Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

popodoran

popodoran
Newsletter
8 décembre 2012

LE LOUP ET L'AGNEAU 2

7 HERISSON étoile
 

TRICOLOREMENT HERISSON

 

LA RAISON DU PLUS FORT EST TOUJOURS ET LE SERA LONGTEMPS, LA MEILLEURE

En 1° partie, je décrivais le malhonnête comportement de la Caisse d’épargne « écureuil »et cet ami dont je vous ai parlé dans cette première partie, m’a raconté ses autres problèmes avec une deuxième  banque nationale laquelle s’est également gavée sur la part misérable que la France a versé sous forme de modestes aumônes, dites  « indemnisations » perçues par les rapatriés.

 

Le CIC s’est abattu comme des vautours forcenés, croyant en la puissance de l’argent, leur raison d’être, au détriment des plus faibles tels les rapatriés forcés d’Algérie et  des territoires d’outre mer, lesquels n’étaient plus en Algérie pour se défendre.

 

Dans cette suite, c’est au tour du CIC IdF de faire connaître au monde des rapatriés, ses agissements.

je vais essayer de raconter son escroquerie réussie sur un pied-noir mis à mal déjà par la CE ECUREUIL, toujours sous l’égide et avec l’aide et la complicité des plus hautes instances de l’Etat.

 

GRIEFS PERSONNELS CONTRE LE C.I.C.Ile de France agissant en Algérie sous façade du COMPTOIR D’ESCOMPTE

 

Rapport au sujet des indemnisations reçues à ce jour par mes amis

 

pnbbr POUR POPODORAN

 

1.) ETAT RECAPITULATIF DES PRELEVEMENTS INDUEMENT EFFECTUES PAR ANIFOM EN FAVEUR C.I.C .I d F.

Au titre :

-        Ces créances (enregistrées par services ANIFOM évaluées par des experts et un constat d’huissier , sur lesquelles, s’est appuyé Mr TROUILLER Président du collège des liquidateurs de la filiale du CIC, le Comptoir d’escompte en Algérie et sans contredit d’ experts -habilités, en application de l’ART 50 de la Loi N° 70-623 du 15 Juin 1970, validés par le silence involontaire de feue Madame Veuve ……..affaiblie, âgée et malade (Alzheimer) et de Mme et Mr ……….leurs enfants héréditaires, absents à l’étranger pour raison de survie après dépôt de bilan dû à l’attaque du C.I.C  , cause  d’un nouveau déracinement familial et depuis la France, cette fois..

 

-        Leur faire valoir reposait sur des créances sur leur SARL,déclarées par le Directeur du Crédit Industriel et Commercial- Direction des Affaires Juridiques et fiscales (sans CONTROLE OU CONTREDIT OFFICIEL) en application de l’ART 50 de la Loi N° 70-623 du 15 Juin 1970,  validées par notre absence due à notre fuite éperdue de survie et le silence involontaire de Madame Veuve …….., affaiblie, âgée et malade (Alzheimer) et Mme et Mr ………………,(leurs enfants héréditaires , mes amis,  absents à l’étranger.

(NOTE DE L’AUTEUR} Monsieur Trouiller était très certainement rémunéré sur honoraires auxquels était ajouté un pourcentage sur recettes effectuées sur le dos de pauvres hères sans un sou vaillant et sans défense. JE PERSISTE, SIGNE ET MAINTIENS MES ACCUSATIONS d’agissements condamnables et punis par les lois

page de journal reto

NOTA IMPORTANT : Voir copies des jugements des audiences publiques de PAU (Pyrénées Atlantiques) en dates des 11 Mars et 23 Juin 1965 contre CIC IdF (Références archives de la DGS/ co.do n° 349) (Affaire suivie par Mlle Goustans) + Extrait journal SUD-OUEST du 02.07.1965.ci -dessous

Décision N° 113 528/Liq/N du 28 septembre 1976 notifiée à Mon ami, àu au titre de ses droits héréditaires dans la succession de son père, décédé le 13 Janvier 1973 : 

Valeur d’indemnisation des biens actualisée au 31.12.1976 : 2.938.694 F.

-Décision n° 147 848 du 24.11.82 notifiée à Mme (maman de mon ami) au titre de ses droits de conjoint survivant : Valeur d’indemnisation des biens actualisée au 31.12.78 (art 30-1 de la loi du 15.07.70 modifiée) : 1 537 784,78 F (V) retenue dans la limite de 500.000,00 F (V’) pour chaque époux (art 2 de la loi susvisée du 2.01.78 alinéas 3 et 4).

 

E-7  DOSSIERS DE DEMANDE D’INDEMNISATION N° 64 F001 864 de mon ami…….et N° 64 F002 173 de Mme son épouse………

 

 

En consultant leurs archives ANIFOM, j’ai constaté que sur les dossiers établis par leurs parents (dont son épouse et lui devenaient héréditaires par filiation, puisque parents bénéficiaires décédés) et leurs biens personnels, ils avaient subis des ponctions au bénéfice du C.I.C représenté, en Algérie par le Comptoir d’Escompte de Sidi-Bel-Abbès, sa filiale.

Le dit C.I.C avait machiavéliquement attendu  que ses proies, en devenir, se refassent une petite santé matérielle pour mieux les vampiriser de leur semblant de réussite au détriment de mes amis et de leurs nouveaux clients en France à leur arrogant total avantage de puissance dominante. Ceci est un abus de pouvoir et de confiance.

Comme par hasard le 2 Juillet 1963, ils sortaient de leur manche, un texte officiel qui confirmait leur attitude similaire :

 L'abus de position dominante comme infraction d'abus de domination sur un marché a été introduite en droit français par la loi du 2 juillet 1963 à l'instar des dispositions de l'article 86 du traité de la CEE (maintenant article 82 du traité sur l'Union Européenne). L'abus de position dominante a été dépénalisé par  l'ordonnance du 1er décembre 1986 relative à la liberté des prix et de la concurrence qui lui a adjoint l'infraction d'abus de dépendance économique

Forts de cette modification, le CIC s’engouffra avidement dans cette brèche.

En voici la genèse:

 

            En Algérie, son père et mon ami, avaient une importante entreprise de BTP (300 ouvriers environ), par le biais de laquelle ils avaient construit des dizaines d’appartements, dans le cadre du fameux plan de Constantine décrété par les autorités Françaises au moment de l’arrivée du Général De Gaulle au pouvoir en Mai 1958.

 

Bien entendu, les habitants ayant retrouvé la confiance, s’étaient précipités sur ces appartements avant même leur achèvement (selon la formule dite « en l’état futur d’achèvement ») et la grande majorité d’entre eux, régla ces logements par devant Maître Chouraqui, notaire,  par accréditifs bancaires sous forme d’effets de commerce, dans l’attente de la mise en place des crédits d’acquisition qu’ils avaient sollicité. 

Dans un souci de bon fonctionnement des comptes bancaires de  notre entreprise, Monsieur Philibert Besse, Directeur à cette époque du Comptoir d’Escompte de SBA, donc du C.I.C et ami personnel de son père, les encouragea à escompter ces effets auprès de son établissement, les considérant comme un crédit relais.

 

Ce qu’ils firent, en espérant que la mise en place des prêts à l’acquisition de leurs clients, interviendrait rapidement pour équilibrer leur position débitrice du montant de ces effets escomptés, pour un montant de 1.070.000 francs (valeur 1962).

 

Mais après la date fatidique du 19 Mars 1962 et pour cause d’indépendance prévue le 1° Juillet 1962, la vie économique en Algérie s’arrêta brutalement, les évènements se précipitèrent et leurs clients firent, comme tout un chacun, leurs valises en envahissant ports et aéroports pour fuir au plus vite leur pays qui pour grand nombre d’entre eux,  devait devenir leur tombeau, les 26 Mars à Alger et  5 Juillet 1962 à Oran.

 

Prévoyant d’être obligés de suivre leur exemple, le père de mon ami eût le réflexe de faire évaluer leur actif, lequel fut chiffré par des experts et son comptable (Monsieur Roger Serna, replié en Avignon, et décédé, hélas !) à un peu plus de 3.000.000 de francs (valeur 1962).

 

Ils attendirent la dernière minute avant de prendre, la mort dans l’âme, la décision de partir à leur tour. Ce fut chose faite le  29 Juin 1962.

 

Les nouveaux maîtres du pays pratiquèrent alors sur l’ensemble des biens abandonnés par les rapatriés, dont les leurs, une mainmise sur tout leur patrimoine immobilier et mobilier considérant ces derniers comme biens vacants.

 

Repliés à Pau, son père et lui, fort de leur « savoir-faire », décidèrent de repartir de zéro, certes, mais avec l’appui et l’aide d’autres amis Français du Maroc ou d’Algérie (déjà en place depuis plus de deux ans et reconvertis dans des officines de notaire ou dans l’immobilier), ils  obtenaient par leur intermédiaire un terrain avec un permis de construire encore en validité et établi pour 30 appartements.

 

Mon ami, son fils, créa une petite entreprise, procéda au recrutement de quelques ouvriers et avec leur aide commençait les travaux. Ces derniers se déroulèrent conformément à leurs prévisions, sans trop d’aléas.

 

Mon ami, en personne, assurait la direction des travaux sur place du matin au soir et après la journée de labeur, aidait son épouse dans le tenue du secrétariat.

 

Le père souffrant depuis son départ d’Algérie, d’une angine de poitrine, provoquée par son changement de situation, était pratiquement hors jeu, malgré lui.

 

Au moment de la mise en vente des appartements quasiment terminés, le C.I.C, pratiquait à leur encontre une saisie immobilière sous forme d’hypothèque judiciaire, pour le montant des effets impayés lors de leur départ forcé d’Algérie, soit 1.070.000 francs, sans tenir compte de l’escompte des effets des acheteurs et du nantissement à leur profit de la construction réalisée en hors d’œuvre à 100%.

 

Le C.I.C demandait en outre la condamnation du père et du fils au paiement de cette somme par tous moyens à leur convenance..

 

Cette mesure revenait à les ruiner à nouveau sans que eux-mêmes aient été indemnisés de leurs biens spoliés et mis en situation d’endettement par la France, avaliste de la nouvelle Algérie.

 

Par l’intermédiaire de Maître Vaysse-Tempé, avocat à Toulouse, ils saisissaient le Tribunal d’instance de PAU, afin d’obtenir la mainlevée de la saisie pratiquée à leur encontre en France, en offrant de déléguer au C.I.C le montant de sa créance auprès de l’ANIFOM au moment ou cette dernière paierait la totalité de la juste indemnité actualisée que la France leur devait au terme des accords d’Evian.

 

Cette garantie pour un établissement tel que le CIC, revenait en fait à accorder un prêt de longue durée actualisé avec des intérêts identiques à ceux qui leur seraient versés en cas d’indemnisation totale et définitive.

 

La décision du TI de Pau, intervint le 11 Mars 1965 et leur donnait satisfaction. Mais le C.I.C fit appel pour demander en appel l’infirmation de cette décision, c'est-à-dire le maintien des saisies pratiquées en France à notre encontre.

 

Or la cour d’appel confirma le 23 Juin 1965, l’arrêt rendu par le TI. Mais leur entreprise Paloise eût à souffrir  de la mise en sommeil provoquée par l’action du C.I.C, et ils furent  contraints au dépôt de bilan.

 

Leurs parents désespérés, tentèrent de revenir en Algérie et après trois mois de tentative de la part du père, revinrent en France pour la seconde fois.

 

Pendant ce temps, mon ami incapable de faire redémarrer son entreprise mise à mal par le CIC, était parti vers Porto-Rico ainsi que sa propre famille où il avait trouvé un emploi de conducteur de travaux lui permettant de subvenir aux besoins de toute sa famille.(la sienne + celle de ses parents et beaux-parents).

 

Ce préambule pour expliquer qu’après le déchirement du départ et leur essaimage aux quatre vents de l’histoire, ils étaient réduits à devenir des gens du voyage, par la seule volonté de tristes sires qui avaient décidé pour nous de notre sort.

 

Aussi j’aimerais savoir et tenter de savoir surtout de comprendre sur quels critères l’ANIFOM s’est appuyé pour effectuer des ponctions importantes sur les maigres acomptes sur indemnisations que l’on leur avait « généreusement » octroyé, pour compte de créanciers sur leurs avoirs d’Algérie, par ces vautours  tels le CIC, l’une des plus grandes banques françaises, dettes créées bien involontairement par la mise à la porte de leur pays, mais voulues par les instances gouvernementales du moment, alors que les Repliés de trois départements Français, attendent une juste indemnisation depuis prés de 50 ans. C’est à hurler de rage et d’impuissance ! Nous sommes nous Pieds-noirs devenus des parias sans défense.

 

Nom de Dieu, Une telle banque n’attend sûrement pas leurs remboursements pour sa survie, comme tel était leur cas.

 

Pendant leur séjour à Porto Rico, ils eurent la douleur de perdre leur beau- père d’une crise cardiaque en novembre 1967 et leur père, très affecté par cette situation décéda à son tour de son angine de poitrine, en Janvier 1970, hors leur présence (mon ami et sa petite famille se trouvant en Antilles Françaises où il exerçait sa fonction de conducteur de travaux pour une entreprise locale). C’est d’ailleurs grâce  à cet emploi qu’il subvenait à ses besoins et aidaient leurs parents.

 

Pour l’instant, il attends toujours de la part d’ANIFOM de recevoir la liste complète des  versements effectués au CIC par prélèvements sur leurs certificats d’indemnisation.

 

A son sens, ils ont été largement indemnisés contrairement à nous autres rapatriés.

 

J’ose espérer que je par viendrai à émouvoir un juriste de cœur qui voudra bien prendre ces deux affaires à bras-le-corps et les mener jusqu’à leur terme.

 

Mes amis leur fourniront tous les éléments nécessaires ont les conclusions des TI et TGI de Pau lesquels me permettront à ce dernier de prendre toutes mesures juridiques adéquates à l’attitude du C.I.C, lequel malgré les décisions des tribunaux civils et cours d’appel leur donnant tort et les condamnant aux dépens, ont réussi quand même à effectuer d’importants prélèvements sur les parcelles d’indemnisations reçues à ce jour, avec la passivité du Trésor Public et l’attitude de l’ANIFOM.Le peu que nous venons de dire est suffisant pour engager les lecteurs éclairés à se tenir sur leurs gardes, à se défier et de la louange et du blâme, et du silence même; car le silence a aussi sa malignité et son injustice. (Jean le Rond d' Alembert)

LE HERISSON ULCERE vient de recevoir et de lire ce qui  suit:

Aucune mesure de dépossession ne sera prise à leur encontre sans l’octroi d’une indemnité équitable préalablement fixée. Ils recevront les garanties appropriées à leurs particularismes culturel, linguistique et religieux.

Ils conserveront leur statut personnel qui sera respecté et appliqué par des juridictions algériennes comprenant des magistrats de même statut. Ils utiliseront la langue française au sein des assemblées et dans leurs rapports avec les pouvoirs publics. Une association de sauvegarde contribuera à la protection des droits qui leur sont garantis. Une cour des garanties, institution de droit interne algérien, sera chargée de veiller au respect de ces droits. Serait-ce un signe de Dieu ?

Fatima Arab (Cette dame, n’est pas une Bretonne, non ?)Les Algériens donneraient-ils des leçons de savoir faire à nos dirigeants ?

LE HÉRISSON VOUS SALUE BIEN.  A VOTRE SERVICE.

Leherisson1962@gmx.com

 

HERISSON_signature_BLOG

Retour chez le hérisson.

Publicité
Publicité
5 décembre 2012

LE LOUP ET L'AGNEAU

7 HERISSON étoile
LA RAISON DU PLUS FORT EST TOUJOURS LA MEILLEURE
 
            Un ami très cher, auquel j’ai garanti l’anonymat, m’a raconté ses démêlées avec deux banques nationales qui se sont gavées sur la part misérable que la France a cru devoir verser aux expatriés forcés d’Algérie e, d’Algérie et des territoires d’outre mer.
            Il s’agit pour ne pas les nommer : de la CAISSE D’EPARGNE DES BDR en AVIGNON et du CIC Ile de France.
            Je vais tenter de vous narrer et résumer ces péripéties avec la C.E.ECUREUIL en triste vedette de ce rapport  pour aujourd’hui.
LE C.I.C/IdF arrivera en son temps et ne perd rien à attendre son tour..
GRIEFS PERSONNELS CONTRE LA CAISSE D’EPARGNE ECUREUIL
            SON CAS PERSONNEL (pardon pour la longueur de mon exposé), mérite d’être porté à la connaissance de la France entière, car il est probablement très rare dans la communauté des Français rapatriés d’ALGERIE, lesquels non seulement ont été spoliés, volés, assassinés et ruinés par les ennemis de notre pays sous l’œil bovin et impavide des autorités de tutelle à cette époque, mais aussi EN France par des banques FRANCAISES COMPLICES  et à la botte des nouveaux patrons de ce pays, héritiers des auteurs traitres à leur Patrie et négationnistes de ces putains d’accords d’Evian.
Il se bat sans relâche depuis 27 ans  contre la C.E ECUREUIL D'AVIGNON.
         En 1990, son épouse et lui-même, Rapatriés d'Algérie, domiciliés à Avignon, avaient reçu de ANIFOM,(Agence Nationale pour l’indemnisation des Français d’outre-mer) des certificats d’indemnisations d’une partie de leurs biens durement acquis puis spoliés et volés en Algérie, dont  montant : 1.410.648 francs. Cette somme était payable sur 10 années, Echéance finale en 2001.
          Fin 1990, désireux de réaliser un projet industriel et commercial de développement lié à un brevet dont mon ami était auteur et concepteur et toujours propriétaire, ses enfants, son épouse et lui, avaient  souhaité créer une SARL au capital de 250.000 francs.
           En vue de financer la réalisation de ce projet, ils avaient emprunté le 21.11.1990  auprès de la caisse d’épargne et de prévoyance Ecureuil de la Vallée du Rhône et du Vaucluse en Avignon, la somme de 780.000 francs( somme affectée à un compte courant associés et versée en plusieurs fois) et en garantie de cet emprunt avais nanti à son profit ces certificats, comme les y autorisait la loi n° 87-549 du 16 Juillet 1987.
           La Caisse d’Epargne procéda aux différents versements convenus pour la somme totale de 780.000 francs dont les intérêts furent calculés sur 10 ans en fonction du calendrier initial du paiement de ces certificats par ANIFOM.
           A leurs yeux, la différence entre les 780.000 frs reçus de la CEE et la somme de 1.410.648 francs programmée par ANIFOM sur 10 ans, pouvait se justifier, compte-tenu  d’un taux annuel d’intérêts de l’ordre de 10% environ.
          Outre le nantissement de leurs CIR, ces garanties étaient assorties d’une assurance personnelle sur 100% du crédit et d’une caution solidaire de son épouse.
          Entre temps, la SARL crée, victime de la mauvaise conjoncture du BTP régnant à cette époque, par jugement en date du 17 Mars 1996 était  mise en liquidation judiciaire par le Tribunal de Commerce d’AVIGNON.
           Cependant, la loi n° 93-121 du 27 Janvier 1993, portant diverses mesures d’aide sociale et publiée au J.O du 30.01.1993, réduisait ce calendrier et avança en conséquence les échéances de paiement par ANIFOM qui prirent fin en 1997au lieu de 2002.
         Cette loi autorisait les rapatriés à renégocier avec leurs banques les avantages consentis précédemment à la promulgation du texte.
                  En général, la grande majorité des banques qui avaient consenti des prêts aux rapatriés et dés la promulgation de cette loi, versèrent à ces derniers le complément différentiel, sauf la Caisse d’épargne Ecureuil d’Avignon, qui refusa abusivement tout compromis.
           ANIFOM leur adressa le nouveau calendrier de remboursement s’appliquant à leurs titres.
          Ils en avisèrent aussitôt la Caisse d’Epargne afin que cette dernière les fasse bénéficier de ces nouvelles dispositions.
         En général les banques qui avaient consenti des prêts aux rapatriés et dés la promulgation de cette loi, versèrent à ces derniers le complément différentiel, sauf la Caisse d’épargne Ecureuil d’Avignon, qui refusa abusivement tout compromis.
           ANIFOM adressant à mes amis le nouveau calendrier de remboursement s’appliquant à leurs titres, ils en avisaient aussitôt la Caisse d’Epargne afin que cette dernière les fasse bénéficier de ces nouvelles dispositions.
          Mais dans leur cas, il ne s’agissait pas comme de bonne foi, ils étaient en droit de le penser de le penser,  d’un prêt ordinaire, mais d’un découvert classique assorti de diverses garanties, dont le nantissement de leurs titres sur 10 ans.( version de la banque).
          Forte de cette différence, la banque se retrancha derrière la convention passée entre eux et refusa tout net toute réduction d’intérêts calculés sur la durée initiale sous prétexte que l’ouverture de crédit qui m’avait été consentie et garantie par le nantissement de leurs titres, n’’était pas déterminée en fonction du calendrier de règlement de ces derniers ( ce qui est faux, car autrement ils auraient pu bénéficier d’une ouverture de crédit supérieure, leur évitant  ainsi leur liquidation judiciaire et leur situation de détresse actuelle et que par conséquent les nouvelles dispositions de cette loi ne leur étaient pas applicables.
          Il est indéniable que le montant du découvert assorti des intérêts ont été remboursés à la Caisse d’épargne, par les versements ANIFOM en 1997 et qu’ainsi mes amis devenaient créditeur d’un solde important qui aurait du leur revenir.
          Le 13 Mars 1995 par lettre adressée à la PAIERIE GENERALE DU TRESOR, mon ami informait le payeur général de ma situation et faisait opposition au paiement à la Banque des annuités à échoir, et lui demandait d’affecter le solde du montant leur revenant de droit à la Caisse des dépôts et consignations, jusqu’à ce qu’une décision de justice intervienne. Ils n’eurent pour toute réponse du Trésorier Payeur général, qu’une fin de non-recevoir en date du 17 Mars 1995).
            A NOTER:  Outre la différence existant entre la somme empruntée de 780.000 francs et le montant des C.I.R intégralement versé et perçu par la C.E.E d’Avignon, soit :(1.410.468,00 frs), cette banque prélevait mensuellement des intérêts sur leurs versements échelonnés, sur le compte commercial de la SARL ouvert en leurs livres sous le numéro: 04 0215069827. Je suis persuadé qu’aux yeux de n’importe quel juriste que cette dernière clause est assimilable à une clause léonine et une escroquerie caractérisée, avec la complicité passive des plus hautes instances de l’état.
           Le syndicat de Rapatriés USDIFRA également est intervenu sans succès. La Caisse d’Epargne Ecureuil des Bouches Du Rhône prétend n’avoir jamais eu ce client dans leur établissement.
         C’est oublier le contrat passé le 21 Novembre 1990 (convention d’ouverture de crédit) entre leur Président du Directoire, Monsieur François Campergue, mon ami et son épouse.
           Pourtant, lors des nouvelles dispositions prises à cette époque par le gouvernement, qui réduisait les dix années de paiements des titres déjà énumérés en préambule en les réduisant à 5 années, au lieu de 10 avisait toutes les banques prêteuses acceptèrent ces dispositions et remboursèrent le trop-perçu sauf, bien entendu la CAISSE D’EPARGNE D’AVIGNON.
           A cet effet, Mon ami avait bel et bien rencontré Monsieur Kurdoglian,  leur chef du contentieux de la CE à Marseille,(place Estrangin Pastre- BP 108- 13254. MARSEILLE. Cedex 6) et ce dernier lui avait affirmé verbalement, hélas, qu’en 1997, lorsque son crédit serait couvert, il verrait alors le montant du solde pouvant être mis à ma disposition et CELA MON A AMI LE JURE DEVANT DIEU ET SUR L’HONNEUR.
         Se basant sur le contrat de base avec la Caisse d’épargne et ayant besoin pour sa défense, de connaître les dates de versement des sommes correspondant aux CIR au bénéfice de la dite Caisse d’Epargne, il avait même écrit à ANIFOM en date du 18.09.06 en les priant de lui communiquer les dates effectives de règlement de la totalité de ses C.I.R, à la Caisse d’Epargne d’Avignon, également en sa possession , mais pour confirmation.
          Ces précisions lui auraient permis de confondre ces voyous et ces profiteurs de la misère humaine , de les confondre et de faire valoir  ses droits auprès de cette banque, car ils constituent une preuve irréfutable de leur malversation et de leur abus de pouvoir. Voilà, j’ ai trouvé ce témoignage bouleversant et il vient augmenter le volume des sales manigances de LA France et surtout d’ajouter ce  témoignage à celui des nombreuses victimes de ces gangsters au col blanc et à leurs mains aussi noires que leur âme (VOIR SUR GOOGLE : ESCROQUERIES ET MALVERSATIONS DE LA CE ECUREUIL EN France.
            Ils veulent nous avoir à l’usure du temps, mais Dieu n’est jamais  d’accord avec des suppôts du diable.
LE HERISSON PLUS IMPATIENT QUE JAMAIS QU’UNE NOUVELLE JEANNE D’ARC OU UN NOUVEAU CHEVALIER BAYARD RENAISSENT DE NOTRE BELLE HISTOIRE DE FRANCE ET QUE QUELQU’UN PENSE A RESSORTIR LA MACHINE DU DOCTEUR GUILLOTIN ET A EN AFFUTER LA LAME.

