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26 mars 2017

LA NOUVELLE ARME TERRORISTE

Les « camions tueurs »…

Par José Castano

« Quelle que soit la cause que l’on défend, elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d’une foule innocente… » Albert Camus

Du Colombien John Jairo Mejia Ramirez 2016

Du Colombien John Jairo Mejia Ramirez 2016

            Alors que les déconvenues militaires s’amplifient sur le terrain, le groupe Etat islamique a rappelé, le 22 mars 2017, à Londres, par l’entremise d’un « véhicule tueur », qu’il ne perd rien de ses capacités de nuisance.

            Ainsi qu’en atteste cette nouvelle attaque meurtrière qui fait suite dans des conditions analogues à celles de Nice, le 14 juillet 2016, puis de Berlin, le 19 décembre 2016, c’est désormais sur un autre terrain que le califat compte enregistrer ses victoires et, ainsi, marquer les esprits. Car ne nous y trompons pas : l’éradication, sur le plan militaire, de l’État islamique ne signifiera en aucun cas sa disparition. Bien plus : réduit à cette forme de combat souterrain que constitue le terrorisme, il sera plus fort que jamais puisque agissant cette fois-ci selon des méthodes qu’il connaît et qu’il maîtrise parfaitement. C’est pour cette raison que le combat qui s’annonce sera long, meurtrier et difficile à parer…

            Et pourtant, dès le début du conflit, dès que l’EI a jeté les bases de son Califat, la situation était limpide… En effet, dans une vidéo de propagande datant du 21 septembre 2014 et un communiqué en plusieurs langues diffusé par le quotidien online « The Long War Journal », Abu Muhamad al-Adnani n'écartait aucun moyen pour frapper : « Nous conquerrons Rome, nous briserons ses croix, nous ferons de ses femmes des esclaves avec la permission d’Allah, le très-Haut », a déclaré à ses adeptes le porte-voix de l’Etat islamique, qui n’a pas simplement répété qu’il fallait « exterminer les infidèles où qu’ils se trouvent », mais leur a indiqué également les modalités : « Placez de l’explosif sur leurs routes. Attaquez leurs bases, faites irruption dans leurs maisons. Tranchez-leur la tête. Qu’ils ne se sentent en sécurité nulle part ! Si vous ne pouvez trouver de l’explosif ou des munitions, isolez les Américains infidèles, les Français infidèles ou n’importe lequel de leurs alliés : brisez leur le crâne à coups de pierre, tuez-les à coup de couteau, renversez-les avec vos voitures, jetez-les dans le vide, étouffez les ou empoisonnez-les.” »…

            Lors des auditions devant l’Assemblée Nationale des 10 et 24 mai 2016, Patrick Calvar, le directeur général de la Sécurité intérieure (DGSI) alertait les parlementaires en précisant –si besoin en était- que les troupes de Daech, si elles sont affaiblies sur le terrain de la Syrie, vont intensifier leurs attaques dans nos villes : « Je suis persuadé qu’ils passeront au stade des véhicules piégés et des engins explosifs, et ainsi qu’ils monteront en puissance », semant la mort en France comme on le voit quasi quotidiennement dans les rues de Bagdad, et comme on l’a vu durant le mois de Ramadan dans les rues d’Istanbul. « Dès qu’ils auront projeté sur notre territoire des artificiers, ils pourront éviter de sacrifier leurs combattants tout en créant le maximum de dégâts ». Particulièrement dans le collimateur du patron de la DGSI, les 2 000 suspects en relation avec le conflit syrien. « La menace la plus forte est représentée par des gens qui ont combattu, qui ont été entraînés en Syrie et en Irak, à l'exemple de ceux qui ont attaqué le Bataclan. Ils sont au nombre de 400 à 500 », a rappelé Patrick Calvar.

            Une mise en garde prémonitoire avant les événements de Nice, même si l’hypothèse d'un « camion tueur » dans une foule n'avait pas (par manque de clairvoyance) été évoquée par le patron de la DGSI…

            En effet, foncer dans des foules, des familles, des enfants, des poussettes, cela correspond parfaitement au mode opératoire préconisé par les théoriciens de Daech qui –faut-il le rappeler ?- l’avaient déjà « expérimenté » le 22 décembre 2014. Mais qui s’en souvient encore aujourd’hui ?...

            Ce jour là, un individu au doux nom de Nacer Benabdelkahder, au volant d’une voiture bélier avait foncé, à Dijon, dans la foule, fauchant 13 personnes devant un abribus. Il fut interpellé par la police en criant : « Allah Akbar ! »… La leçon ne fut pas retenue… Et si elle ne le fut, c’est parce que la procureure de Dijon, Marie-Christine Tarrare, se refusa à qualifier cette agression « d’attentat islamiste », arguant que cet individu avait fait de nombreux séjours en hôpital psychiatrique en 2001 et 2014. Il n’était donc, à ses yeux, qu’un « déséquilibré ».

            Comble de perversion dans ses propos, elle avait ajouté que si ce dernier avait crié à plusieurs reprises « Allah akhbar », « c’était pour se donner du courage ! » (sic)… Et c’est un tunisien de 31 ans, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, domicilié à Nice, connu des services de police qui, probablement « pour se donner du courage », a reproduit le mode du « camion tueur» utilisé sur la foule le soir du 14 Juillet 2016, faisant 86 morts et plus de 200 blessés… En réalité, il ne faisait, à son tour, que mettre en pratique cette recommandation djihadiste publiée le 11 octobre 2010 dans la deuxième édition du magazine en langue anglaise d’AQPA, « Inspire », qui proposait aux musulmans américains plusieurs façons de mener des attaques terroristes y compris en utilisant un camion… AQPA étant la branche d'Al-Qaida au Yémen qui a revendiqué l’attentat de « Charlie Hebdo ».

            Cet article intitulé « La meilleure machine pour faucher » suggérait d’utiliser un « camion comme faucheuse, non pas pour faucher l’herbe mais pour faucher les ennemis d’Allah » en ces termes :

            « Pour obtenir le carnage le plus grand, vous devez parvenir à la vitesse la plus élevée, tant que vous conservez le contrôle de votre véhicule, afin de maximiser votre inertie et d’être en mesure de frapper autant de personnes que possible dès la première lancée. N’oubliez pas que, dès que les gens comprendront ce que vous faites, ils vont se disperser et courir dans toutes les directions pour se protéger. Ils vont chercher à se planquer là où aucun véhicule ne peut les atteindre. C’est pourquoi il est important de préparer votre trajectoire à l’avance.

            Le lieu idéal est celui où se trouvent un nombre maximal de piétons et un nombre minimal de véhicules. En fait, si vous pouvez atteindre des espaces piétonniers, comme il y en a dans certaines zones du centre-ville, cela serait idéal. Il existe certains lieux fermés aux véhicules à certains moments en raison des gens qui grouillent. Si vous pouvez vous procurer des armes à feu, emportez-les avec vous pour pouvoir finir le travail si votre véhicule est immobilisé pendant l’attaque. »

Et de conclure par cette ultime recommandation : « Après une telle attaque, nous pensons que vous aurez beaucoup de mal à vous échapper de manière sûre sans être reconnu. Aussi cela doit être considéré comme une opération martyre. C’est une voie à sens unique. Vous continuerez à vous battre jusqu’au martyre. Vous commencez votre voyage dans ce monde et à la fin, vous êtes auprès d’Allah. »

C’est exactement ce mode opératoire qui fut utilisé à Nice, Berlin et Londres…

José CASTANO e-mail : joseph.castano0508@orange.fr

Article extrait du livre : «  TERREUR ISLAMISTE »

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