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LE PHAREFOUILLEUR le Samedi 17 novembre 2018
UN DRAME ALGERIEN D'EUGENE VALLET la vérité sur les émeutes de 1945 (édition originale)
MANUEL GOMEZ 6 MAI 2016 71ème anniversaire du massacre de Sétif 8 mai 1945
LE FIGARO HISTOIRE du 7 mai 2015 - l'autre face du 8 mai 1945
"Ces évènements allaient servir à la propagande des excitateurs des foules musulmanes." Colonel Groussard
Soixante cinq ans plus tard, un autre excitateur de foules, Bouchareb, reprenant le mythe de la répression massive, lancé par la radio du Caire et par les frères musulmans, à cette époque, tente à son tour, d’exciter les populations musulmanes de France et d’Algérie à travers son film-fiction « Hors la loi » et de la propagande qu’il véhicule.
Si, la plus grande part d’entre nous, survivants de la guerre d’Algérie, n’a pas connu l’insurrection de 1945 à Sétif et dans sa région, nous savons, pour l’avoir vécue, que celle de 1954 à 1962 n’a épargné, ni femme, ni enfant, ni vieillard, dans la communauté européenne. L’horreur des crimes qui nous sont décrits dans ce rapport ne nous sont pas inconnus.
Nous les avons côtoyés, même pour certains d’entre nous subis, pendant ces sept longues années. Ce rapport des évènements de 1945 ressemblent en tous points aux massacres subis par notre population pendant ce que l’on nomma les « évènements d’Algérie ». Il est, on ne peut plus, identique à la réalité que nous avons vécue. Et tout ce que peuvent et pourront encore inventer les criminels qui les ont perpétrés, ne pourront jamais travestir les faits réels qui se sont produits.
Voici, dans son intégralité, le récit circonstancié des émeutes qui ont vu le jour, à Sétif, le 8 mai 1945 et de la répression qui suivit cette insurrection, par le colonel Adolphe GOUTARD, historien militaire, tel qu’il l’a écrit pour Historia Magazine La Guerre d’Algérie.
Sétif était une subdivision de la division territoriale de Constantine que commandait le général Duval. Nul mieux que lui n’a défini l’insurrection qui embrasa cette subdivision.
« Dès le 8 mai, écrit-il dans son rapport, l’insurrection prend le caractère de la guerre sainte, de la djihad. Elle se développe avec une soudaineté, une violence et un fanatisme qui démontrent que l’âme fruste du berbère n’a pas changé depuis des millénaires.
L’insurrection s’est déroulée sous le signe de la haine du roumi et de la France. Elle n’a épargné ni les vieillards, ni les femmes, ni les enfants. Ceux qui ont vu les scènes de carnage et les corps atrocement mutilés en garde une impression d’horreur. »
C’est jour de marché. De nombreux indigènes venus des douars voisins emplissent les rues. Vers 7 heures, un rassemblement se forme devant la mosquée. La troupe scoute musulmane Kechafat el-Hyat est autorisée à défiler pour se rendre au monument aux morts.
Vers 8h30, elle se met en marche, suivi par un cortège de 7 000 à 8 000 personnes. En tête, trois hommes portent un drapeau français et deux drapeaux aux couleurs du prophète. Derrière eux apparaissent des pancartes sur lesquelles on lit : Libérez Messali ! Nous voulons être vos égaux ! Vive l’Algérie indépendante !
Vers 9 heures, le cortège arrive rue de Constantine où il se heurte à un barrage de police. Le commissaire central somme les manifestants de faire disparaître les pancartes séditieuses. Sur leur refus, la police essaye de s’en emparer.
C’est le signal de la bagarre. Des coups de feu éclatent. Le cortège se disperse et les manifestants se répandent dans la ville assaillant à coups de pistolet, de couteau, ou de bâton, les européens rencontrés dans les rues ou assis à la terrasse des cafés. On entend les cris de N’Katlou ennessara ! (Tuons les européens !). Les femmes poussent de stridents you-you.
Rue Sillègue, M. Deluca président de la délégation spéciale s’efforce de calmer les excités. Il est abattu.
D’autres meurtres sont commis.
Quand vers, midi l’ordre est rétabli, on relève dans les rues vingt et un cadavres d’européens. D’après le procès verbal détaillé, on voit que treize de ces cadavres ont le crâne complètement enfoncé, un est éventré et un autre émasculé.
Dans l’après midi, les troubles s’étendent au nord de Sétif.
*A El ouricia, à 12 kilomètres, l’abbé Navarro est abattu.
*Aux Amouchas à 10 kilomètres plus au nord les maisons européennes sont pillées mais leurs habitants ont pu fuir.
*A Périgotville, les insurgés pénètrent dans le bordj et s’emparent de 45 fusils Lebel, et de 10 000 cartouches puis ils attaquent les européens et pillent leurs maisons. Au soir, quand le village sera dégagé, on relèvera 12 cadavres sauvagement mutilés.
*A Sillègue, le garde champêtre M. Mutschler est tué ainsi que sa femme et le cantonnier. Les maisons européennes sont pillées puis incendiées.
*A La Fayette, de gros rassemblements d’indigènes se forment mais sur l’intervention de l’administrateur, aidé par des notables musulmans, les attroupements se dispersent.
Il n’en est pas de même malheureusement à Chevreul, à 60 kilomètres au Nord de Sétif. A 2 heures du matin, le village est pillé et incendié. La plus part des européens s’étaient réfugiés à la gendarmerie, mais ceux qui ne l’avaient pas pu sont massacrés et mutilés. Le lendemain quand les secours arriveront, on trouvera 5 cadavres dont ceux de trois hommes émasculés. Le garde forestier Devèze et les agents des Ponts et Chaussées Coste et Bovo et ceux de deux femmes : Madame Devèze et Madame Bovo, celle-ci est mutilée des deux seins.
En outre quatre femmes ont été violées dont Mme Ruben, âgée de 84 ans, madame Grousset et sa fille Aline âgée de 15 ans. Pour ce premier jour on dénombrera au total dans la subdivision de Sétif : 84 tués dont 13 femmes.
Dans l’après midi du 8 mai, autour de la place du marché ou les associations patriotiques se sont réunies pour célébrer l’armistice, de nombreux indigènes se massent portant des pancartes et l’étendard du prophète. Quand le cortège arrive devant le monument aux morts, les manifestants se mettent à scander : libérez Messali ! Tapant des mains en cadence et levant l’index vers le ciel.
L’intervention de la police déclenche une bagarre à laquelle met fin l’arrivée d’un renfort de policiers. Bilan 46 blessés chez les agents et les civils européens, un tué et 30 blessés chez les manifestants.
Le 9 mai, un nouveau foyer s’allume autour de Guelma ; Croyant la ville aux mains des insurgés, de nombreux groupes de musulmans armés descendent de leur montagne sur Guelma mais ils se heurtent au bataillon d’instruction du 7° tirailleurs et aux civils français que l’énergique sous-préfet Achiary a fait armer conformément au « Plan de défense des centres de colonisation ».
Cependant les abords et les communications ne seront dégagés qu’à partir du lendemain avec l’aide du groupe mobile motorisé de Combourieu envoyé d’urgence de Tunisie.
Dans les départements d’Alger et d’Oran l’ordre n’est pas troublé.
En somme, le 8 mai 1945 un foyer insurrectionnel a éclaté à Sétif, fief de Ferhat Abbas et de ses « Amis du Manifeste » et a gagné les environs. Il s’agit maintenant d’éteindre cet incendie avant qu’il se propage dans toute l’Algérie.
Le 8 mai 1945, les unités de campagne de la division de Constantine sont en Allemagne. Pour maintenir ou rétablir l’ordre dans cette immense région sous-administrée qui comporte des massifs comme ceux de l’Atlas tellien, de l’Aurès et des Babors, difficilement pénétrables, le général Duval ne dispose que d’un effectif total de 9 000 hommes en grande partie composé de dépôts et unités de garde, inemployables en opérations.
En fait, il n’a, comme éléments mobiles, que le 15° régiment de tirailleurs sénégalais, un bataillon de marche du 3° zouaves, le 9° spahis, privé des deux escadrons détachés en Tunisie, un escadron motorisé de la garde, un peloton motorisé de légion, un goum marocain et un groupe d’artillerie. La gendarmerie n’a que 523 gendarmes présents disséminés sur tout le territoire en 74 brigades. Il est évident que, pour arrêter le massacre avec si peu de moyens et avant l’arrivée d’importants renforts d’Algérie et du Maroc, il fallait agir vite et fort. C’est ce que le général Duval exposera au ministre, par lettre du 26 mars 1946, en réponse aux accusations de Ben Djelloul :
« J’ai hautement conscience, non pas d’avoir dirigé des opérations de répressions, mot qui choque mon sentiment de soldat et de français, mais d’avoir rétabli la sécurité en limitant, dans la mesure du possible, l’emploi de la force… Si le mouvement insurrectionnel n’avait pas été étouffé à ses débuts, l’incendie aurait embrasé tout le constantinois, puis l’ensemble de l’Algérie. Il me souvient non sans émotion de la période critique, qui dura jusqu’au 18 mai, où l’on sentait les masses indigènes des campagnes en transes et poussées à la guerre sainte, guettant la proie facile des villages et des fermes isolées, prêtes à se lancer au pillage au premier succès d’émeute. »
Le 7 mai au soir, inquiété par certains renseignements, le général Henry Martin, commandant le 19° corps et la X° région militaire à Alger, avait prescrit à ses trois divisions territoriales Alger, Oran et Constantine, de constituer des piquets en armes. En conséquence, le 8 mai à 5 heures, le colonel Bourdila commandant la subdivision de Sétif qui dispose de la valeur d’un bataillon fait rassembler dans la cour de la caserne deux compagnies, faisceaux formés, avec ordre au chef de détachement d’ «éviter à tout prix, s’il doit intervenir, de faire usage des armes, sauf le cas de légitime défense ».
A 9 heures, un agent de police arrive en courant à la subdivision, et se précipite vers le colonel : «Mon colonel, on tire du côté de l’Hôtel de France !». Aussitôt, l’ordre est donné au commandant Rouire de se porter avec le détachement dans le centre de la ville. La troupe s’y rend au pas cadencé. Le chef de bataillon s’avance avec un clairon au-devant des manifestants et ses sommations, sans aucun coup de feu, aident la police à dégager le centre de la ville.
A 11 heures, le commandant Rouire reçoit l’ordre de se porter avec une compagnie au marché arabe où, comme nous l’avons vu, plusieurs milliers d’indigènes sont aux prises avec la police. Là, sa troupe repousse les manifestants à coups de crosse, sans tirer, malgré la découverte exaspérante de cinq cadavres d’européens affreusement mutilés.
Vers midi, le calme est revenu à Sétif, où l’on relève les 21 cadavres d’européens que nous savons.
Mais l’insurrection a gagné les environs.
A 10 heures, la division de Constantine a reçu ce message de Sétif :« Emeutes ont éclaté. Morts et blessés dans la population européenne. Situation semble très grave. »
Un second message dit : « Rassemblement inquiétants à Oued-Zenati »
Le général Duval dirige alors de Philippeville sur Sétif un peloton de 5 half-tracks de la garde mobile et une compagnie du 15° sénégalais en camions. Le peloton de la garde arrive à Sétif à 15H30. On lit dans le journal de marche de l’unité : « De Sétif, le half-track du capitaine Mazucca repart immédiatement pour dégager Périgotville, qui est encerclée. Aux abords de ce village, le half-track est stoppé par un barrage de pierres et pris sous des feux assez nourris. Les balles s’écrasent contre le blindage. Il riposte à la mitrailleuse et fait sauter le barrage. Son arrivée dans Périgotville coupe court aux massacres. Une douzaine de cadavres sont relevés, sauvagement mutilés. Les faces sont en bouillie. De larges flaques de sang s’étalent sur le seuil des maisons aux portes ouvertes. Poursuivis par le feu des mitrailleuses, les assaillants se retirent dans le djebel. »
Quant à la compagnie sénégalaise, retardée par des pannes, elle n’arrive à Sétif qu’à 22 heures. Une partie est aussitôt envoyée sur Sillègue, qu’elle trouve en flammes à 2 heures. L’autre partie, comprenant deux sections sous les ordres du lieutenant Bentegeat, est dirigée sur Aïn-Abessa, à 18 km au nord de Sétif. Quand elle y parvient, vers 1 heure, la situation est la suivante : depuis la veille au soir, le bordj où la population européenne s’est réfugiée et dont la défense a été organisée par le chef de brigade de gendarmerie, est assiégée par un millier d’indigènes conduits par Debache Seghir, membre influent des « Amis du Manifeste ». Ils arrosent le bâtiment de rafales de mitraillette et de coups de fusil.
A l’arrivée du lieutenant et de sa petite troupe, les assaillants se retirent. Une patrouille envoyée dans le village délivre la famille Heyberger, également assiégée dans sa maison. La patrouille arrête plusieurs des assiégeants, pris les armes à la main, dont le secrétaire général des « Amis du Manifeste ». En fouillant le village, on découvre le cadavre de M. Fabre, tué à coups de pistolet et de gourdin.
Autre délivrance :
Le 9 mai, au matin, le lieutenant Poutch est envoyé avec un petit détachement sur Kerrata. Il fait irruption dans le village en plein massacre ! Son arrivée y met fin. On lit dans son rapport :
« Nous trouvons cinq cadavres, dont ceux du juge de paix M. Trabaud et de sa femme. Vingt personnes se trouvent sur le toit d’une maison en flammes. Je réussis à les sauver et après avoir dispersé à la mitrailleuse les assassins, je rassemble la population européenne au château Dussaix, sous la protection des gendarmes. »
Autre sauvetage de justesse : celui de Chevreul.
Nous avons vu que le 8 mai, les habitants européens, qui avaient échappé au premier massacre, s’étaient réfugiés à la gendarmerie où se trouvaient en dépôt les armes du centre colonisation. Les deux gendarmes du poste les avaient distribuées aux hommes. La gendarmerie fut investie et le siège commença. Pendant toute la journée du 9 mai, les insurgés, postés aux alentours, tirèrent sur les fenêtres. Ils coupèrent la conduite d’eau, privant les assiégés d’eau potable. Dans la soirée du 9 mai, ils parvinrent à s’emparer du rez-de-chaussée. La défense se concentra alors au premier étage.
Ce n’est que le 10 mai au matin, qu’arrive devant Chevreul le détachement du commandant Rouire (une section de half-tracks et une compagnie de zouaves). Le commandant envoie une section à l’est du village et une autre à l’ouest pour le cerner. La section de l’est met en fuite les rebelles et capture des bourricots chargés de tapis et autre butin que les pillards abandonnent. « J’entre moi-même dans le village, avec des half-tracks, relate le commandant et je marche sur la gendarmerie. A notre arrivée, la joie et l’émotion sont intenses. Les habitants hommes femmes et enfants sont émus jusqu’aux larmes d’avoir été sauvés in extremis car les rebelles avaient déjà répandu de l’essence au rez-de-chaussée ».
Mais nos détachements ne peuvent intervenir partout.
Le 10 mai, à Tamentout, près de Djidjelli, la maison forestière est attaquée. Les deux gardes, leurs femmes et deux enfants de 10 et 3 ans sont massacrés.
Dans la subdivision de Bône, lorsque les gendarmes arrivent à Peitt, ils trouvent 4 cadavres affreusement mutilés, dont celui du gérant de la ferme Lucet, massacré par ses ouvriers indigènes.
En revanche, dans la subdivision de Constantine, une compagnie de zouaves et 2 half-tracks de la garde recueillent à Djemila, 5 européens qui ont été sauvés par les ouvriers indigènes du chantier archéologique.
Le 11 mai, au nord de Sétif, villes et villages sont dégagés. Refoulés vers le nord, les insurgés ont atteint la côte. Aux Falaises, dans le golfe de Bougie, ils tuent l’hôtelier, blessent grièvement sa femme et pillent l’établissement. Puis, ils marchent sur Mansourah, mais un bateau de guerre intervient et en quelques salves, les disperse.
Dans la subdivision de Constantine, 2000 indigènes armés de fusils, de haches, de faux et de bâtons se rassemblent près de Jemmapes, mais l’arrivée d’un détachement de Philippeville permet à l’administrateur de faire entendre raison aux chefs locaux des « Amis du Manifeste » qui renvoient leur troupe.
« Au soir du 12 mai, lit-on dans le rapport de la X° région, l’insurrection est jugulée. Cependant des régions étendues ne sont pas sûres. Leur coup fait, les insurgés se sont retirés dans la montagne. Ils ne descendent plus dans les villages, mais ils surveillent les routes. Des villages entiers sont vides, les européens les ayant évacués et les indigènes les ayant fuis de peur des représailles. Il reste à obtenir la soumission des rebelles réfugiés dans les massifs de Tamesguida, du Babor, et du Ta-Babor (arrondissement de Sétif) et dans les djebels Arouz et Mahouna (arrondissement de Guelma). C’est à cette tâche que la division de Constantine va s’employer à partir du 13 mai. »
Pour réaliser cette pacification, des renforts importants sont mis à la disposition du général Duval, commandant la division de Constantine qui peut, ainsi, comme il l’écrit lui-même :
« Envisager des actions méthodiques et profondes, caractérisées par la surprise, la rapidité et la puissance. L’idée directrice est la suivante :
· Dans un premier temps, délivrer les villages et les fermes encore bloqués et rétablir la circulation routière et ferroviaire et les communications par fil ;
· Dans un deuxième temps, par des opérations de police, réduire les bandes armées et en obtenir la soumission. »
On distingue trois zones opérationnelles : la zone est (Guelma), la zone centre (Constantine-Philippeville) et la zone ouest (Sétif), la plus dure.
Dans la zone EST, une première opération exécutée par un escadron de half-tracks du 9° spahis et un bataillon ne donne pas de résultats. Les dissidents ayant fait le vide devant la progression de nos troupes.
Une deuxième opération de même force est exécutée, le 20 mai, sur les douars au sud de Villars. De quelques mechtas, les indigènes tirent des coups de feu. Une centaine d’entre eux sont amenés à la gendarmerie de La Verdure pour être interrogés. Des fusils de chasse sont livrés. Cette opération produit une grosse impression. Les douars Aouaïd et Bahouna rentrent dans l’ordre.
Le 24 mai, une opération plus importante est menée entre la route Guelma Sedrata et les mines du Nador, sous la direction du colonel Schmidt, disposant du groupe mobile de Guercif et de deux escadrons du 9° spahis. Sa mission est la suivante : « Rechercher et capturer les éléments rebelles. S’abstenir de toute action non justifiée par une attitude hostile des habitants. Prendre contact avec les chefs rebelles et tenter de les amener à résipiscence. Ne rien prendre sans paiement. Remettre aux autorités civiles les troupeaux abandonnés. »
Le colonel fractionne sa troupe en détachements qui, partant de points différents, pénètreront concentriquement dans le massif dont Mahouna constitue l’observatoire central.
Ces opérations se déroulent dans les meilleures conditions. Elles prennent fin le 30 mai. La présence de nos forces répandues dans tout le massif et les vols d’intimidation exécutés par quelques avions amènent la soumission des douars de la région Laperrine.
Le 28 mai, les douars de Millesimo se soumettent à leur tour. 1116 fusils de chasse et 74 de guerre sont livrés ou saisis. Dans la zone centre, la plus calme, le colonel Serre, avec un bataillon de sénégalais et un escadron de la garde mobile et une compagnie de fusiliers marins se borne à maintenir la sécurité par des déplacements constants.
La zone ouest (Sétif Djidjelli) est non seulement la plus contaminée, mais aussi la plus accidentée avec des sommets élevés. Ce sera donc la plus longue à pacifier. Une force de 3 670 hommes y sera employée (Le 10° et le 15° régiment de tirailleurs sénégalais, école de cavalerie de Hussein Dey, groupe mobile n°2 de la légion de Sidi bel Abbès et une batterie de 75).
Cependant, la première série d’opérations qui s’ouvre, le 13 mai, dans la région de Kerrata et celle de Tizi-N’Bechar se déroule sans grande difficulté. Des scout-cars parcourent le bled et la montagne, convoquant la population respectivement à Kerrata et Tizi-N’Bechar, pour le 15 mai. Au jour dit, les indigènes descendent en groupes compacts. A 11 heures, il y en a 6 000 à Kerrata et 2 800 à Tizi–N’Bechar. Le colonel Bourdila va recevoir leur soumission, successivement. Mais il reste à pacifier les massifs redoutables du Babor et du Ta-Babor, deux chaînons parallèles qui culminent l’un à 2 004 mètres, l’autre à 1 960 mètres, à l’est de Kerrata.
Quatre groupements, de trois compagnies sénégalaises chacun, encerclent le massif dans lequel ils pénètrent concentriquement le 19 mai. Sur un terrain de plus en plus accidenté, la marche est difficile. Les mechtas sont vides d’habitants. Le 20 mai, cependant, en approchant du Babor, on trouve des femmes, des enfants, des vieillards, mais tous les hommes valides ont disparu.
Pendant ce temps, au nord, entre la côte et le Ta-Babor, le commandant Bart, avec son bataillon du 15° R.T.S, procède à des opérations de reddition. De nombreux meneurs sont arrêtés et remis à la gendarmerie.
Impressionnés par ce déploiement de forces surgissant de tous côtés et par les interventions de notre aviation, dont deux appareils lancent des bombes, les 19 et 20 mai, de même que par la vue de nos navires de guerre qui croisent au large du cap Aokas, les dissidents demandent l’aman. Le 22 mai est la journée culminante de cette période des points de vue militaire et politique. Suivons-en le déroulement d’après un extrait de presse.
« Le 22 mai, par une radieuse matinée de printemps, dans le cadre de la plaine de Melbou, près des falaises, les tribus des communes mixtes d’Oued-Marsa et Djidjelli font leur soumission. Une interminable caravane d’hommes, de femmes et d’enfants encombrent la route. Le long du rivage sont rangés quelques navires de guerre. Près de 15 000 indigènes se déplacent face à la route nationale.
Soudain une nouba fait entendre le garde à vous. Ce sont les autorités civiles et militaires qui arrivent. Les troupes sont passées en revue. Sur une éminence, un grand mât est dressé. L’envoi des couleurs a lieu, au milieu des « you-you » stridents que poussent les femmes, tandis que les hommes saluent le drapeau. La fanfare des tirailleurs joue « la Marseillaise ». Les navires de guerre tirent des salves.
Tout à coup le silence se fait. S’adressant aux milliers d’indigènes rassemblés, le colonel Bourdila leur dicte d’une voix forte les conditions de la reddition. Puis, le général Henry Martin s’avance, flanqué de deux interprètes, sur une butte qui domine le terrain où sont massées les familles musulmanes. Au pied de cette butte sont alignés seize caïds aux burnous écarlates brodés d’or. Le commandant du 19° corps prend la parole :
« Louange à Dieu, le maître des mondes qui nous réunit aujourd’hui pour suivre la voie droite ! Hommes libres, c’est un homme libre qui vous parle au nom de la France ! Guerriers et anciens soldats, c’est un chef de guerre qui veut vous aider à retrouver la paix ! Satan a égaré les esprits de certains. Ils ont écouté les mensonges des gens ambitieux et cupides. Ils ont tué des hommes, des femmes et des enfants. Comme des hyènes, ils ont profané leurs cadavres ! Nous voulons que la paix règne dans nos campagnes et dans nos montagnes. Vous allez y retourner. N’écoutez pas les méchants qui prêchent la haine, les pharmaciens qui font des discours au lieu de préparer les remèdes bienfaisants. Restez dans la voie droite pour faire de l’Algérie française un pays où des hommes libres peuvent travailler en paix. Et vous vivrez longtemps. Et vous verrez vos biens grandir. S’il plait à Dieu ».
Quatre jours plus tard, le 26 mai, le commandant de la division de Constantine, peut donner à ses subdivisions les directives suivantes :
« La situation étant redevenue normale, l’intervention de la troupe ne pourra avoir lieu que sur réquisition écrite de l’autorité civile… S’abstenir rigoureusement de toute attitude agressive. »
Et, le 29 mai, le général Duval précise :
« La période de répression peut être considérée comme terminée. La phase qui s’ouvre exige des chefs militaires des qualités de tact, pour comprendre à la fois la mentalité des indigènes et celle des colons dispersés dans la campagne. Il faut rétablir la confiance chez ceux-ci, encore sous le coup des atrocités commises et, pour cela montrer la troupe en déplaçant constamment les détachements. »
On a parlé de « véritables massacres » exécutés par notre aviation. En fait, à partir du 10 mai, la division de Constantine disposa de 18 avions (P-39 ou 4-24) basés sur les terrains de Sétif ou de la Reghaïa. Ce jour-là, deux bombes furent larguées sur des rassemblements près de Fedj-M’Zala et deux autres sur les pentes de la Mahouna, près de Guelma.
Le 12 mai, il est demandé à l’aviation, pour le 13 mai, de survoler la région de Constantine, Guelma, et Souk-Ahras afin de signaler par radio les rassemblements suspects. La consigne est de ne pas tirer, sauf en cas d’agression au sol caractérisée. L’ordre de la division précise : « La présence, seule, de nos avions doit rassurer les populations fidèles et intimider les autres, sans risquer d’atteindre les premières. »
Le 14 mai, sur la demande des colonnes à terre qui sont en situation délicate, des bombardements sérieux et des mitraillages sont exécutés sur des rassemblements et des mechtas qui résistent. Nos appareils larguent au total 90 bombes de cinquante kilos et 41 bombes de 100 kilos et leurs mitrailleuses tirent 4 000 cartouches. C’est la seule opération aérienne de combat importante. La division rend compte à Paris le lendemain par ce télégramme sous n° 796 : « Bombardements aériens 14 mai ont causé environ 40 victimes chez insurgés région Guelma-Souk-Ahras. »
Les 19 et 20 mai, nouvelle action de combat, avec deux appareils seulement, comme appui aérien des opérations du Nador que nous connaissons. Deux autres appareils effectuent des vols d’intimidation au sud de Villars et sur les pentes nord de l’Aurès sans bombarder, ni tirer.
Après la soumission du 22 mai, les retraits d’avion commencent. Le 25 mai, la division ne dispose plus que de cinq appareils à Sétif pour les reconnaissances. Et, le 11 juin, les derniers appareils regagnent leur base de Marrakech.
Cela nous amène à la question des victimes de la répression. Une importante conférence eut lieu à ce sujet le 25 juin 1945 à Alger, à la villa des Oliviers. Y participaient :
*MM TIXIER ministre de l’Intérieur et CHATAIGNEAU gouverneur général de l’Algérie
*Les généraux Henry MARTIN et Pierre WEISS (général d’aviation)
*Les amiraux RONARC’H et AMANRICH
Le procès-verbal donne l’évaluation suivante des pertes infligées par l’armée :
*Région de Sétif : environ 250 tués et 50 blessés
*Région de Guelma : environ 150 tués et 200 blessés
Le général Weiss dit : « Tués par l’aviation au grand maximum 200 » et le contre-amiral Amanrich dit : « Quatre tués certains par les pièces de bord. »
Le chiffre officiel des victimes de la répression militaire serait donc de 600 tués indigènes, en face des quelque 150 civils européens massacrés et sans mentionner les pertes de nos troupes en opérations.
Mais le chiffre réel des pertes musulmanes est certainement supérieur. En effet, un nombre certain d’indigènes ont été victimes de l’indignation compréhensible de civils français qui venaient de trouver des parents ou amis chers assommés, éventrés, émasculés… Des faits impressionnants m’ont été cités par les témoins.
A Sétif, par exemple le 8 mai 1945, un agent d’assurance rentrait de sa tournée avec sa femme lorsque des arabes se mettent à tirer sur sa voiture et tuent son épouse. Il fonce, parvient chez lui, dépose le corps tout chaud de sa femme sur son lit et, fou de douleur et de rage, il ressort avec son fusil dans la rue, promettant d’ « en descendre une douzaine » !
A la gare de Guelma, des cheminots français ayant été massacrés par des collègues indigènes, le chef de district de la voie organise la résistance, parvient à s’emparer de l’un des meurtriers, le fait dûment reconnaître par les camarades témoins du meurtre et l’abat.
A Aïn-Abid, à 25 kilomètres du Kroub, c’est le spectacle révoltant d’une mère éventrée avec son bébé poignardé sur elle qui provoque des réflexes de vengeance et de meurtre, aux dépens d’indigènes sans doute innocents.
De tels règlements de comptes n’ont pu tous être enregistrés, mais en admettant qu’ils aient pu porter à 2 000 ou 3 000 le nombre officiel des morts musulmans, nous sommes loin des chiffres fantastiques qui seront donnés plus tard par les gens du FLN qui parleront de 45 000 morts ! Ferhat Abbas dira même 60 000 morts !
De tels chiffres sont tout à fait invraisemblables étant donné la nature des opérations militaires dans des bleds ou djebels à faible densité de population, les villes n’ayant connu aucune répression massive et aveugle même Sétif qui était au cœur de la sanglante révolte. Et les officiers français qui dirigeaient les opérations n’étaient pas des nazis capables d’ordonner ou d’exécuter ses massacres systématiques, voisins du génocide !
On parlera de « douars sans hommes, tous massacrés » ! Beaucoup de douars en zone rebelle ont été, en effet, trouvés vides d’hommes, mais c’était parce que ceux-ci avaient fui devant l’avance de nos détachements, par crainte d’arrestation ou de représailles. Et les coupables ou suspects arrêtés par nos troupes ont été remis à la gendarmerie qui n’était pas la gestapo !
LA MORALE DE L HISTOIRE
Certes, la répression a été dure, mais les moyens dont disposait celui qui était chargé d’arrêter les meurtres d’européens et les actes de sauvagerie qui les accompagnaient et de rétablir l’ordre et la sécurité dans un immense pays, étaient extrêmement réduits. Or, comme écrit le colonel Groussard :
« Une répression est d’autant plus sévère que les moyens sont faibles. Mais ces évènements allaient servir à la propagande des excitateurs des foules musulmanes. »
Lancé par la radio du Caire, « le mythe de la répression massive ayant fait des dizaines de milliers de victimes innocentes » fut sans cesse repris, par la suite, au point de convaincre le monde de son effroyable réalité.
A la fin des troubles, si ceux-ci s’étaient clos par un véritable massacre de musulmans, on n’aurait pas vu, chose tout à fait exceptionnelle – le cadi de Constantine venir inviter le général Duval, de même que le général Henry Martin, de passage, assister à la cérémonie organisée à la mosquée pour « remercier le Tout-puissant d’avoir rétabli la paix ». Et la cérémonie se déroula sans incident dans le plus grand recueillement.
De ces douloureux évènements qui ont déchiré le cœur de ceux qui aimaient nos colons, pour les avoir vus à l’œuvre sur les terres qu’ils avaient fertilisées, et nos musulmans pour les avoir commandés avec fierté sur les champs de bataille, laissons le général Duval tirer, lui-même, la leçon.
Dans sa lettre du 16 mai 1945 au général Henry Martin il écrivait :
« L’intervention immédiate a brisé la révolte, mais il n’est pas possible que le maintien de la souveraineté française soit basé exclusivement sur la force. Un climat d’entente doit être établi. »
Et dans une lettre que sa famille a bien voulu me communiquer, il déclarait aux hautes autorités de Paris : « Je vous ai donné la paix pour dix ans. Mais il ne faut pas se leurrer. Tout doit changer en Algérie. Il faut faire des réformes sérieuses. »
Mais, l’orage passé, Paris s’endormira et rien de sérieux ne sera fait pour satisfaire les légitimes aspirations des musulmans. Et cette paix, ainsi promise durera presque dix ans – exactement neuf ans et demi - jusqu’à la Toussaint de 1954… marquée par les premiers attentats, prélude à l’insurrection.
Colonel Adolphe GOUTARD Le 21-04/2015
Précisions de Pierre BARISAIN:
Rappelons pour ceux qui ont la mémoire courte ou sélective que les massacres de Sétif du 8 mai 1945 se sont déroulés avec De Gaulle au pouvoir à Paris, à la tête du premier Gouvernement provisoire de la République et 2 ministres communistes dont celui de l'Air, Charles Tillon, qui bombarda les populations du bled en rébellion.
A Sétif même, le Commissaire de Police Lucien Olivieri et 2 inspecteurs en tout, Raoul Haas et Norbert Fons, eurent à faire face à 7 à 8000 manifestants armés de matraques et de boussadis malgré leurs promesses , et le premier coup de feu parti de cette foule tua non pas un scout arabe mais une petite fille de 8 ans, juive, qui donnait la main à son père et regardait le défilé, Arlette Nakache. Il y eut 103 morts européens et 150 blessés ( 800 musulmans fidèles à la France furent aussi tués par les émeutiers) et l'Inspecteur des PTT Albert Denier, connu des émeutiers car il vendait le journal du PC "Liberté", eut les 2 bras coupés. A Guelma, les 2000 manifestants furent encore plus menaçants et comme les troupes étaient rares, car encore en Allemagne, le sous préfet André Achiary, un résistant gaulliste, constitua des milices armées, essentiellement une centaine d'élus, SFIO en particulier, européens équipés de 70 fusils. Les pancartes des Arabes manifestants de Guelma indiquaient: " libérez Messali ! " et A bas le parti communiste!". Ils obéissaient à des mots d'ordre lancés depuis radio le Caire qui prêchaient déjà le Djihad et l'arrivée du Mahdi.
A Djidjelli, les troupes sénégalaises avaient des fusils mais aucune munition. Ils durent charger à la baïonnette, ce qui stoppa la manif.
De Gaulle fit bombarder les gorges de Kerrata par la Marine de guerre, le "Chasseur 94", et déclara : " j'ai fait donner la Marine". Le croiseur: le Triomphant sauva des personnes encerclées le long de la Corniche kabyle.
70 ans après , ces faits sont prémonitoires.
Lisez "les massacres du 8 mai 1945: Sétif -Guelma- le Constantinois". de Maurice Villard, analyse et recueil de témoignages vécus et de première main.
COMMUNIQUE DE PRESSE DU CERCLE ALGERIANISTE NATIONAL DU 9 MARS 2015.
J'ai le grand plaisir de vous transmettre l'invitation de Robert Ménard, à participer à l'émouvante et historique cérémonie patriotique du 14 Mars prochain sur Béziers avec votre drapeau si possible.
L'inauguration de la rue du cdt DENOIX de SAINT MARC aura lieu le samedi 14 mars 2015 à 14 h 30 à Béziers. Vous trouverez en pièce jointe le flyer de l'inauguration.
Je vous confirme également que les associations d'anciens combattants sont invitées à venir avec leur drapeau. Le service des relations publiques reste à votre disposition pour tous renseignement complémentaire.
Aurélie BERTEL
Service Relations Publiques et Jumelages
Ville de Béziers
Tél : 04 67 36 71 73
Fax : 04 67 36 73 67
Attention : Le service relations publiques a déménagé. Les nouveaux bureaux se trouvent à la Maison des Arts, 3 rue Paul Riquet à Béziers.
Robert Ménard à Béziers et l'innauguration de la rue Hélie de Saint Marc
Robert Ménard maire de Béziers le 14 mars 2015
Biographie du cdt HELIE DENOIX de SAINT MARC
Hélie Denoix de Saint Marc ou Hélie de Saint Marc, né le 11 février 1922 à Bordeaux et mort le 26 août 2013 à La Garde-Adhémar (Drôme), est un ancien résistant et un ancien officier d'active de l'armée française, ayant servi à la Légion étrangère, en particulier au sein de ses unités parachutistes. Commandant par intérim du 1er régiment étranger de parachutistes, il prend part à la tête de son régiment au putsch des généraux en avril 1961.
Résistance et déportation
Hélie de Saint Marc entre dans la Résistance (réseau Jade-Amicol) en février 1941, à l'âge de dix-neuf ans après avoir assisté à Bordeaux à l'arrivée de l'armée et des autorités françaises d'un pays alors en pleine débâcle. Arrêté le 14 juillet 1943 à la frontière espagnole à la suite d'une dénonciation, il est déporté au camp de concentration nazi de Buchenwald.
Envoyé au camp satellite de Langenstein-Zwieberge où la mortalité dépasse les 90 %, il bénéficie de la protection d'un mineur letton qui le sauve d'une mort certaine. Ce dernier partage avec lui la nourriture qu'il vole et assume l'essentiel du travail auquel ils sont soumis tous les deux. Lorsque le camp est libéré par les Américains, Hélie de Saint Marc gît inconscient dans la baraque des mourants. Il a perdu la mémoire et oublié jusqu’à son propre nom. Il est parmi les trente survivants d'un convoi qui comportait plus de 1 000 déportés.
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, âgé de vingt-trois ans, il effectue sa scolarité à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, au sein de la promotion Veille au Drapeau (1943) .
Hélie de Saint Marc part en Indochine française en 1948 avec la Légion étrangère au sein du 3e REI. Il vit comme les partisans vietnamiens, apprend leur langue et parle de longues heures avec les prisonniers Viêt-minh pour comprendre leur motivation et leur manière de se battre.
Affecté au poste de Talung, à la frontière de la Chine, au milieu du peuple minoritaire Tho, il voit le poste qui lui fait face, à la frontière, pris par les communistes chinois. En Chine, les troupes de Mao viennent de vaincre les nationalistes et vont bientôt ravitailler et dominer leurs voisins vietnamiens. La guerre est à un tournant majeur. La situation militaire est précaire, l'armée française connaît de lourdes pertes. Après dix-huit mois, Hélie de Saint Marc et les militaires français sont évacués, comme presque tous les partisans, mais pas les villageois. « Il y a un ordre, on ne fait pas d'omelette sans casser les œufs », lui répond-on quand il interroge sur le sort des villageois.
Son groupe est obligé de donner des coups de crosse sur les doigts des villageois et partisans voulant monter dans les camions. « Nous les avons abandonnés ». Les survivants arrivant à les rejoindre leur racontent le massacre de ceux qui avaient aidé les Français. Il appelle ce souvenir des coups de crosse sur les doigts de leurs alliés sa blessure jaune et reste très marqué par l'abandon de ses partisans vietnamiens sur ordre du haut-commandement.
Il retourne une seconde fois en Indochine en 1951, au sein du 2e BEP (Bataillon étranger de parachutistes), peu de temps après le désastre de la RC4, en octobre 1950, qui voit l'anéantissement du 1er BEP. Il commande alors au sein de ce bataillon la 2e CIPLE (Compagnie indochinoise parachutiste de la Légion étrangère) constituée principalement de volontaires vietnamiens. Ce séjour en Indochine est l'occasion de rencontrer le chef de bataillon Raffalli, chef de corps du 2e BEP, l'adjudant Bonnin et le général de Lattre de Tassigny chef civil et militaire de l'Indochine, qui meurent à quelques mois d'intervalle.
Guerre d'Algérie et putsch des généraux
Recruté par le général Challe, Hélie de Saint Marc sert pendant la guerre d'Algérie, notamment aux côtés du général Massu. En avril 1961, il participe – avec le 1er Régiment étranger de parachutistes, qu'il commande par intérim – au putsch des généraux, dirigé par Challe à Alger. L'opération échoue après quelques jours et Hélie de Saint Marc décide de se constituer prisonnier.
Comme il l'explique devant le Haut Tribunal militaire, le 5 juin 1961, sa décision de basculer dans l'illégalité était essentiellement motivée par la volonté de ne pas abandonner les harkis, recrutés par l'armée française pour lutter contre le FLN, et ne pas revivre ainsi sa difficile expérience indochinoise. À l'issue de son procès, Hélie de Saint-Marc est condamné à dix ans de réclusion criminelle. Il passe cinq ans dans la prison de Tulle avant d'être gracié, le 25 décembre 1966.
En 2002, il publie avec August von Kageneck — un officier allemand de sa génération —, son quatrième livre, Notre Histoire, 1922-1945, un récit tiré de conversations avec Étienne de Montety, qui relate les souvenirs de cette époque sous la forme d'entretiens, portant sur leur enfance et leur vision de la Seconde Guerre mondiale.
Après sa libération, il s'installe à Lyon avec l'aide d'André Laroche, le président de la Fédération des déportés et commence une carrière civile dans l'industrie. Jusqu'en 1988, il fut directeur du personnel dans une entreprise de métallurgie.
En 1978, il est réhabilité dans ses droits civils et militaires.
En 1988, l'un de ses petits-neveux, Laurent Beccaria, écrit sa biographie, qui est un grand succès
Il décide alors d'écrire son autobiographie qu'il publie en 1995 sous le titre de Les champs de braises. Mémoires et qui est couronnée par le Prix Fémina catégorie « Essai » en 1996. Puis, pendant dix ans, Hélie de Saint-Marc parcourt les États-Unis, l'Allemagne et la France pour y faire de nombreuses conférences. En 1998 et 2000, paraissent les traductions allemandes des Champs de braises (Asche und Glut) et des Sentinelles du soir (Die Wächter des Abends) aux éditions Atlantis.
En 2001, le Livre blanc de l’armée française en Algérie s'ouvre sur une interview de Saint Marc. D'après Gilles Manceron, c'est à cause de son passé de résistant déporté et d'une allure différente de l'archétype du « baroudeur » qu'ont beaucoup d'autres, que Saint Marc a été mis en avant dans ce livre
A89 ans il est fait grand-croix de la Légion d'honneur, le 28 novembre 2011, par le président de la République, Nicolas Sarkozy.
Il meurt le 26 août 2013. Ses obsèques sont célébrées le 30 août par Mgr Philippe Barbarin, cardinal-archevêque de Lyon, en la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Lyon, en présence du maire de Lyon Gérard Collomb. Les honneurs militaires lui sont rendus sur la place Saint-Jean durant lesquels le général Bruno Dary prononce son éloge funèbre. Il est inhumé au cimetière de la Garde-Adhémar (Drôme), le 30 août.
IMAGES DE L'INAUGURATION DE LA RUE.
Discours de Robert Ménard, Maire de Béziers, prononcé lors de l'inauguration de la rue Commandant Denoix de Saint Marc :
"Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs les présidents, Mesdames, Messieurs, Et surtout, chers, très chers amis,
D'abord, merci ! Merci d'être là. Merci d'être venus au rendez-vous de la justice et de la fidélité. Honneur à vous qui, parfois, avez parcouru 500 kilomètres, 1000 kilomètres pour être ici. Votre présence, votre nombre, prouvent combien cette cérémonie répond à un impérieux besoin de réparation et de reconnaissance. Et puis, pourquoi ne pas le dire, votre présence me touche infiniment. Oui, merci d'être là. Pour nous, pour tous ceux qui nous ont quittés et, aussi, pour ceux qui viennent. Il y a des moments, il y a des gestes, il y a des paroles qui vous engagent totalement. Qui disent d’où vous venez. Qui disent ce qui est essentiel à vos yeux. Qui disent ce que vous êtes. Qui vous donnent l’occasion – rare, précieuse – de vous replacer dans une lignée, de rendre hommage aux vôtres, de saluer un père, une mère, une famille, de saluer votre famille.Il y a des moments où il faut se rassembler, se retrouver, se souvenir, se tenir chaud les uns les autres. Il y a des moments où il faut dire non aux mensonges, à l’histoire trafiquée, réécrite, bafouée. Il y a des moments où trop c’est trop, où nos plus âgés meurent sans que jamais l’on ait reconnu leur travail, leur mérite, en un mot, leur vie . Oser dire, oser laisser penser que la guerre, oui la guerre d’Algérie s’est terminée le 19 mars, le jour de la signature des accords d’Evian, n’est pas seulement un mensonge, c’est une ignominie, une insulte à la mémoire de tous ceux – pieds-noirs, harkis, jeunes du contingent – qui ont été torturés, qui ont été émasculés, qui ont été tués, qui ont disparu après cette date, après cette capitulation, après cet abandon, après ce renoncement à ce que fut la France, à ce que fut la grandeur de ce pays, de notre pays.
À cela, nous ne pouvons-nous résigner. À cela je ne peux me résigner. Parce que je pense à ma famille, à nos familles. Parce que je pense à mon père, à nos pères. Parce que je pense à ces cimetières abandonnés, saccagés, rayés de la carte, comme gommés de l’histoire officielle, expurgés des manuels scolaires qu’on impose à nos enfants, à nos petits- enfants.
Voilà pourquoi je suis là aujourd’hui. Voilà pourquoi nous sommes là aujourd’hui. Pour rappeler à ceux qui nous ont trahis qu’ils ne pourront pas, éternellement, mentir, tromper, falsifier. L’Algérie de notre enfance, l’Algérie de nos aïeux, notre Algérie, ce n’est pas ce que certains veulent nous faire croire, ce n’est pas ce qu’un Benjamin Stora ne cesse d’écrire, ce n’est pas aux renégats, aux porteurs de valises d’en imposer l’image. De cela, nous ne voulons pas, nous ne voudrons jamais.
Je le dis à l'adresse de ceux qui s'agitent là-bas, plein d'une haine titubante, enveloppés dans de vieux mensonges qui s'effilochent : le communisme est mort et ses derniers militants sont des spectres errant dans le dédale de leur rancœur et de leur ignorance. Ils ont voulu hier l'Algérie algérienne, ils ne veulent pas aujourd'hui de la France française. La traîtrise est leur patrie. Nos victoires leur châtiment.« À lire une certaine presse, écrivait Albert Camus en 1955, il semblerait vraiment que l’Algérie soit peuplée d’un million de colons à cravache et à cigare, montés sur Cadillac... »60 ans plus tard, rien n’a vraiment changé. Alors, si nous sommes ici aujourd’hui, c’est pour dire« assez ! ». Assez de ces contre-vérités sur les pieds- noirs qui n’étaient pas tous des colons roulant en décapotables américaines. Assez des mensonges sur le bilan de la colonisation. Assez de cette perpétuelle repentance !
Oui, nous pataugeons dans une perpétuelle contrition. Honteux de ce que nous avons été. Honteux même, parfois, de ce que nous sommes. Quand la France intervient en 1830 en Algérie, elle mène une guerre de conquête longue et impitoyable, c’est vrai ! Mais, faut-il le rappeler, il s’agissait de mettre hors d’état de nuire les pirates qui sévissaient depuis la côte algéroise. Ces forbans n’étaient pas des pirates d’opérette : ils enlevaient, suppliciaient, réduisaient les chrétiens en esclavage. Le rappeler, est-ce se transformer en avocat inconditionnel de l’épopée coloniale ? Bien sûr que non !
Faut-il le redire aux révisionnistes de tout poil, la présence française en Algérie, ce sont des ports, des aéroports, des routes, des écoles, des hôpitaux. Ce sont des marais asséchés, des maladies éradiquées. Mais aussi du soleil sur la peau, des éclats de rire sur les plages, des filles à la peau suave, un ciel comme il n’en existe nulle part ailleurs. L’Algérie, disait ma mère, c’est notre paradis à nous, ce paradis qu’on nous a enlevé, ce paradis qui hante, toujours, plus de cinquante ans plus tard, nos cœurs et nos mémoires. Après nous avoir pris notre pays, certains voudraient maintenant nous priver de nos souvenirs. Et nous faire croire que les combats ont cessé le jour où des traîtres signaient un cessez-le-feu qui n’était rien d’autre qu’un lâche abandon, un vil renoncement. Demandez aux Algérois de la rue d’Isly ! Demandez aux Oranais du 5 juillet ! Demandez aux milliers, aux dizaines de milliers de harkis ! Demandez à nos martyrs ! Demandez-leur ce que furent les jours, les semaines, les mois qui ont suivi cette véritable capitulation ! On voudrait les faire disparaître une seconde fois ! On voudrait les oublier, les nier.
Les oublier ? C’est hors de question. Comment oublier ces Européens enlevés par le FLN afin de récupérer le sang dont il avait besoin pour soigner sescombattants ? Vidés, oui vidés de leur sang, au sens clinique du terme... Et dire que certains continuent de se vanter d’avoir été les « porteurs de valises » de ces terroristes qu’on applaudit dans la bonne presse. C’est raté. Nous sommes ici des milliers pour porter témoignage. Nous sommes ici pour dire haut et fort notre vérité, la vérité. Pour la jeter à la figure de tous ceux qui nous font la morale, qui nous parlent du sens de l’histoire, des accommodements auxquels nous devrions nous résigner. Nous sommes ici pour dire tout cela à ceux qui armaient le bras des assassins, des bourreaux des Français d’Algérie.
Des assassins, des bourreaux qui nourrissent encore aujourd’hui une haine à l’égard de la France, de ses valeurs, de son histoire, de ses combats, de sa civilisation. Une haine qui pousse certains à abattre des journalistes parce qu’ils sont journalistes, à abattre des policiers parce qu’ils sont policiers, à abattre des Juifs parce qu’ils sont juifs. Cette haine de la France est comme une insulte, comme une gifle pour d’autres musulmans, pour nos amis musulmans, pour nos frères harkis, eux qui ont choisi la France, qui sont morts pour la France. Eux qui ont été massacrés, certains écorchés vifs, ébouillantés. Eux qui ont été abandonnés sur ordre de l’État français, livrés à la vindicte du FLN.
Mais que s’est-il donc passé ? Que s’est-il passé pour qu’aujourd’hui, dans notre pays, on occulte à ce point la réalité de notre histoire ? Tout simplement que, alors qu’on obligeait un million de Français à quitter leur Algérie natale, on ouvrait la France - quasi simultanément - à des millions d’immigrés bien décidés pour certains à ne jamais se sentir, à ne jamais devenir des Français à part entière.
Colonisation de peuplement, disait-on de la présence française en Algérie. Il faut parler aujourd’hui, en France, d’immigration de peuplement, d’immigration de remplacement. Un chassé-croisé dont l’histoire a le tragique secret et dont je redoute que nous ne cessions de mesurer les funestes, les dramatiques conséquences. Je voudrais me tromper. Je crains d’avoir raison.
Face aux drames d’hier, il est des hommes qui ont su dire non. Des hommes qui n’ont pas hésité à tout risquer, à tout perdre pour des valeurs qui étaient, qui faisaient toute leur vie, au point d’être prêts à mourir pour elles. Hélie de Saint Marc était de ceux- là. On les appelle des héros. Un mot qui sonne comme un anachronisme à une époque, la nôtre, où l’on nous serine qu’on ne va quand même pas mourir pour des idées, où la vie, son confort, ses petites habitudes justifient tous les compromis, toutes les compromissions. Je ne vais pas avoir l’outrecuidance de rappeler les états de service, les engagements, le prix payé par Hélie de Saint Marc devant les membres de sa famille qui nous font l’immense honneur d’être aujourd’hui parmi nous.
« Se tenir à la pointe de soi-même. » Voilà une phrase du commandant de Saint Marc qui dit, avec la plus grande justesse, l'exigence de sa vie, de toute sa vie. De l'Occupation à la perte de l'Algérie, rien n'a pu anéantir ce cœur vif, ce cœur exemplaire. Né mille ans plus tôt, son histoire serait celle d'une chanson de geste. Hélie de Saint Marc est un preux, un orphelin d'un ordre spirituel et guerrier, tenant sa vie comme une lance.
Henry de Montherlant écrivait : « Il y a le réel et il y a l'irréel. Au-delà du réel et au-delà de l'irréel, il y a le profond ». La vie et les livres d'Hélie de Saint Marc sont un périple vers les profondeurs de l’être, dans le fond sans fond de son âme. Comme Ulysse, jamais les épreuves ne le détournèrent de sa destination, j’allais dire de sa destinée. Voyages des camps et des prisons, voyages des batailles et des carnages. Voyage vers ce qu'il appelait « le tremblement sacré des choses invisibles ».
Je citerai encore le commandant de Saint Marc, et il faut le citer souvent, car il ne fut pas seulement un chef mais aussi un remarquable éducateur. Non pas un donneur de leçons, ni un « coach de vie » comme l'on dit aujourd'hui, mais un homme qui a beaucoup vécu, beaucoup vu, immensément ressenti.
Le commandant écrivait, et son petit-fils nous l’a rappelé à l’instant : « La vie est un combat, le métier d’homme est un rude métier. Ceux qui vivent sont ceux qui se battent. » Et il ajoutait : « Vivre, ce n’est pas exister à n’importe quel prix. »
Dire comme lui que la vie est un combat n'est pas faire l’apologie de la guerre, n’est pas faire de la guerre sa profession de foi. C'est un simple constat : si une vie, c’est aimer, partager, éduquer, c’est aussi une somme d'épreuves, de contrariétés, d'oppositions, d'expériences et d'engendrements. C’est cette somme qui fait une vie. Et celui qui refuse ce combat ne vit pas. Dire que vie et combat sont de la même substance est une adresse d'espoir. Voilà ce que nous dit le rescapé de Buchenwald. Il faut espérer et faire de son espoir un bélier qui fracasse toutes les murailles. Il faut même espérer au-delà de toute raison. C'est Héraclite qui disait : « Qui n'espère pas l'inespérable ne le découvrira pas. »Ici, je le sais, nous espérons, nous n'avons jamais cessé d'espérer. Nos espoirs sont nos fidélités. Et nos fidélités comme nos espoirs trouvent en ce jour leur récompense, comme elles trouveront demain, en d'autres lieux et sur d'autres plans, des satisfactions encore plus décisives pour notre nation et notre peuple.
Le commandant de Saint Marc est l'homme d'une génération. Une génération qui, de septembre 1939 à juillet 62, ne connut jamais le répit et la paix. Une génération qui, entre la débâcle et l'abandon, connut cent victoires. Une génération qui nous a laissés seuls avec les souvenirs de sa gloire. C'est elle, aussi, qu'en ce jour nous célébrons. Gloire à eux ! Gloire aux compagnons du Commandant de Saint Marc, gloire à ceux d'Indochine, à ceux d'Algérie, gloire à ceux des prisons qui étaient alors les garnisons de l’honneur. Oui, comme vous, comme beaucoup d’entre vous, j’ai lu les livres de celui dont cette rue portera dorénavant le nom. Et je n’ai pas honte de vous le dire : j’en ai eu les larmes aux yeux, regrettant presque d’avoir été trop jeune pour être confronté à des choix qui forcent le destin et font de vous un homme.
