DES COMPATRIOTES MUSULMANS
moins obtus que le premier magistrat du pays ?
Colmar, le 21 avril 2022
Lors du débat du 20 avril 2022 au sujet du projet d'interdiction du port du voile dans l'espace public, j'ai cru que j'hallucinais ! Ne voilà-t-il pas que la candidat "homme" exprimait avec une "mâle" assurance une opposition catégorique à toute prohibition du voile ! Je crois même avoir entendu que ceux qui s'opposeraient à ce port seraient des promoteurs de la guerre civile ! Rien que cela !
Cela me renvoie à une discussion que j'ai eue dans la rue avec un jeune compatriote d'origine algérienne peu de jours auparavant !
Pour faire court :
Moi : « Je suis contre le port du voile »
Lui : « Vous êtes raciste » !
Moi : « Je n'ai fait que défendre dans ma vie les musulmans : harkis, mahorais, anjouanais. Ces derniers aggravant leur cas ! En plus d'être musulmans, ils sont noirs » (Rires)
Je poursuis : « Il y a trente ans, ou plus, en tant que chef de bureau à la Préfecture, je filtrais les photos d'identité et recueillais les doléances de celles et ceux qui exigeaient, pour l'établissement de leurs titres d'identité, la prise en compte de photos avec voile. La base légale imparable de la décision de refus : un décret de 1947 (ou aux environs) qui prône la présentation de photographies, tête nue, avec visibilité de la racine des cheveux.
Un avocat[1] venu de Roubaix (tiens, tiens !) reprochait à la préfecture du Haut-Rhin d'être la seule de France à demeurer intransigeante (Tu parles, Charles !) et à refuser le voile ! Bien sûr, je restais ferme !
Patatras ! Recours devant le juge ! Finalement, la Cour d'Appel débouta les deux plaignantes, une Marocaine et une Turque, si je ne m'abuse ! La Turque était même condamnée à payer un dédommagement à Madame le Préfet !
J'ajoute qu'à l'époque, les voilées intéressées à défendre leur « beefsteak » étaient invitées à se plaindre dans le grand bureau (à l'époque) du Chef, à savoir, votre distingué serviteur... Aucune ne vint, à mon grand dépit. Je reçus par contre, l'un ou l'autre barbu de mari, que je sus éconduire sans difficulté !
L'un d'eux, un Marocain me lança : « Ma femme n 'est pas une putain[2] et argua : « les bonnes sœurs, elles, ont bien un voile ! »
J'entends encore ma réplique, immédiate : « Je vais donc appeler votre femme Soeur Fatima ! » Rire franc et massif !
J'ai bien évidemment relaté tout cela à mon nouveau "copain" d'il y a quelques jours, qui fut un tantinet ébranlé dans ses quelques peu fragiles convictions :
1) Il se moqua rétrospectivement de mon interlocuteur marocain le traitant dédaigneusement de "blédard"
2) Il fut passablement sensible à un argument sécuritaire dont je lui fis également part[3]
Que dire de plus si ce n’est que tout bien considéré par ailleurs, je ne sors que renforcé dans mon choix du vote de dimanche. En fait, je n’agirai dimanche 24 en glissant mon bulletin dans l’urne, pas autrement que mon amie Djamila qui vota en 2002 alors pour papa Le Pen (aux deux tours, sans hésiter, m’écrivait- elle) et les deux filles de Fariza, cette année, qui, elles, se détermineront pour Fifille Le Pen.
[1] Notre entretien fut somme toute des plus courtois, il était dans son rôle, de plus, et lui et moi, nous nous occupions de la communauté harkie.
[2] Vu « l’engin », elle ne risquait vraiment rien de la part du chef de bureau de l’époque.
[3] Imminence d’un attentat : les forces de sécurité sont forcées à procéder à des contrôles massifs d’identité, leur tâche sera singulièrement compliquée si elles sont dans l’obligation de faire des identifications avec voile ! Choupinet y as-tu pensé ?