Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

popodoran

popodoran
Newsletter
7 novembre 2016

1er NOVEMBRE 2016 - BALARUC LES BAINS

Journée organisée par Jean-Michel ILLAM  Président de l’amicale des Pieds-Noirs de Balaruc les Bains (34)

(Cimetière/couscous/conférence) 04.67.48.20.37 et 06.65.48.82.18 

Courriel : jeanmichel.illam@hotmail.fr

            Notre Toussaint. Eux, les Pieds-Noirs d'Algérie, d'un peu partout, ils sont venus par petits groupes se recueillir sur les tombes de leurs proches. Un long moment au cimetière, le regard perdu et songeur au milieu des allées, ils ont dû laisser souvenirs, regrets, nostalgie et leurs petits bouquets de fleurs. Ils sont donc partis certains chez eux, d'autres, la plupart pour se rendre aussitôt à Frontignan déjeuner, rire un peu de leurs retrouvailles et surtout écouter leur conférencier préféré José Castano. Ce dernier saura leur parler de ce qui leur tient toujours à cœur, de leur pays avec conviction, savoir et passion. Une passion non feinte: fougue et verve confondues lorsqu'il s'agit de ces temps révolus.
            Plus qu'un autre, ils apprécient donc l’écrivain et ses ouvrages qui ne sont aucunement démagogiques mais reflètent seulement la vérité. D'abord, ils savent qu’il est bon de se référer à son parcours personnel, à ses engagements constants pour ne pas douter de ses dires et de ses écrits. José Castano saura évoquer comme toujours avec intelligence et en toute connaissance ce qu'il sait de tous ces événements. Ils savent qu'il a participé à cette guerre, et qu'il n'ignore rien du martyre des civils et surtout du désarroi des militaires perdus dans les ordres contradictoires au moment de l'indépendance du pays. Un pays qu'ils allaient devoir abandonner et pour lequel ils avaient pourtant tant combattu. L'homme qui a beaucoup de charisme n'hésite pas à parler des sacrifices de certains d'entre eux. Ils iront donc assister à cette conférence et en sauront davantage sur le dernier ouvrage de José Castano. C'est un livre qui traite de la barbarie islamique actuelle et cela ne manquera pas assurément de les captiver et de les intéresser au plus haut point ce jour-là.

Jean-Marc SROUSSI Tel. Mob: 06 24 26 93  / Fixe: 09 54 07 59 96

Mail : citecomvideo@yahoo.fr et jeanmarc.sroussi@gmail.com

Voir le film concernant la journée du 1er novembre 2016  réalisé par Jean-Marc SROUSSI

mail : citecomvideo@yahoo.fr

LA DERNIÈRE CITADELLE RESTAIT A PRENDRE SUR Dailymotion

Retour à tous les articles

Publicité
Publicité
5 novembre 2016

COMMUNIQUÉ DE HOCINE LOUANCHI décembre 2016

MODIFICATION

Le rassemblement  du jeudi 10 novembre devant l'Hôtel de Région est annulé. Pour plus d'efficacité,  il aura lieu vendredi 16 décembre , jour de la réunion du Conseil Régional, les élus de tous bords et les médias seront présents.  Merci de votre compréhension.

Hotel de région Marseille 2

Pour une loi de réparation, prochain rassemblement à

MARSEILLE DEVANT LE CONSEIL RÉGIONAL

Hôtel de Région 27, place Jules Guesde 13481 Marseille Cedex 20.

Le vendredi 16 décembre à partir de 10 heures

Pour dire non à l'instrumentalisation du drame et pour une loi de réparation.

HOCINE LOUANCHI  coordinateur du rassemblement militant de la cause harki depuis 1975

Hocine Louanchi porte-parole du Collectif National Harkis

Retour "Harkis"

3 novembre 2016

COMMUNIQUE DU CERCLE DE CITOYENS-PATRIOTES

Transmis par José Castano

Logo-Cercle des Citoyens Patriotes

Le Cer­cle de « Citoyens-Patriotes » et son pré­si­dent, le Géné­ral Chris­tian PIQUEMAL, vous prient de bien vou­loir leur fai­re l’honneur de votre pré­sen­ce au ras­sem­ble­ment patrio­ti­que qu’ils orga­ni­sent à Béziers

le 5 novem­bre 2016 à 17 heu­res 15

Tous les patriotes sont les bien­ve­nus

– Pri­se de paro­le des  per­son­na­li­tés pré­sen­tes
– Allo­cu­tion de clô­tu­re par le Géné­ral PIQUEMAL

Rendez-vous au Palais des congrès

29 Ave­nue Saint Saëns
34500 – Béziers

Tenue cor­rec­te exi­gée

PLUS DE DETAILS SUR LE SITE DU CERCLE

Lien vers l’évènement cor­res­pon­dant Face­Book

Retour à tous les communiqués

28 octobre 2016

APPEL DE ROGER HOLEINDRE OCTOBRE 2016

Par José Castano

Un homme d’Honneur Roger HOLEINDRE, par José CASTANO

APPEL DE ROGER HOLEINDRE, Président du Cercle National des Combattants.

En vous remerciant pour votre aimable obligeance

Fraternité d'armes

Appel de Roger Holeindre octobre_Page_1Appel de Roger Holeindre octobre_Page_2Télécharger l'appel de Roger Holeindre au format PDF

Retour à tous les communiqués

 

26 octobre 2016

LIEUTENANT-COLONEL JEAN-BASTIEN THIRY NOVEMBRE 2016

 CEREMONIE DU 11 NOVEMBRE 2016 A BOURG LA REINE

Chers amis,
           Veuillez trouver ci-joint et ci-dessous l'invitation à la cérémonie du 11 novembre en souvenir de tous les morts pour l'Algérie Française.
            Merci de bien vouloir diffuser.
            Avec toute notre reconnaissance pour votre fidélité au souvenir de Jean Bastien-Thiry,
Hélène Bastien-Thiry

Depuis 1963, chaque année une prière spéciale est dite le 11 NOVEMBRE sur la tombe du Colonel Jean BASTIEN-THIRY, pour tous ceux qui sacrifièrent leur vie à la défense de l’Algérie française unis dans notre souvenir à ceux qui sont morts pour la patrie au cours des deux dernières guerres mondiales et des combats Outre-mer.

Vous êtes invités à cette cérémonie qui aura lieu le VENDREDI  11  NOVEMBRE 2016  à  15  heures, 

au cimetière de Bourg-la-Reine (92) (27 rue de la Bièvre) 

Cercle Jean BASTIEN-THIRY - B.P. 50070 - 78170 La Celle Saint Cloud

basthiry@aol.com

InvitNov16recto

InvitNov16verso

Télécharger l'invitation complète au format PDF 

Retour "C.N.R."

Publicité
Publicité
25 octobre 2016

LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Par M. Hamid KHEMACHE Président de l’Association Départementale Harkis Dordogne.

et Guy REGAZZACCI, secrétaire de l'Association Harkis Dordogne.

asso

Communiqué conjoint de L’ASSOCIATION DÉPARTEMENTALE HARKIS DORDOGNE, VEUVES ET ORPHELINS ET LEURS AMIS

Nous envoyons également ce courrier aux sénateurs, députés de la Dordogne (tous socialistes) en leurs demandant de prendre position par rapport à cette loi mémorielle?

Monsieur François HOLLANDE Président de la République

Périgueux le 24 Octobre 2016 

Monsieur le Président,

            J’ai l’honneur de vous informer que nous avons pris acte de vos propos tenus, lors de l’allocution du 25 septembre 2016, sur la reconnaissance de l’abandon, du massacre et de la relégation dans les camps des Harkis et de leurs familles.

            Cependant, cela ne nous empêchera pas de penser à l’abandon, précédé du désarmement de nos pères, par leurs propres frères d’arme et ne nous fera pas oublier le massacre de plus de 150.000 des nôtres et ce, dans des conditions de barbarie et de sauvagerie rarement atteintes.

            En effet, le fait d’avoir été relégués dans les camps de transit dans des conditions carcérales inhumaines et ensuite dispersés dans les hameaux de forestage ne pourra s’effacer de notre mémoire.