LE HÉRISSON VOUS SALUE BIEN.  A VOTRE SERVICE.

Leherisson1962@gmx.com

 

HERISSON_signature_BLOG

Retour chez le hérisson.

LE LOUP ET L'AGNEAU (SUITE)

3 décembre 2012

CRIMES ET EXACTIONS DU FLN APRES LE 19 MARS (JJ-JORDI)

Désolé pour la qualité mais l'essentiel y est:

Journée d’étude: Le conflit Algérien, le 13/11/2012 IEP Grenoble -

 

Retour aux vidéos

2 décembre 2012

ACCORDS D'EVIAN

SIGNÉS LE 18 MARS 1962

I - ACCORD DE CESSEZ-LE-FEU EN ALGÉRIE

ARTICLE PREMIER. - Il sera mis fin aux opérations militaires et à toute action armée sur l'ensemble du territoire algérien le 19 mars 1962, à 12 heures.
ART. 2. - Les deux parties s'engagent à interdire tout recours aux actes de violence collective et individuelle.
Toute action clandestine et contraire à l'ordre public devra prendre fin.
ART. 3. - Les forces combattantes du FLN, existant au jour du cessez-le-feu se stabiliseront à l'intérieur des régions correspondant à leur implantation actuelle.
Les déplacements individuels des membres de ces forces en dehors de leur région de stationnement se feront sans armes.
ART. 4. - Les forces françaises stationnées aux frontières ne se retireront pas avant la proclamation des résultats de l'autodétermination.
ART. 5. - Les plans de stationnement de l'armée française en Algérie prévoiront les mesures nécessaires pour éviter tout contact entre les forces.
ART. 6. - En vue de régler les problèmes relatifs à l'application du cessez-le-feu, il est créé une Commission mixte de cessez-le-feu.
ART. 7. - La Commission proposera les mesures à prendre aux instances des deux parties; notamment en ce qui concerne:
- la solution des incidents relevés, après avoir procédé à une enquête sur pièces;
- la résolution des difficultés qui n'auraient pu être réglées sur le plan local.
ART. 8. - Chacune des deux parties est représentée au sein de cette Commission par un officier supérieur et au maximum dix membres, personnel de secrétariat compris.
ART. 9. - Le siège de la Commission mixte du cessez-le-feu sera fixé à Rocher-Noir.
ART. 10. - Dans les départements, la Commission mixte du cessez-le-feu sera représentée, si les nécessités l'imposent, par des commissions locales composées de deux membres pour chacune des parties, qui fonctionneront selon les mêmes principes.
ART. 11. - Tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, seront libérés; ils seront remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet effet.
Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers et de toutes les mesures prises en faveur de leur libération.

II - DÉCLARATIONS GOUVERNEMENTALES DU 19 MARS 1961 RELATIVES A L'ALGÉRIE

A) DÉCLARATION GÉNÉRALE

Le peuple français a, par le référendum du 8 janvier 1961, reconnu aux Algériens le droit de choisir, par voie d'une consultation au suffrage direct et universel, leur destin politique par rapport à la République française.
Les pourparlers qui ont eu lieu à Evian, du 7 mars au 18 mars 1962 entre le gouvernement de la République et le FLN., ont abouti à la conclusion suivante.
Un cessez-le-feu est conclu. Il sera mis fin aux opérations militaires et à la lutte armée sur l'ensemble du territoire algérien le 19 mars 1962, à 12 heures.
Les garanties relatives à la mise en œuvre de l'autodétermination et l'organisation des Pouvoirs publics en Algérie pendant la période transitoire ont été définies d'un commun accord.
La formation, à l'issue de l'autodétermination d'un État indépendant et souverain paraissant conforme aux réalités algériennes et, dans ces conditions, la coopération de la France et de l'Algérie répondant aux intérêts des deux pays, le gouvernement français estime avec le FLN, que la solution de l'indépendance de l'Algérie en coopération avec la France est celle qui correspond à cette situation. Le gouvernement et le F.L.N. ont donc défini d'un commun accord cette solution dans des déclarations qui seront soumises à l'approbation des électeurs lors du scrutin d'autodétermination.

CHAPITRE PREMIER

De l'organisation des Pouvoirs publics pendant la période transitoire et des garanties de l'autodétermination

a) La consultation d'autodétermination permettra aux électeurs de faire savoir s'ils veulent que l'Algérie soit indépendante (la question ne sera pas posée lors du scrutin, le seul choix sera Indépendance associée à la France ou sécession ) et, dans ce cas, s'ils veulent que la France et l'Algérie coopèrent dans les conditions définies par les présentes déclaration.
b) Cette consultation aura lieu sur l'ensemble du territoire algérien, c'est-à-dire dans les quinze départements suivants: Alger, Batna, Bône, Constantine, Médéa, Mostaganem, Oasis, Oran, Orléansville, Saida, Saoura, Sétif, Tiaret, Tizi-Ouzou, Tlemcen.
Les résultats des différents bureaux de vote seront totalisés et proclamés pour l'ensemble du territoire.
c) La liberté et la sincérité de la consultation seront garanties conformément au règlement fixant les conditions de la consultation d'autodétermination.
d) Jusqu'à l'accomplissement de l'autodétermination, l'organisation des Pouvoirs publics en Algérie sera établie conformément au règlement qui accompagne la présente déclaration. Il est institué un Exécutif provisoire et un Tribunal de l'ordre public.
La République est représentée par un haut-commissaire.
Ces institutions et notamment l'Exécutif provisoire seront installées dès l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.
e) Le haut-commissaire sera dépositaire des pouvoirs de la République en Algérie, notamment en matière de défense, de sécurité et de maintien de l'ordre et en dernier ressort.
f) L'Exécutif provisoire sera chargé notamment:
- d'assurer la gestion des affaires publiques propres à l'Algérie. Il dirigera l'administration de l'Algérie et aura pour mission de faire accéder les Algériens aux emplois dans les différentes branches de cette administration;
- de maintenir l'ordre public. Il disposera, à cet effet, des services de police et d'une force d'ordre placée sous son autorité;
- de préparer et de mettre en œuvre l'autodétermination.
g) Le Tribunal de l'ordre public sera composé d'un nombre égal de juges européens et de juges musulmans.
h) Le plein exercice des libertés individuelles et des libertés publiques sera rétabli dans les plus brefs délais.
i) Le F.L.N., sera considéré comme une formation politique de caractère légal.
j) Les personnes internées tant en France qu'en Algérie seront libérées dans un délai maximum de vingt jours à compter du cessez-le-feu.
k) L'amnistie sera immédiatement proclamée. Les personnes détenues seront libérées.
l) Les personnes réfugiées à l'étranger pourront rentrer en Algérie. Des Commissions siégeant au Maroc et en Tunisie faciliteront ce retour.
Les personnes regroupées pourront rejoindre leur lieu de résidence habituel.
L'Exécutif provisoire prendra les premières mesures sociales, économiques et autres destinées à assurer le retour de ces populations à une vie normale.
m) Le scrutin d'autodétermination aura lieu dans une délai minimum de trois mois et dans un délai maximum de six mois. La date en sera fixée sur proposition de l'Exécutif provisoire dans les deux mois qui suivront l'installation de celui-ci.

CHAPITRE II

De l'indépendance et de la coopération

Si la solution d'indépendance et de coopération est adoptée, Le contenu des présentes déclarations s'imposera à l'État algérien.

A) DE L'INDÉPENDANCE DE L'ALGÉRIE

 

  1. I.           - L'État algérien exercera sa souveraineté pleine et entière à l'intérieur et à l'extérieur.

 

Cette souveraineté s'exercera dans tous les domaines, notamment la défense nationale et les affaires étrangères.
L'État algérien se donnera librement ses propres institutions et choisira le régime politique et social qu'il jugera le plus conforme à ses intérêts.
Sur le plan international, il définira et appliquera en toute souveraineté la politique de son choix.
L'État algérien souscrira sans réserve à la Déclaration universelle des Droits de l'homme et fondera ses institutions sur les principes démocratiques et sur l'égalité des droits politiques entre tous les citoyens sans discrimination de race, d'origine ou de religion. Il appliquera, notamment, les garanties reconnues aux citoyens de statut civil français.

 

II - Des droits et libertés des personnes et de leurs garanties

 

Dispositions communes. - Nul ne pourra faire l'objet de mesures de Police ou de justice, de sanctions disciplinaires ou d'une discrimination quelconque en raison:

- d'opinions émises à l'occasion des événements survenus en Algérie avant le jour du scrutin d'autodétermination;
- d'actes commis à l'occasion des mêmes événements avant le jour de la proclamation du cessez-le-feu.
- Aucun Algérien ne pourra être contraint de quitter le territoire algérien ni empêché d'en sortir.

  1. 1.           Dispositions concernant les citoyens français de statut civil de droit commun. (Les Pieds noirs)

 

a) Dans le cadre de la législation algérienne sur la nationalité, la situation légale des citoyens français de statut civil de droit commun est réglée selon les principes suivants.
Pour une période de trois années à dater du jour de l'autodétermination, les citoyens français de statut civil de droit commun:
- nés en Algérie et justifiant de dix années de résidence habituelle et régulière sur le territoire algérien au jour de l'autodétermination;
- ou justifiant de dix années de résidence habituelle et régulière sur le territoire algérien au jour de l'autodétermination et dont le père ou la mère né en Algérie remplit, ou aurait pu remplir, les conditions pour exercer les droits civiques;
- ou justifiant de vingt années de résidence habituelle et régulière sur le territoire algérien au jour de l'autodétermination, bénéficieront, de plein droit, des droits civiques algériens et seront considérés, de ce fait, comme des nationaux français exerçant les droits civiques algériens.
Les nationaux français exerçant les droits civiques algériens ne peuvent exercer simultanément les droits civiques français.
Au terme du délai de trois années susvisé, ils acquièrent la nationalité algérienne par une demande d'inscription ou de confirmation de leur inscription sur les listes électorales; à défaut de cette demande, ils sont admis au bénéfice de la convention d'établissement.
b) Afin d'assurer, pendant un délai de trois années, aux nationaux exerçant les droits civiques algériens et à l'issue de ce délai, de façon permanente, aux Algériens de statut civil français (Les Pieds Noirs), la protection de leur personne et de leurs biens, et leur participation régulière à la vie de l'Algérie, les mesures suivantes sont prévues :
Ils auront une juste et authentique participation aux affaires publiques.
Dans les assemblées, leur représentation devra correspondre à leur importance effective. Dans les diverses branches de la fonction publique, ils seront assurés d'une équitable participation.
Leur participation à la vie municipale à Alger et à Oran fera l'objet de dispositions particulières.
Leurs droits de propriété seront respectés. Aucune mesure de dépossession ne sera prise à leur encontre sans l'octroi d'une indemnité équitable préalablement fixée.
Ils recevront les garanties appropriées à leurs particularismes culturel, linguistique et religieux. Ils conserveront leur statut personnel qui sera respecté et appliqué par des juridictions algériennes comprenant des magistrats de même statut. Ils utiliseront la langue française au sein des assemblées et dans leurs rapports avec les Pouvoirs publics. Une association de sauvegarde contribuera à la protection des droits qui leur sont garantis. Une Cour des garanties, institution de droit interne algérien, sera chargée de veiller au respect de ces droits.

 

B) DE LA COOPÉRATION ENTRE LA FRANCE ET L'ALGÉRIE

 

Les relations entre les deux pays seront fondées, dans le respect mutuel de leur indépendance, sur la réciprocité des avantages et l'intérêt des deux parties.
L'Algérie garantit les intérêts de la France et les droits acquis des personnes physiques et morales dans les conditions fixées par les présentes déclarations. en contrepartie, la France accordera à l'Algérie son assistance technique et culturelle et apportera à son développement économique et social une aide financière privilégiée.
Pour une période de trois ans renouvelable, l'aide de la France sera fixée dans des conditions comparables et à un niveau équivalent à ceux des programmes en cours.
Dans le respect de l'indépendance commerciale et douanière de l'Algérie, les deux pays détermineront les différents domaines où les échanges commerciaux bénéficieront d'un régime préférentiel.
L'Algérie fera partie de la zone franc. Elle aura sa propre monnaie et ses propres avoirs en devises. Il y aura entre la France et l'Algérie liberté des transferts dans des conditions compatibles avec le développement économique et social de l'Algérie.
Dans les départements actuels des Oasis et de la Saoura, la mise en valeur des richesses du sous-sol aura lieu selon les principes suivants :
a) La coopération franco algérienne sera assurée par un organisme technique de coopération saharienne. Cet organisme aura un caractère paritaire.
Son rôle sera notamment de développer l'infrastructure nécessaire à l'exploitation du sous-sol, de donner un avis sur les projets de loi et de règlements à caractère minier, d'instruire les demandes relatives à l'octroi des titres miniers : l'État algérien délivrera les titres miniers et édictera la législation minière en toute souveraineté
b) Les intérêts français seront assurés notamment par:
- l'exercice, suivant les règles du code pétrolier saharien, tel qu'il existe actuellement, des droits attachés aux titres miniers délivrés par la France;
- la préférence, à égalité d'offre, aux sociétés françaises dans l'octroi de nouveaux permis miniers, selon les modalités prévues par la législation minière algérienne;
- le paiement en francs français des hydrocarbures sahariens à concurrence des besoins d'approvisionnement de la France et des autres pays de la zone franc.
La France et l'Algérie développeront leurs relations culturelles.
Chaque pays pourra créer sur le territoire de l'autre un office universitaire et culturel dont les établissements seront ouverts à tous.
La France apportera son aide à la formation de techniciens algériens.
Des personnels français, notamment des enseignants et des techniciens, Seront mis à la disposition du gouvernement algérien par accord entre les deux pays.
Si la solution d'indépendance de l'Algérie et de coopération entre l'Algérie et la France est adoptée, les questions militaires seront réglées selon les principes suivants :
- les forces françaises, dont les effectifs auront été progressivement réduits à partir du cessez-le-feu, se retireront des frontières de l'Algérie au moment de l'accomplissement de l'autodétermination : leurs effectifs seront ramenés, dans un délai de douze mois à compter de l'autodétermination, à 80 000 hommes; le rapatriement de ces effectifs devra avoir été réalisé à l'expiration d'un second délai de vingt-quatre mois. Des installations militaires seront corrélativement dégagées;

  • l'Algérie concède à bail à la France l'utilisation de la base de Mers el Kébir pour une période de quinze ans, renouvelable par accord entre les deux pays;
  • l'Algérie concède également à la France l'utilisation de certains aérodromes, terrains, sites et installations militaires qui lui sont nécessaires.
  •  

CHAPITRE IV

Du règlement des litiges

 

La France et l'Algérie résoudront les différends qui viendraient à surgir entre elles par des moyens de règlement pacifique. Elles auront recours soit à la conciliation, soit à l'arbitrage. A défaut d'accord sur ces procédures, chacun des deux États pourra saisir directement la Cour internationale de justice.

CHAPITRE V

 

Des conséquences de l'autodétermination

 

Dés l'annonce officielle prévue à l'article 27 du règlement de l'autodétermination, les actes correspondant à ces résultats seront établis.
Si la solution d'indépendance et de coopération est adoptée:
- l'indépendance de l'Algérie sera immédiatement reconnue par la France;
- les transferts de compétence seront aussitôt réalisés;
- les règles énoncées par la présente déclaration générale et les déclarations jointes entreront en même temps en vigueur.
L'Exécutif provisoire organisera, dans un délai de trois semaines, des élections pour la désignation de l'Assemblée nationale algérienne à laquelle il remettra ses pouvoirs.

 

B) DÉCLARATION DES GARANTIE

 

PREMIÈRE PARTIE

 

DISPOSITIONS GÉNÉRALES

 

1° De la sécurité des personnes

 

Nul ne peut être inquiété, recherché, poursuivi, condamné, ou faire l'objet de décision pénale, de sanction disciplinaire ou de discrimination quelconque, en raison d'actes commis en relation avec les événements politiques survenus en Algérie avant le jour de la proclamation du cessez-le-feu. (Pourtant beaucoup de Français restèrent emprisonnés jusqu'en 1968, et ne furent amnistiés qu'en 1982. Certains furent même fusillés en juillet 62 pour des actes commis avant l'indépendance.)
Nul ne peut être inquiété, recherché, poursuivi, condamné, ou faire l'objet de décision pénale, de sanction disciplinaire ou de discrimination quelconque, en raison de paroles ou d'opinions en relation avec les événements politiques survenus en Algérie avant le jour du scrutin d'autodétermination.

2° De la liberté de circuler entre l'Algérie et la France

Sauf décision de justice, tout Algérien muni d'une carte d'identité est libre de circuler entre l'Algérie et la France.
Les Algériens sortant du territoire algérien dans l'intention de s'établir dans un autre pays pourront transporter leurs biens mobiliers hors d'Algérie.
Ils pourront liquider sans restrictions leurs biens immobiliers et transférer les capitaux provenant de cette opération dans les conditions prévues par la Déclaration de principes relative à la coopération économique et financière. Leurs droits à pension seront respectés dans les conditions prévues dans cette même déclaration.

 

DEUXIÈME PARTIE

 

CHAPITRE PREMIER

 

De l'exercice des droits civiques algériens

 

Dans le cadre de la législation algérienne sur la nationalité, la situation légale des citoyens français de statut civil de droit commun est réglée selon les principes suivants:
Pour une période de trois années à compter de l'autodétermination, les citoyens français de statut civil de droit commun :
- nés en Algérie et justifiant de dix années de résidence habituelle et régulière sur le territoire algérien au jour de l'autodétermination;
- ou justifiant de dix années de résidence habituelle et régulière sur le territoire algérien au jour de l'autodétermination, et dont le père ou la mère, né en Algérie, remplit ou aurait pu remplir les conditions pour exercer les droits civiques;
- ou justifiant de vingt années de résidence habituelle et régulière sur le territoire algérien au jour de l'autodétermination, bénéficieront, de plein droit, des droits civiques algériens et seront considérés de ce fait comme des nationaux français exerçant les droits civiques algériens.
Les nationaux français exerçant les droits civiques algériens ne peuvent exercer simultanément les droits civiques français.
Au terme du délai de trois années susvisé, ils acquièrent la nationalité algérienne par une demande d'inscription ou de confirmation de leur inscription sur les listes électorales; à défaut de cette demande, ils sont admis au bénéfice de la convention d'établissement.

