INVITATION MRAF ADIMAD DU 13 MAI 2016
Comme tous les ans, le 1er mai 2016 aura lieu la cérémonie au mémorial de Théoule s/mer
JEANNE… REVIENS !...
Par José Castano
« Grand-pitié ! Jamais personne ne secourut la France si à propos et si heureusement que cette Pucelle, et jamais mémoire de femme ne fut si déchirée. » (Etienne Pasquier)
Il y a cinq siècles, la France était dans le même piteux état qu’aujourd’hui. Une jeune femme de 18 ans, choisie par la destinée, se porta à son secours. Quand elle intervint en 1429, la situation était des plus critiques… La guerre civile ravageait le pays et les Français étaient divisés en deux camps : Les Bourguignons et les Armagnacs. Son nom : Jeanne d’Arc. Sa devise : « Dieu premier servi ».
Née le 6 janvier 1412 à Domrémy, en Lorraine, très pieuse, elle grandit en pleine tourmente de la guerre de Cent Ans. A treize ans, elle déclare avoir entendu des voix célestes qui lui auraient donné l’ordre de ramener le Dauphin sur le trône et de libérer la France de la présence anglaise. Elle résiste pendant quatre ans avant de répondre à cet appel. Obéissant à ces voix, elle part à Vaucouleurs pour rencontrer le capitaine Robert de Baudricourt et le convaincre de l’aider à obtenir une audience auprès du Dauphin.
A Chinon, Jeanne rencontre le futur Charles VII et lui fait part des voix qu’elle a entendues. Méfiant, Charles lui fait subir des interrogatoires menés par les autorités religieuses à Poitiers, qui vérifient entre autres sa virginité. Elle leur fait quatre prédictions : Les Anglais lèveront le siège d'Orléans, le roi sera sacré à Reims, Paris rentrera dans le domaine royal de Charles et le duc d'Orléans reviendra de sa captivité en Angleterre.
Ebranlé par tant de convictions, Charles accepte alors de lui confier une armée pour libérer Orléans des mains des Anglais.
Jeanne que l’on surnomme désormais « la Pucelle » part pour Orléans vêtue d’une armure et d’une épée. Elle envoie une missive aux Anglais pour les prévenir de sa venue et leur demander de quitter la ville. Les Anglais refusent. Ils la déclarent sorcière.
Le 7 mai 1429, avant l’attaque de la bastide des Tournelles, elle harangue son armée en ces termes : « Entrez hardiment parmi les Anglais ! ». Transcendés par tant de courage, les soldats français bousculent les lignes ennemies infligeant aux Anglais leur première défaite. Orléans libérée, Jeanne remonte vers Reims, délivrant chacune des villes sur son passage.
Le 17 juillet 1429, Charles est couronné roi de France dans la cathédrale de Reims et prend le nom de Charles VII. Jeanne d’Arc a rempli sa mission : Donner à la France un roi légitime et inverser le cours de la guerre de Cent ans.
Missionnée par le nouveau roi afin de libérer Paris, Jeanne est faite prisonnière à Compiègne le 23 mai 1430 par les Bourguignons. Le 21 novembre, elle est vendue aux Anglais par Jean de Luxembourg, comte de Ligny, pour la somme de dix mille livres et emmenée à Rouen, siège du gouvernement anglais de la France, pour être jugée par un tribunal religieux français.
Ouvert le 9 janvier 1431, son procès en hérésie conduit par le servile Pierre Cauchon, évêque de Beauvais au service du roi d’Angleterre, révèlera des juges félons vendus à l’étranger qui campe sur le sol de France : « L’évangile selon Pilate » selon l’expression de Péguy…
Ce procès durera deux mois et sera entaché de nombreuses irrégularités… deux mois durant lesquels Jeanne sera entravée la nuit par une barre de bois, chaînes aux pieds, gardée à vue jour et nuit par des soldats ennemis. Cauchon, acharné à perdre Jeanne, aura à cœur de falsifier les textes et multiplier les malversations. A l’une de ses questions : « Pourquoi votre étendard fut-il plus porté en l'église de Reims, au sacre, que les étendards des autres capitaines? », Jeanne répondra sans ambages : « Il avait été à la peine, c'était bien raison qu'il fût à l'honneur ! »… Et quand ses juges lui demanderont si Dieu haïssait les Anglais, elle prophétisera de la sorte : « De l'amour ou de la haine que Dieu a pour les Anglais, je n'en sais rien, mais je sais bien qu'ils seront tous boutés hors de France, excepté ceux qui y périront »…
Ainsi, le bon sens, l'ironie et la grandeur d'âme d'une illettrée de dix-neuf ans laisseront pantois ses savants accusateurs à qui elle répliquera courageusement : « Le dicton des petits enfants est : On pend quelquefois des gens pour avoir dit la vérité ! ». Sommée de renoncer à ses « erreurs », elle aura cette simple réponse : « Je suis bonne chrétienne, bien baptisée, et je mourrai bonne chrétienne ».
Quand elle comprend qu’elle n’échappera pas au bûcher, Jeanne aura des accents bouleversants : « Hélas ! Me traite-t-on ainsi horriblement et cruellement, qu’il faille que mon corps net et entier, qui ne fut jamais corrompu, soit aujourd’hui consumé et brûlé en cendres ! »
Abandonnée de tous, Jeanne sera brûlée vive le 30 mai 1431 à Rouen, sur la place du Vieux-Marché.… sans que Charles VII n’intervienne pour la sauver. Ses dernières paroles iront à l’évêque Cauchon : « Évêque, je meurs par vous ! » et, sur le bûcher de feu, elle libéra son ultime cri d’amour : « Jésus ! »
Dans « Les tapisseries », Charles Péguy écrira : « Elle n’avait passé ses humbles dix-neuf ans que de quatre ou cinq mois et sa cendre charnelle fut dispersée aux vents »…
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Jeanne d’Arc ne connaissait d’adversaire que les ennemis de la France et n’avait de cesse de s’inquiéter de « la grande pitié du Royaume de France ». Ce qui lui importait, c’était que l’étendard national flottât haut et fièrement dans un ciel libre, que le pouvoir suprême fût entre des mains dignes, celles d’un homme sans autre parti que celui de la patrie et jugeant de toutes choses en raison du seul intérêt du pays.
Dans ce monde où Isabeau de Bavière avait signé à Troyes la mort de la France, dans ce monde où le dauphin doutait d'être dauphin, la France d'être la France, l'armée d'être une armée, elle refit l'armée, le roi, la France...
« En tenant compte des circonstances de ses origines, de sa jeunesse, de son sexe, de l'analphabétisme et de la pauvreté de son environnement, des conditions hostiles dans lesquelles elle dut exercer ses fabuleux talents et remporter ses victoires, tant sur le champ de bataille que dans le prétoire face à ces juges iniques qui l'ont condamnée à mort, Jeanne d'Arc demeure, aisément, de très loin, la personnalité la plus extraordinaire jamais produite par la race humaine » a écrit Mark Twain, écrivain américain.
Aujourd’hui, on sait bien ce qui se passerait si, par extraordinaire miracle -que nous ne méritons pas- Jeanne était de retour, les laquais de télévision et les scribouillards la taxeraient de « racisme », du moment qu’elle voudrait libérer la France. On tendrait à sa sincérité tous les pièges possibles. Au lieu de l’aider et admirer, on ne s’occuperait qu’à la faire trébucher, à la déconsidérer, à l’écœurer. Hélas ! On y parviendrait sans doute, car quel cœur propre peut survivre aux ignominies de la « politicaille » ?
