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26 mars 2010

"Les Français repliés d'Algérie n'ont rien oublié"

         Samedi 27 mars 2010 à Argelès-sur-Mer se tiendra un rassemblement de l'Union syndicale de défense des intérêts des Français repliés d'Algérie (USDIFRA).
Par l'intermédiaire de son président, Gabriel Mène, l'USDIFRA tiendra donc une grande réunion d'information et de revendications en Pays catalan samedi à la salle Buisson, allée Ferdinand Buisson, à Argelès-sur-Mer. Explications.
         

         Quelle est la vocation de l'USDIFRA ?
L'USDIFRA a été créée en août 1965, quand de nombreux rapatriés d'Algérie ont connu de grosses difficultés morales et matérielles de réinstallation après leur exode forcé. Depuis sa création, elle s'est fixée pour mission de défendre essentiellement leurs intérêts matériels,

ce qui a permis d'atténuer certaines difficultés. Cette action concernant la réinstallation est toujours en cours aujourd'hui. L'USDIFRA a aussi été à l'origine de l'action judiciaire collective devant la commission internationale des Droits de l'homme de l'ONU.

         Quel est l'objectif de cette réunion samedi à Argelès ?
Elle a pour but d'informer l'importante communauté de rapatriés des Pyrénées-Orientales, des récents développements intéressant la communauté rapatriée et des actions de l'USDIFRA. Elle revêt une importance toute particulière en raison de l'actualité très chargée et des différentes attaques qu'ont subies les rapatriés ces dernières semaines et dont ils continuent à faire l'objet.

         Vous affirmez encore aujourd'hui que l'Etat ne remplit pas son rôle ?
Les difficultés rencontrées pour solutionner les derniers dossiers de réinstallation seront discutées tout comme la création du Groupe d'action rapatrié, qui s'est fixé pour mission d'intervenir lorsque l'Etat est défaillant et n'applique pas les textes de loi qui protégeaient jusqu'à présent les rapatriés. Nous évoquerons aussi les différentes actions en justice engagées contre l'Etat, pour réparer les injustices dont les rapatriés ont été les victimes. En 2010, nous sommes toujours spoliés.

         De quoi s'agit-il exactement ?
Il s'agit notamment des demandes concernant le remboursement des intérêts sur les sommes indûment prélevées par l'Etat, au titre de l'Article 46, sur les indemnisations et restituées près de 30 ans plus tard. Mais également des demandes concernant le solde dû, sur l'indemnisation 48 ans après la spoliation et enfin de la requête internationale contre l'Algérie.

         Autre point fort de cette rencontre, le regroupement possible avec d'autres associations de rapatriés ?
Effectivement il sera discuté de cette union, proposée par l'USDIFRA vers toutes les associations de rapatriés, afin que notre communauté soit enfin écoutée et que les revendications qui sont les nôtres depuis 48 ans, puissent enfin aboutir.

         Pour conclure un message ?
Nous invitons un maximum de sympathisants, issus de tous les milieux sociaux à participer à ce rassemblement, pour se rencontrer, s'unir et poursuivre notre mission.
Contacts : 04 94 33 68 38- 06 09 78 58 92, ou par mail : usdifra.contact@wanadoo.fr www.pied-noir.eu

http://www.lindependant.com/articles/2010-03-24/les-francais-replies-d-algerie-n-ont-rien-oublie-151174.php

Source 

gabriel.mene@wanadoo.fr

Retour à tous les communiqués.

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25 mars 2010

A NOS FRERES HARKIS

Le 25 septembre 2009, nous célèbrerons "La journée des Harkis", afin que nul n'oublie leur volonté à servir la France et leur courage face à l'ennemi.

HARKIS 1ERE PARTIE

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

HARKIS 2EME PARTIE

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

HARKIS 3EME PARTIE

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

HARKIS 4EME PARTIE

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

Retour à toutes les vidéos.

24 mars 2010

HISTOIRES A NE PAS DIRE

24 mars 2010

26 MARS 1962

Document transmis par José Castano.

LE  MASSACRE  DE  LA  RUE  D'ISLY

Cette tragédie étant la conséquence du « siège de Bab-el-Oued » décrété par les autorités gaullistes, vous pouvez revoir cet article en cliquant sur : Lire la suite

« La France est en état de péché mortel et elle connaîtra, un jour, le châtiment »  (Maréchal Alphonse Juin)

         

         Lundi 26 mars 1962. Un tract émanant de l’OAS, à l’instigation du Colonel Vaudrey, demandait à la population du Grand Alger de gagner, en une «manifestation de masse, pacifique et unanime, drapeaux en tête, sans aucune arme et sans cri, le périmètre du bouclage de Bab-El-Oued. »

« Non ! Les Algérois ne laisseront pas mourir de faim les enfants de Bab-El-Oued. Ils s’opposeront jusqu’au bout à l’oppression sanguinaire du pouvoir fasciste. »

Peu désireuse de voir les Algérois dans la rue, la Préfecture de police interdit la manifestation et pour appuyer cette décision, un important dispositif fut mis en place. Il était plus important et plus lourd au fur et à mesure qu'on se rapprochait de la "frontière de Bab-el-Oued". Avenue du 8 novembre, des chars de 30 tonnes braquaient leurs canons de 75 vers Bab-el-Oued et vers la place du Gouvernement.

De celle-ci au square Bresson, des half-tracks et des automitrailleuses avaient pris place, tourelles tournées vers les terrasses des immeubles et le centre de la ville. Bd Carnot on trouvait des C.R.S. Plus près de la Grande-Poste, des militaires de l'Infanterie et plus loin des Marsouins aux côtés desquels on voyait également des C.R.S. Rue Charles Péguy des camions militaires avaient été mis côte à côte, barrant la rue dans toute sa largeur.

Un pressentiment désagréable envahit cependant bon nombre d'Algérois. Si le Préfet, Vitalis Cros, avait vraiment voulu interdire la manifestation, pourquoi ne pas avoir, tout simplement  instauré le couvre-feu ? Pourquoi ne pas avoir informé la population des ordres d'ouverture du feu donnés aux forces de l'ordre ? Il est probable que bon nombre de manifestants seraient restés chez eux ce jour là.  Mais la manifestation devait se produire, on se contenta donc de l'interdire.