            C’est pour cela, qu’il faudrait, Monsieur le Président, que cette reconnaissance tant attendue soit gravée dans le marbre en faisant voter par notre représentation Nationale une loi mémorielle qui entérinerait vos propos.

            Cette loi qui, bien que tardive, permettrait à nos anciens de partir en paix, la tête haute. Eux qui ont servi notre pays sans état d’âme et avec fierté, avec à leur côté leurs épouses.

            Nous, vous, LA France, leurs devons bien cela.

            Cela permettrait ainsi aux enfants et petits-enfants d’envisager l’avenir plus sereinement avec le sentiment, enfin, d’appartenir pleinement à la nation française.

            Un autre geste fort de votre part consisterait à proposer que la date du 25 septembre, qui ne correspond à rien historiquement, soit remplacée par celle du 12 mai qui elle, vous n’êtes pas sans le savoir, entérinait le sort des Harkis et de leurs familles restés en Algérie, suite aux télégrammes funestes des ministres Gaullistes; Messmer et Joxe.

            Cette reconnaissance signifie implicitement que la plupart des massacres commis, l’ont été après le 19 mars 1962. Ce qui implique également que cette date ne peut être reconnue comme étant celle du « Cessez le feu ». Ceci est une évidence à la lecture de votre déclaration.

            Après cette date, il y a eu au moins 150.000 musulmans Français tués ; c'est-à-dire des Harkis, des Moghaznis, des GMS, des notables (Caïds, gardes-champêtres, maires ou élus…), des anciens combattants des deux Guerres Mondiales ou d’Indochine, des infirmières, ou toute personne qui avait eu des attaches de près ou de loin parfois avec notre pays. Sans oublier les 8 à 12.000 prisonniers qui ont été envoyés sur les champs de mines aux frontières tunisiennes et marocaines et qui travaillaient souvent à mains nues. Une partie a aussi été forcée à combattre lors du conflit Algéro/ Marocain en 1963.

            En soit, ces tueries sont une abomination mais, pourquoi aussi, les femmes, enfants, nourrissons et vieillards ont été impliqués, pourquoi ?

            L’Armée Française était encore massivement présente en Algérie et les accords d’Evian prévoyaient de porter assistance aux personnes en danger.

            N’oublions pas, Monsieur le Président, la fuite d’un million de Pieds Noirs de leur terre natale, parmi eux, plus de 130.000 juifs qui pour certains étaient en Algérie depuis plus de 2.000 ans.

            Et aussi, le 26 mars 1962, c’est notre propre armée qui participa directement au massacre de civils désarmés. Le carnage d’Oran du 5 juillet 1962 où 1500 Européens ou tous ceux qui y ressemblaient ont été raflés et assassinés dans d’horribles souffrances. Cela sous les yeux de notre armée qui avait reçu pour consignes de ne pas intervenir au plus haut niveau de l’Etat, c'est-à-dire sur ordre du Général De-Gaulle lui-même avec sa courroie de transmission (pour Oran), le général Katz, qui a accompli sa mission avec le plus grand zèle.

            Monsieur le Président, nous ne faisons pas la mendicité, nous demandons seulement que nos droits soient reconnus.

            Vous avez franchi un premier pas en prononçant ce discours, mais cette loi serait pour nous et nos familles un aveu que la Nation Française a manqué à ses devoirs fondamentaux vis-à-vis des Harkis et de leurs familles.

            Dans l’attente de la suite que vous apporterez à notre demande, sachez que vous ressortiriez grandi d’accéder à celle-ci et que votre nom serait associé à jamais au nom des Harkis en tant qu’Homme d’Etat qui a su redonner l’honneur perdu aux défenseurs de cette noble cause ; les Harkis, soldats au service de la France.

            Pour finir, bien que cela ne soit pas dans les convenances, il me semble de mon devoir de me présenter brièvement.

            Je suis né en 1950 en Kabylie, marié, 2 enfants. Je suis Pupille de la Nation, mon père et mon grand père ont été assassinés par le F.L.N. Lors du rapatriement de ma famille, j’ai vécu dans les camps de Rivesaltes puis du Larzac et enfin, nous avons été parqués à Bias (47) jusqu’en 1965. Il a fallu un ancien commandant de l’armée Française pour nous sortir de ce milieu carcéral et nous avons été installés à Issigeac en Dordogne (24). En 1971, je me suis engagé pour servir notre pays au sein des troupes parachutistes d’infanterie de marine et j’ai ainsi servi et combattu au Tchad en 1972. Puis, j’ai effectué une carrière comme surveillant pénitentiaire.

            Ces éléments fournis sur ma vie ne le sont pas pour me mettre en valeur, c’est juste pour vous faire savoir que de très nombreuses familles de Harkis ont eu des parcours similaires, ses enfants ont pris les armes pour la défense de notre patrie, la France et ce, sur plusieurs générations ; de la Crimée, en passant par Verdun, Cassino, Cavalaire et pour finir en Syrie actuellement.

            Cette reconnaissance suivie d’une loi mémorielle, ne pensez- vous pas Monsieur le Président que l’Etat Français nous l’a doit ?

            Serons-nous à jamais les bannis de l’Histoire de France pour notre fidélité inextinguible à ce pays. Serait-ce cela qui dessert notre cause ?

            Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de notre très haute considération.

Hamid KHEMACHE, Président.

TELECHARGER LA LETTE AU FORMAT PDF

Adresse Postale: Maison des associations, Association Départementale Harkis Dordogne, Veuves et Orphelins 12, Cours Fénelon 24000 périgueux.

Email: harkisdordogne@laposte.net  

Site internet: http://www.harkisdordogne.com/

Retour "Harkis"

24 octobre 2016

PRO-MIGRANTS AUJOURD’HUI / ANTI-RAPATRIÉS HIER

HARKIS 68

Transmis par Maurice Calmein

Colmar, le 21 octobre 2016  

          Pour la traditionnelle commémoration aux Invalides en l’honneur des harkis du 25 septembre 2016, François HOLLANDE a décidé de remplacer au pied levé son Secrétaire d’État aux Anciens Combattants, son nom ne figurait même pas sur les cartons d’invitation !

         N’empêche, il a réalisé, certes, en fin de mandat, sa promesse de 2012 de reconnaître officiellement « la responsabilité des gouvernements français dans l’abandon des harkis, des massacres de ceux restés en Algérie et des conditions d’accueil inhumaines des familles transférées dans des camps en France ».

         Très peu d’observateurs ont daigné approfondir le dossier « harki » suite à cette déclaration censée être historique.

         Seule dans Présent du 27 septembre 2016, la journaliste et ancienne directrice de Rivarol  Camille GALIC a osé dénoncer les responsables de cette ignominie qui constitue une tache indélébile sur notre drapeau à savoir de Gaulle et l’exécuteur de ses basses œuvres, son âme damnée, Louis JOXE, au demeurant géniteur d’un des barons du socialisme, Pierre JOXE.

         N’oublions pas cependant que le crime s’est réalisé grâce à la passivité de bon nombre d’acteurs politiques et des ligues des droits de l’homme qui ont failli gravement. Où étaient donc ces belles âmes dont les figures de proue étaient Jean-Paul SARTRE et Simone de BEAUVOIR qui auraient dû contribuer au sauvetage de milliers de pauvres hères et de leurs familles ?

         Mais il y eut encore pire à une époque où l’extrême-gauche était représentée essentiellement par le Parti communiste et certains socialistes tel Gaston DEFERRE qui voulaient jeter les rapatriés à la mer, les harkis étant tout autant visés que les pieds-noirs.

         Reportons-nous à un passage du livre de Dalila KERCHOUCHE (Mon père ce harki, Éditions du Seuil, 2003, p. 64-65) qui cite une coupure d’un quotidien communiste de l’époque, Le Travailleur catalan : « Nous avions prévu il y a quelques mois, que notre camp Joffre servirait de refuge à tous ces harkis et autres épaves dont ne voulait pas l’Algérie nouvelle, indépendante et libre. C’est à plusieurs milliers qu’ils sont logés dans ce vaste emplacement, et on en attend d’autres, ils arrivent par trains entiers ». Et le torchon stalinien de l’époque de poursuivre : « Et nous nous demandons si, devant cet afflux d’indésirables, nous ne devons pas redoubler de vigilance pour éviter les provocations… ».