Dans ce royaume de France désormais méconnaissable soumis à la « pensée unique » cette machine du mensonge, livré au terrorisme, à l’intégrisme religieux, décérébré, sans mémoire, gangrené par les syndicats, les associations adeptes de la tartufferie des droits de l’homme et de l’antiracisme, miné par l’insécurité, les émeutes, les grèves et le chômage, résigné à la stagnation, au recul, à la déchéance et à la fin, quand en entendrons-nous un qui nous propose, comme Jeanne d’Arc, l’ardeur, l’action, l’honneur, l’élan, le sacrifice, la gloire, la patrie ? Mais non, il n’est question que de combinaisons, de petites alliances qui permettent de prendre les petites places et, par-dessus tout, de réchauffer sans cesse, pour en tirer son profit et y gagner sa croûte, l’opposition et presque la haine, entre Français.
Et pendant ce temps, la France crédule et soumise est en danger… La France inexorablement se meurt. Et ce quatrain prémonitoire extrait de « La demoiselle d’Orléans », merveilleusement interprétée par Mireille Mathieu à la mémoire de Jeanne d’Arc est là pour nous le rappeler :
« Avant la fin du millénaire
Si ne s’élève aucune voix
C’est dans une langue étrangère
Que seront rédigées vos lois »
José CASTANO e-mail : joseph.castano0508@orange.fr
« Quand je pense que j’ai donné à la France, mon sang, ma liberté et qu’elle m’a oubliée »
(« La demoiselle d’Orléans », chanson interprétée par Mireille Mathieu à la mémoire de Jeanne d’Arc)
Rassemblement Jeanne d'Arc - 1er mai 2016 à PARIS
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Projections du film "La valise ou le cercueil", samedi 14 mai, à la salle de cinéma située à l'Espace Baudelaire, 83 av de l'Europe
- 69140 RILLIEUX-LA-PAPE - Entrée gratuite -
Toutefois, la capcité de la salle n'étant que de 147 places, deux séances seront proposées. Il est recommandé de réserver en annonçant le créneau horaire souhaité.
Contact : Nathalie : 06.64.64.84.17 ou 06.60.40.41.20 ou 04.78.88.77.65 ta.cha@orange.fr ou lafran@orange.fr
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Film "LA VALISE OU LE CERCUEIL" - Commandez votre coffret DVD à :
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Prix : 20 euros, frais de port compris
OMERTA SUR LE FILM "LA VALISE OU LE CERCUEIL"
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Organisée par le Cercle algérianiste de MARSEILLE, Jeudi 9 juin, 18h, à la « Maison du Bâtiment », 344 Bd Michelet - 13009 MARSEILLE, Conférence de Roger HOLEINDRE, président du Cercle National des Combattants sur le thème : « Saigon, Alger, Paris… La trahison continue »
Entrée : 8€, apéritif (copieux) compris. Repas (facultatif) : 35€ (entrée et apéritif compris). Inscription obligatoire pour le repas. Contacts :
- Jean-Louis HUEBER, tel. 06.73.52.80.34 j-l.hueber@orange.fr
- Serge DOMENECH, tel. 04.42.02.60.04 domenech_serge@orange.fr
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Qui est Roger HOLEINDRE ?
Un homme d’honneur : Roger HOLEINDRE
Cercle National des Combattants : http://www.cncombattants.org/ cerclenationalcombattants@orange.fr - Tel. 01.40.59.07.66
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ET INVITATION MRAF ADIMAD DU 13 MAI 2016 AU MEMORIAL DE NOTRE DAME D'AFRIQUE A THEOULE-SUR -MER -
INVITATION MRAF ADIMAD DU 13 MAI 2016
Comme tous les ans, le 1er mai 2016 aura lieu la cérémonie au mémorial de Théoule s/mer
Du héros français de la Libération (ce que pour ma part je réfute) au monstrueux dictateur espagnol, l'Histoire n'est pas toujours aussi simple, et encore moins aussi manichéenne... Encore faut-il accepter de se défaire de schémas figés... et confortables.
Les salauds d'un côté et les preux chevaliers de l'autre... c'est facile... pourtant la frontière qui sépare les deux est bien perméable...
À préciser aussi avant la lecture de ce témoignage (dont tous les faits sont vérifiables) que nombre de Républicains espagnols rejoignirent Oran en 1939. Ceci afin d'éviter encore une fois les schémas faciles, notamment en lisant la fin et l'enthousiasme des personnes sauvées. Tout n'est jamais tout noir, et tout n'est jamais tout blanc… (LVD)
Une page de notre Histoire…
Oran, le 30 juin 1962
Les péripéties de ce départ sont peu connues et pourtant on frôla l'incident international. Le consulat général d'Espagne à Oran avait prévu un rapatriement direct sur la péninsule, et la communauté de ce pays avait été prévenue de ce possible départ. Aussi, la dernière semaine de juin 1962, les Espagnols résidant dans les villages de la province d'Oran firent route sur la capitale en convois protégés, avec leurs voitures chargées au maximum, camionnettes et camions bourrés de ballots, de caisses, de meubles, de petites machines agricoles, etc., bref, tout ce qui pouvait être emporté sans pourtant avoir la certitude de parvenir à l'embarquer. D'autres, partis individuellement, n'arriveront jamais, car ils auront été arrêtés sur les routes, détroussés, voire égorgés par des bandes " incontrôlées " qui faisaient déjà régner leur loi à l'intérieur des terres.
Aux arrivants s'ajoutent leurs compatriotes de la ville, et bientôt près de 3.000 personnes s'agglutinent près de l'usine thermique du port d'Oran, sur des terrains vagues vite transformés en véritable camp de refugies où l'on dort dans les voitures où à même le sol, des couvertures servant de parasol, vue la chaleur du mois de juin.
La, il n'y a pas d'eau, pas de buvette, et il faut se déplacer vers les zones d'embarquement, déjà surpeuplées, afin de s'approvisionner au minimum, ou bien aller jusqu'au vieux quartier de la Marine pour obtenir certains aliments, surtout pour les plus petits. Une véritable entraide s'établit immédiatement entre tous, mais un profond sentiment d'inquiétude s'amorce aussi, pour ne pas dire de la peur, sur ce que l'avenir peut réserver. Tous ont préparé une valise par personne au cas où les autorités les empêcheraient d'emporter tous leurs autres biens, les obligeant alors à abandonner tout le reste sur les quais du port où les véhicules se comptent déjà par centaines. Et cela sera perdu à tout jamais.
juillet 1962, le port d'Oran et ses voitures abandonnées (source Popodoran)
Dans un climat aussi tendu, on craint la non-venue des bateaux espagnols et de se retrouver ainsi a la date fatidique du premier juillet sur le port, livrés sans aucune protection a la merci des bandes de vandales qui déferleront surement sur la ville. C'est angoissant et on craint le pire à la veille de cette indépendance qui fait trembler.
Mardi 26 juin
La nouvelle a couru comme une traînée de poudre : les navires arrivent, en effet, en fin de journée. Du boulevard Front de Mer on peut les apercevoir, immobiles au large, en eaux internationales où ils doivent attendre l'autorisation d'entrer au port. Dès lors, l'ambiance a viré de bord : la peur se transforme en espoir. Mais ce sera, hélas, pour bien peu de temps.
Mercredi 27 juin
Les deux bateaux, le " Victoria " et le " Virgen de Africa ", en provenance des Baléares et frétés par l'Etat espagnol, demeurent toujours ancrés au large.
Mais que se passe-t-ii donc ? Eh bien les autorités françaises, sur ordre de Paris, refusent l'accès aux deux navires ! La France avait déjà rejeté les aides américaine, italienne, grecque et espagnole pour faciliter l'évacuation, mais là, l'Exécutif français est intransigeant : "pas de panique ", la France estime pouvoir assurer toute seule ces départs de vacanciers " (sic), et ii ne faut surtout pas donner l'impression d'une fuite généralisée, d'un sauve-qui-peut face à la peur à cause d'une politique qui, en vérité, ne garantit plus rien.
C'est l'échec total des fameux Accords d'Evian, c'est l'échec absolu des prévisions de l'Homme " providentiel " qui a fini par agir en démolisseur de l'Empire Français.