         Le haut commandement militaire, pour des raisons qui ne seront jamais élucidés, avait désigné, en particulier, pour assurer le service d'ordre, le 4ème Régiment de Tirailleurs, composé en majeure partie de Musulmans, des appelés de surcroît. Ces hommes, fourbus, énervés, fébriles, agressifs à l'excès, avaient été « mis en condition » par le bouclage de Bab-el-Oued auquel ils avaient participé. Par ailleurs, ils avaient été enrôlés dans une armée qu'ils ne considéraient pas  -ou qu'ils ne considéraient plus- comme la leur dès lors que le cessez-le-feu avait été proclamé et que  l'indépendance était imminente. Ils se devaient, par conséquent, de donner des gages de fidélité et de bonne conduite à leurs futurs chefs et amorcer, au mieux, leur « reconversion » dans la future armée algérienne. La situation était idéale ! Ainsi, le moindre incident, la plus minime provocation, pouvait faire craindre le pire et les autorités le savaient !

Cette unité, en l'absence étrange de son chef, le colonel Goubard, était commandée par le chef de bataillon Poupat qui avait reçu des ordres qui le firent sursauter : « Arrêter la manifestation par tous les moyens, au besoin par le feu ! »

L'officier était ahuri. Un ordre d'une telle gravité ne pouvait-être donné que par écrit... et il avait en mains la preuve de ce qu'on lui demandait de faire. Aussi, à son tour, il le transmit à ses commandants de compagnie en précisant toutefois de ne faire usage du feu qu'en cas de légitime défense.

         Vers 14h45, la foule estimée à plusieurs milliers de personnes arriva aux abords de la rue d'Isly. Il y avait là des hommes de tous âges, des femmes, des enfants. On était venu en famille et comme pour le 13 mai, on avait sorti les drapeaux tricolores et les médailles que les pères et les grand-pères arboraient fièrement.

Là, les manifestants allaient buter sur un barrage de tirailleurs commandés par le lieutenant Ouchène. Ce fut l'offensive du charme chère aux Algérois... et qui avait si bien réussi jusque là...

On parlementa, on chercha à fléchir le jeune officier en lançant un appel au patriotisme. "J'ai des ordres pour ne pas vous laisser passer", répondit-il. Finalement, le lieutenant accepta de laisser passer une délégation avec un drapeau tricolore en tête. Mais la foule trépidante s'infiltra à travers cette brèche et rompant le barrage se répandit dans la rue d'Isly poursuivant sa marche vers le square Bresson.

         Aussitôt un renfort de soldats fut envoyé par le commandant Poupat afin de créer un nouveau barrage. Il s'agissait de quatre sections aux ordres du capitaine Gilet qui, très vite, allaient entrer en contact avec les manifestants. Comme précédemment, l'offensive de charme fut lancée. Cependant, le lieutenant Ouchène, ayant appelé sa seconde ligne à la rescousse, réussit à reconstituer son barrage, à couper et à arrêter le cortège. Ainsi, ceux qui étaient passés, se retrouvaient bloqués ; ils ne pouvaient plus ni avancer, ni reculer. Un sentiment de malaise envahit aussitôt quelques manifestants qui se voyaient enfermer comme dans un piège...

La tragédie se nouait.

         Il était 14h50 à l'horloge de la Grande Poste. Soudain une rafale d'arme automatique  dirigée sur la foule déchira l'air. Elle provenait d'un pistolet mitrailleur servi par un tirailleur situé à proximité du bar du Derby, sur le trottoir des numéros impairs de la rue d'Isly. Cela est une certitude ! Ce fut le déclenchement de la fusillade généralisée.  Aussitôt, les armes crachèrent le feu, la mort et répandirent la terreur. Rue d'Isly, rue Chanzy, rue Péguy, rue Alfred-Lelluch, bd Carnot, ce fut une abominable boucherie.

Les premières victimes furent foudroyées dans le dos à bout portant, comme en témoigneront les brûlures constatées sur leur peau et leurs vêtements. C'était la confusion et la panique, la fuite générale et éperdue. Des gens se réfugiaient dans les entrées d'immeubles, d'autres se couchaient, certains, croyant être protégés dans l'entrée d'un magasin, s'y entassaient : quelques secondes plus tard, ils étaient tous touchés par une rafale. Les vitrines volaient en éclats entraînant d'horribles blessures. De partout, les tirailleurs musulmans, tout sang-froid perdu, les yeux fous, en transe, utilisant pour certains des balles explosives -comme le démontreront le type des blessures infligées- vidaient chargeur sur chargeur, parfois fusil mitrailleur à la hanche, sur le tourbillon humain qui s'agitait frénétiquement devant eux et qui, très vite, s'immobilisa sous les rafales, cherchant à se confondre avec le sol qui n'offrait le moindre abri.

Ca et là des corps sanguinolents s'amoncelaient. Des flaques de sang recouvraient l'asphalte et commençaient à courir le long des caniveaux. Chaque européen était devenu proie, gibier.

         Un enfant qui s'était accroché à un panneau publicitaire apposé à la façade de la Poste, s'écroula sur les marches, un mètre plus bas...

         La tempête de fer et de feu faisait rage. Les armes de tous calibres semaient la mort avec une joie féroce, dirigée par des Français sur d’autres Français. Des hommes qui, déjà, se portaient au secours des victimes étaient touchés à leur tour.  Au fracas des armes se confondaient les hurlements de peur et de douleur, les plaintes, les râles et les prières de ceux qui  demandaient pitié. Mais de pitié il n'y en avait aucune chez ces monstres là.  C'était un spectacle horrible, inhumain. Dans le tumulte des détonations, on percevait d'autres cris de détresse :

« Halte au feu! Halte au feu ! »

« Mon lieutenant, faites cesser le feu, je vous en prie ! »

         Des gamins se réfugiaient en hurlant sous les voitures à l'arrêt, des femmes se serraient dans les coins des paliers, criant et pleurant, d'autres, comme sonnées, écarquillaient les yeux, effarées par ce qu'elles voyaient.