 

CHAPITRE II

 

Protection des droits et libertés des citoyens algériens (les Pieds Noirs) de statut civil de droit commun

 

Afin d'assurer aux Algériens de statut civil de droit commun la protection de leurs personnes et de leurs biens et leur participation harmonieuse à la vie de l'Algérie, les mesures énumérées au présent chapitre sont prévues.
Les nationaux français exerçant les droits civiques algériens dans les conditions prévues au chapitre I ci-dessus, bénéficient de ces mêmes mesures.
l. Les Algériens de statut civil de droit commun jouissent du même traitement et des mêmes garanties en droit et en fait que les autres Algériens. Ils sont soumis aux mêmes devoirs et aux mêmes obligations.
2. Les droits et libertés définis par la Déclaration universelle des Droits de l'Homme sont garantis aux Algériens de statut civil de droit commun.
Il ne peut être pris à leur égard, notamment, aucune mesure discriminatoire en raison de leur langue, de leur culture, de leur religion, et de leur statut personnel. Ces traits caractéristiques leur sont reconnus et doivent être respectés.
3. Les Algériens de statut civil de droit commun seront, pendant cinq ans, dispensés du service militaire.
4. Les Algériens de statut civil de droit commun ont une juste part à la gestion des affaires publiques, qu'il s'agisse des affaires générales de l'Algérie ou de celles des collectivités locales, des établissements publics et des entreprises publiques.
Dans le cadre d'un collèges électoral unique commun à tous les Algériens, les Algériens de statut civil de droit commun jouissent de l'électorat et de l'éligibilité.
5. Les Algériens de statut civil de droit commun ont, dans toutes les assemblées à caractère politique, administratif, économique, social et culturel, une juste et authentique représentation.
a) Dans les assemblées à caractère politique et dans les assemblées à caractère administratif (conseils régionaux, généraux et municipaux), leur représentation ne pourra être inférieure à leur importance au sein de la population. A cet effet, dans chaque circonscription électorale, un certain nombre de sièges à pourvoir sera, selon 1a proportion des Algériens de statut civil de droit commun dans cette circonscription, réservé aux candidats algériens de ce statut, quel que soit le mode de scrutin choisi.
b) Dans les assemblées à caractère économique, social et culturel, leur représentation devra tenir compte de leurs intérêts moraux et matériels.
6 a) La représentation des Algériens de statut civil de droit commun au sein des assemblées municipales sera proportionnelle à leur nombre dans la circonscription considérée.
b) Dans toute commune où il existe plus de 50 Algériens de statut civil de droit commun et où ceux-ci, nonobstant l'application des dispositions de l'article 5 ci-dessus, ne sont pas représentés au sein de l'assemblée municipale est désigné un adjoint spécial appelé à y siéger avec voix consultative.
Est proclamé adjoint spécial, à l'issue des élections municipales, 1e candidat algérien de statut civil de droit commun qui a recueilli le plus grand nombre de voix.
c) Sans préjudice des principes admis au paragraphe a) ci-dessus, et pendant les quatre années qui suivront 1e scrutin d'autodétermination, les villes d'Alger et d'Oran seront administrées par des conseils municipaux dont le président ou 1e vice-président sera choisi parmi les Algériens de statut civil de droit commun ( les Pieds Noirs).
Pendant ce même délai, les villes d'Alger et d'Oran sont divisées en circonscriptions municipales dont le nombre ne sera pas inférieur à 10 pour Alger et à 6 pour Oran.
Dans les circonscriptions où la proportion des Algériens de statut civil de droit commun dépasse 50 %, l'autorité placée à la tête de la circonscription appartient à cette catégorie de citoyens.
7. Une proportion équitable d'Algériens de statut civil de droit commun sera assurée dans les différentes branches de la fonction publique.
8. Les Algériens de statut civil de droit commun sont en droit de se prévaloir de leur statut personnel non coranique jusqu'à la promulgation en Algérie d'un code civil à l'élaboration duquel ils seront associés.
9. Sans préjudice des garanties résultant, en ce qui concerne la composition du corps judiciaire algérien, des règles relatives à la participation des Algériens de statut civil de droit commun au sein de la fonction publique, les garanties spécifiques suivantes sont prévues en matière judiciaire:
A) Quelle que puisse être l'organisation judiciaire future de l'Algérie, celle-ci comportera, dans tous les cas, en ce qui concerne les Algériens de statut civil de droit commun :
- 1e double degré de juridiction, y compris en ce qui concerne les juridictions d'instruction;
- le jury en matière criminelle;
- les voies de recours traditionnelles : pourvoi en cassation et recours en grâce.
B) En outre, dans l'ensemble de l'Algérie :
a) Dans toute juridiction civile ou pénale, devant laquelle devra comparaître un Algérien de statut civil de droit commun, siégera obligatoirement un juge algérien de même statut. En outre, si la juridiction de jugement comporte un jury, 1e tiers des jurés seront des Algériens de statut civil de droit commun.
b) Dans toute juridiction pénale siégeant à juge unique devant laquelle comparaît un Algérien de statut civil de droit commun et dans laquelle le magistrat ne serait pas un Algérien de même statut, le juge unique sera assisté d'un échevin choisi parmi les Algériens de statut civil de droit commun et qui aura voix consultative.
c) Tout litige intéressant exclusivement le statut personnel des Algériens de statut civil de droit commun sera porté devant une juridiction composée en majorité de juges relevant de ce statut.
d) Dans toutes les juridictions où est requise la présence d'un ou plusieurs juges de statut civil de droit commun, ceux-ci peuvent être suppléés par des magistrats français détachés au titre de la coopération technique.
10. L'Algérie garantit 1a liberté de conscience et 1a liberté des cultes catholique, protestant, et israélite. Elle assure à ces cultes la liberté de leur Organisation, de leur exercice et de leur enseignement ainsi que l'inviolabilité des lieux du culte.
11. a) Les textes officiels sont publiés ou notifiés dans la langue française en même temps qu'ils le sont dans la langue nationale. La langue française est utilisée dans les rapports entre les services publics algériens et les Algériens de statut civil de droit commun. Ceux-ci ont le droit de l'utiliser, notamment dans la vie politique, administrative et judiciaire.
b) Les Algériens de statut civil de droit commun exercent librement leur choix entre les divers établissements d'enseignement et types d'enseignement.
c) Les Algériens de statut civil de droit commun, comme les autres Algériens, sont libres d'ouvrir et de gérer des établissements d'enseignement.
d) Les Algériens de statut civil de droit commun pourront fréquenter les sections françaises que l'Algérie organisera dans ses établissements scolaires de tous ordres conformément aux dispositions de la Déclaration de principes relative à la coopération culturelle.
e) La part faite par la radiodiffusion et la télévision algériennes aux émissions en langue française devra correspondre à l'importance qui est reconnue à celle-ci.
12. Aucune discrimination ne sera établie à l'égard des biens appartenant à des Algériens de statut civil de droit commun, notamment en matière de réquisition, de nationalisation, de réforme agraire et d'imposition fiscale.
Toute expropriation sera subordonnée à une indemnité équitable préalablement fixée.

13. L'Algérie n'établira aucune discrimination en matière d'accès à l'emploi. Aucune restriction à l'accès d'aucune profession, sauf exigence de compétence, ne sera établie.
14. La liberté d'association et la liberté syndicale sont garanties. Les Algériens de statut civil de droit commun ont le droit de créer des associations et des syndicats et d'adhérer aux associations et syndicats de leur choix.

CHAPITRE III

 

De l'association de sauvegarde

Les Algériens de statut civil de droit commun appartiennent, jusqu'à la mise en vigueur des statuts, à une association de sauvegarde reconnue d'utilité publique et régie par le droit algérien.
L'Association a pour objet:
- d'ester en justice, y compris devant la Cour des garanties pour défendre les droits personnels des Algériens de statut civil de droit commun, notamment les droits énumérés dans la présente déclaration;
- d'intervenir auprès des Pouvoirs publics;
- d'administrer des établissements culturels et de bienfaisance.
L'Association est dirigée, jusqu'à l'approbation de ses statuts par les autorités compétentes algériennes, par un comité directeur de neuf membres désignés par tiers respectivement par les représentants de la Vie spirituelle et intellectuelle, de la magistrature ainsi que de l'ordre des avocats.
Le comité directeur est assisté par un secrétariat responsable devant lui; il peut ouvrir des bureaux dans les différentes localités.
L'Association n'est ni un parti ni un groupement politique. Elle ne concourt pas à l'expression du suffrage.
L'Association sera constituée dès l'entrée en vigueur de la présente déclaration.

CHAPITRE IV

 

De la Cour des garanties

 

Les litiges sont, à la requête de toute partie algérienne intéressée, déférés à la Cour des garanties. Celle-ci est composée :
- de quatre magistrats algériens dont deux appartenant au statut civil de droit commun, désignés par le gouvernement algérien;
- d'un président désigné par le gouvernement algérien sur proposition des quatre magistrats.
La Cour peut délibérer valablement avec une composition de trois membres sur cinq au minimum.
Elle peut ordonner une enquête.
Elle peut prononcer l'annulation de tout texte réglementaire ou décision individuelle contraire à la Déclaration des garanties.
Elle peut se prononcer sur toute mesure d'indemnisation
Ses arrêts sont définitifs.

TROISIÈME PARTIE

 

FRANÇAIS RÉSIDANT EN ALGÉRIE EN QUALITÉ D'ÉTRANGERS

 

Les Français, à l'exception de ceux qui bénéficient des droits civiques algériens, seront admis au bénéfice d'une convention d'établissement conforme aux principes suivants:
1. Les ressortissants français pourront entrer en Algérie et en sortir sous le couvert, soit de leur carte d'identité nationale française, soit d'un passeport français en cours de validité. Ils pourront circuler librement en Algérie et fixer leur résidence au lieu de leur choix.
Les ressortissants français résidant en Algérie, qui sortiront du territoire algérien en vue de s'établir dans un autre pays, pourront transporter leurs biens mobiliers, liquider leurs biens immobiliers, transférer leurs capitaux, dans les conditions prévues au titre III de la Déclaration de principes relative à la coopération économique et financière et conserver le bénéfice des droits à pension acquis en Algérie, dans les conditions qui sont prévues dans la Déclaration de principes relative à la coopération économique et financière.

2. Les ressortissants français bénéficieront en territoire algérien de l'égalité de traitement avec les nationaux en ce qui concerne :
- la jouissance des droits civils en général;
- le libre accès à toutes les professions assorti des droits nécessaires pour les exercer effectivement, notamment celui de gérer et de fonder des entreprises;
- le bénéfice de la législation sur l'assistance et la sécurité sociale;
- le droit d'acquérir et de céder la propriété tous biens meubles et immeubles, de les gérer, d'en jouir; sous réserve des dispositions concernant la réforme agraire.
3. a) Les ressortissants français jouiront en territoire algérien de toutes les libertés énoncées dans la Déclaration universelle des Droits de l'Homme.
b) Les Français ont le droit d'utiliser la langue française dans tous leurs rapports avec la justice et les administrations.
c) Les Français peuvent ouvrir et gérer en Algérie des établissements privés d'enseignement et de recherche, conformément aux dispositions prévues dans la Déclaration de principes relative à la coopération culturelle.
d) L'Algérie ouvre ses établissements d'enseignement aux Français. Ceux-ci peuvent demander à suivre l'enseignement dispensé dans les sections prévues à la Déclaration de principes relative aux questions culturelles.
4. Les personnes, les biens et les intérêts des ressortissants français seront placés sous la protection des lois, consacrée par le libre accès aux juridictions.
Ils seront exemptés de la caution judicatum solvi.
5. Aucune mesure arbitraire ou discriminatoire ne sera prise à l'encontre des biens, intérêts et droits acquis des ressortissants français. Nul ne peut être privé de ses droits, sans une indemnité équitable préalablement fixée.

6. Le statut personnel, y compris le régime successoral, des ressortissants français sera régi par la loi française.
7. La législation algérienne déterminera éventuellement les droits civiques et politiques reconnus aux ressortissants français en territoire algérien ainsi que les conditions de leur admission aux emplois publics.
8. Les ressortissants français pourront participer dans le cadre de la législation algérienne aux activités des syndicats, des groupements de défense professionnelle et des organisations représentant les intérêts économiques.
9. Les sociétés civiles et commerciales de droit français ayant leur siège social en France, et qui ont ou auront une activité économique en Algérie, jouiront en territoire algérien de tous les droits, reconnus par le présent texte, dont une personne morale peut être titulaire.
10. Les ressortissants français pourront obtenir en territoire algérien des concessions, autorisations et permissions administratives et être admis à conclure des marchés publics dans les mêmes conditions que les ressortissants algériens.
11. Les ressortissants français ne pourront être assujettis en territoire algérien à des droits, taxes ou contributions, qu'elle qu'en soit la dénomination, différents de ceux perçus sur les ressortissants algériens.

 

12. Des dispositions ultérieures seront prises en vue de réprimer l'évasion fiscale et d'éviter les doubles impositions. Les ressortissants français bénéficieront sur le territoire algérien, dans les mêmes conditions que les ressortissants algériens, de toute disposition mettant à la charge de l'État ou des collectivités publiques la réparation des dommages subis par les personnes ou les biens.
13. Aucune mesure d'expulsion à l'encontre d'un ressortissant français jugé dangereux pour l'ordre public ne sera mise à exécution sans que le gouvernement français en ait été préalablement informé. Sauf urgence absolue, constatée par une décision motivée, un délai suffisant sera laissé à l'intéressé pour régler ses affaires instantes.
Ses biens et intérêts seront sauvegardés, sous la responsabilité de l'Algérie.
14. Des dispositions complémentaires feront l'objet d'un accord ultérieur.

 

C) DÉCLARATION DE PRINCIPES RELATIVE A LA COOPÉRATION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE

 

PRÉAMBULE

 

La coopération entre la France et l'Algérie dans les domaines économique et financier est fondée sur une base contractuelle conforme aux principes suivants :
1. L'Algérie garantit les intérêts de la France et les droits acquis des personnes physiques et morales;
2. La France s'engage en contrepartie à accorder à l'Algérie son assistance technique et culturelle et à apporter au financement de son développement économique et social une contribution privilégiée que justifie l'importance des intérêts français existant en Algérie;
3. Dans le cadre de ces engagements réciproques, la France et l'Algérie entretiendront des relations privilégiées, notamment sur le plan des échanges et de la monnaie.

 

TITRE PREMIER

 

CONTRIBUTION FRANÇAISE AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DE L'ALGÉRIE

 

ARTICLE PREMIER. - Pour contribuer de façon durable à la continuité du développement économique et social de l'Algérie, la France poursuivra son assistance technique et une aide financière privilégiée. Pour une première période de trois ans, renouvelable, cette aide sera fixée dans des conditions comparables et à un niveau équivalent à ceux des programmes en cours.
Art. 2. - L'aide financière et technique française s'appliquera notamment à l'étude, à l'exécution ou au financement des projets d'investissements publics ou privés présentés par les autorités algériennes compétentes, à la formation des cadres et techniciens algériens, à l'envoi de techniciens français; elle s'appliquera également aux mesures de transition à prendre pour faciliter la remise au travail des populations regroupées.
Elle pourra revêtir, suivant les cas, la forme de prestations en nature, de prêts, de contributions ou participations.
Art. 3. - Les autorités algériennes et françaises compétentes se concerteront pour assurer la pleine efficacité de l'aide et son affectation aux objets pour lesquels elle a été consentie.
Art. 4. - Les modalités de la coopération dans le domaine administratif, technique et culturel font l'objet de dispositions spéciales.

 

TITRE II

 

ÉCHANGES

 

Art. 5. - Dans le cadre du principe de l'indépendance commerciale et douanière de l'Algérie , les échanges avec la France, établis sur fa base de la réciprocité des avantages et de l'intérêt des deux parties, bénéficieront d'un statut particulier correspondant aux rapports de coopération entre les deux Pays.
Art. 6. - Ce statut précisera:
- l'institution de tarifs préférentiels ou l'absence de droits;
- les facilités d'écoulement sur le territoire français des productions excédentaires de l'Algérie, par l'organisation des marchés de certains produits eu égard, en particulier, aux conditions de prix;
- les restrictions à la libre circulation des marchandises, justifiées notamment par le développement de l'économie nationale, la protection de la santé publique, la répression des fraudes;
- les clauses de navigation aérienne et maritime entre les deux pays, en vue de favoriser le développement et le plein emploi des deux pavillons.
Art. 7. - Les ressortissants algériens résidant en France, et notamment les travailleurs, auront les mêmes droits que les nationaux français, à l'exception des droits politiques.

 

TITRE III

 

RELATIONS MONÉTAIRES

 

ART. 8. - L'Algérie fera partie de la zone franc. Ses relations avec cette zone seront en outre définies contractuellement sur la base des principes énoncés aux articles 9, 10 et 11 ci-après.
ART. 9. - Les opérations de conversion de monnaie algérienne en monnaie française et vice versa, ainsi que les transferts entre les deux pays, s'effectuent sur la base des parités officielles reconnues par le Fonds monétaire international.
ART. 10. - Les transferts à destination de la France bénéficieront d'un régime de liberté. Le volume global et le rythme des opérations devront néanmoins tenir compte des impératifs du développement économique et social de l'Algérie, ainsi que du montant des recettes en francs de l'Algérie tirées notamment de l'aide financière consentie par la France.
Pour l'application de ces principes et dans le souci de préserver l'Algérie des effets de la spéculation, la France et l'Algérie se concerteront au sein d'une Commission mixte groupant les autorités monétaires des deux pays.
ART. 11. - Les accords relatifs à la coopération monétaire entre la France et l'Algérie préciseront notamment :

- les modalités de transfert du privilège d'émission, les conditions d'exercice de ce privilège durant la période qui précédera la mise en place de l'institut d'émission algérien, les facilités nécessaires au fonctionnement de cet Institut;

- les rapports entre cet Institut et la Banque de France en ce qui concerne les conditions de participation de l'Algérie à la trésorerie commune des devises, l'individualisation et le volume initial des droits de tirage en devises, l'octroi d'allocations supplémentaires éventuelles en devises, le régime des avoirs algériens en francs français correspondant aux droits de tirage en devises et les possibilités de découvert en francs français;
- les conditions d'établissement de règles communes à l'égard des opérations traitées dans des monnaies étrangères à la zone franc.

TITRE IV

 

GARANTIES DES DROITS ACQUIS ET DES ENGAGEMENTS ANTÉRIEURS

 

ART. 12.- L'Algérie assurera sans aucune discrimination une libre et paisible jouissance des droits patrimoniaux acquis sur son territoire avant l'autodétermination. Nul ne sera privé de ces droits sans indemnité équitable préalablement fixée.
ART, 13. - Dans le cadre de la réforme agraire, la France apportera à l'Algérie une aide spécifique en vue du rachat, pour tout ou partie, de droits de propriété détenus par des ressortissants français.
Sur la base d'un plan de rachat établi par les autorités algériennes compétentes, les modalités de cette aide seront fixées par accord entre les deux pays, de manière à concilier l'exécution de la politique économique et sociale de l'Algérie avec l'échelonnement normal du concours financier de la France.
ART. 14. - L'Algérie confirme l'intégralité des droits attachés aux titres miniers ou de transport accordés par 1a République française pour la recherche, l'exploitation ou le transport des hydrocarbures liquides ou gazeux et des autres substances minérales des treize départements algériens du Nord; le régime de ces titres restera celui de l'ensemble des dispositions applicables à la date du cessez-le-feu.
Le présent article concerne l'ensemble des titres miniers ou de transport délivrés par la France avant l'autodétermination; toutefois, après le cessez-le-feu, il ne sera pas délivré de nouveaux permis exclusifs de recherche sur des surfaces non encore attribuées, sauf si les zones intéressées ont fait l'objet d'un avis de mise à l'enquête publié avant cette date au Journal officiel de la République française.
ART. 15. - Sont garantis les droits acquis, à la date de l'autodétermination, en matière de pension de retraite ou d'invalidité auprès d'organismes algériens.
Ces organismes continueront à assurer le service des pensions de retraite ou d'invalidité; leur prise en charge définitive, ainsi que les modalités de leur éventuel rachat, seront fixées d'un commun accord entre les autorités algériennes et françaises.
Sont garantis les droits à pensions de retraite ou d'invalidité acquis auprès d'organismes français.
ART. 16. - L'Algérie facilitera le paiement des pensions dues par la France aux anciens combattants et retraités. Elle autorisera les services français compétents à poursuivre en territoire algérien l'exercice de leurs activités en matière de paiements, soins et traitement des invalides.
ART. 17. - L'Algérie garantie aux sociétés françaises installées sur son territoire, ainsi qu'aux sociétés dont le capital est en majorité détenu par des personnes physiques ou morales françaises, l'exercice normal de leurs activités dans des conditions excluant toute discrimination à leur préjudice.
ART. 18. - L'Algérie assume les obligations et bénéficie des droits contractés en son nom ou en celui des établissements publics algériens par les autorités françaises compétentes.
ART. 19. - Le domaine immobilier de l'Etat en Algérie sera transféré à l'État algérien, sous déduction, avec l'accord des autorités algériennes, des immeubles jugés nécessaires au fonctionnement normal des services français temporaires ou permanents.
Les établissements publics de l'État ou sociétés appartenant à l'État, chargés de la gestion de services publics algériens, seront transférés à l'Algérie.
Ce transfert portera sur les éléments patrimoniaux affectés en Algérie à la gestion de ces services publics ainsi qu'au passif y afférent. Des accords particuliers détermineront les conditions dans lesquelles seront réalisées ces opérations.
ART. 20. - Sauf accord à intervenir entre la France et l'Algérie, les créances et dettes libellées en francs existant à la date de l'autodétermination, entre personnes physiques ou morales de droit public ou privé, sont réputées libellées dans la monnaie du domicile du contrat.

 

D) DÉCLARATION DE PRINCIPES SUR LA COOPÉRATION POUR LA MISE EN VALEUR DES RICHESSES DU SOUS-SOL DU SAHARA

 

PRÉAMBULE

 

1. Dans le cadre de la souveraineté algérienne, l'Algérie et la France s'engagent à coopérer pour assurer la continuité des efforts de mise en valeur des richesses du sous-sol saharien;
2. L'Algérie succède à la France dans ses droits, prérogatives et obligations de puissance publique concédante au Sahara pour l'application de la législation minière et pétrolière, compte tenu des modalités prévues au titre III de la présente déclaration;
3. L'Algérie et la France s'engagent, chacune en ce qui la concerne, à observer les principes de coopération ci-dessus énoncés, à respecter et faire respecter l'application des dispositions ci-après:

TITRE PREMIER

 

HYDROCARBURES LIQUIDES ET GAZEUX

 

A) Garantie des droits acquis et de leurs prolongements

 

§ 1. L'Algérie confirme l'intégralité des droits attachés aux titres miniers et de transport accordés par la République française en application du Code pétrolier saharien.
Le présent paragraphe concerne l'ensemble des titres miniers et de transport délivrés par la France avant l'autodétermination; toutefois, après le cessez-le-feu, il ne sera pas délivré de nouveaux permis exclusifs de recherche sur des surfaces non encore attribuées, sauf si les zones intéressées ont fait l'objet d'un avis de mise à l'enquête publié avant cette date au Journal officiel de la République française.
a) Par "titres miniers et de transport" il faut entendre essentiellement :
1. Les autorisations de prospection;
2. Les permis exclusifs de recherche, dits permis H;
3. Les autorisations provisoires d'exploiter;
4. Les concessions d'exploitation et les conventions correspondantes;
5. Les approbations de projets d'ouvrages de transport d'hydrocarbures et les autorisations de transport correspondantes.
b) Par " Code pétrolier saharien ", il faut entendre l'ensemble des dispositions de toute nature applicables, à la date du cessez-le-feu, à la recherche, à l'exploitation et au transport des hydrocarbures produits dans les départements des Oasis et de la Saoura, et notamment au transport de ces hydrocarbures jusqu'aux terminaux marins.
§ 2. Les droits et obligations des détenteurs de titres miniers et de transports visés au § 1er ci-dessus et des personnes physiques ou morales qui leur sont associées dans le cadre de protocoles, accords ou contrats, approuvés par la République française, sont ceux définis par le Code pétrolier saharien et par les présentes dispositions.

§ 3. Le droit pour le détenteur de titres miniers et ses associés de transporter ou faire transporter par canalisations, dans des conditions économiques normales, sa production d'hydrocarbures liquides ou gazeux jusqu'aux points de traitement ou de chargement et d'en assurer l'exportation s'exerce, en ce qui concerne la fixation du tracé des canalisations, selon les recommandations de l'organisme.

§ 4. Le droit du concessionnaire et de ses associés, dans le cadre de leur organisation commerciale propre ou de celle de leur choix, de vendre et de disposer librement de la production, c'est-à-dire de la céder, de l'échanger ou de l'utiliser en Algérie ou à l'exportation, s'exerce sous réserve de la satisfaction des besoins de la consommation intérieure algérienne et du raffinage sur place.
§ 5. Les taux de change et les parités monétaires applicables à toutes les opérations commerciales ou financières devront être conformes aux parités officielles reconnues par le Fonds monétaire international.
§ 6. Les dispositions du présent titre sont applicables sans distinction à tous les titulaires de titres miniers ou de transport et à leurs associés, quelle que soit la nature juridique, l'origine ou la répartition de leur capital et indépendamment de toute condition de nationalité des personnes ou de lieu du siège social.
§ 7. L'Algérie s'abstiendra de toute mesure de nature à rendre plus onéreux ou à faire obstacle à l'exercice des droits ci-dessus garantis, compte tenu des conditions économiques normales. Elle ne portera pas atteinte aux droits et intérêts des actionnaires, porteurs de parts ou créanciers de titulaires de titres miniers ou de transport, de leurs associés ou des entreprises travaillant pour leur compte.