         Les victimes deviennent les coupables selon une technique bien éprouvée de la propagande bolchévique qui sévira quinze ans plus tard pour stigmatiser les Indochinois anti-communistes, ces derniers étant cette-fois-ci soutenus par ARON, GLUCKSMANN et SARTRE !

         Eh bien aujourd’hui, les mêmes haineux (j’allais écrire Hyèneux) ou leurs héritiers, ceux qui accablaient ces malheureux harkis, je le rappelle, nos compatriotes, sont les mêmes qui appellent à l’accueil des « migrants » qui, eux, n’ont guère de liens avec la France.

         Anti-harkis en 1962, pro-migrants en 2016 !

         On lit dans L’Humanité du 26 septembre 2016 (le lendemain de la contrition ou pseudo-contrition de François HOLLANDE) sous la plume d’une certaine Laure HANGGI et sous la rubrique « Solidarité », le témoignage de Pascal et Béatrice qui hébergent chez eux deux jeunes « migrants ». A la fin de l’article, il est précisé que, cet été, la ministre du Logement a lancé le projet pour développer « l’expérimentation de dispositifs d’hébergement de réfugiés chez les particuliers ».

         Sacrée gauche plurielle, elle en vient même à « Ubériser » le droit d’asile !

         Mais revenons-en à Béatrice et Pascal aux petits soins pour un Pakistanais censé être « contraint de quitter son pays ». Ce jeune homme s’est pourtant vu refuser sa demande d’asile par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides. Pour nous attendrir, la journaliste écrit qu’il arbore « un sourire toujours pendu aux lèvres et témoigne d’un optimisme qui force le respect ».

Jouez violons !

         Il ne me paraît pas indifférent de relever l’origine de ces migrants : Afghanistan, Pakistan, Soudan, Syrie … Des migrants qui seront des renforts pour les rangs de ceux que Jean-Pierre CHEVÈNEMENT invite, selon ses termes, « à la table de la République ». Assurément des clients pour la constitution d’un Islam français !

         Ce même Jean-Pierre CHEVÈNEMENT qu’à ce jour, l’on n’a guère vu participer aux cérémonies annuelles d’hommage aux harkis. Cela doit certainement lui rappeler de mauvais souvenirs, lui, qui en tant qu’officier de S.A.S., a assisté le 19 mars 1962, sans aucunement broncher, au massacre de ses moghaznis à Saint-Denis-du-Sig.

Jean-Michel WEISSGERBER

Post-scriptum :

         Dans l’édition du 27 septembre 2016 de L’Humanité, sous le titre (cette fois-ci bienvenu) « Harkis, le mea culpa si tardif », le journaliste Aurélien SOUCHEYRE avance le chiffre de 65 000 tués après le cessez-le-feu du 19 mars 1962. Deux observations s’imposent :

Et d’une :

Ne sont jamais évoqués les enfants, les femmes et les vieillards disparus dans la tourmente (une manière sûrement de compatir a minima !)

Et de deux :

Il n’est pas non plus question de relever que de nombreux messalistes et certainement leurs familles, furent victimes d’horribles représailles à cette époque…

Dans ces conditions, plutôt que de se référer aux élucubrations complaisamment reprises par la presse aux ordres, il me paraît plus judicieux d’invoquer l’autorité d’un historien d’une toute autre stature, Marc FERRO qui sous le titre Les Harkis et autres victimes du FLN, Éditions Odile Jacob Poche, p. 986-987, estime « qu’au moins cent mille furent massacrés durant les années qui suivirent l’indépendance ». Il s’agit évidemment de ceux que la France aurait dû protéger, « question d’honneur » dixit FERRO.

Retour "Harkis"

 

23 octobre 2016

BULLETIN D'HUMEUR N° 224

Libre propos citoyen

Document transmis par

LE PHAREFOUILLEUR  le Lundi 28 novembre 2016.

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789

Primaire de la Droite et du Centre, 2e tour : FILLON élu, JUPPE à la retraite !

Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s et compatriotes,

La primaire de la Droite et du Centre est terminée, le résultat de cette élection, première du genre à Droite, est sans appel :

8

François FILLON 66,5 % et Alain JUPPE 33,5 %

Rappels divers :

- 12.228 bureaux de vote,

- environ 4,3 millions d’électeurs pour ce 2e tour,

- environ 8,5 millions d’électeurs pour les 2 tours,

- recette, à raison de 2 € par personne : 17 millions d’euros,

- coût de l’organisation de la campagne : 8 millions d’euros,

- balance bénéficiaire pour la caisse du parti LR : 9 millions d’euros.

                A la fin de la soirée électorale de dimanche 27 novembre, un sondage ELATE pour BFMTV (si l’on croit toujours aux sondages !) révéla le profil des votants suivant :

- 64 % de sympathisants de la Droite et du Centre,

- 15 % de sympathisants de Gauche,

- 12 % sans préférence partisane,

- 9 % de sympathisants du FN.

         La sanction politique est tombée pour les deux apparatchiks de la droite molle : Nicolas-du-Fouquet’s et Ali sont (enfin) virés de la scène politique nationale française ! Il fallait bien commencer à faire le ménage au sein du parti LR qui a pactisé sans vergogne avec la Gauche pour bloquer le FN et gagner -piteusement- deux régions (Paca et Nord-Pas-de-Calais).

         Sauf erreur d’estimation, il est clair aujourd’hui que le PS, en pleine déliquescence, ne sera pas au 2e tour (pari tenu !) et que François FILLON fera face à une valeur montante…. Marine LE PEN ! Cette dernière a des théories pertinentes mais il subsiste encore quelques zones d’ombre qui engendrent des questions légitimes :

- non dénonciation claire de l’incompatibilité de l’Islam avec les valeurs de la République,

- absence d’un soutien continu et franc au mouvement LMPT,

- non-participation aux manifestations des mouvements identitaires, sauf à de très rares exceptions,

- exclusion récente du SIEL (présidé par le talentueux souverainiste Karim OUCHIKH) au sein du RBM,

- disparition du logo représentant la flamme bleu blanc rouge, marque historique du FN (!),

- choix de la « rose bleue sans épines » (en opposition à la rose rouge du PS ?), entre autres.

Revenons à la primaire précitée. Quelques jours avant la fin de cette élection ouverte (tout le monde pouvait y participer après avoir signé une « charte des valeurs de la Droite et du Centre », et payé 2 euros par personne) s’est produit un acte fort qui démontre combien Ali JUPPE était haineux à l’égard de François FILLON, au point de perdre son sang-froid et de mentir avec un aplomb déconcertant.

         Cet acte fort, en terme de communication, est très révélateur d’une manipulation devenue monnaie courante dans l’esprit de certains responsables politiques, a été initié par la Professeur Bernard DEBRE, urologue, plusieurs fois député, ancien ministre de la coopération du gouvernement d’Edouard BALLADUR, actuellement député de Paris (4e circonscription) depuis juin 2012.

         Très en colère (il n’a pas hésité à employer le terme de révolté !) Bernard DEBRE a dénoncé, le comportement déloyal d’Ali JUPPE à l’égard de François FILLON, en lui adressant une lettre ouverte dont voici la teneur, mot pour mot :

« Cher Alain,

Nous nous connaissons depuis des dizaines d’années, lorsque tu étais à la Mairie de Paris, au début des années 1980. Nous avons siégé dans le même gouvernement lorsqu’Edouard Balladur en était le Premier Ministre. Je t’ai apprécié, même si nous avons eu de multiples divergences, souvent superficielles, rarement au fond.

Lorsque tu as décidé de te présenter à la primaire de la Droite et du Centre, bien qu’étant derrière François Fillon sans jamais hésiter, j’ai vu ta candidature avec sympathie. Le débat, ai-je pensé, allait être d’une haute tenue, d’ailleurs le premier tour l’a été.