Et puis, je me suis dit que j’avais tort. Que chacun, à son époque, est face à des engagements qui, sans avoir le caractère dramatique de ces années algériennes, n’en sont pas moins cruciaux, vitaux. Aujourd’hui, notre pays est face à une crise qui engage son avenir, sa vie, sa survie. Et face à ces dangers, Hélie de Saint Marc, son courage, son panache, sont d’une actualité brûlante, d’une force existentielle.
Allons-nous abandonner la France, laisser faire, nous réfugier dans des slogans aussi creux, aussi vides qu’une rengaine publicitaire, qu’un discours de politicien censés nous faire oublier les responsabilités des uns et des autres ?
Il y a 50 ans, je m’en souviens, vous vous en souvenez, nous tapions sur des casseroles en scandant « Al-gé-rie-fran-çaise ». Il faudrait aujourd’hui, avec la même ardeur, avec la même détermination, dire non à cette France métissée qu’on nous promet, qu’on nous annonce, qu’on nous vante. Dire non à cette France multiculturelle qu’on nous impose. Mais dire oui à une France fière d’elle-même, de son histoire, de ses racines judéo-chrétiennes. Cette France que pieds- noirs et harkis ont admirablement incarnée, cette France pour laquelle un Hélie de Saint Marc s’est battu pendant la résistance, en Indochine et en Algérie. Cette France que nous voulons transmettre, intacte, à nos enfants. Alors, pour Hélie de Saint Marc, pour tous ceux qui sont morts en Algérie, persuadés que nous étions en France, que nous nous battions pour la France, pour tous ceux qui l’ont quittée, définitivement orphelins d’une partie d’eux-mêmes, je voudrais avant que nous entonnions « Le chant des Africains », je voudrais, en votre nom à tous, je le sais, dire, redire, répéter ce qui est notre viatique, notre credo, notre passé et, je l’espère, notre avenir : « Vive la France », « Vive la France française ! » "
Volume de retenue : 77.000.000 m3
Première étude : 1912
Premiers travaux : 1930
Mise en eau en 1945
Malgré les vicissitudes subies par l'ouvrage lors de sa réalisation à l'emplacement choisi, le seul possible, et qui ont obligé à des modifications successives des projets, le barrage fut finalement mis en eau en 1945.
La mise en eau de cet ouvrage, dont la hauteur au-dessus du lit de l'oued est de 37,50 m et le développement en crête de 176 m, a créé un lac de plus de 125 ha emmagasinant environ 77 millions de m3 utilisés pour l'alimentation en eau de Philippeville et du village d'El Arrouch et pour les irrigations de la plaine du Safsaf.
in l'Algérianiste n°60 de décembre 1992
Le 23 août 1870 la compagnie PL.M. inaugure la ligne Philippeville-Constantine, commencé en 1864 le port est achevé en 1895 (1). Les cultures s'étendent dans les environs et la vallée, la ville grandit et sort de ses remparts, les quartiers du Beni-Melek et du faubourg de l'Espérance démarrent, industries et commerces se développent Un problème cependant n'est pas facile à résoudre, celui de l'approvisionnement en eau dont la pénurie grandit avec l'extension de l'activité et du peuplemenl Un barrage en est peut-être la clé.
(1) A.F.N. illustré 1930
Dans son numéro du 4 mars 1903 le " Zéramna ", journal local de Philippeville rend compte d'une démarche de M. Thompson député de la circonscription qui appelle l'attention de M. le Gouverneur général sur l'utilité pour la région de la construction immédiate du barrage des Zardézas. La réponse , dit l'article est de nature à donner bon espoir aux agriculteurs ; signée du Secrétaire général du gouvernement Maurice Varnier, datée du 17 février 1903, elle dit en substance : " Vous avez bien voulu me demander d'envoyer en mission à Philippeville un ingénieur des Ponts et Chaussées qui s'occuperait spécialement des études relatives à la construction du barrage des Zardézas…
En résumé : les quatre postes d'ingénieur ordinaire n'étant pas pourvus de titulaires il faut procéder à des nominations de métropole ; alors seulement et si la situation budgétaire le permet j'examinerai avec intérêt la possibilité de demander un cinquième ingénieur auquel seraient confiées suivant votre désir les études du barrage des Zardézas ".
Philippeville - La Marine (Doc. H.Groud)
Nous sommes le 4 mars 1903.Tous les espoirs sont permis.
Si l'on,se réfère à l'ouvrage de Paul Saurin " Le problème de l'eau dans l'Algérie du Nord "(1) que nous citons tout au long de ce chapitre, les aménagements existants en 1900 pour l'irrigation concernent environ un millier d,'entreprises de quelque importance pour plus de 200000 hectares arrosés , selon deux méthodes :
- les barrages de dérivation déjà édifiés par les Romains, continués par les Berbères et les Arabes de façon très rudimentaire, multipliés et améliorés dans leurs caractéristiques de fiabilité et d'efficacité par la colonisation ; on distinguera les barrages de dérivation à irrigation d'été dans la zone tellienne sur la Mouilah l'oued Isser et le Saf Saf dans la Tafna, sur l'oued Deurdeur, le Chelif et l'oued Sly, sur le Rhumel et la Seybouse et les barrages de dérivation à irrigation d'hiver et de printemps sur les Hauts Plateaux pour les cultures de céréales.
- les barrages réservoirs : en 1900 il en existe sept , cinq dans l'Oranie et deux dans l'Algérois ce sont : le barrage du Tlela, 1869-I870 d'une retenue de 730 000 m³, le barrage de l'Oued Magoun, 1879-1887 d'une retenue d'un million de m³ d'eau saumâtre ; le barrage des Cheurfas construit en trois étapes : en 1849 un premier mur retient 3 millions de m³ puis en 1880-1882 est édifié en amont un second mur plus haut , enfin suite à une rupture , le premier mur est rétabli et agrandi en 1886-1892 ; ces murs permettent une retenue totale de 18 millions de m³ ; le barrage de l'Oued Fergoud 1865-1873 retient 30 millions de m³ ; le barrage de la Djidiouïa 1875-1876 retient sept cent mille m³ ; le barrage de Meurad retient huit cent mille m³ ; enfin le barrage du Hamiz 1869-1894 retient 23 millions de m³ (capacité du réservoir en 1960). Ces ouvrages ne sont pas très hauts mais longs , souvent en terre parfois en béton , ou encore partie en béton partie en terre
Suite à ces aménagements hydrauliques, on notera alors un certain ralentissement , sinon un arrêt pendant 25 ans du programme de construction des barrages réservoirs en particulier ; parmi les motifs invoqués celui d'une retenue insuffisante, I/3 seulement des eaux des oueds en raison d'une capacité trop faible celui de l'évaporation importante mise à jour par l'expérience ainsi que l'envasement rapide ; autant de reproches qui rendent le m³ d'eau très onéreux. Cependant l'Algérie se développe, sa population augmente, les besoins se font sentir et il devient nécessaire d'engager un programme de grands barrages réservoirs sur de nouveaux principes : ce sera le programme de 1920, A la session extraordinaire de novembre 1920, les délégations financières arrêtent un programme d'une vingtaine d'ouvrages , avec des travaux de première urgence à exécuter en quinze ans . Mais dans les premières années c'est le rail qui absorbera plus des 7/8 du budget des grands travaux. Il faudra en arriver aux difficultés de l'Algérie liées aux conséquences de l'après-guerre , à la crise agricole et commerciale, pour qu'en 1924 les délégations s'opposent au programme présenté par l'administration et placent le problème de l'hydraulique au premier plan. Rapport présenté au nom de la commission interdélégataire par M. Pantaloni. Toujours dans l'ouvrage de Paul Saurin, on peut lire " l'expérience à montré que l'on doit s'attacher à réaliser une utilisation aussi complète que possible de l'eau des oueds ", et dans un discours prononcé à l'occasion de la pose de la pierre de niveau du barrage de l'oued Fodda le 10 novembre 1924, le gouverneur général Steeg souligne la nécessité d'une politique générale de l'eau.
C'est en effet par une coordination méthodique de tous les moyens d'action dont dispose l'Algérie que l'on arrivera à réaliser peu à peu ce vaste programme de 1920, au milieu de difficultés considérables qui surgissent à tous moments.
Le programme de première urgence en cinq ans est entré dans la voie des réalisations et comprend, outre divers travaux d'irrigation d'assainissement et de protection contre les eaux, l'aménagement rationnel de la plaine du Cheliff par la construction de grands (2) barrages réservoirs-. Grâce à l'action de M. Steeg et de son successeur M. Violette, plusieurs de ces ouvrages sont déjà commencés.
- Le barrage de l'Oued Fodda déclaré d'utilité publique par décret du 20 octobre 1923 est en cours d'exécution . C'est un barrage poids en béton hauteur de retenue 90 mètres, capacité 220 millions de mètres cubes, délais d'exécution 4 ans , il permettra l'irrigation de 30 000 ha.
- Le barrage du Ghrib sur le Cheliff déclaré d'utilité publique par décret du 16 septembre 1925 est du type "barrage en enrochement" hauteur 60 mètres, capacité 230 millions de mètres cubes , il permettra l'irrigation régulière de 35 000 hectares , les travaux sont commencés.
- Le barrage de la Haute Mina déclaré d'utilité publique par décret du 12 septembre 1926 hauteur 40 mètres, capacité 33 millions de mètres cubes il permettra l'irrigation de 13 000 hectares dans la plaine de Relizane.
- Le barrage des Zardézas sur le Saf Saf département de Constantine, déclaré d'utilité publique par décret du 12 septembre 1926, hauteur 45 mètres , capacité 34 millions de mètres cubes , il sera de type "en enrochement", il permettra l'irrigation de 13 000 hectares et assurera en outre l'alimentation en eau de la ville de Philippeville.
Ces deux derniers ouvrages ont été mis au concours dès leur déclaration d'utilité publique ; le délai imparti aux concurrents pour établir leurs projets et formuler leurs offres expire le I5 juin 1927.
Enfin sont à l'étude le barrage de Foum El Gueiss qui doit assurer l'irrigation de la plaine d'Edgar Quinet dans l'Aurès et plusieurs grands barrages dans le bassin de la Tafna, dans le Hodna et sur le versant sud de l'Aurès. Cette dernière programmation est une décision des délégations financières qui ajournent des constructions de lignes de chemin de fer prévues en 1920 et ajournent à 1926 les crédits pour les travaux de ports en construction ou à construire t : rapport présenté par M. Pantaloni, priorité est donnée à l'effort en matière d'hydraulique agricole.
C'est tout l'avenir des cultures irriguées qui en dépend , et de l'économie algérienne en général . Il s'agit aussi d'assurer l'alimentation en eau potable des villes et villages d'une Algérie en plein développement. Au moment où au lieu dit "les Zardézas" le premier coup de pioche va être donné, on imagine difficilement quelle somme de travail et de temps il faudra pour mener l'oeuvre à son terme. Il faut d'abord créer un organisme d'étude pour passer du projet à la réalisation . Avant de commencer les travaux il faut recruter le personnel, très nombreux, spécialisé ou non : des manœuvres, sondeurs, mécaniciens, soudeurs, maçons, menuisiers, charpentiers, coffreurs, électriciens, spécialistes des carrières et tirs de mines, ingénieurs, comptables, employés de bureau…etc. Il faut amener le matériel à pied d'oeuvre et pour cela améliorer les accès , ouvrir une route de 9 kilomètres depuis El Arrouch. Avant que ne démarrent les premiers travaux il faut créer un village dans cette vallée isolée , avec ses maisons d'habitation en bois recouvert de carton goudronné noir, les premiers préfabriqués peut-être, des bureaux, des ateliers, garages, entrepôts, commerces d'épicerie, boulangerie, glacière l'été, infirmerie, cantine ; créer des voies de communication qui rayonnent du village au chantier, ponts sur les oueds et torrents, routes à flanc de montagne, les bulldozers n'existaient pas encore ; et même quelques kilomètres d'un réseau de chemin de fer à voie étroite " Decauville ", avec ses locomotives à vapeur qui tranporteront sur leurs wagonnets souvent avec peine dans les pentes, des tonnes de sable, de pierres, de gravier et de ciment depuis les carrières ou l'entrepôt. Une centrale électrique de 500 HP. est installée, alternateurs mus par des moteurs diésels. cependant une ligne électrique haute tension sera tirée pour tranporter le courant depuis la centrale thermique au charbon de Philippeville. L'important tonnage de matériel et de ciment en provenance de France sera acheminé par la route , via Philipeville, port de débarquement à 40 kilomètres. Les bureaux d'étude du Gouvernement général de l'Algérie supervisent le déroulement des opérations . Pour ce barrage en particulier, les travaux sont conduits par l'entreprise adjudicataire, en coopération avec les services administratifs des Ponts et Chaussées . L'entrepreneur met en oeuvre son matériel et ses ouvriers sous les ordres d'un directeur, ingénieur spécialisé, tandis que les Ponts et Chaussées par l'intermédiaire d'un ingénieur T.P.E. contrôlent les travaux. Le découpage administratif rattache Zardézas à la commune mixte de Jemmapes, 26 kilomètres; mais il n'y a pas de liaison routière directe sinon des pistes muletières par les montagnes .
La route passe par El Arrouch à 9 kilomètres, c'est ce dernier village, d'ailleurs marché très important le vendredi qui draîne à lui le mouvement humain et économique du chantier. Zardézas est un petit barrage un des plus petits d'Algérie. Cependant son utilité, son rôle dans la mise en valeur de la vallée du Saf Saf seront grands. Pour le comprendre je citerai Gilbert Attard qui nous dit dans son préambule au diaporama et à l'ouvrage " Philipeville au temps jadis " :" j'ai choisi d'évoquer Philipeville au début du siècle, au temps jadis C'est l'époque où vivaient mes grands parents, poursuivant l'oeuvre de mise en valeur des riches terres des vallées du Saf Saf et du Zeramna entreprise par leurs pères. Heureux malgré leurs lourdes tâches , ils avaient foi en l'avenir ". Oui, l'avenir c'est l'adduction d'eau, la fin des rationnements pour Philipeville et tous les villages de la vallée ; en 1914 les besoins de cette ville sont évaluée à 5 000 mètres cubes/jour, il en manque 3 000. C'est avec l'irrigation,
le développement des cultures maraîchères, de la vigne et des agrumes, toutes ces belles plantations qui couvriront la plaine depuis la sortie d'El Arrouch, et Gastonville en passant par Saint Antoine et le long du Zeramna, Beni Bechir, Valée, Damremont, le domaine Barrot et Philippeville. C'est le contrôle et la régulation du débit du Saf Saf et la fin des inondations de la basse vallée. Tel seront les résultats rapides qui entraîneront l'accroissement de l'activité et la prospérité pour tous.
Au village la cantine de l'Entreprise Ballot
L'adjudication pour la construction du barrage des Zardézas est donnée fin 1928, après concours, à la Société Algérienne des Entreprises Ballot qui prend en charge tous les travaux de génie civil. Les travaux débutent aussitôt, au lieu dit Zardézas, à 9 kilomètres d'El Arrouch.
Comme tous les oueds algériens, le Saf Saf est un gros torrent, à débit variable suivant les années et les saisons.
Le bassin versant en amont de l'emplacement choisi pour le barrage couvre une superficie de 34120 hectares , légèrement boisée en oliviers et maquis ; les débits enregistrés jusqu'alors vont de 50 litres/Seconde l'été à 350 mètres cubes/seconde en moyenne au cours des plus fortes crues le maximum admis comme devant être évacué se situant au niveau de 800 m³/s.
Avant même d'attaquer les fouilles dans le lit de la rivière, il faut détourner l'oued de son cours normal et pour toute la durée des travaux de construction du barrage . Pour cela la rivière est dérivée latéralement sur la rive droite par un canal ayant son origine à 150 mètres à l'amont de l'ouvrage. La rive gauche de ce canal est constituée par un batardeau en gravier avec talus et couronnement protégés par de forts perrés en enrochement, surmonté d'un rideau de palplanches. Ce canal de 28 mètres de large traverse la montagne, sur la rive droite, par les galeries de dérivation.
Le village avec ses maisons préfabriquées en bois (Photo S.Groud)
Barrage en construction côté rive gauche (Photo H.Groud)
A l'origine, ces galeries ont d'abord servi à la reconnaissance des terrains. Elles seront ensuite agrandies et transformées pour les besoins des travaux, permettant un débit d'évacuation de 1000 mètres cubes/seconde en forme de fer à cheval, elles ont une section mouillée de 59 mètres carrés. Les parois sont consolidées par un revêtement en béton coffré. Surtout près de l'origine , à l'amont , les parois sont examinées avec soin , les fissures sont nettoyées et bouchées au ciment ; enfin un enduit général en gunite est appliqué sur toute la surface afin de réduire les infiltrations. En fin de travaux, l'une des galerie sera utilisée pour le passage de diverses conduites; l'autre pourra être bouchée ou prévue pour être utilisée comme galerie d'évacuation de secours en cas de,crue anormale de l'oued.
Quel type de barrage ?
A l'origine , le barrage des Zardézas est conçu selon le type "en enrochement", comprenant : un mur de pied à l'amont avec parafouille un massif d'enrochement formant le corps du barrage et reposant sur une couche de fondation en béton, un mur de pied à l'aval, un masque soutenu à sa base par un socle, ancré latéralement dans les berges et placé sur le parement amont du massif d'enrochement, enfin un dispositif de drainage général de toutes les eaux d'infiltration à travers les fondations, les encastrements et le corps du barrage. Dans leurs fonctions , le masque en béton assure l'étanchéité pour résister à la poussée, des blocs de rochers sommairement taillés sont empilés sous le masque en béton et le soutiennent; ceux placés contre le masque ne doivent pas peser moins de 600 kg. ; les vides sont comblés par de la pierre de dimensions plus petites et au fur et à mesure que l'on s'éloigne du masque, les rochers sont entassés en vrac, suivant une pente calculée pour venir s'appuyer sur un mur de pied. Mais dès le début des travaux, l'entrepreneur se heurte à deux difficultés : tout d'abord , la forme du relief s'avère peu propice pour aménager un déversoir, une fois l'ouvrage terminé , mais surtout , les fouilles mettent en évidence , une fracture dans le rocher, emplie de glaise et située à l'emplacement prévu pour le masque d'étanchéité. Devant cette surprise d'ordre géologique, les travaux sont arrêtés, et les projets doivent être repris avec une étude plus détaillée de la structure du sous-sol.
Etudes géologiques :
Ce projet de barrage sur l'oued Saf Saf avait déjà fait l'objet de diverses études géologiques préliminaires depuis 1912, ou consécutives aux premiers travaux préparatoires ces études sont reprises en 1930. Les nouvelles recherches mettent en évidence une perméabilité défavorable des verses roches et dont les travaux doivent tenir compte en y remédiant par des précautions spéciales : injections de ciment par exemple. Mais ces études montrent aussi des désignations différentes de roches et la carte officielle elle-même de 1907 ne donne qu'une représentation inexacte du terrain à l'emplacement considéré. Il faut donc reprendre les reconnaissances par de nouveaux sondages, afin de préciser exactement la nature des roches et l'ordre de leur superposition. Sur la rive gauche la catégorie la plus ancienne correspond aux grès rouges rappelant le permien et s'accompagnant d'argiles rouges et aussi de poudingues quand le grain de la roche devient galet. Ce sont des roches détritiques intimement unies en moyenne très siliceuses et d'une perméabilité généralement faible. Au-dessus de l'affleurement de grès rouge, un lambeau de calcaire compact grisâtre et peu homogène, d'origine liasique. Les grès rouges supportent d'autre part un placage de calcaire presque blanc, d'origine surtout végétale, les algues du groupe des lithothamniums ce récif phytogène présente sur sa surface des marques caractéristiques de la corrosion par l'eau de pluie. C'est le calcaire désigné comme liasique puis nummulitique Il est d'âge éocène moyen car des nummulites y sont incluses. Ce récif est dû au travail des foraminifères et des algues incrustantes. Il s'étale du reste sur le poudingue éocène qui constitue la roche la plus étendue à l'emplacement de la gorge du Saf Saf. Il est établi alors que ce poudingue y appartenant au nummulitique moyen, a longtemps constitué un barrage naturel séparant le bief amont où doit être établie la retenue artificielle, du bief aval, ne laissant à la rivière qu'un étroit passage. Et jusqu'alors, les études faites laissaient prévoir sur la rive droite une continuité brutale entre les roches, redressées et plaquées, et séparées par une faille. Au contraire, sur la rive droite, c'est le calcaire qui se trouve plaqué sur le poudingue, montrant visiblement un lambeau presque horizontal, le piton du Kef, puis une bande superficielle qui descend vers le sud jusqu'au niveau de la vallée ; ainsi le calcaire encapuchonne la masse de poudingue. La disposition des roches est presque symétrique sur les deux flancs de la vallée en amont de la gorge.
De ce fait, cette continuité du conglomérat d'une rive à l'autre par dessous le lit de la rivière, visible avant déblaiement, ne permettait pas de supposer l'existence d'une importante fracture dans le lit même. Il s'agit de la faille emplie de glaise, marne et grès , se décomposant sous l'action de l'air qui a été mise à jour au cours de la première fouille pour la construction du barrage en enrochement.
De ce fait, la formation du canon en ce point peut s'expliquer par l'existence, à hauteur d'une vieille fracture peu profonde favorisant le passage de l'eau en cet endroit, ou par un accident dû aux hasards de l'érosion dans les terrains situés au-dessous , et qui a fait s'établir la vallée fluviale à l'aplomb de la roche dure qui n'affleurait pas encore.
Les travaux entrepris sur place, montrent que la fissuration superficielle du poudingue est de moins en moins accusée à des niveaux de plus en plus bas et dans le lit déblayé, il n'y a pas trace de fissure.
A hauteur du Kef des terrains plus récents recouvrent ceux qui précèdent . Ce sont des marnes, des grès grisâtres ou gris bleus, devenus jaunâtres aux affleurements, par oxydation . Ces roches peu consistantes de l'éocène supérieur qui se transforment facilement en terre jaune ou rouge forment ce que l'on appelle le manteau de remaniement sur les pentes. La stratification de ces sédiments marneux en contact subvertical avec le poudingue au débouché et au-dessus des galeries d'évacuation horizontale au Kef, donne une indication sur la masse du poudingue sans stratification , elle est ployée en anticlinal, et le grès rouge a la même allure . A l'amont de la gorge, à la retombée du pli , le calcaire blanc descend en carapace sur le poudingue, à la verticale sur le flanc nord, déversé sur le flanc sud, sous forme de pli faille. Ainsi dans le cañon, une masse de roches compactes, moins fissurées et peu perméables traverse le lit de la rivière et forme sur les deux flancs deux points d'appui robustes La roche saine à fissuration minima sur la rive droite garantit une bonne étanchéité ; sur la rive gauche, l'épaisseur du poudingue est réduite, la roche sous-jacente fissurée, la masse rocheuse a même la forme d'un éboulis, il faudra entreprendre des injections de ciment pour assurer l'étanchéité.
Le barrage poids
Les recherches géologiques ont donc mis en évidence la présence de roches pouvant servir de socle et de butée à un barrage. Prenant en considération ces nouvelles études l'entrepreneur décide alors de reporter la construction 40 mètres en aval, et de construire un barrage de type "barrage poids". Il s'agit alors d'une barrière en béton encastrée dans le cañon et qui résiste à la poussée de l'eau par son propre poids uniquement; les travaux reprennent rapidement, l'entreprise Ballot a toujours son matériel en place. Avec le retard apporté par ces surprises géologiques nous sommes déjà en I933. Le socle du barrage est coulé dans le lit de la rivière et bientôt jusqu'à une hauteur de 30 mètres s'élèvent les trois secteurs centraux de 6 grades, encadrés par les tours à béton Coméra de 75 mètres sur la rive droite et Hibag de 100 mètres sur la rive gauche tandis qu'en amont on aperçoit le socle en béton du premier projet. C'est alors que pour avoir en crête une largeur de déversement suffisante pour le débit envisagé, 1000 mètres cubes par les vannes automatiques, on entreprend de faire sauter sur la rive gauche, une masse erratique de rochers, constituée par du poudingue et que les études géologiques de I930 signalaient en faible épaisseur; elle paraissait détachée et sans relation avec la masse principale, constituée par des grés rouges tendres et se désagrégeant sous l'action de l'air. Ces déblais entraînent alors un éboulement à forme lenticulaire dont le cube exact n'a pu être évalué. C'est qu'en réalité, la masse de poudingue dégagée servait de support à la montagne, grosse masse d'éboulis qui se met en mouvement dès que la cale saute. Momentanément arrêtés, les travaux reprennent cependant sans trop de retard ; on essaye de fixer la masse en mouvement par des injections de ciment ; cette tentative est rapidement vouée à l'échec, le glissement est trop rapide. Une nouvelle fois la construction est arrêtée et pour une période assez longue Il faut faire de nouvelles reconnaissances de terrain sur la rive gauche. Le flanc rive gauche est sondé, une galerie percée dans la montagne pour rechercher une masse stable, tandis qu'en surface, des levées et mesures sont entreprises pour étudier et déterminer le mouvement du terrain. Ces travaux, très poussés, durent près d'un an et demi, et aboutissent à la reconnaissance de la masse stable; on identifie dans ce volume, à une distance compatible avec les travaux, un massif de calcaire sain qui permet de donner au barrage un appui solide.
Secteurs centraux du barrage en construction. On peut voir la galerie prévue pour les
visites de l'ouvrage et les puits des flotteurs des futures vannes de crête. (Photo Groud)
Barrage en construction, côté rive droite - centrale à béton -
en arrière du barrage le mur de pied amont du premier projet (Photo S.Groud)
La construction reprend donc au cours de l'année 1934, mais le deuxième projet de barrage est cependant reconsidéré dans ses dimensions et sa forme. En effet, par mesure de sécurité, sa hauteur est réduite, réservant l'avenir pour une surélévation éventuelle. Les trois secteurs centraux déjà coulés sont coupés pour réduire leur hauteur de 5 mètres. Désormais , les travaux vont se poursuivre sans obstacle sur la rive gauche, la masse de calcaire sain, déportée en aval , nécessite une exécution en fouille blindée, de 9 grades à 17 grades 40 dans les repérages, d'un secteur complémentaire de 8 grades 40 qui allonge dissymétriquement le barrage. Enfin pour assurer sur le flanc de la montagne, la stabilité des terrains en mouvement, des remblais sont effectués entre ces terrains.
Les essais ayant donné satisfaction, et les travaux terminés dans la cuvette réservoir, les galeries sont définitivement fermées. Celle située tout contre le flanc de la montagne est obstruée à l'amont par un bouchon en béton, encastré dans le rocher sur une profondeur de 2,40 mètres et 1,50 mètre de large; sa paroi amont est revêtue d'un enduit protecteur. L'autre galerie est utilisée pour le passage des conduites forcées : alimentation de Philippeville, vidange de fond et irrigation. Ces trois conduites ont leur origine dans la tour de prise d'eau qui abrite les appareils de manoeuvre pour l'ouverture et la fermeture de leurs vannes.
Contre-barrage et tirants
Les dernières coulées de béton sont consacrées au contre-barrage qui a pour rôle d'amortir la force vive des eaux déversantes et d'éviter les affouillements. Implanté sur le pied même du barrage, il dresse ses dents vers le déversoir et sur toute la largeur du secteur déversant. Une deuxième ligne, plus en aval, sert de déversoir aux eaux bouillonnantes.
Pour assurer la tenue du contre-barrage et sa résistance à la force vive des eaux, chaque dent est renforcée par un tirant de 150 tonnes : il s'agit de câbles tendus à la verticale entre le rocher sous-jacent et le béton; enfin 12 tirants de 600 tonnes plaquent la maçonnerie du contrebarrage au pied du barrage. D'autre part, côté rive gauche, 4 tirants de 1200 tonnes ont un double rôle : ils rendent solidaires le tandem contrebarrage - pied du barrage et servent d'arcs-boutants à l'édifice lui-même ; sur cette rive ce dernier repose sur une masse rocheuse en pente vers l'aval ; les tirants de 1200 tonnes appliquent l'ouvrage sur son piédestal. Cette méthode de consolidation aurait été employée au barrage des Cheurfas ; ce dernier glissant sur sa base naturelle aurait été stabilisé sur son socle par des tirants qui traversent le béton et s'enracinant à grande profondeur avec une légère inclinaison, empêchent tout mouvement de glissement ou de bascule.
Derrière le barrage, au pied du piton rocheux du Kef, la tour de prise d'eau est implantée à l'origine des conduites forcées, dans le réservoir. Construite en même temps que le barrage , elle reçoit ses derniers appareils : commandes électriques des vannes de pied amont, transmissions, portes, grilles.
Les vannes automatiques seront installées aussitôt après la guerre de 39-45, en 1949; derniers travaux de maçonnerie, les piles servant de support aux vannes seront coulées, les vannes mises en place , et enfin une charpente en béton armé franchit les pertuis en s'appuyant sur ces piles. En 1953 on équipe cette passerelle d'un garde-fou métalliques.
Caractéristiques finales de l'ouvrage terminé
Le barrage des Zardézas est terminé. Après dix ans d'efforts et de travail, de fouilles et de bétonnage, il entre dans sa phase utilitaire en 1939 avec sa mise en eau définitive.
Quelles sont alors les caractéristiques de l'ouvrage ?
- vu de face, il a 170 mètres de large en crête et 55 mètres au talweg
- il a nécessité environ 150000 tonnes de ciment et 3000 tonnes de fer
- l'épaisseur de la voûte est de 37,50 mètres à la base.
- l'inclinaison sur la verticale est donnée par un fruit amont de 5%
- l'inclinaison sur la verticale est donnée par un fruit aval de 75%
- haut de 33,75 mètres, il s'élève en flèche au-dessus du terrain nature selon le type triangulaire.
- il présente un seuil de déversement à la côte I85,75 et les vannes automatiques permettent d'élever le plan d'eau jusqu'à la côte 189,75
- à la côte 185,75 le cube d'eau emmagasiné est de 14 1/2 millions de mètres cubes et la surface libre du lac atteint 174 hectares; à la côte 189,75 la capacité de retenue passe à 18 1/2 millions de mètres cubes et la surface du lac à 196 hectares .
Ce barrage a été conçu de telle sorte que la tenue de l'ouvrage ne puisse d'aucune manière être mise en défaut par une crue exceptionnelle si le niveau de l'eau venait à atteindre la cote 203. La marge de sécurité est donc large, si l'on sait que les vannes automatiques ouvertes à 4 mètres peuvent évacuer 1095 mètres cubes/seconde, pour une crue maxima évaluée alors à 800 mètres cubes/seconde.
(1) Pfeiffer et Assant, Alger 1927
(2) Selon la terminologie internationale un grand barrage doit dépasser 15 mètres, de hauteur; Sud-Ouest du 17-08-87, "Les veilleurs de barrages" J. P. Deroudille.
In l'Algérianiste n°59 de septembre 1992
Les Vannes Automatiques
Au sommet du barrage, le déversoir est équipé de cinq portes métalliques qui retiennent encore l'eau du lac sur une hauteur de 4 mètres : ce sont les vannes automatiques. Elles évacuent le surplus des crues de la rivière et des torrents du bassin de réception et peuvent maintenir la hauteur d'eau à un niveau constant
La largeur disponible de l'ensemble des cinq vannes au total est, de 55920 mètres soit
- 3 vannes de 10,20 mètres
- 1 vanne de 12 mètres
- 1 vanne de 12,60 mètres
L'étanchéité est réalisée par la poussée de l'eau sur des joints, en cuir formant clapets sur les surfaces de frottement et sur le sommet du déversoir elle est remarquable pour les dimensions en cause, les fuites sont extrêmement rares et insignifiantes puisque le petit bassin formé par le barrage et le contre-barrage n'est jamais plein.
L'ouverture des vannes dans un mouvement vertical est automatique ou commandée par l'homme, individuelle ou simultanée pour les cinq portes Dans le fonctionnement automatique les vannes s'ouvrent soit individuellement, soit d'un même mouvement actionnées par la poussée hydrostatique sur des flotteurs. Le mouvement vertical des flotteurs est transmis à la porte, dans le même sens, par un système de bras de leviers qui démultiplie et rend le déplacement très doux. Chaque vanne est équipée de deux flotteurs en béton d'un volume de sept mètres cubes ; théoriquement elles sont équilibrées pour une immersion des flotteurs à 50%, ce qui donne pour chacune d'elle une poussée de 7 000 kilogrammes. La chambre des flotteurs reçoit et évacue l'eau par des petites vannes qui débouchent sur les faces amont et aval du barrage. Vannes automatiques fermées, la chambre est vide et les flotteurs reposent sur le fond pour les ouvrir, il suffit d'admettre l'eau dans la chambre des flotteurs, l'ouverture est alors fonction du niveau d'eau admis ; le déplacement de ces flotteurs est guidé dans leur couloir par des montants en bois fixés au mur de béton et servant de glissières
Les cinq vannes permettent un débit de 1400 mètres cubes/seconde à 5 mètres d'ouverture, soit une évacuation rapide des surplus, même pour de très fortes crues ; d'autre part, le système de vases communicants qui agit sur les vannes établit une relation très précise entre le niveau d'eau dans le lac et leur hauteur d'ouverture.
Même lorsque l'eau du lac n'atteint pas le niveau du déversoir ces vannes sont conques pour fonctionner avec le système hydrostatique, ce qui permet des révisions ou réparation en été. Ce fonctionnement peut être obtenu jusqu'à la côte 178, soit pour un niveau situé à 7,75 mètres sous la côte du déversoir.
L'ouverture peut être commandée à la main ; chaque vanne est équipée de deux commandes symétriques, à hauteur des contrepoids et comme pour un palan, deux hommes sur un balcon en contrebas actionnent chaque chaîne il faut exercer une force de 7000 kilogrammes, le mouvement est très démultiplié et pénible: pour ouvrir une vanne de vingt centimètres il faut un travail de près de vingt minutes à quatre hommes. En réalité, cette commande à la main n'est qu'une manoeuvre de secours et n'a pas servi jusqu'alors pour une évacuation de crue.
Enfin, un équipement électrique récent (59-60) permet une ouverture maximum en une heure
LA TOUR DE PRISE D'EAU :
Ce sont les ateliers Neyret, Beylier et Piccard-Pictet dit "NEYRPIC" de GRENOBLE qui usinent et mettent en place l'ensemble des installations conduites forcées, fermetures à l'extrémité de chacune d'elles et leurs appareils de manoeuvre.
Les trois prises d'eau dans le réservoir, vidange, irrigation, alimentation sont commandées depuis la tour.
L'irrigation et l'eau d'alimentation partent de l'intérieur de la tour où le niveau de l'eau est celui du lac. A différents étages des grilles avec vannes sont prévues à cet effet, jouant ainsi un premier rôle de filtre pour les gros débris végétaux et permettant de prendre l'eau plus ou moins près de la surface libre du lac-réservoir , premier bassin de décantation naturelle . Il s'agit de capter à la fois une eau aussi décantée et aussi fraîche que possible.
La conduite de vidange passe sous la tour et prend l'eau à son pied, directement au fond du lac. Une porte métallique dite vanne de garde sur rail , commandée de la tour permet d'ouvrir ou fermer- la prise d'eau de 2,60 mètres sur 2,30 mètres, en général elle est toujours ouverte, seule la vanne papillon en aval est fermée ou règle le débits au cours des lâchers. La porte amont n'est utilisée que par nécessité, réparation et entretien intérieur de la conduite ou du papillon, et ce afin de ne pas détériorer par des manoeuvres trop fréquentes les joints en cuir qui assurent l'étanchéité aux surfaces de frottements. Enfin cette prise directe de vidange permet d'évacuer par des lâchers dits "chasses" une partie des dépôts amenés par les eaux au pied du barrage ; on évalue à I/200 des débits liquides les matières solides amenées par les crues.
Avec les premières chaleurs les culs-blancs viennent nicher dans tous les recoins de la tour et à cette même époque, les barbeaux, très nombreux remontent en surface et rôdent le long des maçonneries ; c'est qu'ils sont à l'affût des détritus et excréments lâchés par les oiseaux ; au moindre " ploc" ils bondissent et se disputent cette pâtée tombée du ciel : le "bromège" est naturel, un poste pour la pêche aussi. Il suffit de se camoufler dans la barque de l'administration et de lancer la ligne amorcée avec une petite sauterelle ; au "ploc" dans l'eau, le poisson se jette dessus et avale sans tergiverser. Cependant les barbeaux comprennent vite la "musique" et il faut changer de place. Quant aux qualités culinaires du roi de nos rivières il paraît souhaitable de les compléter... (!) par l'emploi d'une recette adaptée : bien assaisonné, accompagné d'aromates et délivré de ses arêtes , on peut le déguster.
Le barrage équipé des vannes de crête, vue aval depuis la rive droite (Photo H.Groud)
LES VANNES DE VIDANGE ET D'IRRIGATION
La vidange et l'irrigation sont assurées par deux conduites forcées sur la rive droite , elles suivent une des galeries percée à cet effet aboutissent au pied du barrage , en aval du contre-barrage, et rejettent l'eau directement dans la rivière.
Ces conduites sont fermées aux deux extrémités amont et aval par des portes qui peuvent être commandées séparément, ce qui par l'aval, permet les visites d'entretien ou les réparations.
Le système de fermeture aval est constitué par des portes circulaires pivotant autour d'un axe horizontal suivant le procédé technique appelé "vanne papillon".
La vanne de vidange a 2,40 mètres de diamètre et permet un débit de 85 mètres cubes/seconde , pour l'irrigation une vanne de 0,80 mètre qui peut débiter 15 mètres cubes/seconde, le barrage à la retenue maxima .
Les vannes de vidange et d'irrigation sont commandées électriquement, un fonctionnement de secours à la main est possible. Pour palier les éventuelles pannes de secteur, un projet prévoyait l'installation d'une turbine sur une conduite forcée, actionnant un alternateur qui aurait pu assurer les besoins en énergie du barrage pour les appareils de manoeuvre et l'éclairage. Le devis établi n'a pas été retenu faute de crédits et le projet n'a jamais été réalisé.
ALIMENTATION EN EAU DE PHILIPPEVILLE ET DES VILLAGES
Après sa sortie de la tour, l'eau subit deux traitements : l'un mécanique, l'autre chimique.
- Le traitement mécanique :
La conduite peut recevoir un débit maxima de 8 000 mètres cubes par 24 heures. Dans la réalité, le débit moyen est de 6000 mètres cubes/24 h. Mais si l'eau passait directement du réservoir dans le tuyau d'alimentation celui-ci sauterait sous l'effet de la pression, ou bien il faudrait équiper toute la distance en conduite forcée. Aussi pour amortir cette pression, l'eau est amenée dès sa sortie du réservoir à la chambre brise-charge. Là, sous l'effet de la pression , l'eau jaillit par un robinet pointeau en un jet continu de 245 millimètres; dans l'axe du jet, sur la paroi opposée du bassin , un pointeau scellé dans la maçonnerie pulvérise ce jet; l'eau bouillonnante est recueillie dans un premier bassin , puis s'écoule par un déversoir dans un second bassin d'où elle s'engage dans une conduite de 500 millimètres à la côte 160,50 pour être dirigée vers la station de filtrage en passant sous le lit de la rivière . Pratiquement, la pression de l'eau n'est donnée alors que par la dénivellation du terrain entre cette altitude et le point considéré
- le traitement chimique
Après un parcours de 500 mètres, la conduite atteint la station de filtrage sur la rive opposée de la rivière.
L'eau passe en premier lieu dans une série de deux bassins dits "bassins de réaction et décantation"; pendant son séjour, elle y subit un traitement chimique au sulfate d'alumine. Ce produit est un coagulant destiné à faire précipiter les boues, un activateur de la décantation. Sous l'effet du sulfate d'alumine, il se forme des flocons blancs ou blanchâtres qui se déposent. L'eau passe alors au filtrage.
Les filtres sont répartis en huit bassins. Dans chaque bassin, un treillis métallique très serré et épais est recouvert d'une couche de sable.
(Photo H.Groud)
LE VILLAGE ET SA POPULATION
Pendant les travaux de construction, la population européenne atteint quatre-vingt personnes environ ; communautés d'origines diverses l'image de l'Algérie on y trouve des français de métropole ou d'Algérie, des italiens, des espagnols, des maltais, des autochtones des douars environnants et des marocains installés au lieu dit "le camp marocains" où ils ont montés leurs habitations - Mais à ceux qui habitent le village s'ajoutent les employés du chantier qui résident à El Arrouch. L'institutrice part, on dirait aujourd'hui en week-end, souvent le samedi après la classe pour Constantine ou Philippeville et quelquefois le lundi matin les élèves apprécient une récréation imprévue quand, correspondance manquée ou défaut du taxi à la gare d'El Arrouch elle arrive quelque peu en retard.
Pratiquement nulle après la f'in du chantier, la population européenne variera par la suite et suivant les périodes ; on pourra en compter de dix à vingt de 57 à 62, des fonctionnaires des Eaux et Forêts, du Service de l'hydraulique, de l'Education Nationale, des Services Municipaux et de passage les techniciens des entreprises qui sont engagées dans des travaux.
La population musulmane s'élève à 5000 habitants en 1962, réparties sur tout le territoire communal, en mechtas sur les sommets environnants d'Aïn Jdida, du Kebbous… ou près des sources 400 habitants résident au village ; le peuplement est essentiellement fait du douar Hazabra et quelques éléments des douars environnants (1).
La présence de vestiges atteste une implantation de l'époque romaine : à Zardézas, un cimetière près de la rivière sur la piste d'Aïn Adar, et vers la source d'Aïn Jdida des débris de tuiles, pierres taillées et assez souvent pièces de monnaie.
Les distractions sont rares ; on se déplace à Constantine ou à Philippeville le dimanche quand on dispose des moyens de locomotion. Un terrain de tennis a été installé, on pratique aussi le football ou la partie de boules devant la cantine. La pêche, mais surtout la chasse aux perdreaux et sangliers procurera beaucoup de plaisir aux amateurs dans cette contrée giboyeuse. C'est au cours d'une de ces parties qu'Ali Boujdida employé au barrage depuis ses débuts et qui sera le premier maire de la commune, racontera à mon père sa surprise en voyant débouler un lynx; il ne le tira pas. Avec l'été, quand le lac de retenue fera, miroiter ses premières eaux, quelques courageux s'y baigneront.
En 1939 comme en bien des points du territoire, les préparatifs de la guerre sont visibles; craignait-on déjà un bombardement ? Des tranchées sont creusées et numérotées dans les pentes à l'écart et au-dessus du village et les habitants y reçoivent une affectation. A l'appel de mobilisation les hommes les plus jeunes partiront tandis que d'autres, plus agés assureront souvent la garde des ponts, voies ferrées ou lignes téléphoniques du secteur avec un vieux ''LEBEL" . Et dans la nuit du 2 septembre 1939, jour de l'entrée en guerre, sans docteur ni sage-femme, nous aurons une naissance à Zardézas, avec l'aide des voisins , tandis que le père mobilisé -39 ans et trois enfants- rejoignait la caserne du 3ième Zouaves à Philippeville.
La première école ouvre ses portes en 1931 avec la création d'un poste une classe de 25 à 30 élèves ; elle se maintiendra jusqu'en 1940. A la fin des travaux, l'entreprise Ballot démonte le bâtiment scolaire préfabriqué qui lui appartient : l'école ferme ses portes. Suite au débarquement des anglo-américain en A.F.N. et consécutif aux bombardements de Philippeville et de son port, des familles dont une institutrice se réfugieront à Zardézas ; brève reprise en I342-43, cette enseignante repliée de Tunisie fera fonctionner une classe pendant un an.
Il faudra attendre 1958 pour que l'école ouvre nouveau avec, une première classe de 40 élèves. Pour démarrer, deux bâtiments "Fillod" en tôle de deux classes-préau chacun et deux villas seront progressivement montés. Puis un bâtiment en dur dont la construction avait été arrêtée en 1955 avec les "événements" sera repris et achevé en 1960-61 avec deux classes en rez-de-chaussée et deux appartements à l'étage ; l'ensemble , sur trois niveaux encadre la cour située au niveau intermédiaire de plain-pied avec la rue . Sur sept classes, deux fonctionneront en mi-temps. En 1962, avec sept classes et près de 350 élèves, en des jours sombres et difficiles, l'activités scolaire et pédagogique sera assurée jusqu'au 30 juin après avoir procédé à la distribution des prix .
Nous quitterons le barrage tous ensemble, et Ali Boudjdida qui nous attendait à la sortie du village en nous disant "au revoir" ajoutait "vous reviendrez à la rentrée ?"
L'activité ordinaire
et les crues sur le barrage
Après le vacarme journalier des concasseurs, des tirs de mines annoncés par la trompe, des locos et pelles à vapeur , le silence est retombé sur la vallée - Seul s'élève dans le soir la flûte ou le chant d'un berger qui rentre avec ses troupeaux ou encore c'est l'écho d'un appel qui résonne d'une montagne à l'autre.
Avec l'achèvement du chantier, toutes les installations disparaissent des baraquements ne subsistent plus que les socles en béton, seuls se maintiendront les deux bâtiments en dur de l'administration et de l'entreprise qui abritaient les bureaux. Quelques ouvriers permanents assureront la surveillance et l'entretien. Quand il le faudra, un responsable viendra de Philippeville de jour ou de nuit . Les observations en provenance du barrage sont communiquées au bureau du Service de l'Hydraulique de Philippeville qui les enregistre et donne les ordres.
Au cours des crues, les eaux qui ravinent les pentes du bassin versant entraînent dans le lac quantité de détritus et de terre… et pour éviter l'envasement au pied du barrage en aval, on effectue des lâchers successifs par la vanne de vidange. Seule une bien faible partie des dépôts est ainsi évacuée et l'efficacité de la méthode est discutée.
Pâques 1953, le barrage est presque plein, encore quelques centimètres de hauteur d'eau et celle-ci passera par-dessus les vannes automatiques. Avec le beau temps, la crue est très faible, l'eau ne monte que de deux à trois millimètres par heure. Pour évacuer la quantité invraisemblable de détritus végétaux qui s'est accumulée à la surface tout contre les vannes le service laissera l'eau s'écouler par dessus les portes.
En temps normal, l'activité est réduite : entretiens divers en maçonnerie, peinture, mécanique et surveillance des appareils enregistreurs, garde des installations. La station de filtrage de l'eau d'alimentation occupe deux ouvriers pour la surveillance et l'entretien, le nettoyage des filtres et cuves.
Il n'en fut pas de même durant l'hiver 1953 , à la suite de conditions atmosphériques défavorables : pluies importantes pendant plus d'une semaine Le Zeramna dont le confluent avec le Saf Saf se trouve tout près de Philippeville a gonflé démesurément au-delà de ses possibilités d'évacuation . Pour pallier ce danger connu un tunnel a été percé sous la montagne du Skikda. Mais la crue est trop forte, les eaux débordent, rompent les digues, inondant la vallée et les faubourgs de la ville Pour éviter que la catastrophe ne prenne des proportions plus grandes les vannes du barrage des Zardézas sont maintenues fermées malgré la montée du niveau des eaux arrivant du bassin versant, et ce afin de laisser passer au maximum l'onde de crue du Zeramna. Le barrage a servi de tampon et quand l'ordre d'ouverture des vannes a été donné, il passait près de 15 centimètres d'eau par-dessus leurs bords supérieurs.
Autrement plus violente sera la crue de 1957, les 22 et 23 novembre. Pour l'ensemble du périmètre contrôlé soit 115 000 hectares on enregistre une chute de pluie évaluée à 200 millions de mètres cubes.
- bassin de réception 80 millions de m³,
- bassin aval 120 millions de m³,
et la pluviométrie enregistrée au barrage pendant la période septembre - octobre - novembre 1957 atteint 630,8 millimètres.
La situation traduite par les nombres se présente ainsi : le cube de la crue est de 47 704 912 mètres cubes.
Les manoeuvres exécutées sont celles qui habituellement évitent la conjonction des crues Zeramna-Saf Saf à l'embouchure.
Le 22 à 9 heures 17, la côte d'alerte est atteinte et les vannes automatiques entrent en fonctionnement.
- entre 8 et 9 heures : 1 443 874 mètres cubes arrivent dans le lac
- à 9 heures 30 les vannes ouvertes lâchent 1 418 m³/Seconde (1)
La capacité du réservoir étant atteinte, ce débit représente rigoureusement la quantité d'eau qui se déverse dans le lac ; la sensibilité du système de fonctionnement automatique permet cette précision. Une variation de débit qui va atteindre 1m³/s/s dans la rivière entraîne un front de crue très violent, à l'origine des dégâts les plus sévères : inondation la plus importante, érosion, des hectares emportés le long des berges, dépôts limoneux dans les plantations et sur les voies de communications.
Au pied du barrage l'oued déborde de son lit, emporte la moitié de la place du marché et le vieux pont en bois
L'alerte donnée dès le 21 à 9 heures 30, l'inondation des terres débutera le 22 vers 13 heures 30. La submersion durera environ 24 heures. Aux plus hautes eaux, 4 700 hectares sont recouverts et on note 0,80 mètre à 1 mètre d'eau sur l'aérodrome de Valée . La route Philipeville-Constantine est coupée.
Des débits de cette importance, atteignant en pointe 1 400 mètres cubes seconde sont heureusement rares ; c'est le premier enregistré depuis que le barrage est en eau, c'est peut-être ce que l'on appelle "la crue millénaire".
Afin d'éliminer ou de réduire au mieux ce danger des crues brutales des travaux sont entrepris , certains déjà en cours sont accélérés et d'autres mis à l'étude.
Citons :
- le reboisement du bassin versant ; nécessaire mais de longue haleine En parallèle l'aménagement de banquettes de différents types en courbe de niveau et plantations d'arbres , essentiellement eucalyptus, frênes, pins d'alep, cyprès, casuarinas, acacias éburnéa en bordure . La D.R.S. créée par la loi du 2 février 1941 conduit ces travaux ; ses rapports font état pour l'ensemble du territoire de 1 500 hectares entraînés par an à la mer et perdus. Ce qui témoigne de l'urgence de ces travaux.
- protection des berges et talus à vif, disposition de gabions pour briser la force vive du flot, amélioration de la couverture végétale.
- surélévation de l'ouvrage de 10 mètres, pour un meilleur amortissement des crues par augmentation de la capacité du réservoir de 11 millions de mètres cubes. En 1962, l'envasement est tel que les mesures faites permettent de dire que la capacité réelle est passée de 18 ½ millions en 1940 à 11 millions de mètres cubes, le minimum nécessaire pour assurer l'alimentation en eau potable : 2,5 millions de m³ et l'irrigation 7 800 000 m³ . Une capacité de retenue supplémentaire de 11 millions de mètres cubes aurait ramené la crue de 1957 à un lâcher de 380 m³/s.
A l'automne de 1958 le personnel constate, au cours d'une manoeuvre habituelle de contrôle que la vanne de garde ne ferme plus. Tous les essais s'avèrent vains et les vérifications effectuées sur les appareils de commande et de transmission ne révèlent rien d'anormal. L'état-major du S.C.H., de l'ingénieur responsable à Philipeville à l'ingénieur en chef à Constantine en passant par le personnel technique en place participent à des réunions de travail sur le chantier : toutes sortes d'hypothèses sont envisagées, un plongeur avec scaphandre autonome effectue plusieurs plongées de reconnaissance mais l'eau est si trouble qu'il ne parvient pas à identifier la nature de l'incident. Et pourtant, la situation pour des raisons de sécurité ne peut se prolonger indéfiniment. En désespoir de cause une seule hypothèse est retenue sans avoir pu être vérifiée : les tirs de mines de la carrière au-dessus, auraient projeté des pierres de dimensions importantes et celles-ci seraient coincées sous la porte ; les faits et risques encourus avaient d'ailleurs été signalés en son temps aux artificiers et responsable.
Un seul recours pour résoudre le problème : vider le barrage. La décision est prise et la période climatique favorable attendue : crue de la rivière assez faible pour ne pas contrarier la vidange, suffisante pour remettre en eau rapidement et réalimenter la conduite de Philipeville enfin assez tôt pour assurer le remplissage du lac avant l'été.
L'opération est déclenchée le 22 décembre. Elle se déroule sans incident et vérifie l'hypothèse retenue ; les obstacles sont rapidement dégagés, et après une ultime vérification, la remise en eau est engagée le soir même Ce sera l'occasion de constater l'état d'envasement important du réservoir et pour certains de faire une pêche miraculeuse en quantité et taille de barbeaux et anguilles prisonniers de la boue en aval du barrage dans le lit de la rivière .
Les transformations et travaux de 1940 à 1962
L'envasement est le fléau qui menace rapidement le barrage, comme tous ceux d'Algérie d'ailleurs ; rappelons que sa capacité de 18 ½millions de m³ est tombée à 10 ½ - 11 millions de m³. , c'est une chute énorme. En 1953, des sondages sont effectués dans le lac pour déterminer l'importance exacte des dépôts ; des échantillons d'eau sont d'autre part prélevés journellement en divers points du lac et à différentes profondeurs, ainsi qu'à la jonction de la rivière avec le lac. Ces prélèvements sont envoyés à Alger pour être étudiés et déterminer la nature et les proportions d'alluvions charriés par la rivière et la forme de cet envasement.
Si les Services des Eaux et Forêts et de la D.R.S. procèdent à des aménagements de banquettes et de reboisements, seuls les terrains d'Etat sont traités en général. Les particuliers peuvent en bénéficier, subventionnés à 80%, mais la demande est pratiquement nulle pour des raisons que l'on devine.
Augmenter la capacité du barrage est un objectif, le projet initial ayant été rabaissé de 10 mètres pour permettre dans le temps une observation sur la solidité des assises et butées ; des études sont donc menées en vue d'une surélévation . Afin de déterminer les mouvements de terrains, s'ils existent, et leur importance, des repères ont été scellés sur le barrage et aux environs immédiats dans un rayon de 200 mètres. Dans la zone d'éboulement rive gauche, les observations sont faites par intersection de repères isolés permettant de suivre les déplacements et de les préciser ; la levée stéréotopographique donne une très grande précision graphique sur l'allure générale d'éventuels mouvements en x,y,z, Les calculs analytiques sont exécutés au 1/10ème de millimètre avec table à 6 ou 8 décimales et le graphique à l'échelle 10/1. La superficie totale de l'éboulement rive gauche à étudier est de un hectare vingt-cinq. Les mesures sont exécutées au théodolite et niveau WILD; le fil à mesurer et la mire sont en métal invar ; la précision en planimétrie est de 1/10ème de millimètre par portée au fil invar sur 100 mètres ; dans la mesure de l'angle de deux directions : 2 secondes centésimales
Ces auscultations périodiques, pour les mouvements altimétriques et latéraux sont effectuées par la Société Française de Stéréographie de Paris pour le Service Central des Etudes Générales et Grands Travaux du Service de la Colonisation et de l'Hydraulique (S.C.H.). Trois séries de mesures sont exécutées en septembre 1952, février 1953, mai 1953 ; de nouvelles mesures sont faites en 1961 .