La grêle de mitraille arrachait en cette confusion les hurlements de ceux qui étaient atteints. La vie déchirée gémissait, se retirait, en aboutissant péniblement au silence suprême. Qui sait combien de temps cette tuerie durera encore? Cherchant un abri, un jeune adolescent en culottes courtes, courbé, la tête protégée entre ses bras, traversa la rue en courant. Une rafale lui zébra le corps. Le malheureux tomba en criant sa douleur. Son corps roula plusieurs fois sur l'asphalte rougi avant de s'immobiliser. Un soldat portant distinctement des bandes vertes sur son casque visait lentement, patiemment : 50 mètres plus loin, un pauvre vieux courait, trébucha, se redressa, se remit à courir... le coup partit... et ce fut fini!

POURQUOI? Assassin! Pourquoi?... Les gosses, les femmes, les vieux et même les hommes, quand ils sont désarmés ça ne peut se défendre. Dans le dictionnaire, y a-t-il un mot qui qualifie une action aussi abominable?

         La foule subissait cette fusillade folle et, en dépit du vacarme assourdissant, l'on discernait clairement les flots de prières qui s'élevaient de cette arène sanglante, rendant plus tragique encore cette vision de cauchemar...

         Au milieu de plaintes, de râles et de supplications, dans une jouissance frénétique, les tortionnaires achevaient les blessés. Le Professeur Pierre GOINARD de la faculté de Médecine d'Alger, sommité algéroise, témoignera :

- Une femme de 40 ans, blessée, couchée par terre, bd Laferrière, se relève ; un soldat musulman la tue d'une rafale de P.M. Mat 49, à moins d'un mètre, malgré l'intervention d'un officier.

- Un vieillard, rue d'Isly. Le soldat musulman lui crie "couche-toi et tu ne te relèveras pas!" Et il l'abat...

- Deux femmes, blessées à terre, qui demandent grâce ont été achevées à coups de fusil-mitrailleur.

- Une femme, place de la Poste, blessée, gisait sur le dos. Un soldat musulman l'achève d'une rafale. L'officier présent abat le soldat.

- Un étudiant en médecine met un garrot à un blessé. Au moment où il se relève avec le blessé, il essuie une rafale de mitraillette.

- Un médecin a vu, de son appartement, achever pendant plusieurs minutes les blessés qui essayaient de se relever.

         André BADIN, colonel Honoraire d'Infanterie et avocat à la Cour d'Appel d'Alger, dira :

« J’ai été blessé par la première rafale et suis tombé à terre. Un couple (mari et femme) a également été blessé à côté de moi, et alors qu’ils se trouvaient tous les deux à terre, le mari a reçu une balle dans la tête. J’ai vu sa femme lui soulever la tête et lui dire de lui répondre. Lorsque cette personne s'est rendu compte que son mari était mort, elle a poussé des cris atroces qui retentissent encore dans ma tête. »

         Un civil, ancien de la première armée, cria en direction du lieutenant Ouchène :

- C'est sur une foule désarmée que vous tirez et d'où n'est venue aucune provocation. Arrêtez le feu, bon sang!

Et le lieutenant de répondre :

- Je devais faire mon devoir ; j'avais des ordres...

         S'apercevant alors de l'épouvantable méprise, Ouchène et le capitaine Techer, des civils également, hurlèrent « Halte au feu! ». Mais une démence s'était emparée des tirailleurs, l'hystérie de tuer, la haine envers les Pieds-Noirs et, en cet instant, le rejet de la France.

« Arrêtez donc, calmez-vous ! » 

« Au nom de la France, halte au feu ! »

En vain. Et soudain, le lieutenant Ouchène, que pressaient ou injuriaient les civils, fondit en larmes, à bout de nerfs...

Cette scène sera enregistrée par René Duval, envoyé spécial d'Europe n°1.

         Cependant, il n'y eut pas que les tirailleurs musulmans -dont la plupart avaient déjà peint leur casque en vert- qui firent preuve de sauvagerie. Les témoignages en ce sens sont formels : C.R.S. et gardes mobiles participèrent également à la tuerie, notamment, la CRS 147 qui barrait l'entrée du bd Baudin, la CRS 182 qui bloquait l'entrée de l'avenue de la Gare et la CRS12 qui occupait la rampe Chassériau.

Après avoir laissé passer une partie de la foule qui s'était avancée boulevard Baudin, les C.R.S. s'embusquèrent derrière leurs cars ou derrière des arbres. Sans provocation de quiconque ni tirs provenant des immeubles, ils ouvrirent brusquement le feu vers les rues Sadi Carnot, Clauzel et Richelieu et vers le bd Baudin, faisant d'innombrables victimes.

Une anecdote très caractéristique de la haine que vouaient ces "policiers" à la population algéroise a été rapportée par René LOUVIOT, Officier de la légion d'honneur :

« A l'issue de la fusillade -à laquelle les C.R.S. on participé- ces derniers faisaient lever les bras aux passants et les matraquaient sur le crâne à coups de crosse ».

Il rapportera qu'un jeune garçon et deux jeunes filles, dont l'une portait un drapeau tricolore plein de sang et crêpé de noir se firent violemment insulter par ces fonctionnaires de police en ces termes : « Vous pouvez vous le mettre dans le cul votre drapeau tricolore… Va sucer les tétons de ta mère ! »

« Des A.M.X. sont passées dans la rue Bertezène et, à la vue du drapeau taché de sang, les hommes ont fait un "bras d'honneur".