Il est vrai que tu te voyais déjà Président de la République, les sondages t’avaient placé depuis si longtemps en tête sans que personne ne puisse espérer te dépasser. C’était ton rêve depuis 1988. Je te rappelle que tu nous avais annoncé, lors d’un dîner restreint au ministère du budget en janvier 1988, que tu voulais être Président de la République. Nous aurions pu te suivre à cette époque…

Mais le premier tour de la primaire a dû être pour toi une grande déception. Si tu avais été digne, tu aurais abandonné la compétition, l’écart entre ton score (28,5%) et celui de François Fillon (44,1%) étant sans appel. Cette décision aurait sans aucun doute réuni notre famille politique, et j’avais pensé que tu y étais favorable, toi qui, depuis si longtemps, a prôné l’unité.

Tu as voulu continuer. C’est notre démocratie de la primaire, c’est la « démocratie ». Nous nous attendions à un débat éthique, passionné mais digne. Or, ton attitude est devenue inacceptable. Tu es agressif, utilisant des arguments falsifiés, mensongers, attaquant l’homme plus que son programme. Certains de nos amis qui te regardent et t’écoutent sont abasourdis.

As-tu perdu la tête ?Que t’arrive-t-il, toi qui as été, je le rappelle, à l’origine de l’UMP, toi qui as été Premier ministre de Jacques Chirac, toi qui as été ministre d’Etat de Nicolas Sarkozy ?

Comment oser affirmer que François Fillon soit contre l’avortement et veuille en abolir la loi ? Dis-toi bien que s’il en avait été ainsi, je ne l’aurais pas soutenu, moi qui suis chirurgien et qui ai vu les ravages mortels de l’avortement clandestin. J’ai vu mourir des jeunes filles aux urgences de l’hôpital qui s’étaient fait avorter dans des arrière-boutiques de faiseuses d’anges.Ton affirmation est non seulement fausse, mais aussi et surtout nauséabonde.

Il en va aussi du mariage entre personnes de même sexe. Tu oses affirmer que François Fillon y est opposé, alors qu’il a dit et écrit à plusieurs reprises le contraire. Ton affirmation est à nouveau nauséabonde.

Tu voudrais faire passer François Fillon pour un extrémiste, à la limite fasciste, alors qu’il est tout le contraire et tu le sais. Il est démocrate, libéral et de droite, mais de cette droite moderne et modérée, luttant contre l’extrême-droite et tous les extrêmes avec toute sa force et son âme. Ces accusations de ta part sont monstrueuses et inacceptables.

Mais que cherches-tu ? Au lieu de prendre de la hauteur et de débattre devant les Français, tu tombes dans la fange. J’en suis attristé et même révolté !

Tout le monde s’accordera à dire que je n’étais pas sarkozyste, mais lui, au moins, a fait preuve d’élégance et d’un vrai sens éthique en annonçant son retrait et en demandant à ses amis de se réunir avec ceux de François Fillon.

Je me suis donc trompé sur toi. Tu es devenu méchant et menteur. Quel est ton but : être Président ? Tu sais au fond de toi que cela n’est plus possible. Salir ton camp par des mensonges éhontés n’est pas acceptable. As-tu donc oublié tes fonctions antérieures ?

Je suis triste et révolté, je voulais te le dire avec force.

Bernard DEBRE, Ancien ministre, Député de Paris ».

            Le rappel de cette dénonciation démontre, s’il le fallait, qu’il était urgent d’écarter la candidature d’Ali JUPPE. On se souviendra longtemps de l’air pitoyable qu’il prit, en regardant François FILLON, pour dénoncer la campagne menée sur les réseaux sociaux, et en particulier par le courageux site Riposte Laïque, à la seule raison qu’il avait été surnommé Ali ! Comme c’est méchant !

7

Excellent dessin signé « Ri7 » sur Riposte Laïque.

         Il ne pouvait pas en être autrement du fait qu’Ali est associé à un islamisme rampant, caché sous les tapis des bureaux de la Mairie de Bordeaux ! Quant auprojet de mosquée à Bordeaux, il reste en attente….prévu dans un autre quartier, tout simplement !

            Les phrases bleutées et celles sur fond jaune sont de mon fait, mais elles révèlent un aspect foncièrement détestable, surtout lorsqu’on prétend vouloir diriger la France :

MENTIR AU PEUPLE POUR ARRIVER AU POUVOIR… LES FRANÇAIS EN ONT MARRE DES POLITICIENS MENTEURS !

Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.

Michel Salanon...de l'Hôtel Saint Maurice d'Aïn-el-Turck 

Retour le phare fouilleur

17 octobre 2016

LA RÉVOLTE DU 1er RÉGIMENT ÉTRANGER DE PARACHUTISTES

Par José Castano

« La mémoire n'est pas seulement un devoir, c'est aussi une quête » (Commandant Hélie de Saint-Marc - " Les champs de braises ")

12 Novembre 1960

            Une nouvelle consternante parvient dans les unités parachutistes. Dans les Aurès, les fells ont surpris un groupe de combat du 1er REP à sa descente d’hélicoptères, faisant 11 morts et 6 blessés graves.

15 Novembre 1960

            Dans la chapelle de l’hôpital Maillot à Alger, eut lieu la cérémonie militaire et religieuse en l’honneur des légionnaires tombés le 12. Ils allaient maintenant reposer -comme tant d’autres- dans cette terre d’Algérie qu’ils avaient défendue jusqu’à l’ultime sacrifice et qui était la leur désormais.

            Au cimetière de Zéralda –qui gardera à jamais, dans son « carré légionnaire » les dépouilles mortelles de ces soldats morts pour la France- l’aumônier de la 10ème Division Parachutiste, le Père Delarue, bien qu’habitué à conduire des légionnaires à leur dernière demeure, se sentait, devant tous ces cercueils, bouleversé. Ce qui le mettait en rage, lui, prêtre, c’était l’absurdité de cette mort si elle ne correspondait plus à un sacrifice exigé par la Nation. Onze cadavres inutiles et scandaleux… Onze cadavres de plus dans cette longue liste… Et sa détresse, sa lassitude étaient immenses, de cette guerre où des hommes valeureux payaient de ce qu’ils avaient de plus cher pour racheter l’incompétence, la veulerie, les fautes et les palinodies de leurs gouvernants.

            Tous écoutaient, muets et bouleversés, les dernières prières douloureuses de l’aumônier. Des paroles simples lui venaient aux lèvres. Il disait :

            « Vous étiez venus de tous les pays d’Europe où l’on aime encore la liberté pour donner la liberté à ce pays… La mort vous a frappés en pleine poitrine, en pleine face, comme des hommes, au moment où vous vous réjouissiez d’avoir enfin découvert un ennemi insaisissable jusque-là… »

Et, d’une voix forte, il ponctua en criant presque :

« Vous êtes tombés au moment où, s’il faut en croire les discours, nous ne savons plus, ici, pourquoi nous mourons ! »

            Puis le clairon, gonflant ses joues et les veines de son cou, lança vers les airs cette courte sonnerie saccadée : la sonnerie aux morts.

            « Notre Père, qui êtes aux Cieux… » commença le prêtre, de sa voix qui tremblait et qui n’avait pas son impassibilité habituelle. Et tandis que se continuait le Pater, chez ces grands enfants qui écoutaient, recueillis, se reflétait un immense chagrin au souvenir de leurs camarades de combat. Chez certains, les yeux devenaient troubles comme sous un voile et, à la gorge, quelque chose s’étranglait. Sur toutes ces têtes alignées, flottait pour la dernière fois, l’ombre de ceux qui étaient morts, parce que la France, une dernière fois, le leur avait demandé. Et quand le prêtre, après un arrêt, et la voix plus grave encore, prononça les derniers mots de l’Ave Maria, d’une simplicité sublime : « Sainte Marie mère de Dieu… priez pour nous, pauvres pécheurs… maintenant… et à l’heure de notre mort », tout à coup, sur les joues de ces hommes rudes que l’on qualifiait « d’inhumains », de brusques larmes coulèrent, qui jaillissaient rapides et pressées comme une pluie…

            L’émotion avait atteint un degré douloureux. La foule pleurait en silence communiant dans la douleur avec « ses soldats », « ses légionnaires ». Puis le nouveau chef du 1er REP, le Colonel Dufour,  s’avança à son tour pour dire adieu à ses hommes. Il énuméra les noms de ceux qui ne feraient plus le chemin, tant rêvé, du retour dans leur foyer. Ces noms qui, bientôt ne vivraient plus que dans le cœur des mères, émurent le silence, cognèrent aux poitrines, bâillonnèrent les gorges et mouillèrent de nouveau les yeux. Puis il termina par ces mots :

« Il n’est pas possible que votre sacrifice demeure vain. Il n’est pas possible que nos compatriotes de la Métropole n’entendent pas nos cris d’angoisse ».