Pendant ce temps, toutes les démarches du consulat, ainsi que du ministre espagnol des Affaires Etrangères, sont vaines. Il leur est répondu qu'aucun navire étranger ne pénètrera dans un port d'Algérie pour embarquer des " réfugiés ".
Jeudi 28 juin
Les bateaux espagnols, toujours à l'horizon depuis trois jours, demandent la permission d'envoyer un canot afin de ramener du ravitaillement pour des équipages venus simplement pour un aller-retour immédiat, vue la pénurie de vivres survenue a bord. Celle-ci est accordée, et le canot reviendra du port avec l'aide essentielle du consulat pour ce maintien en eaux internationales.
Entretemps, le moral des réfugiés sur les quais est au plus bas, l'espoir faisant place au découragement. Toutes ces familles n'arrivent pas a comprendre ce refus aussi incohérent qu'inhumain, puisque ce départ pour l'Espagne ne peut en rien gêner la politique de la France.
Vendredi 29 juin
La France vient de refuser à nouveau l'entrée des bateaux au ministre espagnol des Affaires Étrangères qui, à son tour, transmet à son gouvernement la position de Paris, tout en soulignant le danger que peuvent encourir ces milliers de personnes dépourvues de toute garantie de sécurité. Face à cet état de fait, Madrid décide l'envoi immédiat d'une protection pour ses ressortissants, sachant que dès le 30 juin à minuit, la France n'assumera plus l'ordre et renoncera à son autorité sur tout l'ensemble du territoire algérien.
C'est ainsi que deux navires de guerre partent ce même jour du port militaire de Carthagène, cap sur Oran (1), tandis qu'en même temps le branle-bas de combat est déclenché dans les bases aériennes de San-Javier (Murcie) et d'Albacete. Des appareils sont armés et prêts à décoller pour appuyer la Marine si nécessaire.
Samedi 30 juin
A Paris, le gouvernement est déjà informé de l'arrivée des navires de guerre espagnols en eaux internationales, en face d'Oran, ainsi que l'alerte donnée aux forces aériennes espagnoles. Il y a risque de créer un grave incident le 1er juillet, compte tenu de la détermination du chef de l'État espagnol d'alors, le général Franco, d'aller si nécessaire à une intervention militaire afin d'évacuer ses ressortissants.
À 10 h du matin, le permis d'accoster est enfin accordé (peut-être après avoir consulté les autorités algériennes ?). Les deux bateaux de passagers s'approchent, et c'est la joie, presque la liesse, qui éclate dans le " campement de réfugiés ".
À 13 h, les deux navires sont enfin à quai. Ce sont des " kangourous " qui font habituellement le trajet Barcelone - Palma de Majorque. Ainsi, le " Virgen de Africa " et le " Victoria " pourront embarquer les voitures, et sans limite de bagages. Après cette semaine de mauvaises nouvelles, un autre monde s'ouvre devant nous. L'embarquement commence donc, mais il faut encore subir les fouilles des bagages par les bons soins d'une compagnie de CRS, et si ces bateaux doivent se diriger sur l'Espagne, personne ne comprend ce qu'ils peuvent bien chercher avec autant de zèle.
A 15 h 30. Tout le monde est déjà monté à bord, c'est-à-dire 2.200 passagers, 85 automobiles et un camion. Ainsi, avec une importante surcharge par navire, les quais sont désormais restés vides. Cependant, tout ne semble pas terminé. En effet, un officier des CRS et deux unités tentent de monter à bord du " Victoria ", mais le capitaine Sanchez Blasco, en haut de la passerelle, s'y oppose résolument : Ce navire tient lieu de territoire espagnol - affirme-t-il - et vous n'y avez aucune autorité - ajoute-t-il. La situation est tendue, et l'officier français demande alors des instructions par radio. Finalement les CRS se retirent. Selon eux, il "paraitrait" que des membres de l'OAS seraient montés à bord.
A 16 h. Au moment où les deux bateaux larguent enfin les amarres, un vif échange de propos s'engage entre les passagers et les forces de l'ordre restées à quai dont, par bienséance, je ne reproduirai pas les termes ici, mais que l'on peut aisément imaginer.
Tandis que les navires atteignent leur vitesse de croisière, les scènes à bord sont sans doute semblables à celles des départs de ces derniers jours : des sanglots et des larmes, et cette dernière image de la ville au pied de Santa-Cruz s'incrustant à jamais dans nos rétines.
Dans un coin, appuyée sur la rambarde, une dame à moitié voutée, et toute de noir vêtue à la façon des femmes de l'époque dans les villages, pleure esseulée. Je m'approche d'elle pour l'aider à passer ce mauvais moment.
" Vous êtes seule, sans famille ? " Elle hoche négativement la tête. " Vous êtes veuve ? " " Pas encore ! "
Sa réponse m'intrigue. J'insiste. " Mon mari est resté à Dublineau. Les propriétaires sont partis. La ferme est abandonnée, mais lui n'a pas voulu partir. Il y a quarante ans, c'est lui qui a planté tous les orangers, les citronniers, et depuis nous vivions dans cette ferme. Pour lui, c'est comme ses enfants, il n'a pas voulu les abandonner. Ils vont le tuer, mais lui soutient qu'il est ami de tous".
J'ai rejoint le capitaine du " Victoria ", j'ai des biberons à faire chauffer et avec gentillesse un membre de l'équipage s'en charge. Pendant ce temps, je lui montre les deux bateaux de guerre qui, depuis notre départ, nous escortent. L'autorisation est arrivée juste à temps ! - lui dis-je. "Oui, cela m'a ôté une grande responsabilité, car nous avions ordre d'entrer au port dès le lever du jour du premier juillet, et embarquer tout ce monde sous leur protection, on ne sait jamais, cela risquait de tourner très mal".
Il était clair que Madrid avait prévu la protection de ses ressortissants, par la force si nécessaire (comme il se doit !). Je n'ose imaginer ce qu'aurait été le 5 juillet avec tout ce monde désarmé et sans aucune sécurité sur le port.
A plusieurs reprises, l'aviation espagnole nous survole. Une fois la nuit tombée, et déjà tout près d'Alicante, les lumières des escorteurs s'éloignèrent.
1er juillet
À 2 h, les bateaux pénètrent dans le port d'Alicante. Tous les quais sont éclairés afin de faciliter l’accostage de nuit. La ville est prise encore dans le tourbillon de ses fêtes de la Saint-Jean. Dès notre arrivée, les membres de la Croix-Rouge montent à bord avec des boissons, des sandwiches, etc., et nous portent les bagages, tandis que les infirmiers s'occupent des enfants. Tout a été prévu : contrôles d'identité sans tracas et aide pécuniaires immédiate si nécessaire. Nous constatons ainsi que la ville a tout fait pour nous recevoir au mieux. De plus, croyant bien faire en guise de bienvenue, la mairie prend soudain l'initiative d’allumer un long chapelet de pétards, une "traca" qui fait sursauter tout le monde, tant cela rappelait les impitoyables mitrailleuses "12.7" et les détonations des "plastics".
Désormais, une vie nouvelle allait commencer. Après avoir séché ses larmes, il fallait retrousser ses manches et se préparer à souffrir car, pour beaucoup, l'avenir semblait bien noir. Plus de cinquante ans sont passés depuis, et il me semble que c'était hier quand la bonne ville d'Alicante nous accueillait.
Note : (1) l'embarquement de l'infanterie de Marine à bord de ces navires n'a pu être confirmé.
De Jo Torroja paru dans L'ÉCHO DE L'ORANIE 358. Mai-Juin 2015
Par José Castano
Une page méconnue de notre Histoire ...
Les 29 et 30 juin 1962 , l'Espagne du général Franco vint au secours des Oranais malmenés par les sbires du général Katz, en affrétant 2 ferrys, « le Victoria » et « le Virgen de Africa ».