         Les gendarmes mobiles (rouges), ne furent pas en reste dans l'accomplissement de ce massacre. Ils ouvrirent -sans provocation aucune- le feu au tunnel des Facultés vers la rue Michelet et vers la rue d'Isly par l'enfilade de l'avenue Pasteur, de même de la terrasse du Gouvernement général vers les immeubles faisant face au Forum. Plus grave, après la fin de la fusillade, ils tirèrent sur les blessés et leurs sauveteurs se dirigeant vers la clinique Lavernhe dans l'avenue Pasteur, et longtemps après ils tuèrent Monsieur Zelphati qui avait cru –le danger passé- pouvoir s'approcher de sa fenêtre, devant son frère, sa femme, et son petit garçon.

         Enfin la fusillade se tut, remplacée aussitôt par la ronde infernale des hélicoptères et le hululement des sirènes des ambulances.

         Sur les lieux du carnage, le spectacle était abominable, insoutenable, inhumain. Des corps d'hommes, de femmes, d'enfants, de vieillards jonchaient les trottoirs et la chaussée, se tordaient de douleur dans des mares de sang. Plaintes et râles s'élevaient, insoutenables, dans cette rue brûlée par un soleil fou et qui avait pris le visage de l'épouvante.

         Le sol était jonché de morceaux de verre, de chaussures de femmes, de foulards, de vêtements, de débris de toutes sortes... et de centaines et de centaines de douilles. Un vague nuage de fumée et de poussière s'étendait au-dessus des maisons. L'ombre de la mort planait sur Alger. Les blessés appelaient, les survivants étaient blêmes, hébétés, traumatisés à jamais.

Les secours s'organisaient. On chargeait les blessés dans les ambulances, on réservait les morts pour les camions militaires. De l'un d'eux, non bâché, on apercevait avec horreur des corps sanguinolents, des corps empilés que l'on conduisait à la morgue, des corps qui ne demandaient qu'à rester français et à continuer de vivre dans le pays de leur enfance.

         Adossé contre un platane, un homme dépoitraillé se tenait le ventre, du sang entre ses doigts, maculant son pantalon. Près du corps d'une jeune femme sans vie, une petite fille pleurait. Un peu plus loin, une jeune fille de dix-sept ans environ avait pris une rafale en pleine poitrine. Adossée à un mur, elle baignait dans son sang.

         Les plaies des victimes atteintes par les balles explosives étaient impressionnantes, effroyables et provoquaient d'atroces douleurs.

Monique FERRANDIS, gravement blessée ce jour là, témoignera sur le pouvoir de destruction de ce type de munition.

« J’ai senti une brûlure atroce dans la fesse gauche, une brûlure qui s’est irradiée dans mon ventre et m’a fait énormément souffrir immédiatement. J’avais le bassin pris dans un étau… lourd, avec une brûlure. J’ai appris plus tard que c’était une balle explosive. J'ai d'ailleurs toujours des éclats dans le bassin. J'ai rampé à plat ventre pour me mettre à l'abri. Une seconde balle m'a fait exploser le pied droit. La balle est rentrée sous le pied et, en répercutant par terre, elle a fait exploser le pied qui n'était plus que de la charpie, une bouillie atroce. »

Durant quatre heures, les chirurgiens opérèrent Monique Ferrandis. Depuis ce jour funeste où sa sœur Annie-France fut également atteinte d’une balle dans le ventre et où sa troisième sœur, Renée, perdit la vie, tout n’a été que souffrance, soins et opérations…

A l'issue de l'intervention chirurgicale, la jeune fille (qui n’avait pas 20 ans) demanda qu’on lui remette les balles qui avaient été extraites. On lui répondit qu’elles avaient été aussitôt saisies par les enquêteurs. Il ne fallait qu'aucune trace de ce monstrueux forfait ne subsiste…

Sur les lieux du carnage, ceux qui n’avaient pas fuit l’apocalypse, contemplaient avec tristesse et colère le résultat de ce génocide et prirent alors conscience de l’horrible réalité. C'en était fini de leur invulnérabilité, protégés qu'ils étaient par les vertus de l'amour. Ah ! Tout était fini ! Oui, tout était bien fini ! Il n'y avait plus d'Algérie, il n'y avait plus de France, il n'y avait plus rien… que cette odeur fade de la mort qui vous prenait à la gorge.

         De longs filaments de sang à demi coagulé teignaient ça et là la chaussée. Une femme hurlait, trépignait sur place. Une autre exsangue, trempait un drapeau tricolore dans une flaque de sang. Des soldats progressaient en colonne le long de la rue d'Isly. Alors elle leur cria : « Pourquoi, pourquoi ?… Pourquoi avez-vous fait ça ? » Puis elle éclata en sanglots.

Chez « Claverie », une boutique de lingerie féminine située face à l'immeuble de la Warner Bros, rue d'Isly, on dégagea deux cadavres qui avaient basculé dans la vitrine parmi les mannequins hachés par les rafales. Dans le magasin « Prénatal », d’autres victimes, poursuivies et abattues à bout portant, gisaient auprès des landaus et des poucettes renversés.

Dans un immeuble de bureaux où des dizaines de personnes hagardes, traumatisées s'étaient réfugiées, une jeune fille morte avait été amenée là par son père. Entouré de son autre fille, de son fils et d'un groupe de gamins, il tenait son enfant dans les bras, et parlait sans cesse, ne s'adressant qu'à sa fille morte : « Ma petite chérie ! Ma petite chérie ! Ils ne t’emmèneront pas à la morgue. Je te le jure. Je les tuerai tous plutôt. Je te défendrai. Ils ne te toucheront pas ! Je vais t’emmener à la maison, je te le promets, tu seras enterrée dans un grand drapeau. Comme un héros. Tu es morte pour la Patrie, tu as droit à un drapeau… Ils ne pourront pas m'en empêcher». C'était insoutenable.

Cette jeune fille, Michèle Torres, âgée de 20 ans s'était rendue avec son père, sa sœur, son frère, ses cousins et une quinzaine d'autres jeunes à la manifestation dans le but de fléchir les autorités et d'obtenir la levée du siège de Bab-el-Oued. Agneau innocent, elle fut sacrifiée à la folie des hommes et à leur barbarie.