            Il salua ; les clairons sonnèrent : « Au drapeau ». Les détachements présentèrent les armes et défilèrent, les yeux tournés vers les tombes. Les visages graves, bronzés et maigres, recelaient toutes les tristesses cachées, toutes les tares et tous les deuils qui les avaient amenés là.

« Nous ne savons plus ici pourquoi nous mourrons… » Ces paroles du père Delarue allaient avoir un écho immédiat : il allait, sur le champ, être banni d’Algérie et exclu des unités parachutistes.

            Trois semaines plus tard, le Colonel Dufour fut relevé de son commandement pour avoir exprimé en public ses sentiments « Algérie française » et fut prié de quitter le sol algérien avant le 9 décembre 1960, date d’arrivée de de Gaulle à Oran. Ecarté de la Légion, affecté aux Forces Françaises en Allemagne (Offenburg), le Colonel Dufour choisira un peu plus tard la clandestinité et rejoindra, en Algérie, les rangs de l’OAS.

8 Janvier 1961

1er REP2

            Un événement tout à fait extraordinaire venait de se dérouler au 1er REP. Pour la première fois depuis le début des guerres d’Indochine et d’Algérie, des officiers de cette prestigieuse unité refusaient de partir en opération. Ils se mettaient en grève ! Unanimement hostiles à la politique algérienne du général de Gaulle, ils n’acceptaient plus de voir mourir leurs légionnaires alors que l’indépendance de l’Algérie semblait inéluctable. A quoi pouvaient désormais rimer ces opérations incessantes et meurtrières à l’heure où le chef de l’état clamait qu’il voulait en finir à n’importe quel prix avec le « boulet algérien ». L’absurdité dépassait les bornes. Ils avaient donc décidé de faire la « grève de la mort ».

            Un vent de panique souffla à tous les échelons de la hiérarchie. Quoi ? La « grève de la mort » ? Impensable pour des hommes qui étaient « soldats pour mourir » ! (1)

            Une pluie de sanctions s’abattit sur les révoltés qui furent mis aux arrêts et mutés immédiatement en Métropole. L’un d’eux, le Lieutenant Roger Degueldre fut affecté au 4ème Régiment Etranger d’Infanterie mais il refusa de rejoindre son nouveau corps. Le 25 janvier 1961, il entra dans la clandestinité. Les dés de son destin étaient jetés. Une légende naissait…

            A Zéralda, fief du 1er REP, le cœur n’y était plus et les questions que posaient les cadres rescapés de la purge n’obtenaient aucune réponse de la hiérarchie : le drapeau du FLN va-t-il flotter sur Alger ? Après avoir été vaincu sur le terrain, le FLN y sortira-t-il vainqueur ? Que vont devenir les Européens ? Et les Musulmans ralliés au drapeau français, eux qui ont cru aux promesses de l’armée ? Après l’Indochine, l’Algérie… L’armée sera-t-elle donc éternellement vaincue, éternellement parjure ?

            Et de mains en mains l’on se passait une lettre. C’était une missive vieille de 2000 ans. Le texte, rapporté par Suétone, était de Marcus Flavinius, centurion à la 2ème cohorte de la légion Augusta. Destiné à son cousin Tertullus, il avait été écrit en Numidie, ainsi que s’appelait l’Algérie à l’époque romaine : « Si nous devions laisser nos os blanchis en vain sur les pistes du désert, alors que l’on prenne garde à la colère des légions ! »

            La colère des légions ! Elle se concrétisa le 22 avril 1961 avec le soulèvement des plus belles unités de légion et de parachutistes… et se termina par la dissolution du 1er REP (2).

José CASTANO e-mail : joseph.castano0508@orange.fr

-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-

(1)- En janvier 1885, lors des préparatifs de l’attaque de Bac Ninh, au Tonkin, le général de Négrier s’était adressé aux légionnaires des 1er et 2ème Bataillon en ces termes : « Vous, légionnaires, vous êtes soldats pour mourir et je vous envoie où l’on meurt ! »

(2) ainsi que les 14ème et 18ème Régiments de Chasseurs Parachutistes, le Groupement des Commandos Parachutistes, les Commandos de l’Air.

-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-

Cliquez sur ce lien :   1er REP

-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-

Conférence sur : « LES SEIGNEURS DE LA GUERRE »

- De l’Indochine à l’Algérie, la Légion étrangère au combat

- L’Odyssée et la fin tragique du 1er Régiment Etranger de Parachutistes en Algérie.

            « De l’Indochine à l’Algérie, le conférencier évoque le vécu, l’héroïsme et les sacrifices de ces légionnaires, Fils de France non par le sang reçu mais par le sang versé. Ces soldats-loups à la démarche souple de félins, accoutumés à la chasse et au guet, infatigables dans le chaos minéral de l’Aurès, acceptaient le défi de la guerre dans les défilés étroits comme des pièges, sur les pitons enneigés ou brûlés par le soleil et dans l’enfer du désert où le monde mort a chassé celui des vivants. Ces hommes, « soldats pour mourir », constituaient le plus beau régiment du mode ; jalousés, admirés et vénérés parce qu’ils étaient capables de mourir avec panache en criant : « Vive la Légion ! »

            … Puis il y eut le 22 avril 1961 et le soulèvement des meilleures unités combattantes dont le 1er REP était le « fer de lance »… sa dissolution et celle des plus belles unités parachutistes… l’émouvant adieu de la population de Zéralda à « leurs » légionnaires… le « cessez-le-feu » et la fin tragique de l’Algérie française… Le génocide des harkis commençait. »

Cette conférence, organisée par l’amicale des Pieds-Noirs de Balaruc les Bains, sera donnée par José CASTANO, Mardi 1 Novembre 2016, à l’issue du repas organisé par l’amicale, au restaurant « Le Barnier » - Rue des Sauniers- 34110 FRONTIGNAN

- Prix du repas : 23€ (apéritif inclus)

Chèque à l’ordre de l'Amicale des Pieds-Noirs – Balaruc, à faire parvenir à : Jean-Michel ILLAM - 12 avenue de la Cadole - 34540 BALARUC LES BAINS - (Tel. 04.67.48.20.37)

- Courriel : jeanmichel.illam@hotmail.fr

- Date limite d’inscription : 26 Octobre.

12h - Apéritif – Kémia

- COUSCOUS

- Fromages          

- Salade de Fruits } 2 desserts

- Tarte aux pommes avec glace vanille }

- eau- vins café

- Servis sur glace : Peppermint

-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-

Mon blog cliquer sur : - Mon blog – 

Ma biographie, cliquer sur :- Ma Biographie – 

Mes ouvrages, cliquez sur :-Ma Bibliographie – 

17 octobre 2016

ORAN, 5 JUILLET 1962 REQUIEM POUR UN MASSACRE OUBLIE

Combien de temps encore pour que la lumière soit faite?

Par Gérard Rosenzweig

le 04 juillet 2016

            Jeudi 5 juillet 1962. Cinq heures du matin. Le jour commence à se lever sur Oran. Il devrait faire très chaud. Un souffle de sirocco vient de franchir la barrière des hauts plateaux et se laisse glisser vers la mer. Comme le reste du pays, la ville a voté l’indépendance le dimanche 1er juillet. Celle-ci est effective depuis le 3.