Rien ne semble s'y opposer, la surélévation est sur les rails, et c'est une nécessité.
L'alimentation en eau potable est aussi un problème qui n'est jamais définitivement résolu avec l'augmentation de la population, donc des besoins Des travaux entrepris depuis 1955 améliorent le débit de la conduite ; des pompes et un bassin relèvent le niveau de départ de 28 mètres ; l'augmentation de pression se traduit par un débit qui passe de 100 l/s. à 140 l/s. ; on est alors à la nouvelle capacité maxima de la conduite, soit environ 11 000 m³/ jour.
La station de filtrage a été transformée suivant le procédé C. Chabal et Cie, ainsi les traitements de l'eau dans leur forme mécanique et chimique d'une part et leur rapidité d'autre part sont améliorés ; le coagulant utilisé pour la décantation est le sulfate ferrique à la dose de 20 g/m³ ; les décanteurs à lit de boue et pulsations sont des plus modernes ; les eaux sont ensuite filtrées par une couche de sable calibré de 0,5 à 1,3 millimètres sous 80 centimètres d'épaisseur. Le traitement chimique est réalisé par une javellisation au chlore gazeux. Mais à l'arrivée aux citernes, les eaux sont traitées une nouvelle fois pour pallier les risques de pollution sur le trajet.
L'irrigation a donné lieu à de nombreuses études : réseau de canalisations enterrées ou à ciel ouvert par seguia distribuant l'eau dans toute la vallée ces différents projets se sont toujours heurtés à un cotât trop élevé. C'est finalement un système intermédiaire qui se met en place. Toujours lâchée depuis le barrage dans la rivière, l'eau est pompée à partir de stations exploitées par l'Administration et menée en tête de chaque propriété. Les autorisations de pompage par les particuliers sont supprimées La station de Saint-Charles est prévue pour entrer en activité fin 1962.
Notes complémentaires
- Situation de la réserve
au 1-9-60 8 528 000 m³
au 1-9-61 3 728 000 m3
au1-9-62 7 32I 000 m3
Les graphiques permettent de constater que :
57-58 représente une année particulièrement pluvieuse
60-61 sécheresse catastrophique pour le bétail et l'agriculture
61-62 hauteur moyenne des précipitations
Stations de Pluviométrie de l'arrondissement de Philipeville
Philipeville
Ecole d'Agriculture
Aérodrome
Saint-Charles
Sidi Mezrich
Conde Smendou
Barrage des Zardézas ; altitude de la station 180 mètres
Bou Snib : un pluviomètre enregistreur.
Conclusion
Zardézas n'est pas un ouvrage monumental, une oeuvre exceptionnelle que retiendra la postérité, non ; il représente cependant un symbole, celui de la volonté et de la ténacité des hommes enracinés dans ce pays à vaincre toutes les difficultés pour qu'émerge l'Algérie.
Après les pionniers et l'aventure de la conquête, après le temps des bâtisseurs, venait celui de l'ouverture à la modernité, aux techniques de pointe comme on peut le constater aux dernières heures de l'Algérie française avec la construction et la mise en service du barrage de Meffrouch dans l'ouest algérien ; ainsi nous pouvons lire dans "la Dépêche de Constantine" des premières heures de l'indépendance : "Le barrage de Meffrouch, près de Tlemcen, a été mis en eau hier matin. Edifié dans l'ouest algérien à quelques kilomètres de Tlemcen, sous la direction d'ingénieurs français qui ont utilisé un procédé révolutionnaire, la préfabrication, pour la construction d'un barrage de 22 mètres de haut et 530 mètres de long en crête . Unique au monde dans sa conception, il assurera notamment l'alimentation en eau potable de la ville de Tlemcen et de la zone industrielle d'Oran-Arzew: capacité vingt millions de mètres cubes".
Ainsi le peuple Pied-Noir, poussé par le "vent de l'histoire", quittera sa terre natale , abandonnant non pas des vestiges ou des ruines , mais la trace concrète des joies , des souffrances, du travail acharné des hommes sur ce sol fécondé de leur sueur et de leur sang , sur ce sol où ils avaient gagné le droit de vivre.
(1)- Les nombres cités concernant la crue de 1957 sont tirés des notes prises par Serge GROUD sur le barrage alors que dans des conditions de travail particulièrement difficiles abri et éclairage précaires pendant la nuit, sous les averses, il surveillait la montée des eaux et préparait les manoeuvres pour faire face à une situation qui devenait délicate et jamais rencontrée ; (montée des eaux de 4cm par minute)
De Guy Bezzina de Guelma
Notre descendance n'a pas à rougir de nous !
A quelques encablures de mes 70 ans, à un âge où les souvenirs se déclinent plus aisément que les projets et après avoir épuisé mes capacités de silence, je ressens le besoin d'éclairer un malentendu.
En 47 ans de vie professionnelle, j'ai travaillé avec vous, milité avec vous, partagé quelques succès et quelques épreuves, communié aux mêmes valeurs, au même humanisme. j' ai bu à la coupe de ce bonheur de vivre en France, de s' étonner de ses richesses, de se pénétrer des mêmes émotions, au point que j' avais fini par oublier que j' étais né sur une autre rive, de parents venus d' ailleurs et de grands-parents à l' accent impossible d' une Île de la Méditerranée.
Je m'étais cru Français comme vous et j'avais cru achever ce travail de deuil commun à tous les exilés du monde. Et puis, depuis quelques mois, des maisons d'édition ont fait pleuvoir témoignages et réflexions sur la guerre d'Algérie. Les chaînes de télévision et les radios ont commenté les ouvrages et refait l'Histoire de 132 ans de présence française en Algérie.
Avec une étonnante convergence de vues, la plupart ont révélé, sur cette période, une vision singulièrement sinistre. j'ai revu l'histoire de ma patrie, l'Algérie Française, travestie ou défigurée en quelques propositions caricaturales :
> La présence de la France en Algérie fut de tout temps illégitime
> Les Français d'Algérie ont exploité les Arabes et ont volé leurs terres
> Les soldats français ont torturé des patriotes qui libéraient leur pays
> Certains Français ont eu raison d'aider les fellaghas à combattre l'armée française et peuvent s'enorgueillir aujourd'hui d'avoir contribué à la libération de l'Algérie."
Alors, j'ai compris que personne ne pouvait comprendre un pays et un peuple s'il n'avait d' abord appris à l'aimer... et vous n'avez jamais aimé "notre Algérie" !
Alors, j'ai compris pourquoi vous changiez de conversation quand j'affirmais mon origine "pied noir" ; j'ai compris que l'exode arménien ou l'exode juif vous avait touchés mais que notre exil vous avait laissés indifférents. j'ai compris pourquoi les maquisards qui se battaient pour libérer la France envahie étaient des héros, mais pourquoi des officiers qui refusaient d'abandonner ce morceau de France et les Arabes entraînés à nos côtés, étaient traités de putschistes.
J'ai compris pourquoi des mots comme "colon" avaient été vidés de leur noblesse et pourquoi, dans votre esprit et dans votre langage, la colonisation avait laissé place au colonialisme.
Même des Français de France comme vous, tués au combat, n'ont pas eu droit, dans la mémoire collective, à la même évocation que les Poilus ou les Résistants, parce qu'ils furent engagés dans une "sale guerre" ! Sans doute, même si leur sacrifice fut aussi noble et digne de mémoire, est-il plus facile de célébrer des héros vainqueurs que des soldats morts pour rien.
Dans un manichéisme grotesque, tout ce qui avait contribué à défendre la France était héroïque ; tout ce qui avait contribué à conserver et à défendre notre pays pour continuer à y vivre, était criminel... Vérité en deçà de la Méditerranée ; erreur au-delà !"
Vous si prolixes pour dénoncer les tortures et les exactions de l'armée française au cours des dix dernières années, vous êtes devenus amnésiques sur les massacres et les tortures infligés par les fellaghas à nos compatriotes européens et musulmans au point de vouloir faire défiler des troupes algériennes le 14 juillet 2012. Vous ne trouvez rien à dire sur l'oeuvre française en Algérie pendant 130 ans. Pas un livre, pas une émission de télévision ou de radio, rien ! Les fictions même s'affligent des mêmes clichés de Français arrogants et de Musulmans opprimés.
Ce qui est singulier dans le débat sur l'Algérie et sur la guerre qui a marqué la fin de la période française, c'est que ceux qui en parlent, en parlent en étrangers comme d'une terre étrangère. Disséquer le cadavre de l'Algérie leur est un exercice clinique que journalistes, commentateurs et professeurs d'université réalisent avec la froide indifférence de l'étranger.
Personne ne pense qu'un million de femmes et d'hommes n'ont connu et aimé que cette terre où ils sont nés. Personne n'ose rappeler qu'ils ont été arrachés à leur véritable patrie et déportés en exil sur une terre souvent inconnue et souvent hostile ... Quand certains intellectuels français se prévalent d'avoir aidé le FLN, personne ne les accuse d'avoir armé les bras des égorgeurs de Français ...
Cette terre vous brûle la mémoire et le cœur ... ou plutôt la mauvaise conscience. Certains d'entre nous sont retournés en pèlerinage là-bas et tous ont été chaleureusement accueillis et honorés. Cela est-il possible pour des gens qui ont fait suer le burnous ?
Je n'ai pas choisi de naître Français sur une terre que mes maîtres français m'ont appris à aimer comme un morceau de la France. Mais, même si " mon Algérie" n'est plus, il est trop tard, aujourd'hui, pour que cette terre me devienne étrangère et ne soit plus la terre de mes parents, ma patrie.
J'attends de vous amis français, que vous respectiez mon Histoire même si vous refusez qu'elle soit aussi votre Histoire. Je n'attends de vous aucune complaisance mais le respect d'une Histoire dans la lumière de son époque et de ses valeurs, dans la vérité de ses réalisations matérielles, intellectuelles et humaines, dans la subtilité de ses relations sociales, dans la richesse et la diversité de son œuvre et de ses cultures.
J'attends que vous respectiez la mémoire de tous ceux que j'ai laissé là-bas et dont la vie fut faite de travail, d'abnégation et parfois même d'héroïsme.
J'attends que vous traitiez avec une égale dignité et une égale exigence d'objectivité et de rigueur, un égal souci de vérité et de justice, l'Histoire de la France d'en deçà et d’au delà de la Méditerranée.
Alors, il me sera peut-être permis de mourir dans ce coin de France en m'y sentant aussi chez moi .. enfin ! ".
Que Dieu nous accueille comme nous le méritons vraiment.
Libre propos citoyen
Nous apprenons que 800 artistes et autres humanistes ont tous demandé un peu plus d’humanité à Calais au sujet des 6000 clandestins. Libération en fait son gros titre.
Nous vivons une époque curieuse et étonnante ou une Josiane Balasko entre deux voyages et tournée s’immisce dans le débat d’une famille expulsée pour défaut de paiement. La famille Diassiguy, qui compte neuf enfants, occupait son logement depuis 25 ans. Cette famille d’origine à une dette de plus de 10 000€ environ. On se demande pourquoi Balasko, dans son élan de générosité, n’a pas pris en charge cette dette qui ne représente pas grand-chose vu ses confortables revenus de comédienne, de réalisatrice, de scénariste, de romancière, de dialoguiste et de costumière.
Je ne ferai pas de commentaires sur les presque 1500€ de revenus sociaux environ que confèrent à cette famille le simple fait d’avoir des enfants. (APL, Allocations familiales, etc.) Pas de commentaire non plus sur le fait que la scolarité des enfants est gratuite ! Que ces enfants de Romainville n’ont pas dû coûter bien cher à la famille pour ce qui est de la cantine scolaire.
Voici ce que répond le Préfet aux demandes du D.A.L, (Droit Au Logement) association d’extrême gauche, et à celles de Josiane Balasko et autre Guy Bedos.
Didier Leschi, préfet délégué pour l’égalité des chances en Seine-Saint-Denis. Il conteste leur version des faits. Les parents ont selon lui « refusé tout plan d’apurement alors que des ressources existent en prestations sociales et même en salaires pour certains adultes présents ». Il dénonce également la « suroccupation » du F 5 « avec la présence de neuf enfants et de six adultes » ce qui entraînerait « des nuisances pour le voisinage ».(Source)
Enfin, il assure que la famille a refusé « d’utiliser le délai donné par le juge pour trouver des solutions de relogement et de décohabitation »
Pour ceux qui ignorent encore ce que veut dire décohabitation, c’est la séparation des secondes et autres femmes vivant ensemble dans un même appartement. Bref pour être plus clair, il s’agit d’une famille polygame. Ce que personne dans les médias ne dit et encore moins nos artistes aux cœurs tendres qui se foutent finalement de la condition des femmes, vagins sur pattes pour l’homme dominant ! Les enfants sont sans doute du même père mais probablement pas de la même mère. Ce qui veut dire que d’autres allocations s’agglutinent comme celle de la femme seule avec enfants au foyer. La polygamie étant illégale, la seconde et autre épouse, peuvent prétendre à percevoir cette allocation en tant que femme seule élevant leurs enfants.
Josiane Balasko au secours d’une famille polygame !
Que dire de l’ineffable Guy Bedos? C’est cet humoriste qui s’autorise à traiter de con certains politiques sans que la justice n’y voie rien à redire ! Celui-là même qui manifestait avec une pancarte souhaitant la bienvenue aux clandestins-déserteurssyriens ! Décidément, pour certains, la vieillesse est véritablement un naufrage. Il parait que son fils est encore plus vieux que son père.
Nous avons donc 800 artistes ayant de confortables moyens qui s’érigent tous en donneurs de leçons comme il se doit pour un artiste bon chic bon genre. 800 personnes qui ont apposé leur signature au bas d’un parchemin qui ne les lie en rien, et surtout pas à une solidarité active et pécuniaire. Ces 800 braves artistes et autres réclament une plus juste humanité sans que cela n’interfère aucunement dans leur niveau de vie. Comme François Hollande le disait, c’est gratuit, c’est l’Etat qui paie! Tant pis pour le cochon de payant contributeur.
Nos 800 signataires ont accompli une lourde tâche. Ils se sont apitoyés, ils se sont engagés dans le combat de la dignité humaine. Ils se battent pour cette dignité humaine entre deux voyages sur des îles paradisiaques, chez des amis à Los Angeles, chez des camarades de combat à New-York, ou tout simplement après quelques semaines de repos dans leur propriété de Ramatuelle ou d’ailleurs. Vous, les pauvres, vous ne pouvez pas comprendre, c’est épuisant ce don de soi à l’autre. Parfois, ils sont si fatigués qu’ils font se faire soigner dans les cliniques et hôpitaux chics de Paris ou de Neuilly sur Seine ou on est sûr au moins de ne pas côtoyer la plèbe. Car si ces braves gens veulent bien manifester avec le peuple, pour peu qu’il soit d’origine étrangère bien sûr, ils ne veulent pas partager les même lieux de soins, les mêmes cabinets médicaux. Oh, les sans dents, il ne faut pas déconner tout de même !
Libération qui est un journal appartenant à une famille capitaliste célèbre n’a aucune gêne de voler au secours des clandestins pourvu qu’il puisse vendre son papier. Il est loin le temps de ces journaux revendicatifs qui avaient de l’humour, de la révolte et même du sérieux comme autrefois le Monde. Tous se sont lavés à la javel du politiquement correct y compris le Figaro d’ailleurs, prétendument de droite. Je dirai même que c’est le pire car beaucoup s’attendent à lire une pensée de droite et se retrouvent dans la basse-cour des idées prémâchées de la socia-lie ambiante. Particulièrement dans les pages internationales et sociétales.
Nous vivons une époque effrayante ou la mémoire a foutu le camp ! Toutes cette gauche artistique est obsédée par « les heures les plus sombres de notre histoire »(en oubliant le génocide vendéen en passant) et est prisonnière d’un schéma totalement obsolète. Tous ces braves gens, intelligents séparément, deviennent de profonds imbéciles dès que vous les interpellez sur la politique. Ils voient des nazis partout, des antisémites partout sauf là où se trouvent les vrais antisémites et les vrais nazis. L’antisémitisme européen est résiduel et ces braves gens ne voient pas qu’ils soutiennent des immigrés qui par leur culture islamique, sont des antisémites de fond. Ils ne voient pas que ces antisémites de fond ne rêvent que d’une chose, hormis la sécurité matérielle assurée, appliquer les préceptes de l’islam dont l’une des règles première est de tuer de l’infidèle. Tout ce qu’ils ont par l’intermédiaire des pays européens, du travail, de la sécurité obtenue n’est pas pour eux une seconde chance donnée par les pays d’accueils mais un don d’Allah. Et ce n’est pas toutes les Balasko et autres Béart et Bedos qui changeront cette réalité.
Les 800 signataires sont les « idiots utiles » de l’islam comme au temps de la guerre froide avec l’union Soviétique de Lénine et Staline.
Les 800 signataires sont des femmes et des hommes incapables de réfléchir et comprendre que ce que vivent les Français de Calais aujourd’hui, est bien plus grave que la situation des déserteurs de Calais.
Les 800 signataires ont un fonctionnement intellectuel qui s’est arrêté sur un schéma dépassé et même les plus intuitifs d’entre eux, les plus sensibles ne réalisent pas qu’ils se rendent complices des futures réactions violentes qui ne manqueront pas de se faire. Ils affirmeront la main sur le coeur qu’ils se sont battus contre la bête immonde. Une bête qu’ils auront caressée et nourrie eux-mêmes par leur inconscience politique.
Qu’importe pour eux finalement, il suffira pour ces bobos de prendre l’avion et d’attendre que cela se passe aux Caraïbes, en Californie ou en Floride. C’est ce qui s’est passé « aux heures les plus sombres de notre histoire« . Ils sont revenus sabler le champagne avec les nazis occupant Paris.
De Gérard Brazon lu dans Riposte Laïque vous pourrez aussi consulter les commentaires
Libre propos citoyen
Document transmis par
LE PHAREFOUILLEUR le Samedi 6 février 2016.
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789
A Calais, un salopard du gouvernement français…. a donné l’ordre d’arrêter le Général Christian PIQUEMAL !
On pensait avoir tout constaté de la part des socialistes sans vergogne qui nous gouvernent, mais non : LE POUVOIR SOCIALO-MONDIALISTE QUI GOUVERNE LA FRANCE AVEC DESPOTISME ET MONTRE UNE RAGE RAREMENT EGALEE CONTRE TOUT CE QUI EST PATRIOTE VIENT D’OFFENSER L’ARMEE FRANCAISE EN FAISANT ARRETER COMME S’IL ETAIT UN MERDEUX LE GENERAL DE CORPS D’ARMEE Christian PIQUEMAL, SOLDAT D’ELITE, ANCIEN COMMANDANT DE LA LEGION ETRANGERE DE 1994 à 1999, QUI PRESIDA LONGTEMPS L’UNP (Union Nationale des parachutistes).
Le salopard qui a donné cet ordre vient de trahir l’honneur dû à l’Armée française, et cet évènement déshonore la France ! Qui que soit ce responsable politique il devrait démissionner car c’est un lâche.
Mais pour qui se prennent-ils ces mondialistes effrontés, au pouvoir malgré leurs incompétences avérées, ces lèche-babouches des tyrans musulmans, ces thuriféraires de l’Islam, ces collabos du XXI e siècle qui organisent le « grand remplacement » des Français par des sans-papiers musulmans, qui fuient leur pays pour envahir le nôtre, en refusant l’aide alimentaire qui n’est pas hallal, en volant, en violant les femmes européennes et en osant crier, en plus, Allah Akbar ??????
Si l’un(e) d’entre vous pense que je fais un amalgame qu’il me demande immédiatement de le supprimer de ma liste d’envoi.
C’est dans le contexte des manifestations contre l’immigration, organisées en France et en Europe, ce 6 février, qu’une manifestation « interdite par le gouvernement» s’est tout de même déroulée à Calais, organisée par des patriotes motivés (trop rares).
Dans un communiqué annonçant sa venue à Calais, le Général Christian PIQUEMAL avait pris soin d’assurer que le rassemblement se ferait « dans l’ordre, le calme et la discipline de vieilles troupes ».
Vous avez tout de suite saisi qu’un prestigieux Général de l’Armée française, en retraite et désireux d’exprimer son désaccord sur cette immigration dangereuse, en manifestant dans le calme et la dignité, représente un….fort « risque à l’ordre public » !
Le Général PIQUEMAL arrêté à Calais /France.6 février 2016 de l'Agence LDC News
Par contre, les immigrés bagarreurs, sans papiers, vivant sans aucune hygiène, porteurs potentiels de virus, entassés là comme des rats, peuvent envahir tranquillement la ville de Calais, la transformer en poubelle et offenser quotidiennement les habitant(e)s, sans rien craindre des autorités….émasculées de leur autorité !
Cet illustre officier, fut encerclé puis évacué sans ménagement par des policiers manifestement brutaux, à la botte du pouvoir, que l’on aurait pu prendre pour des hommes de main du SAC (Service d’Action Civique à la botte du gaullisme) s’ils n’avaient pas eu dans le dos le mot policier imprimé sur leur tenue.
Ces policiers qui ont osé arrêter ce soldat me dégouttent ! Avec lui une vingtaine de manifestants ont aussi été arrêtés tandis qu’ils criaient « on est chez nous »…des dangereux les bougres !
A juste titre, les réseaux sociaux se sont aussitôt enflammés et de nombreux internautes ont qualifié cette arrestation d’erreur stratégique du gouvernement. J’ai retenu le commentaire de l’un d’entre : « ce gouvernement en a fait des conneries mais l’arrestation du Général PIQUEMAL est un record ». Tout est dit.
Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.
Président du Cercle National des Combattants
(Prémonitoire)
« Etre et Durer », organe du CNC : « Notre patrie est en danger de mort… »
MES AMIS DE LA FRANCE PROFONDE… COMPAGNONS D’ARMES.
MES AMIS DE LA FRANCE PROFONDE… COMPAGNONS D’ARMES.
Notre patrie est en danger de mort… parce que des salauds ne cessent depuis des décennies d’empêcher les plaies de notre histoire nationale de se refermer.
Mettant le racisme à toutes les sauces, des bonimenteurs de foire stipendiés, l’accusent à longueur de mois… et d’années… de tout… et de rien… mais surtout du PIRE.
Non contents d’avoir supprimé le service militaire, outil indispensable à l’assimilation et à la cohésion nationale, ils ont… obéissant à l’on ne sait quels lobbies… ouvert les frontières… permis l’immigration-invasion… pour aujourd’hui décréter que nous serions obligés d’accueillir toute la misère de la terre.
Le fait, pour un grand nombre de citoyens, de prôner la préférence nationale a permis à des individus… qui ont confisqué les médias au seul profit de leurs idéologies fumeuses et destructrices… d’abrutir notre peuple par une propagande antifrançaise… anti-blancs et antichrétienne… et ce, 24 heures sur 24, tout au long de l’année.
Du jour au lendemain, cette revendication légitime est devenue “raciste”… puis un “véritable crime”, punie d’une peine de prison grâce à une loi, “dite Gayssot”, mise en place par un… communiste stalinien. On croit rêver !
Au nom des soi-disant “droits de l’homme”… ils truquent… ils façonnent… ils charcutent à leur manière nos lois… nos coutumes… nos traditions… nos croyances religieuses… oubliant tout simplement que “ces droits”… sont… non pas de l’Homme… mais de l’Homme et du Citoyen”, c’est-à-dire que les individus ont droit, d’après l’ONU, à un certain nombre de garanties… travail… logement… soins… sécurité… mais, pour un Français en France… pour un Anglais en Angleterre… pour un Papou en Papouasie… pour un Syrien en Syrie. C’est-à-dire, pour un “non citoyen” RIEN, à part chez lui, dans son pays. Sinon… peut-être… la charité chrétienne, qui est estimable, mais qui ne donne pas de droits civiques.
Ce qui m’intéresse, moi… ce sont les étrangers entrés en France légalement… qui aiment la France, et qui, devenus Français, ont également droit à la préférence nationale.
Quand j’ai été élu député dans la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis (Sevran, Villepinte, Tremblay), ces villes comptaient déjà un très important nombre d’immigrés… Et que disait mon programme électoral ? Ceci…
Je ne suis ni raciste ni xénophobe,
Je suis pour la France et les Français d’abord !
Je suis le candidat de la France française pour tous les Français !
Pour moi peu importe la race ou la religion.
Ma France à moi, c’est un pays où l’on est :
Français avant d’être catholique !
Français avant d’être juif !
Français avant d’être musulman ! etc… etc.
Ma France à moi, c’est un pays où la priorité pour l’emploi, le logement, les soins, les aides sociales, les crèches doivent être réservés en priorité absolue aux Français !
Ma France à moi, c’est un pays où la jeunesse doit apprendre dès l’école ce qu’est notre pays, d’où il vient, pourquoi il faut le défendre, le préserver, car la France est, et doit rester NOTRE PATRIE, dans laquelle nous avons, en priorité, des DEVOIRS pour en mériter les DROITS.
Ma France à moi, c’est un pays où les jeunes, garçons ou filles, qui désirent acquérir un bon métier entreront en apprentissage à 14 ans.
Ma France à moi, c’est un pays où la police pourra faire son travail en paix dans le respect et l’application stricte de la loi qui doit être la même pour tous !
Ma France à moi, c’est un pays où n’existeront plus des enclaves étrangères interdites à la police… aux impôts… à la loi républicaine… peuplées bien souvent de gens ayant la double nationalité, et qui ne font rien pour s’assimiler.
Ma France à moi, c’est un pays où les anciens seront respectés, protégés, soignés et assurés d’une vieillesse heureuse et digne.
Ma France à moi, c’est un pays où la télévision et tous les médias exalteront l’amour du travail bien fait… le respect de la patrie… et non pas le vice… la violence… le dénigrement continu et systématique… et la falsification de notre Histoire !
Tout cela était clair ! net ! précis ! Et m’avait amené à la Chambre des députés, où je me suis battu, bec et ongles, avec tout notre groupe, pour le respect des valeurs de la France… et non pas de… leurs valeurs républicaines qui ne signifient absolument RIEN… car il n’y a qu’une France… alors qu’il y a déjà eu … cinq Républiques.
J’ACCUSE tous les gouvernements, de droite comme de gauche, d’avoir amené au pouvoir… des voyous… dont les socialistes actuels sont l’apothéose dans le reniement, la déloyauté et le non respect de NOTRE NATION DEUX FOIS MILLENAIRE.
J’ACCUSE… l’Armée Rouge de l’Éducation nationale (même si elle se pose des questions aujourd’hui)… d’avoir fait des gosses de France des apatrides, dont certains en arrivent même à se convertir à l’Islam… pour partir faire le Djihad, et combattre la France… à qui ils doivent tout.
J’ACCUSE les syndicats ouvriers de ne jamais avoir compris que, dans la “guerre économique mondiale” à laquelle nous sommes confrontés… il y a le mot “guerre”, et que cette dernière, comme la classique, on ne risque pas de la gagner si l’on ne la fait pas avec un grand patriotisme et un sens aigu de la NATION, donc obligatoirement… un nationalisme… non belliqueux… mais ardent.
J’ACCUSE ces mêmes meneurs syndicaux, dont les “boutiques” tournent davantage avec l’argent des contribuables, qu’avec celui des cotisations des adhérents, de moins en moins nombreux.
Je les invite aussi à réfléchir à l’excellent proverbe chinois disant… « Quand les gros sont maigres, les maigres sont morts ! »
Nous en sommes arrivés aujourd’hui à l’heure du bourrage de crâne institutionnalisé… à la falsification totale de notre Histoire… où le mouchardage… la dénonciation de ses voisins… ou de ses adversaires politiques… sont prônés… et présentés comme nécessaires pour sauvegarder les valeurs républicaines. QUELLE HONTE !
M. Goebbels et la Propagandastaffel ont fait des émules chez nous et ces fourriers de guerre civile se servent des médias en deux temps…
Le premier, consiste à charger la barque en annonçant “tels des moulins à prières lancinants”…
Que tout va mal en France.
Que nous ne sommes que des racistes, des exploiteurs ne rêvant toujours que de rapines et d’exploitation des gens de couleur.
Que chez nous la vie est impossible à vivre… pour les noirs… les jaunes… les musulmans… les juifs… les homos… les handicapés, etc…
Mais surtout, que nous comptons…
Plus de cinq millions de chômeurs.
Des milliers d’étudiants à la recherche d’un studio simplement décent.
Des centaines de milliers d’affamés (sic)… faisant la queue devant les Restaurants du cœur.
Des milliers de SDF qui dorment dans la rue ou dans leur voiture.
Des milliers de paysans, à deux doigts de la faillite, ne disposant pour les plus vieux, et surtout leur épouse, que d’une retraite dérisoire et même insultante.
Cette litanie, je le répète… quotidienne… n’est en fait… que l‘abrutissement voulu d’un peuple que l’on veut déposséder… de ses droits… de son sol… de sa culture… de sa religion… de son passé… pour en arriver à la deuxième partie du programme… celle du “grand changement de peuple”…. Dont ces messieurs… qui l’organisent… osent se gausser des patriotes qui, avec juste raison, le dénoncent et appellent à le combattre.
Les Français, dont le maréchal Pétain disait…“qu’ils avaient la mémoire courte”… oublient que ce sont les hommes appartenant à la même chienlit antinationale… qui prônaient… qui exigeaient… la décolonisation ultra rapide des pays de l’Empire, faisant toujours exprès, pour les besoins de leur cause, (à l’exemple des bolchéviques de Russie ou d’ailleurs) de toujours confondre colonisation et colonialisme, alors que c’est la COLONISATION qui a stoppé net… l’ESCLAVAGE.
On sait ce que sont devenus ces nouveaux États que nous étions en train de bâtir, mais qui, pour la grande majorité, n’étaient pas prêts pour l’indépendance totale.
M. Césaire, le chantre de la négritude, si souvent cité par les ennemis de la France (quand cela les arrange), expliqua lui-même… De Gaulle a donné l’indépendance à des pays qui, pour la plupart, ne l’attendaient pas si rapidement, et étaient prêts à rester encore quelques années aux côtés de la France pour terminer de construire des pays viables, capables de savoir et de comprendre la bonne marche des États modernes, sortant difficilement… très difficilement… du carcan tribal qui les engluait et les englue toujours.
Rapidement, bien sûr, les élites, les bourgeois, les instruits, devant la gabegie, la terreur, la corruption, les dictatures, n’eurent qu’une idée en tête, rejoindre le sol de l’infâme France “raciste”… “exploiteuse”… “marâtre, etc.
Pour la même clique anti-française de métropole… c’était normal qu’ils viennent alors chez nous… puisque, si rien n’allait plus normalement dans ces pays enfin libres… tout ne pouvait être que de notre faute, car comme le disait encore récemment un cinéaste franco-Algérien… « En Algérie et dans les colonies… les Français se sont goinfrés » (sic).
Personne n’a demandé à ce monsieur… pourquoi, si au temps de la présence française… des gens pouvaient se “goinfrer”… il n’en était plus de même, après qu’ils aient été “libérés”… “débarrassés des crapules colonialistes” qui les exploitaient ?
Tout ceci est un grand mystère qu’il faudra bien tenter d’expliquer un jour.
Résultat, c’est que notre prétendue conduite… infâme, exploiteuse et esclavagiste… ne nous donnait qu’un seul droit notoire… Expier nos fautes… et nous repentir… avec, bien sûr,… une obligation à titre de réparation… Accueillir chez nous (les infâmes exploiteurs)… toute la misère qui s’installa après notre départ… tout cela, grâce à l’arrivée au pouvoir d’individus aux idéaux folkloriques, dont le socialisme scientifique (sic) glanés à Moscou ou dans les républiques populaires… instaurant de simili États qui… presque tous… sombrèrent dans des dictatures sanglantes… une gabegie délirante… un pillage des ressources… minières… agricoles… forestières… toujours dans un bain de sang. Cette époque vit aussi la destruction de la faune que les Européens avaient protégée du temps de la colonisation.
Faut-il donc répéter… une fois encore… une fois de plus… qu’au départ de tous les colonisateurs blancs… il restait en Afrique… un million cinq cent mille éléphants… Bagatelle… n’est-ce-pas ?
Puis, arriva le deuxième temps. Celui de la destruction des Nations d’Occident et de la chrétienté…et, sous la houlette dictatoriale des USA, le grand charcutage du monde arabo-musulman.
Mais pourtant, derrière de belles promesses suscitées par l’arrivée au pouvoir de M. Obama… les choses empirèrent… car ce premier président noir des USA, n’avait en fait que les mêmes possibilités d’actions que ses prédécesseurs. Ces lobbies, dirigeant en fait le pays de l’Oncle Sam (le juif… et le militaro-industriel)… étant toujours en place, alignaient presque en totalité la politique étrangère US sur celle de Tel Aviv… (même si les choses semblent bouger un peu actuellement).
Deux guerres, basées uniquement sur des mensonges, furent faites à Saddam Hussein qui pourtant, avec Afez el-Assad en Syrie, était affilié au parti Baass, qui prônait une certaine laïcité… et le respect des autres minorités religieuses.
C’est à travers les “printemps arabes” que les meneurs du jeu, à la puissance financière colossale… et aux moyens de propagande d’une exceptionnelle ampleur … réussirent à imposer au monde l’idée que… la paix… la joie… le bien-être… le mieux vivre… et la liberté… à travers la démocratie… allaient enfin régner sur le monde arabe.
Il suffisait d’oublier, pour commencer, que les USA avaient tout fait pour faciliter la tache des musulmans dans les pays de l’Europe centrale.
Il fallait aussi ne pas tenir compte du fait, aberrant, que les deux pays arabes les plus proches des occidentaux, et disposant d’un incommensurable stock de pétrodollars… l’Arabie saoudite et le Qatar n’avaient pas les mêmes alliés dans toute la région, et que la haine ancestrale entre Sunnites et Chiites… était… depuis toujours… et resterait à jamais… la ligne politique dont devait tenir compte les “charcuteurs” du Proche et Moyen Orient.
Ce fut en fait le non respect de ces réalités et la politique des “gros sabots US” toujourstrop alignée sur celle de Tel Aviv… qui amenèrent pour le monde arabe et l’Occident dans sa totalité, la situation actuelle qui n’est en rien une guerre civile… mais déjà les prémices d’une… troisième guerre mondiale !
Et cette guerre, il faudrait quand même que ceux qui prétendent diriger la France, sachent qu’elle sera… pour la première fois au monde, totale !
En effet, la dernière décennie a vu se mettre en place…
des états terroristes très puissants, disposant d’un pactole financier incalculable, de tous les attributs diplomatiques et les facilités afférentes,
des armements sophistiqués que plus personne ne contrôle.
Dans tous les pays du monde, des masses humaines inassimilées… endoctrinées… et prêtes à passer à l’action contre leur pays d’accueil.
Des armées dites “nationales” ou les “islamistes” sont un danger permanent de désobéissance et d’attentats.
Il ne s’agit donc pas que M. Hollande, après avoir revêtu sa tenue de Commandant en chef des armées… dans laquelle… il n’a jamais paru si grand ! (sic les médias), envoie en mission le Charles de Gaulle.
Il ne s’agit pas que M. Valls se déguise lui… en Républicain espagnol bon teint, alors que son père était, à l’époque, le directeur du plus grand journal catholique espagnol… qu’il “gueule” des accusations soi-disant républicaines, en, prenant des allures de Benito.
Un seul fait existe, ces messieurs ont déclaré la guerre à l’État Islamique !
Alors, cette guerre… il faut la faire !
Pour cela, il faut tout d’abord fermer les frontières et les contrôler avec la plus grande rigueur.
Stopper immédiatement l’invasion actuelle qui dissimule l’arrivée d’islamistes
Il faut définir, une fois pour toute, ce qu’est et ce que doit faire un citoyen français. Et, je le répète, la race et la couleur n’ont rien à voir dans cette affaire.
Il faut immédiatement mettre en place un service civique militarisé, de six mois minimum, pour apprendre aux jeunes de notre pays ce que l’Éducation nationale ne leur a pas enseigné.
Il faut en fait, faire l’exact contraire de ce que prônent cette gauche vérolée, et son avant-garde écologique… C'est-à-dire, le contraire de ce que prône Charlie et les dégénérés survivants de Mai 68, qui, n’écoutant que leur courage (qui ne leur disait pas grand-chose)… se sont empressés de fuir et de se prosterner devant les tueurs depuis les attentats sanglants… se contentant aujourd’hui, en guise de “culture”, de ne plus attaquer que la religion catholique, Jésus, la Sainte Vierge… et notre pape… infâme scatologie.
Oui… mes frères d’armes… il est temps que tout cela cesse… Il est temps que la France se mobilise et chasse cette chienlit maléfique.
Que Dieu nous aide !
Roger HOLEINDRE Président du Cercle National des Combattants
lettre de Roger Holeindre, président du CNC à François Hollande
Cercle National des Combattants : http://www.cncombattants.org/
Courriel : cerclenationalcombattants@orange.fr
Tel. 01.40.59.07.66
Agenda du CNC : http://cncombattants.org/210_agenda.php
Le 17 mars 2016
Monsieur le Président de la République,
Il y a bien longtemps que je désirais vous adresser cette lettre ouverte… Je pensais pourtant que… tout compte fait… cela ne servirait à rien.
Mais j’apprends par la presse que vous comptez, cette année, pour l’anniversaire du 19 Mars 1962, donner à cette forfaiture… en étant présent à la cérémonie… une certaine dimension historique !
Cela est proprement incroyable… honteux… voire dégueulasse !
En effet, vous n’êtes pas sans savoir que tout ce que racontent les tueurs du FLN et les “porteurs de valises”, (physiques ou moraux) dont les prototypes les plus emblématiques sont M. Benjamin Stora et les communistes de la FNACA est faux, et que par votre présence, vous officialisez des mensonges d’État.
M. Chirac et M. Sarkozy, vos deux prédécesseurs, pourtant pas très courageux en l’occurrence, n’avaient pas osé aller jusque-là. Mais vous, vu votre “popularité”, vous n’avez plus rien à perdre !
Eux aussi, pourtant, ont été à plusieurs reprises pleurniché à Alger… et se repentir… sans aucune honte sur le dos de la France…comme vous… pour des raisons exclusivement électoralistes, appel du pied… aux plusieurs centaines de milliers de binationaux qui vivent chez nous… après nous avoir chassés de “chez eux”. MM. Chirac et Sarkozy s’étaient gardés d’officialiser cette date, car ils savaient… comme vous-même… qu’elle marquait en fait le commencement… des tueries… enlèvements… séquestrations…. de milliers de civils européens, auxquels s’ajoutèrent des dizaines de milliers d’anciens soldats français d’origine musulmane qui, avant de se battre à nos côtés sur la terre algérienne, avaient été des nôtres dès 1870… puis en 1914-1918… en 1940-1945… et en Indochine.
Ils représentaient en nombre, et volontairement eux, juste avant ces accords odieux, cinq fois plus que les soldats FLN de la dite “Armée de Libération Nationale”… dans les maquis algériens… en Tunisie… et au Maroc.
Car face à tous ces mensonges, ces trucages, ces faux… que disaient réellement ces fameux et douteux accords… que le FLN n’a jamais respectés :
LES ACCORDS D’ÉVIAN DE L’INDÉPENDANCE DE L’ALGÉRIE (Extraits non tronqués)
(…) L’État algérien souscrira sans réserve à la Déclaration universelle des droits de l’homme, et fondera ses institutions sur les principes démocratiques et sur l’égalité des droits politiques entre tous les citoyens sans discrimination de race, d’origine ou de religion. Il appliquera notamment les garanties reconnues aux citoyens de statut civil français.
DES DROITS ET LIBERTÉS DES PERSONNES ET DE LEURS GARANTIES
Dispositions communes
Nul ne pourra faire l’objet de mesures de police ou de justice, de sanctions disciplinaires ou d’une discrimination quelconque en raison :
d’opinions émises à l’occasion des évènements survenus en Algérie avant le jour du scrutin d’autodétermination,
d’actes commis à l’occasion des mêmes évènements, avant le jour de la proclamation du cessez le feu.
Aucun Algérien ne pourra être contraint de quitter le territoire algérien, ni empêché d’en sortir.
Leurs droits de propriété seront respectés. Aucune mesure de dépossession ne sera prise à leur encontre sans l’octroi d’une indemnité équitable préalablement fixée.
DE LA COOPÉRATION ENTRE LA FRANCE ET L’ALGÉRIE (Extraits non tronqués)
Les relations entre les deux pays seront fondées dans le respect mutuel de leur indépendance, sur la réciprocité des avantages et l’intérêt des deux parties.
L’Algérie garantit les intérêts de la France et les droits acquis des personnes physiques et morales dans les conditions fixées par les présentes déclarations. En contrepartie, la France accordera à l’Algérie son assistance technique et culturelle, et apportera à son développement économique et social une aide financière privilégiée.
LES ACCORDS D’ÉVIAN ET LE PÉTROLE DU SAHARA (Extraits non tronqués)
Dans les départements actuels des Oasis et de la Saoura, la mise en valeur des richesses du sous-sol aura lieu selon les principes suivants :
La coopération franco-Algérienne sera assurée par un organisme technique de coopération saharienne. Cet organisme aura un caractère paritaire. Son rôle sera, notamment, de développer l’infrastructure nécessaire à l’exploitation du sous-sol ; de donner un avis sur les projets de loi et de règlements à caractère minier ; d’instruire les demandes relatives à l’octroi des titres miniers ; l’Etat algérien délivrera les titres miniers et édictera la législation minière en toute souveraineté.
- Les intérêts français seront assurés notamment par :
- L’exercice, suivant les règles du code pétrolier saharien, tel qu’il existe actuellement, des droits attachés aux titres miniers délivrés par la France.
- La préférence, à égalité d’offre, aux sociétés françaises dans l’octroi de nouveaux permis miniers, selon les modalités prévues par la législation minière algérienne.
- Le paiement en francs français des hydrocarbures sahariens à concurrence des besoins d’approvisionnement de la France et des autres pays de la “zone franc”.
Faut-il répéter éternellement qu’aucun article de ces accords ne fut jamais respecté par le FLN.
Faut-il aussi répéter… réécrire… clamer… que tous les prisonniers politiques incarcérés à la suite d’activités en rapport avec ce conflit… “Évènements d’Algérie” ou “guerre d’Algérie” devaient être libérés… De Gaulle fit immédiatement sortir de prison les gens du FLN… pendant que les défenseurs de l’Algérie française, du Sahara et des populations qui ne voulaient pas de la terreur des amis de M. Bouteflika… restèrent encore des années derrière les barreaux.
Sur le terrain, ce fut le désastre. Et le mot est faible ! Il se passa dès cette date des choses horribles. Tout fut couvert par Charles De Gaulle et ses sicaires ! Celui-ci, du début à la fin mentira à tout le monde. Il embraya immédiatement après le soulèvement populaire d’Alger du 13 mai 1958. Celui-ci était dû au fait… qu’en Tunisie… trois jeunes soldats français du contingent… venaient d’être fusillés par le FLN. Il demanda à ses hommes de main d’essayer de prendre le train en marche. Très rapidement, il fit dire au général Salan… que… ce qu’il faisait “était remarquable et dans le sens voulu pour l’honneur et la sauvegarde de la France”.
C’est lui, et lui seul, qui demanda de préparer un largage massif de parachutistes sur Paris… Il s’inquiètera même de savoir… si les généraux d’Alger voyaient assez grand quant aux effectifs qui seraient engagés. Comment cela s’appelle-t-il ? Un PUTSCH !
On connait la suite honteuse qui vit cet homme… “Le plus grand des Français”… “Le visionnaire”, etc… raconter n’importe quoi… et prendre le pouvoir de façon tout à fait cavalière pour ne pas dire antidémocratique… tout du moins vis-à-vis de la démocratie française telle qu’elle nous est racontée.
Il en remit des tonnes… Ainsi à L’Écho d’Alger du 24 octobre 1958 : « Quelle hécatombe connaîtrait l’Algérie si nous étions assez stupides et assez lâches pour l’abandonner. »
Au général Bigeard, le 27 août 1959 : « Moi vivant, jamais le drapeau FLN ne flottera sur l’Algérie. » Il fit même constamment des déclarations racistes qui aujourd’hui vaudraient de sérieux ennuis à leurs auteurs.
A Delbecque : « Vous nous voyez mélangés avec des musulmans ? Ce sont des gens différents de nous. Vous nous voyez mariant nos filles avec des arabes ? »
A Alain Peyrefitte : « Les musulmans ? Vous êtes allés les voir ? »… « Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri, même s’ils sont très savants. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. »
Et toujours au même : « Vous croyez que le corps français peut absorber 10 millions de musulmans, qui demain seront 20 millions et après-demain 40 ? Si nous faisons l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Eglises, mais… Colombey-les-Deux-Mosquées ! »
Pourtant quand, dernièrement encore, Mme Morano, dont je ne suis pas électeur, cita des déclarations du “grand homme”… elle se fit insulter… ridiculiser… et… chose nouvelle, des plumitifs stipendiés signèrent dans leur feuille de choux des articles disant que… tout ce qu’elle attribuait au général… était faux ! (sic)
Que se passa-t-il réellement sur le terrain après, le 19 mars ?
A la fin de la semaine qui suivit… le 26 mars… le “Premier résistant de France” tel un dictateur de République bananière, fit mitrailler, rue d’Isly à Alger, une foule de civils… seulement armés de drapeaux tricolores, et qui ne demandaient qu’une chose : Rester Français sur leur sol. La tuerie fut horrible… Une centaine de morts… Deux cents blessés. Elle dura 12 minutes.
Que faisaient donc dans la rue tous ces civils ? Ils désiraient soutenir moralement la population de Bâb El Oued. La signature des soi-disant accords d’Évian avec des membres du FLN ne représentant qu’eux-mêmes… avait plongé les populations d’Algérie, pieds-noirs et musulmans fidèles, dans le désespoir et le malheur, et c’est dans ce quartier populaire qui vota un temps communiste, que le refus de l’abandon prit toute sa force et sa détermination. Abandonnée, pour abandonnée, la population décida d’interdire ses rues aux forces de l’ordre qu’elle considérait comme… “Passées à l’ennemi”.
Dans un tel climat de haine, alors qu’aux cris « Algérie française », des cortèges arabes répondent par « Vive l’Algérie algérienne », Vive “De Gaulle, le drame ne pouvait qu’arriver. Il arriva ! Le 23 mars 1962, des coups de feu vont être échangés. A Paris, De Gaulle est fou de rage. Il donne des ordres drastiques et, tel un Bachar el-Assad, ordonna d’employer tous les moyens contre une partie de son peuple. Aussitôt l’armée et la gendarmerie encerclent ce quartier, y pénètrent à grands renforts de blindés, écrasant les voitures… éventrant les devantures de magasins. A la 12-7, les troupes tirent sur les fenêtres les balcons, dans les rues, sur les façades des maisons. A plusieurs reprises, chose quand même inouïe… et bien cachée depuis… l’aviation, en rase motte, mitraille les toits. Les perquisitions se succèdent, les appartements sont, non pas fouillés, mais saccagés. Les blessés, les malades ne sont pas soignés. Les morts ne sont pas enterrés. Il n’y a plus de ravitaillement… Bal El Oued est transformée en véritable ghetto hermétiquement fermé, sur la populace comme dirait votre ami Jospin.
Pourtant un grave problème demeurait… Le désarmement des harkis ! Dans beaucoup de cantonnements, les soldats supplétifs sentent que des choses bizarres se trament… mais jamais… au plus profond d’eux-mêmes… ils ne penseront que De Gaulle… va les livrer au FLN.
Déjà, beaucoup d’officiers de SAS et de secteurs subodorent que des choses graves, et totalement impensables se mettent en place. Beaucoup décident en urgence de tout tenter pour expédier leurs hommes et leurs familles en métropole. Incroyablement, la vindicte de De Gaulle et de ses barons… ne s’exerce pas contre les tueurs et les égorgeurs du FLN qui sévissent dès lors dans toute l’Algérie, mais contre les officiers qui tentent de sauver leurs hommes, et par extension leur honneur.
Des mesures draconiennes sont immédiatement prises aussi contre les harkis qui auraient l’outrecuidance de croire aux bruits qui commencent à circuler. C’est à ce moment que M. Louis Joxe, Ministre d’État chargé des Affaires algériennes, et grand féal de De Gaulle, se déshonorera en signant plusieurs télégrammes qui sont… des condamnations à mort pour 150 000 musulmans fidèles à la France et ainsi livrés à la vindicte du FLN.
Télégramme n° 125/IGAA, ultra secret (16 mai 1962) :
« Le ministre d’État Louis Joxe demande au haut-commissaire [en Algérie] de rappeler que toutes initiatives individuelles tendant à installation métropole Français musulmans sont strictement interdites. En aviser urgence tous chefs SAS et commandants d’unités. »
Comme cet ordre paraissait n’avoir eu que peu d’effets, Joxe le doublait d’une directive plus explicite, le 15 juillet 1962 :
« Vous voudrez bien rechercher, tant dans l’armée que dans l’administration, les promoteurs et les complices de ces entreprises de rapatriement et faire prendre les sanctions appropriées. Les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général seront renvoyés en Algérie. Je n’ignore pas que ce renvoi peut être interprété par les propagandistes de l’OAS comme un refus d’assurer l’avenir de ceux qui nous sont restés fidèles. Il conviendra donc d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure. » (Sic)
Dans de nombreux cantonnements, des convois de camions arrivent… certains sont pleins de caisses… d’autres vides. Des “officiers” du matériel (Oui, des “officiers”) expliquent aux harkis rassemblés… « Nous vous amenons de nouvelles armes en meilleur état. Mettez tout votre vieil arsenal dans les camions vides, de façon que l’on puisse vous distribuer le nouveau matériel. » Les hommes s’exécutent. Puis, dès qu’ils sont désarmés… les salauds s’enfuient les laissant désemparés.
Dans le port de Nemours, près de la frontière marocaine, des dizaines de supplétifs français sont émasculés, jetés dans des fûts d’huile bouillante, enterrés vivants dans du ciment, avec seule la tête qui émerge.
En juillet 1962 : Le commando “Georges” formé par Bigeard et composé uniquement de jeunes fellaghas ralliés à la France et opérant dans la région de Saïda, doit embarquer à Oran pour la Métropole.
Ils sont désarmés et renvoyés sur Saïda… Arrêtés par le FLN, ils sont torturés, enterrés debout, vivants. Seule leur tête sort du sol et la population est invitée à venir déféquer sur eux. Ils mettront des jours à mourir !
En juillet 1962 : A Philippeville, dans le port, la Harka de Beni Béchir, de la SAS de Mareuil, très bonne unité militaire, est à bord d’un bateau en partance pour Marseille.
Un commandant de l’ALN exige son débarquement. Le commandant du bateau refuse. Une heure après, l’officier du FLN revient… avec un ordre écrit du général de Corps d’Armée de Constantine… un général français… donnant ordre de débarquer manu militari les harkis et de les livrer au FLN. Débarqués de force malgré leurs cris et leurs supplications, ils sont tous égorgés sur la place Demarqué à Philippeville.
Devant tous ces drames horribles, De Gaulle reste impassible, dans la mesure où les ordres viennent de lui. Les supplétifs français musulmans continuent à être désarmés par les troupes françaises qui restent sur place, alors que les accords d’Évian que le FLN n’a jamais respectés stipulaient : « Tout musulman pourra opter librement pour la nationalité française… rester en Algérie et bénéficier de l’amnistie totale… ou rejoindre la métropole. »
La situation est aussi désastreuse pour les Européens et les Musulmans de l’administration, très nombreux, qui servaient la France avec honneur et fidélité. En fait, rien de sérieux n’est prévu pour eux.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, il existe une date bien précise qui semble être le début exact de l’épidémie d’enlèvements… Ceux-ci en effet atteignent leur apothéose le 5 juillet 1962 à Oran, où les tueries se déclenchent et prennent une ampleur inégalée.
Il y eut, Monsieur le Président de la République, après le cessez-le-feu et l’indépendance… en deux mois et demi… plus d’enlevés et de disparus… qu’entre novembre 1954 (début des “évènements”) et le 19 mars 1962… soit huit années !
C’est pour cela, Monsieur le Président, que votre date du 19 mars ne veut rien dire… et est une insulte supplémentaire aux malheurs des Français d’Algérie, toutes confessions confondues. En effet, le 5 juillet 1962, la ville d’Oran a connu une véritable Saint-Barthélemy. Ce fut véritablement… une chasse aux Européens… où tous les moyens furent employés… pour massacrer des populations civiles qui n’avaient qu’un tort... être françaises ! Des cortèges sans fin d’Européens, les mains en l’air, sont conduits vers le lieu-dit…le Petit Lac… et massacrés par une foule en délire, sans qu’aucune autorité FLN n’intervienne… et sans que l’individu commandant la région… le sinistre général Katz… qui dispose pourtant encore de 18 000 hommes, ne fasse quoi que ce soit. Il se contentera de survoler la ville en hélicoptère… et même longuement… les lieux des massacres. Il donna finalement ordre à ses officiers de… n’absolument pas intervenir !
Il faut savoir que M. de Gaulle lui attribua une étoile supplémentaire. Ce “brave homme” n’hésita pas d’ailleurs… à déclarer publiquement… « Je n’ai fait qu’obéir aux ordres formels du Chef de l’État ». Le seul soldat qui fit son devoir fut un officier musulman qui sauva des dizaines d’Européens… Katz, déchaîné, lui déclara… « Vous ne seriez pas musulman je vous casserais et vous mettrais au trou ! » Il y eut malheureusement de nombreux “petits Katz” dans cette époque démente. Il faut savoir que sur les milliers d’hommes, de femmes, d’enfants enlevés… ceux qui furent retrouvés étaient généralement morts de façon atroce.