         L'hôpital Mustapha où les chirurgiens opéraient sans relâche des centaines de blessés fut pris d'assaut par la population. On voulait savoir si des parents ou des amis se trouvaient parmi les victimes. A la salle des premiers soins, au milieu des flaques de sang, c'était un défilé incessant de blessés qu'on soutenait ou de brancardiers qui ramenaient vers la morgue des cadavres que l'on n'avait même pas le temps de recouvrir d'un drap.

On s'interpellait en pleurant, des femmes tombaient en syncope. Un jeune homme s'écroula dans la foule, on le souleva, son pantalon ensanglanté, il avait une balle dans la cuisse et il ne s'en était pas aperçu.

         Le plasma commençait à manquer. C'est alors que la solidarité prit corps. Les algérois, retroussant leur manche, se pressèrent dans la grande salle des soins. Et, de bras à bras, le sang des rescapés coula dans celui des blessés.

         Dans le grand couloir qui menait à la morgue, c'était la macabre procession. Les visages trahissaient le chagrin, les mains tremblaient et se tordaient. Le flot de ceux qui s'y rendaient inquiets, tendus, fébriles, et la cohorte lente et désespérée de ceux qui revenaient : des femmes, des hommes, des enfants, des vieux, pliés en deux par la douleur.

Les morts étaient là, disloqués, les yeux encore ouverts dans leur stupeur. Il y avait beaucoup de femmes jeunes, de celles qui, hier encore, faisaient la beauté et le charme de la ville blanche. Des visages étaient recouverts d'un linge : C'étaient ceux qui avaient eu la tête fracassée par un projectile. En quittant ce lieu sinistre, ceux qui avaient vu ce spectacle ignoble et bouleversant savaient que seule la mort désormais les libérerait de l'horrible vision…

         La nuit tomba sur la ville comme un linceul de mort. Pour ses habitants, c'était l'heure des prières, des lamentations, des pleurs, du désespoir, de la douleur et de la haine… plus forte que jamais. Ils ne parvenaient pas à oublier le vacarme terrifiant de la fusillade, ni les cris déchirants, ni les appels de détresse, ni le hululement sinistre des sirènes et il leur semblait que la ville gémissait, meurtrie de tous les amours passés sur elle, tandis que des vols d'oiseaux nocturnes, noirs, aux longs becs et aux griffes acérées, palpitaient dans la lueur ouatée du ciel.

José CASTANO

(joseph.castano0508@orange.fr)

*

Retour JOSEPH CASTANO. 

« La mort n’est rien. Ce qui importe, c’est l’injustice » (Albert Camus)

Le mois prochain : 26 Mars 1962… Enquête sur une tragédie 

Témoignages inédits, sites et vidéos complèteront cette enquête 

- FR3, région PACA évoque le 19 Mars et le 26 Mars 1962. Enfin ! Une télé qui décrit la vérité historique ! Pour prendre connaissance de cette émission, cliquez sur : Lire la suite

-         Témoignage 26 mars 1962 – cliquez sur : http://www.miages-djebels.org/spip.php?article34

Association des familles des victimes du 26 mars 1962 :

e-mail : isly26mars@wanadoo.fr 

Ses Sites :

http://pagesperso-orange.fr/isly/ 

http://www.isly26mars.com/

http://www.alger26mars1962.fr

Vidéos sur la tragédie :

http://www.youtube.com/watch?v=YNfzTjQfrlE&feature=related 

http://www.youtube.com/user/isly26mars 

http://www.youtube.com/watch?v=xsbhsjioy8E

http://www.dailymotion.com/video/x5c27e_fusillade-du-26-mars-1962-le-massac_news

www.youtube.com/user/71257

Du 26 mars 1962 rue d’Isly à Alger

au 26 mars 2010  Quai Branly à Paris

L’Association des Familles des Victimes du 26 mars 1962 et de leurs Alliés

Vous convie à la cérémonie de recueillement qu’elle organisera 

vendredi 26 mars 2010 à 14h30 

devant le Monument aux Morts pour la France, 

érigé Quai Branly, à Paris (7ème). 

A 14H50, heure précise de la fusillade,  la liste des Victimes de la fusillade du 26 mars 1962 

commencera à défiler  pour la première fois sur la colonne centrale  de ce monument officiel.

Comme nous l’avons souhaité, les nôtres continueront ainsi à exister par delà la mort

et porteront   témoignage pour les générations futures. 

Merci de vous munir d'une fleur bleue, blanche ou rouge. 

Rendez-vous  à 14 H 30 

Quai Branly Paris 7ème

Promenade piétonne du quai Branly,  Entre le pont d'Iéna et l'avenue de la Bourdonnais,
  à proximité de la Tour Eiffel.
Métro ligne 6 station : Bir Hakeim.
RER C station :  Champs de Mars-Tour Eiffel.
 

Association des familles des Victimes du 26 mars 1962 

Nicole Ferrandis 

BP 20027

95321    Saint-Leu-la Forêt CEDEX 

Renseignements :  01 45 74 09 91 de 9 heures à 12 heures 

                                                                    http://anfanomanationale.free.fr/actualite.php

http://www.clan-r.org/portail/Commemoration-du-26-mars-1962-Arc

EGLISE ST NICOLAS DU CHARDONNET 

26 MARS 2010 A 18H 30 

    En Mémoire des Victimes de la fusillade du  26 mars 1962 

de celles de l'Oranie du 5 juillet 1962,

des disparus, des Harkis

une messe  sera célébrée le vendredi 26 mars à 18H30 

en l'Église Saint-Nicolas du Chardonnet,

23 rue des Bernardins Paris 5ème

(métro ligne 10, station Maubert Mutualité) 

HOMMAGE à Aix-en-Provence au Pacino 

Samedi 27 mars 2010 

La_m_moire_qui_saigne M_moire_v_rit_

La mémoire qui saigne, avec la participation exceptionnelle de Robert Castel.

Le blocus de Bab-el-Oued, La fusillade du 26 mars, Le massacre des Harkis, Le martyre d'Oran, Les disparus du 5 juillet.