Pour accoster le long des quais d'Oran, il fallut longuement parlementer avec les autorités françaises réticentes et même donner à la France un ultimatum, risquant un grave incident diplomatique…
Le 30 juin, à 10 h du matin, malgré l'opposition de de Gaulle, le général Franco donna l'ordre à ses capitaines d'embarquer cette « misère humaine » qui attendait depuis des jours sous un soleil torride, sans la moindre assistance, un hypothétique embarquement vers la France.
Franco prévint de Gaulle qu'il était prêt à l'affrontement militaire pour sauver ces pauvres gens sans défense abandonnés sur les quais d'Oran et menacés d’être exécutés à tout moment par les barbares du FLN. Joignant le geste à la parole, il ordonna à son aviation et sa marine de guerre de faire immédiatement route vers Oran.
Finalement, face à la détermination du général Franco et craignant un conflit armé, de Gaulle céda et le samedi 30 juin, à 13 h, deux ferrys espagnols accostèrent et embarquèrent 2 200 passagers hagards, 85 voitures et un camion.
Lors de l'embarquement, les courageux capitaines espagnols durent, cependant, s'opposer à la montée d'une compagnie de CRS sur leur bateau (propriété de l’Espagne) dans le but de lister tous les passagers et interpeller les membres de l’OAS fichés.
Ces capitaines expliqueront n'avoir jamais compris l'attitude arrogante et inhumaine des autorités françaises dans une situation aussi dramatique qui relevait essentiellement d’« assistance à personne en danger de mort »…
Contre vents et marées, finalement à 15 h 30, les quais d'Oran, noirs de monde se vidèrent et les bateaux espagnols prirent enfin la mer malgré une importante surcharge, à destination du port d’Alicante.
Durant toute la traversée, se mêlèrent les larmes de détresse, de chagrin… et de joie de ces pauvres gens en route vers leur nouvel exil, conscients d’avoir échappé au pire… Quand, enfin, la côte espagnole fut en vue, une liesse générale s’empara de ces « réfugiés » qui s’époumonèrent à crier avec des sanglots dans la voie « Viva España ! » … « Viva Franco ! ». Ils avaient, pour bon nombre d’entre eux, échappé à une mort programmée par les autorités françaises. Jamais ils ne l’oublieront !
En mémoire de Jean LOPEZ, coiffeur à Aïn-El-Turck (Oran) qui devait assurer mon embarquement et mon accompagnement jusqu’en Métropole (j’avais 15 ans). Jean fut enlevé précisément au port d’Oran par des ATO (auxiliaires de police du FLN). On ne le revit jamais…
A sa veuve et à ses deux filles, avec toute mon affection.
José CASTANO e-mail : joseph.castano0508@orange.fr
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Libre propos citoyen
Document transmis par
LE PHAREFOUILLEUR le Lundi 18 avril 2016.
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789
Les députés européens Ripoux-blicains trahissent les Français !
Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s et compatriotes,
Une fois de plus… la Presse écrite française, dans son ensemble et sous perfusion financière du pouvoir socialiste pro-islamiste (comment appeler ça autrement ?) actuellement en place, ne nous dit pas tout !
Les dernières nouvelles en provenance du parlement européen sont carrément affligeantes, à savoir :
les députés européens Ripoux-blicains, toujours aussi soumis au mondialisme pro-islamiste ont presque tous voté favorablement pour la poursuite des négociations sur l’entrée de la Turquie dans l’UE et pour le maintien de l’immigration massive.
Puisqu’ils n’ont pas honte, moi non plus :
leur conduite irresponsable est dégueulasse !
Il n’a échappé à personne que la France est littéralement saignée par des facteurs sociaux, économiques et politiques, dont tout le monde admet qu’ils sont très préoccupants, à savoir :
- la dette abyssale de l’Etat,
- la gestion déficitaire alarmante des finances publiques,
- la participation excessive au financement de l’U.E. qui lui coûte plus de milliards d’euros qu’elle n’en reçoit,
- le fameux « espace Schengen » qui s’avère être une fumisterie de politicien(ne)s mondialistes en mal d’idée novatrice,
- l’abandon des agriculteurs français à leur mort lente organisée par les lobbies anti-France, qui gravitent autour du Parlement européen,
- un niveau de chômage jamais atteint, malgré les promesses mensongères de Moi-Président, avec à la clé un appauvrissement grandissant des Français,
- les PME étouffées par les papiers, coûts d’exploitation et taxes,
- un envahissement jamais vu de produits étrangers fabriqués dans des pays où les normes techniques et sociales sont bafouées,
- une invasion migratoire dévastatrice, provoquée par un abus de pouvoir des dirigeants allemands et français en mal de communication, qui coûte terriblement cher aux pays européens.
Il est bon de rappeler quelques tartufferies des Ripoux-blicains, qui osent encore se prétendre « de droite » :
cette fois ils ont compris, c’est juré ils savent, croyons-les ils ont changé, ils ont entendu le message de toutes les élections dites intermédiaires, ils ont promis de ne pas refaire les mêmes erreurs (…).
Et pour nous le prouver :
A STRASBOURG, ILS VOTENT FAVORABLEMENT POUR CONTINUER A NEGOCIER L’ENTREE DE LA TURQUIE DANS l’U.E.,
ET POUR CONTINUER A ACCEPTER L’INVASION MIGRATOIRE !
Quelques un(e)s d’entre vous ont pu penser qu’ils avaient compris et qu’ils allaient changer, eh bien…
NON SEULEMENT ILS N’ONT PAS CHANGE MAIS ILS MENTENT ET NOUS PRENNENT POUR DES CONS !
Ils ont même « oublié » que certains membres de leur parti sont en délicatesse (terme faible) avec la Justice française.
Dans une démocratie républicaine qui se respecte la liberté d’opinion et d’expression doit régner. Je peux donc penser et écrire que ces députés trahissent la volonté de la majorité des Français.
Et puisque la Presse-aux-ordres ne fait pas son travail, qu’elle désinforme et intoxique, le FN nous informe clairement par un communiqué de presse du 16 avril, du comportement lamentable des Ripoux-blicains, qui veulent laver plus blanc en 2017 !
Voici ce communiqué du FN, du 16 avril, mot pour mot, extrêmement révélateur… sauf pour les sourds et les aveugles en politique, fort nombreux à notre époque :
Au parlement européen, les Républicains prennent position pour l’entrée de la Turquie et pour l’immigration de masse
Communiqués / 16 avril 2016 / Étiquettes : Immigration, Turquie
Communiqué de presse du Front National
Lors de la session parlementaire de cette semaine à Strasbourg, les députés européens des Républicains se sont prononcés pour l’immigration de masse vers l’Europe et pour la poursuite des négociations devant mener à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.
Les députés des Républicains, à quelques exceptions près, ont voté en faveur du rapport Metsola-Kyenge sur « la situation en Méditerranée et nécessité d’une approche globale de la question des migrations de la part de l’Union européenne », rapport immigrationniste à l’extrême.
Les élus LR ont notamment voté contre l’amendement 1 du groupe Europe des Nations et des Libertés (ENL) qui souligne l’efficacité de la politique australienne en matière d’immigration illégale.
Ils ont voté contre l’amendement 2 du groupe ENL qui dénonce les frontières ouvertes de l’Union européenne.
Ils ont voté pour le paragraphe 23 du texte, en faveur de la participation obligatoire des États membres à la réinstallation de réfugiés. Idem pour le paragraphe 46, qui souligne le « droit » des bénéficiaires d’une protection internationale de s’installer dans l’État membre de leur choix.
Ils ont voté contre l’amendement 6 ENL qui souligne la souveraineté des États membres en matière de mesures contre l’immigration illégale (sauf Arnaud Muselier qui a voté pour, et Nadine Morano qui s’est abstenue).
L’amendement 7 ENL vise à arrêter les négociations en vue de l’adhésion de la Turquie à l’UE. Les Républicains ont voté contre.