Les services de renseignements français, savaient très souvent où étaient détenues les personnes disparues… L’ordre drastique tombait tous les jours… Interdiction de bouger ! Les femmes françaises enlevées étaient toutes livrées à la prostitution. Des maisons closes servant de centre de repos (sic) aux tueurs du FLN… étaient connues ; parfois même le nom des femmes qui y étaient détenues… chair à plaisir, violées à longueur de journées et de nuits. Pire encore, un certain nombre de français enlevés étaient déclarés donneurs de sang… et saignés à blanc. Ceux retrouvés, ressemblaient à des momies.
Tous les renseignements nécessaires à la récupération d’une grande partie des internés étaient entre les mains des services français. Mais M. Joxe (toujours lui et toujours sur la brèche) sortit une nouvelle “note de service”… Un télégramme très explicite… qui interdisait à tous les services français, civils ou militaires, d’intervenir ! Il écrira même sans que jamais personne ne lui demande des comptes par la suite… « Je serai pour ma part hostile à une intervention quelconque de la Croix Rouge internationale dans tout ce qui concerne les arrestations et détentions d’Européens. » Ce texte était connu du gouvernement puisqu’il émane d’un de ses membres et était daté du 2 avril 1962.
M. le Président, pour exposer seulement une partie de cette très sombre et honteuse vérité, sachez qu’à chaque enlèvement d’un homme, d’une femme, d’un enfant… courageusement (dans un tel climat de haine, de peur et de désespoir)… des civils européens courraient vers les patrouilles françaises pour les alerter… et que chaque fois… oui, chaque fois… les chefs de patrouille répondaient « Nous avons des ordres draconiens. Nous n’avons plus le droit d’intervenir dans des affaires comme celle-là ! Le maintien de l’ordre dépend maintenant du FLN !»
Il y eut même mieux, c’est-à-dire bien pire ! Des hommes évadés d’un camp de détention du FLN et qui s’étaient réfugiés… dans une caserne de gendarmes mobiles… ont été remis à leurs bourreaux. Dès décembre 1961, Charles De Gaulle, Président de la République française avait approuvé la création d’équipes de barbouzes… fait débloquer les fonds et donner ordre au Haut-commissaire, Christian Fouchet, de faire en sorte que … « l’intendance suive ». Fut ainsi créé… pour travailler avec le FLN, une police parallèle, la Mission C (pour “choc”) commandée par M. Bitterlin, représenté en métropole par un avocat… le sieur Lemarchand… et supervisé sur le terrain en Algérie par un authentique vrai flic, directeur de la police judiciaire. Tout ce beau monde, dès ce moment ne travailla plus qu’au profit du FLN et transmettait à ceux-ci… des listes… vraies ou fausses… de citoyens français catalogués comme partisans de l’Algérie française ! C’est ainsi que le chef FLN, Si Azzedine, responsable de la zone autonome d’Alger travailla dès cette époque avec tous les services officiels ou “barbouzards” du gouvernement officiel de la France.
Il reçut régulièrement dès lors, de l’envoyé spécial de De Gaulle, le Préfet Vitalis Cros, des listes de dénonciations de Français… Nom… Prénom… Age… Adresse… et même pseudonyme. Dès cet instant, et officiellement, il fut décrété que les “barbouzes” et le FLN… n’avaient plus qu’un seul ennemi commun… Les Français qui refusaient de larguer l’Algérie et le Sahara.
Et que dire M. le Président de ceux qui à cause… de cette ignoble trahison… tombèrent aux mains du FLN. Je vous laisse le soin de réfléchir sur leur sort.
Plusieurs de mes amis sont passés par là… Attachés nus sur des lits en ferraille… Battus… Torturés…Sodomisés avec des bouteilles de Perrier… Tourmentés inlassablement pendant des jours et des nuits en présence, souvent, d’officiers supérieurs de la gendarmerie. Tout cela a été constaté… certifié…enregistré par tout le corps médical français… d’Alger et d’ailleurs en Algérie. Ce fut le cas de mon ami Ziano, loque humaine à sa miraculeuse libération.
Et tout cela, M. le Président de la République, pour en arriver où ? Et à quoi ?
Le 19 juin 1965, Ben Bella, premier Président de la République algérienne est arrêté et jeté en prison pour des années. Ce sont les hommes de la sécurité militaire, véritable Gestapo, aux ordres de son ex-chef d’état-major, Boumediene, qui ont monté l’affaire. Cet acte dictatorial ne gêne personne dans l’ensemble des démocraties, et surtout pas en France où pas un seul homme de la mouvance mondialiste et humaniste… pas un seul de vos amis… n’élève la voix.
Dans les années qui suivirent l’emprisonnement de Ben Bella… Boumediene, comme prévu, “muscla” son régime et sabota sciemment les “accords”. Les biens français, abandonnés lors de l’exode tragique des “pieds-noirs”, de “biens vacants” sous Ben Bella, devinrent des “biens d’État” sous son régime.
Sans préavis, dès 1968, quatorze des sociétés françaises de distribution du pétrole saharien, notre pétrole, sont nationalisées. Puis de mois en mois, les meilleures entreprises françaises, les plus modernes, les plus rentables, toutes garanties par les accords d’Évian, sont à leur tour nationalisées… sans que Paris ne dise rien… sans que la moindre mesure de rétorsion ne soit prise contre les biens algériens en France… qui sont, dans le domaine hôtelier entre autre, colossaux.
Le 24 février 1971, le pétrole saharien est nationalisé. Nous n’intervenons pas plus. Boumediene pourtant (cela est prouvé) pense que la France, cette fois-ci, va prendre le mors aux dents. Il pense que le gouvernement de Paris va expulser le trop-plein de travailleurs algériens. Des mesures sont même prises par toutes les wilayas pour accueillir les refoulés. Rien ! De grands rires sonores s’élèvent dans le ciel algérien.
Les chefs FLN qui savaient depuis longtemps ce qu’ils devaient penser du courage politique des dirigeants français se rient de nous et nous méprisent.
Aujourd’hui l’Algérie retourne au chaos après dix longues années de guerre civile qui connut tous les excès et fit deux cent mille morts… des vrais, ceux-là ! Les milliards que nous leur avons donnés, ou laissé prendre, c’est-à-dire le pactole que représentaient… notre gaz, notre pétrole (car tout cela ne fut jamais algérien)… ont été dilapidés, pillés, détournés.
Pour obtenir la paix civile, il a fallu… aux satrapes au pouvoir à Alger… acheter à prix d’or, tout ce que produisait avant l’Algérie française… et le distribuer à perte.
Cette Algérie, qu’ils ont récupérée en état de marche, est en ruines ! La chute des prix des hydrocarbures va mettre ce régime à genoux… et déjà les “jeunes” de là-bas… savent où ils vont aller… Chez nous ! Nous leur devons bien cela… puisque tout est de notre faute ! Il faut absolument que nous leur donnions des visas !
Nous les avons (à vous entendre, vous et vos amis, M. le Président) tellement malmenés, tellement pillés ! Pendant 130 ans, ils ont connu l’enfer, et le sieur Bouteflika, même grabataire, en remet une couche chaque jour… A l’entendre, il parait que « l’occupation française en Algérie, fut pire que l’occupation allemande en France ! » (sic). La seule différence c’est qu’au départ des Allemands, des millions de Français n’ont pas pleuré pour aller s’installer outre Rhin.
Parfois, pensant à ma jeunesse, aux combats qu’avec tant d’autres jeunes… de toutes races et de toutes religions… nous avons mené pour l’honneur de la France sous le drapeau tricolore… je réfléchis à ce qu’aurait pu être notre pays… si nous n’avions pas été gouvernés par des gamellards soucieux seulement de “leur carrière politique” !
Car se sont bien des traîtres qui ont laissé entendre… et ont finalement fait croire… à ceux que vous appelez les “jeunes des banlieues”… que toutes ces “conneries” étaient la vérité… et qu’en plus… leurs grands-pères avaient battu l’armée française… alors que la seule vérité est que notre armée, que ce soit avec ses appelés ou ses engagés, a gagné militairement la guerre dite d’Algérie et que seul… Charles De Gaulle l’a perdue, volontairement, politiquement pour tenter, avec l’aide de M. Adenauer, de devenir le chef de la “troisième force mondiale” entre le bloc américain et, à l’époque, le bloc soviétique.
Devant les tribunaux d’exception qui prétendaient nous juger… alors qu’ils n’étaient qu’au service de la trahison et de l’abaissement de notre patrie… debout, face à eux, sans faiblir, ni baisser la tête, nous leur avons dit, les yeux dans les yeux… Vous ne voulez pas de l’Algérie française, vous aurez la France algérienne. Nous espérions pourtant, au fond de nos cœurs de soldats… que cette horreur n’arriverait pas. Mais malheureusement pour la France, cela se réalise.
Oui M. le Président, grâce à vous et à vos amis qui faites passer vos idéaux politiques nauséeux et criminels… avant l’intérêt du peuple de France…NOTRE PATRIE EST EN DANGER… Comme le général Katz… prenez votre hélicoptère… Regardez dans nos rues… Ils sont là… et les autres arrivent !
Mais il est vrai que vous avez autre chose à faire, n’est-ce-pas ? Il vous faut déjà débloquer des milliards (alors que nous sommes en faillite)… pour tenter de récupérer votre électorat en charpie… Continuer à changer notre peuple, puisqu’il vote mal… et déchristianiser la France.
Beau programme en effet, digne de la Haute Cour ! Voilà ce que je voulais vous dire M. le Président.
Je ne vous salue pas… Je le regrette… mais il faudra bien que notre peuple, et surtout notre jeunesse, que vos amis et vous-même avez déboussolée et rendue apatride sache que des citoyens de ce pays, simplement hommes du peuple… ne se résignent pas et appellent à la résistance afin que face au désastre que vous nous concoctez…
SURVIVE LA FRANCE ÉTERNELLE ET CHRÉTIENNE !
Roger HOLEINDRE Président du Cercle National des Combattants
Communiqué PAR JF PAYA
APRÈS 50 ANS D'INDÉPENDANCE IMPACT DE L'HISTOIRE SUR LA RELATION COMPLEXE DE L'ALGERIE AVEC LA FRANCE
Enfin un jeune Algérien qui débat (courrier reçu).
Permettez à "un vieil Algérien"(5 générations ) de le faire aussi en remontant à la genèse de notre histoire Mais tout de suite je mets un bémol à l'affirmation "Deux communautés que peu de choses reliaient" il faut voir les choses en allant de l'Est vers l'Ouest dont je suis et où "la rébellion" pour certains où "Révolution" pour les autres à bien eu du mal à se développer suivant les effets probables de la Colonisation du Maghreb central devenu Algérie grace à une question simpliste sur ce Blog "Les Algériens avaient ils besoin d’être colonisés"
Ce qui ramène au débat à mon avis stupide du rôle positif ou négatif de la colonisation qui fut un fait historique comme les migrations et conquêtes des peuples de l’Est vers l’Ouest. Positif veut dire créateur d’une entité de l’espace de facto nouvelle, par définition cela fut le cas pour cette création territoriale.
À partir de cela on peut dire pour l’Algérie que le 5 juillet 1830 fut l’événement qui a provoqué le processus qui devait conduire à l’émergence de ce Pays dans ce Maghreb Central dont les habitants ne se nommaient pas encore "Algériens" réservé aux seuls habitants de la ville d’Alger qui deviendront plus tard "Algérois" lorsque le toponyme "Algérie" fut instauré par la France avec une définition des frontières encore floues à l’Est et à l’Ouest sans parler du Sud Saharien qui n’avait rien d’Algérien à l’origine.
On ne peut refaire l’Histoire mais que seraient devenus ces territoires vaguement sous tutelle Ottomane comme tout le Sud méditerranéen après le dépeçage de cet Empire par les puissances gagnantes de 1918 comme la Palestine, la Syrie, l’Arabie, la Jordanie etc. constructions laborieuses autours de noyaux institutionnels existants. L’ouest de ce Maghreb central aurait bien pu se trouver dévolu au royaume du Maroc pour les coutumes maraboutiques la langue parlée et les parentés et l’Est au beylik Tunisien pour des raisons voisines où supposées aux grés des découpeurs de l’empire Ottoman.
Cela n’a pu se produire car l’Algérie constituée par la France lui était constitutionnellement attachée et les deux ailes sous son "protectorat" après bien des vicissitudes dans le passé avec l’Allemagne et le Royaume Unis. Donc la réponse à la question primitive est matériellement OUI pour simplement exister en tant que tels, après le sujet à grandit et c’est émancipé dans un processus historique complexe et douloureux qui n’est pas achevé à notre avis!
Commentaire d'un berbérophone ami
Il est certain que l'arrivée des Français dans ce Maghreb central Ottoman qui sera l'Algérie à infléchis l'Histoire. Comme l'arrivée des Francs en Gaulle Romaine qui donna son nom à votre pays, sauf que les Gaulois disparurent (ce qui ne fut pas le cas des futurs "Algériens")! Les Algériens actuels auront du mal à admettre votre thèse pour nous on nous inculque que l'État Algérien a toujours existé du moins depuis l'arrivée des Arabes! Donc à quoi sert de débattre la dessus si tout le monde est content et demeure avec ses vues mythiques !
Une première réponse est donnée par le président Algérien dans un message à François Hollande, il écrit: «Il est temps d'exorciser le passé en faisant ensemble, dans des cadres appropriés, un examen lucide et courageux qui contribuera à renforcer nos liens d'estime et d'amitié... Les relations entre l'Algérie et la France ont précédé la période coloniale (mytho mais pourquoi pas!) qui a marqué plus particulièrement notre histoire commune et laissé des traces durables chez nos deux peuples, alors espérons que le débat stupide "positif-négatif" de la colonisation tombera dans les poubelles de l'histoire !
Domination historique d'un peuple.
Rien ne justifie de mettre un peuple sous la domination d'un autre et surtout de lui imposer ses coutumes et sa religion (négatif, ce qui ne s’est pas produit en Algérie). Mais le mouvement peut-il se justifier où non? Il se constate et il s'explique tout simplement avec des rapports de force et de résistance
Ex: Les Arabes conquirent sous Mahomet leur législateur une grande partis de l'Asie. Après sa mort(632) sous leurs Califes ils s'emparèrent du Nord de l'Afrique et de l'Espagne(711) et non avec des Fleurs ! Ils s'avancèrent jusqu'en France mais repoussés par le Comte Eude et C. Martel (symbole Poitiers 732) Musulmans Arabo-Maures chassés d'Espagne qu'en 1492 d'autres occupations coloniales comme aux Amériques se traduisirent par la disparition de peuples entiers avec imposition religieuse chrétienne, les Européens y sont demeuré et ont prospéré. Que dire de l'Australie où de la nouvelle Zélande? Voir aussi le passé de l'Empire Ottoman dominateur depuis la nuit des temps les peuples se déplacent en Europe, en Asie et en Amérique même précolombienne Mayas, Aztèques et Cie.
Alors la France dans tout cela est un enfant de cœur elle ne fut même pas capable de préserver ces malheureux Pieds Noir en Algérie et ses musulmans fidèles car c'était leur droits de vouloir rester rattachés à la France comme celui de ceux qui vivent en France aujourd'hui qui ne sont pas plus traitres que leurs ainés.
Mon propos suivant déjà élaboré mais entrant bien dans ce débat examinera un aspect singulier et particulier dans un pays de culture (et pas uniquement) Arabo-Musulmane en essayant de le comparer sommairement à d'autres "moins colonisés" (c’est-à-dire sans colonie de peuplement) soumis aussi à des contraintes d'exploitation "entre soi", comparaison sur les rapports d’exploitations passés, les esclavagistes et les rapports de classes dominants dans pays similaires entre musulmans et musulmans sur non-musulmans "dhimis".
Conséquences d'une forte minorité Européenne en Algérie.
Le temps m'étant compté pour d’autres taches, avant d'aborder le sujet Annoncé "les choses pouvaient elles se dérouler autrement ", non puisqu'il en fut ainsi mais un million de ressortissants même minoritaires ça compte en progression dans l'ouest malgré la répression qu'on savait provoquée plus par le Djihad que par les conséquences démocratique des lumières et le code de l'indigénat qui devenait caduc et qui n'eut rien à voir dans le contexte historique avec la sujétion des populations opprimées en d'autres pays similaires y compris par des homonymes Turcs où Arabes. Même à 50% en Algérie on y pratiquait l'apprentissage démocratique par rapport à d'autres pays similaires, où il y avait des élections même simulées. Il fallait donc trancher ce nœud géorgien pour les Nationalistes en déclenchant la répression inéluctable calculée et souhaitée. Donc revenons à notre propos conséquences d'une forte minorité Européenne en Algérie.
Militantisme algérien et franco-algérien en Algérie coloniale. Engagements sociaux et question nationale Ouvrage récent de R. Gallisot.
Peu importe les désaccords idéologiques avec nombre de protagonistes présents dans ce dictionnaire que cela leur plaise ou non (et surement pas en général Marxistes comme des Russes en Afghanistan) ils sont là grâce a la présence d’une certaine colonie de peuplement européenne inconnue et impossible a dresser dans des pays arabo- musulmans similaires et qui marque indélébilement la terre d’Algérie en évoluant vers plus de réalisme devant la marche de l’histoire.
Quant "Au pillage des terres" en 1830 la population autochtone n’était environ que de 2 millions et demi d’habitants qui ne cultivaient qu’un million à un million et demi d’hectares dont ils avaient besoin avec 25% de terres Turques. les 2/3 vivaient a l’est du fait d’une plus forte pluviométrie. L’Oranie était très peu peuplée et cultivée. Sur le parcours d’Oran a Tlemcen beaucoup de terres incultes à part autour des rivières et points d’eau. Les cultures et irrigation Romaine avaient quasiment disparus ainsi que les routes et le transport à l'aide de roues loin de centres urbains. Comme pour le réseau de communication, les routes disparaissent, les ponts dont leurs constructions et leurs entretiens cessent de même que pour les réseaux d’irrigation. Les instruments aratoires n’évoluent pas comme les techniques de moissonnage (à la faucille), de battage de mouture du grain Lié à la disparition des routes abandon des charrettes et autre véhicules à roue avec des progrès énormes pour le transport des hommes et des marchandises, les bêtes de somme qui étaient utilisées à l’arrivée des Français était moins rentable. L’étude primitive reconnaît très peu de terres cultivées vu la faiblesse de la population et le bas niveau des techniques en 1830, donc énormément de terres en friches à assainir et à défricher. On estime que la surface cultivée en 1830 était entre 1 à 2 Millions à peine d’hectares, beaucoup de terres cultivées du temps des Romains avaient étés abandonnées notamment par faute d’irrigation, ce n'est pas la terre qui manque mais les hommes"(J.Poncet). Les villes Romaines étaient abandonnées pour la construction des ports par les Turcs pour la piraterie en Mer.
En 1962, à l'Indépendance il y avait 12 Millions d'Hectares cultivés dont neuf par des Musulmans et trois par des Européens avec certainement quelques terres spoliées lors de la révolte de 1870 mais aussi par certaines grandes compagnies Françaises et étrangères souvent les meilleures et les mieux défrichées et cultivées. En 1950 il est recensé 23.000 exploitations européennes (c’est-à-dire 23000 "colons" terriens seulement) Sans doute le niveau de vie moyen des français d'Algérie était nettement inférieur à celui des métropolitains et celui des musulmans encore plus bas à part les grosses fortunes y compris musulmanes dans les MÊMES PROPORTIONS que les pays similaires SANS colonie de peuplement européen. Alors voilà on ne peut refaire l'Histoire mais qu'en était- il dans l'ÉVOLUTION ET NIVEAU DE VIE DANS LES PAYS MUSULMANS SIMILAIRES ET INDÉPENDANTS sans colonie de peuplement aux mêmes époques? Pays pétroliers avec situation aggravante pour les misères ambiantes et endémiques, qu'en fut-il de la démocratie dans tous ces pays? L’ALGÉRIE est encore là grâce à la colonisation passée LA MIEUX PLACÉE pour en arriver à un meilleur développement économique, social et démocratique, l’avenir le prouvera (et ce n'est pas une provocation) La graine de l'esprit des lumières mieux qu'ailleurs a été plantée et les liens avec la France sont indélébiles. L'influence Française y est encore très forte" grâce à ce petit peuple Européen qui avait aussi acquis comme d'autres ici en France "un Droit du sol" par la naissance n'en déplaise à certains surtout aux esprits gauchistes français masos et chagrins le territoire central entre la Tunisie et le Maroc qui n'était pas encore l'Algérie fut colonisé par la France (avec une belle frontière à l'ouest et à l'Est au détriment des voisins) au départ à cause ou au prétexte de la piraterie protégée par l'occupation Ottomane (voir les tours de guets sur les côtes d’Europe) d’aucun parlent "de Marine Algérienne" qui n'existait pas, un état et une armée encore moins, donc "colonisable" comme la Gaule par les Romains, c'est un fait et non une justification à une certaine période tout le monde a colonisé tout le monde et les arabo-berbères sont montés jusqu'à Poitiers et restés 800 ans dans le sud de l’Espagne.
Personne ne répond à ma question qu'en est-il dans les pays similaires à l'Algérie sans colonie de peuplement? Pas de misère, pas d'injustice, pas d'esclavage ni de traite d’africains, pas de massacres? C’est une drôle de position à la limite raciste de ne pas condamner cela parce que réalisé entre soi". Et puis regardons les massacres qui ont continué après 1962, les répressions militaires, policières et tortures dont se plaignent les oppositions tous les jours et ce qui se passe aujourd’hui dans les pays Arabo-Musulmans qui sont pour la plus part en conflits. Regardons tout le passé historique avec lucidité et préparons l'avenir.
Carte de l'Algérie avec une belle frontière à l’est et surtout à l’ouest vers le sud au détriment du Maroc et des pays sud Sahariens (ou il n’y a pas que du sable)
Débat inutile sur le passé avec dialogue de sourds sans aucun intérêt. Qui a commencé? Ah si les arabes étaient restés dans leur désert en continuant de rançonner les caravanes et en attendant la rente pétrolière et si les Turcs étaient restés au fond de l'Asie sans envahir l'empire chrétien d'Orient, et de pirater en Méditerranée et foutant la paix aux berbères christianisés plus proche des Occidentaux en laissant aussi les noirs d'Afrique s'esclavager entre eux et non par la traite mais en énuquant. Laisser le peuple Ibère se développer tout seul sans l'occuper 800 ans. Ah si Ah si!
Aujourd'hui il faut surtout débattre sur le futur, pour l'Algérie alliance privilégiée avec la France? La Chine qui va nous bouffer tous, prochaine révolution en vue inéluctable vu l'arrogance de la caste dirigeante pire que les Pieds noirs dont la majorité était très pauvre et vivait plus près du peuple et pas de plages réservées comme aujourd'hui pire que l'apartheid avec les "chichis" de la nomenklatura pire que les fils de gros colons.
Alors réfléchissez au futur. Prend-on le risque d’un pouvoir Islamique comme partout chez les Arabes comment l'éviter avec une classe politique laïque désunie et le cul entre deux chaises?
Dissertez la dessus ce sera mieux que vos chicayas inutiles et stériles sur le sexe des anges mais sur des massacres bien plus importants depuis 1962 et à venir si on ne sait pas les éviter. Les jeunes qui se moquent du passé seront impitoyables.
Comme nous le disons si le Maghreb central n'avait pas été colonisé par la France il aurait fait partie des tractations des "Alliés" Vainqueurs de 14/18.
Cher compatriote beaucoup d'anecdotique dans vos propos rien à dire si non répondre par d’autres anecdotes invérifiables "incivilités" de Français sur musulman, de musulman sur Français, de musulman sur musulman, de Français sur Français dans divers lieux et divers pays colonisé où pas. Ce que vous avancez aurait pu se produire en Pays Arabo Musulmans sans colons, entre soi!
Mais pour ce qui est de mai 45 à l'Est, prémices de "la guerre d’Algérie" pour certains semble plus "Islamique" que Nationaliste. Pour mémoire le 8 Mai 1945 version qui resitue les responsabilités politiques de l’époque souvent "oubliées". Charles De Gaulle et la gauche dont le Parti communiste omniprésent qui suivant la ligne de Moscou craint sur le moment une sécession des colonies attisée par les Anglos Saxons. BIEN SUR CE FUT UNE ÉNORME PROVOCATION COMBIEN EXPLOITÉE PAR LA SUITE AVEC FORTE RÉPRESSION MAIS ENSUITE "GUERRE D'ALGÉRIE" PROVOQUÉE ET ANNÉES 1990 AVEC LE CONFLIT INTERNE et près de 200.000 victimes, des milliers de disparus, un million de personnes déplacées, des dizaines de milliers d'exilés (sources Algériennes) avec une loi d'amnistie initiée dès 1999 en espérant que ce soit enfin la "Paix en Algérie".
CET ARTICLE NULLEMENT PÉREMPTOIRE MAIS INSTINCTIF EST VOLONTIERS SOUMIS A CRITIQUES.
Commentaires et participations.
Merci monsieur Jean François Paya pour votre article rétablissant l' histoire de l'Algérie. Il serait souhaitable que les jeunes français d'origine maghrébine en prennent une bonne fois conscience. Cordialement. Luce
Pas que d'origine Maghrébine :Beaucoup d'autres ne connaissent rien à l"histoire surtout avec des enseignants partisans ;meme en université Marcel
Difficile de faire de la prospective à posteriori ! mais l'Algérie actuelle n"aurait pu jamais exister avec ces deux ailes rognées sur les Etats Marocains et Tunisien existants On ne peut que répéter ce que dit aussi l'historien Pervillé les mots Algérie,Algériens sont employés pour la 1er fois par "Fontenelle" auteur Français en 1685;mais exclusivement au sujet de l'administration Turque de la ville d'Alger et ses dirigeants ses habitants seront nommés "Algérois" bien plus tard en 1840 quant le terme Algérie recouvrera tout le territoire si non nous mettons au défit de voir des habitants des régions d'Oran où de Constantine se trouver nommer "Algériens" avant 1830 (aussi par eux méme ;ce fut primitivement l'appellation des colons Européens surtout au moment de la conscription) Maintenant tout à fait d'accord AL_Djazair vient bien de l'Arabe comme toponyme de l'emplacement de la ville d'Alger mais aller plus loin relève de la pure spéculation et n'est pas fondé L'étymologie du nom en arabe, « Al-Djaza'ir » (الجزائر), rattache le nom aux îles qui faisaient face au port d’Alger à l'époque et qui furent rattachées à sa jetée actuelle ; en arabe Al-Djazair (الجزائر), « Les Îles », en français à la place d"Icosium"le nom Romain d'Origine ;. Dans la rubrique "Naissance de l'Algérie" à propos "toponyme" Algérie conservé par les indépendantistes on peut signaler le cas de plusieurs pays Africains qui ont mis un point d'honneur à changer le nom de leur pays imposé par la Colonisation en reprenant une appellation tirée de leur passé précolonial. L'Algérie pouvait très bien le faire en replongeant dans le passé antique de la région /par exemple comme "Maurétanie" ou "Numidie "mais cela relevant d'une Histoire "pré Islamique" et comme il n'existait aucune appellation d'origine arabo-musulmane sauf le nom de la ville d'Alger "Eldjezair"ou "Eddzair" étendu à toute la région par les français en Algérie il le gardèrent. Historien
Merci pour ces précisions Ouvrage de Guy Pervillé cité "LA FRANCE EN ALGERIE"Edit Vendémiaire 2012 Note 18 de l'auteur "Algérie; Algériens nous utiliserons ces mots dans le sens courant à l'époque considérée et non dans le sens actuel " Nb/ Trés peu d'auteurs et d'Historiens font cette remarque; par simplification où par idéologie au lieu d'employer le terme"Régence Turque d'Alger" utilisent le terme "Algérie" on a méme lu "Marine Algérienne" alors qu'à l'époque le plus couramment employé était "flotte Barbaresque" A remarquer que les termes employés par Fontenelle restèrent purement Français peu employés en France et pratiquement pas ailleurs surtout pas en pays Arabes (Djezairi plus tard) mais "Maghrib el Aousit"pour l'AFN occidental centrale moins le Constantinois (rattaché à la Libye ) et "Maghrib el-Aqça pour le Maroc . JF Paya
VOILA CE QUE DIT L AUTEUR ET JOURNALISTE ALGERIEN LOUNIS AGOUN DES PIEDS NOIRS plus compréhensif que le rédacteur d'une revue du ministére Français de la Défense " l’Algérie était une colonie de peuplement. Ce n’était pas le cas au Maroc et en Tunisie. Après près d’un siècle et demi de présence française, plusieurs générations d’Européens d’Algérie ne connaissaient de la Métropole que de lointains échos dans la presse. L’Algérie était leur pays. Et puis il y avait les Juifs d’Algérie, qui étaient là depuis des millénaires, qui étaient des autochtones. Tous ces hommes et ces femmes ne pouvaient pas comprendre qu’il leur faille abandonner leur pays, leur terre, leur histoire, leur vie. Imaginez les Français d’origine algérienne aujourd’hui ? Leur présence en France date d’un demi-siècle pour une grande majorité. Il serait inconcevable, eux qui sont nés en France, dont les parents sont parfois nés en France, qui n’ont pour certains aucune attache en Algérie, qu’un parti politique nationaliste et xénophobe qui accéderait au pouvoir crée les conditions de leur exode forcé, en quelques mois. C’est exactement ce qui s’est produit en 1962, sans que personne n’y trouvât à redire. La chose s’est déroulée en ces termes sans que le moindre débat n’ait eu lieu, au seul motif que c’était un «courant de l’histoire» auquel nul ne pouvait résister, «la décolonisation». Qui peut dire quel sera le mouvement de l’histoire demain ? En d’autres mots, la vérité sur ces questions s’impose non pas seulement comme un devoir d’histoire, mais comme un impératif d’actualité, pour éviter que les mêmes erreurs se reproduisent, que les mêmes inconséquences conduisent aux mêmes drames. Aresky
Notes retrouvées d’un colloque sur " Le Maghreb Précolonial " Organisé par le Centre de recherches Marxiste à Paris en Avril 68 (Hé oui parfois des vérités) > Quelques Vérités intéressantes Débat stoppé par événements de Mai 68 JF PAYA A mettre en relation avec l’aspect du faible développement des forces productives(FP) > Le bas peuplement de ces contrées ;La population était avant la colonisation au moins 4 fois plus faible que les années 60 déficit constant : ce n’est pas la terre qui manque mais les hommes !Future Algérie 2/3 de la population à l'Est (+grande pluviométrie)Oranie peu peuplée et cultivée. Autre aspect l ‘Afrique du Nord contrairement à d’autres provinces ex Romaines n’a pas connu de développement (des FP) mais au contraire une régression > des techniques ,jusqu’à l’époque coloniale , sur l’époque Romaine où elle était le grenier à blé de l’Empire réservoir d’huiles et de vins > Ainsi le réseau de communication :les routes disparaissent ;les ponts ; leur construction et leur entretien cessent ainsi que pour les réseaux d’irrigation ;Les instruments aratoires n’évoluent pas comme les techniques de moissonnage de battage de mouture du grain Lié a la disparition des routes abandon des charrettes et autre véhicules à roue;progrès énorme pour le transport des hommes et des marchandises emplois des bétes de somme ;moins rentables qui étaient utilisées à l’arrivée des Français . Bien sur ces recherches n’ont pas eu d’analyses sur les causes de cette régression et de cette inertie qui se développe avec l’occupation Arabo-Musulmane et très vite elles furent accompagnées de la démagogie habituelle sur le " le pillage " des terres par la colonisation alors que contradictoirement l’étude primitive reconnaît très peu de terres cultivées vu la faiblesse de la population et le bas niveau des techniques en 1830et donc énormément de terres en friches à assainir et à défricher ( En 1954 /12 Millionsd’hectares cultivés dont 9 Millions de propriétés Musulmanes ) on estime que la surfacecultivée en 1830 était entre 1 à 2 Millions d " hectares beaucoup de terres cultivéeau temps des Romains avaient étés abandonnées notamment par faute d’irrigation !Villes Romaines abandonnées mais construction des ports par les Turcs pour la course JF Paya
Paya dit "les Etats-Unis se posèrent en arbitres, au nom du « droit des peuples " mais un arbitre qui avait oublié qu'il avait lui méme réglé le sort des peuples Amer Indien ». en colonisant l'Amérique Certes "le Code de l'Indigénat" nous semble aujourd'hui une aberration mais il voulait codifier sur un vaste territoire un ensemble de règles qui découlaient d'une situation antérieure pré féodale et islamique dont elle croyait s’inspirer et il faut se mettre dans le contexte de l’époque avec l'ambiance intellectuelle "progréssiste"par exemple.:/CE CODE TOUT RETROGARDE QU IL NOUS APPARAIT AUJOURD HUI ETAIT UN PROGRES EVIDENT SUR LA SITUATION DE CERTAINES POPULATIONS D4AFRIQUE ET DU MOYEN ORIENT ! En 1848 Friedrich Engels qui sera le compagnon de Karl Marx (fondateur du communisme)est correspondant à Paris pour le journal britannique Northern Star. Sous le titre "Défense de l'impérialisme progressif en Algérie" voilà ce qu'il écrit dans l'édition du 20 janvier 1848 voir aussi papa J Ferry et la franc-maçonnerie dont Abdel Kader propriétaire et décapiteur d'esclaves noirs sera membre. "A notre avis, c'est très heureux que ce chef arabe [Abdelkader] ait été capturé. La lutte des Bédouins était sans espoir et bien que la manière brutale avec laquelle les soldats comme Bugeaud ont mené la guerre soit très blâmable, la conquête de l'Algérie est un fait important et heureux pour le progrès de la civilisation. La piraterie des états barbaresques, jamais combattues par le gouvernement Anglais tant que leurs bateaux n'étaient pas molestés ne pouvaient être supprimées que par la conquête de l'un de ces états. La conquête de l'Algérie a déjà contraint les beys de Tunis et de Tripoli et même l'empereur du Maroc à prendre la route de la civilisation et ils ont été obligés de trouver d'autres emplois pour leurs peuples que la piraterie et d'autres méthodes pour remplir leurs coffres que le tribut payé par les petits états d'Europe. "Si nous pouvons regretter que la liberté des Bédouins du désert ait été détruite, nous ne devons pas oublier que ces mêmes Bédouins étaient une nation de voleurs dont les moyens de vie principaux étaient de faire des razzias contre leurs voisins ou contre les villages paisibles, prenant ce qu'ils trouvaient, tuant ceux qui résistaient et vendant les prisonniers comme esclaves. Toutes ces nations de barbares libres paraissent très fières, nobles et glorieuses vues de loin, mais approchez seulement et vous trouverez que, comme les nations plus civilisées, sont motivées par le désir du gain et emploient seulement des moyens plus rudes et plus cruels. Et après tout le bourgeois moderne avec sa civilisation, son industrie, son ordre, ses "lumières" relatives, est préférable au seigneur féodal ou au voleur maraudeur, avec la société barbare à laquelle ils appartiennent." F ENGELS article cité 14 Juillet 1865 Avec cette citation on est loin de celle attribuée plus tard à V I LENINE qui disait (de téte) "Un émir féodal qui se bat contre l'impérialisme est objectivement plus révolutionnaire que n'importe quel social démocrate qui se bat contre le capitalisme dans son pays" Maxime MORTELLE qui a fourvoyé pas mal de progressistes dans le monde ET FAIT LE LIT DE L ISLAMISME ACTUEL AM groupe de recherche histoire sur le 5 juillet 62 Aresky
Par Gilbert Meynier, L’Algérie des origines. De la préhistoire à l’avènement de l’Islam Ouvrage 228 p., Edition de La Découverte PREAMBULE Dans l’Antiquité, il n’y avait pas d’Algérie, a fortiori avant l’Antiquité, parce que les nations et les États modernes n’existaient pas. Pour des raisons qui relèvent, non de l’Histoire, mais des préoccupations de pouvoir s’articulant sur l’idéologie, des terminus a quo ont arbitrairement fixé tels événements censés décisivement donner le branle à l’évolution historique de l’Algérie. Le Front de libération nationale (FLN) et le pouvoir autoritaire à ancrages militaires qui en est issu et qui régit l’Algérie depuis des décennies ont fait du 1er novembre 1954 le moment zéro de la libération de l’Algérie du colonialisme, moment sans antécédents et sans mémoire.
.VOIR SUITE LIEN SUIVANT http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2006/12/16/3434091.html Marcel
COMMENT EST NEE L ALGERIE
Très intéressant ce livre, mais à l'origine les Rois Charles X et Louis Philippe n'avaient pas un projet colonial clair, plutot un mandat à remplir contre les entreprises de piratage de la régence Turque d'Alger, si le Maghreb central n'avait pas été colonisé par la France il aurait fait parti des tractations des "Alliés" Vainqueurs de 14/18. Entre 1916 et 1922, l’empire ottoman et ses marches firent l’objet d’intenses tractations entre Français et Britanniques. Après 1918, les Etats-Unis se posèrent en arbitres, au nom du « droit des peuples ». Pourtant, à aucun moment, les populations locales ne furent réellement consultées.(mais le pouvaient elles) Le partage territorial en fut durablement fragilisé, et au jours d'aujourd'hui on le vois tous les jours.
Aussi ce livre pouvait s'intituler "Comment est née l'Algérie " tout cours avec ses frontières et surtout son sud saharien essentiel pour ces ressources! Mais Bien sur pour commencer Française et ensuite "Algérienne" comme disait l'autre!
http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2015/07/20/32404444.html J-MICHEL
Dans l'ouvrage "ESQUISSES HISTORIQUES Cours Méthodiques d'Histoire "
Edité en 1823 par le Professeur D Lévi Alvarès père Historien
"Renfermant les précis gradués de l'histoire des principaux peuples anciens et modernes "
Qui fut utilisé comme référence en France et en Europe pour l'Enseignement de l'Histoire dans les écoles et à l'Université
Les mots "Algérie" et "Algériens" n'apparaissent pas ; Seuls page 233 il est question pour l'Afrique des Maures habitants de la Mauritanie et des Numides habitants de la Numidie"Pays qui passa successivement aux Vandales ,aux Arabes et enfin aux Turcs qui ne le possédaient plus que de nom . C'est aujourd'hui la Régence d'Alger "
Pages 259 et 261/261 "des Arabes"en Afrique et des "Maures d'Afrique"
Il fallut l'Edition de 1855 (51em) pour voir apparaitre "La colonie d'Alger"tandis que le
texte réservait un passage (p 347)aux "Marocains" et aux "Tunisiens"mais pas encore aux "Algériens"référence ci dessous
https://books.google.fr/books?id=ldfh7uTKqD0C&pg=PA2&lpg=PA2&dq=cours+méthodiques+d%27histoire+levi+alvares&source=bl&ots=EaloZybh&sig=T7fE
Esquisses historiques ou cours méthodique d'histoire, ...
https://books.google.fr/books?id=ldfh7uTKqD0C
David-Eugène Lévi-Alvarès - 1841
David-Eugène Lévi-Alvarès. -- OUVRAGES DE M. LÉVI (ALVARÈS.) ... 5O Précis de littérature française............. - e .. e - s - e s - 1 » Histoire générale, 14° édition.
JF Paya
Indéniable le territoire central entre la Tunisie et le Maroc qui n·etait pas encore "lAlgerie" fut colonisé par la France avec l'aide d'une moitié des tribus contre l'autre moitié ,stratégie classique héritage de la gestion Turque(avec une belle frontiere a l ouest au détriment du Maroc!) au depart ci il fallait considérer la Régence d’Alger comme «,L ANCETRE DE L'ETAT ALGERIEN il aurait fallu aussi trouver trace d’un effort de fédération des populations locales ; une volonté d’unification de ce territoire au-delà de sa différenciation, de la Tunisie et du Maroc, en tant que seul espace de collécte d Impots et une oeuvre de développement de ces contrées.(au lieu de jouer sur les oppositions tribales) Pour les populations qui occupaient cet espace le temps semble s’être figé jusqu’au moment fatidique de l’occupation française. Une longue parenthèse durant laquelle, sous le contrôle de la régence d’Alger et de ses baylek, les populations musulmanes, juives, citadines, montagnardes ou nomades, berbérophones ou arabophones, issues des lignées amazigh millénaires, venues d’orient, ou chassées d’Andalousie, n’avaient aucune prétention à un vivre en commun encore moins à un devenir semblable. Comment dès lors considérer le renoncement au combat comme autre chose que la continuité de cette existence en marge et dans le mépris des populations locales qui a caractérisée la présence Ottomane au Maghreb central ? Si, la régence était un tant soit peu un proto-Etat la résistance au colonialisme en aurait été radicalement transformée, plus unie, coordonnée. La résistance aurait été celle d’un Etat face à un autre, et non celle de Tribus face à un Etat !"""
Pour les Français qui s'y établissent à partir de 1830, elle ne prend que progressivement une nouvelle identité. Dès 1831 cependant, le mot Algérie apparaît à deux reprises dans l'ordonnance royale du 1" décembre créant une intendance civile. Mais on parlait toujours de l'ancienne Régence ou des Possessions françaises dans le nord de l'Afrique. Après les travaux de la Commission d'Afrique, fut publiée l'ordonnance du 22 juillet 1834, préparée par le Maréchal Soult en tant que président du Conseil, et qui instituait le régime des «possessions françaises dans le nord de l'Afrique (ancienne Régence)» C'est un texte fondamental dans lequel on a vu l'acte de naissance du pays. Le commandement militaire et la haute administration étaient confiés à un gouverneur général qui, sous le contrôle du Ministère de la guerre, disposait de toute l'autorité, prenant seule- ment l'avis d'un conseil composé des plus hauts fonctionnaires. De plus, décision très importante pour l'avenir, il était précisé que : «Jusqu'à ce qu'il en soit autrement ordonné, les possessions françaises dans le nord de l'Afrique seront réglées par nos services d'Alger» ou Berbèrie. Ce texte est l'Ordonnance du Roi des Français n°7654 «Sur l'Administration Civile de l'Algérie», il ne fait que légaliser pour la première fois un terme fabriqué par la langue française où il commence à avoir valeur d'usage. Depuis cette ordonnance d'ailleurs, tous les documents officiels emploient le terme Algérie Ce dernier ne fait que souligner l'appellation légale comme un rappel à l'ordre pour l'Administration, le texte du Journal Officiel ayant été signé un an plus tôt. Sources : Histoire de l'Algérie de X.Yacono et Notes de J-F Paya Mise a jour dans Article de PN Magazine PNHA.
Historien
Au xvi em siècle, le Maghreb central cotier devint une province de l'Empire Ottoman Au xvem Siecle le Magreb central semi féodal tribal à dominante cotiére Villes d'Alger et d'Oran ;Bougie;Bone pour la navigation maritime devint province Turque sous le nom de Régence d’Alger(Wilayat el djezair en arabe et "Gezayiri Garp" en turc), et dans laquelle les janissaires turcs s’illustrèrent par des méthodes particulièrement brutales et expéditives. elle fut gouvernée par un Dey, ses Beys et ses Janissaires. Au cours de l'occupation turque, qui dura de 1515 à 1830, ce territoire bénéficia d’une grande autonomie, sous l’autorité d’un pouvoir militaire exercé par le dey et contrôlé par la milice des janissaires turcs.qui recevaient les impots des tribus soumises par l intermédiaire d'autres tribus dominantes;systéme tribal local pas Etatique qui dura figé plus de 3 siécles La piraterie constitua jusqu’au début du XIXème siècle le cœur de la vie politique et économique de la Régence turque d’Alger. Il s’agissait bien de piraterie et non de Course puisque les Rais, les capitaines, n’obéissaient pas aux règles strictes caractérisant cette dernière. La recherche historique a en effet montré que le but n’était pas de s’attaquer, avec la couverture des autorités, à des navires ennemis en temps de guerre, mais que son seul objectif était le butin. A l’exception d'un raïs Hamidou, tous les acteurs de cette piraterie étaient des Turcs, de naissance ou renégats, aucun n’était d’origine autochtone ;de méme qu'au niveau du pouvoir pas de trace d'Etat local Pour la colonisation Française il est assez difficile de parler de "remplacement de population" et d'"appropriation des terres" concernant l'Algérie.La population autochtone était estimée à environ 1à 2 million d'habitants en 1830 pour atteindre 9 millions à l'indépendance en 1962, quand dans le même temps les colons n'étaient que 1.200.000, juifs autochtones compris. En outre, à la même date, les colons ne tenaient qu'un quart des terres cultivées, et sur ce quart, environ la moitié n'avait jamais été exploitée auparavant. Très loin de la situation rodhésienne,d Afrique du sud par exemple.où les colons possédent tout ! R Ginés Groupe de recherches histoire Oran (sources archives diverses) R Ginés
Pour ainsi dire dans les limites de ce territoire qui sera "l Algérie"future pratiquement pas de pouvoir aux autochtones à part dans les tribus de l'intérieur l'initiateur de la régence Turque Arudj dit "Barberousse" Ottoman d origine albanaise son succèsseur Sarde et tous les suivants Pachas;Aghas;Deys aucun" locaux"ainsi que parmi tous les responsables malgré une tentative de révolte en 1610 des autochtones (arabes ;kabyles) réprimée durement dans le sang ;(sources historiques)Il fallut donc attendre 1962 et l'indépendance pour que cette réalité change ! Maurice.
Exact tous les dirigeants de la régence pendant 3 siécles ;Pachas;Aghas;Deys aucun" locaux"ainsi que parmi tous les responsables (méme les "Kouloughlis"de péres turcs sont exclus du pouvoir) malgré une révolte en 1610 des autochtones (maures;arabes ;kabyles) réprimée durement dans le sang par les janissaires Turcs;un apprentissage imparfait en devenir pour les locaux en période Française POUR LES OUVRAGES ECRITS APRES 1830 : Contrairement à l'ouvrage "ESQUISSES HISTORIQUES Ecrit en 1823 par le Professeur D Lévi Alvarès(indications dans méssages précédents) "Esquisses historiques ou cours méthodique d'histoire," .les termes "Algérie" et"Algériens" (à part les habitants d'Alger) ne pouvaient pas apparaitre Dans "Histoire de l'Algérie..." célébre ouvrage de J JE Roy on retrouve alors l'emploi courant des termes Algérie et Algériens à toutes les sauces pour des faits antérieurs à 1840 ainsi que dans la majorité des ouvrages qui suivront sans précautions sémantiques par facilité d'écriture où par idéologie "anti-coloniale". Donc pas de relations avec un "Etat Algérien"mais pour ainsi dire avec un appendice du pouvoir Ottoman !......R Ginés.
Au sujet de "L ETAT ALGERIEN" en Mars 1962 à l'approche de l'Indépendance le ministére de l'intérieur du GPRA diffusa eu urgence un Bulletin intérieur où dans une "rubrique historique" où il tentait de justifier de "la formation de l'Etat Algérien" à partir du XV em siecle et des dynasties berbéres musulmanes (Krim Belkacem ministre!) Comme les "Mérinides" plus tot basés sur Fez et le nord Maroc et ici la rubrique parle plutot de " Maghreb central"!à propos des occupations cotiéres Espagnoles Ensuite aprés l'appel a l'empire Ottoman et à sa flotte ce texte essaye de démontrer que ce maghreb central qu'il nomme improprement"Algérie"à l'époque ( est devenu "un Etat Independant et Souverain"en s'appuyant sur les traité passés entre la régence d'Alger et la France pour la libre circulation maritime et le commerce cotier ; Je pense que cette histoire mythologique est constitutive de la Nation Algérienne et difficile si non inutile de remettre en cause sur le plan diplomatique (si non historique) pour aborder le présent !(dans nos archives)
JF Paya
Titre : ALGÉRIE - HISTOIRE DES GUERRES DES ROMAINS, DES BYZANTINS ET DES VANDALES.Description : 391 pages, Auteur : Adolphe DUREAU DE LA MALLE. Éditions Firmin Didot, 1852. « Ce livre a été resserré en un très petit format, pour que le soldat, le sous-officier, l’officier supérieur ou inférieur qui se sentirait du goût pour la géographie, l’administration ancienne, en un mot, pour l’archéologie de l’Afrique, pût le mettre dans son sac, et le parcourir pendant ses loisirs de bivouac ou de garnison.Il contient le récit ou la mention de tous les faits mémorables qui se sont succédé dans la partie de l’Afrique septentrionale CONNUE IL YA 22 ANS SOUS LE NOM DE REGENCE D ALGER ET MAINTENANT SOUS CELUI D 'ALGERIE Maurice
Sur un colloque HISTOIRE SOCIALE DE L ALGERIE COLONISEE drole de problématique ;d'abord pas "d Algérie" sans colonisation si non il s'agirait d"un "Maghreb central" dont on ignore ce qu"il serait devenu sans l'occupation Française! On ne peut refaire l’Histoire mais que seraient devenus ces territoires vaguement sous tutelle Ottomane comme tout le Sud méditerranéen après le dépeçage de cet Empire par les puissances gagnantes de 1918 ? comme Palestine,Syrie ,Arabie, Jordanie etc ; constructions laborieuses autours de noyaux institutionnels existants Ensuite pas "d histoire sociale " moderne sans cette colonie de peuplement qui trés minoritaire (on est pas en Australie où aux Amériques)joua un role capital dans l'orientation passée et futur du "Maghreb central devenu "Algérie" par la grace des PREMIERS ALGERIENS appellés ainsi en 1840 d'origine Européenne 'les habitants Musulmans de l'Oranie par ex" les Ben Ganna" du nom de leur Tribu et oui il faut mettre les pendules à l'heure ! Ensuite on ne peut que renouveller notre intervention sur le livre de RENE GALLISSOT ," Algérie : Engagements sociaux et question nationale. De la colonisation à l’indépendance de 1830 à 1962. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier. Maghreb,lien suivant http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2012/10/02/25259893.html JF Paya
Citation du regretté Historien Daniel Lefeuvre de la revue "Etudes Coloniales" "Le «système colonial» injuste ? Mais alors il faut aller jusqu’au bout et dire que la colonisation arabe de l’Afrique du Nord était injuste ainsi que la colonisation Ottomane. Il faut dire que la Régence d’Alger était une société discriminatoire qui imposait aux Juifs l’infâme statut du dhimmi ; une société qui pratiquait l’esclavage, des captifs européens et des Noirs acheminés d’Afrique. Il faut dire que la masse des paysans et éleveurs de la Régence était impitoyablement exploitée et pressurée par un pouvoir parasitaire. C’est la France coloniale qui a interdit l’esclavage et qui a libéré les Juifs pour en faire des citoyens. Certes, au temps de l’Algérie française, des inégalités politiques et sociales ont subsisté et même, dans certains domaines, se sont creusées, des injustices ont été commises dont les Algériens musulmans ont été les premières victimes. Mais la présence française en Algérie ne se réduit pas à cela. Et plutôt que de jeter des anathèmes, mieux vaut en faire l’inventaire. Pour dresser cet état des lieux, c’est d’abord vers le grand historien algérien Mohammed Harbi que je me tourne :"" «La colonisation a été ambivalente dans ses effets. D'un côté, elle a détruit le vieux monde, au détriment de l'équilibre social et culturel et de la dignité des populations. D'un autre coté, elle a été à l'origine des acquis qui ont créé la modernité algérienne [...] On peut même dire, sans risque de se tromper, que la colonisation a été le cadre d'une initiation à ce qui est une société civile, même si cet apprentissage s'est fait malgré elle et s'est heurté à une culture coloniale, d'essence raciste.»""(à voir) C’est au cours de la période coloniale que les Algériens se sont accoutumés aux libertés de la presse, d’association et de réunion, au pluralisme politique et aux droits de vote, même limités. Le FLN au pouvoir ne les a-t-il pas, longtemps frustrés de ces libertés ? C’est également l’administration coloniale qui a élargit, progressivement et peut-être trop tardivement, les droits des femmes, contre le FLN qui s’est attaché, après l’indépendance, à les ré-enfermer dans les contraintes du cadre islamo-patriarcal.Quant à l’infrastructure économique, sociale, culturelle, édifiée au temps de la colonisation et laissée en héritage à l’Algérie indépendante, elle faisait de ce pays, non pas un pays sous-développé, mais un pays en voie de développement. Sans doute le mieux équipé, matériellement et intellectuellement, de tous les pays africains.Aussi, les difficultés que connaît l’Algérie actuelle ne relèvent-t-elles pas de ce legs mais d'autres problèmes endogènes .A MEDITER JF Paya
POINT DE VUE
Très bien vous concédez que ce Maghreb central avant 1830 qu'on nommera "Algérie" était "un Etat Indépendant et Souverain"en s'appuyant sur les traité passés entre la régence d'Alger et la France pour la libre circulation maritime et le commerce;difficile a remettre en cause sur le plan diplomatique,si non historique :
Cependant ces traités retrouvés aux archives administratives Turques d'Alger'(archives d outre mer Aix en P) où copies aux archives de la présidence du Conseil à Istamboul sont toutes rédigées en langue" Turc Osmandi".(lettres arabe à l'époque ) copies en Français avec" la régence Turque d'Alger" référence de "la sublime porte"
lorsqu'on sait que durant les 3 siécles d'occupation Ottomane tous les dirigeants y compris militaires et marins (sauf un corsaire Hamidou) furent d'origine Ottomane ;aucun dirigeant
autochtone comme dit plus haut ;on peut se poser la question d'un Etat indépendant et mème si autonome plus tot "appendice de l'Etat Ottoman Turc"!
Au sujet de la Nation c'est la définition qui a fini par étre dominante dans nos Universités « La nation est une communauté humaine, stable, historiquement constituée, née sur la base d'une communauté de langue, de territoire, de vie économique et formation psychique (Staline 1913) difficile à mettre en symbiose dans ce Maghreb central avec ses langues multiples de l'Est à l'Ouest ; bérbéres au départ (Amazigh)"chénoui" nord ouest "chaoui" centre "kabyle"nord est puis comme dominante langue véhiculaire"le Derdja"appelé plus tard "arabe Algérien" véritable langue vivante;avec l'Arabe sacralisé ;religieux aujourd'hui officiel mais peu parlé à l'époque ; cette langue véhiculaire continua d'exister après la conquête française de 1830. Cette diversité linguistique contribua à faire de l'arabe Algérien une variété différente de l'arabe du Proche-Orient. il a puisé dans les langues berbère, latine, grecque, turque et espagnole. Par la suite, l'éloignement géographique, le temps et le contexte socioculturel ont accentué la diversification de l'arabe Algérien.qui ne fut pas reconnu comme langue Nationale en Algérie
Pour les amateurs tombé dans le domaine public
Dictionnaire français-arabe de la langue parlé en Algérie ...