Une évocation historique retracée par JEAN-PAX MEFRET mise en scène par RAPHAËL DELPARD illustration musicale de SAUVEUR NALLIA

27 mars - 14H30 - Casino - Aix en Provence - Entrée libre-

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Ayez une pensée aujourd’hui pour le Colonel Jean  Bastien-Thiry, fusillé le 11 mars 1963 à 35 ans en pleine Foi et pour la France.

Bastien_Thiry

Le lundi 11 mars, alors que ses deux compagnons bénéficiaient de la grâce présidentielle, le colonel Bastien-Thiry était fusillé au fort d’Ivry.

Il assista avec une grande ferveur à la messe de l’aumônier et communia en brisant en deux l’hostie que lui tendait le prêtre, lui demandant d’en remettre la moitié à son épouse.

Il marcha ensuite au poteau, en égrenant son chapelet, le visage calme et serein, même joyeux. Avant la salve, il ne cria pas “ Vive la France ! ” mais pria pour elle et pour ceux qui allaient le tuer. 

Au retour, son avocat déclara bouleversé : « Bastien-Thiry a vécu pour Dieu, pour sa patrie : il est mort au service de Dieu et de sa patrie. C’est désormais un martyr. » 

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- Charly CASSAN, journaliste, originaire de Cherchell, prépare un film sur le cinquantenaire de l’exode des Français d’Algérie. Visitez son site : http://reportage34.skyrock.com/

Pour tous documents que vous souhaiteriez lui transmettre, prenez contact avec lui :

e-mail : reportage34@yahoo.fr 

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- La prime au crime et à la trahison : L’affaire Djamila Amrane-Minne. Comment une terroriste criminelle du FLN, ayant du sang sur les mains, a-t-elle pu poursuivre une carrière universitaire en France sans être inquiétée ? Cliquez sur : http://www.libertyvox.com/article.php?id=426

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Ses ouvrages, cliquez sur : -Ma Bibliographie –

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Si d’aventure cet article comportait des parasites tels que : de l’extrême gauche à la droite libérale), l’ensemble des médias aux ordres, l’ensemble des pseudo élites autoproclamées, l’ensemble des églises, veuillez me le faire savoir. Merci

En application des articles 27 et 34 de la loi dite "Informatique et libertés" No 78-17 du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit de modification ou de suppression des données qui vous concernent. Vous ne recevrez jamais des courriels commerciaux ou pièces jointes de publicité de notre part.

Vous pouvez vous rayer de cette diffusion à tout moment en faisant « répondre », puis en tapant « NON »

Chers amis,

            Nombreux sont ceux qui se croient obligés, par plaisir, de transférer systématiquement les mails qu’ils reçoivent sans prendre la peine de les sélectionner. Il en résulte des envois farfelus qui surchargent les messageries d’autant plus que la plupart de ces derniers proviennent de gens mal intentionnés qui, par un texte attractif, vous incitent à le transmettre à vos amis. Le but pour eux est de récupérer le maximum d’adresses par un microprogramme et une adresse cachée. Cette liste d’adresses validées est ensuite vendue très cher à un commercial qui va nous polluer de messages publicitaires. En ce qui me concerne, le but d’internet réside essentiellement dans l’œuvre de mémoire que ce vecteur me permet de réaliser auprès d’un nombre important et diversifié de contacts. Par conséquent, afin de limiter mes réceptions par trop anarchiques, je demande donc aux adeptes et « accrocs » de ces transferts de ne plus rien m’adresser qui ne correspondrait à l’objectif que je me suis fixé.

         En vous remerciant – Bien cordialement – José CASTANO


21 mars 2010

FR-3-RÉGIONS PARLE DU 19 MARS 1962

DEUX REPORTAGES VIDEOS NOUS SONT CONSACRES

A l’initiative de Hervé CUESTA et de son combat pour le « NON au 19 mars ».

Pour tous ceux qui n’ont pas eu la possibilité de voir en direct l’émission que nous consacre Jean-Claude Honnorat, journaliste à FR3, au 19/20

de France 3 Régions – Côte d’Azur - Var – Marseille du 18 mars 2010.

Vous pourrez voir dans ce reportage des images de 1962, à Alger le 26 mars, à Oran le 5 juillet, et du black-out de Bab el Oued en mars 1962.

Nos amis Pierre Barisain, Simone Gautier et Raphaël Pastor sont interviewés par le journaliste de la chaîne et expliquent la réalité du drame que

nous avons vécu après le 19 mars 1962.

La vérité sur « l’après 19 mars 1962 », est enfin abordée sur une chaîne publique.

Espérons que ce reportage sera repris par nombre de journalistes honnêtes, à l’instar de Jean-Claude Honnorat, soucieux de la vérité historique

Dimanche 21 Mars 2010 à 10:25

Publié par nobeline dans NON AU 19 MARS 1962

http://echodupays.kazeo.com

21/03/2010 22:12:53 Les petits échos de l' Echo d'Oran et indépendant des pouvoirs publics.

Si vous le souhaitez, vous pouvez envoyer un message de remerciements à Jean-Claude Honnorat à cette adresse.

jean-claude.honnorat@france3.fr

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19 mars 2010

BILLET D'HUMEUR

Le_h_risson  HERISSON_3

On voudrait revenir à la page où l'on aime et la page où l'on meurt est déjà sous nos doigts. (Alphonse de Lamartine)

         Durant les quelques mois précédant le piteux abandon de la FrancAlgérie (terme emprunté à l’un de nos plus ardents défendeurs devant le Tribunal des Droits de l’homme), la France s’est  volontairement privé d’une partie jamais chiffrée de ses fidèles nationaux en les livrant avec ses trois  départements les plus attachés aux valeurs de la République  (période du 19 Mars 1962 au 5 Juillet 1962) au couteau des bouchers- assassins.

         La passivité complice  de nos gouvernants, leur couardise, la force locale ( partie de l’armée aux ordres des gauleiters et associée aux fellaghas), tous les éléments ligués contre nous depuis la sinistre date de ces accords, ne réussirent pas à venir à bout de notre détermination.