            Les festivités populaires sont pour la journée du 5. C’est une rumeur insistante qui l’annonce, de rue en rue, de quartier en quartier. Sur les 200 000 Oranais français d’origine européenne, dont 30 000 de religion juive, sont encore là environ 40 000 personnes, hommes, femmes et enfants mêlés. Peut-être moins. Dans des conditions matérielles inimaginables, les autres ont déjà pris le terrible et définitif chemin de l’exil…

            Quarante mille vivants, mais dont deux tiers sont pris au piège du manque de moyens de transport. Et pour cause : le gouvernement gaulliste n’a pas ajouté la moindre rotation — de navire ou d’avion —  pour répondre à l’immense et prévisible torrent des départs : les pieds-noirs ne sont pas les bienvenus . Mais l’ont-ils jamais été hors en 1914 -1918 et 1944-1945 ? Les abords de l’aéroport de La Sénia et la zone portuaire sont ainsi devenus des lieux d’entassement, de désordre indescriptible et de désespoir. Le chaos humanitaire s’ajoute au chaos militaire. Paris a choisi de l’ignorer.

            Restent donc quelques milliers d’Oranais pieds-noirs qui, volontairement, n’ont pas encore quitté leur terre natale. Eux ont choisi d’attendre et voir (« Tout va peut-être rapidement s’améliorer… »), ou par opportunisme personnel, ou craignant pour leur entreprise, leur commerce ou leurs biens. Des vieillards isolés aussi, qui n’ont plus la force de partir vers une terre que pour la plupart ils ne connaissent pas.

            Ou plus volontairement encore pour quelques centaines d’entre eux. Ces derniers sont logiques avec eux-mêmes et le choix politique qui les a conduits à soutenir plus ou moins activement le FLN. Pour eux, bientôt, le mirage d’une carte d’identité algérienne. Ceux que l’on appellera plus tard les « pieds-verts ». Un pour cent des Français d’Algérie.

Officiellement, la guerre est stoppée

            5 juillet 1962. Depuis plus de trois mois, et contre toute évidence, la guerre est officiellement terminée. L’armée française qui a stoppé unilatéralement toute action militaire depuis le 19 mars à midi, ne protège plus la population civile européenne. Encore plus qu’avant, les pieds-noirs sont ainsi livrés depuis ce jour de défaite et de deuil, aux innombrables attentats aveugles du FLN et aux enlèvements qui augmentent en flèche. Désormais seule, face aux tueurs FLN et l’inflexibilité du parjure, l’OAS fondée à la mi-1961. Ses commandos ont poursuivi le combat contre l’inéluctable. A un contre dix. Contre le FLN et les forces françaises devenus désormais alliés contre nature.

            Le gigantesque incendie du port pétrolier est le point final de cette guerre dans la guerre. Collines et Autonomes ont quitté Oran pour l’Espagne dès le 26 juin. L’Organisation armée secrète n’est plus, et avec elle son rêve de conserver l’Algérie à la France. Il ne reste plus un seul de ses quelques centaines de jeunes hommes survivants d’une année d’ultra-violence, et durant laquelle — comme à Alger — ils se sont battus contre le sanglant terrorisme FLN, et l’impitoyable répression d’une armée française dirigée contre un million de civils français désarmés. Français dits « d’Algérie »… De ces commandos oranais, la moitié d’entre eux est tombée les armes à la main en moins de douze mois. Et majoritairement face aux balles de l’armée française et la terrible et tortionnaire gendarmerie mobile.

mobiles-oran

            Impitoyable et aveugle répression dirigée contre ces petits blancs coupables d’avoir cru jusqu’au bout au « Vive l’Algérie française » crié devant 100 000 personnes le 4 juin 1958 à Mostaganem à 90 km à l’est d’Oran, et par le Général de Gaulle lui-même. Le Général-parjure.

            Le chaos a tout dévoré. Entre un monde qui vient de mourir et celui qui ne lui a pas encore succédé, vient de s’ouvrir une béance d’apocalypse où le pire et l’impossible deviennent ordinaires. Malgré l’apparence, plus aucune structure officielle ne fonctionne. Bien à l’abri dans ses cantonnements urbains, l’armée française observe et ne bouge plus. Pour la seule ville, 16 000 hommes en armes et leurs officiers, réduits sur ordre au déshonneur. Oran-la-Française, Oran-la-Rebelle finit de mourir.

            Sept heures. Le soleil est déjà haut. Santa-Cruz, son fort et sa basilique vont tenter une dernière fois de veiller sur les survivants. La nuit n’a pas été calme malgré les rues désertées. Pas de fusillades, pas d’explosions, et pourtant peu nombreux sont ceux qui ont pu dormir. Les bruits les plus contradictoires se font entendre partout. Une tension de plus en plus palpable a précédé le progressif envahissement des avenues et des boulevards par une foule déchaînée. Même les murs ont peur.

            Cette tension qui monte, peu à peu se fait tintamarre. Tandis que le centre-ville tarde à s’ouvrir au présent, les faubourgs surpeuplés se répandent dans les rues étroites. Direction le centre. Depuis deux jours le bled a investi Oran pour y célébrer l’indépendance et matérialiser la victoire sur la France.

La ville entre en ébullition

            La couronne de quartiers périphériques entre progressivement en ébullition. Ebullition de joies et de triomphe politique, modérée d’incertitudes soigneusement provoquées et entretenues par des meneurs du FLN. Comme l’annonce l’une de leurs banderoles : « L’indépendance n’est qu’une étape »…

Oran5juillet1962

             Mais pour qui œuvrent-ils ? Pour le clan Ben Bella ou celui du seul Boumediene et son armée des frontières ? Pour l’un des multiples courants d’un gouvernement provisoire de la République algérienne déjà dépassé ? Pour l’un ou l’autre des nombreux clans avides de pouvoir ? Nul ne le sait. Et cela n’a pas d’importance ; le peuple algérien triomphe pour quelques jours encore tandis que chaque faction veut démontrer l’incompétence de l’autre et confisquer à son bénéfice les rênes du pouvoir naissant.

            Le Maroc n’est pas loin, et « Radio Trottoir » assure que l’armée des frontières fonce depuis cette nuit dans la direction de cette capitale de l’Ouest algérien… Capitale dont le contrôle lui ouvrira ensuite la route d’Alger et d’un pouvoir à prendre.

            Huit heures. Une chaleur qui s’annonce étouffante et lourde va s’infiltrer partout. Le soleil déjà écrase la ville. Les faubourgs commencent leur lente descente vers le centre-ville. Médioni, Lamur, Victor-Hugo, Ville-Nouvelle, le Village-Nègre, le sanguinaire quartier des Planteurs, Eckmühl… Des dizaines de milliers d’Algériens, ivres de joie et de vengeance, déferlent vers le centre. Dans toutes les bouches, les cris, les slogans révolutionnaires et les chants de mort se mêlent en un charivari de violence et de transe. Cette marée humaine se retrouve progressivement aux portes des quartiers à dominante européenne.

            Entre neuf heures et dix heures, trois points névralgiques sont investis : par la rue d’Oudjda, la rue de Tlemcen et le boulevard du 2ème Zouaves, dix mille manifestants surexcités convergent vers la place Karguentah. Le lieu est devenu politiquement symbolique même si les pieds-noirs l’ignorent : la vaste place ovale est dominée par l’étrange bâtiment nommé « Maison du colon ». En Algérie, jusqu’en 1962, « colon » est le titre de noblesse de celui qui travaille une terre difficile. Après 1962, ce sera autre chose… C’est donc l’équivalent d’une Maison des agriculteurs… Dans Le Minotaure ou la halte d’Oran, Albert Camus a longuement brocardé ce bâtiment très original et de belle taille, mais à l’architecture inclassable et surprenante.

            Son faîte en forme de coupe renversée domine la cohue vociférante. A quelques centaines de mètres, au terme du boulevard de Mascara et du boulevard Joffre, la place d’Armes, vaste espace arboré bordé de bâtiments officiels est maintenant noyée elle aussi d’une masse humaine maintenant déchaînée, hurlant et gesticulant. De rares meneurs en civil commissaires politiques s’y sont infiltrés, et tentent là aussi d’amplifier et diriger cette puissance que plus rien ne pourra bientôt contenir.