:https://archive.org/details/dictionnairefran00abaluoft
Aresky M
Avantage du travail collectif :un de nos amis nous transmet les documents suivants qui dans ce débat sur "l'Histoire de l'Algérie" tenteraient de prouver que "la régence d'Alger"qui fait un rapport à "la sublime Porte" Etat Turc Ottoman n'était qu'un "appendice" de ce pouvoir comme :administration Turque en Alger où dans ces textes en langue Turque l'expression"Algérie" n"apparait que dans la traduction Française comme pour tous les textes reconstitués après 1840 environ !
http://www.persee.fr/doc/remmm_0035-1474_1968_num_5_1_985
DOCUMENTS TURCS INEDITS SUR LE BOMBARDEMENT D'ALGER EN 1816 EXTRAITS
L'histoire moderne de l'Algérie, de la Tunisie et de la Libye durant la période ottomane est mal connue ; tout chercheur se heurte à des difficultés énormes pour connaître l'administration turque dans ces pays, ses effectifs, ses moyens et ses effets ; il reste là un travail gigantesque à faire pour combler ce vide1. Tout ce que nous connaissons sur cette période est dû aux archives européennes, elles aussi peu exploitées, et aux divers voyageurs dont certains nous ont enrichis d'une connaissance historique remarquable ; mais la principale source de documentation relative à ces pays n'est nullement exploitée , et nous ne pouvons mettre au point leur histoire qu'en nous référant principalement aux archives ottomanes et aux archives locales Ces documents figurent dans les archives de la Présidence du Conseil à Istanbul Ces documents sont tous en turc ainsi que le registre consulté. de Mohamed Husrew qui a été à deux reprises Ministre de la marine ottomane de 1811 à 1817 et de 1822 à 1826. Pour le collectif de recherches Histoire Jean François Paya
CONCLUSION
Après débat de notre modeste groupe de recherches nous avions dit à propos du communiqué du GPRA cité de Mars 1962 que ce texte essayait de démontrer que ce Maghreb central en 1830 qu'il nommait "Algérie"à l'époque était "un Etat Indépendant et Souverain"en s'appuyant sur les traité passés entre la régence d'Alger et la France pour la libre circulation maritime et le commerce cotier ; nous pensions que cette histoire constitutive de la Nation Algérienne serait difficile si non inutile a remettre en cause sur le plan diplomatique,si non historique pour aborder le présent .
Nous préférons cette formulation,car après tout les Français sont aussi libres de considérer la France Gallo- Romaine comme constitutive de leur histoire! Comme pour les Algériens l'influence Ottomane passée sans pour autant nier l'influence Française que nous avons essayé de démontrer avec la participation effective d'une minorité de natifs; dont nous étions; depuis plusieurs générations qui a passionnément aimé ce pays qu'elle a contribué à façonner avec tous; n'en déplaise à certains ;et à qui nous souhaitons bonne chance; paix et prospérité .
POUR LE GROUPE DE RECHERCHE HISTOIRE JF PAYA
PAR MANUEL GOMEZ
Avant que toute la presse , de tous pays, bien intentionnée ne déverse sur nous ses mensonges habituels.....faisons connaître notre part de vérité sur ce 8 mai 1945. Un grand merci à Manu Gomez.
Le 71ème anniversaire du massacre de Sétif 8 mai 1945
Le 8 mai 1945, l’Algérie entière fêtait la fin des hostilités et la victoire des Alliés.
Les partis nationalistes algériens appellent à manifester ce même jour. Cette manifestation politique est autorisée par les autorités françaises à la condition qu’il n’y ait ni armes ni drapeau algérien.
La manifestation se dirige vers le centre-ville de Sétif mais un meneur, le chef scout musulman Aïssa Cheraga, déploie le drapeau algérien en passant devant le « Café de France », avenue Clemenceau. Le commissaire Olivéri tente de le lui enlever. Un jeune scout, Bouzid Saâl, le récupère. Un coup de feu part et il est abattu par un policier.
Aussitôt c’est la ruée vers le centre-ville où les émeutiers, hurlant des slogans meurtriers, «Tuez les chrétiens, tuez les juifs, tuez tous les non croyants».
Les Arabes massacrent tous les «Blancs» qu’ils trouvent sur leur chemin. Le maire de Sétif, Maître Edouard Delucca, est tué alors qu'il tentait de calmer les émeutiers, Alfred Denier, secrétaire du Parti Communiste, est égorgé et ses deux mains tranchées à la hache. On dénombre, ce jour-là, 28 morts européens et 48 blessés et chez les musulmans 30 morts et 60 blessés.
Le soir même le calme est rétabli à Sétif, mais de nouvelles émeutes se développent dans différentes villes et villages de petite Kabylie : Guelma, Kherrata, etc. les fermes européennes sont attaquées, brûlées, des actes de barbarie se multiplient, des femmes sont violées. Le bilan : 102 morts européens et plus de 110 blessés.
Le général De Gaulle, chef du gouvernement provisoire de l’Etat français, ordonne à l’armée d’intervenir par la force. C’est donc 2000 soldats, composés par la Légion Etrangère, les Tabors Marocains et les Tirailleurs Sénégalais, sous le commandement du général Duval, qui sont chargés de réprimer ces émeutes car les effectifs stationnés sur place, en Algérie, sont alors insignifiants puisque 20 classes, soit 168.000 Français sont encore mobilisés en métropole, soit 15,6% sur une population de 1.076.000.
Presqu’un mois de folie meurtrière puisque la répression prend fin le 22 mai.
Les chiffres les plus fantaisistes ont été avancés par différentes sources. Le général De Gaulle confie au général Paul Tubert le soin de comptabiliser les victimes, côté musulman. Son estimation : 1020 à 1340 morts est sujette à caution.
Moins cependant que ce chiffre de 45.000 proposé par les Etats-Unis, qui avait tout un intérêt géopolitique à déstabiliser le gouvernement français. Chiffre repris par la suite par les dirigeants du FLN et par tous les gouvernements de l’Algérie qui se sont succèdés depuis l’indépendance. **M. Belaid Abdessalam, ancien Premier ministre, a affirmé dans un important hebdo algérien que ce chiffre de 45.000 avait été retenu par ces gouvernements algériens à des fins uniquement de propagande.
2500 morts fut le chiffre calculé d’après la consultation des listes du ravitaillement et des listes électorales de 1945 et 1946.
Le Centre de recherche historique et de documentation sur l’Algérie a établi un chiffre plus précis, en date du 9 avril 2005, grâce à ses chercheurs Rachid Messli et Abbas Aroua, de 8000 victimes environ.
Le 19 mai 1945, le quotidien communiste « L’Humanité » titrait : « Il faut châtier impitoyablement et rapidement les organisateurs de la révolte et les hommes de main qui ont dirigés l’émeute »
Le Parti Communiste qui participait alors au gouvernement de la France dirigé par De Gaulle, avait lancé un appel à la répression, comme en témoigne un tract distribué le 12 mai en Algérie dans lequel il demandait de «passer par les armes les instigateurs de la révolte et les hommes de main qui ont dirigé l'émeute. Il ne s'agit pas de vengeance, ni de représailles. Il s'agit de mesures de justice. Il s'agit de mesures de sécurité pour le pays»
(Dix années plus tard, dès 1954, ce même Parti Communiste « Français » et ses réseaux parisiens, financeront et armeront le FLN dans sa lutte contre l’armée française et seront responsables de milliers de morts, nos enfants et vos enfants, Français de métropole.)
Il y aura, parmi les musulmans, 4500 arrestations et 99 condamnations à mort, dont 22 seront exécutées.
QUE LES ARCHIVES S’OUVRENT ENFIN SUR CES EVENEMENTS DU 8 MAI 1945 A SETIF (ALGERIE) !
Le 8 mai 2015, le Président de la République, François Hollande, a tenu à nous informer, lors de son allocution télévisée, qu’il demanderait l’ouverture prochaine des archives publiques. Promesse déja faite lors de son élection en 2012 et qu’il ne tiendra pas jusqu’en 2017, et même lors d’un futur quinquennat, si par malheur il était réélu.
Pourquoi ? Parce que l’ouverture de ces archives publiques révèleraient certaines vérités qu’il est préférable d’occulter actuellement car elles ne vont ni dans le sens de l’histoire ni dans le sens de certains historiens et encore moins de la propagande algérienne, bien au contraire.
Ainsi en ce qui concerne notamment les évènements qui se sont déroulés les jours précédents et suivants le 8 mai 1945, dont il vient d’être question, et pour lesquels les Algériens réclament une repentance de la France. Mais ils ne sont pas les seuls car le "collectif pour la reconnaissance des massacres du 8 mai 1945 en Algérie" demande outre la reconnaissance, l’ouverture de toutes les archives et l’inscription dans la mémoire nationale de ces évènements par le biais de gestes forts des plus hautes autorités de l’Etat et la diffusion des documentaires relatifs à ces évènements dans l’Education Nationale comme dans les médias publics français.
Puisque c’est le souhait des Algériens, de ce collectif et du Président de la République, voici un bref résumé de ce que révèleront ces archives concernant notamment les évènements du 8 mai 1945 relaté par des historiens à la demande du CFHM (Commission Française d’Histoire Militaire). (Source : Le Figaro – mai 2015) Ont participé à cette recherche officielle les historiens reconnus suivants : Mohammed Harbi, Annie Rey-Goldzeiguer, Roger Benmebarek, Charles-André Julien, Charles-Robert Ageron, Jean Monneret, Gilbert Meynier, Guy Pervillé, Jean-Pierre Peyroulou, Roger Vétillard, Bernard Lugan.
**Je me permets d’apporter de l’eau au moulin de nos historiens : des propos qui m’ont été relatés en personne par Ferhat Abbas et qui confirment la véracité de ce qu’ils affirment.
*Le 14 mars 44, Ferhat Abbas a constitué les « Amis du Manifeste de la Liberté » (A.M.L.) qui comptait jusqu’à cinq cent mille adhérents. Il s’agissait pour lui d’internationaliser le problème algérien. 150.000 musulmans, sur une population estimée à environ 7 millions, avaient été mobilisés dans l’armée française. Ferhat Abbas demande que ces musulmans obtiennent les mêmes droits et les mêmes libertés essentielles dont jouissent les autres habitants de l’Algérie.
Le 7 mars 1944, le Comité Français de Libération Nationale « accorde la nationalité française, sans modification de statut religieux, à tous les musulmans qui ont obtenu une décoration militaire et sont diplômés du certificat d’études au minimum. »
*62.000 combattants bénéficieront de cette nationalité.
Le 28 avril 45, Abbas réclame l’autonomie de l’Algérie, sous une forme fédérative, et prépare activement le soulèvement de Sétif.
Alors que je faisais partie de la rédaction du quotidien « Alger Républicain », j’ai eu souvent l’occasion dans les années qui ont suivi, de m’entretenir avec lui car il faisait tirer son journal «Egalité» sur les presses de ce même quotidien et il m’a relaté sa rencontre, quelques jours avant ce 8 mai 1945, avec Chekib Arslan.
Qui était Chekib Arslan ? Un accord avait été passé en Syrie entre les services secrets anglais et un agitateur professionnel islamiste, Chekib Arslan, qui réclamait la guerre sainte contre la France.
Les Britanniques exigeaient le soutien des Arabes dans la lutte qui les opposait aux Israéliens et, en échange, ils soutiendraient tous les efforts des islamistes partout où ils combattraient les Français (1). Fort de cette assurance formelle, Chekib Arslan se rend dans le Constantinois où Il rencontre Ferhat Abbas et les responsables des partis nationalistes algériens qui appellaient à manifester ce 8 mai, et qui seront manipulés à leur insu par cet agent payé pour développer un mouvement insurrectionnel en Algérie.
Arslan s’y emploie activement et prépare ce soulèvement sanglant. Cette manifestation politique fut autorisée par les autorités françaises à la condition qu’il n’y ait ni armes ni drapeau algérien. Pourquoi cette dernière condition ? Quelques jours avant, le 1er mai, ce drapeau algérien avait été brandi pour la première fois par des membres du PPA et les autorités françaises souhaitaient que cela ne se reproduise pas.
Les revendications politiques sont de deux ordres totalement opposés :
1/ Pour le clandestin Parti Populaire Algérien de Messali Hadj, éloigné dans un premier temps vers El Goléa puis Brazzaville puis incarcéré, il s’agissait de retrouver sa position de leader du nationalisme algérien, qui lui était contestée par Ferhat Abbas, et de promouvoir l’indépendance de l’Algérie.
2/ Pour Ferhat Abbas et son parti « Les Amis du manifeste de la liberté » il s’agissait de la reconnaissance égalitaire de tous les habitants de l’Algérie et l’accession à la citoyenneté française.
(On a pu constater dans les années qui ont suivi 1945, et surtout entre 1954 et 1962, la guerre sanglante que se sont livrés aussi bien en Algérie qu’en métropole les partisans du PPA et du FLN dont le bilan fut de plusieurs milliers de morts.)
Donc parmi les manifestants (environ cinq mille) nous retrouvons ces deux courants contraires et souvent opposés.
Le complot est ainsi élaboré en secret dans les jours qui ont précédé la «manifestation pacifique». Le clash sera provoqué par quelques terroristes infiltrés parmi les manifestants.
Le sous-préfet Achiary, selon les ordres reçus directement du général De Gaulle, chef du gouvernement provisoire de l’État français, fait intervenir les forces de police et le cortège se disloque, laissant sur les pavés un mort et six blessés. Il fait arrêter 2500 manifestants qui seront jugés sommairement par des tribunaux d’exceptions similaires à ceux qui fonctionnent en France métropolitaine. Plusieurs dizaines seront condamnées à mort.
Il ne fallait pas que cela se reproduise à Sétif.
Contrairement à ce qui est généralement affirmé, l'émeute de Sétif n'a pas été la conséquence directe de la colère des manifestants provoquée par la mort du jeune scout, Saâl Bouzid, qui avait brandi un drapeau de l’Algérie indépendante.
Cet "accident" n'aura été que le déclencheur de l'émeute car, deux heures avant même que ne débute cette manifestation, le régisseur du marché, Gaston Gourlier, avait été assassiné.
Cette manifestation, autorisée par les autorités préfectorales, fut en réalité le début d’une insurrection armée. Son véritable objectif était bien au contraire de lancer un projet d'insurrection nationaliste dans le but d'installer dans une «zone libérée» un gouvernement provisoire algérien présidé par Messali Hadj principal dirigeant du Parti du Peuple Algérien. Ce gouvernement devait siéger à la ferme Maïza près de Sétif mais l'évasion ratée de Messali, qui était en résidence surveillée à Reibell, et son transfert à Brazzaville ont déjoué ces plans.
La preuve en est apportée car, au même moment et dans plusieurs endroits sans aucun lien évident avec la manifestation de Sétif, d'autres soulèvements se déroulèrent dans une vingtaine de localités de la région (Périgotville, Chevreul, Kerrata, Lafayette, Sillègue, El Ourici, etc.) et plus de 60 Européens sont tués.
A Guelma, la manifestation est interdite mais elle débute vers 18 heures et se heurte immédiatement aux forces de police. Plusieurs manifestants, 2 policiers et 1 gendarme sont blessés. Le lendemain, dans une dizaine de villages de la région, les Européens sont agressés. Il y aura 12 morts et 2 blessés.
Les effectifs de la police nationale à Sétif n’étaient que de 40 hommes. Dans les villages les gendarmeries n’étaient représentées que par 3 ou 4 hommes. C’était le cas à Kheratta, Chevreul et Lafayette. Le sous-préfet met en place des milices civiles, car l'armée peut difficilement participer au maintien de l'ordre.
Ce sont les agissements de cette milice dans les jours qui suivent qui sont présentés depuis 71 ans par la propagande du FLN comme les principaux responsables de la répression des journées qui ont suivi le 8 mai 1945. Or ces milices n'ont été organisées que dans 5 localités. Guelma, Constantine, Bône, Djidjelli et El Milia et elles ne sont pratiquement jamais intervenues sur le terrain.
Des renforts arrivent du Maroc, de Tunisie et d'Alger : 10.000 hommes sont déployés dans le Constantinois mais seulement 3700 dans la subdivision de Sétif, la plus vaste (sa surface est l'équivalent de 2 départements métropolitains), le plus montagneuse et la plus touchée.
La répression conduite par l’armée et qui n’a débuté que le 9 mai, n’a concerné que les communes où des Européens avaient été tués et blessés.
Ce qui s'est passé en Algérie en mai 1945 est donc bien connu des historiens et très éloigné de l'histoire officielle algérienne complaisamment relayée par la classe politico-médiatique qui pourtant déclare qu'il faut laisser les historiens travailler sur les épisodes de la présence française en Algérie mais qui ne se soucie guère de connaître les résultats de leurs travaux.
La population indigène a été victime d’un guet-apens ce 8 mai 1945.
Les dirigeants espèraient un soulèvement populaire qui ferait tache d’huile mais finalement ce fut une insurrection ratée aux conséquences dramatiques que l’on connaît.
Dans son « testament politique », écrit en 1945 mais resté inédit jusqu’en 1994, Ferhat Abbas, l’initiateur de cette manifestation, n’hésite pas à condamner : « Les organisateurs d’émeutes, ceux qui ont poussé à la violence des paysans désarmés et ceux qui, tels des chiens sauvages, se sont jetés sur Alfred Denier, auquel un salaud a sectionné les mains à coups de hache. »
***Une relation détaillée des événements algériens du 8 mai 1945 a été adressée par le professeur Guy Pervillé à des personnalités de l'Elysée et du ministère de la Défense.
(1)Les services secrets de sa très gracieuse majesté britannique poursuivirent leur soutien logistique aux Arabes, dès avant 1954, dans leurs locaux du consulat d'Angleterre à Alger. Ils fournirent renseignements militaires, faux papiers et "couvertures" diverses. Après 1958 ils pourront opérer en "presque" toute impunité puisque la D.S.T. française reçut l'ordre de ne pas "bouger". Tel était le désir du général De Gaulle, puisque cela concordait avec sa volonté de lâcher l'Algérie.
8 MAI 1945 : LE SOULÈVEMENT DE SÉTIF
Le soulèvement des nationalistes musulmans
Est une insurrection préparée de longue date,
Pas du tout une émeute déclenchée à la hâte,
Ce qui explique l'importance des attroupements.
À Sétif, de nombreux musulmans manifestent.
C'est une foule hostile, haineuse et furieuse,
Brandissant bannières et pancartes séditieuses,
Avec des intentions meurtrières manifestes.
Des commandos de tueurs très organisés
Et bien armés attendent le mot d'ordre des meneurs
Pour tuer les roumis et semer la terreur.
Ils sont bien endoctrinés et fanatisés.
Le commissaire central somme les manifestants
De faire disâraître les pancartes subversives.
Les émeutiers lui répondent par des invectives.
Sue leur refus, la tension monte dès cet instant.
Des coups de feu éclatent, le signal est donné.
Le cortège se disperse,les forcenés se ruent
Sur les Européens qu'ils rencontrent dans les rues.
Les you you des mouquères font frissonner.
À coup de pistolet, de couteau, voire de hâche,
Les insurgés trucident les roumis lâchement.
Hommes, femmes, enfants, viellards liquidés bestialement.
Ils n'ont aucune pitié ces sauvages de bravaches.
Preuve que l'insurrection est bien coordonnée,
Simultanément, d'autres émeutes se produisent
De Sétif vers le nord, pendant la journée.
Plusieurs villages sont attaqués par surprise.
Au total, on dénombre plus d'une centaine de morts
Et autant de blessés, innocentes victimes.
Avec une barbarie incroyable, tous ces crimes
Sont commis en mutilant sauvagement les corps.
Dans chaque village, le massacre commence aux cris
De la guerre sainte "Djihad!" : ils vont se défouler.
Femmes éventrées, les seins affreusement meurtris,
Hommes le crâne fracassé, ensuite émasculés.
C'est la fin de la guerre, beaucoup d'hommes sont absents,
Sous les drapeaux en Allemagne, d'autres en France.
Les sauvages en profitent pour faire couler le sang,
Violer les femmes, piller, saccager à outrance.
De Gaulle est président du Gouvernement provispoire.
Il se veut le principal artisan de la victoire.
Avec ses ministres communistes, il va exercer
Une répression rapide, brutale, sans tergiverser.
Certes la répression fait de nombreuses victimes,
Mais en vérité dix fois moins que l'énormité
Avancée par ceux qui contestent le légitime
Écrasement des auteurs des pires pires atrocités.
Les Algériens se servent de ces terribles événements
Pour faire une propagande éhontée contre la France.
Afin d'amener celle-ci à une repentance,
Ils travestissent les faits et mentent outrageusement.
Ils gonflent démesurément le nombre de morts
En avançant des chiffres que d'honnêtes historiens
Qualifient d'extravagants mais les Algériens
Bafouent le bons sens et n'admettent pas qu'ils ont tort.
Ce qui est abject, c'est que les politiciens,
Qu'ils soient de droite ou de gauche, déshonorent la France.
En accréditant leurs dires, ils font allégeance
Au FLN qui use du mensonge stalinien.
Jean-Paul Ruiz le 8/05/2016
Du héros français de la Libération (ce que pour ma part je réfute) au monstrueux dictateur espagnol, l'Histoire n'est pas toujours aussi simple, et encore moins aussi manichéenne... Encore faut-il accepter de se défaire de schémas figés... et confortables.
Les salauds d'un côté et les preux chevaliers de l'autre... c'est facile... pourtant la frontière qui sépare les deux est bien perméable...
À préciser aussi avant la lecture de ce témoignage (dont tous les faits sont vérifiables) que nombre de Républicains espagnols rejoignirent Oran en 1939. Ceci afin d'éviter encore une fois les schémas faciles, notamment en lisant la fin et l'enthousiasme des personnes sauvées. Tout n'est jamais tout noir, et tout n'est jamais tout blanc… (LVD)
Une page de notre Histoire…
Oran, le 30 juin 1962
Les péripéties de ce départ sont peu connues et pourtant on frôla l'incident international. Le consulat général d'Espagne à Oran avait prévu un rapatriement direct sur la péninsule, et la communauté de ce pays avait été prévenue de ce possible départ. Aussi, la dernière semaine de juin 1962, les Espagnols résidant dans les villages de la province d'Oran firent route sur la capitale en convois protégés, avec leurs voitures chargées au maximum, camionnettes et camions bourrés de ballots, de caisses, de meubles, de petites machines agricoles, etc., bref, tout ce qui pouvait être emporté sans pourtant avoir la certitude de parvenir à l'embarquer. D'autres, partis individuellement, n'arriveront jamais, car ils auront été arrêtés sur les routes, détroussés, voire égorgés par des bandes " incontrôlées " qui faisaient déjà régner leur loi à l'intérieur des terres.
Aux arrivants s'ajoutent leurs compatriotes de la ville, et bientôt près de 3.000 personnes s'agglutinent près de l'usine thermique du port d'Oran, sur des terrains vagues vite transformés en véritable camp de refugies où l'on dort dans les voitures où à même le sol, des couvertures servant de parasol, vue la chaleur du mois de juin.
La, il n'y a pas d'eau, pas de buvette, et il faut se déplacer vers les zones d'embarquement, déjà surpeuplées, afin de s'approvisionner au minimum, ou bien aller jusqu'au vieux quartier de la Marine pour obtenir certains aliments, surtout pour les plus petits. Une véritable entraide s'établit immédiatement entre tous, mais un profond sentiment d'inquiétude s'amorce aussi, pour ne pas dire de la peur, sur ce que l'avenir peut réserver. Tous ont préparé une valise par personne au cas où les autorités les empêcheraient d'emporter tous leurs autres biens, les obligeant alors à abandonner tout le reste sur les quais du port où les véhicules se comptent déjà par centaines. Et cela sera perdu à tout jamais.
juillet 1962, le port d'Oran et ses voitures abandonnées (source Popodoran)
Dans un climat aussi tendu, on craint la non-venue des bateaux espagnols et de se retrouver ainsi a la date fatidique du premier juillet sur le port, livrés sans aucune protection a la merci des bandes de vandales qui déferleront surement sur la ville. C'est angoissant et on craint le pire à la veille de cette indépendance qui fait trembler.
Mardi 26 juin
La nouvelle a couru comme une traînée de poudre : les navires arrivent, en effet, en fin de journée. Du boulevard Front de Mer on peut les apercevoir, immobiles au large, en eaux internationales où ils doivent attendre l'autorisation d'entrer au port. Dès lors, l'ambiance a viré de bord : la peur se transforme en espoir. Mais ce sera, hélas, pour bien peu de temps.
Mercredi 27 juin
Les deux bateaux, le " Victoria " et le " Virgen de Africa ", en provenance des Baléares et frétés par l'Etat espagnol, demeurent toujours ancrés au large.
Mais que se passe-t-ii donc ? Eh bien les autorités françaises, sur ordre de Paris, refusent l'accès aux deux navires ! La France avait déjà rejeté les aides américaine, italienne, grecque et espagnole pour faciliter l'évacuation, mais là, l'Exécutif français est intransigeant : "pas de panique ", la France estime pouvoir assurer toute seule ces départs de vacanciers " (sic), et ii ne faut surtout pas donner l'impression d'une fuite généralisée, d'un sauve-qui-peut face à la peur à cause d'une politique qui, en vérité, ne garantit plus rien.
C'est l'échec total des fameux Accords d'Evian, c'est l'échec absolu des prévisions de l'Homme " providentiel " qui a fini par agir en démolisseur de l'Empire Français.
Pendant ce temps, toutes les démarches du consulat, ainsi que du ministre espagnol des Affaires Etrangères, sont vaines. Il leur est répondu qu'aucun navire étranger ne pénètrera dans un port d'Algérie pour embarquer des " réfugiés ".
Jeudi 28 juin
Les bateaux espagnols, toujours à l'horizon depuis trois jours, demandent la permission d'envoyer un canot afin de ramener du ravitaillement pour des équipages venus simplement pour un aller-retour immédiat, vue la pénurie de vivres survenue a bord. Celle-ci est accordée, et le canot reviendra du port avec l'aide essentielle du consulat pour ce maintien en eaux internationales.
Entretemps, le moral des réfugiés sur les quais est au plus bas, l'espoir faisant place au découragement. Toutes ces familles n'arrivent pas a comprendre ce refus aussi incohérent qu'inhumain, puisque ce départ pour l'Espagne ne peut en rien gêner la politique de la France.
Vendredi 29 juin
La France vient de refuser à nouveau l'entrée des bateaux au ministre espagnol des Affaires Étrangères qui, à son tour, transmet à son gouvernement la position de Paris, tout en soulignant le danger que peuvent encourir ces milliers de personnes dépourvues de toute garantie de sécurité. Face à cet état de fait, Madrid décide l'envoi immédiat d'une protection pour ses ressortissants, sachant que dès le 30 juin à minuit, la France n'assumera plus l'ordre et renoncera à son autorité sur tout l'ensemble du territoire algérien.
C'est ainsi que deux navires de guerre partent ce même jour du port militaire de Carthagène, cap sur Oran (1), tandis qu'en même temps le branle-bas de combat est déclenché dans les bases aériennes de San-Javier (Murcie) et d'Albacete. Des appareils sont armés et prêts à décoller pour appuyer la Marine si nécessaire.
Samedi 30 juin
A Paris, le gouvernement est déjà informé de l'arrivée des navires de guerre espagnols en eaux internationales, en face d'Oran, ainsi que l'alerte donnée aux forces aériennes espagnoles. Il y a risque de créer un grave incident le 1er juillet, compte tenu de la détermination du chef de l'État espagnol d'alors, le général Franco, d'aller si nécessaire à une intervention militaire afin d'évacuer ses ressortissants.
À 10 h du matin, le permis d'accoster est enfin accordé (peut-être après avoir consulté les autorités algériennes ?). Les deux bateaux de passagers s'approchent, et c'est la joie, presque la liesse, qui éclate dans le " campement de réfugiés ".
À 13 h, les deux navires sont enfin à quai. Ce sont des " kangourous " qui font habituellement le trajet Barcelone - Palma de Majorque. Ainsi, le " Virgen de Africa " et le " Victoria " pourront embarquer les voitures, et sans limite de bagages. Après cette semaine de mauvaises nouvelles, un autre monde s'ouvre devant nous. L'embarquement commence donc, mais il faut encore subir les fouilles des bagages par les bons soins d'une compagnie de CRS, et si ces bateaux doivent se diriger sur l'Espagne, personne ne comprend ce qu'ils peuvent bien chercher avec autant de zèle.
A 15 h 30. Tout le monde est déjà monté à bord, c'est-à-dire 2.200 passagers, 85 automobiles et un camion. Ainsi, avec une importante surcharge par navire, les quais sont désormais restés vides. Cependant, tout ne semble pas terminé. En effet, un officier des CRS et deux unités tentent de monter à bord du " Victoria ", mais le capitaine Sanchez Blasco, en haut de la passerelle, s'y oppose résolument : Ce navire tient lieu de territoire espagnol - affirme-t-il - et vous n'y avez aucune autorité - ajoute-t-il. La situation est tendue, et l'officier français demande alors des instructions par radio. Finalement les CRS se retirent. Selon eux, il "paraitrait" que des membres de l'OAS seraient montés à bord.
A 16 h. Au moment où les deux bateaux larguent enfin les amarres, un vif échange de propos s'engage entre les passagers et les forces de l'ordre restées à quai dont, par bienséance, je ne reproduirai pas les termes ici, mais que l'on peut aisément imaginer.
Tandis que les navires atteignent leur vitesse de croisière, les scènes à bord sont sans doute semblables à celles des départs de ces derniers jours : des sanglots et des larmes, et cette dernière image de la ville au pied de Santa-Cruz s'incrustant à jamais dans nos rétines.
Dans un coin, appuyée sur la rambarde, une dame à moitié voutée, et toute de noir vêtue à la façon des femmes de l'époque dans les villages, pleure esseulée. Je m'approche d'elle pour l'aider à passer ce mauvais moment.
" Vous êtes seule, sans famille ? " Elle hoche négativement la tête. " Vous êtes veuve ? " " Pas encore ! "
Sa réponse m'intrigue. J'insiste. " Mon mari est resté à Dublineau. Les propriétaires sont partis. La ferme est abandonnée, mais lui n'a pas voulu partir. Il y a quarante ans, c'est lui qui a planté tous les orangers, les citronniers, et depuis nous vivions dans cette ferme. Pour lui, c'est comme ses enfants, il n'a pas voulu les abandonner. Ils vont le tuer, mais lui soutient qu'il est ami de tous".
J'ai rejoint le capitaine du " Victoria ", j'ai des biberons à faire chauffer et avec gentillesse un membre de l'équipage s'en charge. Pendant ce temps, je lui montre les deux bateaux de guerre qui, depuis notre départ, nous escortent. L'autorisation est arrivée juste à temps ! - lui dis-je. "Oui, cela m'a ôté une grande responsabilité, car nous avions ordre d'entrer au port dès le lever du jour du premier juillet, et embarquer tout ce monde sous leur protection, on ne sait jamais, cela risquait de tourner très mal".
Il était clair que Madrid avait prévu la protection de ses ressortissants, par la force si nécessaire (comme il se doit !). Je n'ose imaginer ce qu'aurait été le 5 juillet avec tout ce monde désarmé et sans aucune sécurité sur le port.
A plusieurs reprises, l'aviation espagnole nous survole. Une fois la nuit tombée, et déjà tout près d'Alicante, les lumières des escorteurs s'éloignèrent.
1er juillet
À 2 h, les bateaux pénètrent dans le port d'Alicante. Tous les quais sont éclairés afin de faciliter l’accostage de nuit. La ville est prise encore dans le tourbillon de ses fêtes de la Saint-Jean. Dès notre arrivée, les membres de la Croix-Rouge montent à bord avec des boissons, des sandwiches, etc., et nous portent les bagages, tandis que les infirmiers s'occupent des enfants. Tout a été prévu : contrôles d'identité sans tracas et aide pécuniaires immédiate si nécessaire. Nous constatons ainsi que la ville a tout fait pour nous recevoir au mieux. De plus, croyant bien faire en guise de bienvenue, la mairie prend soudain l'initiative d’allumer un long chapelet de pétards, une "traca" qui fait sursauter tout le monde, tant cela rappelait les impitoyables mitrailleuses "12.7" et les détonations des "plastics".
Désormais, une vie nouvelle allait commencer. Après avoir séché ses larmes, il fallait retrousser ses manches et se préparer à souffrir car, pour beaucoup, l'avenir semblait bien noir. Plus de cinquante ans sont passés depuis, et il me semble que c'était hier quand la bonne ville d'Alicante nous accueillait.
Note : (1) l'embarquement de l'infanterie de Marine à bord de ces navires n'a pu être confirmé.
De Jo Torroja paru dans L'ÉCHO DE L'ORANIE 358. Mai-Juin 2015
Pour l'histoire encore et toujours pour l'histoire le massacre censuré
Jeudi 5 juillet 1962, cinq heures du matin.
Le jour commence à se lever sur Oran. Il devrait faire très chaud. Un souffle de sirocco vient de franchir la barrière des hauts plateaux et se laisse glisser vers la mer. Comme le reste du pays, la ville a voté l’indépendance le dimanche 1er juillet. Celle-ci est effective depuis le 3. Les festivités populaires sont pour la journée du 5. C’est une rumeur insistante qui l’annonce, de rue en rue, de quartier en quartier. Sur les 200 000 Oranais français d’origine européenne, dont 30 000 de religion juive, sont encore là environ 40 000 personnes, hommes, femmes et enfants mêlés. Peut-être moins. Dans des conditions matérielles inimaginables, les autres ont déjà pris le terrible et définitif chemin de l’exil…
Quarante mille vivants, mais dont deux-tiers sont pris au piège du manque de moyens de transport. Et pour cause le gouvernement gaulliste n’a pas ajouté la moindre rotation de navire ou d’avion pour répondre à l’immense et prévisible torrent des départs, les pieds-noirs ne sont pas les bienvenus. Mais l’ont-ils jamais été, hors en 1914 -1918 et 1944-1945?
Les abords de l’aéroport de La Sénia et la zone portuaire sont ainsi devenus des lieux d’entassement, de désordre indescriptible et de désespoir. Le chaos humanitaire s’ajoute au chaos militaire. Paris a choisi de l’ignorer. Restent donc quelques milliers d’Oranais pieds-noirs qui, volontairement, n’ont pas encore quitté leur terre natale. Eux ont choisi d’attendre et voir («Tout va peut-être rapidement s’améliorer… »), par opportunisme personnel, ou craignant pour leur entreprise, leur commerce ou leurs biens.
Les vieillards isolés aussi, qui n’ont plus la force de partir vers une terre que pour la plupart ils ne connaissent pas. Ou plus volontairement encore pour quelques centaines d’entre eux. Ces derniers sont logiques avec eux-mêmes et le choix politique qui les a conduits à soutenir plus ou moins activement le FLN. Pour eux, bientôt, le mirage d’une carte d’identité algérienne. Ceux que l’on appellera plus tard les « pieds-verts ». Un pour cent des Français d’Algérie. Officiellement, la guerre est stoppée.
5 juillet 1962.
Depuis plus de trois mois, et contre toute évidence, la guerre est officiellement terminée. L’armée française qui a stoppé unilatéralement toute action militaire depuis le 19 mars à midi, ne protège plus la population civile européenne. Encore plus qu’avant, les pieds-noirs sont ainsi livrés depuis ce jour de défaite et de deuil, aux innombrables attentats aveugles du FLN et aux enlèvements qui augmentent en flèche. Désormais seule, face aux tueurs FLN et l’inflexibilité du parjure, l’OAS fondée à la mi-1961. Ses commandos ont poursuivi le combat contre l’inéluctable. A un contre dix. Contre le FLN et les forces françaises devenus désormais alliés contre nature. Le gigantesque incendie du port pétrolier est le point final de cette guerre dans la guerre. "Collines" et "Autonomes" ont quitté Oran pour l’Espagne dès le 26 juin. L’Organisation Armée Secrète n’est plus, et avec elle son rêve de conserver l’Algérie à la France. Il ne reste plus un seul de ses quelques centaines de jeunes hommes survivants d’une année d’ultra-violences, et durant laquelle comme à Alger ils se sont battus contre le sanglant terrorisme FLN, et l’impitoyable répression d’une armée française dirigée contre un million de civils français désarmés. Ces Français dits « d’Algérie »…
De ces commandos oranais, la moitié d’entre eux est tombée les armes à la main en moins de douze mois. Et majoritairement face aux balles de l’armée française et de la terrible et tortionnaire gendarmerie mobile. Impitoyable et aveugle répression dirigée contre ces petits blancs coupables d’avoir cru jusqu’au bout au « Vive l’Algérie française » crié devant 100 000 personnes le 4 juin 1958 à Mostaganem à 90 km à l’est d’Oran, et par le Général de Gaulle lui-même. Le Général-parjure. Le chaos a tout dévoré.
Entre un monde qui vient de mourir et celui qui ne lui a pas encore succédé, vient de s’ouvrir une béance d’apocalypse où le pire et l’impossible deviennent ordinaires. Malgré l’apparence, plus aucune structure officielle ne fonctionne. Bien à l’abri dans ses cantonnements urbains, l’armée française observe et ne bouge plus. Pour la seule ville, 16 000 hommes en armes et leurs officiers, réduits sur ordre au déshonneur.
Oran-la-Française, Oran-la-Rebelle finit de mourir.
Sept heures. Le soleil est déjà haut. Santa-Cruz, son fort et sa basilique vont tenter une dernière fois de veiller sur les survivants. La nuit n’a pas été calme malgré les rues désertées. Pas de fusillades, pas d’explosions, et pourtant peu nombreux sont ceux qui ont pu dormir. Les bruits les plus contradictoires se font entendre partout. Une tension de plus en plus palpable a précédé le progressif envahissement des avenues et des boulevards par une foule déchaînée. Même les murs ont peur.
Cette tension qui monte, peu à peu se fait tintamarre. Tandis que le centre-ville tarde à s’ouvrir au présent, les faubourgs surpeuplés se répandent dans les rues étroites. Direction le centre. Depuis deux jours le bled a investi Oran pour y célébrer l’indépendance et matérialiser la victoire sur la France.
La ville entre en ébullition. La couronne de quartiers périphériques entre progressivement en ébullition. Ébullition de joies et de triomphe politique, modérée d’incertitudes soigneusement provoquées et entretenues par des meneurs du FLN.
Comme l’annonce l’une de leurs banderoles : « L’indépendance n’est qu’une étape »… Mais pour qui œuvrent-ils ? Pour le clan Ben Bella ou celui du seul Boumediene et son armée des frontières? Pour l’un des multiples courants d’un gouvernement provisoire de la République algérienne déjà dépassé ? Pour l’un ou l’autre des nombreux clans avides de pouvoir ? Nul ne le sait. Et cela n’a pas d’importance, le peuple algérien triomphe pour quelques jours encore tandis que chaque faction veut démontrer l’incompétence de l’autre et confisquer à son bénéfice les rênes du pouvoir naissant.
Le Maroc n’est pas loin, et «Radio Trottoir» assure que l’armée des frontières fonce depuis cette nuit dans la direction de cette capitale de l’Ouest algérien… Capitale dont le contrôle lui ouvrira ensuite la route d’Alger et d’un pouvoir à prendre.
Huit heures. Une chaleur qui s’annonce étouffante et lourde va s’infiltrer partout. Le soleil déjà écrase la ville. Les faubourgs commencent leur lente descente vers le centre-ville. Médioni, Lamur, Victor-Hugo, Ville-Nouvelle, le Village-Nègre, le sanguinaire quartier des Planteurs, Eckmühl… Des dizaines de milliers d’Algériens, ivres de joie et de vengeance, déferlent vers le centre. Dans toutes les bouches, les cris, les slogans révolutionnaires et les chants de mort se mêlent en un charivari de violence et de transe. Cette marée humaine se retrouve progressivement aux portes des quartiers à dominante européenne.
Entre neuf heures et dix heures, trois points névralgiques sont investis : par la rue d’Oujda, la rue de Tlemcen et le boulevard du 2ème Zouaves, dix mille manifestants surexcités convergent vers la place Karguentah. Le lieu est devenu politiquement symbolique même si les pieds-noirs l’ignorent, la vaste place ovale est dominée par l’étrange bâtiment nommé «Maison du colon». En Algérie, jusqu’en 1962, «colon» est le titre de noblesse de celui qui travaille une terre difficile. Après 1962, ce sera autre chose… C’est donc l’équivalent d’une Maison des agriculteurs…
Dans Le Minotaure ou la halte d’Oran, Albert Camus a longuement brocardé ce bâtiment très original et de belle taille, mais à l’architecture inclassable et surprenante. Son faîte en forme de coupe renversée domine la cohue vociférante. A quelques centaines de mètres, au terme du boulevard de Mascara et du boulevard Joffre, la place d’Armes vaste espace arboré bordé de bâtiments officiels est maintenant noyée elle aussi d’une masse humaine maintenant déchaînée, hurlant et gesticulant. De rares meneurs en civil commissaires politiques s’y sont infiltrés, et tentent là aussi d’amplifier et diriger cette puissance que plus rien ne pourra bientôt contenir.
Là aussi, deux ou trois dizaines de milliers d’hommes jeunes surtout, excités par les you-you stridents des femmes. Cette mer humaine se répartit entre la mairie et sa façade de mini-Versailles, le remarquable et gracieux théâtre municipal construit au début du siècle, et enfin le Cercle militaire, mess des officiers où des centaines de soldats français sont retranchés sur ordre. Ils savent qu’ils ne bougeront pas. « Quoi qu’il arrive », comme cela a été décidé à l’Élysée. Et puis, dernier lieu symbolique un peu plus bas vers cette avenue du Général-Leclerc qui mène vers le cœur urbain de la place des Victoires, le square Jeanne d’Arc au pied des escaliers de la cathédrale, à la façade de style néo-mauresque.
Là aussi enfin, une foule gigantesque occupe tout ce qui peut l’être et entoure la statue équestre de la Pucelle. Celle-ci, toute dorée des sabots jusqu’à l’épée inclinée vers le sol, élève depuis trente et un ans son visage vers le ciel. Encore quelques instants, puis escaladée par les plus agiles, elle va se retrouver porteuse d’un immense drapeau vert et blanc.
Le triangle de la mort prend forme. Le triangle de la mort est ainsi tracé et scellé. Le décor est en place. Il ne manque plus que les trois coups d’une prévisible et inévitable tragédie… Trois coups bientôt frappés à la porte du malheur… Le rideau va se lever sur le plus grand massacre de civils de toute la guerre d’Algérie. Et dont pourtant celle-ci ne fut pas avare.
Aussi étrange que cela puisse paraître aujourd’hui, de nombreux pieds-noirs marchent sans crainte au milieu de cette foule. Oran la populaire se maintient fidèle à sa vieille tradition cosmopolite. Depuis toujours, dans l’Oran populaire, on cohabitait, on était voisin, la pauvreté partagée était le meilleur lien… Les derniers Oranais français observent, certains se réjouissent, d’autres tentent de rejoindre leur lieu de travail par volonté ou habitude.
Avec le temps, ils se sont habitués aux attentats aveugles, aux grenades, aux brusques fusillades, aux bombes du FLN, aux attaques brutales des groupes OAS, aux mitrailleuses 12,7 et aux canons de 37 de l’armée française. La guerre et la mort n’ont pas réussi à empêcher ce peuple d’âme espagnole à continuer de vivre. Et puis, cette guerre qui n’a jamais dit son nom, n’est-elle pas finie depuis plus de trois mois ?
L’armée française l’a placardé partout ; ce doit donc être vrai puisqu’elle l’affirme. Et puis, et puis elle est bien toujours là, c’est donc bien que tout va rentrer dans l’ordre. L’Oranais n’est pas avare de contradictions…
Une détonation et la ville s’embrase.
Onze heures.
Ou quelques minutes avant. Place Karguentah. Soudain un coup de feu, parti d’on ne sait où, suivi de plusieurs autres. Quelqu’un est tombé. La panique. Des cris, des hurlements, des doigts se tendent selon un automatisme parfait. «La Maison du colon! C’est là! C’est là! L’OAS! C’est l’OAS!»
Presque à la même seconde, devant la cathédrale, même tir, mêmes doigts qui se tendent, eux, vers les balcons des immeubles proches, mêmes cris, «C’est l’OAS! C’est l’OAS!» Le massacre peut enfin commencer. En quelques secondes, c’est la chasse à l’homme blanc. D’abord vont mourir ces Européens présents parmi la foule. Les couteaux jaillissent des poches, des pistolets, des cordes, des haches, des ongles de femmes, de lourdes et tranchantes pierres toutes bien préparées… Le double abattoir qui vient simultanément de s’ouvrir va engloutir en quelques minutes les premières dizaines de victimes. L’horreur ne peut se décrire… Place de la cathédrale, place Karguentah, on tue. On tue comme on chante, on tue comme on respire. Malheur au blanc et à tout ce qui s’en rapproche. Place d’Armes, les manifestants, après de multiples égorgements, font maintenant des prisonniers. Tout ce qui montre allure européenne, vêtements, visages, langage, tout est capturé, dépouillé, roué de coups, blessé. Malheur au blanc et à tout ce qui s’en rapproche. Là aussi, des dizaines et des dizaines d’hommes, de femmes ou d’enfants touchent à leur dernier jour. La ville n’est plus qu’une clameur multiple de cris de mourants, de pogroms et de haine brutale.
La contagion est instantanée : en moins d’une heure le massacre pousse ses métastases partout et s’organise selon d’épouvantables modes. Ici, on tue à la chaîne. Là, c’est à l’unité, à la famille. En quelques lieux, le sang a envahi les caniveaux. Ailleurs, on assassine, on démembre, on violente, on blesse pour faire plus longtemps souffrir, le parent meurt devant le parent provisoirement épargné.
Douze heures trente.
La place d’Armes est devenue maintenant un lieu de détention et de transit. Tandis qu’à cinquante mètres, à l’abri du Cercle militaire et des arbres qui le dissimulent, les soldats français ne peuvent pas ne pas entendre l’affreux concert de mort qui va durer jusqu’à dix-sept heures. Plus connu sous le nom de «Boucher d’Oran», le général Katz nommé à cette fonction par un autre général-président, effectuera même à cette heure-là un rapide survol en hélicoptère. Sans rien repérer de particulier certifiera-t-il, sinon quelques attroupements et défilés de manifestants joyeux. «Ne craignez rien, mon Général, aucun imprévu notable dans cette ville où vous avez prononcé l’un de vos meilleurs discours, et qui vous a tant acclamé… » ! «Mort aux Roumis!», «Mort aux Youdis!»
Treize heures.
Place d’Armes toujours. Des camions militaires se présentent et s’alignent. Dans les premiers, on entasse ceux des prisonniers qui tiennent encore debout. Les autres sont chargés de cadavres. De dizaines et de dizaines de cadavres jetés les uns sur les autres. Ces camions proviennent des Établissements du Matériel de l’armée française. Camions que celle-ci a remis depuis le 19 mars au FLN pour la logistique de la force locale chargée d’effectuer la transition et le maintien de l’ordre. Tous se dirigent vers le sinistre quartier du Petit Lac. Où les vivants sont atrocement massacrés, et tous les corps enfouis dans d’innommables charniers rapidement ouverts à la pelleteuse, ou au fond de ces marigots d’eau salée et putride qui lui ont donné son nom.
Treize heures.
L’horreur couvre maintenant toute la ville. Partout des chasses à l’homme menées aux cris de «Mort aux Roumis!», «Mort aux Youdis!». Les tueurs sont innombrables. Ici, on égorge une famille. Un peu plus loin, une autre est fusillée contre un mur déjà balafré de sang. Là, on arrête les voitures, les occupants blancs meurent ou prennent la direction du Petit Lac tandis que la voiture est volée ou incendiée. Ailleurs, des groupes déchaînés pénètrent dans les immeubles, éventrent les portes et tuent tout ce qui est pied-noir. Ailleurs encore, un vieil homme est jeté du haut de son balcon. Plus loin une femme court et tente inutilement d’échapper à ses poursuivants. Des groupes indistincts d’hommes et de femmes, les mains en l’air, sont conduits à pied vers le commissariat central, ou un autre lieu de détention qui deviendra vite lieu de mort. Peu de coups de feu. Beaucoup de cris d’agonie. Des hurlements, des ordres encore. Des poursuites. Des hangars, des gymnases, des dépôts commerciaux deviennent lieux de détention. Détention très provisoire. Et durant ces heures maudites, les mêmes camions poursuivent leur lent travail de noria et d’effacement des traces. C’est ainsi qu’au quartier de la Marine proche de la Calère, plus d’une centaine de «suspects» sont regroupés dans un vaste local duquel ils seront libérés, leur a-t-on dit, après vérification de leur identité. Il n’y aura pas un survivant. Tous disparaissent à jamais.
Quinze heures.
Un bref accrochage a lieu sur l’esplanade de la gare, tandis que finit de se consumer à même le sol le corps d’un homme jeune qui a longtemps hurlé. L’accrochage est le fait d’une section de soldats français menée par un jeune officier qui sans le savoir va tenter à lui seul de sauver l’honneur d’une armée déshonorée. Sa section reprend ainsi un petit groupe de prisonniers conduit à pied vers leur destin. De la même façon, plus bas vers le centre, un lieutenant courageux va ravir plus d’une dizaine d’otages européens en passe de disparaître dans les sous-sols du commissariat central.
Une bouteille à la mer.
Quinze heures encore.
Place de la Bastille. Dans le bâtiment de la Grande Poste, plus précisément dans la partie occupée par le central téléphonique relié à la métropole, se trouvent encore des téléphonistes dont une majorité de jeunes femmes. Celles-ci ont lancé un appel au secours sur les fréquences internationales. Comme on lance une dernière bouteille à la mer. Cet appel aurait été capté par un navire anglais qui l’aurait amplifié et transmis vers le Nord-Méditerranée. Mais cet appel a aussi été capté par les radios de l’armée FLN des frontières. Ses hommes viennent d’encercler le bâtiment et l’investissent. La plupart des occupants sont tués sur place. Les survivants chargés sur leurs véhicules pour disparaître à jamais. Là aussi, nul ne sera jamais retrouvé. Même le dieu des chrétiens abandonne les siens. Les églises n’ont su protéger les quelques fuyards éperdus qui espéraient y trouver refuge. La grande synagogue du boulevard Joffre n’a pu faire mieux. «Mort aux Youdis!» « Mort aux Roumis! ». Çà et là, cependant, de très rares prisonniers échappent au massacre. Le hasard, autre nom du destin, fait passer un Algérien musulman près d’un groupe de vivants provisoires. Celui-ci y reconnaît un voisin, un ami, un employeur, une femme, quelqu’un qu’il connaît peut-être depuis l’enfance. Si l’homme a réussi à convaincre exécuteurs ou garde-chiourmes, un homme est épargné, une femme revit. Ces retours de l’enfer restent hélas rarissimes.
Dix-sept heures. Ou un peu avant.
Les rumeurs internationales commencent à se faire trop insistantes. Les questions des capitales affluent vers Paris. « Que se passe-t-il à Oran? » Est-ce là la seule cause du changement d’attitude? Soudain, de plusieurs casernes simultanément, surgissent des patrouilles armées et quelques blindés. Un corps militaire FLN se joint à elles. Le secret politique ne livrera rien des rapides accrochages, des rares échanges de feu. Le calme est rétabli dans l’heure qui suit. Même les bourreaux ont besoin de repos. Mais si cette réaction reste bien timide, elle suffit pourtant à stopper les massacres et ses tragédies. L’ALN publie aussitôt un communiqué affirmant que l’ordre est rétabli dans Oran et que les ennemis de la révolution algérienne ne sont pas parvenus à leurs fins. « Des meneurs, disent-ils, ont été arrêtés et seront jugés et punis par les tribunaux de la République algérienne démocratique et populaire. Le couvre-feu est instauré à partir du coucher du soleil à 19h 55. Mais pas pour tout le monde. Pendant la nuit, les mêmes camions nettoient la ville de ses derniers cadavres et effacent les traces et les preuves du carnage. La gendarmerie mobile française prend quelques photos des derniers entassements de cadavres. Ces photos sont introuvables. Le 6 juillet, rien n’y paraît plus.
Le 6 juillet, la ville est propre. Même si ça et là, quelques tueurs sont encore à l’œuvre. Les journalistes français présents sortent des bâtiments militaires où la France a assuré leur protection. Mais il n’y a plus rien à voir, ils peuvent circuler… Dans les jours qui suivent, des hélicoptères français ramèneront d’indiscutables clichés, pris au-dessus du Petit Lac, et montrant de multiples et longues fosses parallèles en passe d’être refermées. L’Algérie nouvelle vient de naître. Son acte de naissance est paraphé des sept cents noms des victimes françaises, sacrifiées sur l’autel du Vent de l’Histoire et celui de l’anticolonialisme. 55 ans après, un bilan reste difficile à établir. Sans doute entre sept cents et mille deux cents morts. L’administration française, la civile aussi bien que la militaire a tout fait pour que la vérité ne puisse sortir du puits qu’elle a contribué à fermer avec l’aide active des différents pouvoirs algériens.
Le pouvoir gaulliste ne peut être coupable... Le pouvoir algérien non plus... L’amitié franco-algérienne est intouchable. Cette perversion du silence fonctionne toujours aujourd’hui, ardemment soutenue par la gauche française. D’abord, il fut question de 25 morts (Général Katz). Puis d’une petite centaine, un an plus tard et dans la presse parisienne. Ce nombre a plafonné ensuite à 325, pendant quarante ans, de 1970 à 2010. Sans listes nominatives précises ni recherches réelles. Il a fallu la volonté et l’obstination d’un chercheur historien pour pouvoir rompre « à titre exceptionnel» le secret des archives officielles françaises, et découvrir dans l’épouvante et l’horreur, la réalité de la tragédie du 5 juillet 1962 à Oran.
