INVITATION MRAF ADIMAD DU 13 MAI 2016
Comme tous les ans, le 1er mai 2016 aura lieu la cérémonie au mémorial de Théoule s/mer
LE 7 Mai 1954
Ὠ ξεῖν', ἀγγέλλειν Λακεδαιμονίοις ὅτι τῇδε κείμεθα, τοῖς κείνων ῥήμασι πειθόμενοι « Passant, va dire à Sparte que nous gisons ici pour avoir obéi à leurs lois » (Epitaphe célèbre de Simonide de Céos (-556 -467) célébrant la vaillance et le sacrifice des 300 Spartiates aux Thermopiles pendant la 2ème guerre médique en -480)
Diên Biên Phu, le « grand chef lieu d’administration frontalière » est habité par les Meos, rudes montagnards qui cultivent le pavot et font commerce de l’opium et par les Thaïs qui travaillent les rizières de la vallée et font du petit élevage. Cette localité, à la frontière du Laos, est reliée au reste du pays par la route provinciale 41 qui va jusqu’à Hanoï située à 250 kms et vers la Chine. C’est une cuvette de 16kms sur 9 entourée de collines de 400 à 550 mètres de hauteur et traversée par la rivière Nam Youm.
Au début de l’été 1953, l’Indochine entre dans sa 8ème année de guerre. Le Vietminh, très mobile, se meut avec facilité sur un terrain qu’il connaît parfaitement. Son corps de bataille est de surcroît numériquement très supérieur à celui du corps expéditionnaire français et bénéficie, en outre, de l’aide sans réserve de la Chine libérée de son action en Corée depuis la signature de l’armistice, le 27 juillet 1953. C’est dans ce contexte, que le 7 mai 1953, le Général Navarre se voit confier le commandement en chef en Indochine en remplacement du Général Salan. Navarre avait un grand principe : « On ne peut vaincre qu’en attaquant » et il décidera de créer à Diên Biên Phu une base aéroterrestre pour couper au vietminh la route du Laos et protéger ainsi ce pays devenu indépendant.
Quand les responsables français décident d’investir, la cuvette de Diên Biên Phu, ils savent pourtant que des forces régulières vietminh importantes de la division 316 du régiment 148 et du bataillon 910 occupent solidement la région depuis octobre 1952. Qu’à cela ne tienne ! L’endroit paraît idéal au commandant en chef ! Il est un point de passage obligé pour le vietminh qui ne pourra que très difficilement le contourner… De plus, il bénéficie d’un aérodrome aménagé durant la deuxième guerre mondiale par les Japonais tandis que le fond de la cuvette est une véritable plaine de plus de 100km² qui permettra l’emploi des blindés. Par ailleurs, le commandement français considérait en cet automne 1953 que le vietminh, vu l’éloignement de ses bases, à 500 kms de Diên Biên Phu, ne pourrait entretenir dans le secteur que deux divisions maximum… Il en conclut donc qu’il ne pourrait mener que de brefs combats en ne disposant, en outre, que d’une artillerie limitée qu’il sera aisé de détruire par les canons du colonel Piroth, qui s’était porté garant.
L’occupation de la cuvette fut fixée le 20 novembre 1953. Elle fut baptisée « opération Castor ». Ce sera le plus important largage de parachutistes de toute l’histoire de la guerre d’Indochine. Vers 11 h du matin, les deux premiers bataillons sont largués : Le 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux du Commandant Bigeard et le 2ème Bataillon du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes du Commandant Brechignac. Puis arriveront : le 1er Bataillon de Parachutistes Coloniaux, deux batteries de 75 sans recul du 35ème RALP, une compagnie de mortiers de 120 et une antenne chirurgicale. Le lendemain, les légionnaires du 1er Bataillon Etranger de Parachutistes sauteront ainsi que le 8ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux, des éléments du génie et le PC de l’opération (général Gilles, lieutenant-colonel Langlais avec 25 hommes). Le 22 novembre, le 5ème Bataillon de Parachutistes Vietnamiens est largué à son tour. Au soir du 22 novembre 1953, il y aura 4195 hommes dans la célèbre cuvette.
Durant près de quatre mois, les soldats français vont aménager la cuvette en camp retranché. Les petites collines entourant le camp prennent le nom de Gabrielle, Béatrice, Dominique, Eliane, Anne-Marie, Huguette, Claudine, Françoise, Eliane, Junon, Epervier et enfin Isabelle.
L’offensive vietminh débute dans la soirée du 13 mars 1954 par une intense préparation d’artillerie (près de 9000 coups) visant particulièrement Béatrice et Gabrielle. Le combat du tigre contre l’éléphant commençait : Le tigre tapi dans la jungle allait harceler l’éléphant figé qui, peu à peu, se videra de son sang et mourra d’épuisement.
Le point d'appui Béatrice est écrasé par les obus de canons et de mortiers lourds. Pendant plusieurs heures il reçoit des milliers d'obus. Les abris, n'étant pas conçus pour résister à des projectiles de gros calibre, furent pulvérisés. La surprise est totale dans le camp français. Malgré un combat acharné et sanglant, au prix de lourdes pertes de part et d’autre, Béatrice, tenu par la 3/13ème Demi-Brigade de la Légion Etrangère, commandée par le Commandant Pégot, fut enlevée par les Viets en quelques heures. Un malheureux concours de circonstance favorisa cette rapide victoire vietminh : les quatre officiers dont le lieutenant-colonel Gaucher, responsables de la défense de Béatrice furent tués dès la première heure par deux obus qui explosèrent dans leur abri. En une nuit, c'est une unité d'élite de la Légion qui est supprimée. Nul n'a imaginé un tel déluge d'artillerie. La contre batterie française se révèle inefficace. Le Viêt-Minh utilisant une énorme capacité en bras, a pu creuser des tunnels en travers des collines, hisser ses obusiers et s’offrir plusieurs emplacements de tir sur la garnison sans être vu. Des terrasses furent aménagées et dès que les canons avaient fini de tirer, ils regagnaient leur abri. De ce fait jamais l'artillerie française ne fut en mesure de faire taire les canons Viêt-Minh, pas plus que les chasseurs-bombardier de l'aéronavale.
Dans la soirée du 14 mars, Gabrielle, défendue par le 5/7 Régiment de Tirailleurs Algériens, subit un intense et meurtrier pilonnage d’artillerie. A 5h, le 15 mars, le vietminh submerge la position, dont les défenseurs ont été tués ou blessés. L’artillerie ennemie –que l’on disait inefficace- fait des ravages parmi les défenseurs sans que l’on puisse espérer la réduire au silence. Conscient de cet échec et de sa responsabilité, le Colonel Piroth, responsable de l’artillerie française se suicidera dans la nuit du 15 au 16 mars en dégoupillant une grenade.
Cependant, la piste d’aviation, bien que pilonnée quotidiennement -mais aussitôt remise en état- permettait l’arrivée régulière des renforts. Ce pilonnage s’intensifiant, les atterrissages de jour devinrent impossibles et les appareils durent se poser de nuit dans les pires conditions. Bientôt il fallut renoncer complètement et les assiégés se retrouvèrent, dès lors, isolés du reste du monde. A noter que le 28 mars, l’avion devant évacuer les blessés de la cuvette, endommagé au sol, ne put décoller. L’infirmière convoyeuse de l’équipage, Geneviève de Galard, était à bord. Elle restera jusqu’à la fin parmi les combattants.