            Là aussi, deux ou trois dizaines de milliers d’hommes jeunes surtout, excités par les you-you stridents des femmes. Cette mer humaine se répartit entre la mairie et sa façade de mini-Versailles, le remarquable et gracieux théâtre municipal construit au début du siècle, et enfin le Cercle militaire, mess des officiers où des centaines de soldats français sont retranchés sur ordre. Ils savent qu’ils ne bougeront pas. « Quoi qu’il arrive », comme cela a été décidé à l’Elysée.

            Et puis, dernier lieu symbolique un peu plus bas vers cette avenue du Général-Leclerc qui mène vers le cœur urbain de la place des Victoires, le square Jeanne d’Arc au pied des escaliers de la cathédrale, à la façade de style néo-mauresque. Là aussi enfin, une foule gigantesque occupe tout ce qui peut l’être et entoure la statue équestre de la Pucelle. Celle-ci, toute dorée des sabots jusqu’à l’épée inclinée vers le sol, élève depuis trente et un ans son visage vers le ciel. Encore quelques instants, puis escaladée par les plus agiles, elle va se retrouver porteuse d’un immense drapeau vert et blanc.

Le triangle de la mort prend forme

            Le triangle de la mort est ainsi tracé et scellé. Le décor est en place. Il ne manque plus que les trois coups d’une prévisible et inévitable tragédie… Trois coups bientôt frappés à la porte du malheur… Le rideau va se lever sur le plus grand massacre de civils de toute la guerre d’Algérie. Et dont pourtant celle-ci ne fut pas avare.

            Aussi étrange que cela puisse paraître aujourd’hui, de nombreux pieds-noirs marchent sans crainte au milieu de cette foule. Oran la populaire se maintient fidèle à sa vieille tradition cosmopolite. Depuis toujours, dans l’Oran populaire, on cohabitait, on était voisin, la pauvreté partagée était le meilleur lien…

            Les derniers Oranais français observent, certains se réjouissent, d’autres tentent de rejoindre leur lieu de travail par volonté ou habitude. Avec le temps, ils se sont habitués aux attentats aveugles, aux grenades, aux brusques fusillades, aux bombes du FLN, aux attaques brutales des groupes OAS, aux mitrailleuses 12,7 et aux canons de 37 de l’armée française. La guerre et la mort n’ont pas réussi à empêcher ce peuple d’âme espagnole à continuer de vivre.

            Et puis, cette guerre qui n’a jamais dit son nom, n’est-elle pas finie depuis plus de trois mois ? L’armée française l’a placardé partout ; ce doit donc être vrai puisqu’elle l’affirme. Et puis, et puis elle est bien toujours là ; c’est donc bien que tout va rentrer dans l’ordre. L’Oranais n’est pas avare de contradictions…

Une détonation et la ville s’embrase

            Onze heures. Ou quelques minutes avant. Place Karguentah. Soudain un coup de feu, parti d’on ne sait où ; suivi de plusieurs autres. Quelqu’un est tombé. La panique. Des cris, des hurlements ; des doigts se tendent selon un automatisme parfait. « La Maison du colon ! C’est là ! C’est là ! L’OAS ! C’est l’OAS ! »

            Presque à la même seconde, devant la cathédrale, même tir, mêmes doigts qui se tendent, eux, vers les balcons des immeubles proches, mêmes cris : « C’est l’OAS ! C’est l’OAS ! » Le massacre peut enfin commencer.

            En quelques secondes, c’est la chasse à l’homme blanc. D’abord vont mourir ces Européens présents parmi la foule. Les couteaux jaillissent des poches, des pistolets, des cordes, des haches, des ongles de femmes, de lourdes et tranchantes pierres toutes bien préparées… Le double abattoir qui vient simultanément de s’ouvrir va engloutir en quelques minutes les premières dizaines de victimes. L’horreur ne peut se décrire… Place de la cathédrale, place Karguentah, on tue. On tue comme on chante ; on tue comme on respire…

Malheur au blanc et à tout ce qui s’en rapproche

            Place d’Armes, les manifestants, après de multiples égorgements, font maintenant des prisonniers. Tout ce qui montre allure européenne, vêtements, visages, langage, tout est capturé, dépouillé, roué de coups, blessé. Malheur au blanc et à tout ce qui s’en rapproche. Là aussi, des dizaines et des dizaines d’hommes de femmes ou d’enfants touchent à leur dernier jour. La ville n’est plus qu’une clameur multiple de cris de mourants, de pogroms et de haine brutale.

            La contagion est instantanée : en moins d’une heure le massacre pousse ses métastases partout et  s’organise selon d’épouvantables modes. Ici, on tue à la chaîne. Là, c’est à l’unité, à la famille. En quelques lieux, le sang a envahi les caniveaux. Ailleurs, on assassine, on démembre, on violente, on blesse pour faire plus longtemps souffrir ; le parent meurt devant le parent provisoirement épargné.

            Douze heures trente. La place d’Armes est devenue maintenant un lieu de détention et de transit. Tandis qu’à cinquante mètres, à l’abri du Cercle militaire et des arbres qui le dissimulent, les soldats français ne peuvent pas ne pas entendre l’affreux concert de mort qui va durer jusqu’à dix-sept heures.

            Plus connu sous le nom de « Boucher d’Oran », le général Katz nommé à cette fonction par un autre général-président, effectuera même à cette heure-là un rapide survol en hélicoptère. Sans rien repérer de particulier certifiera t-il, sinon quelques attroupements et défilés de manifestants joyeux. « Ne craignez rien, mon Général, aucun imprévu notable dans cette ville où vous avez prononcé l’un de vos meilleurs discours, et qui vous a tant acclamé… »

« Mort aux Roumis ! », « Mort aux Youdis ! »

            Treize heures. Place d’Armes toujours. Des camions militaires se présentent et s’alignent. Dans les premiers, on entasse ceux des prisonniers qui tiennent encore debout. Les autres sont chargés de cadavres. De dizaines et de dizaines de cadavres jetés les uns sur les autres. Ces camions proviennent des Etablissements du Matériel de l’armée française. Camions que celle-ci a remis depuis le 19 mars au FLN pour la logistique de la force locale chargée d’effectuer la transition et le maintien de l’ordre.

            Tous se dirigent vers le sinistre quartier du Petit Lac. Où les vivants sont atrocement massacrés, et tous les corps enfouis dans d’innommables charniers rapidement ouverts à la pelleteuse, ou au fond de ces marigots d’eau salée et putride qui lui ont donné son nom.

            Treize heures. L’horreur couvre maintenant toute la ville. Partout des chasses à l’homme menées aux cris de « Mort aux Roumis ! », « Mort aux Youdis ! » Les tueurs sont innombrables. Ici, on égorge une famille. Un peu plus loin, une autre est fusillée contre un mur déjà balafré de sang. Là, on arrête les voitures ; les occupants blancs meurent ou prennent la direction du Petit Lac tandis que la voiture est volée ou incendiée. Ailleurs, des groupes déchaînés pénètrent dans les immeubles, éventrent les portes et tuent tout ce qui est pied-noir. Ailleurs encore, un vieil homme est jeté du haut de son balcon. Plus loin une femme court et tente inutilement d’échapper à ses poursuivants.

            Des groupes indistincts d’hommes et de femmes, les mains en l’air, sont conduits à pied vers le commissariat central, ou un autre lieu de détention qui deviendra vite lieu de mort. Peu de coups de feu. Beaucoup de cris d’agonie. Des hurlements, des ordres encore. Des poursuites.

            Des hangars, des gymnases, des dépôts commerciaux deviennent lieux de détention. Détention très provisoire. Et durant ces heures maudites, les mêmes camions poursuivent leur lent travail de noria et d’effacement des traces. C’est ainsi qu’au quartier de la Marine proche de la Calère, plus d’une centaine de « suspects » sont regroupés dans un vaste local duquel ils seront libérés, leur a-t-on dit, après vérification de leur identité. Il n’y aura pas un survivant. Tous disparaissent à jamais.

