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6 janvier 2017

MICHEL DEON

Par Michel DELENCLOS chercheur en histoire – Biographe

Un académicien «éclairé» sur la guerre d’Algérie.

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DEON Michel né le 04/08/1919 à Paris et décédé le 28/12/2016 à Galway (Irlande) d’une embolie pulmonaire.

Le 08.06.1978 : Michel Déon est élu à l’Académie française.

            Fils de Paul Déon, fonctionnaire, et de Alice de Fossey. Marié le 15.03.1963 à Chantal Renaudeau d’Arc. 2 enfants : Alice et Alexandre. Etudes au lycée J. de Sailly. De 1942 à 1956, il est journaliste à l’Action Française et, à «Marie-Claire. Secrétaire de rédaction de "l'Action française".

Le 22.06.2016

            Après avoir été récompensé du prix Clara Lanzi, décerné par «Le Secours de France, M. Déon rappelle ceci : «Au lendemain de la guerre de 40, comme je travaillais pour une agence de presse, en France, en Suisse et, aussi en Grande-Bretagne, je me suis intéressé à l’Algérie pour diverses raisons, mais aussi parce qu’elle me rappelait des souvenirs d’enfance. A cette époque, mon père possédait un très joli yacht et il m’emmenait souvent en Méditerranée. C’est ainsi que j’ai connu Alger et se sont tissés les premiers liens entre nous…Et quand, après la guerre, j’ai eu l’occasion d’y retourner, j’ai été totalement ébloui. Je savais que ce pays venait de souffrir terriblement de ce monstrueux conflit mais que ses habitants avaient gardé une grande fidélité à la France, qu’ils l’avaient, durant toute cette période, fidèlement servie, comme très peu ailleurs l’avaient servi, et qu’ils méritaient, à tout jamais, notre reconnaissance…». Romancier. Effectue en 1946, 1957 et 1958, des séjours en Algérie. Se recueille sur la dépouille de C. Maurras, décédé le 16.11.1952.

Le 22.07.1958 

            Le directeur littéraire de la Librairie Plon, Charles Orengo, adresse une lettre au général Raoul Salan l’invitant à accueillir M. Déon, «journaliste expérimenté, avec les qualités d’observation et d’analyse. ». Favorable à l'OAS.

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En mai 1959 : publication aux Ed. Plon de ce livre de M. Déon.

            M. Déon est allé partout en Algérie, il a voulu voir et comprendre. Il a découvert le vrai visage de cette guerre sourde. Il en a démonté attentivement tous les mécanismes. Ce livre qu’il a rapporté de ce voyage est une analyse magistrale de la lutte menée par le «FLN» et de la riposte qu’a inventée l’armée française, sortie métamorphosée de cette guerre. La «pacification», c’est un mot qui a fait sourire beaucoup de pacifistes justement, et pourtant ce mot a un contenu révolutionnaire et, il traduit une véritable reconquête de l’Algérie «par le cœur». Cela, M. Déon nous le montre en nous restituant une Algérie et non imaginaire où notre armée a découvert une doctrine et une intelligence nouvelles. Sans doute, l’action qui nous est exposée ici n’est pas menée par des hommes parfaits : qui songerait à le croire ? Mais la pacification aussi fragile soit-elle et même chargée d’électricité, peut permettre à la France de renverser l’inquiétant «sens de l’histoire» et, ce faisant, délivrer le monde libre du terrible complexe qui pèse sur son destin.

            Signataire du "MIF200" (°) le 07.10.1960. En 1961, collabore à la "Table ronde". Témoin en faveur J. Perret à son procès. Réclame la grâce du colonel Jean Bastien-Thiry et, au lendemain de sa mort écrit: "Il n'avait qu'à moins parler» a dit le colonel-juge Reboul. Le colonel-juge a obtenu satisfaction: l'accusé Bastien-Thiry ne parlera plus du tout. Sa voix s'est tue à jamais. Il nous a laissé son testament, une déclaration longue et précise comme la démonstration d'un théorème. Ces pages ont gardé un accent rauque. La mort les place très haut au-dessus de ce que nous avions cru, même dans notre foi naïve.  Un seul homme s'est levé pour tous. Pour tous, il a payé. Nous n'avons plus que des devoirs à l'égard de sa mémoire. Après l'oraison nécessaire, le chemin semble plus droit, plus juste et l'espérance plus enracinée que jamais.".  Membre du Comité C. Maurras, créé à Paris à l'occasion du centenaire de la naissance de l'écrivain. En 1970, M. Déon obtient le prix interallié.

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Le 07.04.1972 Publication de son livre «Les poneys sauvages», aux Ed. Gallimard.

Dans ce livre, M. Déon traite notamment de la rencontre, à l’Elysée, de De Gaulle et de Si Salah responsable de l’ALN.

Cet ouvrage obtient le Prix Interallié.

En 1973, il obtient le Grand prix de l'académie française. Le 06.06.1978, est élu à l'Académie française au siège de Jean Rostand. Est membre du Comité de patronage de l'association des amis d'H. Béraud. En 1993, il est membre associé de l’Académie des sciences du Portugal, section lettres. Le 27.09.1997, en sa présence notamment, a lieu la remise des clés de la maison de C. Maurras à la ville de Martigues, lors d'une cérémonie officielle. Signataire de l'Appel "Justice pour les harkis", le 23.12.1997.