Le général vietminh Giap, afin de s’infiltrer plus facilement dans les défenses françaises, fit alors intervenir des milliers de coolies dans le creusement d’un réseau de tranchées, véritable fromage de gruyère, menant aux divers points d’appui. Le 30 mars, après une préparation d’artillerie très intense et l’infiltration des viets par ces tranchées, Dominique 2 et Eliane1 furent prises. Cependant, les parachutages français continuaient encore dans la plus grande confusion. La superficie de la base aéroterrestre ayant été réduite et les liaisons avec les points d’appui encore tenus par les soldats français devenant impossibles, ces « volontaires du ciel » exposés aux feux directs de l’ennemi, connaissaient des fortunes diverses. Certains atterrissaient directement chez l’ennemi, d’autres étaient morts en touchant le sol, d’autres étaient perdus… tandis que le ravitaillement parachuté faisait la joie du vietminh en améliorant son quotidien.
Du 9 au 11 avril, une nouvelle unité de légion, le 2ème Bataillon Etranger de Parachutistes, est largué dans des conditions déplorables et engage aussitôt une contre-attaque sur la face est. Il est en partie décimé. Les rescapés fusionnent alors avec les restes du 1er BEP reformant une unité sous les ordres du Commandant Guiraud. Le 4 mai, ont lieu les derniers parachutages d’hommes provenant du 1er Bataillon de Parachutistes Coloniaux tandis que les Viets intensifient encore leurs bombardements faisant intervenir les fameuses orgues de Staline, aux impacts meurtrier en rafales, provoquant d’énormes dégâts dans les abris minés par les pluies quotidiennes d’Avril. La cuvette disparaît dans des nuages de boue soulevée par les obus.
Dans la soirée du 6 mai, c’est le déchaînement de l’artillerie viet et de toutes les armes dont elle dispose. Dans le camp agonisant, c’est l’apocalypse. Tout ce qui est inflammable prend feu ; les abris s’effondrent, les tranchées s’écroulent, la terre se soulève. La mort frappe sans interruption. A 23h, les taupes vietminh, après avoir creusé un tunnel de 47 mètres de long, déposent sous Eliane2 une charge d’une tonne de TNT puis se ruent à l’assaut. La résistance des défenseurs est héroïque ; ils refusent de se rendre et luttent jusqu’à la mort. Une poignée de survivants arriveront à se replier sur Eliane4 afin de poursuivre le combat. A l’aube du 7 mai, Dominique et Eliane sont tombées. Les tranchées sont jonchées de cadavres et de blessés des deux camps. Alors que le Colonel de Castries vient d’être promu général, à 10h du matin, les viets finissent d’investir les Eliane. Du côté Français, il n’y a plus ni munitions, ni réserve d’hommes mais les sacrifices continuent…
Le Général Cogny adresse un dernier message au Général De Castries, souhaitant qu’il n’y ait ni drapeau blanc, ni capitulation. « Il faut laisser le feu mourir de lui-même pour ne pas abîmer ce qui a été fait » précise-t-il. L’ordre de cessez-le-feu tombe à 17h. Après destruction de tout le matériel et de tout le ravitaillement, le PC de Diên Biên Phu adresse son ultime message à Hanoi à 17h50 : « On fait tout sauter. Adieu ! » Quelques minutes plus tard, la division 308 du général Vuong Thua Vu fait irruption dans le PC du général De Castries. Un drapeau rouge à étoile d’or est planté sur le PC français. Diên Biên Phu est tombé mais n’a pas capitulé.
Cette bataille fut la plus longue, la plus furieuse, la plus meurtrière de l'après Seconde Guerre mondiale durant laquelle le corps expéditionnaire Français compta près de 3 000 tués et un nombre très important de blessés. 11 721 soldats de l’Union Française furent faits prisonniers mais les effroyables conditions de détention des camps Vietminh furent telles que seulement 3 290 d’entre eux reviendront de captivité dans un état sanitaire catastrophique, squelettiques, exténués. Le destin exact des 3 013 prisonniers d’origine indochinoise ayant combattu sous le drapeau tricolore reste toujours inconnu. Il est probable qu'ils aient été exécutés systématiquement comme traîtres.
Tous les prisonniers durent marcher à travers jungles et montagnes sur 700 km, pour rejoindre les camps, situés aux confins de la frontière chinoise. Ceux qui étaient trop faibles mouraient ou étaient achevés. Sur les 11 721 soldats, valides ou blessés, capturés par le Vietminh, plus de 70 % décédèrent pendant leur marche vers les camps ou une fois en captivité, de sous-alimentation, mauvais traitements, absence de soins, dans des régions propices à toutes sortes de maladies, ou furent exécutés sommairement. Le 21 juillet 1954, les accords de Genève mettront fin à cette guerre, instaurant une partition du pays de part et d’autre du 17e parallèle Nord.
José CASTANO e-mail : joseph.castano0508@orange.fr
Le Commandant Hélie Denoix de Saint Marc se souvient, alors que la France va quitter l’Indochine : « La plupart des Vietnamiens ne disent rien. Ils nous regardent simplement. Nous avons honte. Ils nous auraient tués à ce moment-là que nous aurions trouvé cela juste. L’un d’eux me dit : « Alors, mon capitaine, vous nous laissez tomber ? » Je ne réponds rien ! »
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Libre propos citoyen
Document transmis par
LE PHAREFOUILLEUR le Lundi 30 mai 2016.
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789
Centenaire de la bataille de VERDUN : un jogging organisé sur les tombes des « poilus » !
Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s et compatriotes,
Les islamo-gauchistes qui nous gouvernent, à cause d’une grossière erreur des votants à l’élection présidentielle de 2012, auront tout osé pour accentuer la destruction des valeurs de notre Nation sacrifiée sur l’autel de la mondialisation et la nouvelle philosophie du bien vivre ensemble.
Après des initiatives politiques grotesques ou des comportements totalement inadmissibles, à savoir :
- la théorie du genre officiellement imposée dans les programmes des petites classes de l’Ecole de la République,
- la loi autorisant le mariage pour tous, qui a fort réjoui les carpes et les lapins enfin unis,
- la « jurisprudence Cahuzac » qui a officialisé le mensonge sans vergogne à un micro de l’Assemblée Nationale,
- la suppression des peines plancher, instaurée par une indépendantiste guyanaise nommée à la tête du Ministère de l’Injustice,
- la tentative d’interdiction des crèches dans les mairies,
- la vague du jihadisme français sur le sol de France (rien que ça !),
- le refus de déchoir de sa nationalité française tout français jihadiste,
- le récent déferlement d’une immigration massive excessive qui met en danger l’identité française et européenne,
- l’invitation faite au rappeur « Black M » de venir à Verdun pour animer un concert à l’occasion de la commémoration du centenaire
(invitation heureusement annulée au dernier moment),
- voici venu….LE TEMPS DU JOGGING SUR LES TOMBES DES POILUS !
Photo : auteur non identifié.
Il n’aura échappé à personne l’indignité d’une telle initiative et l’offense faite à la mémoire de ces soldats français et allemands.
Oui mais voilà, il fallait donner un côté culturel moderne et de préférence déjanté, à l’image de l’époque matérialiste et sans âme que l’on nous impose chaque jour un peu plus. Alors le Nain-de-l’Elysée et la Chancelière-mal-fringuée, toujours prêts à se faire remarquer ont demandé au cinéaste allemand Volker Schlöndorff, de concevoir une scénographie quelque peu avant-gardiste. C’était hier.
Jugez vous-mêmes : évoquant les combattants de la guerre de 1914-1918, 3.400 jeunes originaires de France et d'Allemagne, vêtus de tee-shirts colorés, ont déferlé au milieu des tombes du cimetière de Douaumont, au rythme des « Tambours du Bronx ». Ils se sont ensuite effondrés au pied de l'ossuaire, fauchés par la figure de la mort, représentée par un homme juché sur des échasses.
Le Nain-de-l’Elysée et la Chancelière-mal-fringuée, peuvent être fiers : en acceptant d’assister à un tel "spectacle" ils ont offensé la mémoire de 130.000 soldats français et allemands, dont les ossements sont regroupés à Douaumont, nécropole nationale.
Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.
Lorsque « Servir Dieu, l’Église et la Patrie » des scouts se conjugue avec le « Qui ose gagne » des paras et du bon sang corse, cela peut produire un mélange explosif : un engagement total, c’est-à-dire de toute une vie, droite, riche d’aventures audacieuses, une vie de combattant. Les douze poèmes de Roger, ici rassemblés, ont été écrits au Vietnam, en Algérie et en prison, dans les années cinquante et soixante. Ils racontent ces engagements et des cicatrices encore douloureuses pour ceux qui sont revenus de ces guerres. Roger les déclame lui-même, avec sa voix passionnée et chaleureuse qui a enflammé tant d’auditoires depuis plus d’un demi-siècle. Et ces textes de feu sont illustrés par des chants des bérets rouges, verts ou bleu marine des troupes de Marine ou des scouts, interprétés fort à propos par le Choeur Montjoie. Près d’une heure avec le sergent Antoine, tombé à Dien Bien Phu, avec Tong et Dinh, de Phủ Lý, avec le sergent-chef Brahim de la harka de Lanoix, assassiné par les rebelles du FLN. Près d’une heure avec Roger Holeindre et le Choeur Montjoie Saint Denis..
PAR MANUEL GOMEZ
Avant que toute la presse , de tous pays, bien intentionnée ne déverse sur nous ses mensonges habituels.....faisons connaître notre part de vérité sur ce 8 mai 1945. Un grand merci à Manu Gomez.
Le 71ème anniversaire du massacre de Sétif 8 mai 1945
Le 8 mai 1945, l’Algérie entière fêtait la fin des hostilités et la victoire des Alliés.
Les partis nationalistes algériens appellent à manifester ce même jour. Cette manifestation politique est autorisée par les autorités françaises à la condition qu’il n’y ait ni armes ni drapeau algérien.
La manifestation se dirige vers le centre-ville de Sétif mais un meneur, le chef scout musulman Aïssa Cheraga, déploie le drapeau algérien en passant devant le « Café de France », avenue Clemenceau. Le commissaire Olivéri tente de le lui enlever. Un jeune scout, Bouzid Saâl, le récupère. Un coup de feu part et il est abattu par un policier.
Aussitôt c’est la ruée vers le centre-ville où les émeutiers, hurlant des slogans meurtriers, «Tuez les chrétiens, tuez les juifs, tuez tous les non croyants».
Les Arabes massacrent tous les «Blancs» qu’ils trouvent sur leur chemin. Le maire de Sétif, Maître Edouard Delucca, est tué alors qu'il tentait de calmer les émeutiers, Alfred Denier, secrétaire du Parti Communiste, est égorgé et ses deux mains tranchées à la hache. On dénombre, ce jour-là, 28 morts européens et 48 blessés et chez les musulmans 30 morts et 60 blessés.
Le soir même le calme est rétabli à Sétif, mais de nouvelles émeutes se développent dans différentes villes et villages de petite Kabylie : Guelma, Kherrata, etc. les fermes européennes sont attaquées, brûlées, des actes de barbarie se multiplient, des femmes sont violées. Le bilan : 102 morts européens et plus de 110 blessés.
Le général De Gaulle, chef du gouvernement provisoire de l’Etat français, ordonne à l’armée d’intervenir par la force. C’est donc 2000 soldats, composés par la Légion Etrangère, les Tabors Marocains et les Tirailleurs Sénégalais, sous le commandement du général Duval, qui sont chargés de réprimer ces émeutes car les effectifs stationnés sur place, en Algérie, sont alors insignifiants puisque 20 classes, soit 168.000 Français sont encore mobilisés en métropole, soit 15,6% sur une population de 1.076.000.
Presqu’un mois de folie meurtrière puisque la répression prend fin le 22 mai.
Les chiffres les plus fantaisistes ont été avancés par différentes sources. Le général De Gaulle confie au général Paul Tubert le soin de comptabiliser les victimes, côté musulman. Son estimation : 1020 à 1340 morts est sujette à caution.
Moins cependant que ce chiffre de 45.000 proposé par les Etats-Unis, qui avait tout un intérêt géopolitique à déstabiliser le gouvernement français. Chiffre repris par la suite par les dirigeants du FLN et par tous les gouvernements de l’Algérie qui se sont succèdés depuis l’indépendance. **M. Belaid Abdessalam, ancien Premier ministre, a affirmé dans un important hebdo algérien que ce chiffre de 45.000 avait été retenu par ces gouvernements algériens à des fins uniquement de propagande.
2500 morts fut le chiffre calculé d’après la consultation des listes du ravitaillement et des listes électorales de 1945 et 1946.
Le Centre de recherche historique et de documentation sur l’Algérie a établi un chiffre plus précis, en date du 9 avril 2005, grâce à ses chercheurs Rachid Messli et Abbas Aroua, de 8000 victimes environ.
Le 19 mai 1945, le quotidien communiste « L’Humanité » titrait : « Il faut châtier impitoyablement et rapidement les organisateurs de la révolte et les hommes de main qui ont dirigés l’émeute »
Le Parti Communiste qui participait alors au gouvernement de la France dirigé par De Gaulle, avait lancé un appel à la répression, comme en témoigne un tract distribué le 12 mai en Algérie dans lequel il demandait de «passer par les armes les instigateurs de la révolte et les hommes de main qui ont dirigé l'émeute. Il ne s'agit pas de vengeance, ni de représailles. Il s'agit de mesures de justice. Il s'agit de mesures de sécurité pour le pays»
(Dix années plus tard, dès 1954, ce même Parti Communiste « Français » et ses réseaux parisiens, financeront et armeront le FLN dans sa lutte contre l’armée française et seront responsables de milliers de morts, nos enfants et vos enfants, Français de métropole.)
Il y aura, parmi les musulmans, 4500 arrestations et 99 condamnations à mort, dont 22 seront exécutées.
QUE LES ARCHIVES S’OUVRENT ENFIN SUR CES EVENEMENTS DU 8 MAI 1945 A SETIF (ALGERIE) !
Le 8 mai 2015, le Président de la République, François Hollande, a tenu à nous informer, lors de son allocution télévisée, qu’il demanderait l’ouverture prochaine des archives publiques. Promesse déja faite lors de son élection en 2012 et qu’il ne tiendra pas jusqu’en 2017, et même lors d’un futur quinquennat, si par malheur il était réélu.
Pourquoi ? Parce que l’ouverture de ces archives publiques révèleraient certaines vérités qu’il est préférable d’occulter actuellement car elles ne vont ni dans le sens de l’histoire ni dans le sens de certains historiens et encore moins de la propagande algérienne, bien au contraire.
Ainsi en ce qui concerne notamment les évènements qui se sont déroulés les jours précédents et suivants le 8 mai 1945, dont il vient d’être question, et pour lesquels les Algériens réclament une repentance de la France. Mais ils ne sont pas les seuls car le "collectif pour la reconnaissance des massacres du 8 mai 1945 en Algérie" demande outre la reconnaissance, l’ouverture de toutes les archives et l’inscription dans la mémoire nationale de ces évènements par le biais de gestes forts des plus hautes autorités de l’Etat et la diffusion des documentaires relatifs à ces évènements dans l’Education Nationale comme dans les médias publics français.
Puisque c’est le souhait des Algériens, de ce collectif et du Président de la République, voici un bref résumé de ce que révèleront ces archives concernant notamment les évènements du 8 mai 1945 relaté par des historiens à la demande du CFHM (Commission Française d’Histoire Militaire). (Source : Le Figaro – mai 2015) Ont participé à cette recherche officielle les historiens reconnus suivants : Mohammed Harbi, Annie Rey-Goldzeiguer, Roger Benmebarek, Charles-André Julien, Charles-Robert Ageron, Jean Monneret, Gilbert Meynier, Guy Pervillé, Jean-Pierre Peyroulou, Roger Vétillard, Bernard Lugan.