 

B) Garanties concernant l'avenir (nouveaux titres miniers ou de transport)

 

§ 8. Pendant une période de six ans, à compter de la mise en vigueur des présentes dispositions, l'Algérie accordera la priorité aux sociétés françaises en matière de permis de recherche et d'exploitation, à égalité d'offre concernant les surfaces non encore attribuées ou rendues disponibles. Le régime applicable sera celui défini par la législation algérienne en vigueur, les sociétés françaises conservant le régime du code pétrolier saharien visé au
§ 1" ci-dessus à l'égard des titres miniers couverts par la garantie des droits acquis.
Par " sociétés françaises ", au sens du présent paragraphe, il faut entendre les sociétés dont le contrôle est effectivement assuré par des personnes morales ou physiques françaises.
§ 9. L'Algérie s'interdit toute mesure discriminatoire au préjudice des sociétés françaises et de leurs associés intervenant dans la recherche, l'exploitation ou le transport des hydrocarbures liquides ou gazeux.

 

C) Dispositions communes

§ 10. Les opérations d'achat et de vente à l'exportation d'hydrocarbures d'origine saharienne destinés directement ou par voie d'échanges techniques à l'approvisionnement de la France et des autres pays de la zone franc donnent lieu à règlement en francs français.
Les exportations d'hydrocarbures sahariens hors de la zone franc ouvrent, à concurrence des gains nets en devises en résultant, des droits de tirage en devises au profit de l'Algérie; les accords de coopération monétaire, visés à l'article 11 de la Déclaration de principes sur la coopération économique et financière, préciseront les modalités pratiques d'application de ce principe.

TITRE II

 

AUTRES SUBSTANCES MINÉRALES

 

§ 11. L'Algérie confirme l'intégralité des droits attachés aux titres miniers accordés par la République française pour les substances minérales autres que les hydrocarbures; le régime de ces titres restera celui de l'ensemble des dispositions applicables à la date du cessez-le-feu.
Le présent paragraphe concerne l'ensemble des titres miniers délivrés par la France avant l'autodétermination; toutefois, après le cessez-le-feu, il ne sera pas délivré de nouveaux permis exclusifs de recherche sur des surfaces non encore attribuées, sauf si les zones intéressées ont fait l'objet d'un avis de mise à l'enquête publié avant cette date au Journal officiel de la République française.
§ 12. Les sociétés françaises pourront prétendre à l'octroi de nouveaux permis et concessions dans les mêmes conditions que les autres sociétés; elles bénéficieront d'un traitement aussi favorable que ces dernières pour l'exercice des droits résultant de ces titres miniers.

 

TITRE III

 

ORGANISME TECHNIQUE DE MISE EN VALEUR DES RICHESSES DU SOUS-SOL SAHARIEN

 

§ 13. La mise en valeur rationnelle des richesses du sous-sol saharien est confiée, dans les conditions définies aux paragraphes suivants, à un organisme technique franco algérien, ci-après dénommé " l'organisme ".

 

§ 14. L'Algérie et la France sont les cofondateurs de l'organisme qui sera constitué dés la mise en vigueur des présentes déclarations de principes.
L'organisme est administré par un conseil qui comprendra un nombre égal de représentants des deux pays fondateurs. Chacun des membres du conseil, y compris le président, dispose d'une voix.
Le conseil délibère sur l'ensemble des activités de l'organisme. Sont prises à la majorité des deux tiers les décisions concernant :
- la nomination du président et du directeur général;
- les prévisions de dépenses visées au § 16 ci-dessous.
Les autres décisions sont prises à la majorité absolue.
Le président du conseil et le directeur général doivent être choisis de telle sorte que l'un soit de nationalité algérienne, l'autre de nationalité française.
Le conseil fixe les compétences respectives du président et du directeur général.
§ 15. L'organisme a la personnalité civile et l'autonomie financière.
Il dispose de services techniques et administratifs constitués en priorité par des personnels appartenant aux pays fondateurs.
§ 16. L'organisme est chargé de promouvoir une mise en valeur rationnelle des richesses du sous-sol; à ce titre, il veille particulièrement au développement et à l'entretien des infrastructures nécessaires aux activités minières.
A cette fin, l'organisme établit chaque année un projet de programme de dépenses, d'études, d'entretien d'ouvrages et d'investissements neufs, qu'il soumet pour approbation aux deux pays fondateurs.
§ 17. Le rôle de l'organisme dans le domaine minier est défini comme suit :
1. Les textes à caractère législatif ou réglementaire relatifs au régime minier ou pétrolier sont édictés par l'Algérie après avis de l'organisme;
2. L'organisme instruit les demandes relatives aux titres miniers et aux droits dérivés de ces titres. L'Algérie statue sur les propositions de l'organisme et délivre les titres miniers;
3. L'organisme assure la surveillance administrative des sociétés permissionnaires ou concessionnaires.
§ 18. Les dépenses de l'organisme comprennent:
- les dépenses de fonctionnement;
- les dépenses d'entretien d'ouvrages existants;
- les dépenses d'équipements neufs.
Les ressources de l'organisme sont constituées par des contributions des États membres fixées au prorata du nombre de voix dont ils disposent au sein du conseil.
Toutefois, pendant une période de trois ans à compter de l'autodétermination, éventuellement renouvelable, ces ressources sont complétées par un apport supplémentaire de l'Algérie qui ne sera pas inférieur à 12 % du produit de la fiscalité pétrolière.

TITRE IV

 

ARBITRAGE

 

Nonobstant toutes dispositions contraires, tous litiges ou contestations entre la puissance publique et les titulaires des droits garantis par le titre 1-A ci-dessus relèvent en premier et dernier ressort d'un tribunal arbitral international dont l'organisation et le fonctionnement seront fondés sur les principes suivants :
- chacune des parties désigne un arbitre et les deux arbitres nommeront un troisième arbitre qui sera le président du tribunal arbitral; à défaut d'accord sur cette nomination, le président de la Cour internationale de justice sera prié de procéder à cette désignation à la requête de la partie la plus diligente;
- le tribunal statue à la majorité des voix;
- le recours au tribunal est suspensif;

  • la sentence est exécutoire, sans exequatur, sur le territoire du pays des parties; elle est reconnue exécutoire de plein droit, en dehors de ces territoires, dans les trois jours suivant le prononcé de la sentence.

 

 

E) DÉCLARATION DE PRINCIPES RELATIVE A LA COOPÉRATION CULTURELLE

 

TITRE PREMIER

 

LA COOPÉRATION

 

ARTICLE PREMIER. - La France s'engage, dans la mesure de ses possibilités, à mettre à la disposition de l'Algérie les Moyens nécessaires pour l'aider à développer l'enseignement, la formation professionnelle et la recherche scientifique en Algérie.
Dans le cadre de l'assistance culturelle, scientifique et technique, la France mettra à la disposition de l'Algérie, pour l'enseignement, l'inspection des études, l'organisation des examens et concours, le fonctionnement des services administratifs et la recherche, le personnel enseignant, les techniciens, les spécialistes et chercheurs dont elle peut avoir besoin.
Ce personnel recevra toutes les facilités et toutes les garanties morales nécessaires à l'accomplissement de sa mission; il sera régi par les dispositions de la Déclaration de principes sur la coopération technique.
ART. 2. - Chacun des deux pays pourra ouvrir sur le territoire de l'autre des établissements scolaires et des instituts universitaires dans lesquels sera dispensé un enseignement conforme à ses propres programmes, horaires et méthodes pédagogiques, et sanctionné par ses propres diplômes; l'accès en sera ouvert aux ressortissants des deux pays.
La France conservera en Algérie un certain nombre d'établissements d'enseignement. La liste et les conditions de la répartition des immeubles entre la France et l'Algérie feront l'objet d'un accord particulier.
Les programmes suivis dans ces établissements comporteront un enseignement de la langue arabe en Algérie et un enseignement de la langue française en France. Les modalités du contrôle du pays de résidence feront l'objet d'un accord particulier.
La création d'un établissement d'enseignement dans l'un ou l'autre pays fera l'objet d'une déclaration préalable, permettant aux autorités de l'un ou l'autre pays de formuler leurs observations et leurs suggestions afin de parvenir dans toute la mesure du possible à un accord sur les modalités de création de l'établissement en cause.
Les établissements ouverts par chaque pays seront rattachés à un office universitaire et culturel.
Chaque pays facilitera à tous égards la tâche des services et des personnes chargés de gérer et de contrôler les établissements de l'autre pays fonctionnant sur son territoire.

ART. 3. - Chaque pays ouvrira ses établissements d'enseignement public aux élèves et étudiants de l'autre pays.

Dans les localités où le nombre des élèves le justifiera, il organisera, au sein de ses établissements scolaires, des sections où sera dispensé un enseignement conforme aux programmes, horaires et méthodes suivis dans l'enseignement public de l'autre pays.
ART. 4. - La France mettra à la disposition de l'Algérie les moyens nécessaires pour l'aider à développer l'enseignement supérieur et la recherche scientifique et à assurer, dans ces domaines, des enseignements de qualité égale aux enseignements correspondants dispensés par les universités françaises.
L'Algérie organisera, dans la mesure de ses possibilités, dans les universités algériennes, les enseignements de base communs aux universités françaises, dans des conditions analogues de programmes, de scolarité et d'examens.
ART. 5. - Les grades et diplômes d'enseignement délivrés en Algérie et en France, dans les mêmes conditions de programmes, de scolarité et d'examens, sont valables de plein droit dans les deux pays.
Des équivalences entre les grades et diplômes délivrés en Algérie et en France, dans des conditions différentes de programmes, de scolarité ou d'examens, seront établies par voie d'accords particuliers.
ART. 6. - Les ressortissants de chacun des deux pays, personnes physiques ou morales, pourront ouvrir des établissements d'enseignement privé sur le territoire de l'autre pays, sous réserve de l'observation des lois et règlements concernant l'ordre public, les bonnes mœurs, l'hygiène, les conditions de diplômes et toute autre condition qui pourrait être convenue d'un commun accord.
ART. 7. - Chaque pays facilitera l'accès des établissements d'enseignement et de recherche relevant de son autorité aux ressortissants de l'autre pays, par l'organisation de stages et tous autres moyens appropriés, et par l'octroi de bourses d'études ou de recherches ou de prêts d'honneur, qui seront accordés aux intéressés, par l'entremise des autorités de leur pays, après consultation entre les responsables des deux pays.
ART. 8. - Chacun des deux pays assurera sur son territoire aux membres de l'enseignement public et privé de l'autre pays le respect des libertés et franchises consacrées par les traditions universitaires.

 

TITRE II

 

ECHANGES CULTURELS

 

ART. 9. - Chacun des deux pays facilitera l'entrée, la circulation et la diffusion sur son territoire de tous les instruments d'expression de la pensée en provenance de l'autre pays.
ART. 10. - Chacun des deux pays encouragera sur son territoire l'étude de la langue, de l'histoire et de la civilisation de l'autre, facilitera les travaux entrepris dans ce domaine et les manifestations culturelles organisées par l'autre pays.
ART. 11. - Les modalités de l'aide technique apportée par la France à l'Algérie en matière de radiodiffusion, de télévision et de cinéma seront arrêtées ultérieurement d'un commun accord.

ART. 12. - L'aide prévue au titre de la coopération économique et financière est applicable aux domaines visés dans la présente déclaration.

 

 

TITRE III

 

F) DÉCLARATION DE PRINCIPES

RELATIVE A LA COOPÉRATION TECHNIQUE

 

ARTICLE PREMIER. - La France s'engage :
a) A prêter à l'Algérie son appui en matière de documentation technique et à assurer aux services algériens une communication régulière d'informations, en matière d'études, de recherches et d'expérimentation;
b) A mettre à la disposition de l'Algérie, dans la mesure des moyens disponibles, des services et des missions d'études, de recherches ou d'expérimentation, en vue, soit d'accomplir pour le compte de cette dernière, suivant ses directives, des travaux déterminés, soit de procéder à des études, de participer à des réalisations ou de contribuer à la création ou à la réorganisation d'un service;
c) A ouvrir très largement aux candidats présentés par les autorités algériennes et agréés par les autorités françaises l'accès des établissements français d'enseignement et d'application et à organiser à leur intention des stages de perfectionnement, des cycles d'enseignement et de formation accélérés dans des écoles d'application, au sein de centres particuliers et dans les services publics;
d) A mettre à la disposition de l'Algérie, dans la mesure des moyens disponibles, des agents de nationalité française qui apporteront leur concours dans les domaines techniques et administratifs.
ART. 2. - Afin de préserver la continuité du service et de faciliter l'organisation de la coopération technique, les autorités algériennes s'engagent:
- à communiquer au gouvernement français les listes des agents français aux fonctions desquels elles entendent mettre fin, ainsi que la liste des emplois qu'elles souhaitent attribuer à des agents français;
- à ne procéder au licenciement d'agents français en exercice au jour de l'autodétermination, qu'après en avoir communiqué les listes au gouvernement français et après avoir averti les intéressés dans des conditions de préavis à déterminer par un accord complémentaire.
ART. 3. - Les agents français, à l'exception de ceux bénéficiant des droits civiques algériens, qui sont en exercice au jour de l'autodétermination, et aux fonctions desquels les autorités algériennes n'entendent pas mettre fin, sont considérés comme mis à la disposition des autorités algériennes, au titre de la coopération technique, à moins qu'ils n'expriment la volonté contraire.
ART, 4. - Au vu des listes visées à l'article 2, un état récapitulatif des emplois que le gouvernement français accepte de pourvoir sera établi d'un commun accord. Il pourra être révisé tous les deux ans,
Les agents visés à l'article 3 et les agents recrutés par l'Algérie conformément à l'article 1°§d), seront mis à la disposition des autorités algériennes pour une durée fixée en principe à deux ans.
Toutefois les autorités algériennes auront le droit de remettre à tout moment les agents à la disposition de leur gouvernement dans des conditions de notification et de délai qui seront précisées par des accords complémentaires.
Les autorités françaises pourront, par voie de mesures individuelles, mettre fin au détachement d'agents français dans des conditions qui ne portent pas atteinte au bon fonctionnement des services.
ART. 5. - Les agents français mis à la disposition des autorités algériennes seront, dans l'exercice de leurs fonctions, soumis aux autorités algériennes. Ils ne pourront solliciter ni recevoir d'instructions d'une autorité autre que l'autorité algérienne, dont ils relèveront en raison des fonctions qui leur auront été confiées. Ils ne pourront se livrer à aucune activité politique sur le territoire de l'Algérie. Ils devront s'abstenir de tout acte de nature à nuire aux intérêts matériels et moraux tant des autorités algériennes que des autorités françaises.
ART. 6. - Les autorités algériennes donnent à tous les agents français l'aide et la protection qu'elles accordent à leurs propres fonctionnaires. Elles garantissent à ces agents le droit de transférer en France leurs rémunérations dans les conditions prévues par la Déclaration de principes relative à la coopération économique et financière.

Ces agents français ne peuvent encourir d'autre sanction administrative que la remise motivée à la disposition de leur gouvernement. Ils ne peuvent être mutés sans leur consentement exprimé par écrit.

ART. 7. - Les modalités d'application des principes ci-dessus feront l'objet d'accords complémentaires. Ceux-ci régleront notamment, en fonction du statut de ces agents, les conditions de leur rémunération et la répartition entre la France et l'Algérie des charges financières correspondant au transport de l'agent et de sa famille, aux indemnités éventuelles, à la contribution de l'État en matière de sécurité sociale et de retraite.

 

G) DÉCLARATION DE PRINCIPES RELATIVE

AUX QUESTIONS MILITAIRES

 

ARTICLE PREMIER. - L'Algérie concède à bail à la France l'utilisation de la base aéronavale de Mers-el-Kébir pour
une période de quinze ans à compter de l'autodétermination. Ce bail est renouvelable par accord entre les deux pays.
Le caractère algérien du territoire sur lequel est édifiée la base de Mers-el-Kébir est reconnu par la France.
ART. 2. - La base de Mers-el-Kébir est délimitée conformément à la carte annexée à la présente Déclaration.
Sur le pourtour de la base, l'Algérie s'engage à accorder à la France en des points précisés sur la carte annexée et situés dans les communes d'El Ançor, Bou Tlélis et Misserghin ainsi que dans les îles Habibas et Plane, les installations et facilités nécessaires au fonctionnement de la base.
ART. 3. - L'aérodrome de Lartigue et l'établissement de l'Arbal délimités par le périmètre figurant sur la carte annexée à la présente Déclaration, seront considérés pendant une durée de trois ans comme faisant partie de la base de Mers-el-Kébir et seront soumis au même régime.
Après la mise en service de l'aérodrome de Bou-Sfer, l'aérodrome de Lartigue pourra être utilisé comme terrain de dégagement, lorsque les circonstances atmosphériques l'exigeront.
La construction de l'aérodrome de Bou-Sfer s'effectuera en une durée de trois années.
ART. 4. - La France utilisera pour une durée de cinq ans les sites comprenant les installations d'ln Ekker, Reggane et de l'ensemble de Colomb-Béchar-Hamaguir, dont le périmètre est délimité dans le plan annexé, ainsi que les stations techniques de localisation correspondantes.
Les mesures temporaires que comporte le fonctionnement des installations à l'extérieur de celles-ci, notamment en matière de circulation terrestre et aérienne, seront prises par les services français en accord avec les autorités algériennes.

ART. 5. - Des facilités de liaison aérienne seront mises à la disposition de la France dans les conditions suivantes :
- pendant cinq ans sur les aérodromes de Colomb-Bécbar, Reggane, In Amguel. Ces terrains seront ensuite transformés en terrains civils sur lesquels la France conservera des facilités techniques et le droit d'escale;
pendant cinq ans sur les aérodromes de Bône et de Boufarik où la France aura des facilités techniques ainsi que des possibilités d'escale de ravitaillement et de réparations; les deux pays s'entendront sur les facilités qui seront ensuite consenties sur ces deux terrains.
ART. 6. - Les installations militaires énumérées ci-dessus ne serviront en aucun cas à des fins offensives.
ART. 7. - Les effectifs des forces françaises seront progressivement réduits à partir du cessez-le-feu.
Cette réduction aura pour effet de ramener les effectifs, dans un délai de douze mois à compter de l'autodétermination, à 80000 hommes. Le rapatriement de ces effectifs devra avoir été réalisé à l'expiration d'un second délai de vingt-quatre mois. Jusqu'à l'expiration de ce dernier délai, des facilités seront mises à la disposition de la France sur les terrains nécessaires au regroupement et à la circulation des forces françaises.
ART. 8. - L'annexe ci-jointe fait partie intégrante de la présente déclaration.

 

ANNEXE

 

En ce qui concerne Mers-el-Kébir

 

ARTICLE PREMIER. - Les droits reconnus à la France à Mers-el-Kébir comprennent l'utilisation du sol et du sous-sol, des eaux territoriales de la base et de l'espace aérien sur jacent.
ART. 2. - Seuls les aéronefs militaires français circulent librement dans l'espace aérien de Mers-el-Kébir dans lequel les autorités françaises assurent le contrôle de la circulation aérienne.
ART. 3. - Dans la base de Mers-el-Kébir, les populations civiles sont administrées par les autorités algériennes pour tout ce qui ne concerne pas l'utilisation et le fonctionnement de la base.
Les autorités françaises exercent tous les pouvoirs nécessaires à l'utilisation et au fonctionnement de la base, notamment en matière de défense, de sécurité et de maintien de l'ordre dans la mesure où celui-ci concerne directement la défense et la sécurité.
Elles assurent la police et la circulation de tous les engins terrestres, aériens et maritimes. Les missions de gendarmerie sont assurées par la prévôté militaire.
ART. 4. - L'installation de nouveaux habitants sur le territoire de la base pourra faire l'objet des restrictions nécessaires, par accord entre les autorités françaises et les autorités algériennes.
Si les circonstances l'exigent, l'évacuation de tout ou partie de la population civile pourra être prescrite par les autorités algériennes à la demande de la France.
ART. 5. - Tout individu qui trouble l'ordre, dans la mesure où il porte atteinte à la défense et à la sécurité de la base, est remis par les autorités françaises aux autorités algériennes.
ART. 6. - La liberté de circulation sur les itinéraires reliant entre elles les installations situées sur le pourtour de la base et reliant ces installations à la base de Mers El-Kébir est assurée en toutes circonstances.
ART. 7. - Les autorités françaises peuvent louer et acheter dans la base tous les biens meubles et immeubles qu'elles jugent nécessaires.
ART. 8. - Les autorités algériennes prendront à la requête des autorités françaises les mesures de réquisition ou d'expropriation jugées nécessaires à la vie et au fonctionnement de la base. Ces mesures donneront lieu à une indemnité équitable et préalablement fixée, à la charge de la France.
ART. 9. - Les autorités algériennes prendront les mesures pour assurer l'approvisionnement de la base en eau et en électricité, en toutes circonstances, ainsi que l'utilisation des services publics.
ART. 10. - Les autorités algériennes interdisent à l'extérieur de la base toute activité susceptible de porter atteinte à l'utilisation de cette base et prennent, en liaison avec les autorités françaises, toutes les mesures propres à en assurer la sécurité.

 

 

En ce qui concerne les sites

 

ART. 11. - Dans les sites visés à l'article 4 de la Déclaration de principes, la France maintient le personnel, les installations et entretient les équipements et matériels techniques qui lui sont nécessaires.
ART, 12. - Les autorités françaises peuvent, dans les aérodromes de Reggane, Colomb-Béchar, In-Amguel, maintenir le personnel, entretenir les stocks, les installations, équipements et matériels techniques qu'elles jugent nécessaires.
ART. 13. - Tout individu se trouvant sans titre ou troublant l'ordre public dans les sites et aérodromes visés ci-dessus est remis aux autorités algériennes par les autorités françaises.

 

En ce qui concerne les facilités aériennes

 

ART. 14. - La France dispose des radars de Réghaia et de Bou-Zizi. Ces radars sont utilisés pour la sécurité de la navigation aérienne générale, tant civile que militaire.
ART. 15. - Sur les aérodromes mentionnés au deuxième alinéa de l'article 5 de la Déclaration de principes, les autorités algériennes assurent la sécurité extérieure et prennent éventuellement à l'extérieur les mesures propres à assurer le fonctionnement efficace des installations.
ART. 16. - Les aéronefs militaires français utilisent, en se conformant aux règles de la circulation générale, l'espace aérien reliant entre eux les aérodromes que la France a le droit d'utiliser.
ART. 17. - Les services météorologiques français et algériens coopèrent en se prêtant mutuellement appui.