Les élus LR ont également voté contre l’amendement 8 ENL qui souligne que l’immigration de masse n’est pas une solution aux problèmes démographiques.
Quant au rapport annuel sur la Turquie, les députés LR (à l’exception d’Alain Cadec) ont voté contre l’amendement 1 du groupe ENL qui rejette la reprise des négociations en vue de l’adhésion de la Turquie.
Ils ont voté contre l’amendement 10 ENL exigeant la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie (encore à l’exception de Cadec), alors que certains élus de gauche et d’extrême gauche ont soutenu cet amendement, comme Jean-Luc Mélenchon, José Bové et Eva Joly.
Ils ont voté contre l’amendement 15 ENL qui s’oppose à la libéralisation des visas pour les 80 millions de citoyens turcs. Ils ont voté contre l’amendement 17 ENL qui s’oppose à ce que le turc devienne une des langues officielles de l’Union européenne.
Sur des thèmes fondamentaux comme l’immigration et l’adhésion de la Turquie, les députés européens LR votent avec la gauche de façon quasi-systématique. Ils trompent les Français en leur faisant croire qu’ils offrent une alternative au gouvernement socialiste.
Le Front National est la seule force d’opposition réelle au service des Français, à l’Assemblée nationale comme au Parlement européen.
Mes lecteurs/trices ne pourront pas dire « je ne savais pas ».
A ne pas oublier en 2017, car il faudra nettoyer les écuries politiques : dehors les menteurs et les incapables.
MARINE VITE, TRES VITE !
Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.
MÉMORIAL NATIONAL DE LA GUERRE D’ALGÉRIE - QUAI BRANLY
Par Nicole Ferrandis
Samedi 26 mars 2016, 14H35,
Les Porte-drapeaux se pressaient de part et d’autre du Mémorial.. Ils étaient douze, représentant l’Union national des Parachutiste, l’Union national des Combattants,
le Cercle National des Combattants,, les E.M.S.I., les Médaillés militaires du Calvados et les deux Porte-étendard du Commando Georges.
Les membres de l’UNP accompagnés de M. Mercier, Président de l’U.N.P. Paris, arborant fièrement leur béret rouge, formaient une haie d’honneur.
Face au Mémorial, les familles de victimes Cazayous, Ferrandis, Mesquida, Puigcerqver, Torres et Van den Broeck étaient enrouées de nombreux adhérents de l’association des familles des victimes, de la directrice de l’Office National des anciens combattants et victimes de guerre, des représentants du monde associatif.
Pour
- l’UNC : M Gérard Colliot, Vice-Président national, et M Bugeja, Porte-drapeau départemental,
- le C.N.C : Roger Holeindre.
- le SECOURS DE France, Roger Saboureau,
- le Carrefour des acteurs sociaux. M J. Broquet
Pour les associations de Harkis
- Mme Z. Bourroughat,
- M. Guerfi (U.N.H. et A.A.F.P.A.),
- L. Bellifa (ANFONAA),
- J.C. Kaddour (Harkis 54-Soldats de France),
Pour les associations « pieds-noirs
- G. Bonnier (CLAN),
- J.F. Vallat et M. Chavrondier (MAFA),
- M Larmande (Cercle Algérianiste de Neuilly),
- M. Lévy (GNPI),
- Roig et Ducrocq (Amicale des Anciens de Ben Aknoun)
- R. Soriano, Président de l’ANFANOMA à Caen.
- Y Sainsot, président national de l’ANFANOMA.
A 14h40 Mme Nicole Ferrandis prononçait un bref mot d’accueil et de remerciement, expliquant les difficultés rencontrées dans la sonorisation de la cérémonie, du fait de l’importance de la circulation, et conseillait aux Participants de lire le document qui venait de leur être remis « Comment les Victimes civiles sont arrivées au Mémorial et Pourquoi elles doivent y rester ». Elle rappelait également qu’était associé à cette cérémonie les victimes du 5 juillet, les disparus, les harkis, les civils et miliaires tombés au lendemain du 19 mars.
Puis à 14h45, les associations ANFANOMA, U.N.H., A.A.F.P.A., U.N.P., U.N.C., et celle des Familles des Victimes déposaient des gerbes devant la colonne centrale.
Puis la lecture de la liste des Morts était lue par Yves Sainsot..
A 14H50, heure précise de la fusillade, la sonnerie aux Morts retentissait, suivie de la minute de silence
Puis éclatait la Marseillaise, suivie du Chant des Africains, entonné par la foule.
Pour terminer cette émouvante cérémonie, chaque participant déposait une fleur bleue, blanche ou rouge devant la colonne centrale du monument.
Des touristes, se dirigeant vers la tour Eiffel située à deux pas, venaient se renseigner sur le pourquoi de cette cérémonie.
Reportage photographique de la cérémonie au mémorial quai Branly
Aux Morts du 26 mars
Chant "c'est nous les Africains"
Chant "c'est nous les Africains"
Chant "c'est nous les Africains"
Dépôt de fleurs par les participants
Drapeaux
Familles Cazayous, Mesquida, Ferrandis, Torres
Familles de victimes
Fleurs familles victimes
Gerbe par "association de harkis"
Lecture de la liste des victimes par président "A.N.FA.N.O.M.A."
Les paras
Les participants
Les remerciements
Les remerciements aux deux Porte-étendard du Commando Georges
Les remerciements aux deux Porte-étendard du Commando Georges
Les remerciements
Les remerciements aux Paras par Nicole Ferradis
"Sonnerie aux Morts"
"Sonnerie aux Morts"
"Sonnerie aux Morts"
"Sonnerie aux Morts"
"Sonnerie"
SORIANO ANFANOMA CAEN
U.N.C.
U.N.P.
Y arriver ne fut pas facile
On ne nous a pas fait de cadeau, comme certains voudraient le croire : une sucette que l’on tend à un enfant pour le récompenser de sa docilité ou « un os que l’on jette au chien pour le faire taire » comme d’autres l’ont écrit… C’est bien mal nous connaître !
Un brin d’histoire. Pour nous, Familles de Victimes, la quête d’un lieu de recueillement et de mémoire spécifique à Paris a été l’un de nos tout premiers objectifs. Nous avions déposé plusieurs projets pour un monument dans un lieu majeur de la capitale, mais d’année en année, il était repoussé faute de trouver un emplacement pour l’accueillir.
En attendant notre lieu de Mémoire, pendant des années, nous avons dû lancer nos gerbes dans la Seine. En 2003 par exemple, avec le « Bateau de la Mémoire », en 2005 avec le « Cimetière des Innocents ».
En 2002, l’inauguration du Mémorial national de la Guerre d’Algérie, dédié à la mémoire des Morts pour la France en Algérie, Tunisie, Maroc (1952-1962) satisfaisait à la demande des Anciens Combattants d’Algérie. Dans la foulée, se posait la question du choix d’une date de commémoration spécifique. Les associations d’Anciens combattants réunies au sein de la commission Favier (2003) écartaient la proposition du 19 mars défendue par la FNACA et retenaient à la quasi-unanimité la date du 5 décembre, celle de l’inauguration par le président Chirac, jugée plus neutre et moins polémique, l’U.N.C. retirant dans un esprit de conciliation sa propre proposition du 16 octobre.
L’implantation de ce Mémorial en un tel lieu prestigieux, à deux pas de la Tour Eiffel, en face du Trocadéro guidait notre choix et orientait dès lors notre demande de monument spécifique dédié aux Victimes civiles, à proximité immédiate de ce Mémorial militaire. Notre projet, présenté auprès du président de la Mission Interministérielle fut accueilli avec compréhension mais estimé prématuré et « la propriété intellectuelle interdit d’installer sur le site, un autre monument. » nous disait-on.