**Je me permets d’apporter de l’eau au moulin de nos historiens : des propos qui m’ont été relatés en personne par Ferhat Abbas et qui confirment la véracité de ce qu’ils affirment.
*Le 14 mars 44, Ferhat Abbas a constitué les « Amis du Manifeste de la Liberté » (A.M.L.) qui comptait jusqu’à cinq cent mille adhérents. Il s’agissait pour lui d’internationaliser le problème algérien. 150.000 musulmans, sur une population estimée à environ 7 millions, avaient été mobilisés dans l’armée française. Ferhat Abbas demande que ces musulmans obtiennent les mêmes droits et les mêmes libertés essentielles dont jouissent les autres habitants de l’Algérie.
Le 7 mars 1944, le Comité Français de Libération Nationale « accorde la nationalité française, sans modification de statut religieux, à tous les musulmans qui ont obtenu une décoration militaire et sont diplômés du certificat d’études au minimum. »
*62.000 combattants bénéficieront de cette nationalité.
Le 28 avril 45, Abbas réclame l’autonomie de l’Algérie, sous une forme fédérative, et prépare activement le soulèvement de Sétif.
Alors que je faisais partie de la rédaction du quotidien « Alger Républicain », j’ai eu souvent l’occasion dans les années qui ont suivi, de m’entretenir avec lui car il faisait tirer son journal «Egalité» sur les presses de ce même quotidien et il m’a relaté sa rencontre, quelques jours avant ce 8 mai 1945, avec Chekib Arslan.
Qui était Chekib Arslan ? Un accord avait été passé en Syrie entre les services secrets anglais et un agitateur professionnel islamiste, Chekib Arslan, qui réclamait la guerre sainte contre la France.
Les Britanniques exigeaient le soutien des Arabes dans la lutte qui les opposait aux Israéliens et, en échange, ils soutiendraient tous les efforts des islamistes partout où ils combattraient les Français (1). Fort de cette assurance formelle, Chekib Arslan se rend dans le Constantinois où Il rencontre Ferhat Abbas et les responsables des partis nationalistes algériens qui appellaient à manifester ce 8 mai, et qui seront manipulés à leur insu par cet agent payé pour développer un mouvement insurrectionnel en Algérie.
Arslan s’y emploie activement et prépare ce soulèvement sanglant. Cette manifestation politique fut autorisée par les autorités françaises à la condition qu’il n’y ait ni armes ni drapeau algérien. Pourquoi cette dernière condition ? Quelques jours avant, le 1er mai, ce drapeau algérien avait été brandi pour la première fois par des membres du PPA et les autorités françaises souhaitaient que cela ne se reproduise pas.
Les revendications politiques sont de deux ordres totalement opposés :
1/ Pour le clandestin Parti Populaire Algérien de Messali Hadj, éloigné dans un premier temps vers El Goléa puis Brazzaville puis incarcéré, il s’agissait de retrouver sa position de leader du nationalisme algérien, qui lui était contestée par Ferhat Abbas, et de promouvoir l’indépendance de l’Algérie.
2/ Pour Ferhat Abbas et son parti « Les Amis du manifeste de la liberté » il s’agissait de la reconnaissance égalitaire de tous les habitants de l’Algérie et l’accession à la citoyenneté française.
(On a pu constater dans les années qui ont suivi 1945, et surtout entre 1954 et 1962, la guerre sanglante que se sont livrés aussi bien en Algérie qu’en métropole les partisans du PPA et du FLN dont le bilan fut de plusieurs milliers de morts.)
Donc parmi les manifestants (environ cinq mille) nous retrouvons ces deux courants contraires et souvent opposés.
Le complot est ainsi élaboré en secret dans les jours qui ont précédé la «manifestation pacifique». Le clash sera provoqué par quelques terroristes infiltrés parmi les manifestants.
Le sous-préfet Achiary, selon les ordres reçus directement du général De Gaulle, chef du gouvernement provisoire de l’État français, fait intervenir les forces de police et le cortège se disloque, laissant sur les pavés un mort et six blessés. Il fait arrêter 2500 manifestants qui seront jugés sommairement par des tribunaux d’exceptions similaires à ceux qui fonctionnent en France métropolitaine. Plusieurs dizaines seront condamnées à mort.
Il ne fallait pas que cela se reproduise à Sétif.
Contrairement à ce qui est généralement affirmé, l'émeute de Sétif n'a pas été la conséquence directe de la colère des manifestants provoquée par la mort du jeune scout, Saâl Bouzid, qui avait brandi un drapeau de l’Algérie indépendante.
Cet "accident" n'aura été que le déclencheur de l'émeute car, deux heures avant même que ne débute cette manifestation, le régisseur du marché, Gaston Gourlier, avait été assassiné.
Cette manifestation, autorisée par les autorités préfectorales, fut en réalité le début d’une insurrection armée. Son véritable objectif était bien au contraire de lancer un projet d'insurrection nationaliste dans le but d'installer dans une «zone libérée» un gouvernement provisoire algérien présidé par Messali Hadj principal dirigeant du Parti du Peuple Algérien. Ce gouvernement devait siéger à la ferme Maïza près de Sétif mais l'évasion ratée de Messali, qui était en résidence surveillée à Reibell, et son transfert à Brazzaville ont déjoué ces plans.
La preuve en est apportée car, au même moment et dans plusieurs endroits sans aucun lien évident avec la manifestation de Sétif, d'autres soulèvements se déroulèrent dans une vingtaine de localités de la région (Périgotville, Chevreul, Kerrata, Lafayette, Sillègue, El Ourici, etc.) et plus de 60 Européens sont tués.
A Guelma, la manifestation est interdite mais elle débute vers 18 heures et se heurte immédiatement aux forces de police. Plusieurs manifestants, 2 policiers et 1 gendarme sont blessés. Le lendemain, dans une dizaine de villages de la région, les Européens sont agressés. Il y aura 12 morts et 2 blessés.
Les effectifs de la police nationale à Sétif n’étaient que de 40 hommes. Dans les villages les gendarmeries n’étaient représentées que par 3 ou 4 hommes. C’était le cas à Kheratta, Chevreul et Lafayette. Le sous-préfet met en place des milices civiles, car l'armée peut difficilement participer au maintien de l'ordre.
Ce sont les agissements de cette milice dans les jours qui suivent qui sont présentés depuis 71 ans par la propagande du FLN comme les principaux responsables de la répression des journées qui ont suivi le 8 mai 1945. Or ces milices n'ont été organisées que dans 5 localités. Guelma, Constantine, Bône, Djidjelli et El Milia et elles ne sont pratiquement jamais intervenues sur le terrain.
Des renforts arrivent du Maroc, de Tunisie et d'Alger : 10.000 hommes sont déployés dans le Constantinois mais seulement 3700 dans la subdivision de Sétif, la plus vaste (sa surface est l'équivalent de 2 départements métropolitains), le plus montagneuse et la plus touchée.
La répression conduite par l’armée et qui n’a débuté que le 9 mai, n’a concerné que les communes où des Européens avaient été tués et blessés.
Ce qui s'est passé en Algérie en mai 1945 est donc bien connu des historiens et très éloigné de l'histoire officielle algérienne complaisamment relayée par la classe politico-médiatique qui pourtant déclare qu'il faut laisser les historiens travailler sur les épisodes de la présence française en Algérie mais qui ne se soucie guère de connaître les résultats de leurs travaux.
La population indigène a été victime d’un guet-apens ce 8 mai 1945.
Les dirigeants espèraient un soulèvement populaire qui ferait tache d’huile mais finalement ce fut une insurrection ratée aux conséquences dramatiques que l’on connaît.