 

En ce qui concerne les facilités de circulation terrestre

 

ART, 18. - Les éléments constitués des forces françaises et tous les matériels, ainsi que les membres isolés de ces forces, circulent librement par voie terrestre entre tous les points où stationnent ces forces, en utilisant les moyens ferroviaires ou routiers existant en Algérie.
Les déplacements importants se feront avec l'accord des autorités algériennes.
En ce qui concerne les facilités de circulation maritime
ART. 19. - Les bâtiments publics français transportant des personnels et des matériels militaires auront accès à certains ports algériens. Les modalités d'application seront réglées entre les deux gouvernements.
ART. 20. - L'accès de navires de guerre français à des rades et ports algériens fera l'objet d'accords ultérieurs.

 

En ce qui concerne les télécommunications

 

ART. 21. - La France a le droit d'exploitation exclusive des moyens de télécommunications de la base de Mers-el-Kébir et des installations françaises situées dans les escales aériennes, et dans les sites visés à l'article 4 de la Déclaration. Elle traitera directement des attributions de fréquences avec l'Union internationale des Télécommunications.
ART. 22. - Les forces françaises pourront utiliser pour leurs liaisons les circuits télégraphiques et téléphoniques de l'Algérie, et en particulier les faisceaux hertziens d'infrastructure :
- Oran-Bône, avec les relais de Chréa, Sétif, Kef-el-Akkal et Bou-Zizi;
- Oran-Colomb-Béchar, avec les relais de Saida, Mécheria, Aïn-Sefra.
Des accords ultérieurs fixeront les conditions d'utilisation des installations techniques correspondantes.

 

En ce qui concerne le statut des forces en Algérie

 

ART. 23. - Sont désignés pour l'application du présent statut par le terme Membres des forces armées françaises :
a) Les militaires des trois armées en service, en transit ou en permission en Algérie;
b) Le personnel civil employé, au titre statutaire ou contractuel, par les forces armées françaises, à l'exclusion des nationaux algériens;
c) Les personnes à la charge des individus ci-dessus visés.
ART. 24. - Les membres des forces françaises entrent en Algérie et en sortent sur la présentation des seules pièces suivantes :
- carte d'identité nationale ou militaire, ou passeport;
- Pour les personnes civiles, carte d'identité et attestation d'appartenance aux forces françaises. Ils circulent librement en Algérie.
ART. 25. - Les unités et détachements constitués sont astreints au port de l'uniforme. La tenue en ville des isolés fera l'objet d'un règlement ultérieur.
Les membres des forces armées en détachement sont autorisés au port d'arme apparente.

 

En ce qui concerne les dispositions judiciaires

 

ART. 26. - Les infractions commises par des membres des forces armées, soit en service ou à l'intérieur des installations françaises, soit ne mettant Pas en cause des intérêts de l'Algérie, notamment en matière d'ordre public, sont de la compétence des juridictions militaires françaises. Les autorités françaises peuvent s'assurer de la personne des auteurs présumés de telles infractions.
ART. 27. - Les personnels de nationalité algérienne, auteurs d'infractions commises à l'intérieur des installations, sont remis sans délai, en vue de leur jugement, aux autorités algériennes.
ART. 28. - Toute infraction non visée à l'article 26 ci-dessus est de la compétence des tribunaux algériens.
Les deux gouvernements peuvent, toutefois, renoncer à exercer leur droit de juridiction.
ART. 29. - Les membres des forces françaises déférés devant les juridictions algériennes, et dont la détention est jugée nécessaire, sont incarcérés dans les locaux pénitentiaires dépendant de l'autorité militaire française, qui les fait comparaître à la demande de l'autorité judiciaire algérienne.
ART. 30. - En cas de flagrant délit, les membres des forces françaises sont appréhendés par les autorités algériennes et sont remis sans délai aux autorités françaises en vue de leur jugement, dans la mesure où celles-ci exercent leur jugement sur les intéressés.
ART. 31. - Les membres des forces françaises poursuivis devant un tribunal algérien ont droit aux garanties de bonne justice consacrée par la Déclaration universelle des Droits de l'Homme et la pratique des Etats démocratiques.
ART. 32. - L'Etat français réparera, équitablement, les dommages éventuellement causés par les forces armées et les membres de ces forces à l'occasion du service et dûment constatés. En cas de contestation les deux gouvernements auront recours à l'arbitrage.
Sous réserve des dispositions de l'alinéa précédent, les tribunaux algériens connaissent des actions civiles dirigées contre les membres des forces armées.
Les autorités françaises prêtent leur concours aux autorités algériennes qui en font la demande, pour assurer l'exécution des décisions des tribunaux algériens en matière civile.

 

En ce qui concerne les dispositions d'ordre économique et financier

 

ART. 33. - Les forces armées françaises et les membres de ces forces Peuvent se procurer sur place les biens et services qui leur sont nécessaires, dans les mêmes conditions que les nationaux algériens.
ART. 34. - Les autorités militaires françaises peuvent disposer d'un service de poste aux armées et d'une paierie militaire.
ART. 35. - Les dispositions fiscales seront réglées par des accords ultérieurs.

 

H) DÉCLARATION DE PRINCIPES

RELATIVE AU RÈGLEMENT DES DIFFÉRENDS

 

La France et l'Algérie résoudront les différends qui viendraient à surgir entre elles par des moyens de règlement pacifique. Elles auront recours soit à la conciliation soit à l'arbitrage. A défaut d'accord sur ces procédures, Chacun des deux États pourra saisir directement la Cour internationale de justice.

====================================================================================

93 eme et dernier FEUILLET

En foi de quoi, le présent document a été signé par les représentants mandatés du Gouvernement de République et par le représentant du Front de Libération National, président de la délégation du FLN.
FAIT A EVIAN le 18 mars 1962

Louis JOXE Signature BELKACEM KRIM Signature

 

Robert BURON

Signature

 

Jean de BROGLIE
Signature

Ces accords n’ont jamais été entérinés par le gouvernement Algérien, Ben Bella premier président de l’Algérie indépendante a même demandé leurs modifications.

Belkacem Krim, le seul signataire FLN de ces accords fut en 1969 condamné à mort par contumace puis assassiné le 20 octobre 1970 à Francfort en Allemagne.

Retour "Tous les articles"

1 décembre 2012

TEMOIGNAGES 5 juillet 1962

Les rubans noirs par Oriane Cadase

Les rubans noirs par Oriane Cadase

 

 


Le 01/12/12 16:35 de : Jean-louis Bonilla Témoignage Oran 5 juillet 1962

Mon député PHILIPPE MEUNIER nous avait dit qu’il était en contact avec un député Algérien pour un rapprochement avec nos deux pays. Ce député algérien lui avait précisé que tant que les dirigeants actuels (FLN) seraient là, rien, rien ne pourrait se faire et qu’il fallait attendre. À ce jour à la vue de la situation actuelle dans les pays arabes je n’y crois plus, de plus avec nos dirigeants actuels la mission est impossible.

Bien cordialement j l Bonilla

Témoignage Bonilla

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Dominique Envoyé : mercredi 25 janvier 2012 00:55

Salut Viviane et que peux-tu me dire de Soler  qui a confondu des bras d'honneur des marins marseillais avec des saluts de la main du haut du bateau Mingo plus ecœuré que jamais d'avoir entendu ces soit disant chercheurs qui sont revenu avec la queue entre les jambes et retrouvé du boulot ici en France, pour corcer le tout les P N progresistes otos hijo de puta et ce journaliste Daum qui a confondu les bulgares et les roumains avec des P N après l'independance je sens que cette nuit je vais faire des cauchemards

Mingo

------------------------------------------------------------------------------------------------

De : viviane Envoyé le : Mardi 24 janvier 2012 21h40

Merci Geneviève, Je viens de suivre le reportage , écoeurée par les Pieds Rouges et le  journaliste  Daum Le sujet des enlèvements et des disparus sont bien intéressants pour nous, cette partie a été filmé par M. Ciavello journaliste qui est pro PN Bises

Viviane

------------------------------------------------------------------------------------------------

De : orane35 Date : 24/01/2012 21:29:43 http://www.dailymotion.com/video/xnz1ch_enquetes-de-regions-mercredi-25-a-22h50_tv

genevieve
------------------------------------------------------------------------------------------------

De sauveur Envoyé : mardi 24 janvier 2012 13:15

Mes derniers jours à Oran Merci Antoine d'avoir traduit en doc le texte de Jean Paul Merci Jean Paul pour ce témoignage poignant. Je suis très crispée après ce que je viens de lire. Quelqu'un l'a écrit, je ne sais plus qui, nous vivons un grand moment sur Familia, sans doute parce que nous en avons tous besoin, sans doute parce ce que ce cinquantenaire nous torture et que nous appréhendons tous ce qui va se passer cette année (en dehors des actions mémorielles pieds noirs) Hier à Aix, nous avons fait la connaissance d'un M.TOMAS (sans H a-t-il insisté) de la Place Hoche, avec qui nous avons parlé du stade du Caïd et du bar avec mezzanine qui était au coin de la rue d'Arzew de l'autre côté, impossible de retrouver son nom. Ceux de St Pierre vous allez nous le dire ?Merci José de nous donner des nouvelles de Josette. J'espère que tout ira bien pour elle et pour Monica.

Sylviane, pourquoi dire que tu as honte ? Tu n'étais pas là ! parce que ta vie était ailleurs à ce moment là ! tu présentes çà comme si tu avais déserté ! si tous les PN qui étaient à ce moment là en France (et ils étaient nombreux) avaient agi comme toi et avaient lutté contre la désinformation et avaient aidé ceux qui luttaient, certaines choses se seraient peut être passées autrement. Tu peux être fière des risques que tu as pris ! 

Vous parlez des dégats sur les containers. Quand je suis partie le 10 septembre 62, j'avais ma valise. Mes parents avaient préparé une caisse de bois bien solide (elle m'a servi de table dans ma chambre d'étudiante) avec des choses auxquelles ils tenaient, se réservant le reste pour leur propre départ. Maman tenait à faire partir avec moi ce qu'elle avait de plus précieux (elle est limousine) : le service de table en porcelaine de Limoges qu'elle avait eu en cadeau de mariage, moi çà me paraissait ridicule mais elle y tenait beaucoup, elle avait entouré chaque pièce de serviettes, de linge ...Papa avait noté à plusieurs endroits "fragile". La caisse m'a été livrée à domicile en état correct, j'avais un petit travail, j'ai réceptionné sans ouvrir. Je ne l'ai fait que le soir au retour, tout ce qui était à l'intérieur était en miettes, il restait 2 assiettes intactes. Quand je suis allée me plaindre chez Ferrand cours Lieutaud, on m'a dit que j'aurais du le dire à la réception de la caisse. Une secrétaire gentille m'avait dit : il était noté que c'était fragile ! cette caisse a du être cognée exprès ! comme il y a eu de nombreuses plaintes depuis juillet, les dockers cassent ce qui arrive d'Algérie mais plus discrêtement !

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Monique Envoyé : mardi 24 janvier 2012 22:31

Massacre des Oranais 

Mes amies (amis) J'ai raconté vos récits à ma sœur, car cela ma beaucoup bouleversée, que de souffrance vous avait vécu, nous dans notre malheur nous n'avons pas connu cela. Ma sœur m'a dit que nous, nous avons eu notre part à la rue d'Isly, mais que les Oranais ont été carrément massacrait. Ma sœur et son mari se tenait au courant de tout ce qu'il se passait en Algérie avant et après son indépendance. Nous avons laissé nos morts nous aussi, mon cousin 15 ans avec son papa mon oncle 50 ans égorgé et le beau-frère de ma sœur qui était très connu à Alger champion de moto-cross tuer dans son garage. A Alger beaucoup d'enlèvement, mais hélas vous avez battu les records. Malheureusement si on peut appeler ceci un record. Pas assez qu'ils nous ont volé notre jeunesse, mais ils nous ont tout pris et c'est pour cela que la douleur est toujours aussi forte. J'ai connu quelques personnes qui sont décédés en arrivant en France, je pensais qu'ils sont âgés mais maintenant je me rends compte qu'ils sont plutôt morts de chagrin.

Monica

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Jean-Paul  le 22/07/2012

MES DERNIERS JOURS A ORAN

Je suis parti définitivement d’Oran le mardi 24 juillet 1962. Avant de relater le grave incident survenu au moment de mon embarquement, incident qui aurait pu avoir une répercussion irréversible sur le cours de ma vie, je vais décrire dans quel état d’esprit étaient les Oraniens, et je pense, l’ensemble des pieds-noirs, dans les derniers jours de l’Algérie française et au moment de l’indépendance.

A Oran, le 25 juin 1962, quand nous avons vu les cuves de carburant flamber dans le port et que nous avons appris que les derniers commandos de l’OAS avaient quitté définitivement la ville, nous avions la certitude que notre avenir et notre présence sur cette province française à l’agonie, était sévèrement compromis. Ce fut alors le début de notre exode. Très rapidement, l’aéroport de la Sénia et le port d’Oran furent à saturation car le rapatriement en masse ne fut pas préparé par les autorités françaises. Des familles en détresse passaient des jours et des nuits à l’aéroport de la Sénia et au port, dans des conditions lamentables, dans l’attente d’un billet d’embarquement. Sciemment, le gouvernement français n’avait pas pris les mesures adéquates pour rapatrier ces Français qui ne se sentaient plus en sécurité, suite aux assassinats et enlèvements qui se produisaient depuis la déclaration des « accords » d’Evian. Les autorités françaises tentaient de dissuader les pieds-noirs de partir. En centre-ville et dans les faubourgs, des camions de l’Armée française parcouraient les rues pour tenter de rassurer la population et lui affirmer que notre Armée resterait en Algérie pendant trois ans pour assurer la sécurité des personnes et des biens. A la radio, Christian Fouchet, Haut Commissaire de la République en Algérie, depuis le Rocher Noir, tenait les mêmes propos et disait qu’il ne fallait pas écouter les menteurs qui prétendaient que notre sécurité ne serait plus assurée. Malgré la censure exercée par le gouvernement français sur les médias (presse, radio, télé) les pieds-noirs savaient que le FLN et l’ALN ne respectaient pas les « accords » d’Evian et que , depuis le départ des derniers commandos de l’OAS, les pieds-noirs ne bénéficiaient d’aucune protection. Les assassinats et enlèvements étaient quotidiens, notamment dans le bled où l’Armée française avait plié bagage sans se préoccuper de la sécurité ni des pieds-noirs, ni des harkis.

Je résidais aux Castors de la Marine, Cité Jourdain, à Saint-Eugène, depuis juin 1956. Mon père qui travaillait aux Travaux Maritimes à Arzew, est décédé en avril 1957, soit neuf mois après avoir obtenu sa maison, après avoir fourni 1800 heures de travail, de 1952 à 1956, à la Coopérative des Castors, en sacrifiant son repos hebdomadaire du samedi et ses congés payés. Ma mère étant décédée depuis août 1949, avec mes trois frères nous sommes restés orphelins. Claude mon frère aîné, né en mars 1935, s’étant marié en octobre 1955, c’était son épouse qui avait pris la suite de ma grand-mère paternelle, alors âgée de 74 ans, pour s’occuper de la maison, de son mari et de ses trois beaux-frères : Louis  (7 ans) Christian (12 ans) et moi-même (19 ans) et, bien sûr, elle s’est occupée aussi de mon père jusqu’à son décès.

Il fallait impérativement  que mon frère Claude parte avant le 1er juillet car il était bien compromis, vu qu’il avait fait partie des résistants qui avaient combattu contre l’abandon de notre province française. Heureusement, il a pu trouver à s’embarquer, sur un paquebot, pour Marseille, avec Odette son épouse, ses trois enfants (5 ans, 2 ans 1/2, et 1 an) et mon plus jeune frère Louis (14 ans). Ils sont partis le 30 juin. Claude et Odette  avaient chacun un petit baluchon en tissus en guise de valise, bagage qu’on ne trouvait plus dans le commerce.  Ma belle-sœur avait deux sœurs qui étaient parties d’Oran quelques mois auparavant et s’étaient installées à La Bouilladisse, à une trentaine de kilomètres de Marseille ; c’est là qu’ils furent accueillis, dans un logement qui n’était pas spacieux. Heureusement, c’était l’été, les nouveaux arrivants pouvaient dormir sur la terrasse couverte, sur des matelas de fortune …

Avec mon frère Christian (18 ans), nous sommes restés à la villa des Castors. Nous n’étions pas seuls car un de mes oncle, frère de mon père, était venu avec sa femme et ses cinq enfants s’installer chez nous car aux Castors nous étions un peu plus en sécurité ; sur ordre de l’amiral commandant la Marine Nationale à Oran, en marge des consignes de non intervention du général Katz, des patrouilles de fusillés-marins passaient plusieurs fois, de jour comme de nuit, ce qui était assez rassurant pour les familles des 350 ouvriers de la D.C.A.N. et des Travaux Maritimes qui étaient restées. Mon oncle habitait à Dar Béida, à la Cité des cheminots de  la S.N.C.F.A. dont la majorité des résidants étaient partis car ils n’étaient plus en sécurité.

Le 1er juillet, des gens du FLN sont venus chez nous aux Castors et ont demandé après mon frère Claude. Heureusement, ni moi, ni mon frère Christian nous ne nous trouvions pas là à ce moment. Mon oncle et ma tante leur ont dit que nous étions partis en France. Il est fort possible que si nous avions été présents, ces représentants du FLN nous auraient emmenés pour interrogatoire …

Après le départ de mon frère aîné et de sa famille, ma première préoccupation, avant de trouver un billet d’embarquement pour moi et mon frère Christian, était de tenter de leur envoyer des colis de vêtements, surtout pour les enfants, car dans leurs maigres baluchons, ils avaient emporté très peu d’affaires.

Louisou Muñoz, un de mes meilleurs amis, qui habitait Gambetta, 18 rue Nobel, était dans le même cas que moi car sa mère, sa sœur et son frère cadet étaient partis fin juin avec une petite valise chacun. Chacun de notre côté, nous avions préparé des colis dans des caisses en carton que nous avions acheté chez Follana à Saint-Eugène Hippodrome, après avoir fait la queue pendant plusieurs heures. Chaque jour, nous allions au port d’Oran pour tenter d’expédier nos colis. Heureusement, mon ami Louisou possédait un véhicule Renault « juvaquatre » qui était pratique pour transporter les colis. Ce n’est que deux semaines après, que nous avions enfin trouvé une opportunité pour expédier nos colis. Les miens sont partis pour la Bouilladisse et ceux de Louisou pour Avignon où se trouvaient sa mère, sa sœur Josette, son frère Robert, ainsi que le fiancé de Josette, Jacques Montésinos, de Gambetta, 15 rue Nobel. Ils avaient trouvé un  appartement de deux pièces en location.

A Oran, centre-ville, les quatre premiers jours de l’indépendance avaient été relativement calmes. Le dimanche 1er juillet, avec mes amis Louis Muñoz et Jo Delgado de Saint-Eugène, 32 rue Maupas, nous étions passés à pieds place des Victoires et avenue Général Leclerc et avions constaté que les musulmans venaient de plus en plus nombreux dans le centre-ville. Des véhicules de l’ALN parcouraient les artères principales en klaxonnant mais nous n’avions pas remarqué de l’agressivité à l’endroit des Européens pendant les quatre premiers jours. De ce fait, les pieds-noirs qui étaient encore présents à Oran, n’avaient pas lieu d’appréhender le jour de la fête officielle de l’indépendance, programmée pour le jeudi 5 juillet. Fort heureusement, ce jour-là, moi-même et mon frère Christian, nous étions restés chez nous. Il en était de même pour Louis Muñoz ; quant à Jo Delgado, il avait pris très tôt le matin le car de ramassage, avenue de Saint-Eugène,  pour se rendre à l’E.R.M. de Sainte-Barbe du Tlélat où il était employé.

Lorsqu’en fin de matinée, nous avions entendu, depuis les Castors, des coups de feu ininterrompus pendant un très long moment, nous avions compris qu’une chasse aux Européens avait lieu. Par manque d’informations officielles précises, nous ignorions l’ampleur des massacres et des disparitions. Le lendemain, par le bouche à oreille, nous commencions à réaliser que des musulmans avaient massacré des Européens dans le centre-ville et dans certains quartiers, sans que l’Armée française n’intervienne pour empêcher les exactions quelques fois commises à proximité des casernes.  Ainsi, nous apprenions que mon voisin Bernard Algara, 18 ans,  copain de mon frère Christian,  guitariste dans le groupe « les Jupiter » qui deviendra en France « les Missiles » alors qu’il revenait de la plage sur la corniche, avec un autre copain des Castors, Gilbert Garcia, ont été emmenés au commissariat central. Heureusement que Gilbert a été reconnu par un ami de ses parents, Kadri Dida qui demeurait place Théus à Saint-Eugène. J’ai moi-même connu ce musulman  et sa famille. Kadri a pris les deux jeunes sous sa protection et les a raccompagnés à leur domicile en véhicule. Cette anecdote est relatée dans le site internet de Jean-Claude Pillon.

Mon cousin Alain (18 ans), fils aîné de mon oncle qui était hébergé chez nous aux Castors, travaillait à la DCAN, à la base de Kébir. Le matin, vers 7 heures, alors qu’il attendait, avec d’autres collègues de travail, le car de ramassage sur l’avenue de Saint-Eugène, ils ont été pris à partie par des gens du F.L.N. et emmenés en camion au stade municipal  Fouques-Duparc. Ils ont été délivrés par un capitaine des Zouaves qui, bravant les ordres du général Katz de ne pas intervenir, avait pris l’initiative de récupérer les jeunes européens prisonniers et les a ramenés en lieu sûr.

Ayant réalisé qu’il ne fallait pas compter sur l’Armée française et que, désormais, les Européens, surtout les jeunes, étaient sous la menace constante du F.L.N. et de l’A.L.N., ma première préoccupation, après cette dramatique et sinistre  journée du 5 juillet, était de faire partir, le plus vite possible, mon frère Christian en France, rejoindre Claude et sa famille. Le matin du vendredi 6 juillet, je me suis rendu à l’agence « passagers » de la S.G.T.M., boulevard  Galliéni. Par chance, grâce à la diligence de M. Kauffman qui connaissait bien mon frère Claude, j’ai pu obtenir deux billets pour un paquebot de la SGTM, un pour Christian et un pour le plus jeune frère des Montésinos (16 ans) voisins de Louis Muñoz, au 15 rue Nobel. L’après-midi de ce 6 juillet, avec Louisou, nous avons accompagné les deux jeunes au port d’Oran où ils ont embarqué pour Marseille. Le départ de mon frère Christian m’a enlevé un poids de ma conscience car je me sentais responsable si un malheur lui était arrivé.

Avec mon ami Louisou, désormais, notre désir était de quitter Oran le plus vite possible, dès qu’on aurait trouvé à s’embarquer. Louisou voulait transporter, sa fourgonnette « juvaquatre » qui lui permettait d’y charger quelques affaires de sa mère dont une machine à coudre que celle-ci souhaiter récupérer. Finalement, à force d’aller chaque jour au port d’Oran, nous avons pu nous procurer deux places de passagers plus une place pour sa voiture, sur le cargo « Regina Pacis » de la compagnie Scotto, Ambrosino et Puglièse (S.A.P.)