Raison d’État... un millier de morts au minimum. A 95% les corps n’ont jamais été retrouvés. C’est à dire qu’ils n’ont jamais été recherchés. La France et son allié l’Algérie ne pouvant être soupçonnées d’assassinats collectifs et de complicité. Cela se nomme «raison d’État». Aujourd’hui encore et pour le nombre, rien n’est sûr, rien n’est prouvé. Seuls savent les pieds-noirs d’Oran et les vieux Algériens qui se souviennent et en parlent discrètement encore entre eux. Le sujet est devenu une bombe à retardement politique qui finira inéluctablement par exploser. Mais les neufs cents du 5 juillet 1962 ne sont qu’une partie d’un bilan encore plus lourd. Après la signature des accords dits d’Évian, et ne pouvant poursuivre les assassinats de pieds-noirs avec la même liberté qu’auparavant, le FLN a développé une terrible politique d’enlèvements. Pour briser, chez ce peuple, la volonté de se maintenir. Et lui imposer la seule alternative, celle de « la valise ou du cercueil…». De ce funeste mois de mars 1962 jusqu’à mars 1963, il y a eu plus de 2 000 enlèvements effectués sur cette part de la population française. Des blédards surtout, des petits blancs qui refusaient de perdre cette terre qu’ils aimaient et qui avait été leur patrie. Parmi eux, quelques centaines ont été libérés vivants, quelques dizaines de corps retrouvés. Les autres avec ceux du 5 juillet 1962, ont désormais leurs noms gravés sur le Mur des Disparus à Perpignan. Tel qu’il est écrit à l’entrée du monument : «C’est ici leur premier et ultime tombeau»… Combien de temps va-t-il encore falloir attendre pour que ce jour affreux trouvent enfin la page toujours blanche qui l’attend dans les livres d’histoire? Combien de temps va-t-il encore falloir attendre pour que soient sondés les charniers du Petit Lac? Combien de temps va-t-il encore falloir attendre pour que s’ouvrent toutes les archives, et que la France ait la grandeur de reconnaître sa complicité dans ce crime d’abandon de son propre peuple? Et, comme pour ceux d’Oradour-sur-Glane, recevoir en son sein la mémoire de ces Disparus qui n’avaient cessé de croire en elle. Oui, combien de temps encore?
Gérard Rosenzweig
Combien de temps encore pour que la lumière soit faite?
le 04 juillet 2016
Jeudi 5 juillet 1962. Cinq heures du matin. Le jour commence à se lever sur Oran. Il devrait faire très chaud. Un souffle de sirocco vient de franchir la barrière des hauts plateaux et se laisse glisser vers la mer. Comme le reste du pays, la ville a voté l’indépendance le dimanche 1er juillet. Celle-ci est effective depuis le 3.
Les festivités populaires sont pour la journée du 5. C’est une rumeur insistante qui l’annonce, de rue en rue, de quartier en quartier. Sur les 200 000 Oranais français d’origine européenne, dont 30 000 de religion juive, sont encore là environ 40 000 personnes, hommes, femmes et enfants mêlés. Peut-être moins. Dans des conditions matérielles inimaginables, les autres ont déjà pris le terrible et définitif chemin de l’exil…
Quarante mille vivants, mais dont deux tiers sont pris au piège du manque de moyens de transport. Et pour cause : le gouvernement gaulliste n’a pas ajouté la moindre rotation — de navire ou d’avion — pour répondre à l’immense et prévisible torrent des départs : les pieds-noirs ne sont pas les bienvenus . Mais l’ont-ils jamais été hors en 1914 -1918 et 1944-1945 ? Les abords de l’aéroport de La Sénia et la zone portuaire sont ainsi devenus des lieux d’entassement, de désordre indescriptible et de désespoir. Le chaos humanitaire s’ajoute au chaos militaire. Paris a choisi de l’ignorer.
Restent donc quelques milliers d’Oranais pieds-noirs qui, volontairement, n’ont pas encore quitté leur terre natale. Eux ont choisi d’attendre et voir (« Tout va peut-être rapidement s’améliorer… »), ou par opportunisme personnel, ou craignant pour leur entreprise, leur commerce ou leurs biens. Des vieillards isolés aussi, qui n’ont plus la force de partir vers une terre que pour la plupart ils ne connaissent pas.
Ou plus volontairement encore pour quelques centaines d’entre eux. Ces derniers sont logiques avec eux-mêmes et le choix politique qui les a conduits à soutenir plus ou moins activement le FLN. Pour eux, bientôt, le mirage d’une carte d’identité algérienne. Ceux que l’on appellera plus tard les « pieds-verts ». Un pour cent des Français d’Algérie.
Officiellement, la guerre est stoppée
5 juillet 1962. Depuis plus de trois mois, et contre toute évidence, la guerre est officiellement terminée. L’armée française qui a stoppé unilatéralement toute action militaire depuis le 19 mars à midi, ne protège plus la population civile européenne. Encore plus qu’avant, les pieds-noirs sont ainsi livrés depuis ce jour de défaite et de deuil, aux innombrables attentats aveugles du FLN et aux enlèvements qui augmentent en flèche. Désormais seule, face aux tueurs FLN et l’inflexibilité du parjure, l’OAS fondée à la mi-1961. Ses commandos ont poursuivi le combat contre l’inéluctable. A un contre dix. Contre le FLN et les forces françaises devenus désormais alliés contre nature.
Le gigantesque incendie du port pétrolier est le point final de cette guerre dans la guerre. Collines et Autonomes ont quitté Oran pour l’Espagne dès le 26 juin. L’Organisation armée secrète n’est plus, et avec elle son rêve de conserver l’Algérie à la France. Il ne reste plus un seul de ses quelques centaines de jeunes hommes survivants d’une année d’ultra-violence, et durant laquelle — comme à Alger — ils se sont battus contre le sanglant terrorisme FLN, et l’impitoyable répression d’une armée française dirigée contre un million de civils français désarmés. Français dits « d’Algérie »… De ces commandos oranais, la moitié d’entre eux est tombée les armes à la main en moins de douze mois. Et majoritairement face aux balles de l’armée française et la terrible et tortionnaire gendarmerie mobile.
Impitoyable et aveugle répression dirigée contre ces petits blancs coupables d’avoir cru jusqu’au bout au « Vive l’Algérie française » crié devant 100 000 personnes le 4 juin 1958 à Mostaganem à 90 km à l’est d’Oran, et par le Général de Gaulle lui-même. Le Général-parjure.
Le chaos a tout dévoré. Entre un monde qui vient de mourir et celui qui ne lui a pas encore succédé, vient de s’ouvrir une béance d’apocalypse où le pire et l’impossible deviennent ordinaires. Malgré l’apparence, plus aucune structure officielle ne fonctionne. Bien à l’abri dans ses cantonnements urbains, l’armée française observe et ne bouge plus. Pour la seule ville, 16 000 hommes en armes et leurs officiers, réduits sur ordre au déshonneur. Oran-la-Française, Oran-la-Rebelle finit de mourir.
Sept heures. Le soleil est déjà haut. Santa-Cruz, son fort et sa basilique vont tenter une dernière fois de veiller sur les survivants. La nuit n’a pas été calme malgré les rues désertées. Pas de fusillades, pas d’explosions, et pourtant peu nombreux sont ceux qui ont pu dormir. Les bruits les plus contradictoires se font entendre partout. Une tension de plus en plus palpable a précédé le progressif envahissement des avenues et des boulevards par une foule déchaînée. Même les murs ont peur.
Cette tension qui monte, peu à peu se fait tintamarre. Tandis que le centre-ville tarde à s’ouvrir au présent, les faubourgs surpeuplés se répandent dans les rues étroites. Direction le centre. Depuis deux jours le bled a investi Oran pour y célébrer l’indépendance et matérialiser la victoire sur la France.
La ville entre en ébullition
La couronne de quartiers périphériques entre progressivement en ébullition. Ebullition de joies et de triomphe politique, modérée d’incertitudes soigneusement provoquées et entretenues par des meneurs du FLN. Comme l’annonce l’une de leurs banderoles : « L’indépendance n’est qu’une étape »…
Mais pour qui œuvrent-ils ? Pour le clan Ben Bella ou celui du seul Boumediene et son armée des frontières ? Pour l’un des multiples courants d’un gouvernement provisoire de la République algérienne déjà dépassé ? Pour l’un ou l’autre des nombreux clans avides de pouvoir ? Nul ne le sait. Et cela n’a pas d’importance ; le peuple algérien triomphe pour quelques jours encore tandis que chaque faction veut démontrer l’incompétence de l’autre et confisquer à son bénéfice les rênes du pouvoir naissant.
Le Maroc n’est pas loin, et « Radio Trottoir » assure que l’armée des frontières fonce depuis cette nuit dans la direction de cette capitale de l’Ouest algérien… Capitale dont le contrôle lui ouvrira ensuite la route d’Alger et d’un pouvoir à prendre.
Huit heures. Une chaleur qui s’annonce étouffante et lourde va s’infiltrer partout. Le soleil déjà écrase la ville. Les faubourgs commencent leur lente descente vers le centre-ville. Médioni, Lamur, Victor-Hugo, Ville-Nouvelle, le Village-Nègre, le sanguinaire quartier des Planteurs, Eckmühl… Des dizaines de milliers d’Algériens, ivres de joie et de vengeance, déferlent vers le centre. Dans toutes les bouches, les cris, les slogans révolutionnaires et les chants de mort se mêlent en un charivari de violence et de transe. Cette marée humaine se retrouve progressivement aux portes des quartiers à dominante européenne.
Entre neuf heures et dix heures, trois points névralgiques sont investis : par la rue d’Oudjda, la rue de Tlemcen et le boulevard du 2ème Zouaves, dix mille manifestants surexcités convergent vers la place Karguentah. Le lieu est devenu politiquement symbolique même si les pieds-noirs l’ignorent : la vaste place ovale est dominée par l’étrange bâtiment nommé « Maison du colon ». En Algérie, jusqu’en 1962, « colon » est le titre de noblesse de celui qui travaille une terre difficile. Après 1962, ce sera autre chose… C’est donc l’équivalent d’une Maison des agriculteurs… Dans Le Minotaure ou la halte d’Oran, Albert Camus a longuement brocardé ce bâtiment très original et de belle taille, mais à l’architecture inclassable et surprenante.
Son faîte en forme de coupe renversée domine la cohue vociférante. A quelques centaines de mètres, au terme du boulevard de Mascara et du boulevard Joffre, la place d’Armes, vaste espace arboré bordé de bâtiments officiels est maintenant noyée elle aussi d’une masse humaine maintenant déchaînée, hurlant et gesticulant. De rares meneurs en civil commissaires politiques s’y sont infiltrés, et tentent là aussi d’amplifier et diriger cette puissance que plus rien ne pourra bientôt contenir.
Là aussi, deux ou trois dizaines de milliers d’hommes jeunes surtout, excités par les you-you stridents des femmes. Cette mer humaine se répartit entre la mairie et sa façade de mini-Versailles, le remarquable et gracieux théâtre municipal construit au début du siècle, et enfin le Cercle militaire, mess des officiers où des centaines de soldats français sont retranchés sur ordre. Ils savent qu’ils ne bougeront pas. « Quoi qu’il arrive », comme cela a été décidé à l’Elysée.
Et puis, dernier lieu symbolique un peu plus bas vers cette avenue du Général-Leclerc qui mène vers le cœur urbain de la place des Victoires, le square Jeanne d’Arc au pied des escaliers de la cathédrale, à la façade de style néo-mauresque. Là aussi enfin, une foule gigantesque occupe tout ce qui peut l’être et entoure la statue équestre de la Pucelle. Celle-ci, toute dorée des sabots jusqu’à l’épée inclinée vers le sol, élève depuis trente et un ans son visage vers le ciel. Encore quelques instants, puis escaladée par les plus agiles, elle va se retrouver porteuse d’un immense drapeau vert et blanc.
Le triangle de la mort prend forme
Le triangle de la mort est ainsi tracé et scellé. Le décor est en place. Il ne manque plus que les trois coups d’une prévisible et inévitable tragédie… Trois coups bientôt frappés à la porte du malheur… Le rideau va se lever sur le plus grand massacre de civils de toute la guerre d’Algérie. Et dont pourtant celle-ci ne fut pas avare.
Aussi étrange que cela puisse paraître aujourd’hui, de nombreux pieds-noirs marchent sans crainte au milieu de cette foule. Oran la populaire se maintient fidèle à sa vieille tradition cosmopolite. Depuis toujours, dans l’Oran populaire, on cohabitait, on était voisin, la pauvreté partagée était le meilleur lien…
Les derniers Oranais français observent, certains se réjouissent, d’autres tentent de rejoindre leur lieu de travail par volonté ou habitude. Avec le temps, ils se sont habitués aux attentats aveugles, aux grenades, aux brusques fusillades, aux bombes du FLN, aux attaques brutales des groupes OAS, aux mitrailleuses 12,7 et aux canons de 37 de l’armée française. La guerre et la mort n’ont pas réussi à empêcher ce peuple d’âme espagnole à continuer de vivre.
Et puis, cette guerre qui n’a jamais dit son nom, n’est-elle pas finie depuis plus de trois mois ? L’armée française l’a placardé partout ; ce doit donc être vrai puisqu’elle l’affirme. Et puis, et puis elle est bien toujours là ; c’est donc bien que tout va rentrer dans l’ordre. L’Oranais n’est pas avare de contradictions…
Une détonation et la ville s’embrase
Onze heures. Ou quelques minutes avant. Place Karguentah. Soudain un coup de feu, parti d’on ne sait où ; suivi de plusieurs autres. Quelqu’un est tombé. La panique. Des cris, des hurlements ; des doigts se tendent selon un automatisme parfait. « La Maison du colon ! C’est là ! C’est là ! L’OAS ! C’est l’OAS ! »
Presque à la même seconde, devant la cathédrale, même tir, mêmes doigts qui se tendent, eux, vers les balcons des immeubles proches, mêmes cris : « C’est l’OAS ! C’est l’OAS ! » Le massacre peut enfin commencer.
En quelques secondes, c’est la chasse à l’homme blanc. D’abord vont mourir ces Européens présents parmi la foule. Les couteaux jaillissent des poches, des pistolets, des cordes, des haches, des ongles de femmes, de lourdes et tranchantes pierres toutes bien préparées… Le double abattoir qui vient simultanément de s’ouvrir va engloutir en quelques minutes les premières dizaines de victimes. L’horreur ne peut se décrire… Place de la cathédrale, place Karguentah, on tue. On tue comme on chante ; on tue comme on respire…
Malheur au blanc et à tout ce qui s’en rapproche
Place d’Armes, les manifestants, après de multiples égorgements, font maintenant des prisonniers. Tout ce qui montre allure européenne, vêtements, visages, langage, tout est capturé, dépouillé, roué de coups, blessé. Malheur au blanc et à tout ce qui s’en rapproche. Là aussi, des dizaines et des dizaines d’hommes de femmes ou d’enfants touchent à leur dernier jour. La ville n’est plus qu’une clameur multiple de cris de mourants, de pogroms et de haine brutale.
La contagion est instantanée : en moins d’une heure le massacre pousse ses métastases partout et s’organise selon d’épouvantables modes. Ici, on tue à la chaîne. Là, c’est à l’unité, à la famille. En quelques lieux, le sang a envahi les caniveaux. Ailleurs, on assassine, on démembre, on violente, on blesse pour faire plus longtemps souffrir ; le parent meurt devant le parent provisoirement épargné.
Douze heures trente. La place d’Armes est devenue maintenant un lieu de détention et de transit. Tandis qu’à cinquante mètres, à l’abri du Cercle militaire et des arbres qui le dissimulent, les soldats français ne peuvent pas ne pas entendre l’affreux concert de mort qui va durer jusqu’à dix-sept heures.
Plus connu sous le nom de « Boucher d’Oran », le général Katz nommé à cette fonction par un autre général-président, effectuera même à cette heure-là un rapide survol en hélicoptère. Sans rien repérer de particulier certifiera t-il, sinon quelques attroupements et défilés de manifestants joyeux. « Ne craignez rien, mon Général, aucun imprévu notable dans cette ville où vous avez prononcé l’un de vos meilleurs discours, et qui vous a tant acclamé… »
« Mort aux Roumis ! », « Mort aux Youdis ! »
Treize heures. Place d’Armes toujours. Des camions militaires se présentent et s’alignent. Dans les premiers, on entasse ceux des prisonniers qui tiennent encore debout. Les autres sont chargés de cadavres. De dizaines et de dizaines de cadavres jetés les uns sur les autres. Ces camions proviennent des Etablissements du Matériel de l’armée française. Camions que celle-ci a remis depuis le 19 mars au FLN pour la logistique de la force locale chargée d’effectuer la transition et le maintien de l’ordre.
Tous se dirigent vers le sinistre quartier du Petit Lac. Où les vivants sont atrocement massacrés, et tous les corps enfouis dans d’innommables charniers rapidement ouverts à la pelleteuse, ou au fond de ces marigots d’eau salée et putride qui lui ont donné son nom.
Treize heures. L’horreur couvre maintenant toute la ville. Partout des chasses à l’homme menées aux cris de « Mort aux Roumis ! », « Mort aux Youdis ! » Les tueurs sont innombrables. Ici, on égorge une famille. Un peu plus loin, une autre est fusillée contre un mur déjà balafré de sang. Là, on arrête les voitures ; les occupants blancs meurent ou prennent la direction du Petit Lac tandis que la voiture est volée ou incendiée. Ailleurs, des groupes déchaînés pénètrent dans les immeubles, éventrent les portes et tuent tout ce qui est pied-noir. Ailleurs encore, un vieil homme est jeté du haut de son balcon. Plus loin une femme court et tente inutilement d’échapper à ses poursuivants.
Des groupes indistincts d’hommes et de femmes, les mains en l’air, sont conduits à pied vers le commissariat central, ou un autre lieu de détention qui deviendra vite lieu de mort. Peu de coups de feu. Beaucoup de cris d’agonie. Des hurlements, des ordres encore. Des poursuites.
Des hangars, des gymnases, des dépôts commerciaux deviennent lieux de détention. Détention très provisoire. Et durant ces heures maudites, les mêmes camions poursuivent leur lent travail de noria et d’effacement des traces. C’est ainsi qu’au quartier de la Marine proche de la Calère, plus d’une centaine de « suspects » sont regroupés dans un vaste local duquel ils seront libérés, leur a-t-on dit, après vérification de leur identité. Il n’y aura pas un survivant. Tous disparaissent à jamais.
Quinze heures. Un bref accrochage a lieu sur l’esplanade de la gare, tandis que finit de se consumer à même le sol le corps d’un homme jeune qui a longtemps hurlé. L’accrochage est le fait d’une section de soldats français menée par un jeune officier qui sans le savoir va tenter à lui seul de sauver l’honneur d’une armée déshonorée. Sa section reprend ainsi un petit groupe de prisonniers conduit à pied vers leur destin. De la même façon, plus bas vers le centre, un lieutenant courageux va ravir plus d’une dizaine d’otages européens en passe de disparaître dans les sous-sols du commissariat central.
Une bouteille à la mer
Quinze heures encore. Place de la Bastille. Dans le bâtiment de la Grande Poste, plus précisément dans la partie occupé par le central téléphonique relié à la métropole, se trouvent encore des téléphonistes, dont une majorité de jeunes femmes. Celles-ci ont lancé un appel au secours sur les fréquences internationales. Comme on lance une dernière bouteille à la mer. Cet appel aurait été capté par un navire anglais qui l’aurait amplifié et transmis vers le Nord-Méditerranée. Mais cet appel a aussi été capté par les radios de l’armée FLN des frontières. Ses hommes viennent d’encercler le bâtiment et l’investissent. La plupart des occupants sont tués sur place. Les survivants chargés sur leurs véhicules pour disparaître à jamais. Là aussi, nul ne sera jamais retrouvé.
Même le dieu des chrétiens abandonne les siens, les églises n’ont su protéger les quelques fuyards éperdus qui espéraient y trouver refuge. La grande synagogue du boulevard Joffre n’a pu faire mieux. « Mort aux Youdis ! »,« Mort aux Roumis ! »
Ça et là, cependant, de très rares prisonniers échappent au massacre. Le hasard, autre nom du destin, fait passer un Algérien musulman près d’un groupe de vivants provisoires. Celui-ci y reconnaît un voisin, un ami, un employeur, une femme, quelqu’un qu’il connaît peut-être depuis l’enfance. Si l’homme a réussi à convaincre exécuteurs ou garde-chiourmes, un homme est épargné, une femme revit. Ces retours de l’enfer restent hélas rarissimes.
Dix sept heures. Ou un peu avant. Les rumeurs internationales commencent à se faire trop insistantes. Les questions des capitales affluent vers Paris. « Que se passe-t-il à Oran ? » Est-ce là la seule cause du changement d’attitude ? Soudain, de plusieurs casernes simultanément, surgissent des patrouilles armées et quelques blindés. Un corps militaire FLN se joint à elles. Le secret politique ne livrera rien des rapides accrochages, des rares échanges de feu. Le calme est rétabli dans l’heure qui suit. Même les bourreaux ont besoin de repos.
Mais si cette réaction reste bien timide, elle suffit pourtant à stopper les massacres et ses tragédies. L’ALN publie aussitôt un communiqué affirmant que l’ordre est rétabli dans Oran, et que les ennemis de la révolution algérienne ne sont pas parvenus à leurs fins. « Des meneurs, disent-ils, ont été arrêtés et seront jugés et punis par les tribunaux de la République algérienne démocratique et populaire. »
Le couvre-feu est instauré à partir du coucher du soleil à 19h55. Mais pas pour tout le monde. Pendant la nuit, les mêmes camions nettoient la ville de ces derniers cadavres et effacent les traces et les preuves du carnage. La gendarmerie mobile française prend quelques photos des derniers entassements de cadavres. Ces photos sont introuvables.
Le 6 juillet, rien n’y paraît plus
Le 6 juillet, la ville est propre. Même si ça et là, quelques tueurs sont encore à l’œuvre. Les journalistes français présents sortent des bâtiments militaires où la France a assuré leur protection. Mais il n’y a plus rien à voir, ils peuvent circuler…
Dans les jours qui suivent, des hélicoptères français ramèneront d’indiscutables clichés, pris au-dessus du Petit Lac, et montrant de multiples et longues fosses parallèles en passe d’être refermées.
L’Algérie nouvelle vient de naître. Son acte de naissance est paraphé des sept cents noms des victimes françaises, sacrifiées sur l’autel du vent de l’Histoire et celui de l’anticolonialisme.
Cinquante quatre ans après, un bilan plus précis reste difficile à établir. Sans doute entre sept cents et mille deux cents morts. L’administration française, la civile aussi bien que la militaire, a tout fait pour que la vérité ne puisse sortir du puits qu’elle a contribué à fermer avec l’aide active des différents pouvoirs algériens.
Le pouvoir gaulliste ne peut être coupable. Le pouvoir algérien non plus. L’amitié franco-algérienne est intouchable. Cette perversion du silence fonctionne toujours aujourd’hui, ardemment soutenue par la gauche française.
D’abord, il fut question de 25 morts (Général Katz). Puis d’une petite centaine, un an plus tard et dans la presse parisienne. Ce nombre a plafonné ensuite à 325, pendant quarante ans, de 1970 à 2010. Sans listes nominatives précises ni recherches réelles. Il a fallu la volonté et l’obstination d’un chercheur historien pour pouvoir rompre « à titre exceptionnel » le secret des archives officielles françaises, et découvrir dans l’épouvante et l’horreur, la réalité de la tragédie du 5 juillet 1962 à Oran.
Raison d’Etat…
Sept cents morts… Au minimum. A 95%, les corps n’ont jamais été retrouvés. C’est à dire qu’ils n’ont jamais été recherchés. La France et son allié l’Algérie ne pouvant être soupçonnées d’assassinats collectifs et de complicité. Cela se nomme « raison d’Etat ».
Aujourd’hui encore et pour le nombre, rien n’est sûr, rien n’est prouvé. Seuls savent les pieds-noirs d’Oran et les vieux Algériens qui se souviennent et en parlent discrètement encore entre eux. Le sujet est devenu une bombe à retardement politique qui finira inéluctablement par exploser.
Mais les sept cents morts du 5 juillet 1962 ne sont qu’une partie d’un bilan encore plus lourd. Après la signature des accords dits d’Evian, et ne pouvant poursuivre les assassinats de pieds-noirs avec la même liberté qu’auparavant, le FLN a développé une terrible politique d’enlèvements. Pour briser, chez ce peuple, la volonté de se maintenir. Et lui imposer la seule alternative, celle de « la valise ou du cercueil… »
De ce funeste mois de mars 1962 jusqu’à mars 1963, il y a eu plus de 2 000 enlèvements effectués sur cette part de la population française. Des blédards surtout, des petits blancs qui refusaient de perdre cette terre qu’ils aimaient et qui avait été leur patrie. Parmi eux, quelques centaines ont été libérés vivants, quelques dizaines de corps retrouvés. Les autres, avec ceux du 5 juillet 1962, ont désormais leurs noms gravés sur le Mur des Disparus à Perpignan. Tel qu’il est écrit à l’entrée du monument : « C’est ici leur premier et ultime tombeau »…
Combien de temps va t-il encore falloir attendre pour que ce jour affreux trouve enfin la page toujours blanche qui l’attend dans les livres d’histoire ? Combien de temps va t-il encore falloir attendre pour que soient sondés les charniers du Petit Lac ? Combien de temps va t-il encore falloir attendre pour que s’ouvrent toutes les archives, et que la France ait la grandeur de reconnaître sa complicité dans ce crime d’abandon de son propre peuple ? Et, comme pour ceux d’Oradour-sur-Glane, recevoir en son sein la mémoire de ces Disparus qui n’avaient cessé de croire en elle. Oui, combien de temps encore ?
Réveille-toi Antigone, Créon est toujours de ce monde. A nouveau Polynice a besoin de toi…
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Oran, 5 juillet 1962: requiem pour un massacre oublié ( 1 / 2 )
Article dédié à mon ami Jeannot SANCHEZ, membre des Commandos « Collines » de l’OAS, qui a mis sa peau au bout de ses idées. Adhérent à l’Amicale des Oraniens des Bouches du Rhône
« L’OAS a été écrasée par une répression telle qu’aucun état civilisé n’en avait jamais déclenché une semblable contre ses propres nationaux » (Jacques Soustelle)
Depuis plusieurs mois l’Europe subit une vague migratoire sans précédent, en passe de déstabiliser ses institutions. De pauvres hères accostent par milliers nos rivages dans l’espoir d’y trouver le paradis et bientôt ils seront des millions… C’est « Le Camp des Saints », roman d’anticipation écrit en 1973 par Jean Raspail qui se réalise sous nos yeux...
Cependant dans cet imbroglio où la misère côtoie l’intérêt et l’intrigue, il est une catégorie de migrants envers laquelle j’éprouve une aversion particulière : Les lâches et les poltrons.
En effet, alors qu’en Afghanistan des soldats occidentaux continuent de mourir, que les pertes françaises se sont élevées à 89 tués et qu’au Mali 11 de nos garçons sont déjà tombés pour défendre la liberté de ces nationaux, je n’accepte pas de voir ces derniers, dans la force de l’âge, déserter leur pays. « Ils fuient la guerre », clament-ils à l’envi relayés en cela par la bien-pensance française... Mais un pays, ça se défend ! On ne fuit pas quand le danger sévit sinon cela s’appelle désertion… démission… lâcheté… traîtrise…
Si ces jeunes gens dans la force de l’âge refusent de se battre, qui va le faire à leur place ? Cent de nos meilleurs soldats sont déjà tombés dans ces régions étrangères et hostiles pour un rêve de liberté qu’ils voulaient offrir à d’autres. N’est-ce-pas suffisant ?
Si ces hommes ont tourné le dos à leur pays, c’est qu’ils ne l’aiment pas. Comment dans ce cas pourraient-ils aimer la France ? Parallèle saisissant et contrastant entre ces derniers refusant le combat et cherchant leur salut dans la fuite et ces « soldats perdus » de l’Algérie française excluant toute idée de capitulation, de démission et d’abandon.
Contrairement aux migrants, face à l’adversité, ces Français d’Algérie surent redresser la tête, s’unir et se défendre dans un combat inégal, cruel, inexorable, d’autant plus cruel et inexorable que chacun savait qu’il s’agissait du dernier… du combat du désespoir. Alors, un sigle… trois lettres allaient leur ramener l’espoir :
Organisation Armée Secrète.
Ce sigle représentait un idéal de combat contre le déracinement et contre la honte. Il n’avait aucun caractère politique, puisque spécifiquement affectif.
C’est après l’effondrement du putsch, d’avril 1961, que l’OAS devait atteindre la notoriété en Algérie et elle ne devint vraiment active qu’au lendemain de cette initiative élyséenne qui ne fut qu’une vaste fumisterie : la trêve « unilatérale »… ce qui permit aux rescapés de l’Armée de Libération Nationale (A.L.N) de reprendre la population en main aussi bien dans les campagnes que dans les centres urbains. Attentats, égorgements, mutilations se multipliaient. Devant les cadavres des égorgés et les visages grimaçants des mutilés, toute velléité de résistance s’effondrait. Le ressort se brisait. Les Musulmans fidèles à la France étaient les premières victimes ; la peur, peu à peu, les menait dans les rangs du FLN.
« De Gaulle veut notre mort ! » Ce fut le cri de guerre et de désespoir d’un million d’Européens qui, las d’apprendre le massacre de familles françaises, s’organisèrent en commandos. Les magasins arabes flambèrent à leur tour, le plastic détruisit des bains maures. Les affrontements, les combats de rues se multiplièrent sans que les forces de l’ordre n’arrivent à juguler cette flambée de violence. L’Algérie entière était déchaînée. Les « stroungas » explosaient partout et aux grenades lancées dans les tramways et les autobus par le FLN, répondaient les mitraillages des cafés maures. Partout du sang, des morts qu’on enjambait dans les rues. La folie s’était emparée de ce pays autrefois si paisible et si heureux.
De nouveau la presse se déchaîna qualifiant de « monstrueux » les attentats commis contre les Musulmans. Elle baptisa du nom de « ratonnades » ces actions désespérées et affirma sans vergogne que « les tueurs nazis de l’OAS se livraient au racket et au massacre sur les Musulmans et les « patriotes » gaullistes ! »
Faute de protection de l’armée ou de la police, la population européenne se faisait justice elle-même appliquant la loi du talion, condamnable par son aveuglement, mais explicable par les souffrances endurées depuis sept années.
On oubliait la terreur qui avait régné depuis si longtemps, on ne se souvenait plus des charniers de Mélouza et d’El-Halia, des bombes du stade d’El-Biar et du casino de la Corniche, on ne prêtait aucune attention aux grenades du FLN qui explosaient chaque jour dans les quartiers européens, les cafés, les écoles, aux arrêts d’autobus. On feignait d’ignorer les enlèvements qui se multipliaient dans tous les coins du territoire, les égorgements et les viols. Seuls importaient les « ratonnades » que le journaliste, Yves Lavoquer, comparait aux « pogroms de la Russie tsariste et aux massacres nazis » !…
L’OAS était une révolte : révolte des habitants de toute une province qui se sentaient abandonnés par la mère Patrie et qui se voyaient placés dans l’alternative suivante : quitter leur sol natal et devenir des déracinés ou rester sur place pour subir les spoliations et les vengeances, le couteau, la balle et la hache. Et qui formait ses rangs, sinon des hommes courageux, le plus souvent des humbles qui n’avaient ni privilèges à défendre, ni fortune à sauver ?
L’OAS, c’était à la fois, le combattant de l’ombre, l’enfant qui collait une affiche et mourait le pinceau à la main, le vieillard qui guettait et sifflait à l’entrée d’un quartier pour avertir de l’arrivée des « forces de l’ordre », la ménagère qui transportait des tracts dans son panier en allant au marché et ces familles qui hébergeaient les légionnaires du 1er REP après la dissolution de cette prestigieuse unité. Elle était une armée d’ombres, l’armée miraculeuse de l’amour et du malheur. Elle représentait, pour la population d’Algérie, le dernier espoir et l’ultime recours contre un désespoir passionnel. C’était la bouée de sauvetage à laquelle le naufragé tente de s’accrocher.
Ses éléments se battaient non par ambition, non par intérêt, mais parce qu’un sentiment sur lequel aucun raisonnement n’avait de prise -l’attachement profond à la terre natale- les avait conduits à la révolte. L’OAS c’était, comme l’a écrit Alain Peyrefitte, « le sursaut d’un peuple qui ne veut pas mourir » (1).
Une évidence s’imposait cependant : S’il n’y avait pas eu le FLN, il n’y aurait pas eu d’OAS. Si de Gaulle avait laissé l’armée abattre le FLN –comme elle aurait pu le faire- il n’y aurait pas eu non plus d’OAS… c’est une vérité première.
Durant un an elle fit la guerre, comme le FLN la fit durant sept ans et, pour son malheur, les Français de Métropole ne retinrent d’elle que ses aspects les plus noirs. Ils ignoraient –ou feignaient d’ignorer- les exactions du FLN, des barbouzes et des gendarmes mobiles. Ils ne considéraient déjà plus l’Algérie comme un département français… et ils s’en fichaient. Ils souhaitaient se débarrasser au plus vite du « boulet algérien » -terme propre au général président- Les communistes jubilaient et poursuivaient leur propagande de destruction basée sur la sempiternelle rengaine : « Les pauvres Musulmans exploités par les salauds de colons », terme englobant tous les Européens d’Algérie, qu’ils fussent employés, ouvriers, commerçants ou fonctionnaires, tous issus d’une immigration désirée… quand elle ne fut pas imposée par la Métropole avec les déportations de 1848 et 1870.
Pour autant, l’OAS ne désarmait pas. Dans certains points du bled dont l’armée se retirait progressivement depuis l’été 1961, elle avait tenté l’implantation de maquis pour lutter directement contre l’ALN sans populations interposées et dans le secret espoir de dégager une portion de territoire où son autorité serait reconnue. Guelma, Bouira, Tipasa, Coléa… autant de vains essais. Les commandos furent encerclés par l’armée et, incapables de tirer sur des soldats français, se rendirent. L’ultime et spectaculaire tentative eut lieu dans l’Ouarsenis, le 29 mars 1962 et se solda par un sanglant échec et la mort de l’un de ses chefs, le commandant Bazin. Trahie, l’OAS, au lieu des alliés qu’elle attendait (les harkis du Bachaga Boualam et deux unités régulières de l’armée) tomba sur des concentrations de forces FLN dix fois supérieures en nombre dont il a été affirmé –et jamais démenti- qu’elles avaient été amenées à pied d’œuvre par les véhicules des gendarmes mobiles français. Un combat désespéré qui alla jusqu’au corps à corps s’engagea. Les hommes de l’OAS qui échappèrent à la tuerie furent pourchassés et quand ils furent rejoints, sauvagement abattus. Ce fut là la dernière bataille de l’OAS… son Camerone !
José CASTANO Courriel : joseph.castano0508@orange.fr
(1) Dans son livre « C’était De Gaulle », Alain Peyrefitte rapporte ce propos de l’homme de Colombey : « Les gens de l’OAS me haïssent parce qu’ils sont aveuglés par leur amour de la France. Mais si ceux qui soutiennent le FLN me haïssent tout autant, c’est parce qu’ils sont aveuglés par leur haine de la France ».
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Plainte du Cercle algérianiste contre Emmanuel MACRON Une nouvelle étape est franchie
Le 20 avril 2017, Maître Gilles-William GOLDNADEL et Thierry ROLANDO, président national du Cercle algérianiste, entourés de plus de 200 participants, parmi lesquels Jean-Marc PUJOL, maire de Perpignan, Suzy SIMON-NICAISE, vice-présidente nationale du Cercle algérianiste, ainsi que de nombreuses familles de victimes d’enlèvements en Algérie, des représentants d’associations de rapatriés et d’anciens combattants, de nombreux élus, ont manifesté à Perpignan pour réaffirmer leur opposition aux propos d’Emmanuel MACRON à Alger, assimilant la présence française en Algérie à un « crime contre l’Humanité », et demander réparation.
Thierry ROLANDO a rappelé devant la presse, que ces propos inqualifiables avaient blessé et heurté des centaines de milliers de nos compatriotes, qui n’avaient pas à rougir de l’œuvre de la France en Algérie, en soulignant en particulier que 25.000 Pieds-Noirs avaient fait le sacrifice de leur vie face à l’occupant nazi, pour libérer le territoire.
Maître Gilles-William GOLDNADEL a insisté quant à lui, sur l’hérésie juridique qui consiste à comparer l’œuvre de la France en Algérie au drame de la Shoah, en soulignant que ces propos venant d’un candidat à la présidence de la République, qui ont profondément divisé la communauté nationale, visaient aussi, en terre étrangère, à condamner la France de manière outrancière et inacceptable.
Par ce dépôt au Tribunal de Grande Instance de Perpignan, du montant de la consignation exigée par la justice pour que la procédure suive son cours, le Cercle algérianiste qui porte la parole de centaines de milliers de compatriotes, entend affirmer sa détermination à défendre l’honneur des Français d’Algérie et sa volonté de poursuivre jusqu’au bout son action pour que justice soit rendue.
Grand rassemblement devant le Palais de Justice de Perpignan le 20 avril 2017
Soutenez le Cercle Algérianiste
RASSEMBLEMENT Tribunal de Grande Instance de PERPIGNAN
Plainte contre Emmanuel MACRON
JEUDI 20 AVRIL 2017 à partie de 10h30
Place ARAGO à PERPIGNAN
devant le Palais de Justice
Dans le cadre de la procédure en justice intentée par le Cercle algérianiste contre Emmanuel MACRON, Maître Gilles-William GOLDNADEL et Thierry ROLANDO, président national du Cercle algérianiste, se rendront le 20 avril prochain, au Tribunal de Grande Instance de PERPIGNAN, afin d’y déposer le montant de la consignation réclamée par la justice, pour que l’affaire suive son cours.
Auparavant, ils tiendront une Conférence de presse pour réaffirmer leur rejet des propos assimilant la présence française en Algérie, à un « crime contre l’Humanité », ainsi que leur volonté d’obtenir la condamnation de l’auteur de ces propos injurieux.
Pour appuyer la démarche de Maître Gilles-William GOLDNADEL et de Thierry ROLANDO, le Cercle algérianiste appelle les Français d’Algérie, Pieds-Noirs et Harkis, les Anciens combattants et tous ceux qui considèrent que l’honneur de la Patrie a été bafoué, à être à leurs côtés, le :
JEUDI 20 AVRIL 2017 à partir de 10h30
Place ARAGO à PERPIGNAN
devant le Palais de Justice
(Rassemblement pacifique, indépendant de tout parti politique, pas de slogans autres que ceux ayant trait à l’objet de la réunion)
12h15 : Déjeuner / débat avec Maître Gilles-William Goldnadel (nombre de places limité - Renseignements : Cercle algérianiste national : tél. 04 68 53 94 23)
15h00 : Dépôt de gerbes et minute de silence à la mémoire des Français disparus en Algérie devant le Mémorial national des Disparus / Centre de Documentation des Français d’Algérie, 1 Rue Général Derroja - 66000 - PERPIGNAN
MOBILISEZ VOS PROCHES !
NOUS COMPTONS SUR VOTRE PRÉSENCE !
Nos remerciements vont d’ores et déjà aux nombreuses personnes qui nous ont exprimé leur soutien, et lançons un appel à tous ceux qui veulent aider le Cercle algérianiste à défendre l’honneur et la mémoire des Français d’Algérie, en adressant leurs dons à :
CERCLE ALGÉRIANISTE NATIONAL - 1 Rue Général Derroja - 66000 - PERPIGNAN
Compte rendu de la conférence du 25mars 2017
Compte rendu de la conférence du général PIQUEMAL publié par « Le petit journal de l’Hérault ». La photo relative à l’assistance a été prise trop tôt…
En dépit du déluge qui s’est abattu sur Palavas les Flots dans la matinée du samedi 25 mars, 163 patriotes (comptés) ont répondu « présent ! » à l’appel du Cercle de Citoyens-Patriotes, délégation de l’Hérault. Devant un auditoire passionné, son Président, le général Christian PIQUEMAL a fait part de ses inquiétudes face à la montée des périls qui menacent la France (notamment celui de l’intégrisme islamiste), des manquements de l’oligarchie politico-médiatique et appelé les Patriotes à la Résistance.
Reprenant cette citation de Kennedy lors de son discours d’investiture du 20 janvier 1961 : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays », il a fustigé les prétendants (militaires et politiques) qui s’inquiètent du poste qu’ils occupent ou attendent d’occuper dans la Patrie, au détriment du rang qu’elle doit atteindre parmi les nations. Il a exprimé sa colère quant, après chaque tuerie, les Français se sont contentés d’allumer des bougies, déposé des fleurs et pleuré sans pour autant réclamer de compte à ceux qui, des années durant, n’ont eu de cesse d’imposer et de légitimer l’islam, religion de « paix et d’amour »…
Il n’y a qu’une façon de changer les choses, clame le général : « Exprimer sa colère ! » Le peuple français doit dire qu’il en a assez d’être méprisé, bafoué, humilié… Il est temps qu’il prenne en main son destin. Il est temps de sanctionner ceux qui ont mené la France au chaos… Il est temps de se révolter contre cet islam conquérant et retrouver pleinement son âme, son identité, ses libertés et cet amour sacré de la Patrie !
L’assistance séduite, conquise, a, durant une heure, engagé avec le général un débat très constructif avant de conclure par une vibrante et émouvante « Marseillaise ».
« Entre le passé où sont nos souvenirs et l’avenir où sont nos espérances, il y a le présent où sont nos devoirs ». Faisons nôtre cette morale de Henri Lacordaire en empoignant ce présent de toutes nos forces, de toute notre âme car de là émergera l’espérance ! C’est cette espérance à laquelle aspire le peuple Français qui est la source de tous les miracles sans laquelle le fil des jours n’est plus qu’une glissade désespérée vers le renoncement.
Merci Mon Général d’avoir redonné des couleurs à notre espérance !
José CASTANO
Rejoignez le Cercle de Citoyens-Patriotes Courriel
Le 09 mars 2017
Le Général PIQUEMAL à Palavas les Flots, le 25 Mars 2017
« La France, la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur. J’y suis né, j’ai bu aux sources de sa culture. J’ai fait mien son passé, je ne respire bien que sous son ciel, et je me suis efforcé, à mon tour, de la défendre de mon mieux ». Marc Bloch, « l’Étrange défaite », septembre 1940. (Collection Folio histoire n° 27, Gallimard)
Françaises et Français de bonne volonté, de toutes origines socioprofessionnelles, obédiences politiques et confessions religieuses, nous, « Citoyens et PATRIOTES », nous voulons préserver, restaurer, les valeurs qui ont fait la grandeur et le rayonnement de la France à un moment où n’existaient pas encore les fractures, dérives, actuellement observées…
La France, millénaire, a toujours été majoritairement chrétienne et ce sont les valeurs de cette église qu’elle a laïcisées dans sa devise « Liberté-Égalité-Fraternité».
Or, nous marchons allègrement vers un multiculturalisme imposé, menant à des communautarismes religieux fanatiques, encouragés par la plupart de nos élites et dirigeants et par des medias surinformants qui nous abrutissent de pensée unique.
Nous sommes extrêmement inquiets en regard de l’invasion sourde, mais rapide, du radicalisme religieux et du racisme anti blanc ; il n’y a pas de place dans notre nation pour une religion, ou plutôt un mode unique de vie et de pensée, qui se présente, par la voix de plusieurs de ses représentants reconnus, comme une doctrine politique totalitaire, profondément inégalitaire et intolérante, qui bafoue les plus élémentaires droits de l’Homme et prône la disparition de tous les « mécréants »
Nous nous prétendons « Citoyens » parce que, parcelle de la souveraineté du peuple, nous souhaitons pouvoir participer activement au rétablissement de l’état de droit et de la souveraineté de la France dans le respect des lois et de l’intérêt général.
Nous nous revendiquons « Patriotes » parce que nous refusons la mort programmée de la démocratie et de la République, que nous acceptons notre Histoire dans sa totalité y compris avec ses turpitudes, que nous honorons nos morts, et que nous voulons restituer à la France la fierté et sa souveraineté ; nous sommes également patriotes parce que nous faisons en sorte d’être prêts à défendre le territoire sacré de la Patrie !
Enfin, nous nous sentons Français car nous sommes membres solidaires et fraternels, descendants et héritiers fiers, d’une communauté de femmes et d’hommes libres soudés par des intérêts communs (langue, territoire, histoire, culture, mémoire, goût de vivre ensemble), par l’amour de la France.
Nous savons, vous savez, qu’une majorité de Français, pour l’instant silencieuse, a peur, sait qu’on lui ment, et aspire à un retour à des valeurs simples, plus saines, plus honnêtes, plus justes, plus respectueuses, universelles, moins liberticides… Mais cette majorité ne sait pas comment faire, pense ne pas pouvoir agir, imagine qu’il est trop tard, et manque souvent de courage…
Si, ainsi que nous, vous souhaitez préserver, protéger, l’avenir de nos enfants, retrouver un mode de vivre ensemble pour lequel des millions de nos aïeux, souvent étrangers, ont sacrifié leur vie, nous serions particulièrement heureux d’échanger avec vous et d’élaborer ensemble les solutions pour y parvenir.
Le Cercle de « Citoyens-Patriotes »
José Castano– Courriel : joseph.castano0508@orange.fr
Le Cercle de « Citoyens-Patriotes » vous prie de bien vouloir lui faire l’honneur de votre présence à la conférence donnée par son Président, le Général de Corps d’Armée, Christian PIQUEMAL, le 25 Mars 2017, 15 H, au cinéma « NAUTILUS » (au-dessus de la Mairie) – 16, bd Joffre ou av de la gare Albert Dubout – 34250 PALAVAS LES FLOTS – Rive gauche –
Entrée gratuite – Parkings face à la Mairie et à la Poste –
Renseignements auprès du délégué du CCP 34 : José Castano – Tel. 04.67.17.15.58 (AM)
Courriel : joseph.castano0508@orange.fr
Tous les patriotes sont les bienvenus
Secrétariat général : 07 89 63 08 32
secretariat.general@cercle-citoyens-patriotes.fr
Chef de la Cellule Communication :
cellule.communication@cercle-citoyens-patriotes.fr
Par JEAN-FRANCOIS PAYA
Suite à la communication de l'auteur Algérien KARIM ROUINA à un colloque sur l'Algérie à L'ENS de Lyon, découverte?
Mieux vaut tard que jamais! Outre les vastes lacunes et les erreurs sur l'historique du FLN à Oran notamment son extrême noyautage par les services Français, (blocage des réseaux bombes)
En lisant le livre de notre ami Roger Vétillard sur le 20 août 1955 et les massacres du Nord constantinois
Il serait présomptueux de ma part de faire une présentation de cet ouvrage après la préface avisée d’un historien comme le professeur Pervillé. Cependant j’aurais tendance à trouver Roger Vétillard modeste avec un point d’interrogation à la fin de son titre ! Ceci suite à sa démonstration sur l’émergence de la thématique islamique et du terrorisme ethnique massif qui trouva son apogée le 5 Juillet 1962 à Oran.
Mais ce qui me fascine, sans me surprendre, habitué "des coups tordus" dans ce conflit, ce sont les quelques pages que l’auteur consacre à la possibilité, argumentée, dont il semble convaincu, selon laquelle certains éléments de l’Armée et de l’Administration aient pu ne pas être surpris par ces événements dramatiques qui selon lui ont été a priori sous-estimés dans leurs prévisions et leur ampleur.
D’aucuns risquent, comme ce fut le cas pour les massacres du 5 Juillet à Oran, de prétendre, même devant une certaine évidence, à «l’invention de véritables romans policiers» CRITIQUE FACILE ! (Nouvelle Revue d’Histoire,)
Il est vrai que l’on disserte rarement «des trains qui arrivent à l’heure» et du non-événement préalablement évité.
Pourtant il faudrait bien qu'un jour on parle de la tranquillité relative de la ville d’Oran en cette période et pourquoi les réseaux Bombes du FLN n’ont pu y proliférer ! Et ce ne fut pas pour ce dernier faute de l’avoir envisagé évidemment !
Pour nous résumer il faudrait développer sur le fait que l’organisation urbaine était largement infiltrée grâce à un travail remarquable de renseignements et de contacts. De ce fait les émissaires ou formateurs généralement venus de l’extérieur étaient vite neutralisés par des opérations de guerre ciblées mais comme on n’est pas "en guerre officielle" on ne retrouvera pas de trace dans les archives militaires ou judiciaires ! Aussi point de Yacef Saadi et Cie Oranais pour se pavaner ultérieurement .A mon avis c'est un des problèmes de cette guerre "à postériori " pour les historiens pour les recherches dans les deux camps ! (ARCHIVES INDICIBLES)
Pour en revenir aux massacres du 20 Aout 55 G Pervillé conclue justement après démonstration implacable de R Vétillard "Le chef de la wilaya du Nord Constantinois a bien voulu délibérément provoquer des représailles des forces de l'ordre par des massacres aveugles de civils européens afin de rendre impossible tout retour en arrière "
prenant en compte les arguments solides fournis par R Vétillard (p241à 244 de son livre)sur ses doutes quant à l'effet de surprise dans la préparation de cette action relativement de masse qu'il a fallu forcément préparer à l'avance, sur le terrain.
Ce ne fut pas le cas pour les attaques brutales de fermes le 6 Mai 56 dans la région d 'Ain Témouchent par des commandos ALN venus du Maroc nouvellement indépendant dont la frontière n'était pas encore étanche ;Mais avec le même objectif de procéder à des exactions cruelles, massacre de commis et de femmes, enfants, vieillards avec mutilations, incendies, massacre du bétail. Ces commandos se mettant au plus vite à l'abri au Maroc et tout cela "pour réveiller l'Oranie endormie "selon les renseignements fournis à postériori malheureusement.
A l’indépendance le 8 Mars 1956 le Maroc, devient en quelques mois (comme la Tunisie) la base arrière d'une rébellion qualifiée par des gouvernements Socialistes de "Terroristes" comme aujourd'hui au Mali (2013). Une partie de l'armement que la France fourni naïvement à l'armée Nationale marocaine va directement vers l'ALN. On estime qu'à l'été 1956, 250 à 300 armes 2% de FM passent mensuellement la frontière, mais après les verrouillages Est et Ouest dès 1960 l'ALN intérieure était laminée. Donc à l'EST comme à l'OUEST stratégie identique du FLN/ALN. Il faut aussi reconnaître que ce travail de l’ombre dans une guerre reconnue à posteriori, était moins gratifiant pour ces acteurs que sous les "sunlights" d’Alger ! Honneur à ceux qui firent "arriver les trains à l’heure" et peut-être encore aujourd'hui en les empêchant de dérailler.
Mais cela nous éloigne du livre de Roger Vétillard qui selon nous indique bien un véritable tournant dans la guerre d’Algérie
NOTES SUR ORAN
La statue de Jeanne d’Arc érigée en 1931 a Oran le fut bien grâce a une souscription populaire dans toute l’Oranie a l’initiative de l’Église Catholique qui voulait célébrer cette béatification tardive et "contrer " aussi un peu l’engouement de certains Oranais pour les Saints Espagnols (comme Santo Pascual où saint Jaymé (Jacques de Compostelle) ce qui les conduisaient à nommer un peu irrespectueusement la statue de la Sainte "El Cavallo de Oro" le cheval d’or, car doré à l’or fin cette magnifique production a vu les horreurs du 5 juillet 62 affublée d’un drapeau vert et blanc. Allez l’admirer si vous passez à Caen place de la Résistance la bien nommée.
Le PCA a Oran
JF Paya dit "pas de Yacef Saadi Oranais" mais aussi pas de Alleg ni Maillot ni Yvetton, pourtant a Oran un PCA très fort en 1951 26,6% et 35000 voix aux législatives avec un député élu. Au début la rébellion FLN est prise avec circonspection. Le 23 Janvier 1955 le docteur Larribére responsable communiste à Oran déclare au comité régional du Parti "La rébellion fait le jeu des impérialistes déclenchée par un organisme irresponsable" ajoutant que "ni objectivement ni subjectivement les conditions d’une insurrection armée ne sont réunies en Algérie". Mais le 12 Juillet 1955 le comité central du PCA décide de rejoindre cette rébellion sur directives extérieures malgré les réticences de la majorité de ses adhérents beaucoup d’origine Espagnole à Oran ont en mémoire les exactions des troupes Maures de Franco pendant la guerre d’Espagne et connaissance de l’aide de ce dernier aux formations de l’ALN au Maroc Espagnol par où transitent des armes les faisant douter d’une révolution "progressiste"
Le 12 Sept 1955 le PCA est interdit a Oran, les éléments communistes actifs sont connus "comme le nez au milieu de la figure" des services de police judiciaire, certains qui auraient pu continuer d’être surveilles se cantonne a travers le "secours populaire Algérien" a une aide logistique "humanitaire" a la rébellion qui s’en méfie aussi et à l’édition symbolique d’une presse clandestine ils sont arrêtés par la POLICE qui veut marquer des points sur les militaires. Début Septembre 1956 après le vote des pouvoirs spéciaux (votés aussi par le PCF en France!) précédents qui donnait des pouvoirs judiciaires aux militaires en Algérie!