Dans son « testament politique », écrit en 1945 mais resté inédit jusqu’en 1994, Ferhat Abbas, l’initiateur de cette manifestation, n’hésite pas à condamner : « Les organisateurs d’émeutes, ceux qui ont poussé à la violence des paysans désarmés et ceux qui, tels des chiens sauvages, se sont jetés sur Alfred Denier, auquel un salaud a sectionné les mains à coups de hache. »
***Une relation détaillée des événements algériens du 8 mai 1945 a été adressée par le professeur Guy Pervillé à des personnalités de l'Elysée et du ministère de la Défense.
(1)Les services secrets de sa très gracieuse majesté britannique poursuivirent leur soutien logistique aux Arabes, dès avant 1954, dans leurs locaux du consulat d'Angleterre à Alger. Ils fournirent renseignements militaires, faux papiers et "couvertures" diverses. Après 1958 ils pourront opérer en "presque" toute impunité puisque la D.S.T. française reçut l'ordre de ne pas "bouger". Tel était le désir du général De Gaulle, puisque cela concordait avec sa volonté de lâcher l'Algérie.
8 MAI 1945 : LE SOULÈVEMENT DE SÉTIF
Le soulèvement des nationalistes musulmans
Est une insurrection préparée de longue date,
Pas du tout une émeute déclenchée à la hâte,
Ce qui explique l'importance des attroupements.
À Sétif, de nombreux musulmans manifestent.
C'est une foule hostile, haineuse et furieuse,
Brandissant bannières et pancartes séditieuses,
Avec des intentions meurtrières manifestes.
Des commandos de tueurs très organisés
Et bien armés attendent le mot d'ordre des meneurs
Pour tuer les roumis et semer la terreur.
Ils sont bien endoctrinés et fanatisés.
Le commissaire central somme les manifestants
De faire disâraître les pancartes subversives.
Les émeutiers lui répondent par des invectives.
Sue leur refus, la tension monte dès cet instant.
Des coups de feu éclatent, le signal est donné.
Le cortège se disperse,les forcenés se ruent
Sur les Européens qu'ils rencontrent dans les rues.
Les you you des mouquères font frissonner.
À coup de pistolet, de couteau, voire de hâche,
Les insurgés trucident les roumis lâchement.
Hommes, femmes, enfants, viellards liquidés bestialement.
Ils n'ont aucune pitié ces sauvages de bravaches.
Preuve que l'insurrection est bien coordonnée,
Simultanément, d'autres émeutes se produisent
De Sétif vers le nord, pendant la journée.
Plusieurs villages sont attaqués par surprise.
Au total, on dénombre plus d'une centaine de morts
Et autant de blessés, innocentes victimes.
Avec une barbarie incroyable, tous ces crimes
Sont commis en mutilant sauvagement les corps.
Dans chaque village, le massacre commence aux cris
De la guerre sainte "Djihad!" : ils vont se défouler.
Femmes éventrées, les seins affreusement meurtris,
Hommes le crâne fracassé, ensuite émasculés.
C'est la fin de la guerre, beaucoup d'hommes sont absents,
Sous les drapeaux en Allemagne, d'autres en France.
Les sauvages en profitent pour faire couler le sang,
Violer les femmes, piller, saccager à outrance.
De Gaulle est président du Gouvernement provispoire.
Il se veut le principal artisan de la victoire.
Avec ses ministres communistes, il va exercer
Une répression rapide, brutale, sans tergiverser.
Certes la répression fait de nombreuses victimes,
Mais en vérité dix fois moins que l'énormité
Avancée par ceux qui contestent le légitime
Écrasement des auteurs des pires pires atrocités.
Les Algériens se servent de ces terribles événements
Pour faire une propagande éhontée contre la France.
Afin d'amener celle-ci à une repentance,
Ils travestissent les faits et mentent outrageusement.
Ils gonflent démesurément le nombre de morts
En avançant des chiffres que d'honnêtes historiens
Qualifient d'extravagants mais les Algériens
Bafouent le bons sens et n'admettent pas qu'ils ont tort.
Ce qui est abject, c'est que les politiciens,
Qu'ils soient de droite ou de gauche, déshonorent la France.
En accréditant leurs dires, ils font allégeance
Au FLN qui use du mensonge stalinien.
Jean-Paul Ruiz le 8/05/2016
54ème anniversaire
C’est en 1849 à Oran que tout a commencé. Une terrible épidémie de choléra frappe la cité et rien ne parait pouvoir enrayer le fléau dont le nombre de victimes dépasse rapidement le millier. C’est alors que les Oranais demandent à la Vierge Marie au cours d’une procession solennelle d’intercéder auprès de son Fils pour arrêter la terrible épidémie. La réponse survient le lendemain sous la forme d’une pluie bienfaisante qui en rafraîchissant l’atmosphère, enlève à la bactérie les conditions propices à sa multiplication. Peu après, en remerciement la population érige sur la colline de Santa Cruz dominant la ville, un sanctuaire dédié à Notre Dame du Salut.
Environ un siècle plus tard, les Oranais attachés à leur Protectrice, vont se battre pour la ramener avec eux à Nîmes et trois ans plus tard la statue traversera la Méditerranée pour rejoindre provisoirement l’église de Courbessac en attendant l’édification d’un nouveau sanctuaire.
Télécharger l'article de José Bueno sur La Provence en PDF
Ce jeudi 5 mai, d'anciens Oranais se sont réunis au sanctuaire du Mas de Mingue. La ferveur fut à nouveau d'actualité au sanctuaire de Notre-Dame-de-Santa-Cruz, ce jeudi avec 140 000 pieds-noirs chrétiens, d'anciens habitants de la région d'Oran (Algérie), ont afflués au Mas de Mingue, quartier qui les a accueillis nombreux au début des années soixante, à Courbessac, pour participer au pèlerinage.
De nombreuses messes ont été célébrées ce jeudi de l'Ascension, à 9 heures par le prêtre nîmois Espin, à 10 heures par un prêtre lyonnais, à 11 heures par l'évêque de Nîmes Mgr Wattebled. Puis, la statue de Notre Dame de Santa-Cruz, décorée par Sylviane Carillio, fut portée lors d'une procession partie à 14 h 30 du Mas de Mingue pour s'achever au sanctuaire de Courbessac, là où une messe fut donnée par l'évêque d'Oran, Mgr Vesco. Ce dernier profita de sa venue pour évoquer la restauration du sanctuaire de Notre-Dame-de-Santa-Cruz à Oran prévue pour 2017.
Enfin, le public put se rendre au centre Jean-Paulhan du Mas de Mingue qui rassemblait une quarantaine d'exposants.
Quelques photos de MTC
AVIGNON (84) : LES HARKIS MANIFESTENT DEVANT LA PRÉFECTURE
28 Boulevard Limbert, 84000 Avignon
Les rapatriés harkis manifesteront le samedi 28 MAI à 14H devant la préfecture d'Avignon, « La responsabilité de la France dans le drame des harkis est actée ».
C’est « pour l’honneur de nos parents, pour notre reconnaissance et pour une loi de réparation sans cesse promise et jamais votée » Kamel Ben Moussa, Said Hamkache,Hocine Louanchi, militants de la cause harkie, appellent à la manifestation.
Le Collectif National Harkis Rapatriés Français d’Algérie et leurs Amis demande à François Hollande, le Président de la République, de tenir sa promesse électorale :
« Si le Peuple Français m’accorde sa confiance, je m’engage à reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des Harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées de nuit dans des Camps en France » (François Hollande le 5 avril 2012).
« Devant le mutisme du chef de l’état qui refuse de tenir son engagement », les responsables des associations, les harkis et leurs amis organiseront donc ce nouveau rassemblement pacifique, en Mai prochain à Avignon
Hocine Louanchi porte parole du Collectif National Harkis
JEANNE… REVIENS !...