Nous avons amené le véhicule au port en fin de matinée. Louisou m’avait laissé un peu de place à l’arrière afin que je mette quelques vêtements personnels et un peu de vaisselle pour mon frère Claude et sa famille. Nous avons embarqué vers 16 heures. Comme bagage à mains, nous n’avions chacun qu’un sac de sport avec quelques vêtements légers et des affaires de toilette. En temps normal, ce cargo ne devait prendre qu’une vingtaine de passagers au maximum, en fonction du nombre de cabines disponibles. Compte tenu des circonstances, la compagnie en avait accepté une centaine. Quelques instants après que nous soyons sur le bateau avec tous les autres passagers, une section d’une douzaine de jeunes soldats de l’A.L.N. a fait irruption sur le bâtiment et leur chef a fait le tour de tous les passagers en mettant de côté les jeunes hommes (fourchette de 16 à 30 ans). Donc, nous nous sommes trouvé une douzaine de pieds-noirs cernés par cette section de l’A.L.N., composée de très jeunes musulmans à l’air hostile, agressif et nerveux, mitraillette MAT49 pointée sur nous et doigt sur la détente. Leur chef nous a dit : « Vous allez nous suivre, nous allons vous emmener au commissariat central pour interrogatoire ».  Le commandant de bord a été immédiatement alerté par les familles qui étaient autour de nous. Il s’est adressé au chef : »Que leur voulez-vous ? » Le chef : « Nous allons les emmener au commissariat central afin qu’ils soient interrogés. » Le commandant : « Je regrette, vous êtes sur un bâtiment français, ces jeunes sont sous ma responsabilité depuis qu’ils ont mis les pieds à bord, je refuse que vous les emmeniez. S’ils doivent être interrogés, cela doit se faire ici, je peux mettre une cabine à votre disposition.»       Devant l’assurance, la prestance et la détermination du commandant, le jeune chef était quelque peu décontenancé et, après quelques secondes de réflexion : « Bon, je vais aller trouver mon chef mais surtout qu’ils ne bougent pas d’ici, nous allons revenir. » Le commandant : « C’est entendu, allez-y. » Le groupe a quitté le navire en laissant sur le quai trois hommes chargés de nous surveiller. Le commandant a immédiatement donné les ordres pour faire appareiller le bateau le plus vite possible. Le navire a pu quitter le quai une vingtaine de minutes après le départ des soldats algériens. Après la grande peur que nous avions éprouvée, Inutile de vous dire le ouf de soulagement que nous avons poussé nous les jeunes, ainsi que les familles qui étaient embarquées avec nous. Grâce à son comportement très courageux et énergique, ce commandant nous a sauvé la vie car, si nous avions suivi cette section de l’A.L.N., c’en était fini pour nous ; nous savions quel sort était réservé aux jeunes pieds-noirs que l’on emmenait soi-disant pour  interrogatoire. Parmi notre groupe de jeunes, il y en avait deux qui avaient miraculeusement échappé aux massacres du 5 juillet 1962, donc ils étaient une seconde fois des miraculés.

Je ne connais pas le nom de ce brave commandant qui, par son attitude courageuse et exemplaire a fait honneur à la marine marchande française. Il a accompli ce que de nombreux officiers de l’Armée française n’ont pas eu le cran de faire afin de ne pas désobéir aux ordres  du Général Joseph Katz, chef du secteur autonome d’Oran qui lui-même avait reçu les ordres de l’Elysée.

Jean-Paul Sausset, le 22/07/2012

------------------------------------------------------------------------------------------------

De la part de marieclaude Envoyé : lundi 23 janvier 2012 

Mon oncle Manuel Gonzalez est parti d'Algérie sur un petit bateau direction l'Espagne Il avait préparé sa voiture stationnée devant la maison située rue Hamelin remplissant le coffre d'effets personnels lorsqu'il a voulu reprendre son véhicule pour l'amener sur le port d'Oran celui avait disparu il n'avait plus rien que sa chemise et son pantalon dégouté il est parti avec des copains en bateau vers l'Espagne Quelques années plus tard il a rejoint son gendre et sa fille dans le midi de la France lui peut affirmer qu'il est arrivé "une main devant une main derrière" son fils a ensuite avec trois copains formé le groupe "Les Missiles" Hélas mon oncle n'est plus de ce monde il parlait tout le temps de l'Algérie.

Marie Claude

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Denis Envoyé : dimanche 22 janvier 2012

Mes derniers jours à Oran

Jean-Paul, tu as dû vouloir écrire 22/1/2012 et non 22/7/2012, non? effectivement tu l'as échappé belle... Bernard Algarra a fait le l'exode avec Joelle et moi sur le 1er voyage du Lafayette Ci-joint quelques photos où on le voit de face et de dos avec le chapeau qui servait à couvrir le "resultat" de l'interrogatoire...

Denis
------------------------------------------------------------------------------------------------

De francoise Envoyé : dimanche 22 janvier 2012

Mes derniers jours à Oran

Merci Antoine d'avoir traduit en doc le texte de Jean Paul.  Merci Jean Paul pour ce témoignage poignant. Je suis très crispée après ce que je viens de lire. Quelqu'un l'a écrit, je ne sais plus qui, nous vivons un grand moment sur Familia, sans doute parce que nous en avons tous besoin, sans doute parce ce que ce cinquantenaire nous torture et que nous appréhendons tous ce qui va se passer cette année (en dehors des actions mémorielles pieds noirs) Hier à Aix, nous avons fait la connaissance d'un M.TOMAS (sans H a-t-il insisté) de la Place Hoche, avec qui nous avons parlé du stade du Caïd et du bar avec mezzanine qui était au coin de la rue d'Arzew de l'autre côté, impossible de retrouver son nom. Ceux de St Pierre vous allez nous le dire ? Merci José de nous donner des nouvelles de Josette. J'espère que tout ira bien pour elle et pour Monica.

Sylviane, pourquoi dire que tu as honte ? Tu n'étais pas là ! parce que ta vie était ailleurs à ce moment là ! tu présentes çà comme si tu avais déserté ! si tous les PN qui étaient à ce moment là en France (et ils étaient nombreux) avaient agi comme toi et avaient lutté contre la désinformation et avaient aidé ceux qui luttaient, certaines choses se seraient peut être passées autrement. Tu peux être fière des risques que tu as pris !

Vous parlez des dégâts sur les containers. Quand je suis partie le 10 septembre 62, j'avais ma valise. Mes parents avaient préparé une caisse de bois bien solide (elle m'a servi de table dans ma chambre d'étudiante) avec des choses auxquelles ils tenaient, se réservant le reste pour leur propre départ. Maman tenait à faire partir avec moi ce qu'elle avait de plus précieux (elle est limousine) : le service de table en porcelaine de Limoges qu'elle avait eu en cadeau de mariage, moi çà me paraissait ridicule mais elle y tenait beaucoup, elle avait entouré chaque pièce de serviettes, de linge ...Papa avait noté à plusieurs endroits "fragile". La caisse m'a été livrée à domicile en état correct, j'avais un petit travail, j'ai réceptionné sans ouvrir. Je ne l'ai fait que le soir au retour, tout ce qui était à l'intérieur était en miettes, il restait 2 assiettes intactes. Quand je suis allée me plaindre chez Ferrand cours Lieutaud, on m'a dit que j'aurais du le dire à la réception de la caisse. Une secrétaire gentille m'avait dit : il était noté que c'était fragile ! cette caisse a du être cognée exprès ! comme il y a eu de nombreuses plaintes depuis juillet, les dockers cassent ce qui arrive d'Algérie mais plus discrètement ! J'ai encore 31 messages à lire ! Je continue Amicalement

Françoise N

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Jean-Paul du 22/01/12 17:21

Mes derniers jours à Oran

José, je viens de terminer la rédaction et la saisie sur logiciel word du texte où je relate mes derniers jours à Oran, en terminant par la journée du 24 juillet 1962 au cours de laquelle j'ai embarqué sur le cargo "Regina Pacis". .Je l'envoie sur le forum afin que tous les membres puissent lire ce récit. J'espère que vous pourrez tous ouvrir la pièce jointe. Jean-Paul

Nous avons hélas tous le même genre de  tristes souvenirs, moi j'ai déjà raconté une fois sur familia mon départ si douloureux donc je ne vais pas réitérer. Notre souffrance est grande et cette plaie jamais ne se cicatrisera. Nous avons été reçus en France comme des parias aucune compassion aucune sympatie, depuis la France sait accueillir tous les étrangers à bras ouverts avec gentillesse, cellule psychologique, appartements, écoles pour les enfants cours de français gratuits meme que les instituteurs apprennent les langues étrangères pour pouvoir enseignner, cmu et tout le saint frusquin... et en plus nous sommes dénigrés. nous ne pouvons compter que sur nous mêmes. je vous souhaite une bonne journé

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Dominique Envoyé : samedi 21 janvier 2012 01:11

j'ai passé du 5 juillet au 18 juillet dans l'enceinte du port d'Oran , arrivé dans le port de Marseille la premiere préoccupation de la police a été de nous prendre nos cartes d'identité pour controle j'ai  passé deux jours à Marseille et ensuite le train jusqu'à Epinal dans les Vosges ou j'ai été hebergé au lycée Claude Gelé ou j'ai attendu ma mutation qui est arrivé le 10 aout me disant que j'etais muté à Vesoul le 15 aout pendant ce temps ma femme ayant accouché le 7 aout 1962 de mon fils ainé n'a plus pu etre hebergé au Lycée aussi avec sa grand mère de 80 ans son bébé et ses deux sœur à prit la direction de la Voute/Loire et là j'ai commencé à chercher un logement à Vesoul  car figurez vous que l'assistante des PTT n'a pas voulu tenir compte que mon épouse etait soutient de famille en faisant du porte à porte je suis tombé sur un brave homme Mr Maréchal qui m'a demandé de repasser le lendemain car il devait consulter son beau frère pour savoir si ce dernier etait d'accord pour me louer un appartement ayant appartenu à sa belle mère , le lendemain j'ai eu une réponse favorable et je me suis rendu avec se Mr  au 5 rue des bains pour voir l'appartement qu'elle ne fut ma surprise de constater que l'appart n'avait pas etait louer depuis la mort de la pauvre femme penetrant dans la chambre à coucher il y avait encore sur le lit la forme du cadavre de la pauvre mèmè je pris mon courage à deux main ,vidais tous les meubles que je mis au grenier et du passer cinq ,je dis bien cinq trois plus deux couche de peinture pour rendre un semblant de descence à ce taudis ou il n'y avait ni eau ni gaz ni WC il fallu acheter une tinette ( seau hygienique ) que j'allais tous les soirs vider dans le Durgeon  riviere qui passe à Vesoul mais je vous dis pas l'hiver 1962 la riviere etant gelée le spectacle des nestrons traversant le Durgeon d'une rive à l'autre le matin avant d'aller au boulot je me lavais la figure avec l'eau qui servait à confectionner le biberon de mon fils 'et le samedi matin avec le baluchon sous le bras direction les bains municipaux pour prendre la douche quand je vois maintenanttous ces pourris du DROIT AU LOGEMENT qui n'ont rien fait pour nous et qu'ils se decarcasse pas los moricos ça me fout les glandes mais grace à DIEU on s'en est sortis si j'ai été un peu longuet je m'en excuse par avance

MINGO

------------------------------------------------------------------------------------------------

De : "helldjo le : Samedi 21 janvier 2012 0h21

Rappel

Comme vous le savez La Provence- Var Matin- Nice Matin préparent le second volet du magazine  "Les Pieds -Noirs" . Cette fois il s'agit de l'exode...l'accueil des " métropolitains", l'installation... notamment en Provence...Si vous avez des  photos de cette  triste époque ... attente, traversée,  accueil... merci de me les communiquer....

Si vous avez des anecdotes à raconter  sur ces sujets  , merci  me transmettre  votre récit.... Vous pouvez aussi connaître  des membres de votre  famille ou amis lesquels  ont  connu des situations  "compliquées ou difficiles"  Merci  de participer....  il s'agit de "Notre Histoire"  à faire connaître La diffusion du premier volet du Magazine a connu un succès énorme..... et pas que des  pieds-noirs... Merci à Tous

José

------------------------------------------------------------------------------------------------

De orane35 Envoyé : samedi 21 janvier 2012 17:56

Mon 5 juillet

Bonsoir à tous depuis tout à l'heure je vous lis et c'est plus fort que moi, les larmes partent avec tout ce qu'on a vécu les uns les autres j'ai avec moi la petite à Norbert qui va avoir 3ans et elle se demande ce qui se passe je n'ai pas raconté la suite se notre 5juillet ou il a fallu partir en catastrophe avec la croix rouge tellement c'est dans moi et de se rappeler de tout ca, c'est trop dur Norbert pareil, me racontait comment son 2 ém frère a failli y passer je m'arrête là, j'ai trop de mal à continuer gros bisous mi Familia

geneviève
------------------------------------------------------------------------------------------------

De : daniel du : 21/01/2012 17:47

Mon 5 juillet

Bonsoir Viviane, c'est clair c'est gravé à jamais en nous. Gros bisous

Daniel

------------------------------------------------------------------------------------------------

From: Viviane  January 21, 2012 5:36 PM

Mon 5 juillet

Bonsoir Daniel, Ton message m' a beaucoup ému , cette maudite journée on ne pourra jamais l oublier , Bises

Viviane

------------------------------------------------------------------------------------------------

De : daniel le: 21/01/2012 15:21:45

Mon 5 juillet

Ce funeste jour du 5 juillet restera à jamais gravé dans ma mémoire. Nous avons avec mon frère accompagné notre Grand-mère au port pour qu'elle puisse prendre le bateau avec mon cousin Jean (ami d'enfance de Robert). Du port nous avons entendu des coups de feu mais sans vraiment s'inquiéter, nous pensions naïvement qu'en ce premier jour de l'indépendance los moros faisaient la fête en tirant en l'air. Nous sommes arrivés rue de Nancy au quartier de Miramar où nous venions de déménager, à quelques mètres d'ailleurs du domicile de Guy Montaner. Mon frère est rentré chez nous mais moi j'ai décidé d'aller voir ma copine qui habitait pas très loin rue Carnot. Les tirs redoublent et se rapprochent, je continue d'avancer, soudain je vois des gens qui courent, à l'angle de la rue Murat et de la rue de Nancy, une camionnette déboule avec à l'arrière des plusieurs personnes qui tirent sur les fuyards. je comprends très vite, c'est une chasse à l'homme, le véhicule vient dans ma direction, je cours le plus vite possible car j'ai pigé rapidement qu'il en va de ma vie.

Juste avant la rue Carnot il y a un petit immeuble de deux étages, la porte du couloir n'est pas fermée, je grimpe les escaliers, frappe aux portes aucune ne s'ouvre.

Dehors les détonations résonnent, au bruit j'ai la certitude que le véhicule est devant la porte du couloir. Là j'ai vraiment la trouille et je suis pris au piège, s'ils décident de venir me chercher, ils n'ont qu'à monter. Les secondes qui suivent sont interminables et je commence à prier. A un moment j'entends crier puis le bruit du véhicule qui s'éloigne vers la rue du Général Faidherbe. Je reste tapi quelques instants, combien de temps? je n'ai plus la notion du reste. Tétanisé par la peur, je descends les marches et après m'être assuré que la voie est libre je piqué un sprint jusqu'a chez moi.

Je n'ai jamais raconté ma mésaventure ni à mes parents ni à mon frère. La honte d'avoir eu si peur m'a incité à me taire, comme si à mon âge (15 ans et demi) ce sentiment n'était pas normal devant une telle situation. J'ai longtemps cauchemardé même après mon mariage, j'ai raconté mon histoire à mon épouse puis cela est passé mais depuis un mois, par deux fois, j'ai revécu cette scène en poussant des cris en plein sommeil foutant la trouille à Josette. L'approche du cinquantenaire me ramène contre mon grès à cette journée maudite du 5 juillet 1962.

Voilà j'ai effectué ma séance de psychanalyse devant vous mes amis

------------------------------------------------------------------------------------------------

De orane Envoyé : vendredi 20 janvier 2012 00:59

Bonjour le Patio Bonsoir à tous j'ai bien des souvenirs de notre départ du 5juillet comme beaucoup, surtout cette journée ou je n'oublierai pas et c'est dans moi jusqu'à la fin de mes jours, ou j'ai failli ne plus revoir mon père et le lendemain , nous avons quitté l'appart ,comme des voleurs, mes parents mes 3soeurs et mon frère avec la grand-mère je vous joins une photo ou l'on voit les 2 premiers hommes , ce sont mes oncles, un c le frère de mon père et l'autre le mari de la soeur de mon père, ils partaient tous au petit lac, ils ont eu une chance terrible de s'échapper mon oncle nous a souvent raconté l'histoire bonne nuit à tous ps,j'envoie ma participation à Josette, demain bises

geneviève

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Jean-Paul Envoyé : dimanche 22 janvier 2012 09:22

Raymond, au sujet des cotisations versées par les musulmans au FLN, aussi bien en Algérie qu'en métropôle, la réalité est que leur participation n'était pas spontanée mais  forcée, avec des sanctions terribles pour les réfractaires. Sanctions qui s'exerçaient aussi bien contre ces derniers que contre leur famille : mutilations ou assassinats étaient les "punitions" qui leur étaient réservées. Tant en Algérie qu'en métropôle, le FLN a assassiné six fois plus de musulmans que d'européens, ce qui prouve que l'adhésion des musulmans au FLN, comme veulent le faire croire les fanatiques du terrorisme et leurs amis, n'était pas généralisée. Les manifestations de mai 1958 sont une excellente preuve que tous les musulmans n'étaient pas favorables ni au FLN, ni à l'indépendance. Du plus petit douar ou village jusqu'aux grandes agglomérations, des musulmans ont manifesté en masse en faveur de l'Algérie française. Pour le référendum de septembre 1958, où le slogan de l'Armée française était "voter OUI, c'est voter Algérie française" les musulmans ont voté OUI à 90% et ont fait fi des menaces de mort du FLN.

Jean-Paul

------------------------------------------------------------------------------------------------

From: scipion Date: Sun, 22 Jan 2012 00:20:39 +0000

Rappel

Pour Mingo Mon ami je ne voudrais pas te peiner, mais je te rappelle que nous ne représentant rien, pas de puissance financière, pas de puissance médiatique, par de puissance électorale, Tout ce que nous pouvons écrire ne sera lu finalement que par notre cercle restreint de PN et alliés, même chose pour tout ce que nous pouvons dire, il faut être lucide, les films qui sont et seront tournés en notre faveur ne seront jamais projetés dans le réseau normal, nos chanteurs à part Enrico Macias et Bruel, les autres ne se produisent que dans de petites salles ou lors de nos réunions en vendant leurs CD presque sous le manteau. Eh amigo, n'oublions jamais que nos détracteurs, nos ennemis qui contestent et falsifient notre histoire, tout ceux qui ont milité et qui militent en faveur des arabes, sont du côté du pouvoir. Si seulement nos différents présidents d'association, arrivaient à faire l'union sacré, à ce moment là nous représenterions quelque chose, mais en attendant cela reste des voeux pieux et il aura encore beaucoup de salive et d'encre usé inutilement. Juste pour mémoire, je rappelle que 300000 Algériens, vivant en France ont réussi à se cotiser et ainsi récolter plus de 5 miliard de Francs qui ont servit à l'achat des armes du fln, est-ce que nous aurions la volonté et la capacité d'en faire autant pour notre cause???? Cordialement

Raymond "le tomatero"...

------------------------------------------------------------------------------------------------

De : Dominique le : Dimanche 22 janvier 2012 0h05

Rappel

Ces souvenirs nous suivront dans la tombe Marie Claude peut etre qu'un jour ces même personnes qui nous ont si mal reçu comprendront tout le mal qu'ils nous ont fait et auront des regrets bonne nuit Bisous

Mingo

------------------------------------------------------------------------------------------------

De : marie-claude Envoyé le : Samedi 21 janvier 2012 23h06

Rappel

Nous sommes rentrés de Sidi Chami début septembre 62 donc après l'indépendance mon père faisait de la " résistance" pensant que nous pourrions rester sur cette terre tant aimée Il fallait se rendre à l'évidence cela n'était plus possible j'avais 16 ans un jour un habitant du village est venu me demander en mariage ce qui a précipité notre départ Je n'oublierai jamais ce Jour nous avions des canaris mon frère leur a rendu la liberté tout en pleurant nous nous préparions pour notre départ sur la Sénia quand nous voyons arriver des gens du village avec valises qui prenaient possession de notre maison nous étions toujours dans les lieux un crève coeur de voir ainsi sa maison occupée d'une telle façon 

Nous avons été hébergés chez un oncle à Toulouse puis nous avons trouvé un logement à l'Isle Jourdain gros village du Gers (nous étions les premiers PN)

Mes parents ont pu prendre en gérance un bar je me souviens du premier jour d'ouverture pas un client et cela a duré un mois nous étions des PN et nous faisions peur aux villageois Mon frère et moi sommes allions en classe au collège malgré nos un an de différence nous avons été placés dans la même classe au fond en récréation aucun des collégiens nous adressaient la parole pour eux nous étions des gens bizarres et cela a duré assez longtemps (on nous avait placés en quarantaine) Combien de fois ai je vu mes parents pleuraient et se demandaient ce que nous allions devenir et regrettaient d'être rentrés Mon père eut la bonne idée de faire connaître la kémia à ses clients (gens de passage) qui eux ne connaissaient pas nos origines et de bouche à oreille  il se disait que nous étions des gens "normaux" comme nous vivions entre Toulouse et Auch nous avions la clientèle des cars et des rugbymans normal "nous étions Bar des Sports" c'est ainsi que j'ai bien connu Cester et Skrela petit à petit le monde affluait dans le commerce Pour l'anecdote le bruit courait qu'il y avait dans ce bar le patron qui offrait des "cacahuettes" avec les boissons (mon père se ravitallait rue Matabiau à Toulouse chez un commerçant qui importait ces denrées d'Israel)  aussi qu'elle a été notre fierté quelques années plus tard d'apprendre que nous étions classés 11ème bar de la région toulousaine une reconnaissance  pour mes parents mais à quel prix ?? Je n'oublierai jamais notre arrivée aussi j'ai la rabia quand je vois comment les habitants d'autres pays sont reçus aidés et pourtant Nous NOUS ETIONS FRANCAIS  Triste période de ma vie C'est les larmes aux yeux que je vous raconte ces morceaux de ma vie tout en pensant à mes parents qui ne sont plus de ce monde comme ils me manquent ...Une pensée toute particulière à tous les PN qui ont su affronter et surmonter une telle épreuve.

