il s'entretient avec Vincent Guibert à propos des commandos Deltas. Adjoint au maire Louis Negre et chargé des Rapatriés de Cagnes-sur-Mer à partir de 2001. Participe au Rassemblement des Pieds-Noirs du 31.05.2002 à Cagnes. Le 29.04.2004, il est élu président national adjoint de l'ADEP dirigée par Athanase Georgopoulos. Le 24.04.2005 au Cannet, il est présent à l'AG de l'Adep. Le 20.05.2006, à Cagnes-sur-Mer, il organise les journées de rencontres des Français d'AFN, en présence de Christian Estrosi, des députés Jérôme Rivière et Monnet Luca, des conseillers généraux José Calza et Jean-Auguste Kart, du conseiller régional Jean-Claude Frappa, des curés Carruana et Scotto, de l'adjointe au maire de Nice, J. Chichmanian-Delpy, de Jacques Peyrat, de Fred Artz et du capitaine Pierre Montagnon qui donnera une conférence. Le 13.03.2008, il est le doyen et premier adjoint au maire «UMP» de Cagnes-sur-Mer, Louis Nègre.
Dans «Le Point» n° 1888 du 20.11.2008, il témoigne: «En 1955, je fais mon service dans les commandos parachutistes quand, le 20 août, le «Fln» massacre les Européens de Philippeville. A la mine d'El-Halia, nous trouvons des femmes, des enfants tués dans des conditions épouvantables.»; il explique ensuite son engagement dans l'Oas: «Il n'était pas question de prendre le pouvoir, mais de garder notre place. Les «Opérations ponctuelles consistaient à abattre des gens qui avaient clairement pris position pour l'indépendance et, donc contre nous. Ils savaient ce qu'ils risquaient.»; puis il commente le combat contre les barbouzes: «35 kilos de plastic et trois grenades dont les goupilles étaient reliées à un fil....Quand les gardes mobiles, les «rouges», ont commencé à torturer certains des nôtres, l'affrontement est devenu impitoyable»; après l'arrestation de R. Degueldre, il va à Paris afin de monter une opération pour le libérer: «C'était impossible. Alors on a décidé d'assassiner De Gaulle, en le tirant au fusil à lunette depuis l'atelier d'un peintre russe qui se trouvait en face de l'Elysée. Mais nous avons été arrêtés. Cela dit, je ne vois pas ce qu'on nous reproche. Nous avions raison. De Gaulle aurait pu résoudre le problème de l'Algérie sans l'abandonner. Qu'on reconnaisse au moins qu'il a fait cette erreur-là.». Le 22.04.2009, à Aix-en-Provence, il est signataire de la «Charte nationale des Français d'Algérie et leurs amis», aux côtés de Etienne Muvien, M. Villard, Alain Algudo, Fred Artz, Pierre Descaves, Joseph Hattab Pacha, Jean-François Collin, Serge Jourdes, Anne Cazal, Pierre Barisain, Jean-Pierre Rondeau.
Le 07.10.2010 : à «La Maison du Pied-Noir». Au centre, portant chemise rouge, G. Anglade. (Photo Nice-Matin).
Le 12.04.2014 : à «La Maison du Pied-Noir» du Cannet. De gauche à droite : J-P. Guey, G. Anglade, Claude Simo, Athanase Georgopoulos, J-Y. Casalonga.
Le 22.06.2014, à La Colle-sur-Loup, dans les Alpes martimes, il organise une paëlla géante. Président de l’Association «La Maison des Pieds-Noirs et de ses amis».
Le 04.06.2015: lors des obsèques de Michel Ximenes, G. Anglade est encadré par Alliot du «FN» et Michèle Soler du Cercle algérianiste de Nice.
Le 03.10.2015 : lors de l’inauguration d’une nouvelle stèle au cimetière de la Buffe, à Cagnes-sur-Mer, G. Anglade prononce un discours
(1).«ADEP» : Association nationale des anciens Détenus et Exilés Politiques de l’Algérie française). Créée le 04.06.1969, elle a pour président, Paul Nocetti, président adjoint Joseph Rizza et secrétaire général, Athanase Georgopoulos. Ce dernier, dans une lettre adressée au président Jacques Chirac, réfute le qualificatif de «rapatriés», lui préférant celui de «Déplacés» ou de «Français réfugiés d’Algérie»
L’auteur de ce parcours, Delenclos Michel, est ici, le 13.11.2015, invité du 2ème Forum des écrivains de l’EPHMGA, à Paris Vème, le nid de la «FNACA». Là, c’est la séquence dédicace. La veille le 12 novembre, en présence de 37 personnes, l’auteur a particulièrement dérangé l’ambiance consensuelle. A mes questions relatives au fait que l’on ne cessait de parler ou d’écrire de «France coloniale», de commémorations du 17 octobre 1961, des massacres du 8 mai 1945, etc, du «viol des femmes algériennes par l’armée française», du «napalm», etc, la réaction épidermique de l’historien Benjamin Stora, a été immédiate : «J’avais mal compris…». J’en dirai davantage ultérieurement.
Bibliographie :
- De P. Chairoff "B...comme Barbouzes", Ed. A. Moreau, 1975.
- Rémi Kauffer "Oas", Ed. Fayard, 1986.
- Duranton-Crabol "Le temps de l'Oas", Ed. Complexe, 15.01.1999.
- Jean Monneret "La phase finale de la guerre d'Algérie", Ed. L'Harmattan, 10.11.2000, réédité le 06.01.2010.
- Vincent Guibert "Les commandos Delta", Ed. Curutchet, 10.11.2000.
- Georges Fleury «Histoire secrète de l’Oas", Ed. Grasset, 19.10.2002.
- Vincent Quivy "Les soldats perdus", Ed. Seuil, 15.04.2003.
- Olivier Dard "Au coeur de l'Oas", Ed. Perrin, 03.10.2005.