         Seul le referendum  ou ne figurions pas, nous les principaux  concernés eut finalement raison de notre volonté et là ce fût le « sauve qui peut » dans la débandade, le désordre et l’incompréhension muette de la Métropole en nous voyant arriver en files incessantes de bateaux, chargés jusqu’à fond de cales, de repliés avec leurs cantines en bois confectionnées à la hâte ou leurs valises en carton.

         Nous sachant lâchés, nous nous étions créé des icônes que nous avions placé très haut dans notre ferveur , nous les honorions et honorons encore leur mémoire tels des héros dignes de notre magnifique histoire de France ( n’en déplaise à certains) qui, un jour, les réhabilitera.

         Ils portaient pour nom : Bastien Thierry, Pietz, Degueldre, Dovecar, tous fusillés pour cause d’amour immodéré de leur pays, dans les fossés de Vincennes (comme le Maréchal Ney …tiens donc !)  Par un matin aussi blême que les figures du peloton d’exécution.

         Salan, Jouhaud, embastillés et morts sans funérailles nationales comme ils l’eussent mérité. La seule évocation de ces spectres doit donner encore des cauchemars et des sueurs froides à ces spécialistes de la défaite diplomatique qui peut-être n’osent même plus se regarder devant une glace de peur de se couper quand ils se rasent.

         Que reste-t-il de cette épopée, un demi siècle après ? On cherche à magnifier le 19 Mars 1962, comme étant un anniversaire glorieux de la FNACA, alors qu’il n’est que le témoin vivant du déshonneur d’un pays qui fût un jour, le porte drapeau mondial de notre orgueil d’être FRANÇAIS.

         On cherche à magnifier « la nuit noire du 17 Octobre 1961»  des défilés du FLN en plein Paris et à diaboliser l’action de maintien de l’ordre  de notre Préfet de l’époque. On en a même fait un film en faisant passer cette nuit où 30.000 fellaghas défilèrent dans Paris, pour une manifestation pacifique

         Le Maire de Paris, a même édifié une plaque commémorative sur les quais de Seine en hommage au FLN. Pauvre France !

         En contrepartie personne ne se préoccupe des milliers de Pieds-noirs et Harkis assassinés les 26 Mars 1962, rue d’Isly à Alger et le  5 Juillet 1962 à Oran.

         Mais Il nous reste la rage de vaincre et d’être réhabilités, comme si besoin était.

         Ne nous laissons pas déstabiliser, restons unis quel qu’en soit le prix  et ne tombons pas dans le piège des violonistes et des quémandeurs de voix.

         Car heureusement et Dieu merci, nous avons encore des hommes, pas très nombreux, hélas, mais de qualité, sachant bien s’entourer de conseillers de niveau international, sur lesquels nous pouvons nous reposer, avec leur conviction de ce qui est juste, leur ténacité, leur abnégation, leurs cou..…rage) et le tempérament de gagneur qui les anime .

         Toutes ces qualités tangibles et éclatantes au grand jour, finiront par payer et faire triompher notre juste cause. Apportons- leur sans réserves, notre appui, notre soutien, notre confiance et notre affection.

COUCHER DE SOLEIL DEFINITIF  SUR NOTRE EXISTENCE « LA- BAS »

coucher_de_soleilDes mots qui pleurent et des larmes qui parlent. (Abraham Cowley)

LE HERISSON  de samedi 06-03- 2010

Retour coups de cœur.  

15 mars 2010

ORAN, LE 23 JUIN 1962

         Il est symbolique, il est imagé (il y a beaucoup de double sens). On rapporte beaucoup que le fait ‘’pied-noir’’ est en mode d’extinction vu le temps déjà passé depuis cette déportation (c’est mon sentiment).

 

         Biographie :

 

                   Du côté de la famille de mon grand-père acadien, il y eu la déportation des Acadiens; du côté de mes beaux-parents, il y a eu celle des ‘’pieds-noirs’’. Entouré de cette réalité, je suis immergé dans ces sentiments.

 

         De là j’ai découvert l’Algérie (française). De mes beaux-parents (Sétif et Alger), de leur famille, de leurs amis, de mes propres amis et connaissances, je me suis mis à aimer ce fait, cette culture et ces souvenirs. C’est une histoire d’amour! Il est important que cela soit rapporté, mis en mots, en expression de sentiments afin de faire prendre connaissance de ce peuple, de son histoire et de son existence.

 

         Cela est porteur d’espoir, la flamme doit passer à ceux qui n’ont eu cette chance de vivre cette existence! Tous, nous sommes  les ramifications de nos racines. Les miennes, par les sentiments exprimés, plongent dans celles des familles de mes beaux-parents qui sont celles communes aux ‘’pieds-noirs’’.  À ces conditions, cette réalité historique continuera de vivre. Il faut que cela soit, je désire tant que mes petits-enfants connaissent et ressentent cette ‘’magie’’ afin qu’elle demeure vivante. Ainsi ils auront l’impression de connaître intimement (par les sentiments peints) leurs grands-parents…et leurs propres racines.

 

         En cela, je ne peux pas décrire des sentiments historiquement vécus par moi. Je ne veux pas que le lecteur s’y méprenne. Mais à travers les sentiments (de ceux qui les ont historiquement vécus!) je ressens un sentiment qui transcende le vécu strictement personnel pour accéder à un sentiment plus universel. Dans celui-là on peut rejoindre le vécu personnel de l’autre, quel qu’il soit. À ce niveau, l’expérience vécue des autres devient nôtre. Ainsi la chaîne se forme et le souvenir ne s’éteint.