 Marie Claude

------------------------------------------------------------------------------------------------

De René Envoyé : lundi 23 janvier 2012 17:29

L'Oasis ou le Tabarys Et oui Guy avec Henri Verdu on y a passé des heures au Musset on a du se croiser Guy. J'ai même un mauvais souvenir Un jour le quartier a été bouclé nous nous étions refugiés au Musset les gardes mobiles ont fait vider le bistrot et nous ont installés debout devant la vitrine du marchand de jouets,en face, un mec avec un sac sur la tête est arrivé et a designé trois personnes, qu'ils ont embarqué et lever le siège. Une fois de plus nous sommes passés entre les gouttes! Henri Verdu, ancien de la familia, pourra te le confirmer. Paule n'insiste pas reste au Majestic la tu es une experte...risa Bises

René
------------------------------------------------------------------------------------------------

De Guy du 23/01/12 15:08

L'Oasis ou le Tabarys J'ai déjà donné un autre réponse : Le Musset J'y ai passé de bons moments sur cette mezzanine, avec les jeunes du quartier....A vous lire il y avait des mezzanines partout !Cependant , il y avait un tout petit bar ...face à la SHELL  (à l'angle de la rue Murat et Gal Leclerc, face à la poste de miramar....propriétaire Mr Calatayud .....qui arrivait de " l'intérieur".....) dans lequel je passais plus de temps......surpris de ne pas la voir apparaître.

------------------------------------------------------------------------------------------------

De René Envoyé : vendredi 20 janvier 2012 18:50

Bonsoir Viviane Dans la liste je ne trouve pas Mme Levy qui a été égorgée le 5 juillet Elle tenait le stand "Au roi des bonbons" Sous les arcades, mais peut être est-elle notée sous son nom de jeune fille que je ne connais pas. Besitos

René
------------------------------------------------------------------------------------------------

De annie du 20/01/12 14:35

Viviane, que c'est triste de lire une liste aussi longue de disparus.. mon oncle est bien inscrit helas : castilla antoine...que peina

anniezet

------------------------------------------------------------------------------------------------

De René Envoyé : samedi 21 janvier 2012 10:13

Bonjour Viviane J'ai trés bien connu les deux fils qui jouaient avec nous au quartier. Ils se sont fait une belle belle situation dans le commerce alimentaire (import, export) en région parisienne. Je ne savais pas qu'ils avaient une sœur Bises

René
------------------------------------------------------------------------------------------------

De viviane  Message du 20/01/12 20:11

Bonsoir René, Je viens de constater que son nom n' apparaît pas sur la liste , cette dame  a été gravement blessée , elle se trouvait avec son époux au restaurant santa lucia près du cinéma Century , ils l' ont transportée à l' hôpital , et le lendemain elle avait disparue comme beaucoup d' autres PN blessés. En 2004 , j' ai fait la connaissance de sa fille, qui est toujours traumatisée , elle vivait dans un quartier chaud de Marseille,  elle avait l' intention de quitter cette ville ,  depuis  2007 plus de nouvelles , Bises

Viviane

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Anne-Marie Envoyé : dimanche 22 janvier 2012 07:21

Mon 5 juillet

Françoise, je me trouvais à Aïn el Turk avec ma mère ce jour là. Nous étions en repli à Cap Falcon et ma mère voulait aller à la poste "je crois" d'Aïn el Turk et nous avons eu une des trouilles de notre vie ... Bises

------------------------------------------------------------------------------------------------

De francoise.n Le 21 janvier 2012 23:52

C'est vrai les amis, nous sommes en train de faire une psychothérapie de groupe ! Comme on nous l'a pas offerte en 62, autant se la faire nous même !Daniel, ce que tu racontes s'est passé à 2 pas de chez moi ! Je me souviens bien de ta grand mère qui habitait rue de Nancy (entre la rue Herzog et la rue Carnot) et de ses grands tabliers noirs (lol !). donc elle et Jeannot sont partis le 5 juillet, Jean Paul aussi avait été poursuivi dans la rue près de la maison et son oncle Lucien avait été battu mais s'en était sorti.

Nous étions partis à Aïn el Turk (St Germain) depuis l'explosion des cuves car le quartier était irrespirable et que Maman était malade ! De la terrasse de la maison où nous habitions, nous avons vu, la rage au ventre, défiler les arabes avec leurs drapeaux, les femmes qui lançaient leur youyous. Il y avait de nombreuses familles de militaires qui habitaient la rue et l'armée l'avait protégée et barrée. Mon père était resté avec nous ce jour là. Il avait une petite usine de mise en sachets d'olives rue Danton à l'Hippodrome de St Eugène (achetée en 1958 !), 2 ouvriers arabes lui avaient conseillé la veille " de rester à la plage avec sa femme et ses gosses car quelque chose se préparait !". Nous étions sur la plage avec le transistor quand Radio Monte Carlo dans l'après midi a annoncé des massacres à Oran, il a pris la voiture et rentré pour voir ses frères, il a vu l'armée française sortir enfin dans les rues de la ville ... et il s'est fait incendier par ses frères qui étaient restés enfermés chez eux.

Mingo, je fais comme toi, je garde nos messages depuis quelques jours. les enfants ne sont pas indifférents mais tellement pris par leur vie, leurs responsabilités ... les plus grands des petits enfants (17-18 ans) commencent à poser beaucoup de questions, il est vrai que leurs autres grands parents leur disent toujours "nous nous sommes les pieds noirs de l'Allemagne", Le père de ma belle fille est allemand sudète, familles envoyées au 18- et 19 ème s. pour peupler des régions d'Europe sous tutelle alemande (Slovénie, Thécoslovaquie ...). En 1945, ils en ont été virés comme nous, ils ont tout abandonné comme nous, mais eux leur armée était vaincue ... on les a relogés près de Dresde de l'autre côté de la frontière et ils voyaient leur maison dans le pays d'en face où ils n'avaient plus le droit d'aller car sous tutelle russe ! Ils ont préféré quitter la région et n'ont eu aucune aide pour s'installer en allemagne de l'ouest.

Merci Jean Pierre pour cette piqûre de rappel ! J'avais déjà vu cette vidéo, très dure. Je continue ma lecture

Françoise

------------------------------------------------------------------------------------------------

De daniel : 21/01/2012 18:26:16

Mon 5 juillet

Eh oui amigo Mingo le destin tient à peu de chose Je vous embrasse tous les deux

Daniel

------------------------------------------------------------------------------------------------

From: Dominique Sent: Saturday, January 21, 2012 5:41 PM

Mon 5 juillet

Merci à toi Daniel pour ce recit vraiment la vie ne tient qu'à un fil le malheur c'est que bien de personnes n'ont pas eu cette chance que nous avons eu et je les plains de tout cœur. Bises à vous deux.

 Mingo

------------------------------------------------------------------------------------------------

De : daniel Envoyé le : Samedi 21 janvier 2012 15h21

Mon 5 juillet 

Ce funeste jour du 5 juillet restera à jamais gravé dans ma mémoire. Nous avons avec mon frère accompagné notre Grand-mère au port pour qu'elle puisse prendre le bateau avec mon cousin Jean (ami d'enfance de Robert). Du port nous avons entendu des coups de feu mais sans vraiment s'inquiéter, nous pensions naïvement qu'en ce premier jour de l'indépendance los moros faisaient la fête en tirant en l'air. Nous sommes arrivés rue de Nancy au quartier de Miramar où nous venions de déménager, à quelques mètres d'ailleurs du domicile de Guy Montaner. Mon frère est rentré chez nous mais moi j'ai décidé d'aller voir ma copine qui habitait pas très loin rue Carnot. Les tirs redoublent et se rapprochent, je continue d'avancer, soudain je vois des gens qui courent, à l'angle de la rue Murat et de la rue de Nancy, une camionnette déboule avec à l'arrière des plusieurs personnes qui tirent sur les fuyards.

je comprends très vite, c'est une chasse à l'homme, le véhicule vient dans ma direction, je cours le plus vite possible car j'ai pigé rapidement qu'il en va de ma vie. Juste avant la rue Carnot il y a un petit immeuble de deux étages, la porte du couloir n'est pas fermée, je grimpe les escaliers, frappe aux portes aucune ne s'ouvre.

Dehors les détonations résonnent, au bruit j'ai la certitude que le véhicule est devant la porte du couloir. Là j'ai vraiment la trouille et je suis pris au piège, s'ils décident de venir  me chercher, ils n'ont qu'à monter. Les secondes qui suivent sont interminables et je commence à prier. A un moment j'entends crier puis le bruit du véhicule qui s'éloigne vers la rue du Général Faidherbe. Je reste tapi quelques instants, combien de temps? je n'ai plus la notion du reste. Tétanisé par la peur, je descends les marches et après m'être assuré que la voie est libre je piqué un sprint jusqu'a chez moi.

Je n'ai jamais raconté ma mésaventure ni à  mes parents ni à mon frère. La honte d'avoir eu si peur m'a incité à me taire, comme si à mon âge (15 ans et demi) ce sentiment n'était pas normal devant une telle situation.

J'ai longtemps cauchemardé même après mon mariage, j'ai raconté mon histoire à mon épouse puis cela est passé mais depuis un mois, par deux fois, j'ai revécu cette scène en poussant des cris en plein sommeil foutant la trouille à Josette. L'approche du cinquantenaire me ramène contre mon grès à cette journée maudite du 5 juillet 1962.

Voilà j'ai effectué ma séance de psychanalyse devant vous mes amis.

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Jean-Paul Envoyé : samedi 21 janvier 2012 10:13

Liste des disparus


Dans la liste, se trouve mon ami d'enfance de Saint-Eugène, rue Jules Grèvy, Raymond SANS, âgé de 22 ans. Il venait d'être libéré du service militaire et travaillait à Boulanger, avenue de la République. Il a été enlevé le 4 avril 1962, lors de son trajet à pieds, très probablement avenue de Yougoslavie. A cette période, la rumeur laissait entendre que les fellouzes enlevaient des Européens pour les vider de leur sang dont avaient besoin les hôpitaux de fortune créés par le FLN à Victor-Hugo et au Petit-Lac ; on disait que le Docteur Larribère faisait partie des médecins qui soignait les fellouzes. A la lecture du livre de Jordi, il s'avère que cette rumeur était bien fondée et que les corps de ces malheureux qui étaient rendus totalement exsangues, étaient ensuite ensevelis au Petit-Lac. Les actes barbares et totalement inhumains commis par le FLN et l'ALN ne sont pas un mythe mais une cruelle réalité, n'en déplaise à tous nos détracteurs qui focalisent leurs attaques perverses uniquement sur les tortures exercées par l'Armée française et les attentats commis par l'OAS. Ce qui est aussi détestable et impardonnable,  c'est que des Européens, certes une faible minorité, ont été complices des atroces exactions commises par le FLN.

Jean-Paul

------------------------------------------------------------------------------------------------

De la part de francoise.n Envoyé : mercredi 28 décembre 2011 00:11

Bon Amandine. Merci aussi de ce premier avis sur ses écrits !

Je réagis sur les gendarmes. Les Pieds Noirs qui étaient dans la gendarmerie, comme dans l'armée ont étés souvent mis de côté ou mutés à partir de 1960. Ils ont été remplacés par des métropolitains mais çà se passait assez bien avec les "gendarmes blancs" (liseré sur le képi) et certains CRS.

Nous avons tous des souvenirs abominables avec les "gendarmes rouges". Les spécialistes te donneront plus de précisions sur leur recrutement. Pour ma part, j'ai de très mauvais souvenirs des perquisistions que nous avons subies à Miramar de la part de ces "rouges" qui occupaient le lycée Ali Chekkal tout proche et qui tiraient en enfilade dans les rues du quartier. A chaque bouclage, Papa a été absent, coincé à St Eugène, Maman était malade, j'étais l'aînée (18 ans) et responsable des 3 petits et de mon jeune cousin MIRALLES qui se réfugiait chez nous en sortant du cours Descartes car il ne pouvait aller prendre son car pour Sidi Chami. Chaque fois la maison a été fouillée de fond en comble avec violence, des objets volés, j'étais effrontée, je les suivais partout et je râlais quand
un objet n'était pas à sa place, je me souviens avoir fait un scandale pour un petit hippocampe disparu sur mon bureau, c'était de l'inconscience mais je l'avais récupéré !

Avec Maman et mon frère nous nous sommes trouvés dans une fusillade terrible, rue d'Alsace Lorraine, en pleine ville. les gardes mobiles tiraient depuis le Plateau dans les rues en pente du quartier St Pierre, en pleine ville européenne, donc sur des français !

Ma petite soeur qui n'avait que 4 ans, nous a dit récemment qu'elle avait fait des cauchemars pendant très longtemps. Surtout après le 18 mars 1962, ces hommes ont prété main forte au FLN contre les Pieds Noirs.  Quand des Pieds Noirs étaient enlevés, ils refusaient d'intervenir "pas d'ordre". Ceux qui étaient arrêtés, étaient libérés dans le quartier arabe ...

Lis "Fors l'Honneur" de Claude Micheletti et un "Silence d'Etat" de Jean-Jacques JORDI. Difficile de dormir après mais tu verras ce qui est caché ! Amitiés Cette fois je vais dormir

Françoise N

------------------------------------------------------------------------------------------------

De : Amaleti en Date du: 27/12/2011 20:36:29

Coucou,  Bonjour mes amis (es), Je suis actuellement en train de lire le livre de Claude Nal... Ce livre qui est très bien écrit me fait me poser beaucoup de question notamment sur les gendarmes et leurs rôles durant cette guerre effroyable. Pouvez-vous me donner votre avis, votre vécut, vos ressentis... Je vous embrasse bien fort ! Amandine La Chiquilla qui va recommencer à vous embêter avec ses questions !

 ------------------------------------------------------------------------------------------------

De francoise n Envoyé : samedi 21 janvier 2012 00:32

Bonsoir à tous Viviane - merci pour cette liste - j'y ai retrouvé avec émotion des noms connus dont Théodore ACERES, un petit cousin de mon mari, Charly VERNHES, ami et voisin de ma famille de St Rémi (voisin aussi des parents de Charly DAUDET qui avaient aussi une ferme au village), Charly et d'autres membres de sa famille avaient été arrêtés par une bande de l'ALN sur la route d'Oran, alignés près de la voiture, ils ont vu avec soulagement arriver un camion de militaires français. Les arabes ont jeté Charly dans la voiture et sont partis, la famille a alerté les militaires qui ne sont pas intervenus ! Edouard ROBLES, de la rue Mal Lannes à Miramar, père de mon amie d'enfance Geneviève, mariée à Pierrot MARGUIER (et séparée) qui devait habiter la même maison que notre bergère Martine. Il était chauffeur de taxi, une profession qui a été massacrée le 5 juillet. Une petite cousine Lorette CARRATALA (ses parents avaient une bijouterie rue d'Alsace Lorraine- en face de Meslot) avait épousé un très gentil garçon, chauffeur de taxi aussi, au printemps 62 (je crois), Henri (dont je ne me souviens le nom) a disparu aussi ce jour là.

José - l'arrivée à Marseille ... un souvenir terne et noirâtre.

je suis arrivée seule le 10 ou le 11 septembre 62, mes parents étaient à Aïn el Turk, plus en sûreté qu'à Oran. Mon père avait décidé brusquement de m'expédier à la fac de Marseille. L'image que je garde est celle du débarquement, à partir de la passerelle du bateau, sur le J4 sâle et noir, un long couloir ouvert, des passagers qui filaient droit devant eux, aucun accueil au débarquement, puis des escaliers aussi sâles et noirs que je descendais avec appréhension. Au bas des escaliers, un garçon de mon quartier appuyé à une barrière, je ne le connaissais que de vue, il m'a appelée, il m'a dit venir là tous les jours pour proposer son aide. A ce moment là j'ai été appelée par un haut parleur, des amis de mon père m'attendaient. Je n'ai jamais revu ce garçon mais il a été le premier sourire à mon arrivée en France !

J'ai trouvé rapidement du travail comme pionne dans une école privée (grâce à la recommandation des pères de Don Bosco-Bouisseville) et un logement en colocation avec une jeune institutrice de l'école, j'ai donc eu beaucoup de chance. Une famille marseillaise m'a demandé de m'occuper de leur fille à la sortie de l'école : raccompagnement, aide aux devoirs. Un soir, rentrés plus tôt, ils m'ont proposé de souper avec eux. Dans la conversation, j'ai parlé d'Oran ! Grand froid ! "Si nous avions su plus tôt que vous étiez Pieds Noirs, vous ne seriez pas entrée dans notre maison ! Heureusement nous avons appris à vous apprécier !". Ils sont devenus des amis et je parlais beaucoup de l'Algérie avec eux.

J'ai récemment retrouvé des voisins (et petits cousins comme beaucoup à Oran). Rose me racontait qu'en juin 62 son mari l'avait expédiée avec ses 2 garçons et enceinte du 3ème. je ne sais comment elle avait atterri dans un village près de Manosque. Il était tenir un magasin à Oran. Elle faisait ses courses dans la petite boutique du village, ne parlant à personne, et entendait régulièrement les femmes taper sur ces PN qui venaient les envahir. Un jour çà a été insupportable, elle leur a dit qu'elle en était et qu'elle était fière que son père et ses frères soient venus en 1944 libérer ce village des allemands. Surprise, ces personnes l'ignoraient, elles pensaient avoir été libérées par les américains. Rose a alors entrepris jour après jour leur éducation et s'est très bien intégrée au village. Aux deux Henri (Martin et TLP) : merci de votre verve et de cette alternance de sérieux et de dérision. Allez Bonne nuit à tous et bon petit déjeuner à ceux qui ne vont pas tarder à se lever ... ou qui vont faire la grasse matinée ce samedi Amitiés

Françoise

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Marie-Thérèse Envoyé : vendredi 20 janvier 2012 19:06

C'est trop triste de lire tous ces noms. J'ai retrouvé dans les Phernandez le père, la mère et le fils qui avait mon âge à l'époque. Ils étaient de sidi-Bel-Abbès et je me trouvais là-bas le jour de leur disparition. Desuite le bruit avait couru et je me souviens que la Légion était partie à leur recherche. C'était l'oncle de ma belle soeur, sa femme et le fils le plus jeune. L'aîné est rentré en France comme nous. Ils avaient été pris dans leur ferme. Quelle tristesse.

Marie-Thé

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Dominique Envoyé : samedi 21 janvier 2012 10:54

Quand je vais au motel et que je vois ces Tchechenes qui sont soignés aux petits oignons j'ai les yoyos qui me montent à la gorge ma femme est partie vers la fin juin 62 elle a passé trois jours et deux nuits,elle avait avec elle ses deux grands mères (80 et 67 ans ) sa sœur Monique sa cousine avec un enfant de 6 mois qui criait comme un fou pour reclamer son bibi il n'y avait pas d'eau il fallait que ma femme aille ou il y avait des militaires (aviateurs ) presque à poil pour pouvoir prendre et chauffer de l'eau pour le bibi la nourriture un sandwitch (pain et pâté ) le soir avec de l'eau ceci dit elle etait enceinte de 8 mois de mon ainé (né le 8 aout 1962 )et comme couchage une caisse de biere BAO le troisieme jour elles ont pu embarquer sur un avion qui les a emmené à Marseille dans le bordele que vous immaginez là elle a recuperé sa petite sœur Marianne qui etait chez une tante à Ste Marguerite et après une nuit de sommeil train en direction d'Epinal la fatigue aidant elles se sont trompées de train et ,l'enculé de controleur (je m'excuse je ne peux l'appeler autrement )les a fait descendre à Belfort non sans avoir exigé le paiement de l'amende. En descendant ma femme est tombée dans les escaliers je ne vous dis pas la peur des deux mémés ,et grace à DIEU sans aucune suite elle a pu prendre le train qui l'emmenait vers Epinal ou une ambulance l'attendait pour l'emmener à l'hosto pour des examens qui n'on descellé aucune anomalie et de là au lycée Claude Gelé qui servait de centre d'hebergement. aussi quand maintenant on me parle de resto du cœur ou des œuvres de bienfaisance ( que les den por culo ) tout cela pour vous dire comment on a été reçu pour les jeunes générations.

MINGO

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Jacqueline Envoyé : dimanche 22 janvier 2012 08:23

Mon 5 juillet

Une histoire en fait remonter une autre. mon frère faisait partie de ma famille rester sur place en attendant une mutation. Il travaillait à la DCAN et sa jeune femme était instit. Ils venaient d'avoir une petite fille ma filleule Agnés agée de 6 mois. Impossible de trouver du lait pour ses biberons en ville, toutes les pharmacies avaient baissé leur rideau. Il était dit qu'on pouvait encore en trouver une à la marine, donc voilà mon frère parti dans sa 4cv vers la marine et là il est pris par des groupes de jeunes et moins jeunes heureusement à pieds qui le caillasse et essaient de bloquer la voiture. Il a du faire demi tours. Rentré chez lui pas d'autre choix que de faire les valises le bébé lui ne pouvait pas attendre la mutation. Passez un bon dimanche et bisous à vous tous.

Jacqueline

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Dominique Envoyé : samedi 21 janvier 2012 11:00

Liste des disparus

je me souvient d'un Dr et une infirmiere qui avaient été tué à St Eugene dans une voiture à un carrefour

Mingo

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Raymond M Envoyé : samedi 21 janvier 2012 17:49

Liste des disparus le 5 juillet à Oran Pour viviane

Merci Viviane, J'ai parcouru la liste et j'ai retrouvé le nom  de ma cousine AYAN Marie-Thérèse qui a été enlevé à Oran elle avait 18 ans, et j'ai retrouvé le nom d'un ami de Kébir qui a aussi disparu le 5 juillet, il avait 16 ans Garguilo Charlie, paix a leur âme. Je garde au fond de moi le secret espoir que justice leur sera rendu, et qu'un jour ces criminels seront enfin jugés. ( je sais que c'est une utopie mais j'y crois) Bises.

Raymond "le tomatero"

------------------------------------------------------------------------------------------------

De : helldjo Date : 23/01/2012 15:23:56

Mercredi 25 janvier FR3//Viviane- Tous

Bonjour Viviane et Tous

C'est une excellente nouvelle  enfin ça bouge un peu.....   Cependant diffusion à 23 h date cuenta....J'en profite  sur ce même sujet, ci - joint l'article paru  sur le Monde Diplomatique...  transmis par un copain d'Alger...  en plusieurs  parties. Il y a des chiffres.....   Par exemple j'apprends  que l’OAS a tué 3000 musulmans ???  N’importe quoi, et claro les victimes d'Oran de cette  funeste journée....  Lisez...

José

------------------------------------------------------------------------------------------------

De Viviane lundi 23 janvier 2012 16:10

José Mercredi 25 janvier FR3//Viviane- Tous

José, Je te remercie pour ce document précieux, ce témoignage confirme ce que nous disons depuis longtemps,  ce journal n’est pas en notre faveur , son témoignage est très important, il a raison ce sont les foules hystériques, surtout les femmes du peuple, une d' elle voulait m' arracher les yeux, quel souvenir Bises.