La maquette présentée depuis des années réintégra ses cartons et la suite, brièvement résumée, allait être la suivante. Nous proposions qu’une plaque soit apposée auprès du Mémorial; d’échanges en échanges, de discussions en discussions, la question fut soumise à l’avis de Haut Conseil des Rapatriés qui retint, non sans mal mais tout de même à l’unanimité, le texte qui serait proposé pour la gravure de cette plaque à la mémoire des Victimes civiles. Il rappelait notamment les dates du 26 mars et du 5 juillet 1962. Ce projet, soumis au Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants, allait être dénaturé au profit du rappel du texte de la loi votée entre temps, en 2005, associant les Rapatriés et les victimes civiles à l’hommage rendu le 5 décembre aux Morts pour la France… Les dates du 26 mars et du 5 juillet 1962, jugées gênantes, avaient disparu…
Nous ne nous sommes pas démobilisés pour autant, bien au contraire. La cruelle déception causée par l’exclusion du drame du 26 mars 1962 nous conduisit à revenir avec une conviction décuplée au projet de monument, avec cette fois un argument fort, celui de la Loi de 2005 associant les Victimes civiles à l’hommage rendu chaque 5 décembre aux Morts pour la France. Car comment la loi pouvait-elle être respectée dès lors que les noms des victimes civiles n’étaient pas inscrits sur le mémorial national ? Forts de cette argumentation, nous déposions un nouveau dossier, suivi de plusieurs réunions à l’office national des anciens combattants. Notre demande portait sur l’inscription sur la colonne centrale « Aux victimes de la fusillade, rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962 » suivie de la liste nominative. Au fil des mois, la perspective d’aboutir se profila.
En novembre 2009, l’Association était reçue et informée de la décision prise. Au cours d’une réunion qui suivit avec les principaux responsables rapatriés, le Ministre des Anciens Combattants annonçait que les noms des Victimes civiles seraient accueillis sur la colonne centrale du Mémorial national et que, pour le 26 mars 2010, l’inscription « Aux victimes de la rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962 », suivie de la liste nominative serait inscrite en priorité. Enfin, nos efforts portaient leurs fruits : victoire partielle certes, modeste peut-être aux yeux de ceux qui ne se sentent pas concernés, mais seule victoire récente remportée au nom de notre Communauté. Depuis cette date, nous nous recueillons enfin devant ce Mémorial national chaque 26 mars, à l’heure précise de la fusillade. Nos victimes ont été rejointes en 2012 par les Disparus, après validation de la liste par l’historien J.J. Jordi. Les victimes d’attentats y sont inscrites après instruction, trop lente à notre gré, sur demande des Familles que nous nous efforçons d’aider dans leur démarche.
Dès ce moment, la FNACA s’est insurgée contre la présence de civils sur ce qu’elle persiste à revendiquer comme « son » (!) monument, oubliant que des civils y figurent déjà en qualité de Morts pour la France et que la guerre d’Algérie a surtout été une guerre civile, où la population a été la cible privilégiée du F.L.N.. Elle invoque le prétexte que la manifestation du 26 mars 1962 aurait été une manifestation de l’O.A.S. L’anathème était lancé, l’amalgame fonctionnait à plein… Ces Algérois, ces factieux, ces putschistes, ces fascistes, après tout l’avaient bien cherché, ils n’avaient eu que ce qu’ils méritaient… Chaque congrès, chaque rencontre avec le Ministre chargé des Anciens Combattants est pour les dirigeants de cette association l’occasion d’un rappel de l’exigence du retrait de ces noms, voués aux gémonies ; chaque commémoration locale est prétexte à revenir sur cette demande pressante… Technique bien huilée… Relayée à l’assemblée nationale par des députés complices lors des questions écrites au gouvernement, par la presse algérienne, la ligue des droits de l’Homme etc…
Pourquoi tant de haine ? La vérité est toute simple : une semaine à peine sépare le 26 mars du 19 mars… La seule présence des Victimes de la rue d’Isly dément la fiction d’un cessez le feu, rompu de surcroît par les tirs d’une troupe française sur une foule pacifique encore confiante. Cela ne nous surprend pas et nous veillons à réagir chaque fois que possible face à ces adversaires clairement affichés.
Après le choix de l’actuel président de la République de privilégier par sa présence même la journée du 19 mars, sous le coup de l’émotion, quelques voix se sont élevées au sein même de notre communauté pour proposer le retrait des noms des civils… A Dieu ne plaise ! Nos Victimes sont là et bien là… En ce lieu central, au cœur de la Capitale, les noms de nos Victimes sortent de terre pour se perdre dans le ciel, le symbole est fort. L’Artiste entendait, écrivait-il « interpeller un public où se mêlent les promeneurs, les passants réguliers, les touristes ». Il s’agissait pour lui, « par ce projet, d’être là pour les personnes concernées, mais aussi de happer tout passant, engoncé dans ses pensées quotidiennes, et de provoquer une émotion lui rappelant le sacrifice de ces jeunes vies à des fins patriotiques ». C’est bien ainsi que nous, Familles de Victimes, l’avons ressenti et le ressentons toujours.
Reculer ? Jamais ! Abandonner la place serait déserter et trahir les nôtres.
Très peu pour nous ! A Paris, Quai Branly, le 26 mars 2016
Les familles des victimes Berton-Hugues, Cazayous, Ferrandis, Gerby, Loretti, Mesquida, Puigcerver, Santacreu, Torres, Van den Broeck
« L’Honneur est-il dans l’obéissance absolue au pouvoir légal, ou dans le refus d’abandonner des populations qui allaient être massacrées à cause de nous ? J’ai choisi selon ma conscience. J’ai accepté de tout perdre, et j’ai tout perdu. (…) Je connais des réussites qui me font vomir. J’ai échoué, mais l’homme au fond de moi a été vivifié »(Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc - « L’aventure et l’espérance »)
22 Avril 1961
Une agitation anormale prenait naissance. On signalait des mouvements imprévus des véhicules de groupes de transport. Il était une heure du matin et les légionnaires du 1er REP, commandés par le Commandant, Elie Denoix de Saint-Marc, fonçaient sur Alger.
Pouvait-on vivre chargés de honte? La France s’enfonçait dans les égouts, la France n’existait plus. A son secours volaient les légionnaires, prêts à verser leur sang si la légion le leur demandait, marchant de leurs pas d’éternité vers la vie, vers la mort, fidèles à eux-mêmes, aux pierres tombales qui jonchaient leur route, fidèles à l’honneur.
Au même moment, d’autres « Seigneurs de la guerre » investissaient les grandes villes d’Algérie : le 1er Régiment Étranger de Cavalerie du Colonel de la Chapelle, le 5ème Régiment Étranger d’Infanterie du Commandant Camelin, le 2ème Régiment Étranger de Parachutistes entraîné par ses capitaines et le Commandant Cabiro, dès lors que son chef, le Colonel Darmuzai s’était lâchement désisté, les 14ème et 18ème Régiments de Chasseurs Parachutistes des Colonels Lecomte et Masselot, le groupement des commandos de parachutistes du Commandant Robin, les commandos de l’air du Lieutenant-Colonel Emery… Les fleurons de la 10ème et de la 25ème Division de Parachutistes.