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Le 30.09.2009 Publication aux Ed. ECPAD A. Michel de «La guerre d’Algérie.» signé de Patrick Buisson

et préfacé par M. Déon. Ouvrage riche en documents. Cependant, entre les préjugés de tous bords

et les passions encore actives, la confrontation est encore active, face à l’Histoire.

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Le 22.06.2016 A gauche, le président du «Secours de France», Jean-Marie Schmitz,

à l’occasion de la remise du Prix Clara Lanzi, à Michel Déon. (Phot : B. Coll)

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Le 22.06.2016 Lors de la remise de ce Prix Clara Lanzi, Bernard Zeller évoque la lettre adressée le 22.07.1958

par l’éditeur de chez Plon, au général Raoul Salan.

De gauche à droite : J-M. Schmitz, Bernard Zeller, Chantal et Michel Déon. (Photo : B. Coll).

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lettre du 22.07.1958, signée de Charles Orengo, directeur littéraire chez Plon, remise à Michel Déon,

à l’attention du général Raoul Salan.

            Le 22.06.2016, il est honoré du Prix Clara Lanzi décerné par le Secours de France. Son président, Jean-Marie Schmitz, accueille M. Déon : «C’est un honneur et une joie personnelle de vous remettre ce soir le prix Clara Lanzi du Secours de France, du nom de celle qui l’a créé le 15.08.1961, il y a près de 55 ans, pour venir en aide aux familles de «soldats perdus», emprisonnés ou en fuite…

            Sur la parole solennelle du chef de l’Etat –«La France considère qu’il n’y a en Algérie qu’une seule catégorie d’habitants, des Français à part entière »- ces militaires s’étaient engagés pour gagner le cœur de la population algérienne et lui avaient fait le serment de ne jamais l’abandonner au «FLN». Constatant que la politique menée conduisait à cet abandon, ils s’étaient rebellés et ils avaient perdu. L’exode tragique qui marqua la fin de l’Algérie française conduisit le Secours de France à porter ensuite massivement assistance à ceux qui arrivaient en métropole dans un dénuement aussi grand que leur chagrin, et tout particulièrement à nos frères d’armes Harkis, qui n’y disposaient pas de réseaux familiaux ou amicaux pour les accueillir… ».

            Le 02.07.2016, M. Déon adresse un mot au président du «Secours de France», Jean-Marie Schmitz : «Chers amis, J’ai bien honte de vous dire, si tardivement, à la fois mon émotion et mes remerciements pour votre généreux et superbe accueil à Paris, mais ma santé m’a trahi après cette belle fête si émouvante. Je ne vous dirai jamais assez ma gratitude. Depuis cette belle soirée repassent dans ma vieille tête les souvenirs que nous avons évoqués, les grandes tristesses de l’abandon forcé de nos espoirs, mais quel bonheur aussi de découvrir qu’une flamme brûle toujours et sera sauvée pour nos descendants grâce à une poignée d’irréductibles. L’Histoire de notre cher pays est emée de ces désastres et de ces remontées au grand jour que j’espère encore. Merci encore de cet accueil que je noublierai pas dans le court espace de temps qui me reste encore à parcourir. Vôtre. Michel Déon. ».

            Le 01.12.2001, M. Déon témoigne dans "Le livre blanc collectif de l'armée française en Algérie". Dans ce livre, 521 officiers généraux ayant servi en Algérie témoignent.

            Le 24.06.2016, il est lauréat du Prix Clara Lanzi, décerné par l’association «Secours de France».

* Commandeur de la Légion d’honneur Officier des Arts et des Lettres. Grand prix Jean Giono pour l’ensemble de son œuvre.

Michel Déon revient, pour TV Libertés, sur les grands moments de sa vie. Il nous livre également ses impressions sur la littérature contemporaine et son opinion sur la démocratie, la république et les droits de l’Homme

(°)  Manifeste des Intellectuels Français pour la résistance à l’abandon: est publié le 07.10.1960 dans «Le Figaro» et dans «Le Monde» puis le 12.10.1960 dans l’hebdomadaire «Carrefour». En marge du «Manifeste des 121» publié le 06.09.1960, plus de 300 signataires en définitive condamnent les apologistes de l’insoumission et de la désertion. En effet, le «Manifeste des 121» titre : «Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie. ». Parmi les signataires : Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, André Mandouze, François Maspero, Marcel Péju, Françoise Sagan, Jean-Paul Sartre, etc. Nombreux sont ceux qui, dans cette liste, ont soutenu les terroristes du «FLN» en France (hébergement, transport, porteurs de valises et d’armes) puis, répondront aux invitations des dictateurs russes, castristes, chinois, etc, tous frais payés. 

.Auteur de "La carotte et le bâton", Ed. Plon, 1960. De A. de Benoist «Bibliographie», 2004. «Valeurs actuelles» n° 3804 du 28.10.2009-

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DELENCLOS Michel. Chercheur en histoire. Biographe.Auteur de «19 mars 1962 ? Waterloo ! » - Prix d’Histoire..préfacé par l’historien Maurice Faivre.

Retour "IN MEMORIAM"

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Commentaires
L
Restons ces poignées d'irréductibles. Témoignons, transmettons, Continuons.
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R
Nos dirigeants se recueillent sur la tombe des syndicalistes ou chanteurs. Mais, là, pour Mr M. Déon rien, rien et rien. <br /> <br /> Où allons nous...
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