Viviane

------------------------------------------------------------------------------------------------

De annie l Envoyé : samedi 21 janvier 2012 10:18

Départ du 5 juillet

bonjour la familia, j'aimerais vous raconter non pas mon départ, mais celui de ma soeur ainé qui a failli être dramatique... le 5 juillet ma soeur, son mari militaire, leurs 2 enfants (4 ans et 8 mois) et mon oncle partent en voiture pour la senia...au petit lac, ils sont arretés par le FLN ...aussitot ils les font descendre de voiture.. et là très agressifs, ils voulaient absoluement emmener ma soeur et les enfants vers le petit lac pour .. vous imaginez la suite... quand juste à ce moment arrive une jeep avec un gradé quand il a vu mon beau-frère militaire et mon oncle également en  tenu, il a crié en arabe un ordre et s'est adressé à mon beau-frère lui demandant où ils allaient, celui-ci leur a confirmé que sa famille partait en avion, mais que lui retournait à la caserne où il était consigné.. donc le gradé à donné l'ordre de les laisser passer... et ainsi ma soeur et ses enfants ont pu être sauvés... et c'est sur le chemin du retour, après que mon oncle ait raccompagné mon beau-frère à la caserne, que lui-même a été enlevé et vous connaissez la suite. s'il n'y avait pas eu à ce moment-là ce gradé, j'aurais aussi perdu ma soeur et ses enfants..... je ne vous dis pas dans quel état était ma soeur quand elle à rejoint marseille, et là non plus il n'y avait pas de cellule psychologique !!!! bon samedi.

anniezet.

------------------------------------------------------------------------------------------------

Retour listes de tous les dossiers 5 juillet 1962

Publicité
Publicité
30 novembre 2012

COMMUNIQUE ANFANOMA

LE 30 NOVEMBRE 2012

Le Conseil d’État a tranché le 29 novembre 2012 : la proposition de loi instaurant le 19 mars « journée nationale du souvenir et de recueillement », validée par le Sénat le 8 novembre dernier, est reconnue « conforme à la Constitution »… Ce texte est en cours de promulgation.

Une bataille a donc été perdue… L’avoir menée avec foi nous dispense du regret de ne rien avoir tenté. L’enjeu en valait la chandelle, même si la flamme vacille aujourd’hui … Reste un goût  d’amertume, voire un dégoût, face à l’incompréhension ou à l’hostilité des auteurs de cette mauvaise action, de leurs inspirateurs et de leurs complices gouvernementaux.

« La loi est dure… », Certes, particulièrement celle-ci ! Mais ce qu’une loi a fait, une autre peut le défaire : l’exemple vient d’en être donné. Patience et longueur de temps – qui ne dispensent pas des sentiments de rage qui nous animent – ménageront aux Français rapatriés d’autres rendez-vous, devant les urnes.

Le 5 décembre est tout proche. Un peu partout en France, Anciens Combattants et Français rapatriés se retrouveront au coude à coude, face à leurs drapeaux, que nous pourrons imaginer voilés de crêpe en cette circonstance. 

La Vice-Présidente Chargée de la Mémoire Nicole Ferrandis

Le Président Yves Sainsot

 

ANFANOMA 23 Rue Poliveau 75005 Paris

 


LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL,

Vu la Constitution ;

Vu l'ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 modifiée portant loi organique sur le Conseil constitutionnel ;

Vu les observations du Gouvernement, enregistrées le 22 novembre 2012 ;

Le rapporteur ayant été entendu ;

1. Considérant que les sénateurs et députés requérants défèrent au Conseil constitutionnel la loi relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ; qu'ils mettent en cause les conditions d'examen de la proposition de loi au Parlement, qui ne respecteraient pas les articles 3, 24, 25, 27, 39 et 45 de la Constitution non plus que l'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 ; que les députés requérants contestent également l'absence de portée normative de la loi déférée et la méconnaissance de son domaine de compétence par le législateur ainsi que de l'objectif de valeur constitutionnelle d'accessibilité et d'intelligibilité de la loi ;

2. Considérant, d'une part, que la proposition de loi relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, examinée par l'Assemblée nationale dans le texte adopté par la commission saisie en application de l'article 43 de la Constitution, a été adoptée sans modification le 22 janvier 2002 ; que le Sénat a adopté cette proposition de loi sans modification le 8 novembre 2012 ; que, par suite, la loi qui est déférée au Conseil constitutionnel a été examinée successivement dans les deux assemblées du Parlement et adoptée dans les mêmes termes conformément à l'article 45 de la Constitution ; que sa procédure d'adoption n'est en outre contraire à aucune autre disposition de la Constitution ;

3. Considérant, d'autre part, que l'article 1er de la loi déférée institue « une journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc » ; que, selon son second article, cette journée « ni fériée ni chômée, est fixée au 19 mars, jour anniversaire du cessez-le-feu en Algérie » ; que ces dispositions, qui ne sont pas entachées d'inintelligibilité, ne méconnaissent aucune exigence constitutionnelle,

D É C I D E :

Article 1er.- La loi relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc est conforme à la Constitution.

Article 2.- La présente décision sera publiée au Journal officiel de la République française.

Délibéré par le Conseil constitutionnel dans sa séance du 29 novembre 2012, où siégeaient : M. Jean-Louis DEBRÉ, Président, M. Jacques BARROT, Mme Claire BAZY MALAURIE, MM. Guy CANIVET, Michel CHARASSE, Renaud DENOIX de SAINT MARC, Valéry GISCARD d'ESTAING, Mme Jacqueline de GUILLENCHMIDT, MM. Hubert HAENEL et Pierre STEINMETZ.

ECLI:FR:CC:2012:2012.657.DC

http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/2012/2012-657-dc/decision-n-2012-657-dc-du-29-novembre-2012.135195.html

 

27 novembre 2012

LE COMBAT DE CICÉRON POUR LA DÉFENDE DU FRANÇAIS

Un petit livre pour un grand combat

 

Maux pour le dire - Couverture

 

            Pendant deux ans, Maurice Calmein a publié dans Voix du Midi Lauragais, sous le pseudonyme de Cicéron, une chronique destinée à attirer l’attention des lecteurs sur les menaces qui pèsent sur la langue française, notamment par la multiplication des anglicismes. La centaine de billets composant cette chronique a été regroupée dans un livre de 183 pages, sous le titre « Les maux pour le dire », qui vient de paraître aux Editions Atlantis.

            Traité avec humour et en collant à l’actualité, agréable à lire sans forcément respecter l’ordre de la pagination, cet ouvrage constitue un excellent outil de sensibilisation à la défense de notre langue et à ses dérives inquiétantes.

            Agacé de constater que la langue française est quotidiennement malmenée, et en particulier par ceux-là mêmes qui la véhiculent le plus en s’exprimant à la radio et à la télévision, Maurice Calmein proposa, en 2010, à Voix du Midi lauragais, d’écrire chaque semaine un billet dénonçant un exemple de ces dérives du langage. La rédaction du journal s’inquiéta de savoir si l’auteur de ces billets pourrait tenir la cadence d’une parution hebdomadaire sur un sujet aussi pointu mais elle accepta de relever ce défi. Pendant deux ans, ce furent donc 102 billets qui vinrent alimenter cette chronique sous le titre Les maux pour le dire, inspiré du titre du film Les mots pour le dire. Quant au choix du pseudonyme, il revenait presque de droit au grand rhétoricien romain Cicéron.

            Les Editions Atlantis ont souhaité publier une sélection de 90 de ces billets incisifs et pleins d’humour qui s’en prennent tout particulièrement à la multiplication des anglicismes dans le langage des médias et de l’entreprise. Cette mode frise parfois le ridicule comme le montre cet exemple d’un cadre d’une grande compagnie non moins française de communication qui, pour avoir l’air in, déclare à ses collègues français après avoir employé un anglicisme bien superflu : »Comment dit-on en français, déjà ? ».

            C’est donc aussi une certaine pédanterie du langage que fustige Cicéron qui prône, lui, la simplicité et l’authenticité.

            « Si l’on n’y prend garde, précise-t-il, le français ne sera bientôt plus qu’une langue morte » et il nous rappelle que bien des étrangers s’inquiètent aussi de ce déclin de la langue de Molière, parfois plus que les Français eux-mêmes. C’est d’ailleurs à leur intention qu’ont été ajoutées à la fin du livre quelques explications sur des expressions familières qu’ils pourraient ne pas connaître. Et ce n’est sans doute pas un hasard si c’est un éditeur allemand qui a pris l’initiative de publier ce livre.

            Il semble, hélas, bien loin le temps ou le français faillit devenir la langue internationale puis la langue de l’Europe. Mais, estime Maurice Calmein, il ne faut pas baisser les bras. Il faut se battre pour défendre cette belle langue car c’est un devoir que de transmettre aux générations futures ce que nous avons nous-même reçu. Et l’on appréciera à cet égard la photo de couverture présentant un bambin coiffé d’un béret et tenant en main une baguette de pain, ces deux attributs symboliques mondialement connus de l’identité française.

            Dans le dernier billet paru dans Voix du Midi lauragais, Cicéron exprime sa satisfaction d’avoir transmis son virus à quelques lecteurs et amis qui ont désormais adopté sa manie de traquer les fautes de langage et les anglicismes inutiles. Et il invite ces « convertis » à poursuivre la croisade pour la sauvegarde du français.

            Il faut reconnaître que cet ouvrage agréable à lire, sans forcément respecter l’ordre de la pagination, constitue un excellent outil de sensibilisation à la défense de notre langue et à ses dérives inquiétantes.

 

« Les maux pour le dire », de M. Calmein, 186 pages, Ed. Atlantis, oct. 2012, 12 €.

Retour Maurice Calmein

27 novembre 2012

LA VALISE OU LE CERCUEIL (DE CHARLY ET MARIE CASSAN)

MAJ/24/05/2016

la valise ou le cercueil 2016

AFFICHE_LA_VALISE_OU_LE_CERCUEIL_700_x_800

« La valise ou le cercueil » est le titre du film retraçant la vie et le lâche assassinat du peuple pied noir et harkis  par la République dictatoriale gaulliste  dirigée par De Gaulle.

 C’est aussi  toute l’histoire authentique  de cette belle province française durant 132 ans, restée dans les cœurs et dans les tripes de millions de Français d’AFN et de Métropole.

 Ce film historique est réalisé par Charly CASSAN, pied noir avec Marie,  sa collaboratrice  et dynamique compagne. Ils se sont dépensés  sans compter  durant 14 mois de tournage et d’interviews tant en Algérie et Tunisie qu’en France et en Espagne, pour retracer  durant deux heures palpitantes et émouvantes,  la vie de ce peuple hors du commun qui est resté debout et fier avec honneur et dignité face à toutes les adversités.

 Tout est répertorié chronologiquement  dans ce film historique et de mémoire.

 Cela commence en 1830 par le débarquement à Sidi Ferruch et la prise de la Régence d’Alger  occupée par les Turcs  qui se servaient des pirates barbaresques   pour écumer la Méditerranée et imposer l’esclavage, la dictature et le pillage de ce pays inculte et infecté de moustiques, qui allait devenir l’Algérie  avec la présence de Français et d’Européens.

 L’armée d’Afrique est de tous les combats, en Crimée en 1870,   ainsi que pendant les deux dernières guerres mondiales.

 Sont évoqués,  avec précision,  les massacres du 8 Mai 1945 à Sétif.

 Ensuite on passe aux bâtisseurs  de cette Algérie heureuse et prospère  où les souvenirs de leurs années lumineuses surgissent avec émotion.

 En Novembre 1954,   par les fautes successives des gouvernements parisiens, éclate la rébellion arabo-islamique nationaliste,  commandée du Caire.

 Ce furent  huit années  d'une guerre atroce et fanatique contre les rebelles et les terroristes sanguinaires et assassins.

 Il y eut la fameuse bataille d’Alger largement gagnée par les parachutistes français du général MASSU,  sans oublier les journées des barricades d’Alger  et le Putsch des généraux patriotes.

 En rappelant qu’il y  eut le complot gaulliste du 13 Mai 1958 et le retour au pouvoir de  De Gaulle,  qui allait trahir ses engagements et livrer le pays aux fellagahs-égorgeurs suite aux funestes et honteux  "accords d’Évian",  où le gouvernement gaulliste a capitulé face à l’ennemi qui était pourtant battu sur le terrain.

 S’en est suivi le courageux et héroïque combat de l’OAS qui fut le dernier sursaut de tout un peuple  contre le FLN  et leurs alliés et complices : les communistes et les barbouzes gaullistes.

 Pour achever ces épisodes dramatiques et douloureux, sont évoqués les enlèvements  appelés par le pouvoir en place : « les disparus », cruellement et sauvagement assassinés, les massacres de la rue d’Isly   et de la grande Poste d’Alger après l’ignoble et criminel blocus du quartier populaire de Bab-el-Oued  en Mars 1962.

Et ceux du 5 juillet à Oran après la trahison et l’abandon, puis le génocide des harkis et de leurs familles,  tout cela voulu par De Gaulle  afin de décourager  et anéantir la résistance  des Européens d’Algérie  et des Français musulmans fidèles au drapeau français.

 Ce qui provoquera le terrible exode et l’exil inhumain de tout un peuple dans cet hexagone chloroformé, désinformé, et forcément hostile aux Français d’Algérie.

 50 ans après, le retour des Pieds-Noirs en Algérie  fait remonter à la surface des souvenirs enfouis et une émotion intense s’en dégage.

 Acteurs, témoins et victimes survivantes sont les personnages principaux  et prestigieux  de ce film  qui brise enfin l’hypocrisie, la malhonnêteté  et l’omerta des pouvoirs publics successifs  et de leurs relais que sont les médias  en imposant un total black-out  sur la véritable histoire et l’agonie de l’Algérie française.

  Charly CASSAN  Réalisateur


Commande pour le DVD à envoyer chez Charly et Marie Cassan 2 rue Molle 34250 Palavas les Flots au prix de 20 Euros frais de port compris.

Un nouveau commentaire, d'une jeune étudiante après avoir vu le film. A faire circuler car très touchant.

            "Élève de terminale, j'ai étudié cette année la guerre d'Algérie. Lorsque j'ai vu ce documentaire, j'ai été profondément touchée par cette histoire qu'on ne nous racontera jamais dans les livres. J'ai trouvé les témoignages des pieds-noirs et des harkis poignants, si seulement les gens savaient ce qu'il était vraiment advenu de l'Algérie Française. Cela a du être une expérience immensément douloureuse de tout quitter, mais en même temps nous ne pouvons qu'admirer le courages des Français d'Algérie et des harkis qui ont cru en la france et se sont battus jusqu'au bout. En revanche, quelle honte pour nous, Français de la métropole qui avons abandonné l'Algérie Française à son triste sort. Et quelle honte, De Gaulle, dont on nous fait tant l'éloge en cours d'histoire, responsable du massacre des harkis. J'aimerai que les gens sachent, que la France reconnaisse sa totale responsabilité dans cette guerre ! . En tout cas merci pour ce documentaire, qui est d'une qualité et d'une sincérité remarquables, il m'a vraiment marquée."

Film "LA VALISE OU LE CERCUEIL" Charly ou Marie CASSAN-HAVENEL 2 rue Molle 34250 PALAVAS LES FLOTS

Tél :06 13 56 00 36

Commandez votre coffret DVD par internet >AMAZON.FR ou à CASSAN Marie et Charly Liens  :    chaine tv de reportage34


Critique du film vu par le Général FAIVRE Maurice, historien des Armées.

Charly Cassan et Marie Havenel. La valise ou le cercueil. DVD. Reportage 34. Maurin, 34970 Lattes.

            Ce film de 2 heures constitue une remarquable réalisation technique, et une émouvante évocation de la mémoire des Français d’Algérie. Des dizaines de témoins mettent en valeur ce que fut leur histoire et celle de leurs ancêtres, depuis la conquête de 1830 jusqu’à l’exode de 1962. Ils rappellent que la piraterie barbaresque fut à l’origine de l’expédition, que la colonisation, éprouvante avant d’être génératrice de paix, a éradiqué les épidémies et créé les infrastructures d’un Etat moderne.

            L’histoire de la guerre d’Algérie reste prégnante pour les acteurs consultés, qui relatent les massacres fomentés par les nationalistes algériens, depuis mai 1945, jusqu’au 20 août 1955 et au 5 juillet 1962 ; ils n’occultent pas cependant  les inégalités sociales, les ratonnades et autres abus de la répression. Ils montrent comment le sursaut du 13 mai dissimule un complot gaulliste qui n’exploite pas la fraternisation franco-musulmane et conduit à la révolte des barricades, du putsch et de l’OAS.

            Le titre du film évoque bien ce que fut la souffrance de leur communauté et celle des harkis : les enlèvements de l’été 1962 qui imposent l’exode, le rejet des syndicalistes marseillais,  le saccage des cimetières de leurs parents. Seule consolation, ceux qui ont eu le courage de traverser la mer, ont renouvelé des relations d’amitié avec leurs anciens condisciples et collègues de travail et sont sensibles à la misère des Algériens soumis à une minorité totalitaire.

            La reconnaissance de la responsabilité de l’Etat reste l’espoir de ces désespérés. Ce film devrait y contribuer, mais il se heurtera aux critiques idéologiques des complices du FLN. Sa diffusion au grand public serait nécessaire pour l’information des Français de bonne foi.

Maurice FAIVRE, le 30 avril 2011

**********

Culture — 22 novembre 2012

La valise ou le cercueil ? Stop à la culture de la repentance

  Twitter a beau avoir de nombreux travers, on peut néanmoins y croiser des personnes fabuleuses qui modifieront votre vision du monde.

 Lassée des conflits internes durant la campagne de l’UMP, je me suis adonnée à mon occupation favorite qui consiste poster des commentaires caustiques sur les incapables décérébrés qui gouvernent la France depuis le 6 mai 2012.

 @reportage34, les réalisateurs de « La valise ou le cercueil » ont réagi à l’un de mes tweets me demandant si je connaissais leur film.

 Le titre, à lui seul, m’a interpellé : La valise ou le cercueil ?

 J’ai choisi de m’expatrier à l’étranger pour y mener une vie paisible, chose qui n’est plus possible en France. Mais surtout, je veux offrir à mes enfants la possibilité de se construire avec des valeurs morales empreintes de respect, d’humanité et d’ouverture sur le monde.

 J’ai le triste pressentiment que la situation en France va dégénérer. La démission des élus a contribué à la déliquescence d’un Etat que plus personne ne respecte, transformant ce pays en une fosse d’aisance où tout le monde vient se soulager.

 J’ai souvent de bonnes intuitions. Il y a six cents ans, j’aurais eu des problèmes avec l’Inquisition…

 J’arrête là les digressions pour en revenir à l’objet de mon article : la valise ou le cercueil. Je n’avais jamais entendu parler de ce film.

 Fait inexcusable quand on a un mari d’origine pied noir qui vous chante la sérénade avec du Jean-Pax Mefret, qui vous reproche de ne pas trouver cela romantique et qui vous soupçonne d’être indifférente à l’histoire de l’Algérie.

 J’ai donc pris contact avec les réalisateurs du film, Marie Havenel et Charly Cassan, qui m’ont répondu de façon très chaleureuse. En voilà un extrait :

 « Ce film a obtenu un visa d’exploitation TOUT PUBLIC du CNC et un des réalisateurs a été nommé chevalier dans l’ordre des palmes académiques pour la pédagogie de ce film.

 Tous les médias sans exception occultent ce film malgré le succès qu’il remporte partout où il est projeté. Certains journalistes mais trop rares nous font de très beaux articles après avoir vu le film dont un journaliste de Corse Matin qui nous a consacré une page entière.

 Toutes les chaines de télévision nous l’ont refusé au motif qu’il ne correspond pas à leur ligne éditoriale…

 Aucun historien n’a trouvé à redire sur notre film car c’est un drame humain occulté depuis 50 ans.

 Mme Bensaïd, chef des documentaires sur TF1 nous a demandé le film, l’a visionné, l’a trouvé remarquable mais n’a pas obtenu l’autorisation de le diffuser. Aucun motif ne nous a été donné.

 Nous savons qu’il fait peur (la vérité fait toujours peur) surtout quand ce qui s’est passé il y a 50 ans risque de se reproduire en France et la meilleure façon de faire censure, c’est de ne pas en parler, ni en bien, ni en mal.

 Vous trouverez en pièce jointe un dossier de presse et nous serions très heureux de vous en faire parvenir un exemplaire à titre gracieux afin que vous puissiez le visionner et nous dire votre ressenti à la fin du film.

 Cordialement

 Marie Havenel – Charly Cassan – Réalisateurs

 PS : Nous avons du créer une SARL pour la diffusion du film car nous n’avons trouvé aucun distributeur qui acceptait de nous aider. »

**********

Par Marie Tournelle

 Marie Havenel et Charly Cassan ont eu la gentillesse de m’adresser le DVD.

 Je l’ai visionné le soir même et j’ai été profondément bouleversée. J’en ai pleuré…

 Difficile, à chaud, de trouver les mots pour décrire la diversité des émotions éprouvées. difficile d’en sortir indemne.

 « La valise ou le cercueil » est film d’excellence retraçant la vie et le lâche assassinat du peuple pied noir et harkis par la République gaulliste dirigée par De Gaulle.

 C’est aussi toute l’histoire authentique de cette belle province française durant 132 ans, restée dans les cœurs et dans les tripes de millions de Français d’AFN et de Métropole.

 Acteurs, témoins et victimes survivantes sont les personnages principaux et prestigieux de ce film qui brise enfin l’hypocrisie, la malhonnêteté et l’omerta des pouvoirs publics successifs et de leurs relais que sont les médias en imposant un total black-out sur la véritable histoire et l’agonie de l’Algérie française.

 Honte aux politiques et aux médias qui occultent la vérité pour une consensuelle dénonciation du colonialisme au risque de créer un malaise encore plus grand entre la France et l’Algérie, surtout lorsque l’on sait que de nombreux algériens cultivent encore un amour inconditionnel de la France.

 La vérité devrait être présente dans tous les cours d’histoire pour faire comprendre les tenants et aboutissants de ce qui a été un drame atroce pour plus d’un million de Français européens, juifs et musulmans.

 Ce film est un chef d’œuvre sublime où la douleur, le malheur, les souffrances, se côtoient aussi avec une immense envie de vivre.

 Marie Havenel et Charly Cassan nous font découvrir des pages d’histoire totalement inconnues avec pour seul message, un message de paix.

 Et à l’heure actuelle, nous en avons bien besoin.

 Je ne peux qu’applaudir le merveilleux travail de réparation de Marie Havenel et Charly Cassan et les remercier pour cette leçon de vie. Je n’en dirai pas plus car il me semble nécessaire que vous viviez, vous aussi, cette expérience, si ce n’est pas déjà fait.

par Marie Tournelle

Pour commander votre coffret DVD :"La Valise ou Le Cercueil" 
  • ou téléphonez au : 04.67.27.87.26

Retour à tous les films.

26 novembre 2012

ALGERIE LES FILMS

20 novembre 2012

DEDICACES

Mnêsis (Algérie)
MARA, l'amère (Amour)
Brins d'éternité (Expérience NDE)...
Je serais en dédicace le samedi 26 Juillet 2014 de 9h30 à 12h dans les locaux de la librairie << L'Escargot Bleu >>, 4, Rue du  14 Juillet  66700 Argelès-sur mer
Christiane FERROVECCHIO

 

15ème festival 2

15ème festival 3

15ème festival 4

Retour à la bibliographie de Christiane Ferrovecchio.

Publicité
Publicité
Publicité