Et puis d’autres unités se rallient au mouvement : le 27ème Dragons du Colonel Puga, le 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens, le 1er Régiment d’Infanterie de Marine du Commandant Lousteau, le 6ème RPIMA du Lieutenant-Colonel Balbin etle 8ème RPIMA du Colonel Lenoir, le 94ème RI du Colonel Parizot, le 1er RCP du Colonel Plassard, le 9ème RCP du Colonel Bréchignac… À noter aussi le ralliement immédiat des harkis du Commandant Guizien, basés à Edgar-Quinet, village situé au pied de l’Aurès. Au lendemain du cessez-le-feu, ils paieront très cher leur fidélité : Un millier de ces supplétifs, avec femmes et enfants, seront massacrés dans des conditions effroyables…
Néanmoins quelque chose avait filtré du projet. Il n’est pas de secret que puissent garder tant d’hommes en marche vers leur mystérieux rendez-vous. De confuses alertes chuchotées de bouche à oreille avaient couru d’un bout à l’autre de l’Algérie, affolant par l’imminence d’un événement qu’ils pressentaient, de « courageux » officiers qui s’étaient ainsi rués dans l’une de ces échappatoires qui leur permettrait, plus tard, de pouvoir se disculper tant auprès des vaincus que des vainqueurs : Ils s’étaient fait mettre en permission pour éluder le choix et des quatre coins d’Algérie, des chefs étaient partis pour ne pas être présents quand se lèveraient les aurores difficiles… Pourtant, des années durant, sur les tombes des officiers tués au combat, ces mêmes chefs avaient limité leur oraison funèbre à un serment prêté sur les cercueils drapés de tricolore : « Nous n’abandonnerons jamais l’Algérie ! ». Qu’en était-il aujourd’hui ?
Fallait-il dans ce cas employer la force? C’est dans de tels moments que bascule le destin des hommes… et c’est à ce moment-là que bascula celui de l’Algérie française…
Parce que la fraction de l’armée qui s’était révoltée refusait de mener le même combat que celui du FLN, la bataille allait être perdue. Parce que les généraux (notamment le général Challe), avaient eu la naïveté de croire qu’une révolution se faisait sans effusion de sang et pouvait se gagner uniquement avec le cœur et de nobles sentiments, ils allaient entraîner avec eux dans leur perte les meilleurs soldats que la France ait jamais eus… et tout un peuple crédule et soumis.
A l’évidence, ils négligèrent les recommandations d’un célèbre révolutionnaire : Fidel Castro, dont la doctrine était la suivante : « Pour faire une révolution, il vaut mieux un chef méchant que plusieurs chefs gentils ».
25 Avril 1961
Le général Challe prend la décision de mettre fin au soulèvement et de se livrer au bon vouloir de Paris. Ce faisant, il va consacrer la défaite des plus belles unités, livrer 20 ans de sacrifices et d’expérience. Ce qu’il remet à l’état gaulliste, c’est la force morale d’une armée qui retrouvait le goût de vaincre, c’est tout un capital jeune et révolutionnaire qu’elle avait amassé avec tant de souffrance pour la nation.
… Et ce fut la fin… Les camions défilèrent un à un avec leur chargement de généraux, de colonels, de paras et de légionnaires. Les hommes chantaient une rengaine d’Edith Piaf : « Non, rien de rien… Non, je ne regrette rien »…
Ainsi durant quatre jours et cinq nuits, des hommes valeureux avaient tenté de sauver l’Algérie. Son corps se vidait de son sang, tout sombrait. Leur dignité imposait de se conduire en Seigneurs, même s’ils étaient chargés de tout le désespoir du monde. Ne rien regretter ? Si ! D’avoir perdu. Et des camions qui roulaient maintenant dans la nuit profonde, toujours ce chant qui s’élevait encore plus vibrant : « Non, rien de rien Non, je ne regrette rien… »
Je ne regrette rien ! Ce cri allait désormais devenir l’hymne de ceux qui avaient osé et qui avaient tout sacrifié… sauf leur honneur.
C’étaient des hommes vaincus –provisoirement-, courageux et généreux qui connaissaient l’adversité. Les légionnaires se souvenaient pour la plupart de leurs combats pour la liberté en Pologne ou en Hongrie, pour d’autres, ceux des rizières du Tonkin, pour d’autres encore, de ceux de That-Khé, Dong-Khé, Cao-Bang, Diên Biên Phu qui furent les tombeaux d’unités prestigieuses telles que les 2ème et 3ème Régiments Étrangers et du 1er BEP -Bataillon Étranger de Parachutistes-, celui-là même dont les légionnaires du 1er REP étaient les fiers héritiers…
Les appelés des 14ème, 18ème RCP et des commandos, trop jeunes pour avoir connu tant de gloire, demeuraient traumatisés par ces visions apocalyptiques qui les hantaient et qui représentaient ces visages lacérés où les yeux manquaient, ces nez et ces lèvres tranchés, ces gorges béantes, ces corps mutilés, ces alignements de femmes et d’enfants éventrés, la tête fracassée, le sexe tailladé. Mais tous à ce moment ignoraient le désespoir et savaient que demain la lumière brillerait à nouveau. C’étaient des révoltés à la conscience pure, des soldats fidèles, des Hommes… des vrais !
Quel contraste étonnant cependant entre ces Seigneurs de la guerre que l’on montrait aujourd’hui du doigt sous le vocable fallacieux de « mercenaires » et de « factieux », ces soldats-loups à la démarche souple de félins accoutumés à la chasse et au guet, infatigables dans le chaos minéral de l’Aurès, soldats perdus dont l’uniforme collait comme une peau de bête, acceptant le défi de la guerre dans les défilés étroits comme des pièges, sur les pitons enneigés ou brûlés par le soleil, dans l’enfer du désert où le monde mort a chassé celui des vivants… et ces hommes flasques qui entonnaient de plus belle leurs incantations à la quille !…
Au lendemain de la reddition des généraux, le général de Gaulle s’empressa d’épurer l’armée française. L’occasion était trop belle d’en finir avec les contestataires trop fidèles à leur idéal et à leur parole. C’est ainsi, qu’outre les centaines d’arrestations opérées dans les milieux militaires, policiers et civils, les régiments qui avaient constitué le « fer de lance » du putsch : 1er REP, 14ème et 18ème RCP, Groupement des commandos Parachutistes et Commandos de l’air, allaient être dissous. Le 2ème RPIMA quant à lui, allait être expulsé de ses cantonnements. Dissoutes également, la 10ème et la 25ème Division de Parachutistes. Ne pouvant éliminer toutes les unités compromises sous peine de réduire à néant la force opérationnelle, seul leur encadrement serait sanctionné…
C’est ainsi qu’au cantonnement du 1er REP, l’ordre vint, sec et cruel. Le régiment était aux arrêts ! Tous les officiers de cette prestigieuse unité devaient sur le champ se constituer prisonniers. Beaucoup de légionnaires refusaient de s’incliner ; ils voulaient livrer un ultime baroud d’honneur. Leur « Camerone » à eux, ils le souhaitaient, ils le désiraient. Mais toute résistance devenait désormais inutile. Leur sacrifice aurait été vain, l’État était trop puissant, la France entière était contre eux, elle les avait reniés et l’Algérie était d’ores et déjà condamnée. Les blindés de la gendarmerie mobile cernaient le cantonnement, prêts à leur donner l’assaut. La flotte était là à quelques encablures, ses canons pointés vers eux. Allons ! Il faut céder. C’en est fini du 1er REP…
La population européenne tout entière se dirigea vers le camp de Zéralda où les légionnaires étaient cantonnés. Elle voulait dire adieu à « son » régiment, le saluer une dernière fois, lui dire encore et toujours : Merci ! Merci à « leurs » légionnaires. Les commerçants baissaient leurs rideaux, les jeunes filles portaient des brassées de fleurs. A eux, les portes du camp s’ouvrirent. Les journalistes furent interdits. « Vous ne verrez pas pleurer les légionnaires ! » leur lança un officier. Même les cinéastes du service cinématographique des armées furent refoulés. Pas question de filmer la mort du REP!
Le silence se fit. Une ultime et bouleversante cérémonie aux couleurs, réunit autour du grand mât blanc, la population et ces valeureux baroudeurs, jeunes d’Algérie et vétérans d’Indochine.
Soudain, de la foule en larmes, surgit une petite fille. Tel un ange de blanc vêtu, elle s’avança vers les rangs des légionnaires, une feuille à la main. D’une voix douce et faible elle en fit la lecture. C’était l’ultime hommage du petit peuple de Zéralda à « ses » enfants en reconnaissance de leurs sacrifices, leur courage et leur fidélité. Puis elle éleva sa petite main jusqu’à sa bouche et dans un geste empreint d’une infinie tendresse, leur adressa un baiser. A ce moment, les applaudissements crépitèrent et une pluie de pétales de rose tournoya dans les airs.