Par José Castano
« Grand-pitié ! Jamais personne ne secourut la France si à propos et si heureusement que cette Pucelle, et jamais mémoire de femme ne fut si déchirée. » (Etienne Pasquier)
Il y a cinq siècles, la France était dans le même piteux état qu’aujourd’hui. Une jeune femme de 18 ans, choisie par la destinée, se porta à son secours. Quand elle intervint en 1429, la situation était des plus critiques… La guerre civile ravageait le pays et les Français étaient divisés en deux camps : Les Bourguignons et les Armagnacs. Son nom : Jeanne d’Arc. Sa devise : « Dieu premier servi ».
Née le 6 janvier 1412 à Domrémy, en Lorraine, très pieuse, elle grandit en pleine tourmente de la guerre de Cent Ans. A treize ans, elle déclare avoir entendu des voix célestes qui lui auraient donné l’ordre de ramener le Dauphin sur le trône et de libérer la France de la présence anglaise. Elle résiste pendant quatre ans avant de répondre à cet appel. Obéissant à ces voix, elle part à Vaucouleurs pour rencontrer le capitaine Robert de Baudricourt et le convaincre de l’aider à obtenir une audience auprès du Dauphin.
A Chinon, Jeanne rencontre le futur Charles VII et lui fait part des voix qu’elle a entendues. Méfiant, Charles lui fait subir des interrogatoires menés par les autorités religieuses à Poitiers, qui vérifient entre autres sa virginité. Elle leur fait quatre prédictions : Les Anglais lèveront le siège d'Orléans, le roi sera sacré à Reims, Paris rentrera dans le domaine royal de Charles et le duc d'Orléans reviendra de sa captivité en Angleterre.
Ebranlé par tant de convictions, Charles accepte alors de lui confier une armée pour libérer Orléans des mains des Anglais.
Jeanne que l’on surnomme désormais « la Pucelle » part pour Orléans vêtue d’une armure et d’une épée. Elle envoie une missive aux Anglais pour les prévenir de sa venue et leur demander de quitter la ville. Les Anglais refusent. Ils la déclarent sorcière.
Le 7 mai 1429, avant l’attaque de la bastide des Tournelles, elle harangue son armée en ces termes : « Entrez hardiment parmi les Anglais ! ». Transcendés par tant de courage, les soldats français bousculent les lignes ennemies infligeant aux Anglais leur première défaite. Orléans libérée, Jeanne remonte vers Reims, délivrant chacune des villes sur son passage.
Le 17 juillet 1429, Charles est couronné roi de France dans la cathédrale de Reims et prend le nom de Charles VII. Jeanne d’Arc a rempli sa mission : Donner à la France un roi légitime et inverser le cours de la guerre de Cent ans.
Missionnée par le nouveau roi afin de libérer Paris, Jeanne est faite prisonnière à Compiègne le 23 mai 1430 par les Bourguignons. Le 21 novembre, elle est vendue aux Anglais par Jean de Luxembourg, comte de Ligny, pour la somme de dix mille livres et emmenée à Rouen, siège du gouvernement anglais de la France, pour être jugée par un tribunal religieux français.
Ouvert le 9 janvier 1431, son procès en hérésie conduit par le servile Pierre Cauchon, évêque de Beauvais au service du roi d’Angleterre, révèlera des juges félons vendus à l’étranger qui campe sur le sol de France : « L’évangile selon Pilate » selon l’expression de Péguy…
Ce procès durera deux mois et sera entaché de nombreuses irrégularités… deux mois durant lesquels Jeanne sera entravée la nuit par une barre de bois, chaînes aux pieds, gardée à vue jour et nuit par des soldats ennemis. Cauchon, acharné à perdre Jeanne, aura à cœur de falsifier les textes et multiplier les malversations. A l’une de ses questions : « Pourquoi votre étendard fut-il plus porté en l'église de Reims, au sacre, que les étendards des autres capitaines? », Jeanne répondra sans ambages : « Il avait été à la peine, c'était bien raison qu'il fût à l'honneur ! »… Et quand ses juges lui demanderont si Dieu haïssait les Anglais, elle prophétisera de la sorte : « De l'amour ou de la haine que Dieu a pour les Anglais, je n'en sais rien, mais je sais bien qu'ils seront tous boutés hors de France, excepté ceux qui y périront »…
Ainsi, le bon sens, l'ironie et la grandeur d'âme d'une illettrée de dix-neuf ans laisseront pantois ses savants accusateurs à qui elle répliquera courageusement : « Le dicton des petits enfants est : On pend quelquefois des gens pour avoir dit la vérité ! ». Sommée de renoncer à ses « erreurs », elle aura cette simple réponse : « Je suis bonne chrétienne, bien baptisée, et je mourrai bonne chrétienne ».
Quand elle comprend qu’elle n’échappera pas au bûcher, Jeanne aura des accents bouleversants : « Hélas ! Me traite-t-on ainsi horriblement et cruellement, qu’il faille que mon corps net et entier, qui ne fut jamais corrompu, soit aujourd’hui consumé et brûlé en cendres ! »
Abandonnée de tous, Jeanne sera brûlée vive le 30 mai 1431 à Rouen, sur la place du Vieux-Marché.… sans que Charles VII n’intervienne pour la sauver. Ses dernières paroles iront à l’évêque Cauchon : « Évêque, je meurs par vous ! » et, sur le bûcher de feu, elle libéra son ultime cri d’amour : « Jésus ! »
Dans « Les tapisseries », Charles Péguy écrira : « Elle n’avait passé ses humbles dix-neuf ans que de quatre ou cinq mois et sa cendre charnelle fut dispersée aux vents »…
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Jeanne d’Arc ne connaissait d’adversaire que les ennemis de la France et n’avait de cesse de s’inquiéter de « la grande pitié du Royaume de France ». Ce qui lui importait, c’était que l’étendard national flottât haut et fièrement dans un ciel libre, que le pouvoir suprême fût entre des mains dignes, celles d’un homme sans autre parti que celui de la patrie et jugeant de toutes choses en raison du seul intérêt du pays.
Dans ce monde où Isabeau de Bavière avait signé à Troyes la mort de la France, dans ce monde où le dauphin doutait d'être dauphin, la France d'être la France, l'armée d'être une armée, elle refit l'armée, le roi, la France...
« En tenant compte des circonstances de ses origines, de sa jeunesse, de son sexe, de l'analphabétisme et de la pauvreté de son environnement, des conditions hostiles dans lesquelles elle dut exercer ses fabuleux talents et remporter ses victoires, tant sur le champ de bataille que dans le prétoire face à ces juges iniques qui l'ont condamnée à mort, Jeanne d'Arc demeure, aisément, de très loin, la personnalité la plus extraordinaire jamais produite par la race humaine » a écrit Mark Twain, écrivain américain.
Aujourd’hui, on sait bien ce qui se passerait si, par extraordinaire miracle -que nous ne méritons pas- Jeanne était de retour, les laquais de télévision et les scribouillards la taxeraient de « racisme », du moment qu’elle voudrait libérer la France. On tendrait à sa sincérité tous les pièges possibles. Au lieu de l’aider et admirer, on ne s’occuperait qu’à la faire trébucher, à la déconsidérer, à l’écœurer. Hélas ! On y parviendrait sans doute, car quel cœur propre peut survivre aux ignominies de la « politicaille » ?