            Quinze heures. Un bref accrochage a lieu sur l’esplanade de la gare, tandis que finit de se consumer  à même le sol le corps d’un homme jeune qui a longtemps hurlé. L’accrochage est le fait d’une section de soldats français menée par un jeune officier qui sans le savoir va tenter à lui seul de sauver l’honneur d’une armée déshonorée. Sa section reprend ainsi un petit groupe de prisonniers conduit à pied vers leur destin. De la même façon, plus bas vers le centre, un lieutenant courageux va ravir plus d’une dizaine d’otages européens en passe de disparaître dans les sous-sols du commissariat central.

Une bouteille à la mer

            Quinze heures encore. Place de la Bastille. Dans le bâtiment de la Grande Poste, plus précisément dans la partie occupé par le central téléphonique relié à la métropole, se trouvent encore des téléphonistes, dont une majorité de jeunes femmes. Celles-ci ont lancé un appel au secours sur les fréquences internationales. Comme on lance une dernière bouteille à la mer. Cet appel aurait été capté par un navire anglais qui l’aurait amplifié et transmis vers le Nord-Méditerranée. Mais cet appel a aussi été capté par les radios de l’armée FLN des frontières. Ses hommes viennent d’encercler le bâtiment et l’investissent. La plupart des occupants sont tués sur place. Les survivants chargés sur leurs véhicules pour disparaître à jamais. Là aussi, nul ne sera jamais retrouvé.

            Même le dieu des chrétiens abandonne les siens, les églises n’ont su protéger les quelques fuyards éperdus qui espéraient y trouver refuge. La grande synagogue du boulevard Joffre n’a pu faire mieux. « Mort aux Youdis ! »,« Mort aux Roumis ! »

            Ça et là, cependant, de très rares prisonniers échappent au massacre. Le hasard, autre nom du destin, fait passer un Algérien musulman près d’un groupe de vivants provisoires. Celui-ci y reconnaît un voisin, un ami, un employeur, une femme, quelqu’un qu’il connaît peut-être depuis l’enfance. Si l’homme a réussi à convaincre exécuteurs ou garde-chiourmes, un homme est épargné, une femme revit. Ces retours de l’enfer restent hélas rarissimes.

            Dix sept heures. Ou un peu avant. Les rumeurs internationales commencent à se faire trop insistantes. Les questions des capitales affluent vers Paris. « Que se passe-t-il à Oran ? » Est-ce là  la seule cause du changement d’attitude ? Soudain, de plusieurs casernes simultanément, surgissent  des patrouilles armées et quelques blindés. Un corps militaire FLN se joint à elles. Le secret politique ne livrera rien des rapides accrochages, des rares échanges de feu. Le calme est rétabli dans l’heure qui suit. Même les bourreaux ont besoin de repos.

            Mais si cette réaction reste bien timide, elle suffit pourtant à stopper les massacres et ses tragédies. L’ALN publie aussitôt un communiqué affirmant que l’ordre est rétabli dans Oran, et que les ennemis de la révolution algérienne ne sont pas parvenus à leurs fins. « Des meneurs, disent-ils, ont été arrêtés et seront jugés et punis par les tribunaux de la République algérienne démocratique et populaire. »

            Le couvre-feu est instauré à partir du coucher du soleil à 19h55. Mais pas pour tout le monde. Pendant la nuit, les mêmes camions nettoient la ville de ces derniers cadavres et effacent les traces et les preuves du carnage. La gendarmerie mobile française prend quelques photos des derniers entassements de cadavres. Ces photos sont introuvables.

Le 6 juillet, rien n’y paraît plus

            Le 6 juillet, la ville est propre. Même si ça et là, quelques tueurs sont encore à l’œuvre. Les journalistes français présents sortent des bâtiments militaires où la France a assuré leur protection. Mais il n’y a plus rien à voir, ils peuvent circuler…

            Dans les jours qui suivent, des hélicoptères français ramèneront d’indiscutables clichés, pris au-dessus du Petit Lac, et montrant de multiples et longues fosses parallèles en passe d’être refermées.

            L’Algérie nouvelle vient de naître. Son acte de naissance est paraphé des sept cents noms des victimes françaises, sacrifiées sur l’autel du vent de l’Histoire et celui de l’anticolonialisme.

            Cinquante quatre ans après, un bilan plus précis reste difficile à établir. Sans doute entre sept cents et mille deux cents morts. L’administration française, la civile aussi bien que la militaire, a tout fait pour que la vérité ne puisse sortir du puits qu’elle a contribué à fermer avec l’aide active des différents pouvoirs algériens.

            Le pouvoir gaulliste ne peut être coupable. Le pouvoir algérien non plus. L’amitié franco-algérienne est intouchable. Cette perversion du silence fonctionne toujours aujourd’hui, ardemment soutenue par la gauche française.

            D’abord, il fut question de 25 morts (Général Katz). Puis d’une petite centaine, un an plus tard et dans la presse parisienne. Ce nombre a plafonné ensuite à 325, pendant quarante ans, de 1970 à 2010. Sans listes nominatives précises ni recherches réelles. Il a fallu la volonté et l’obstination d’un chercheur historien pour pouvoir rompre « à titre exceptionnel » le secret des archives officielles françaises, et découvrir dans l’épouvante et l’horreur, la réalité de la tragédie du 5 juillet 1962 à Oran.

Raison d’Etat…

            Sept cents morts… Au minimum. A 95%, les corps n’ont jamais été retrouvés. C’est à dire qu’ils n’ont jamais été recherchés. La France et son allié l’Algérie ne pouvant être soupçonnées d’assassinats collectifs et de complicité. Cela se nomme « raison d’Etat ».

            Aujourd’hui encore et pour le nombre, rien n’est sûr, rien n’est prouvé. Seuls savent les pieds-noirs d’Oran et les vieux Algériens qui se souviennent et en parlent discrètement encore entre eux. Le sujet est devenu une bombe à retardement politique qui finira inéluctablement par exploser.

            Mais les sept cents morts du 5 juillet 1962 ne sont qu’une partie d’un bilan encore plus lourd. Après la signature des accords dits d’Evian, et ne pouvant poursuivre les assassinats de pieds-noirs avec la même liberté qu’auparavant, le FLN a développé une terrible politique d’enlèvements. Pour briser, chez ce peuple, la volonté de se maintenir. Et lui imposer la seule alternative, celle de « la valise ou du cercueil… »

            De ce funeste mois de mars 1962 jusqu’à mars 1963, il y a eu plus de 2 000 enlèvements effectués sur cette part de la population française. Des blédards surtout, des petits blancs qui refusaient de perdre cette terre qu’ils aimaient et qui avait été leur patrie. Parmi eux, quelques centaines ont été libérés vivants, quelques dizaines de corps retrouvés. Les autres, avec ceux du 5 juillet 1962, ont désormais leurs noms gravés sur le Mur des Disparus à Perpignan. Tel qu’il est écrit à l’entrée du monument : « C’est ici leur premier et ultime tombeau »…

            Combien de temps va t-il encore falloir attendre pour que ce jour affreux trouve enfin la page toujours blanche qui l’attend dans les livres d’histoire ? Combien de temps va t-il encore falloir attendre pour que soient sondés les charniers du Petit Lac ? Combien de temps va t-il encore falloir attendre pour que s’ouvrent toutes les archives, et que la France ait la grandeur de reconnaître sa complicité dans ce crime d’abandon de son propre peuple ? Et, comme pour ceux d’Oradour-sur-Glane, recevoir en son sein la mémoire de ces Disparus qui n’avaient cessé de croire en elle. Oui, combien de temps encore ?

            Réveille-toi Antigone, Créon est toujours de ce monde. A nouveau Polynice a besoin de toi…

Gérard Rosenzweig

Voir tous ses articles sur CAUSEUR Surtout si vous n’êtes pas d’accord.

Oran, 5 juillet 1962: requiem pour un massacre oublié ( 1 / 2 )

Publicité
Publicité
Publicité