Gagnés par l’émotion et la rancœur, des légionnaires parachutistes, le visage tendu, les yeux rougis, sortirent des rangs, ôtèrent leurs décorations couvertes d’étoiles, de palmes et de gloire et les jetèrent devant eux. L’assistance regardait avec une sorte d’effroi ces médailles qui jonchaient le sol. Des femmes les ramassaient et en les embrassant, les rendaient aux paras : « Si, si, reprenez-les ! » Des officiers pleuraient.
Puis ce fut l’embarquement dans les camions. Certains criaient : « De Gaulle au poteau ! », d’autres « Algérie française quand même ! ». Sur leurs joues, des larmes coulaient. D’autres s’efforçaient de sourire à la foule venue en masse pour les saluer et qui s’époumonait à hurler sur leur passage : « Vive la légion ! », tandis qu’à la vue des képis blancs, les gendarmes mobiles s’effaçaient.
La colonne traversa la petite ville où les Européens qui n’avaient pu se rendre au camp couraient sur les trottoirs, leur lançant un ultime adieu. Des mains jetaient des fleurs sous les roues des camions.
Un à un, les lourds véhicules passèrent au milieu des cris, des larmes, des baisers envoyés à la volée. Alors, de la colonne, couvrant le grondement des moteurs, 1200 légionnaires, partagés entre la colère et le chagrin, entonnèrent un refrain aux lentes cadences, pathétique, triste, entrecoupé de sanglots : « Non, rien de rien, Non, je ne regrette rien… »
Le convoi du 1er REP roulait sur un tapis de roses, de lilas et de pensées. Voie triomphale et triste. Et sous les baisers, les acclamations, les larmes et les fleurs, il disparut dans un dernier nuage de poussière, convoi de mariniers halé par une complainte grave, emportant avec lui les plus folles espérances…
Pauvre régiment ! Si glorieux ! Que triste est ton sort aujourd’hui ! Et dans son sillage se traînait déjà, lamentablement, le fantôme déguenillé de l’Algérie française…
Et tandis que les légionnaires roulaient vers leur destin, d’autres hommes, d’autres « Seigneurs de la guerre », braves et courageux, parachutistes et commandos des unités putschistes dissoutes assistaient, la rage au cœur, à l’amené du drapeau, de ce même drapeau qu’ils avaient eux aussi défendu au prix du sang dans les rizières d’Indochine et sur les pentes des djebels. La 10ème et la 25ème Division de Parachutistes avaient fini d’exister !…
19 Mars 1962
… Puis le « cessez- le- feu » fut proclamé. L’ennemi d’hier devint l’interlocuteur privilégié de l’état français… et ce fut la fin. Une nouvelle fois le drapeau tricolore fut amené. Une nouvelle fois l’armée française plia bagages poursuivie par les regards de douleur et de mépris et les cris de tous ceux qu’elle abandonnait. Le génocide des harkis commençait…
Dans le bled –comme en Indochine- les Musulmans qui avaient toujours été fidèles à la France s’accrochaient désespérément aux camions et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Ce sont, là, des images que seuls ceux qui ont une conscience ne pourront de sitôt oublier…
Et c’est de cette façon que mourut l’Algérie française… dans la honte, les larmes et le sang… Oui, c’était bien la fin!… la fin d’un monde… la fin d’une génération de soldats… la fin d’une épopée… la fin d’un mythe… la fin d’une race d’hommes… de vrais… celle des Seigneurs de la guerre !
Et si ces hommes avaient choisi de se battre jusqu’au bout, s’ils avaient vomi le renoncement, c’était encore pour une certaine idée qu’ils se faisaient de la France, c’était pour l’Algérie française leur seul idéal, c’était pour le sacrifice de leurs camarades qu’ils ne voulaient pas vain, c’était pour ces milliers de musulmans qui avaient uni leur destin au leur, c’était pour ces « petits Français de là-bas » qui étaient les seuls à les comprendre et à les aimer et c’était aussi parce qu’ils avaient choisi de se fondre dans un grand corps aux réflexes collectifs, noués dans la somme des renoncements individuels et que par ce chemin, ils atteignaient à une hautaine dimension de la liberté.
Mais le peuple d’Algérie, lui, n’exprimera jamais assez sa gratitude à ces « soldats perdus », à tous ceux qui, par sentiment profond, ont risqué leur vie, ont abandonné leurs uniformes, ont sacrifié leur carrière, ont été séparés de leurs familles –parfois durant de longues années- ont connu la prison, l’exil, le sarcasme de leurs vainqueurs et de ceux qui n’avaient pas osé, des lâches, des poltrons et des traîtres pour être restés fidèles à leurs serments et à leur idéal.
Le temps passera, l’oubli viendra, les légendes fleuriront, mais jamais assez l’Histoire ne mesurera la grandeur de leur sacrifice.
José CASTANO e-mail : joseph.castano0508@orange.fr
« J’ai choisi la discipline, mais choisissant la discipline, j’ai également choisi avec mes concitoyens et la nation française, la honte d’un abandon, et pour ceux qui, n’ayant pas supporté cette honte, se sont révoltés contre elle, l’Histoire dira peut-être que leur crime est moins grand que le nôtre » (Général De Pouilly)
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Concernant l’histoire du 22 avril 1961, il appartiendra aux historiens de l’écrire, un jour, avec honnêteté et clairvoyance. Avant toute chose, ils devront établir une liste des colonels et des généraux permissionnaires. Ils découvriront alors que ce « putsch » ne fut rien d’autre, en réalité, que l’épreuve de force entre une élite qui s’engagea, qui jeta tout dans l’aventure jusqu’aux soldes, jusqu’au prestige hérité du passé, jusqu’à la vie… et un troupeau qui éluda l’engagement et l’abandonna aux sergents, parce qu’il avait depuis longtemps choisi entre l’auge et le sacrifice à une idée.
La politique et l’histoire offrent à chaque instant le spectacle de retournements qui, quelques mois, quelques jours, quelques heures auparavant avaient encore paru incroyables. Il semble que le cœur des hommes et leurs intérêts rivalisent d’inconséquence et nourrissent le même goût pour l’imprévu et pour l’imprévisible. La logique et la raison ne s’emparent de leur imagination que pour mettre un semblant d’apparence d’ordre et de nécessité dans le foisonnement de leurs scrupules, de leur indécision, de leurs regrets et de leur versatilité. J.C
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- De l’Indochine à l’Algérie, la Légion étrangère au combat
- L’Odyssée et la fin tragique du 1er Régiment Etranger de Parachutistes en Algérie.
« De l’Indochine à l’Algérie, le conférencier évoque le vécu, l’héroïsme et les sacrifices de ces légionnaires, Fils de France non par le sang reçu mais par le sang versé. Ces soldats-loups à la démarche souple de félins, accoutumés à la chasse et au guet, infatigables dans le chaos minéral de l’Aurès, acceptaient le défi de la guerre dans les défilés étroits comme des pièges, sur les pitons enneigés ou brûlés par le soleil et dans l’enfer du désert où le monde mort a chassé celui des vivants. Ces hommes, « soldats pour mourir », constituaient le plus beau régiment du mode ; jalousés, admirés et vénérés parce qu’ils étaient capables de mourir avec panache en criant : « Vive la Légion ! »
… Puis il y eut le 22 avril 1961 et le soulèvement des meilleures unités combattantes dont le 1er REP était le « fer de lance »… sa dissolution et celle des plus belles unités parachutistes… l’émouvant adieu de la population de Zéralda à « leurs » légionnaires… le « cessez-le-feu » et la fin tragique de l’Algérie française… Le génocide des harkis commençait. »
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