Dans ce royaume de France désormais méconnaissable soumis à la « pensée unique » cette machine du mensonge, livré au terrorisme, à l’intégrisme religieux, décérébré, sans mémoire, gangrené par les syndicats, les associations adeptes de la tartufferie des droits de l’homme et de l’antiracisme, miné par l’insécurité, les émeutes, les grèves et le chômage, résigné à la stagnation, au recul, à la déchéance et à la fin, quand en entendrons-nous un qui nous propose, comme Jeanne d’Arc, l’ardeur, l’action, l’honneur, l’élan, le sacrifice, la gloire, la patrie ? Mais non, il n’est question que de combinaisons, de petites alliances qui permettent de prendre les petites places et, par-dessus tout, de réchauffer sans cesse, pour en tirer son profit et y gagner sa croûte, l’opposition et presque la haine, entre Français.
Et pendant ce temps, la France crédule et soumise est en danger… La France inexorablement se meurt. Et ce quatrain prémonitoire extrait de « La demoiselle d’Orléans », merveilleusement interprétée par Mireille Mathieu à la mémoire de Jeanne d’Arc est là pour nous le rappeler :
« Avant la fin du millénaire
Si ne s’élève aucune voix
C’est dans une langue étrangère
Que seront rédigées vos lois »
José CASTANO e-mail : joseph.castano0508@orange.fr
« Quand je pense que j’ai donné à la France, mon sang, ma liberté et qu’elle m’a oubliée »
(« La demoiselle d’Orléans », chanson interprétée par Mireille Mathieu à la mémoire de Jeanne d’Arc)
Rassemblement Jeanne d'Arc - 1er mai 2016 à PARIS
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Projections du film "La valise ou le cercueil", samedi 14 mai, à la salle de cinéma située à l'Espace Baudelaire, 83 av de l'Europe
- 69140 RILLIEUX-LA-PAPE - Entrée gratuite -
Toutefois, la capcité de la salle n'étant que de 147 places, deux séances seront proposées. Il est recommandé de réserver en annonçant le créneau horaire souhaité.
Contact : Nathalie : 06.64.64.84.17 ou 06.60.40.41.20 ou 04.78.88.77.65 ta.cha@orange.fr ou lafran@orange.fr
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Film "LA VALISE OU LE CERCUEIL" - Commandez votre coffret DVD à :
Charly et Marie CASSAN - 2 rue Molle - 34250 PALAVAS LES FLOTS Tél :06 13 56 00 36
Prix : 20 euros, frais de port compris
OMERTA SUR LE FILM "LA VALISE OU LE CERCUEIL"
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Organisée par le Cercle algérianiste de MARSEILLE, Jeudi 9 juin, 18h, à la « Maison du Bâtiment », 344 Bd Michelet - 13009 MARSEILLE, Conférence de Roger HOLEINDRE, président du Cercle National des Combattants sur le thème : « Saigon, Alger, Paris… La trahison continue »
Entrée : 8€, apéritif (copieux) compris. Repas (facultatif) : 35€ (entrée et apéritif compris). Inscription obligatoire pour le repas. Contacts :
- Jean-Louis HUEBER, tel. 06.73.52.80.34 j-l.hueber@orange.fr
- Serge DOMENECH, tel. 04.42.02.60.04 domenech_serge@orange.fr
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Qui est Roger HOLEINDRE ?
Un homme d’honneur : Roger HOLEINDRE
Cercle National des Combattants : http://www.cncombattants.org/ cerclenationalcombattants@orange.fr - Tel. 01.40.59.07.66
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ET INVITATION MRAF ADIMAD DU 13 MAI 2016 AU MEMORIAL DE NOTRE DAME D'AFRIQUE A THEOULE-SUR -MER -
INVITATION MRAF ADIMAD DU 13 MAI 2016
Comme tous les ans, le 1er mai 2016 aura lieu la cérémonie au mémorial de Théoule s/mer
Du héros français de la Libération (ce que pour ma part je réfute) au monstrueux dictateur espagnol, l'Histoire n'est pas toujours aussi simple, et encore moins aussi manichéenne... Encore faut-il accepter de se défaire de schémas figés... et confortables.
Les salauds d'un côté et les preux chevaliers de l'autre... c'est facile... pourtant la frontière qui sépare les deux est bien perméable...
À préciser aussi avant la lecture de ce témoignage (dont tous les faits sont vérifiables) que nombre de Républicains espagnols rejoignirent Oran en 1939. Ceci afin d'éviter encore une fois les schémas faciles, notamment en lisant la fin et l'enthousiasme des personnes sauvées. Tout n'est jamais tout noir, et tout n'est jamais tout blanc… (LVD)
Une page de notre Histoire…
Oran, le 30 juin 1962
Les péripéties de ce départ sont peu connues et pourtant on frôla l'incident international. Le consulat général d'Espagne à Oran avait prévu un rapatriement direct sur la péninsule, et la communauté de ce pays avait été prévenue de ce possible départ. Aussi, la dernière semaine de juin 1962, les Espagnols résidant dans les villages de la province d'Oran firent route sur la capitale en convois protégés, avec leurs voitures chargées au maximum, camionnettes et camions bourrés de ballots, de caisses, de meubles, de petites machines agricoles, etc., bref, tout ce qui pouvait être emporté sans pourtant avoir la certitude de parvenir à l'embarquer. D'autres, partis individuellement, n'arriveront jamais, car ils auront été arrêtés sur les routes, détroussés, voire égorgés par des bandes " incontrôlées " qui faisaient déjà régner leur loi à l'intérieur des terres.
Aux arrivants s'ajoutent leurs compatriotes de la ville, et bientôt près de 3.000 personnes s'agglutinent près de l'usine thermique du port d'Oran, sur des terrains vagues vite transformés en véritable camp de refugies où l'on dort dans les voitures où à même le sol, des couvertures servant de parasol, vue la chaleur du mois de juin.
La, il n'y a pas d'eau, pas de buvette, et il faut se déplacer vers les zones d'embarquement, déjà surpeuplées, afin de s'approvisionner au minimum, ou bien aller jusqu'au vieux quartier de la Marine pour obtenir certains aliments, surtout pour les plus petits. Une véritable entraide s'établit immédiatement entre tous, mais un profond sentiment d'inquiétude s'amorce aussi, pour ne pas dire de la peur, sur ce que l'avenir peut réserver. Tous ont préparé une valise par personne au cas où les autorités les empêcheraient d'emporter tous leurs autres biens, les obligeant alors à abandonner tout le reste sur les quais du port où les véhicules se comptent déjà par centaines. Et cela sera perdu à tout jamais.
juillet 1962, le port d'Oran et ses voitures abandonnées (source Popodoran)
Dans un climat aussi tendu, on craint la non-venue des bateaux espagnols et de se retrouver ainsi a la date fatidique du premier juillet sur le port, livrés sans aucune protection a la merci des bandes de vandales qui déferleront surement sur la ville. C'est angoissant et on craint le pire à la veille de cette indépendance qui fait trembler.
Mardi 26 juin
La nouvelle a couru comme une traînée de poudre : les navires arrivent, en effet, en fin de journée. Du boulevard Front de Mer on peut les apercevoir, immobiles au large, en eaux internationales où ils doivent attendre l'autorisation d'entrer au port. Dès lors, l'ambiance a viré de bord : la peur se transforme en espoir. Mais ce sera, hélas, pour bien peu de temps.
Mercredi 27 juin
Les deux bateaux, le " Victoria " et le " Virgen de Africa ", en provenance des Baléares et frétés par l'Etat espagnol, demeurent toujours ancrés au large.
Mais que se passe-t-ii donc ? Eh bien les autorités françaises, sur ordre de Paris, refusent l'accès aux deux navires ! La France avait déjà rejeté les aides américaine, italienne, grecque et espagnole pour faciliter l'évacuation, mais là, l'Exécutif français est intransigeant : "pas de panique ", la France estime pouvoir assurer toute seule ces départs de vacanciers " (sic), et ii ne faut surtout pas donner l'impression d'une fuite généralisée, d'un sauve-qui-peut face à la peur à cause d'une politique qui, en vérité, ne garantit plus rien.