LE FLN à Oran
Complément d’information
Oran-ville dépend de la wilaya 5, zone 3. Elle est divisée en deux secteurs : 6 et 7. Un remaniement intervient après 1958 ou le secteur 7 est démantelé grâce aux services de renseignement de l’armée française qui y a moins d'informateurs et donc plus l’utilité. Le FLN se restructure en région 4 dans la Wilaya V mais comme le reconnait un peu l'universitaire Algérien Karim Rouina. Ce schéma est purement théorique. La réalité est fort différente. Oran est l’objet d’âpres disputes pour obtenir la mainmise sur les cotisations. Chaque zone, chaque région de la wilaya 5 et parfois des wilaya 3 et 4 y a son groupe de collecteurs de fonds et /ou de fidayîn (terroristes urbains) donnant lieu parfois a des affrontements sanglants provoqués ou non malgré la vigilance des services de sécurité, les attentats, à l’arme blanche, au pistolet, souvent contre des musulmans opposés au FLN dans leurs quartiers ne peuvent être évités semant la terreur parmi eux, certains attentats aussi en ville souvent à la limite des quartiers européens à la grenade défensive non ciblés dans les cafés et restaurants populaires (loin des cercles militaires!) Grenades fournies par les zones de l’intérieur pas toujours connues vu la dispersion des informateurs.
Il faut signaler aussi une bombe artisanale en Avril 1957 dans un bus urbain avec le conducteur tué et 4 blessés. Mais les patrouilles d’unités territoriales qui sillonnent les quartiers européens et musulmans de jour comme de nuit sont rarement attaquées. En définitive se sont surtout des musulmans qui font les frais de ce terrorisme visant à les intimider et à percevoir les cotisations des zones de l'intérieur qui parfois se chevauchent au grand désespoir des habitants musulmans!
PLAN D’ORAN CANTONNEMENTS INTRAMUROS DE L’ARMÉE FRANÇAISE LE 5 JUILLET 62 /CASERNES ET CAMPS EXTÉRIEURS TRÈS IMPORTANTS EXCLUS DU CADRE IDEM SITE DU "PETIT LAC"(EX DROITE EN BAS) LIEU D'INHUMATION ET FOSSES COMMUNES (confirmés par des photos aériennes).
Au sujet du PC ALN / FLN situé en ville nouvelle que l'OAS à fait sauter avant le 19 Mars (c’est à dire avant le cessez le feu). le Général Katz était bien au courant de son existence dès son arrivée par les services du 2em Bureau de l'Armée d'Oran qui avait largement infiltré le FLN ces dernières années, ce dernier étant toujours "l'ennemi officiel "rien ne fut entrepris pour neutraliser cet objectif qui se renforçait tous les jours. Alors le renseignement par "fuites calculées " aboutit à L'OAS qui dû le recouper par ses propres agents musulmans. Le Général Katz se garde bien de le signaler dans ses mémoires!
Terrorisme FLN à Oran suite
Terrorisme à Oran et victimes relativement moins forts que les dernières années 61/62 mais difficile de contrer tous les attentats individuels à l'arme blanche au revolver où à la grenade comme le dit le FLN même morcelé doit se manifester pour continuer d'impressionner la population musulmane de percevoir des cotisations nécessaires pour l'intérieur devant l'aide parcimonieuse de l'extérieur en argent et en armes ! Il faut aussi faire peur à la population Européenne et susciter la répression des forces de l'ordre et agrandir le fossé entre communautés.
Le mois de Janvier 1957 est le plus marquant jusqu'aux années 60, près de 30 tués et 50 attentats individuels, venant d’une douzaine de victimes en octobre 56 et moins les mois précédents, d’avril 1957 à Janvier 1958, 4 à 5 victimes par mois avec un pic en Juillet /Aout 58 avec une vingtaine de victimes et 12 à 25 attentats de Janvier à Aout 58. Après l’espoir de mai 1958 c'est quasiment le calme plat jusqu'au début de l'abandon Gaulliste qui réveille le FLN et suscite les réactions de l'OAS dernière arrivée dans ce scénario tragique!
Le FLN ne se réorganise vraiment structuré en ZAO (zone urbaine d Oran) qu'aprés le 19 Mars avec la bénédiction de l'autorité Française , le retour des internés graciés et le fameux commandant Bakhti alias Némiche Djelloul représentant de l'état-major ALN d Oujda à la commission mixte de "cessez le feu" des Accords d’Évian, mais les dissensions entre secteurs restent patentes certains pour le GPRA d’autres pour les futurs putschistes d'Oujda KARIM ROUINA comme le chef incontesté du FLN d Oran qu'il n'était pas ,créature de l'état-major d’Oujda arrivé après la bataille pour les militants cependant divisés d Oran.
Réflexions sur Oran
La ville d'Oran et sa région longtemps considérés comme plus calmes qu'à l'Est, Alger et Constantine! Et pourtant comme me le faisait remarquer un de mes profs Sociologue "la vulgate Marxiste voudrait que là où la présence plus massive des" exploiteurs" soit plus grande et que la révolte le soit aussi! En Algérie c'est le contraire qui s’est produit avec une dominante plus Islamique d'Ouest en Est"(propos à discuter). Il est vrai que souvent en Oranie les exactions de la "rébellion" furent suscitées de l'extérieur dans les fermes avec menaces de mort sur les fellahs pour non-exécution des consignes du FLN. Un autre me disait dans les années 50 "Je me sens moins en Algérie à Oran qu'à Alger où Constantine" et pourquoi pas en Andalousie? De quoi en faire bondir certains! Est-ce une raison pour les Oranais européens de se sentir plus chez eux et accrochés! Est-ce une raison pour que la rupture fût plus violente qu'ailleurs ? Avec cette résultante de chasser ces "intrus" plus clairsemés et moins visibles ailleurs dans l'EST du pays? Réflexion et surtout pas réponse!
Un document occulté
Le communiqué de l'état-major général de l'ALN diffusé au matin du 5 Juillet aux cadres ne fait aucune référence à cette journée comme historique. Sur 3 pages, il explique pourquoi le GPRA qui l'a dissous "a failli à sa mission en bafouant la légalité sur tous les plans" après une référence appuyée aux accords d'Évian! Il cite la date du 1er Juillet "où le peuple s'est prononcé" comme historique proclamant que le GPRA "est incapable de maintenir l'ordre".
Il se propose de le faire en allant "protéger la minorité Européenne" alors qu'on ne sait pas encore ce qui se passe à Oran! Ce qui démontre avec d'autres éléments relevés à posteriori s'il en était besoin le "coup monté" de toutes pièces.
COURRIER à notre correspondant C Benzaoui "les responsables FLN en 1962 étaient les défunts, Si Abdelbaki, Si Abdelhamid et Si Attou. Ces trois fractions n'étaient pas d'accord entre eux et ne reconnaissaient pas l'ALN. Sous le commandement du chef de zone de l'ALN de l'intérieur le défunt "Si Mohamed Benisaf " fut envoyé secrètement à Oran le Ltd. de l'ALN "Si Mohamed Rachid" pour y mettre de l'ordre. Si Abdelhamid et Si Abdelbaki sont entrés dans les rangs et par la suite fut arrêté Attou. Le groupe de l’ALN d'Oujda n'est entré que le 03 juillet 1962 à la ferme de Misserghin, reçu par "Si Mohamed Rachid"... Et vous M. Benzaoui dans tout ça ? Qui était votre commandant ?
Posté par SI OUARSENIS, samedi 12 septembre 2015
Cher "Ouarsenis" tu dis avoir 10 ans en 1962 j'en avais 27 avec comme chef Si Abdelhamid, (Djilali) responsable de Lamur, Médioni, Victor-Hugo et Petit-Lac. sous-traitant le fameux Attou avec ses hommes de mains dont nous avions besoin pendant les années "de braise" car pas d'ALN décimée à l'intérieur et planquée aux frontières pour les autres qui attendait que De Gaulle ouvre les portes pour prendre le pouvoir !
Si Mohammed que tu cites inconnu, mais Si Bakhti (Némiche) l'ex postier oui après le 19 Mars chef de la commission de cessez-le-feu avec l'Armée Française qui se bombarda chef de la Zone d'Oran comme partisan de Boumédiène d'Oujda! Dans le groupe d Abdelhamid nous étions plutôt, légalistes pour le GPRA d'Alger. Très juste pour ton affirmation pour le détachement ALN du Maroc à MISSERGHIN le 3 Juillet qui ont contribué à foutre le bordel à Oran le 5 juillet en envoyant des tireurs sur notre défilé pacifique suivant les directives du GPRA d’Alger! Attou provocateur circonvenu par le clan de Boumédiène /Ben Bella après un simulacre d'arrestation par Bakhti devant la presse enfumée termina une vie fructueuse à Oran propriétaire de plusieurs boutiques en ville (se renseigner) et Si Abdelhamid est dcd il y a quelques année soigné à Paris comme beaucoup d'ex-moudjahid.
COUP DE FEU PRIMITIF ATTRIBUE ARBITRAIREMENT PAR CERTAINS A L OAS (avec le roman des tirs sur le drapeau de la statue de Jeanne d’Arc démenti par le propre FLN d Oran. Certains historiens disent" origine des coups de feu inconnue " laissant planer un doute sans donner tous les éléments pour juger Coups de feu initiaux vers 11 h 15 place Karguentah et boulevard Joffre sur le défile FLN structuré qui venait de "la ville nouvelle" on en est pratiquement sur par divers témoignages tant algériens que PN et militaires ( Cdt du service social des armées et sa secrétaire places sur la terrasse de leur villa Boulevard Joffre "venant d’un grand immeuble situe plus haut film Pathé ) Capitaine Gaston sité par le General Katz vu des tirs venant de la maison de l’agriculture place Karguentah témoignages d’Atos touchés et scouts musulmans aussi Bien Katz conclu sans preuves bien sur des "desperados OAS".
C’est ce que les meneurs de l’émeute crient en bas "C’est l’OAS" Mais il faut dire que pas un seul tireur européen n’a été trouvé autours de ces immeubles cerné par les miliciens FLN en armes qui ont envahis les étages et fouillent par tout et quoi de plus ressemblant dans la confusion totale à un musulman armé qu’un autre musulman armé qui fait semblant de chercher aussi! Personne ne pouvait supputer le tir des uns sur les autres! Et pas beaucoup n’étaient au courant des divergences Oujda GPRA même nos services ont mis le temps a le comprendre voir dans nos archives le document classifié du 2em bureau d’Oran qui vient de découvrir 15 jours après l’ordre du Jour du 5 juillet de l’EMG d’Oujda qui prévoyait prémonitoirement "qu’il faudra protéger la minorité européenne et que le GPRA n’était pas capable de maintenir l'ordre ni de gouverner l’Algérie.
A mon avis les historiens en ne donnant pas tous ces éléments se réfugient dans une fausse neutralité qui nuit à la recherche de la vérité. Maintenant il ne s’agit là que de logique pour ma part j’ai eu côté informateurs algériens d’autres certitudes quant a la provocation montée par l’EMG du Maroc et même des auteurs qui sont loin d’être favorables aux PN en ont convenus voir nos textes. Mais historien Karim Rouina n'en a cure !
C’EST LE CAS DANS TOUS CES "COLLOQUES" OU LES BRICOLEURS DE L'HISTOIRE SONT ENTRE EUX.
Oran "Ouedda IRHEN" La rivière des Lions selon une Version Berbère
Commissaire politique stalinien du Viêt Minh,
« Les tortionnaires se ressemblent… Ils appartiennent à la sombre patrie des bourreaux et insultent d’abord à notre espèce avant de salir, au hasard des guerres, le drapeau de leurs victimes » (Pierre Moinot)
Dès le déclenchement de la deuxième guerre mondiale l’Indochine fut envahie par l'armée japonaise qui occupait déjà la Chine et qui avait proclamé en 1938 sa volonté d'éradiquer toute présence d'homme blanc en Extrême-Orient, allant jusqu’à introniser, à son départ, le 2 septembre 1945, le gouvernement communiste Hô Chi Minh.
Lors des hostilités avec la France, le Viêt Minh effectua de nombreuses prises d'otages, incluant des civils. Beaucoup de prisonniers militaires français passèrent dans des camps d'internement situés dans les régions sous contrôle indépendantiste et furent soumis à une tentative de « rééducation marxisante » par des commissaires politiques au nombre desquels des communistes étrangers et français faisaient montre d’un zèle excessif… Ainsi le PCF, par la voix de ses responsables, Maurice Thorez, Jacques Duclos, le couple Joliot-Curie… joua un rôle essentiel, non seulement dans la conception, mais aussi dans l'exécution du lavage de cerveau.
Le sort des prisonniers dans ces camps de rééducation fut longtemps méconnu du grand public. L’affaire Georges Boudarel contribua à le rappeler à l'opinion dans les années 1990.
Militant du parti communiste français, progressiste et marxiste, Georges Boudarel naquit en 1926. En avril 1948, il s’embarqua pour l’Indochine comme professeur de philosophie et anima l'antenne indochinoise du PCF, le groupe culturel marxiste auquel Jean Chesneaux, l’historien communiste affilié au Viêt Minh, appartint.
Le 17 décembre 1950, refusant d’être incorporé dans l’armée française et considéré comme « insoumis » puis déserteur, il rejoignit le Viêt Minh et se rendit après une longue marche au Tonkin où, en 1953, il fut nommé commissaire politique dans un camp de rééducation de prisonniers, le camp 113.
Situé près du village de Nam Nahm, à 25 km à l'ouest du kilomètre 32 de la RC2 (60 kms au sud de la frontière chinoise et 30 kms au sud-ouest de Bắc Giang) ce camp, insalubre, connut très vite une intense mortalité… Son cimetière débordait de cadavres que les grosses pluies d'automne déterraient. Les rats pullulaient et s'attaquaient aux mourants à l'infirmerie. Dès lors, la situation sanitaire devint telle qu’il fallut évacuer ce camp et le reconstruire 30 kilomètres plus à l'est, au nord de VINT-THUY, non loin de la RC2, près de LANG-KIEU.
Quelque 320 prisonniers, survivants d’un triste bétail pensant, abandonnés à leurs délires, à leurs rêves et à leur rancœur, tous d’origine européenne, officiers, sous-officiers et soldats, croupissaient dans ce camp dans des conditions d’alimentation, d’hygiène et de prophylaxie infâmes. A l’infirmerie, véritable antichambre de la mort, des squelettes vivants agonisaient, vaincus par la faim, la maladie et rongés par la vermine, sous un essaim de grosses mouches vertes. Ils étaient, en effet, vidés par la dysenterie, minés par le paludisme, l’avitaminose, les ascaris, la peau rongée par les champignons de la dartre annamite, de la bourbouille et du hong-kong-foot. Parmi ceux qui n’avaient plus aucune réaction et qui allaient mourir le soir même ou dans la nuit, certains avaient les lobes d’oreilles et la base des narines entamés par les rats.
Dans un endroit retiré, des latrines avaient été creusées où grouillaient des millions d’asticots qui donnaient naissance à des multitudes de mouches, vecteurs de toutes les maladies et véritable « pont aérien entre ce lieu et les cuisines » selon le mot même de Boudarel. Le taux de mortalité variait entre 25 et 40 décès par mois, et même plus, selon les saisons.
C’est en ce lieu sinistre que Boudarel, surnommé « Dai Dông », mit au point ses sévices chaque jour plus raffinés et excella dans le lavage de cerveau imprégné des doctrines du marxisme-léninisme et de l'internationalisme prolétarien.
Dans ce « mouroir », sa spécialité : « La mise à mort sans toucher » consistait :
- à abreuver de cours de « rééducation politique » des hommes blessés, malades, éreintés, affamés
- à obliger les moribonds à se lever pour assister à ces séances, qui contribuaient à les achever
- à exploiter la pratique clé la « critique et de l’autocritique » pour créer un détestable climat de méfiance, de discorde et de délation
- à remettre au Vietminh des médicaments parachutés par la Croix Rouge Française et à les refuser aux malades abandonnés sans soins
- à réserver aux évadés repris un sort qui menait à une fin quasi certaine
- à établir lui-même la liste des « libérables », c’est-à-dire en s’attribuant le droit de vie et de mort
- à pousser la cruauté jusqu’à renvoyer au camp des prisonniers déjà sur le chemin de la libération : Certains en mourront de désespoir
- à détenir un record de mortalité, avec 1 à 8 décès par jour.
Boudarel étant devenu le « conseiller technique » pour l’action psychologique, les chefs des 130 camps Viêt Minh appliquaient avec zèle, sur ses indications, les séances de tribunal populaire destinées à juger ceux qui étaient considérés comme « fautifs ». Les prisonniers subissaient des traumatismes importants dus au viol psychologique de l’endoctrinement, des séances d’autocritique et d’encouragement à la délation.
Par ailleurs, en dépit de leur extrême faiblesse, tous ceux qui pouvaient tenir debout participaient aux corvées et aux activités du camp. « Si pas travailler, pas manger ! » Telle était la devise du surveillant général.
Ils furent, ainsi, victimes « d'agressions psychologiques découlant d'une doctrine monstrueuse, appliquée par un État pratiquant une politique d'hégémonie idéologique et d'intolérance active ». Tous les éléments du génocide constituant le crime contre l'humanité furent réunis, tel que le définit la Convention des Nations Unies du 9 décembre 1948 : « Atteintes graves à l'intégrité physique et mentale du groupe ; soumission intentionnelle de celui-ci à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle »… ce qui accrédite la théorie de Guglielme Ferrero : « Quand ils ne se servent pas des armées pour établir la tyrannie, les tyrans détruisent les armées afin de n’être pas détruits par elles ».
Parmi les punitions – identiques dans tous les camps- l’une des plus terribles était le séjour prolongé dans la sinistre « cage à buffles » sous une maison sur pilotis où le prisonnier, attaché à un poteau dans une eau putride sans pouvoir se protéger des piqûres d’insectes, était supplicié jusqu‘à la folie et la mort.
Durant l'année de son activité au camp 113, Boudarel reconnut lui-même un taux de mortalité atteignant les 70 %. Sur les 320 prisonniers Français, 278 moururent de mauvais traitements et de torture physique et psychologique. Dans ce cloaque pestilentiel, il avait fait sien « L’Enfer » de Dante, première partie de la « Divine Comédie » : « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance ! »… (1)
Lorsqu’ils débarquèrent à Marseille, les survivants, squelettes ambulants ou morts-vivants portés sur civière, furent la cible des jets de boulons, de crachats et d’injures par des dockers communistes de la CGT rendant, de la sorte, vivants ces vers du Capitaine Borelli, Officier de Légion : « Quant à savoir si tout s’est passé de la sorte, et si vous n’êtes pas restés pour rien là-bas, si vous n’êtes pas morts pour une chose morte, Ô mes pauvres amis, ne me le demandez pas ! »
Inculpé de trahison Georges Boudarel fut condamné à mort par contumace en juin 1953. En 1964, il quittera le Vietnam pour Moscou où il prendra le nom de « Boris », puis Prague où, jusqu'en 1967, il exercera ses talents d'apparatchik communiste dans une filiale du Kominform, la Fédération syndicale Mondiale (FSM).
Après les accords de Genève, ce tortionnaire, bénéficiant de la loi d'amnistie gaulliste du 18 juin 1966 qui stipulait : « sont amnistiés de plein droit tous crimes et délits commis en liaison avec les évènements consécutifs à l’insurrection vietnamienne, et antérieurement au 1er octobre 1957 », revint en France et fut aussitôt coopté au CNRS par ses amis communistes et syndicalistes de l’Education Nationale pour y préparer une thèse de troisième cycle d’histoire à l’université Paris VII Jussieu. Il devint maître de conférences à Jussieu et ces mêmes communistes et syndicalistes feront ensuite valider ses années « d’expérience » en Indochine pour favoriser sa carrière…
Durant ces années, il fréquenta assidûment les milieux trotskistes, en particulier la ligue d’Alain Krivine et comptera parmi ses amis et « protecteurs » Gisèle Halimi, Suzan Sontag, Marianne Schaub, Laurent Schwartz, Marcel Kahn, Madeleine Rebérioux… tout le gratin de la gauche intellectuelle qui sera à l’origine de la création de la « Ligue Contre-Révolutionnaire ».
Le 13 février 1991, lors d'un colloque au Sénat sur le Vietnam auquel Boudarel participait, il fut reconnu et apostrophé par Jean-Jacques Beucler, ancien secrétaire d’État à la Défense et lieutenant en Indochine. Blessé sur la redoutable RC4, il fut fait prisonnier et interné de 1950 à 1954 dans le camp 113. Se plantant devant Boudarel, il l’apostropha en ces termes :
« Vous êtes un individu qui a trahi son pays pour se mettre volontairement, au service de l'ennemi et qui a spécialement maltraité ses compatriotes sur le plan matériel et sur le plan moral. Puisque vous bénéficiez sans doute d'une amnistie collective, nous ne pouvons pas vous poursuivre en justice mais nous tenons à vous dire publiquement, en mémoire des Morts pour la France en Indochine, que nous éprouvons à votre égard, le plus profond mépris, il faut que l'assistance sache à quel ignoble bonhomme elle a à faire. Vous êtes un criminel de guerre ! Vous avez du sang sur les mains. Votre présence à cette tribune est indécente ! ».
L’affaire fit grand bruit, d’autant plus que Boudarel adopta une attitude provocatrice, affirmant ne rien regretter et allant jusqu’à se moquer publiquement de ses anciennes victimes.
« Je consens que mon frère soit mort ; c’est la loi commune. Ce qui me révolte, c’est l’arrogance de ses assassins » écrivait Christopher Marlowe, dans « Edouard II »… Cette révolte, les anciens d’Indo la burent jusqu’à la lie…
D'autres témoignages furent déposés ensuite contre Boudarel qui fit l'objet en 1991 d'une plainte pour crimes contre l’humanité déposée par d'anciens prisonniers français du camp 113. Contre toute attente, articles et pétitions en faveur de Boudarel ne manquèrent pas dans le camp « progressiste » (Jean Lacouture, Pierre Vidal-Naquet qui soutiendra les tueurs du FLN en Algérie…) et la justice rejeta l‘accusation de crime contre l’humanité portée par une association d’anciens combattants, au motif que les faits étaient couverts par la loi d’amnistie de 1966.
Suprême dérision : Soutenu par l’ensemble de la gauche intellectuelle, il échappa également à toute sanction dans le cadre universitaire.
A 65 ans, l’ancien commissaire politique du camp 113 put en toute légalité faire valoir ses droits à la retraite. Il mourut paisiblement dans son lit le 26 décembre 2003 à l’âge de 77 ans.
« Et ton nom paraîtra dans la race future, aux plus cruels tyrans, une cruelle injure ! » - (« Britannicus » Jean Racine)
José CASTANO e-mail : joseph.castano0508@orange.fr
(1) - Le nombre des militaires français capturés durant le conflit indochinois, répartis dans une centaine de lieux de détention, s'élèvera à 37.979 dont 28% seulement survivront, soit 10.754. Leur mortalité sera donc très supérieure à celle des camps d'extermination nazis considérés comme la honte de l'humanité.
- De 1945 à 1954, il y eut environ 37 000 prisonniers militaires aux mains du Vietminh. 71% moururent en captivité, soit environ 26 200 personnes.
- Sur les 2000 soldats français capturés en 1950 lors du désastre de la RC4, il ne restait plus en 1952, au camp n°1, que 32 survivants. Le taux de mortalité fut donc de plus de 90%.
- Sur les 11 721 prisonniers de Diên Biên Phu qui durent endurer une marche de la mort pour regagner les camps, 70 % périrent en moins de 4 mois. Seuls, 3 290 d’entre eux reviendront de captivité.
- Le Viêt Minh ne reconnut jamais la Convention de Genève sur les prisonniers de guerre et pendant toute la durée du conflit, la Croix Rouge ne reçut jamais l’autorisation de visiter les camps.
« L‘inhumanité des camps Viêt Minh rejoint et égale celle des camps nazis » (Capitaine Pierre MONTAGNON – Officier putschiste du 2ème REP – « Les parachutistes de la Légion »)
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L’infâme Georges Boudarel -cliquez sur : boudarel 91 - Vidéo Dailymotion
(Manifestation unitaire de mars 1991 organisée par l'Action Française contre le tortionnaire Boudarel)
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Emission télévisée TF1, « LE DROIT DE SAVOIR », Octobre 1992 sur « l’affaire BOUDAREL »
Jean-Jacques BEUCLER et Wladislas SOBANSKY, rescapés du Camp 113, interpellent le tortionnaire Georges BOUDAREL
Document exceptionnel de 50 minutes à conserver pour « La Mémoire » et à diffuser
https://www.youtube.com/watch?v=9v5WQZMEOqU
Cliquez aussi sur : http://paras.forumsactifs.net/t21492-commissaire-politique-stalinien-du-viet-minh-boudarel#155334
Et sur : Les camps de la mort
« Ni oubli, ni pardon ! »
Conférence sur : « LES SEIGNEURS DE LA GUERRE »
- De l’Indochine à l’Algérie, la Légion étrangère au combat
- L’Odyssée et la fin tragique du 1er Régiment Etranger de Parachutistes en Algérie.
« De l’Indochine à l’Algérie, le conférencier évoque le vécu, l’héroïsme et les sacrifices de ces légionnaires, Fils de France non par le sang reçu mais par le sang versé. Ces soldats-loups à la démarche souple de félins, accoutumés à la chasse et au guet, infatigables dans le chaos minéral de l’Aurès, acceptaient le défi de la guerre dans les défilés étroits comme des pièges, sur les pitons enneigés ou brûlés par le soleil et dans l’enfer du désert où le monde mort a chassé celui des vivants. Ces hommes, « soldats pour mourir », constituaient le plus beau régiment du mode ; jalousés, admirés et vénérés parce qu’ils étaient capables de mourir avec panache en criant : « Vive la Légion ! »
… Puis il y eut le 22 avril 1961 et le soulèvement des meilleures unités combattantes dont le 1er REP était le « fer de lance »… sa dissolution et celle des plus belles unités parachutistes… l’émouvant adieu de la population de Zéralda à « leurs » légionnaires… le « cessez-le-feu » et la fin tragique de l’Algérie française… Le génocide des harkis commençait. »
Organisée par l’association « L’ALMA - LE CORSO » cette conférence sera donnée, Dimanche 3 JUIN 2018, à 10h, Maison Diocésaine Charles de Foucauld – 2, Faubourg Saint Jacques – 07220 VIVIERS - Entrée gratuite
Un repas (facultatif) est prévu à l’issue de la conférence au prix de 27€, vin et café compris.
Inscriptions et renseignements : Emile ESPASA (Trésorier) : emile.espasa@wanadoo.fr – 05 56 05 10 25… avant le 28 Mai, impérativement
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6 JUIN 1944 : APRÈS LE DÉBARQUEMENT, LE DÉBUT DE LA FIN COMMENCE PAR LES CRIMES DE L’ÉPURATION
"Il y a deux histoires, l’une que l’on enseigne et qui ment, l’autre que l’on tait parce qu’elle recèle l’inavouable" (Honoré de Balzac)
Si l’on en croit l’historien Henri Amouroux, les Français étaient majoritairement pétainistes jusqu’au débarquement en Normandie le 6 juin 1944. Mais l’histoire d’après-guerre, écrite et enjolivée par les gaullistes et les communistes, a scindé le pays, de façon assez caricaturale, en deux camps : les résistants et les « collabos », ce qui permettait de minimiser les crimes commis à la libération : une période appelée « l’épuration » et qui, hélas, justifie bien son nom !
Qu’on le veuille ou non, la France de 1940 à 1944 a été pétainiste et passive à 90 ou 95%. Il y a bien eu une poignée, une faible proportion de la population, pour fournir les « résistants de la première heure ».
En novembre 1941, la rupture du pacte germano-soviétique a fait basculer des communistes dans la résistance puis, l'instauration du STO en mars 1942, a poussé plus massivement des jeunes vers les maquis. Mais la résistance restera cependant marginale jusqu'au débarquement allié du 6 juin 1944.
Dans les clichés de cette époque trouble, on a retenu des résistants -gaullistes, communistes, socialistes- et une droite « maréchaliste » voire collaborationniste, ce qui relève des « mensonges de l’Histoire ».
La droite d’avant-guerre était, dans son immense majorité fortement antiallemande. Deux partis, exclusivement, se déclaraient fascistes : le « Faisceau » de Georges Valois et le « Franscisme » de Marcel Bucard.
Seul le premier avait des accointances avec l'Italie fasciste. Le chantre de la collaboration fut Pierre Laval, ancien député socialiste. Les partis les plus collaborationnistes furent le « Parti Populaire Français » créé et dirigé par Jacques Doriot, ancien député-maire communiste de Saint-Denis qui mourra sous l'uniforme allemand et le « Rassemblement National Populaire » du député socialiste Marcel Déat, éphémère ministre de l'aviation en 1936.
La droite nationaliste, souvent favorable au maréchal Pétain, va s'impliquer massivement dans la résistance. Son premier martyr connu fut l'officier de la « Royale », Honoré d'Estienne d'Orves, fusillé au Mont-Valérien, le 29 août 1941. L'amiral Darlan était sur le point d'obtenir sa grâce quand, le 21 août, le Communiste Pierre Georges, futur « colonel Fabien » -qui ne sera qu’un pseudonyme que les communistes s’empresseront de sacraliser- tira dans le dos d'un officier allemand, l'aspirant Moser, au métro « Barbès ». L'histoire officielle n'a pas retenu ce détail, ni le fait que l'aspirant Moser attendait le métro sans arme, quand Pierre Georges lui a (héroïquement) tiré dans le dos. En représailles, cent otages sont exécutés dont Honoré d'Estienne d'Orves.
Hélas trop souvent, tels les ouvriers de la dernière heure, certains résistants tardifs se montreront les pires épurateurs (parfois pour faire oublier un passé de « collabo » ou une fortune bâtie en faisant du marché noir.)
C’est une époque où l’armée française, qui veut se persuader qu'elle a gagné la guerre, reconstitue ses effectifs en régularisant des FFI et des FTP communistes. Heureusement, avant d'en faire des militaires d'active,on envoie ces cadres au rabais tester leur niveau de connaissance à l'école des officiers de Cherchell, en Algérie. L'ancien député Marcel Bouyer, lieutenant FFI, ex-agent de liaison dans la poche de Royan, racontait en riant :
« Cherchell, c'était impayable ! Des gens y rentraient avec des galons de colonels et en ressortaient... sergents. ». Il est vrai que l'inflation aux galons était monnaie courante à l'époque : Jacques Delmas (Chaban dans la résistance), futur maire de Bordeaux, aspirant en 1939, sera... général en 1944, à 27 ans. Malgré des états de service honorables, on n'avait plus vu ça depuis Bonaparte ! Mais, en ces temps troublés, tout est permis, il suffit d'oser ! On a même vu, chez les FTP, des « colonels à 6 galons » (un colonel en porte 5) dont un qui avait échoué à son peloton de… caporal en 1939.
De Gaulle, décorant à Bordeaux une rangée d'une douzaine de « colonels » FFI ou FTP trouve, en bout de file, un simple capitaine auquel il déclare en souriant : « Vous ne savez pas coudre ? »
Tout ceci pourrait prêter à sourire, mais la France de la libération, c'est aussi celle des crimes de l'épuration qui demeureront une honte et entachera à jamais notre Histoire…
A la libération, en métropole, commencera une kyrielle de procès, plus ou moins bâclés, plus ou moins expéditifs, mais avec une apparence de légalité.
Intransigeance d’une justice partisane et injuste : le 27 janvier 1945, la cour de justice de Lyon rend son verdict : Charles Maurras, 76 ans, l'un des écrivains les plus influents de son temps, est condamné à la réclusion perpétuelle et à la dégradation nationale pour « intelligence avec l'ennemi ».
Si quelqu'un n'avait jamais eu d'« intelligence » avec l'Allemagne, c'était bien Maurras. Lutter contre le germanisme avait été l'un des buts de sa vie. Mais nous étions en 1945 et le seul fait d'être proche de Pétain valait d'être taxé aussitôt du crime de collaboration… donc de traître.
Durant la même période s’ouvre le procès de Robert Brasillach, directeur du journal « Je suis partout ». Condamné à mort, il a bénéficié d'un soutien massif des intellectuels (gaullistes et communistes, entre autres) qui ont signé une pétition pour demander sa grâce à De Gaulle. Le « premier résistant de France » refusa son recours en grâce et Brasillach fut fusillé le 6 février 1945 au fort de Montrouge.
De Gaulle justifiera sa décision, plus tard, par « son indignation d'avoir vu Brasillach posant en uniforme allemand sur la couverture d'un magazine ... ». Oui mais voilà, Robert Brasillach n'a jamais porté l'uniforme allemand. De Gaulle l'a simplement confondu avec Jacques Doriot. Un « détail » peu glorieux qui entache la « belle histoire » du gaullisme…
Le 15 août 1945, en plein été, la cour rend son verdict au procès Pétain : la peine de mort.
Ce vieux maréchal, qui, en juin 1940 avait « fait don de sa personne à la France pour atténuer ses malheurs » paie pour la lâcheté de tout un peuple.
En effet, arrêtons de faire croire que ce vieillard aurait fait, avec la complicité de Pierre Laval, une sorte de coup de force pour s'emparer du pouvoir. Rappelons les faits : les parlementaires français ont accordé les pleins pouvoirs à Pétain par 569 voix pour et 80 contre, soit en gros 85% des suffrages exprimés. Ce vote eut lieu le 10 juillet 1940. Comment ose-t-on écrire que la France et ses représentants légaux ne pardonnaient pas au maréchal d'avoir demandé les conditions d'un armistice le...18 juin ? Ils ont eu le temps de la réflexion et ont donc voté en leur âme et conscience.
Dans un entretien à Valeurs actuelles en date du 13 décembre 1993, l’historien, Henri Amouroux, déclarait : « Le gaullisme a imposé l'idée qu'il ne fallait pas signer cet armistice et que Vichy était illégitime. C'est fabuleux ! Mais, ce n'est pas sérieux ! ».
L'épuration a été sanglante dans presque toute la France. Citons, par exemple, les « purges » et règlements de compte effectués, en toute impunité, par les FTP du Limousin. Des comportements monstrueux qui finiront par irriter puis indigner Georges Guingouin, commandant le « régiment de marche du Limousin » (FTP), bien qu'il s'agisse de ses propres troupes. Guingouin, maire de Limoges à la libération, sera exclu du PCF après un long procès « stalinien » ; il avait osé écorner le mythe d'une France combattante pure, incarnée par les communistes !
L'épuration, c'est aussi cet exploitant agricole en Charente, Paul de M...., qui a vu son père et son frère fusillés sous ses yeux parce qu'ils étaient aristocrates, catholiques et châtelains. L'enquête prouvera qu'ils aidaient la résistance non-communiste.
Robert Aron, historien de la période de l’épuration, note : « C’est un véritable armorial, un annuaire des châteaux ou un bottin mondain de province que l’on pourrait constituer avec les victimes. D’autant que beaucoup d’entre elles ont eu le tort inexpiable, tout en étant anti-allemandes, de faire confiance à Pétain, ou bien d’être, dans la résistance, d’un camp différent de celui de leur assassin… ».
C'est aussi, cette jeune fille, catholique et cheftaine des guides de France, qu'on viendra chercher le jour de son mariage pour la fusiller devant ses proches au motif que sa famille (mais pas elle !) aurait été « collabo...
C'est cet amiral en retraite, proche du maréchal Pétain, que les épurateurs vont écarteler entre deux camions en le brûlant à la lampe à souder...
C'est le comte Christian de Lorgeril, parent de d'Estienne d'Orves, mais à qui on reproche son château et ses idées monarchistes. Il est arrêté le 22 août 1944 : « Complètement nu, le malheureux dut s'asseoir sur une baïonnette. Puis il eut les espaces métacarpiens sectionnés, les pieds et les mains broyés. Les bourreaux lui transpercèrent le thorax et le dos avec une baïonnette rougie au feu. Le martyr fut ensuite plongé dans une baignoire pleine d'essence à laquelle les sadiques mirent le feu. Leur victime s'étant évanouie, ils le ranimèrent pour répandre ensuite sur ses plaies du pétrole enflammé. Le malheureux vivait encore. Il devait mourir, 55 jours plus tard, dans les souffrances d'un damné... ».
Ce récit, d’un sadisme écœurant, est paru dans le quotidien « L'Aube » en novembre 1950. Nous étions revenus aux pires heures de la Révolution de 1789!
Parmi la faune de barbares « résistants » de l’époque, figurait un certain Henrot, responsable, entre autres, du massacre de la famille de Buffières et du pillage de leurs propriétés de Dolomieu et Milliassière, près de Grenoble. Le rapport d’enquête établit que : « Le 16 août 1944 au matin, une équipe d’une dizaine d’hommes fut désignée et placée sous la responsabilité d’Henrot, pour se rendre au château de Dolomieu afin de ramener au maquis le comte et la comtesse signalés comme collaborateurs… Lourdement armés, ils enfoncèrent la porte et abattirent Philibert venu à leur rencontre les bras levés. Il fut abattu d’une rafale de mitraillette… Son épouse, qui protégeait leur petit garçon Michel, resta au premier étage… Marcelle et son fils Michel furent emmenés au camp du Châtelard… Arrivée au camp, Marcelle fut soumise aux pires tortures… une nuit d’orgies, devant son fils… Marcelle fut exécutée par ordre ainsi que son fils, sans qu’il soit question de la mise en jugement ou d’une décision de condamnation… ».
Ce rapport d’enquête stipule que l’enfant de 5 ans reçut une balle dans la tête, allongé sur le corps de sa mère.
Philibert de Buffières avait un frère en camp de concentration. Il y mourra. Son fils Bernard était sous-officier dans l’armée de Lattre.
Quelques jours plus tard, le 22 août, toujours sous les ordres du « lieutenant » Henrot, la bande investit le domaine de Milliassière : « Élisabeth de Buffières nota dans son livre de messe, une phrase prémonitoire : « Aimer c’est se donner jusqu’au sacrifice. 22/08/1944 ». Les FTP pillent et saccagent le château. Puis, vers 22h30 ils repartent vers d’autres forfaits : « Élisabeth ne réapparaissait pas… Étendue sur son lit, elle avait reçu trois balles de revolver dont une dans la tempe, après avoir été violée… »
Le « lieutenant » Henrot, lui, ne rendra jamais de compte à la justice : tué d’une balle en pleine tête (sans doute tirée par un de ses hommes), le 3 septembre, place des Terreaux, à Lyon, durant la libération de la ville. Le nom de ce « grand résistant » figure quelque part, sur un monument aux morts « pour la France ».
Il existe un autre volet de l’épuration qu’on a trop tendance à minimiser : celui des femmes tondues.
Pour les « épurateurs », le fait de coucher avec l’occupant était sanctionné, à minima, par la tonte des cheveux. Ces femmes tondues étaient accusées de « collaboration horizontale », un acte qui n'est pas incriminé dans le code pénal et qui n’a donc rien d’illégal. Certaines ont été lynchées, violées, torturées ou tuées. Le compte de ces victimes est difficile à établir. On parle de 20 ou 30 000, peut-être plus ?
Au nom de l’épuration, on a martyrisé et tondu des femmes amoureuses (celles, par exemple, qui refusèrent de quitter leur concubin ou leur mari allemand, lors des évacuations de civils des bases de sous-marins de Saint-Nazaire, Lorient et Dunkerque), puis celles qui, après tout, n’ont fait que leur métier (entraineuses, prostituées…). On se souvient de la tirade de la comédienne Arletty à qui on reprochait un amant allemand et qui répondit de sa voix gouailleuse et nasillarde : « Et alors ? Mon cœur est français mais mon cul est international ! ».
Après-guerre, des femmes tondues, battues, violées ont tenté des actions en justice contre leurs bourreaux mais leur action a été disqualifiée, elles n’étaient pas considérées comme des victimes.
Le chiffre officiel de l'épuration, communiqué par Adrien Texier, alors ministre de l'intérieur, au « colonel Passy » (le capitaine Dewavrin) est de 105 000 victimes. Ce chiffre émanait des rapports des préfets. Il n'a jamais trouvé de démentis sérieusement étayés.
On a toujours tendance, pour minorer voire légitimer les crimes de l’épuration, à les mettre en parallèle avec ceux de la Milice, de sinistre mémoire. Mais les exactions barbares de la Milice, dans les derniers mois de la guerre, représentent entre 2 000 et 5 000 victimes. C’est odieux et énorme (sur une courte période et avec des effectifs armés d’environ 10 à 15 000 hommes à peine) mais cela représente de 2 à 5% maximum des crimes commis par les FTP et/ou d’autres (vrais ou faux) résistants…
Durant la seconde guerre mondiale, sur le sol de France, les « purges » de la libération et les bombardements anglo-américains firent, officiellement, 3 à 4 fois plus de victimes civiles que celles attribuées aux nazis.
« C'est la mémoire qui fait toute la profondeur de l'homme » soutenait Péguy. Dans le but de promouvoir une vérité historique par trop malmenée, Éric de Verdelhan avec la sagacité qu’on lui connaît a réussi la prouesse de transmettre dans son livre « Les massacres oubliés », cette mémoire si maltraitée de nos jours...(*)
Jusqu’ici, l’Histoire n’a été qu’un recueil de mensonges, d’ironies, de bouffonneries, un amoncellement de massacres et de cris de douleur. C’est ce qui est lassant chez elle : cette trame toujours semblable sous l’infini variété des motifs, cette lutte constante pour un chimérique pouvoir, ces victoires perdues, ces espoirs trahis, ces décadences, ces chutes, ces reniements, ces efforts vers un avenir qui se dérobe sans fin et qui ne relâche rien de ses exigences sanguinaires, donne une image de l’homme dont on ne saura jamais si elle exprime sa grandeur ou au contraire sa misère.
Albert Camus soutenait que « seule la vérité peut affronter l’injustice. La vérité ou bien l’amour ». Un homme qui écrit à charge d’âme, tout livre est un plaidoyer. Éric de Verdelhan,(*) nous livre, ici, une étude réaliste à base de faits et de vérités vraies à l’histoire morale du XXème siècle.
José CASTANO e-mail : joseph.castano0508@orange.fr
(*) Dans cet ouvrage qui relate bon nombre de « massacres oubliés », tels ceux de la Vendée ou de Katyn (entre autres), un grand chapitre est consacré à la guerre d’Algérie. Le génocide des harkis est fidèlement retranscrit ainsi que les massacres perpétrés sur la communauté européenne d’Oran, le 5 juillet 1962… d’où le titre de l’ouvrage :
Voir les détails ici « Oran, 5 juillet 1962 (et d’autres massacres oubliés) »
Adresser commande à :
Eric de Verdelhan - 132 avenue de Nivelles, 17100 Saintes.
Prix : 18€ + 4 € de frais de port. (Règlement à la commande)
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« Il y a une jeune école historique qui veut mener une sorte de guerre privée et qualifiée d'héroïque contre le gouvernement de Vichy. Il me paraît absurde de renverser les choses au point de dire que non seulement le gouvernement a été complice mais qu'il a pris l'initiative d'une entreprise de répression des juifs. Je me demande parfois si, contrairement à l'idée commune, la part de sacrifice dans la politique et la conduite du maréchal Pétain n'ont pas eu des effets plus certains et positifs sur le salut des juifs que sur le destin de la France ». (Annie Kriegel, journaliste-historienne Juive, ex militante communiste – Entretien à Valeurs actuelles, 25 mars 1991).
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Voir aussi « TERREUR ISLAMISTE »
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Libre propos citoyen
Document transmis par
LE PHAREFOUILLEUR le Vendredi 7 décembre 2018.
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789
PAS DE DISSOLUTION DE L’ASSEMBLEE NATIONALE ? SORTONS MACRON DE L’ELYSEE !
Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s et compatriotes,
Ce fut samedi 1er décembre que les Gilets jaunes se rendirent à Paris pour « l’acte III » de leur mouvement de révolte légitime.
Ils ne purent prévoir (à part quelques barbouzes déguisés et soigneusement infiltrés pour pousser à la casse, tactique bien connue d’une démocratie en péril) qu’ils seraient très vite dépassés par les casseurs professionnels venus de toutes les ratières des banlieues.
Ceux-là même que Messieurs :
- Nicolas SARKOZY, qui devait nettoyer la banlieue avec un Karcher,
- François HOLLANDE, l’homme à la démarche de pingouin,
- et aujourd’hui Emmanuel MACRON, le pote des rappeurs « fils d’immigrés,
noirs et pédés » (inscription sur un T-shirt !) venus s’exhiber à l’Elysée, ont laissé se développer comme des champignons vénéneux dans les cités de non-droit où règnent la prostitution, le trafic de cocaïne, la vente d’armes et les « tournantes » réservées aux filles non voilées.
CE SONT LES CASSEURS DES BANLIEUES QUI ONT MIS PARIS A SAC, PAS LES GILETS JAUNES DANS LEUR TRÉS GRANDE MAJORITÉ !
L’impréparation des forces de l’ordre et la totale incompétence de Christophe CASTANER ancien joueur de poker dit Zampa-de-Manosque (…), accessoirement Ministre de l’Intérieur (certes assisté d’un Préfet mais très incolore), firent le reste dans un contexte de saccage jamais vu depuis Mai 1968 !
Voici une photo du pseudo ministre à l’époque de sa splendeur.
Cette photo d’archive (trouvée sur Internet), le montre à une époque où il entretenait des liens avec Christian ORAISON, caïd des Alpes-de-Haute-Provence de la Dream-Team, abattu de plusieurs balles en 2008. Il déclara à ce sujet : « c’était mon grand frère, mon protecteur, il m’appelait l’étudiant ». Fermer le ban.
Que de questions au sujet de Chri-Chri-Lacrymo :
- comment a-t-il pu être nommé Ministre de l’Intérieur ?
- pourquoi n’a-t-il pas su fermer hermétiquement la place de l’Etoile,
- pourquoi n’a-t-il pas encerclé et protégé l’Arc de triomphe, avec un deuxième cercle de protection ?
- pourquoi a-t-il fait tirer des grenades lacrymogènes sur les Gilets jaunes qui avançaient calmement en levant des drapeaux français ?
- comment a-t-il pu accuser Marine Le PEN d’attiser la haine ???!!! Le valet est à l’image du maître : UN INCAPABLE.
Emmanuel MACRON a dit voilà peu : « qu’ils viennent me chercher…».
Sachant que 80 à 84 % des Français n’accepte plus sa politique débile menée depuis 18 mois, le gouvernement ne représente plus le peuple !
SI MACRON NE DISSOUD PAS L’ASSEMBLEE NATIONALE IL FAUT ALLER LE CHERCHER ET L’EJECTER DE L’ELYSEE !
Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.
Libre propos citoyen
Document transmis par
LE PHAREFOUILLEUR le Samedi 17 novembre 2018
MESSAGE SUBLIMINAL DES « GILETS JAUNES » :
MACRON DEMISSION !
Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s et compatriotes,
Après cinq années d’écriture, le 3 janvier 2017, écoeuré par la lâcheté politique persistante d’une grande majorité de Français, et des gouvernants mondialistes élus par eux dans un contexte flagrant d’ignorance des enjeux politiques, je pris la décision d’arrêter l’écriture de ma rubrique « Le phare fouilleur » qui se voulait une tentative de compréhension d’une certaine pensée politique française.
A l’occasion de cette « journée des Gilets Jaunes » qui affole les responsables politiques trop bien payé(e)s pour les lois qu’ils votent et bien installé(e)s dans leur véhicule de fonction dont le carburant est payé par nos impôts je tiens à m’associer à ce ras-le-bol.
Sans aucun mot d’ordre des partis politiques émasculés par le mondialisme instauré par les lobbies et les franc-macs, ni des syndicats ex-rois-de-la-rue, 70 % des Français se rebiffent enfin :
les cocus de SARKOZY,
les sans-dents de HOLLANDE,
les fainéants de MACRON,
….en ont marre d’être pris pour de la merde !
Après 18 mois d’un pouvoir qu’il n’a pas pris mais ramassé au sol, Emmanuel MACRON, chef de file du mouvement « En Marche » élu à la présidence de la République le 17 mai 2017, a atteint la limite de ses compétences vendues sans vergogne à une majorité de Françaisaveugles et sourds jusqu’à la présente journée qui, je l’espère, signe le début de sa fin politique.
Manu-le-désinvolte, vous n’êtes pas mon Président et je sais à quoi vous sert d’être titulaire d’un DEA de philosophie, diplômé de Sciences-Po et de l’ENA : tromper les Français !
Certes les éléphants de l’UMPS se sont fait harakiri (il était temps que ces incompétents magouilleurs disparaissent !) et vous avez osé dire « je vous aime » aux électeurs orphelins, pendant votre campagne présidentielle, avec parfois des cris et des crispations de visage dignes d’une pièce de théâtre de boulevard.
Vous avez mis neuf mois (d’août 2016 à mai 2017) pour devenir une sorte de violeur de la France mais...avec son consentement !
Certes vous avez pris certaines mesures (d’autant plus facilement que vos deux prédécesseurs n’ont rien fait ou si peu) et prétendre le contraire serait ridicule, mais il semble que les grandes difficultés sociales et financières des Français d’aujourd’hui ne vous atteignent pas :
- le niveau du chômage est alarmant et les mesures efficaces pour une reprise du travail tardent,
- la dette de l’Etat reste abyssale et fragilise le budget national,
- les dépenses publiques sont exagérément élevées, alors que leur réduction est vitale pour faire face aux enjeux du futur,
- le niveau de l’invasion migratoire décidée sans référendum a des fins mondialistes, a des conséquences dramatiques sur la politique intérieure de la France et le budget de l’Etat,
- l’insécurité augmente quotidiennement mais pas autour de l’Elysée,
- les conséquences du terrorisme ambiant sont très préoccupantes : pourquoi avoir laissé revenir les « djihadistes français », pourquoi ne pas les avoir destitués de la nationalité française, pourquoi les laisser vivre tranquillement dans les prisons financées par nos impôts ?
- le coût de la vie explose pour tous les Français sauf pour vous.
Ignorant tout cela vous avez osé dire en face à certaines personnes qui vous ont interpellé en vous faisant remarquer qu’elles n’avaient que 850 € par mois pour vivre : « j’entends…je sais que c’est difficile ».
Faux ! Vous faites semblant d’entendre et ne changez rien à votre politique démagogique, qui rend les gens modestes plus fragiles.
Vous avez même osé rajouter « vous êtes adorables...j’ai besoin de vous...» affichant ainsi à leur égard un mépris incommensurable !
Quant à votre décision d’augmenter les taxes sur les carburants elle fait de vous et des ministres concernés des fossoyeurs de la classe moyenne dont l’activité professionnelle impose l’usage d’une voiture.
Cette journée de manifestation anti-taxe pétrolière, qui devrait déclencher au moins 2.000 points de rassemblement, à une autre portée politique qui signifie à peu près ceci :
Manu-le-désinvolte, LES FRANÇAIS EN ONT MARRE DE VOTRE POLITIQUE ARROGANTE !
Comment ignorer que cette taxe abusive a pour seul but, non pas de rendre la transition écologique possible (nouveau fantasme de votre majorité) mais de remplir les caisses de l’Etat ?
Peu après :
- vos selfies indécents avec des « fils de migrants, noirs et pédés » (!), dans la cour de l’Elysée (!),
- votre accolade non moins indécente avec un caribéen sorti de prison qui osa pour la photo souvenir (question de kiff bien sûr) faire un doigt d’honneur (!), devant votre mine extasiée (!),
- votre récente allocation de l’Elysée, dans la pénombre (!) sans prompteur (!), devant une feuille raturée (!),
- votre dernière allocution à bord de notre porte-avions, devant un avion Rafale, à l’occasion de laquelle vous avez reconnu avoir échoué sur le « rapprochement des élites avec le peuple », après de telles mises en scène, dont certaines indignes d’un Président de la République Française, nous sommes nombreux à souhaiter….
QUE CETTE TAXE SUR LES CARBURANTS SIGNE LE DEBUT DE VOTRE FIN POLITIQUE !
Au fait : Marion MARECHAL…revenez vite !
Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.
Michel Salanon...de l'Hôtel Saint Maurice d'Aïn-el-Turck
« Celui qui s’incline devant des règles établies par l’ennemi ne vaincra jamais » (Léon Trotski – « Leur morale et la nôtre »)
Il n’est pas un jour où médias et politiques ne cessent de s’interroger sur la conduite à tenir au regard des criminels français de l’Etat islamique détenus en Syrie. Les uns voudraient qu’ils soient jugés sur place tandis que les autres prêchent pour un retour en France dans le but de les juger, les emprisonner… puis de les relâcher un jour ou l’autre…
Il y a aussi les femmes, sortes de Belphégor remisé au goût islamiste, empêtrées dans leur marmaille bâtarde qui, sans le moindre remords pour leur sinistre participation à ce génocide, tentent d’émouvoir –leur bébé dans les bras- les « bons samaritains », éternels idiots utiles des « droits de l’homme »…
Dans un « manifeste des intellectuels français pour la résistance à l’abandon de l’Algérie française » (soutenu par le Maréchal Alphonse Juin) on pouvait lire dans le Figaro du 7 octobre 1960 : « C'est une des formes les plus lâches de la trahison que d'empoisonner, jour après jour, la conscience de la France ». Rien n’a changé depuis…
Comment gérer cette épineuse question ? Près de 2000 Français radicalisés ont combattu en Syrie et en Irak sous le drapeau de Daech depuis 2014. 450 seraient morts et 300 seraient déjà revenus en France. Et les autres ? Que fait-on d’eux ?... Les emprisonner ? Où les mettrions-nous dès lors que nos prisons sont surpeuplées ?... Les juger sur le lieu de leurs forfaits ? Il faudrait pour cela que Syriens et Irakiens en acceptent l’augure… sachant que s’ils les condamnaient à mort, la France s’opposerait à leur exécution. Sur ce point, le 27 février 2019, sur BFMTV, la Garde des Sceaux Nicole Belloubet, a rappelé la position française : « Il y a une limite. Notre pays n’accepte pas la peine de mort. Si tel est le cas, nous interviendrions pour demander que cette peine ne soit pas exécutée. C’est une condition sine qua non ». Le problème reste donc entier dans la mesure où, ni la Syrie, ni l’Irak, ni les Kurdes ne sont en mesure de gérer indéfiniment ces prisonniers qui, par la force des choses, recouvreront très vite leur liberté…
Alors, si la décision de trancher entre ces options s’avère difficile pour nos gouvernants, il existe une troisième voie qui résoudrait leur problématique : l’exécution, sur place, de ces djihadistes !
Durant quatre années, nos forces spéciales se sont –dans le cadre de la coalition et au péril de leur vie- évertuées à traquer les criminels, les localiser et les éliminer. Ce n’est un secret pour personne. Dès lors, s’il était permis de les tuer durant ce conflit, pourquoi leur accorder la vie aujourd’hui et leur permettre de reprendre, bientôt, leur terrifiant djihad ?