C'est l'échec total des fameux Accords d'Evian, c'est l'échec absolu des prévisions de l'Homme " providentiel " qui a fini par agir en démolisseur de l'Empire Français.
Pendant ce temps, toutes les démarches du consulat, ainsi que du ministre espagnol des Affaires Etrangères, sont vaines. Il leur est répondu qu'aucun navire étranger ne pénètrera dans un port d'Algérie pour embarquer des " réfugiés ".
Jeudi 28 juin
Les bateaux espagnols, toujours à l'horizon depuis trois jours, demandent la permission d'envoyer un canot afin de ramener du ravitaillement pour des équipages venus simplement pour un aller-retour immédiat, vue la pénurie de vivres survenue a bord. Celle-ci est accordée, et le canot reviendra du port avec l'aide essentielle du consulat pour ce maintien en eaux internationales.
Entretemps, le moral des réfugiés sur les quais est au plus bas, l'espoir faisant place au découragement. Toutes ces familles n'arrivent pas a comprendre ce refus aussi incohérent qu'inhumain, puisque ce départ pour l'Espagne ne peut en rien gêner la politique de la France.
Vendredi 29 juin
La France vient de refuser à nouveau l'entrée des bateaux au ministre espagnol des Affaires Étrangères qui, à son tour, transmet à son gouvernement la position de Paris, tout en soulignant le danger que peuvent encourir ces milliers de personnes dépourvues de toute garantie de sécurité. Face à cet état de fait, Madrid décide l'envoi immédiat d'une protection pour ses ressortissants, sachant que dès le 30 juin à minuit, la France n'assumera plus l'ordre et renoncera à son autorité sur tout l'ensemble du territoire algérien.
C'est ainsi que deux navires de guerre partent ce même jour du port militaire de Carthagène, cap sur Oran (1), tandis qu'en même temps le branle-bas de combat est déclenché dans les bases aériennes de San-Javier (Murcie) et d'Albacete. Des appareils sont armés et prêts à décoller pour appuyer la Marine si nécessaire.
Samedi 30 juin
A Paris, le gouvernement est déjà informé de l'arrivée des navires de guerre espagnols en eaux internationales, en face d'Oran, ainsi que l'alerte donnée aux forces aériennes espagnoles. Il y a risque de créer un grave incident le 1er juillet, compte tenu de la détermination du chef de l'État espagnol d'alors, le général Franco, d'aller si nécessaire à une intervention militaire afin d'évacuer ses ressortissants.
À 10 h du matin, le permis d'accoster est enfin accordé (peut-être après avoir consulté les autorités algériennes ?). Les deux bateaux de passagers s'approchent, et c'est la joie, presque la liesse, qui éclate dans le " campement de réfugiés ".
À 13 h, les deux navires sont enfin à quai. Ce sont des " kangourous " qui font habituellement le trajet Barcelone - Palma de Majorque. Ainsi, le " Virgen de Africa " et le " Victoria " pourront embarquer les voitures, et sans limite de bagages. Après cette semaine de mauvaises nouvelles, un autre monde s'ouvre devant nous. L'embarquement commence donc, mais il faut encore subir les fouilles des bagages par les bons soins d'une compagnie de CRS, et si ces bateaux doivent se diriger sur l'Espagne, personne ne comprend ce qu'ils peuvent bien chercher avec autant de zèle.
A 15 h 30. Tout le monde est déjà monté à bord, c'est-à-dire 2.200 passagers, 85 automobiles et un camion. Ainsi, avec une importante surcharge par navire, les quais sont désormais restés vides. Cependant, tout ne semble pas terminé. En effet, un officier des CRS et deux unités tentent de monter à bord du " Victoria ", mais le capitaine Sanchez Blasco, en haut de la passerelle, s'y oppose résolument : Ce navire tient lieu de territoire espagnol - affirme-t-il - et vous n'y avez aucune autorité - ajoute-t-il. La situation est tendue, et l'officier français demande alors des instructions par radio. Finalement les CRS se retirent. Selon eux, il "paraitrait" que des membres de l'OAS seraient montés à bord.
A 16 h. Au moment où les deux bateaux larguent enfin les amarres, un vif échange de propos s'engage entre les passagers et les forces de l'ordre restées à quai dont, par bienséance, je ne reproduirai pas les termes ici, mais que l'on peut aisément imaginer.
Tandis que les navires atteignent leur vitesse de croisière, les scènes à bord sont sans doute semblables à celles des départs de ces derniers jours : des sanglots et des larmes, et cette dernière image de la ville au pied de Santa-Cruz s'incrustant à jamais dans nos rétines.
Dans un coin, appuyée sur la rambarde, une dame à moitié voutée, et toute de noir vêtue à la façon des femmes de l'époque dans les villages, pleure esseulée. Je m'approche d'elle pour l'aider à passer ce mauvais moment.
" Vous êtes seule, sans famille ? " Elle hoche négativement la tête. " Vous êtes veuve ? " " Pas encore ! "
Sa réponse m'intrigue. J'insiste. " Mon mari est resté à Dublineau. Les propriétaires sont partis. La ferme est abandonnée, mais lui n'a pas voulu partir. Il y a quarante ans, c'est lui qui a planté tous les orangers, les citronniers, et depuis nous vivions dans cette ferme. Pour lui, c'est comme ses enfants, il n'a pas voulu les abandonner. Ils vont le tuer, mais lui soutient qu'il est ami de tous".
J'ai rejoint le capitaine du " Victoria ", j'ai des biberons à faire chauffer et avec gentillesse un membre de l'équipage s'en charge. Pendant ce temps, je lui montre les deux bateaux de guerre qui, depuis notre départ, nous escortent. L'autorisation est arrivée juste à temps ! - lui dis-je. "Oui, cela m'a ôté une grande responsabilité, car nous avions ordre d'entrer au port dès le lever du jour du premier juillet, et embarquer tout ce monde sous leur protection, on ne sait jamais, cela risquait de tourner très mal".
Il était clair que Madrid avait prévu la protection de ses ressortissants, par la force si nécessaire (comme il se doit !). Je n'ose imaginer ce qu'aurait été le 5 juillet avec tout ce monde désarmé et sans aucune sécurité sur le port.
A plusieurs reprises, l'aviation espagnole nous survole. Une fois la nuit tombée, et déjà tout près d'Alicante, les lumières des escorteurs s'éloignèrent.
1er juillet
À 2 h, les bateaux pénètrent dans le port d'Alicante. Tous les quais sont éclairés afin de faciliter l’accostage de nuit. La ville est prise encore dans le tourbillon de ses fêtes de la Saint-Jean. Dès notre arrivée, les membres de la Croix-Rouge montent à bord avec des boissons, des sandwiches, etc., et nous portent les bagages, tandis que les infirmiers s'occupent des enfants. Tout a été prévu : contrôles d'identité sans tracas et aide pécuniaires immédiate si nécessaire. Nous constatons ainsi que la ville a tout fait pour nous recevoir au mieux. De plus, croyant bien faire en guise de bienvenue, la mairie prend soudain l'initiative d’allumer un long chapelet de pétards, une "traca" qui fait sursauter tout le monde, tant cela rappelait les impitoyables mitrailleuses "12.7" et les détonations des "plastics".
Désormais, une vie nouvelle allait commencer. Après avoir séché ses larmes, il fallait retrousser ses manches et se préparer à souffrir car, pour beaucoup, l'avenir semblait bien noir. Plus de cinquante ans sont passés depuis, et il me semble que c'était hier quand la bonne ville d'Alicante nous accueillait.
Note : (1) l'embarquement de l'infanterie de Marine à bord de ces navires n'a pu être confirmé.
De Jo Torroja paru dans L'ÉCHO DE L'ORANIE 358. Mai-Juin 2015