Il y a maintes façons d’exécuter un prisonnier… la plupart du temps dans la discrétion la plus absolue. Les militaires de toute nationalité connaissent parfaitement cette notion. Donnons à nos soldats la possibilité d’éradiquer définitivement ces prédateurs, ennemis de toute civilisation !... Seulement, voilà ! Comme l’a souligné notre ministre : « Notre pays n’accepte pas la peine de mort »… Alors, que faire ?
Lors de son entretien sur BFMTV, Nicole Belloubet a indiqué son intention d’assurer aux djihadistes français « un minimum de droit à un procès équitable. Nous veillons à ce que les droits de la défense soient assurés »… et de rappeler que « les Français concernés bénéficient de la protection consulaire ». Dans ce cas, comment venir à bout de ces monstres qui se renouvellent perpétuellement en puisant leur force dans notre faiblesse ? Comment peut-on appeler autrement cette pourriture humaine qui exhibe la tête de sa victime en guise de trophée ? Que viendrait-il faire dans une prison française 5 étoiles si ce n’est attendre patiemment de recouvrer la liberté pour donner libre cours à ses pulsions barbares ? A-t-il accordé, lui, « un minimum de droit » à ses victimes ?
Ce monstre mérite-t-il de vivre ? Quels furent « les droits » de ses victimes ?
« Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier » (Martin Luther King)
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LA PARTIE DE CARTELETTES / LES PLATICOS / LA BAROUFA
1) LA PARTIE DE CARTELETTES
Il ne nous faut pas grand-chose pour nous occuper, avec un peu d’imagination les objets les plus usuels deviennent de merveilleux jouets.
Une boite d’allumettes vide, par exemple, il suffit de découper la partie illustrée entre les deux frottoirs pour obtenir une« cartelette ».
Et peuvent alors commencer d’acharnées parties.
Le but du jeu est de retourner les cartelettes, en les frappant avec la paume de la main pour faire apparaître le coté imprimé.
Celui qui les retourne, les empoche.
La plus courante des figurines est le JOCKEY.
Elle représente un cavalier et son cheval rouge sur un champ de course d’un vert foncé peu courant sous nos climats.
Le ciel est d’un jaune brûlant, ce qui sied bien pour des allumettes.
Mais comme LE JOCKEY est la boite la plus commune, elle n’a guère de valeur. Certaines cartelettes, notamment celles venus de métropole s’échangent contre dix jockeys, voire plus.
Ce matin, sur le rebord de ma fenêtre se déroule une partie endiablée, j’ai la paume de la main droite toute rouge à force de frapper comme un malade sur ces pauvres cartelettes.
Bernard est entrain de tout rafler.
C’est alors que jaillit de son atelier le roi de la pompe diesel, il a dans ses mains trois bidons d’huile vides, attachés par le goulot à une vieille ficelle.
Quand nos regards se croisent, il porte son index à sa bouche, nous signifiant ainsi de garder le silence.
Une telle connivence de sa part, nous n’avons guère d’affinité, est quelque peu déroutante.
Il accroche la ficelle au pare chocs arrière d’une « quatre chevaux » garée en face de son atelier et glisse les bidons sous la voiture.
Ne connaissant pas le propriétaire du véhicule, nous oublions presque, ce qui s’est passé, d’autant que Bernard à chaque coup de poignet retourne les cartelettes et va nous plumer.
- Tu t’es entraîné toute la nuit ? Avec la tchamba que tu as tu devrais jouer à la loterie algérienne.
- Non il a fait brûler un gros cierge à l’église du saint Esprit.
Bernard qui est de confession israélite, éclate de rire.
- Et ça te fait rire ?
- J’imagine la tête de mon père si je rentre à l’église un cierge à la main.
Le rire devient communicatif et toute la bande glousse à qui mieux mieux.
Personne, sauf le père Fuentes qui guettait derrière ses vitres, n’a vu arriver le propriétaire de la « quatre chevaux ».
Il est grand comme un jour sans pain ou plutôt comme une baguette de chez Busquet, le boulanger de la rue de la Bastille. Il sifflote et son épaisse moustache suit la cadence de ses lèvres. Il est heureux quoi !
- Salut Fuentes, alors ça pompe toujours ?
- Alors José t’as vendu combien de tracteurs cette semaine ?
- Top secret Fuentes.
- T’as pas dû en vendre beaucoup pour rouler en quatre chevaux.
- T’occupe, la belle bagnole est au garage, les clients ça les rassure une petite voiture.
Et le grand gaillard se plie pour entrer dans son automobile, c’est comme un I majuscule qui se transforme en z minuscule.
Nous ne préoccupons pas de leur conversation car pour une fois Bernard n’a pas complètement réussi à retourner l’image :
- Stop, Bernard, là c’est baraquéte.
- Baraquéte pour un gravier ?
- Ya pas de gravier qui tienne, elle n’est pas complètement retourné, c’est baraquéte et c’est à Marcel de jouer mainte…
La phrase de Georges reste en suspens, car « la quatre chevaux » a démarré et les bidons d’huiles font un tintamarre de jolata pas possible.
Nous bien sûr on se marre, le grand sifflet se déplie, sort de sa voiture et fonce sur nous. Il donne de grands coups de pied sur le tas de cartelettes qui volent partout et nous invective en nous traitant de noms d’oiseaux bizarres.
Kader qui a tout vu s’interpose :
- Arrêtes José, c’est pas les gosses.
- C’est qui alors ?
- Je te dis c’est pas les gosses et comme je suis pas un cahuéte je ne peux pas te dire qui c’est.
-Oh ! Père Fuentes, falso, toi qui est comme le phare de Kébir à tout surveiller, tu peux nous dire qui c’est le couillon qui s’amuse à ces conneries ?
Le père Fuentes, tourne les talons et sans rien dire ferme la porte de son atelier.
José a tout compris, il tire rageusement sur la ficelle qui casse et lance-le tout sur la porte de l’atelier.
- Et nos cartelettes qui sont toutes déchirées ?
- Le père Fuentes va vous les remplacer.
- Tu parles !
Un coup de première et il démarre en appuyant rageusement sur l’accélérateur.
La partie est gâchée, plus personne n’a envie de continuer sauf Bernard, bien sûr.
-Purée vas, pour une fois que je gagnais, on se fait insulter, on nous massacre les cartelettes, et l’autre devant son atelier qui dit rien, qui joue les santicos. Tu crois pas non !
- Allez, on se casse au petit jardin.
- J’ai faim dit Robert
- C’est à dire ?
- C’est à dire que j’ai très faim et que je mangerai bien un morceau de calentica à la rue de la Bastille
- Et que c’est moi qui régale !
Et nous voilà partis pour casser la croûte, arrivés rue de l’artillerie nous faisons une halte de deux minutes au Colisée, c’est notre cinéma préféré, après le studio des jeunes, bien sur, juste pour jeter un coupd’œil sur les photos du film de la semaine : « Nous irons à Paris »avec Ray Ventura et son orchestre.
- Hé ! c’est samedi soir le cinéma.
- D’ac. Robert, allez les gars que notre Robert y va tomber d’inanition.
Comme tous les matins la rue de la Bastille est débordante de monde, nous slalomons entre les étals des marchands de légumes, les cris des vendeurs résonnent contre les murs :
- Allez madame elle est fraîche, elle est fraîche ma sardine, sardina véritable !
- À la goutte, à la goutte la pastèque !
- Tchoumbo, higo de pala higo, la douzaine pour pas chère.
Les odeurs de fruits, de poissons, de viandes, de friture des taillos, d’épices et de pâtisseries se combinent, s’allient, se mélangent et irriguent le cerveau avec une telle intensité que, même paupières closes, nul ne peut pas se tromper, nous sommes bien rue de la Bastille.
Cette rue rendrait fous les caméléons tant elle déborde de couleurs.
Bernard et Georges ne perdent pas le nord et ramassent les noyaux d’abricot qui traînent sur le sol, pour les futures parties de « pignols », au petit tas ou au souffre.
Nous voici à l’angle de la rue Lamoricière, l’odeur de calentica supplante tous les autres parfums, la plaque du flan de pois chiches dégage des volutes de fumée, preuve, s’il en fallait, de la fraîcheur du produit.
- Et cinq morceaux, bien servis, si ou plait monsieur.
- Avec ou sans pain ?
- Avec, s’il est frais.
- Et ta petite sœur elle est pas fraîche ?
Avec une incroyable dextérité le pain est coupé, ouvert et la calentica installée bien au chaud entre les deux tranches, le marchand saisi ensuite une boite de « citrate de bétaïne » dont le couvercle est troué, et agite sur les sandwiches un harmonieux mélange de sel et de poivre.
- Et oila, bien chaud, bien frais, bien parisien et c’est qui, qui paye ?
- Ma mère va passer tout à l’heure, s’empresse de dire Robert.
-Aïe, aïe, aïe… elle va encore me marchander pendant trois heures, la calentica et des sous que bientôt il faut que je lui donne pour qu’elle soit contente, allez, filez vite !
On se retrouve sur un banc de la place de la Bastille.
-Hé ! Bernard, maintenant que nous sommes devant la chapelle du saint Esprit tu pourrais aller porter un cierge à la sainte Vierge, nous on te prête une allumette.
- Des cierges il a pas besoin d’en acheter il en a deux beaux sous les narines, essuie toi le nez, mocoso, les gens y vont croire qu’on est des jaillullos de la Calère.
-Commencez pas à critiquer la Calère, ma mère elle dit que c’est le plus beau quartier d’Oran et qu’il y a plus de lagagnosos à la place des Victoires qu’à la Calère.
- Purée ! Vous avez vu les fauteuils des cireurs de souliers ?
- On dirait des trônes de prince indiens..
- Tché ça doit rapporter gros de cirer les souliers pour qu’ils se payent d’aussi somptueux fauteuils.
-Qu’il est bamba ce Marcel, c’est la mairie qui les a installés les fauteuils, c’était dans l’Écho d’Oran de la semaine dernière.
- Parce que tu lis l’Écho d’Oran toi maintenant ?
-Ouai, dis Bernard, chaque fois que je vais au cabinet, ma mère coupe les feuilles en quatre et on se torche avec les dernières nouvelles.
- Allez, on se tire de cette place qui me donne le cafard.
- Et pourquoi René ?
- Parce qu’à la fin des vacances on vient ici pour vendre les livres de classe de l’année dernière, acheter les nouveaux et que penser au lycée ce n’est vraiment pas le moment!
- Faudrait pas oublier le père Fuentes.
On retourne au quartier, on laisse passer la journée et demain, avec des idées bien fraîches et bien claires, on voit ce qu’il faut faire.
2) LES PLATICOS
Cette fois-ci c’est la compétition cycliste la plus célèbre du monde qui est à l’honneur,
Ce matin Bernard qui est le premier levé nous a dessiné un merveilleux parcours du tour de France.
Six étapes, dont une de tunnel avec un saut de trottoir pas facile à réaliser et des lacets qu’il va falloir négocier avec prudence.
Pour jouer au tour de France, ce n’est guère compliqué, il faut d’abord et avant tout un parcours tracé à la craie ou au plâtre. Deux traits parallèles dessinant les formes que l’inspiration du moment nous dicte.Parfois un seul trait, ce qui signifie que nous passons un tunnel. Ensuite il faut bien entendu des coureurs cyclistes et de préférence de très grands champions, Bobet, Robic, Kubler, Koblet, Copi, Bartali.
Les coureurs sont des platicos, (capsules de limonade) qui pour avoir une stabilité parfaite sont lestées avec de la cire de bougie ou du goudron. Une fois le lestage terminé il faut soigneusement coller la photo de son héros.
Le but du jeu étant de rejoindre l’étape le plus rapidement possible sans sortir des contours du parcours, en poussant le platico d’un bref coup de majeur. En cas de sortie de route retour à l’étape précédente.
A chaque arrivée d’étape, il est attribué à chaque joueur, un certain nombre de points suivant le classement atteint et en fonction du nombre de participants.
Le gagnant étant celui qui totalise le plus de points à l’arrivée de la dernière étape.
La partie peut durer des heures et il faut bien surveiller celui qui tient la marque surtout si c’est ce tromposo de Robert.
Le départ se situe devant l’entrée du 11, sur le rebord du trottoir, juste à côté de l’atelier du révérend père Fuentes, le spécialiste des pompes diesel et des bidons d’huile attachés au cul des quatre chevaux. Il arbore ses grosses lunettes de protection, il a donc l’intention de travailler et donc de nous fiche la paix.
Pour viser le plus juste, il faut se mettre à genoux voire carrément s’allonger par terre, les coudes et les genoux deviennent rapidement couleur chocolat, mais la partie est trop prenante, pour faire des effets de toilette.
Bernard me dit soudain :
- Tu vois ce que je vois ?
- Ouai, une camionnette.
- Et alors ?
-Alors je vois une vieille Juvaquatre Renault transformée en camionnette, avec deux ridelles et un hayon le tout verrouillé par des clavettes.
- T’y es bête ou tu fais semblant ?
- Pourquoi tu dis ça ?
- Bon puisque tu veux que je te mette les points sur les i, elle est à qui cette Juvaquatre ?
- Au père Fuentes et alors ?
- Et alors ça ne te donne pas des envies cette tartana ?
- Tu veux qu’on lui accroche des bidons d’huile ?
- Ah ! Non, pas que ça, il faut une vengeance bien en règle.
- Et c’est nous qu’on va encore ramasser. Purée regarde ce bandit de Georges ça fait trois fois qu’il fout des rempoujones à mon joueur et que je me retrouve dehors.
- Ne change pas de conversation s’il te plait, il faut qu’il se rappelle ce cabron que quand on fait des conneries on laisse pas accuser les autres.
- Tu proposes quoi ?
- Je propose que l’on piége sa bagnole bien comme il faut, et que se soit le vendeur de tracteurs qui soit accusé.
- On le connaît même pas çui là, on la vue une fois par ici et tu veux….
- Regarde au bout de la station, tu la voies sa quatre chevaux ?
- Bon d’accord, mais ça ne va pas être simple.
- Si c’était simple il y a longtemps que l’histoire serait réglée.
- Bon c’est ton tour de jouer.
- Robert on en est où ?
- C’est Georges qui gagne, Marcel est deuxième, moi troisième, Bernard derrière et toi tu es à la pora, bon dernier.
- Viens voir Robert, tu sais pourquoi elle est souvent là, la bagnole du marchand de tracteurs ?
- Ah que oui ! C’est ma sœur qui me l’a dit, José il est complètement tchalé d’une vendeuse de chez « Primavera », tous les jours que Dieu donne il est collé à la vitrine, puis, il entre, achète une rose rouge, il la paye et l’offre à la vendeuse qui prend à chaque fois le sofoco de sa vie, vu qu’elle devient plus rouge que la rose.
- Et quand c’est qu’il travaille.
- D’où je sais moi ?
- On finit cette partie et on va chez moi j’ai mis une bouteille de coco au frais dans la glacière.
La partie s’emballe, le pouce lâche le majeur qui heurte le platico et celui-ci avance sur le parcours.
Je double Bernard, mais je heurte le Bartali de Robert, ce qui me fait rebondir hors des limites du jeu. Décidément la chcoumoune ne me lâche pas.
Georges franchit la ligne d’arrivée avec son Louison Bobet, Marcel en fait de même, Robert passe la ligne en lançant un énorme cri de joie comme si c’était lui qui avait gagné la partie. Je termine bon dernier, je suis vraiment un tchancléro à ce jeu il ne me reste plusqu’à payer à boire à toute la bande.
La glacière est un meuble peint en blanc qui trône dans la cuisine, il est doublé de liège pour garder la fraîcheur, le froid est produit par un pain de glace qui, bien sur, fond et que je remplace tous les matins.
C’est ma corvée journalière, le vendeur de glace, débite avec dextérité de grands pains de glace à l’aide d’un énorme couperet muni de dents monstrueuses.
Il glisse dans mon sac de jute le morceau quotidien, nous échangeons quelques brèves paroles de civilité et il passe au client suivant. Maman le règle en fin de semaine.
La boisson du jour c’est une bouteille de « coco » que j’ai préparé la veille en faisant dissoudre la poudre de réglisse dans un litre d’eau.
Le liquide coule dans les verres et provoque une fine condensations, gage de fraîcheur.
- Hum mm que c’est bon et frais !
- C’est pas tout ça mais qu’est-ce qu’on fait !
- José s’est vengé sur nous, mais quand il a su la vérité pas un mot d’excuse, rien.
- Quant au père Fuentes il a laissé faire !
- Donc tous les deux dans le même sac.
Il faut piéger et bien piéger la Juvaquatre du père Fuentes, et il faut que le joli cœur de José soit là pour qu’ils s’embrouillent tous les deux.
Et c’est parti, chacun dit la sienne, les rires fusent, la bouteille de coco rend l’âme, mais pour la bonne cause.
Le plan de bataille s’échafaude, mais il faut agir en plein jour ce qui complique nos interventions.
Midi moins le quart le père Fuentes boucle son atelier, il porte une bonbonne en verre de vingt litres de vin, offerte ce matin même par un viticulteur reconnaissant pour le travail effectué sur son matériel. Il la dépose dans la benne de sa Juvaquatre camionnette, ce qui n’était pas prévu dans nos plans.
3) LA BAROUFA
Il traverse la rue d’Arzew pour rejoindre le Sphinx la brasserie située à l’angle de la rue de Lourmel, pour s’installer au bar qui regorge de kémia de toutes sortes.
En bon professionnel il va réparer une bouteille d’anisette avec ses copains tout en dégustant des moules, des sardines à l’escabèche, des beignets,des tramoussos, des torraicos et toutes les délicieuses petites choses qui tombent sous la main.
Comme ces amuses gueules sont bien relevées, elles attisent la soif, les tournées de Gras ou de Limiñana vont bon train et le patron, bon commerçant, n’hésite pas à mettre la sienne.
Les conversations deviennent un brouhaha indescriptible, car le ton monte avec le nombre de verres.
Nous avons donc largement le temps d’agir mais cette fois c’est toute la bande qui est là, car il est bientôt midi et il y a pas mal de monde dans la rue.
A la queue leu leu, nous formons un train qui slalome entre les véhicules en stationnement de temps en temps nous tournons un peu plus au tour d’une voiture et le train repart tel le bouyouyou qui rallie Oran à Hammam Bou Adjar.
Arrivés devant la Juvaquatre la ronde recommence et pendant que les copains font un rideau devant la camionnette Georges et moi nous glissons sous les pneus avant une planche appuyée sur une briquette, Robert soulève les clavettes du hayon arrière et les met en équilibre sur le rebord de la fente, Marcel enfonce avec vigueur une énorme pomme de terre dans le pot d’échappement.
Mission accomplie, le train repart et arrivé devant la quatre chevaux de José, grande surprise, les deux pneus arrières sont à plat, elle est garée en queue de la station de taxis et les bons chauffeurs ont du sévir.
- Marcel, à table !
La maman de Marcel met fin au train qui se disloque, une partie de l’équipe regagne le foyer, il est midi trente c’est la sacro-sainte heure du repas.
Georges, Robert, et moi nous allons chez Bernard, il a un beau balcon qui surplombe les lieux du délit. Nous nous installons pour assister à la séance, accroupis pour ne pas être trop visibles et donner des idées aux deux protagonistes.
Monsieur Fuentes arrive le premier, il a l’air tout guilleret et sifflote "étoile des neiges", le pas n’est pas très bien assuré, ce qui laisse supposer que les rafales d’anisette ont dû crépiter très fort.
Il s’y reprend à deux trois fois pour glisser la clé dans la serrure de la Juvaquatre, il s’installe au volant en rebondissant sur son gros popotin histoire de bien se caler sur le siège.
José arrive à son tour, le pas bien détaché, lui n’a pas la démarche chaloupée du père Fuentes, les attentes amoureuses engourdissent moins que l’anis.
La première de la Juvaquatre est enclenchée, un coup de démarreur le véhicule tressaute et explose, comme un coup de canon, les clavettes en équilibre tombent et laissent s’ouvrir les ridelles et le hayon arrière, la bonbonne de vin secouée, roule et s’écroule avec fracas sur le sol, répandant le doux nectar rouge de la plaine de Mascara.
Fuentes révulsé, s’expulse de son véhicule au moment où José arrive devant le sien.
- Tu m’as pas fait ça José ?
- Putain mes pneus, tu m’as pas fait ça Fuentes ?
- T’as vu ou t’es garé, sur la station.
- Non c’est pas eux ?
- Et qui tu veux que ce soit ? Je les ai vus faire des dizaines de fois.
- Allez-viens on va s’expliquer avec ses tchumberos.
-Regarde ma camionnette, le pot d’échappement éclaté comme une pastèque, et le vin, vingt litres d’une pure merveille pour saouler… la rigole….me cago la leche , viens, ils vont nous le payer…..
Nous sommes morts de rire derrière la rambarde du balcon, et du monde au balcon c’est pas ce qui manque car l’explosion à attiré les curieux.
José et Fuentes, à grandes enjambées, atteignent la tête de station, et sans piper mot, frappent, les chauffeurs qui n'ont rien compris répliquent, les autres chauffeurs garés devant le Cyrnos, viennent prêter mains fortes à leurs collègues, mais des copains à José et au père Fuentes débaroulent du Sphinx et de l’Oasis, c’est une saragata sans nom, les coups pleuvent de tous côtés, coups de tête, coups de genou dans le système trois pièces, nez en sang, directs, uppercuts, coups de pied, la baroufa prend de l’ampleur, des dizaines de badaux entourent les protagonistes, certain essaient de les séparer mais comme ils prennent eux aussi des marrons, ils entrent à leur tour dans la bagarre.
Certain roulent par terre, mais continuent à se cogner dessus, les chemises partent en lambeaux, les belles vestes blanches sont maculées de sang.
Tout le monde frappe tout le monde et ce qui devait arriver arrive :
- Joais tché Pépico has cuidado que soy contiguo.
- Qué letché si on peut même plus taper ses copains maintenant ?
- Que patchora que tienes! ontencion derrière toi !
- Celui-là je vais lui tchaffer le nez.
Là, nous les gamins, nous ne rigolons plus, car les évènements prennent une tournure imprévue, qui dépasse tout ce que nous avions envisagé.
C’est une bataille générale.
Toutes sirènes dehors jaillit un fourgon de la police suivit d’un deuxième puis d’un troisième panier à salade qui déglutissent des policiers la matraque en l’air, ils calment tout ce beau monde et embarquent les plus récalcitrants.
Le calme revient petit à petit, les curieux se dispersent, les balcons se vident.
Le quartier a retrouvé son calme.
Si la Juvaquatre, baignant dans son vin, et la Quatre chevaux, avec ses pneus arrière à plat, n’étaient pas là pour en témoigner, nul ne pourrait penser qu’il s’est passé quelque chose, tout porte à croire que nous sommes dans une oasis de paix.
- Purée dit Bernard, c’est fou ce qui peut arriver quand on nous empêche de jouer aux cartelettes !
Ce qui déclenche un éclat de rire général.
Le lendemain matin, Fuentes défile sur le trottoir comme les légionnaires le 14 juillet, démarche chaloupée et fière, jambe gauche épaule droite,jambe droite épaule gauche, torse bombé, arborant comme une décoration un magnifique oeil au beurre noir et un sourire moqueur en direction des taxis qui font mine de ne pas le voir.
- Bonjour les enfants lance-t-il à la cantonade.
- Bonjour monsieur Fuentes répondons-nous dans un ensemble parfait.
- Vous avez vu la peignée qu’on leur a mis à ces feignants.
- On n’était pas là, on s’amusait au square Cayla répond de sa voix la plus angélique ce falso de Robert.
-Vous avez raté une belle baroufa, j’espère qu’ils ne vont plus jouer à Zorro avec les voitures des autres et surtout ne plus accuser les enfants.
Heureusement que nous sommes assis sur le rebord de la fenêtre de ma concierge, car tant de gentillesse envers nous, nous laisse pantois et nous donne presque des regrets.
C’est sûr, maintenant nous en avons la preuve monsieur Fuentes a pris un coup sur la tête.
- Ce pauvre José il a le nez et un bras cassé.
- Le nez et le bras…?
- Le nez pendant la bagarre et le bras à l’hôpital.
- A l’hôpital ?
- Pendant que les docteurs lui soignaient le nez, il s’est débattu et il est tombé du lit, son bras a violemment heurté le carrelage de l’hôpital et n’a pas résisté.
- Et il est plâtré ?
- Le bras complet et sur la figure ils lui ont fait un masque à faire peur…
Et ben ! il n’est pas prêt de retourner chez Primavera !
Note : Un grand merci à ceux qui ont ouvert leur mémoire pour raviver la mienne et permis l'écriture de cet article.
Maman m'a bien dit de ne plus aller à la pêche, mais je ne sais plus si elle m'a interdit le port ou la cueva l'agua et puis il y a des pertes de mémoire qui m'arrangent.
En cette fin d'été qui s'étire langoureusement, il fait chaud, toute la bande est un peu éteinte et se traîne dans la rue, engourdie par la chaleur.
- Et si on allait prendre un bain ?
- Ça c'est une idée qu'elle est bonne !!
Le temps de récupérer une serviette et nous voilà en route.
L'idée de faire un capuson dans la grande bleue nous donne des ailes.
En moins de temps qu'il ne faut pour le dire nous dévalons la rue Floréal Mathieu, la rue Alsace Lorraine, la rue de la vieille mosquée, je tourne la tête vers la Banque d'Algérie pour ne pas regarder le Lycée Lamoricière qui sera ma destination quotidienne dans quelques jours.
Bernard qui traîne un peu la patte à cause de ses tchanclettes toutes neuves nous apostrophe :
- On pourrait prendre un car de la S.O.T.A.C.
- T'as des sous ?
- On le prend aouf.
- Et on se retrouve au commissariat y vinga palos.
- « Baja del bourro y anda por patas » nous sommes presque arrivés, la passerelle des ponts et chaussées et le port nous tend les bras.
- Vous pouvez pas parler français, qué letché !!
- D'accord, descends du bourricot et marche à pied si tu préfères.
Nous voilà sur le port ou une légère brise fait frissonner l'onde, Quai de Rouen, le Marie-Louise Schiaffino est solidement amarré, bien calé par les défenses qui protègent la coque du bateau et les pierres du quai.
Ce magnifique fleuron de la flotte Schiaffino est un cargo semi-pinardier, d'où la forte odeur de vinasse qui flotte sur le quai.
- Regardes, dit Norbert, Le Marie-Louise Schiaffino
- Dis-moi une autre comme ça, c'est écrit si gros que même un lagagnoso il pourrait le lire.
- Peut être, mais moi du boulevard front de mer je le reconnais avec ses quatre mats qui font portiques, il peut charger 6500 tonnes de fret, et pas que du pinard, regardes, il y a mêmes de Jeeps.
- Qu'est-ce qui se passe la bas au pied des bâtiments ?
En effet un attroupement d'où fusent des rires et des applaudissements attire notre attention :
- Regardez c'est Germain
- On y va ?
- Pos bien sur
Il y a là, des dockers, des transitaires, des jeunes filles, secrétaires ou comptables, des marins qui entourent, deux personnages hauts en couleurs.
Germain coiffé de son éternel chapeau, aussi crasseux que sa la longue blouse qui a dû être blanche un jour, mais bariolée par la crasse et les taches de peinture, ressemble à un arc en ciel sous un ciel d'orage. Une bouteille d'un litre laisse son goulot dépasser de la poche droite.
Le deuxième nous est inconnu, il arbore une fine moustache en forme d'accent circonflexe, avec dans son dos une drôle de guitare bricolée avec un bidon d'huile, un manche à balais et des fils de pêche en guise de corde
- C'est qui lui ? Demande Bernard à un transitaire.
- Oh les enfants vous ne connaissez pas François notre célèbre « Va et vient » le plus connu des clochards de la marine ? Et bien profitez en car c'est pas souvent qu'il traîne par ici.
En fait les deux clochards sont venus dans l'espoir d'obtenir un ou deux litres de vin et les mandataires les font s'opposer dans une joute bon enfant.
Germain se racle la gorge et entonne une Tyrolienne endiablée ou les troulalaiitous se succèdent harmonieusement le tout accompagné de gestes suggestifs qui font rigoler l'auditoire.. Une salve d'applaudissements salue la performance.
- « Va et vient », « Va et vient » scande le public.
« Va et vient » sent qu'il doit faire mieux, il prend sa guitare pittoresque, fait semblant de l'accorder et entonne :
« Ils sont dans les vignes et les moineaux (bis)
ils ont mangé les raisins,
ils ont chié tous les pépins
Si ma chanson vous emmerde merde (ter)
Histoire de vous emmerder
Je vais la recommencer...
Puisqu'il fait si chaud
Mets ton grand chapeau
Nous irons dans les bois
Chéri comme autre fois
Et tu t'en dormiras entre mes bras »
Les applaudissements redoublent et l'un des mandataires qui semble être le meneur de cette petite manifestation prend la parole :
-Bon les artistes notre jury a délibéré et pour le chant il vous classe ex æquo.
Mais pour gagner les cinq litres de vins il va falloir que chacun nous montre ses talents de peintre ou de sculpteur
- T’exagère Pépico cinq litres seulement ! J'ai porté une bombonne de dix litres et il va tourner le vin s'il y a trop d'air au-dessus, bon c'est bien parce que c'est vous, je vais vous faire un tableau de « Va et vient »
A quatre pattes par terre sur le goudron du quai, notre Germain national entreprend avec des craies de couleurs une grande fresque où Va et vient, plus vrai que nature, est reproduit à un vitesse étourdissante, avec la paume de sa main et ses doigts il estompe, souligne un trait, donne des ombres. Le dessin prend forme et la ressemblance est saisissante.
L'attroupement salue le bel ouvrage par des vivas, Bébert salue son public en écartant sa blouse comme pour une révérence et tout le monde éclate de rire en tapant des mains
- A toi Va et vient, qu'est-ce que tu nous proposes ?
- Il me faut de la mie de pain et un peu d'eau.
Une grosse miche et un seau d'eau sont apportés, Va et vient échauffe ses doigts en faisant des grimaces qui font pouffer de rire l'auditoire.
Il extrait de la poche droite du pantalon, une navaja qu'il déplie d'un geste sec et décortique la boule de pain, il en extrait la mie, se mouille les doigts et commence à la pétrir pour en faire une pâte solide.
Ses phalanges virevoltent sur la pâte, assemblent, creusent, avec ses ongles il peaufine les détails, un personnage prend forme. Le public est pour une fois silencieux et suit avec attention la dextérité des mains de l'artiste. L'oeuvre prend l'apparence d'un santon de vingt-cinq centimètres de haut.
Personnage d'une crèche de la nativité ?.
Il fignole avec son couteau, creuse les traits, enlève le superflu, la statuette se profile de plus en plus précisément, d'une poche de sa veste il fait jaillir un morceau de charbon et donne les touches finales à son personnage.
C'est Germain!! murmure l'attroupement, tout y est la blouse et le litron qui dépasse de la poche, la tête est remarquable et si ressemblante que l'on pourrait croire qu'un sorcier Jivaro à réduit notre Germain national.
Il fait une pirouette en présentant son travail sous les applaudissements et les cris du public.
- C'est quoi cette ficelle qui dépasse de la blouse ?, demande une jolie morénica d'une vingtaine d'années.
- Ça c'est le bouquet final, guapa, tirez la ficelle !
La jeune fille s'exécute, la blouse de la statue s'écarte et une énorme pitcha se dresse entre les pans de la blouse, saisie de surprise et de honte la fille lâche la statuette , heureusement Germain la récupère au vol.
Tout le monde est plié en deux et rigole à s'en décrocher la mâchoire.
Germain en est soufflé, il prend François dans ses bras. Ils entament un fougueux tango qui fait crouler de rire tout le monde.
- Bravo messieurs match nul veuillez me suivre pour recevoir votre récompense
- Terminé mes amis, la récrée est finie, le Marie Louise appareille ce soir et il y a pas mal de boulot qui nous attend.
Tout le monde retourne vaquer à ses occupations, et nous tapons un sprint jusqu'au pédrégal et arrivés à Navalville nous plongeons avec délice dans la mer.
Nous sommes en train de sécher sur les rochers, quand une question de Bernard nous sort de la douce torpeur qui nous avait envahie :
- Mais pourquoi on l'appelle camembert à Germain ?
- Oh Bernard t'es enrhumé ou quoi ?
- Moi enrhumé ?
- Tu as rien senti, il sortait pas de chez Lorenzi Palenca, le parfumeur, notre Bébert il a du faire un plongeon dans les cuves à Jonca, les camions qui pompent la merde.
- Purée qué pesté, t’as vraiment le nez bouché et c'est pour ça qu’on le nomme camembert parce qu'il pue comme un vieux « Toukrem » trop fait.
- Tu te rappelles René quand on a été au TIVOLI voir les 100000 cavaliers, après le film on a voulu faire une partie de sport-foot au bar le penalty
- C'est vrai, Camembert repeignait la façade, nous étions en pleine partie, Germain est entré dans le bar, en clignant son oeil guidch, celui qu'il s'est brûlé en peignant un mur à la chaux et il a dit à Georges le fils du patron :
- C'est tout ce que tu as à faire avec cette bande de zazous de la niche à poux, fais-moi voir ton cahier de devoirs de vacances.
- Ouais et il a corrigé tous les exercices de Georges, nous on en revenait pas.
- Bon les gars, vous avez vu l'heure il faut remonter si on veut pas que les parents nous apprennent à nager avec un martinet.
Pour aller plus vite nous grimpons le « caminito de la muerte » qui mène aux falaises de Gambetta avec beaucoup de chance une camionnette nous prend en stop et nous largue rue d'Arzew.
Après une bonne douche, pour enlever toute trace de sel, car maman est très maline et si elle trouve un goût amer en me faisant une bise?aïe, aïe, aïe,..
Me voici dans la rue.
Un attroupement inhabituel en tête de la station de taxis et des éclats de voix.
Et qui est la ? notre ami Germain en grande discussion avec les chauffeurs.
- Alors Germain t'as tapé dans la gourde ?
- Je vous demande moi, bandes de gandouls, dans quoi vous avez tapés
- Nous des gandouls ?
- Vous devez pas vous salir beaucoup les mains le cul sur votre fauteuil et même pour laver les voitures c'est Kader qui se tape les sale boulot et toi Kader enlève ta chéchia que tu vas asphyxier les poux et comme ça tu ressembles à une bouteille cachetée.
Deux musulmanes, drapées dans leurs immaculés draps blancs ne laissant apparaître qu'un oeil, traversent le carrefour, aussitôt Germain ne peut s'empêcher de faire une remarque en les montrant du doigt :
- Il va y avoir une régate au port, les barques à voile sont de sortie.
Puis montrant du doigt les chauffeurs de taxi :
- Quant à vous, la France est bien basse en ce moment et c'est pas des gandouls comme vous qui allez la relever !
Et sans attendre de réponse il fait une pirouette, et de son pas vif avec ses pieds écartés il s'engouffre sous les arcades de la rue d'Arzew, faisant de grands gestes et apostrophant tous les passants.
Note de l'auteur (Germain et François dit va et vient ont tous les deux été victimes du terrorisme après les accords d'Evian)
Jean-Michel sur la CALÉDONIE (malgré son titre !)
DE DEUX MAUX, IL FAUT CHOISIR LE MOINDRE !
ANJOUAN 1997 Bleu-blanc-rouge ! MARE 2043 Tricolore ?
Première lettre ouverte à Madame Maryline SINEWAMI
Maire de Maré (Iles Loyautés, Nouvelle-Calédonie)
Madame le Maire, très chère compatriote,
J’ai l’honneur de vous écrire, suite à votre apparition dans les médias, à l’occasion d’évènements passablement déplorables.
C’est malheureux mais c’est ainsi, dans votre île, après des violences claniques, qui ont causé en août 2011, quatre morts et une vingtaine de blessés, aujourd’hui, plus de cent personnes (150, semble-t-il) sont obligées de s’exiler à Nouméa, en raison de violences graves ayant entrainé maintes destructions volontaires de biens par incendie !
Ces faits s’étant déroulés sur un territoire français n’ont, hélas, guère ému hormis la classe politique locale, l’ensemble des partis et des cercles de pensée de notre hexagone, obnubilés avant tout par l’effet de la pandémie que l’on sait !
Il importe cependant de ne pas perdre de vue qu’une question cruciale s’impose : dans les mois et les années qui suivent, la Calédonie restera-t-elle française ?
Qu’on me permette une question préalable : la présence de la France n’est-elle pas la seule apte à sécuriser votre ile les prochaines années ?
Quels que soient les griefs allégués à son encontre par ailleurs, les quatre pelotons de gendarmes mobiles et l’antenne du GIGN déployée sur place, sont pour quelques temps sûrement, la seule garantie de la paix civile…
Mais au fait, vous avez le droit de vous interroger : à quel titre, mon très vif intérêt pour votre île ?
Cela résulte assurément d’une passion tenace pour les terres lointaines marquées du sceau de notre mère-patrie commune la France !
Ce n’est pas sans liens également avec les réminiscences d’un film entrevu à l’âge de 10 ans, où j’ai pu admirer, ébahi, des danseuses tahitiennes de tamouré, ainsi que j’en ai fait part à notre vaillant compatriote, Antoine KOMBOUARE (1), dont la famille, semble-t-il est originaire de LIFOU, votre voisine et quelque part votre rivale.
Ma réflexion, je vous le confie, est axée principalement sur mon assez grande expérience issue de mon combat inébranlable pour l’honneur de la communauté harkie, de la proximité que je ressens face à l’émergence d’un nombre d’Algériens de plus en plus rattachistes à la France, sur la solidarité très éprouvée au sujet de l’enracinement définitif de l’île de Mayotte à la RF. Surtout je ne peux pas oublier que j’ai lutté et que je lutte pour le retour d’Anjouan dans le giron de la mère-patrie, réclamé quasi unanimement à partir de juillet 1997 jusqu’au sommet des mosquées, par le déploiement de notre drapeau.
Aussi, permettez-moi de vous apostropher sur la question cardinale : l’avènement de Kanaky, est-il ou non souhaitable dans un proche avenir ou à plus long terme ?
Premier point : dans une contribution à Riposte Laïque, entre autres, datée d’il y a un peu plus d’un an (du 26 octobre 2019), je m’en prenais assez vertement à d’indécrottables donneurs de leçons de morale, passablement imbus d’eux-mêmes et sûrs de détenir l’éblouissante vérité première de ce début du XXIème siècle, qui suit : « Tout le mal dans ce monde résulte de la colonisation européenne, particulièrement française, ainsi que du regard forcément raciste du mâle blanc, hétéro sexuel, porté sur les descendants de « colonisés », qualifiés assez bizarrement de « racisés » ».
Quand Emmanuel TJIBAOU (2) semble prendre ses distances avec une doxa quelque peu manichéenne, et en tout état de cause très schématique, l’inélégantesque Edwy PLENEL, le grand copain de frère Tarik et d’autres clowns du même acabit, prétendent le tancer, non seulement comme le fait le maître d’école envers son élève mais le père avec son enfant : « te rends-tu comptes de ce que tu fais ? Va et ne pèche plus ! ». Sous-entendu bien sûr : « si ton défunt père te voyait ! » (3) Et de s’efforcer de l’humilier de façon un peu plus intempestive, en lui faisant dire (quelle bassesse !) à sa place : « je suis découragé d’avoir été si naïf et en colère contre moi-même ». Et le Monde, où PLENEL a exercé certaines responsabilités rédactionnelles voire éditoriales (4) de se prêter complaisamment à une bien sinistre farce !
Tout est bon pour arriver à la sortie triomphale des accords de Nouméa, Kanaky, Kanaky et Kanaky, et elle seule ! Fut-ce au prix de 50% +1voix (ouf ! enfin on y arrive !) ceci sans réfléchir aucunement aux conséquences, bien sûr !
« Seule l’indépendance garantira un avenir de paix, de stabilité et de justice sociale » …
Personne ne m’empêchera de rétorquer : « ce n’est pas aussi simple » et également de renvoyer au précédent d’ANJOUAN, 1975-1997, dont je vous causerais un peu plus loin…
J’attire ensuite votre attention sur deux interrogations que je n’ai pas pu m’empêcher de formuler dans ma contribution précitée à RL, titrée « Daeninckx, Stora et Thuram, faux amis de nos compatriotes canaques » :
- (La) « Kanaky risque fort de receler rapidement plus de citoyens de nationalité française ou de doubles nationaux que de citoyens spécifiquement canaques – comme pour les originaires des Comores, bonjour les dégâts – » ;
- « la situation de la jeunesse canaque (bien plus qu’avec la Chine et les Anglo-Saxons) apparait nettement plus prometteuse dans le cadre de le République française, à condition, bien sûr que notre pays ne persiste plus à s’enliser dans les voies de la repentance, de la décadence et de l’islamo-gauchisme ».
Autorisez-moi aujourd’hui à ajouter à ces deux interrogations, au moins deux autres, dont l’une découle d’une demande de votre parti le FLNKS, semble-t-il : une période de transition de 3 ans qui permette d’installer le nouvel état de Kanaky-Nouvelle-Calédonie et de négocier des accords de partenariat et de coopération avec la France et d’autres Etats (5). Cela signifie-t-il que l’indépendance formelle précèderait une indépendance réelle qui, elle, ne se concrétiserait qu’après un accord avec le gouvernement français (au fait lequel ?) : un gouvernement macronien, de gauche, de droite, mélanchonien, voire islamo-compatible ou islamiste tout court ?
Mais alors, cela ne signifie-t-il pas qu’en votant lors du 3e référendum (je dis bien le 3e si ce n’est le 4e en comptant celui de 1987 !) les électeurs ne seront nullement à même d’opérer un choix pertinent et éclairé, puisqu’ils ne savent pas à quoi ils s’engagent du fait précisément, que le principal parti indépendantiste, lui-même, est incapable de dire le contenu de l’accord qu’il entend promouvoir avec l’ancienne puissance tutélaire !
Cet accord ne peut faire l’objet que d’un vague projet qui, présentement n’a aucune validité ou n’a aucune pertinence probante, puisqu’il n’émane que de l’une des parties de l’ensemble des parties prenantes. A-t-on déjà vu, quelque part un tel scénario ubuesque ?! Même la Rhodésie-Zimbabwe, avant de s’enfoncer dans une misère économique épouvantable, qui généra un exode massif vers l’Afrique du Sud, vécut lors de la période intérimaire sur des terrains institutionnels plus assurés !
Deuxième point d’importance – avant de me permettre d’en soulever d’autres ultérieurement – : quelle sera la place de la femme en Kanaky ?
Sera-t-elle soumise au droit coutumier ou au droit commun en matière de droit familial ? Question posée autrement : la femme kanake aura-t-elle un statut de mineure à vie, comme cela s’est imposé en Algérie pour la plus grande honte commune de la France et du parti d’assassins et de tueurs (6) dénommé le FLN (7) ? FLNKS = FLN en l’occurrence ?
Vu l’importance récurrente dans la société canaque de la coutume, je serai tenté de répondre hélas ! La femme kanake sera soumise au droit coutumier !
Circulez, il n’y aura plus rien à voir !
Voici deux éléments d’information que votre sagacité ne peut ignorer :
- Dans une publication, portail des Outre-mer, « femmes kanakes et statut coutumier », 9 mars 2019, il est avancé : « En Nouvelle-Calédonie, deux droits civils cohabitent, le droit commun et le statut coutumier. Une exception dans le droit français (8). Les femmes de statut coutumier, pour la plupart kanakes (9) doivent en cas de désaccord pour un divorce ou une garde d’enfant saisir la juridiction en formation coutumière ». Il en résulte un vrai parcours de combattant(e) et plus d’une femme kanake estime que la juridiction coutumière n’est pas complément impartiale !
- Le poids de la tradition coutumière apparait particulièrement gênant dans les affaires criminelles de viol, à croire que la coutume consacre une sorte de « droit de cuissage » pour les mâles de la lignée des chefs coutumiers !
A ce propos, reportez-vous à une récente affaire de viol sur l’île voisine de Lifou, la plus peuplée des Iles Loyautés (Nouvelle-Calédonie 1, 28 octobre 2020) :
« Assises : 7 ans pour l’homme accusé de viol à Lifou ».
Le viol a eu lieu dans la nuit du 19 au 20 septembre 2018 à la tribu de Luciela, Lifou. La victime, une institutrice qui a subi un profond traumatisme de la part de son neveu (il est bien précisé coutumier) âgé de 31 ans.
Quid, de la justice criminelle domaine régalien s’il en est, en Kanaky ?
Autrement formulée, la question est : les conditions sont-elles réunies pour l’établissement d’une justice indépendante dans l’état projeté ?
Un transfert de toutes les compétences régaliennes, de qui se moque-t-on ?
Au fait, les futurs citoyens de Kanaky qui refuseront de se soumettre au nouveau droit, pour le moins insolite pour eux, dans un laps de temps aussi ténu, qu’en fera-t-on ?
S’ils ne s’adaptent pas, faudra-t-il prévoir un « rapatriement » de 200 000 à 250 000 personnes en France Métropolitaine, avec immanquablement les « harkis canaques » à Rivesaltes et au Larzac dont… les déplacés de Belep de 1984 (10) et ceux plus récents… de Maré ?!
Tout cela étant dit, Madame le Maire, je n’en conviens que trop bien ; il subsiste bien des injustices sociales sur le Caillou (et autres îles) dont pâtit très probablement une majorité de Canaques de tout âge !
Mais reconnaissez-le et vous vous en pénétrerez de plus en plus, au fil du temps, il n’est de bonne politique que celle qui tient compte des réalités bien tangibles et non celle qui conduit à s’étourdir de belles rêvasseries débouchant sur un désastre.
Notre célèbre compatriote et voisin, Christian KAREMBEU, champion d’exception, l’a bien mesuré quand il est allé à la rencontre de MAMABOLE, une femme de 90 ans, qui a fait partie des chatouilleuses, ces femmes de Mayotte qui, dans les années 70 se sont battues pour le maintien dans la République française, ces femmes s’en prenant aux élus comoriens, en visite, jusqu’à ce qu’ils repartent.
Les Mahoraises en question, savaient ce qu’elles voulaient en disant qu’elles préféraient être les esclaves des français plutôt que celles des grands Comoriens !
J’ai évoqué Mayotte, venons-en à Anjouan, qui s’est détachée de la République Fédérale Islamique des Comores pendant 10 ans et dont je puis vous assurer à ce jour, que les problèmes sont très, très loin d’être résolus –, il y a 2 ans, il y a eu dans la Casbah de Mutsamudu (que je connais bien !) des combats à l’arme lourde pendant toute une semaine –
J’ai tout fait pour aider mes compatriotes de cœur Anjouanais, me rendant dans l’océan indien en 1998 et 2000.
J’ai dépensé une fortune dont une bonne part pour me déplacer à de nombreuses reprises à Paris (Marseille et Nice étant deux autres destinations privilégiées), afin de mobiliser la presse nationale et internationale, des personnalités de tout bord, politiques en tête. J’ai essayé, en vain, de promouvoir l’existence en Alsace, d’une association d’aide à Anjouan, avec l’appui d’une personnalité régionale et l’aide de KARAMA.
Je suis intervenu sur les ondes de radios DZOUANI à HOMBO (Anjouan) et radio GALERE à Marseille, n’hésitant pas à pourfendre ceux qui détenaient les manettes du pouvoir en France.
Plusieurs de mes camarades et compatriotes se sont également rendus à Anjouan dont le très regretté ADG, écrivain et grand ferrailleur pour la Calédonie française dans Combat calédonien, si je ne m’abuse !
Concrètement, j’ai beaucoup aidé 2 anjouanaises à pouvoir rester ici !
Qu’on me permette une observation incidente, pour ces interventions : n’aurai-je pas poussé à la roue du Grand remplacement, qui, s’il est évoqué par Renaud CAMUS provoque des hauts cris (et non bien sûr, si c’est le DALAÏ LAMA qui en parle !).
Mais d’aucuns auraient grand tort de me houspiller ! Prenez-vous-en plutôt à tous nos dirigeants qui, depuis la grande Zorah ont tout fait pour le départ de la France et des blancs d’Afrique et d’ailleurs ! Tout cela pour le malheur de tous !
Madame le Maire, réfléchissez aussi à l’anecdote suivante, particulièrement pour la gouvernance de votre île.
De passage à Domoni, deuxième ville d’Ajouan, alors que je devisais avec le premier magistrat de la commune, une brave dame l’apostrophe : « Monsieur le Maire, amenez-nous ici des gens comme lui ! ».
J’ai parfaitement compris ce que cela sous-entendait, à savoir : « il nous faut des Blancs qui nous aident à nous en sortir plutôt que nombre de nos frères prédateurs, souvent d’ailleurs de nationalité française, avec famille et biens en France ».
J’ajoute que, grâce à mes amis de l’Algérie française (dont l’un ancien de l’OAS – métro), la fille de l’ancien combattant BELELA, assassiné à Mutsamudu le 14 juillet 1997 pour avoir refusé d’abaisser le drapeau tricolore, a pu prolonger son séjour en Métropole.
L’association SOS-Outre-Mer dont les dirigeants poursuivent une action remarquable en faveur d’orphelins du Liban, ainsi que Pierre PUJO et son équipe de l’Action Française, m’ont énormément aidé. J’évoque, pour mémoire, plusieurs autres personnes bienveillantes parmi les pieds-noirs, les anciens harkis, les étudiantes mahoraises et les africains français.
Je ne doute pas que ce seront des personnes venant de ces horizons, qui vont s’enquérir de la situation de détresse vécue par les enfants de Maré, refugiés à Nouméa !
Concluons, ne serait-ce que provisoirement, si les Calédoniens parfois sous l’emprise de subterfuges peu glorieux (tels ce PLENEL à la mode), s’avisaient de voter à la moitié (+1) pour la Kanaky, dont l’emblème et la dénomination, je le rappelle, sont mono ethniques pour ne pas dit racistes, le scénario qui s’est déroulé à Anjouan risque fort de se reproduire !
Je serai alors tenté de foncer, même en fauteuil roulant vers Nouméa, Maré et ailleurs pour aller à la rescousse des porteurs de drapeaux bleu-blanc-rouge (à condition que la France existe encore dans les années 2030-2040 !).
Probablement une brave vahiné m’en empêchera (plusieurs sont factrices ou vendeuses à Colmar !) en me rétorquant : « laisse tomber, ces pauvres cloches ont bien cherché leurs ennuis ».
Avec ferveur et très cordialement,
Madame le Maire et très chère Madame SINEWAMI,
En souhaitant fort pouvoir vous lire et peut-être vous voir prochainement,
Jean-Michel WEISSGERBER
Militant laïc et pro harki, pied-noir d’honneur (11), fils d’un directeur d’école, à une époque où leurs collègues femmes n’étaient pas légion
Colmar le 11 décembre 2020
POST-CRIPTUM :
Nombreux sont les originaires du Caillou qui résident ou ont résidé à Colmar, ville-garnison siège du régiment 15-2, et où étudient nombre de jeunes à l’Université de Haute-Alsace (UHA) :
- Les plus communicatifs apparaissent être les wallisiennes et wallisiens : je vous invite, à ce propos, à prendre connaissance de l’excellent reportage que leur à consacré mon ami, le journaliste Nicolas ROQUEJEOFFRE ;
- Un jeune engagé pour 5 ans – T-shirt avec le drapeau Kanaky – Cédric, originaire de LIFOU m’a assuré que les blancs « l’embêtent » (pourquoi et comment ? ce jeune bidasse veut garder le mystère) ce qui me renvoie à une réflexion récente d’Elton, de l’île des Pins, qui s’inquiète du slogan de plus en plus répandu « Chasser les Blancs ! ».
- Deux Canaques de la Région Nord, une mère et sa fille, se sont enfuies à ma vue, bien que sachant que je ne voulais que parler de l’avenir de leur pays.
- Une maréenne, originaire du Vanuatu, transitant à Colmar et résident alors à deux pas de chez moi, dans la vieille ville, a été un peu plus causante : las je l’ai perdue de vue !
- Ainsi de suite…
RENVOIS
(1) Lettre à ce jour sans réponse ;
(2) Lui et sa mère né Wetta, connaissent bien Colmar, siège du foyer ESPOIR, dénommé Jean-Marie TJIBAOU, mort français sous les balles d’un extrémiste canaque ;
(3) PLENEL réussit donc l’exploit de prendre en otage la mémoire d’une personne disparue il y a 31 ans ! Est-il sûr seulement que Jean-Marie serait encore aujourd’hui partisan de l’indépendance ? Tout ce que ce guignol d’E.P a trouvé à dire lors de la sécession d’Anjouan c’est : « cela repose la question de Mayotte et de son rattachement aux Comores ». Il est vrai que lui et les communistes staliniens LECOQ, ASSASSI et Marie-Georges BUFFET qui ne connaissent rien aux réalités de l’archipel et ne prennent que l’attache des pires Grands Comoriens, tous bien sûr…français !
(5) Lesquels : la Chine, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Etats, on le sait, particulièrement philanthropes ?
(6) Selon la formule de Ferhat ABBAS qui, cherchait pendant des années, l’existence d’une nation algérienne qui, elle, aujourd’hui a bien du mal à se trouver !
(7) Front Lénifiant de la Nullité !
(8) Il est très honteux pour notre pays de ne pas s’être vraiment attelé à ce problème, tout aussi important que celui de savoir se larmoyer encore et plus sur les « ombres » de la colonisation.
(9) Y aurait-il donc des femmes d’origine vietnamienne ou d’origine kabyle (à Bourail) soumises au droit coutumier ?
(10) Une compagne canaque d’un militaire m’a assuré que ces déplacés, depuis trente-cinq ans, n’ont toujours pas rejoint leurs îles natales.
(11) Selon un article d’Algérie Patriotique.
Maryline SINEWAMI, imaginez-vous la Nouvelle-Calédonie sans la France ? https://ripostelaique.com/maryline-sinewami-imaginez-vous-la-nouvelle-caledonie-sans-la-france.html
Jean-Michel WEISSGERBER
Article transmis par Maurice Calmein
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