 

Jean-Marc Blain 16 mars 2010 

 

 

Éloges aux pieds-noirs

 

 

Aujourd’hui j’ai cessé d’exister. La sourde lumière matinale annonce déjà la canicule. Le sirocco soufflera avec la dernière énergie. Les arbres ploient déjà sous le soleil de feu et les fleurs survivent grâce à l’humidité de la nuit. Autour de moi, nulle âme ! La ville est déserte. Les Fellaghas ont le triomphe discret le vainqueur laisse le vaincu filer sans bruit, oui, comme un lâche. Et le faut-il de quitter sans se retourner ce que l’on ne retrouvera plus : ses souvenirs, ses rêves, nos morts abandonnés, à regret, impuissants et à l’image de notre âme : sans amertume contre l’ancien ami, ou pire l’inconnu que l’on ne voyait plus. Trop préoccupés par notre vie présente, notre grande joie de cette fraternité pied-noir qui se manifestait par nos baignades, nos courses et nos cafés. L’histoire a marqué ce que l’on ne pouvait éviter, au mieux repousser. Mais la rencontre et l’affrontement auraient eu lieu, par la diplomatie ou la trahison. Qu’importe aujourd’hui les erreurs des pensants. Nous, nous visions et voulions simplement continuer à vivre, comme hier, avec les nôtres. Nos institutions étaient nos cabanons, nos cafés, nos cuisines. Ne cherchons plus le coupable. Tout est accomplit!

 


         Et là, avec les enfants, ma femme, les valises et le chien, je tourne la clé dans la serrure de la porte, de ma porte, une dernière fois et pourquoi faire? La paix avec moi-même? Ou la grâce du condamné? Pourquoi la traditionnelle “dernière cigarette’? Je sais que je ne reverrais plus cette serrure de ma porte qui donnais sur le sens de ma vie : celle des miens! L’ouvrir et être subjugué par les odeurs de notre cuisine, de cette invitation à la fête, à la convivialité. Entendre ces accents toniques gras et chantants en attendant ma femme appeler les enfants à la table. Se sentir si bien à l’ombre de cette chaleur et de cette lumière implacables mais dont la présence me révèle le fait que j’existe. Qu’ai-je besoin de plus? L’amour, la vie, la lumière n’est-ce pas suffisant? Et la rince avec les copains, les jeux de boule, les coups de gueule devant les choses dérisoires de l’existence, pour plaisanter, pour communiquer, pour témoigner de mon affectivité toute pudique mais combien véritable même si maladroite?

 

 

Le cliquetis du fermoir scelle à tout jamais ce qui fut maintenant mon passé. Le silence de l’appartement est celui du deuil. Ces pièces qui n’entendront plus notre voix cesseront aussi d’exister. Refermées sur elles-mêmes, elles attendront, en vain, d’être de nouveau sollicitées de notre présence. Deviendront-elles hantées? Peut-on vraiment garder avec soi ce qui se manifesta et qui imprégna le monde réel? Non! On laisse des témoins, des lambeaux de notre âme derrière nous, pour le meilleur et pour le pire. Maintenant je sais et cela fait défaillir mes genoux. Si je pouvais je me laisserais ployer sous cette douleur pour implorer le pardon, la réconciliation, éviter l’exil. Car c’est de cela que je suis condamné ! Tel un fantôme, on me somme de quitter ce qui fut le sens de mon existence. Et je dois obéir…mais à qui? Pour quoi? Quels bienfaits cela apportera-t-il  à ces fellaghas de voir quitter leur frère, leur cousin, leur compagnon? Les vrais coupables, ce ne furent pas nous. On punit l’innocent pour le crime de ceux qui ne méritent pas l’adjectif de ‘frère’. Ces magouilleurs assoiffés de pouvoir ne sont pas l’apanage de notre peuple. Les fellaghas s’en rendront compte plus tard, trop tard, après notre départ, cela ne peut faire de doute.

 

 

         Le temps me presse. La file à la gare maritime est déjà inconcevable, inhumaine et sans lendemain. Les yeux rivés au sol, je ne trouve que des insectes indifférents à mon désespoir et de la terre de craie ocre pour soutien à mon désespoir. Là j’y retournerai, plus tard, par la cendre. Pour l’instant, je dois soutenir ma famille. Pour elle, peut être une nouvelle vie? Pour moi? Je ne crois pas à la résurrection physique. Ma vie, elle fut ici! Et la caravane humaine, les bras meurtris de ces valises de cartons achetées à rabais au marché mais remplies de ces choses inutiles que l’on croit indispensables, se traîne les pieds dans cette poussière jaune et sèche. Un dernier regard au café désert, à la station service abandonnée, aux maisons des voisins disparus. Le dernier du village, en retard! Le temps est arrêté. Une planète déserte, seul survivant d’un holocauste, d’une catastrophe. Le résultat est le même : la solitude et l’abandon.

 

 

         Mais je sais que ces immeubles, ces poteaux, ces arbres, ces pierres, cette terre crient aussi leur douleur : ils furent habités et sont maintenant rejetés. Quel sens cela fait-il, dites-moi? L’homme ne s’entend avec l’homme. Alors, avec qui peut-il s’accorder? Ici j’ai cru, dans mon sang et dans mes tempes, que la bonne volonté suffit là où elle rencontre sa jumelle : la fraternité. Mais un seul nuage suffit pour faire régner la noirceur.

 

 

J’hume pour la dernière fois ces odeurs autrefois si familières qui résument l’essence de mon âme. Je retiendrai ma respiration jusqu’à mon dernier souffle, pour ne pas oublier, pour continuer d’exister, fut-ce à ce prix!

 

 

         Oran, 23-6-1962.

 

Jean-Marc Blain (Oka) 3-6-2007 

 

 

 

* Aujourd’hui :      3 juin 1962, date de départ des derniers pieds-noirs. Départ : est-ce le bon mot?

 

 

* discret :             Quelques règlements de comptes, quelques dernières bombes, mais tout de même une accalmie devant cette victoire des arabes. Victoire : est-ce le bon mot?

 

                               

 

* pouvoir :            Pensons du côté pied-noir à ceux qui contrôlait le commerce (et tout le commerce, maritime, terrestre, les ressources primaires -pétrole etc.., les élections truquées, les usurpateurs de pouvoirs, les gardiens arabes achetés (à leur propre souhait)) et du côté arabe : ces quelques personnes qui ont cru à leur destin, qu’il soit signé de leur sang et de celui d’innocents. Pour des idées toujours erronées et vidées de sens réel : l’humain y a été rejeté de tout côté.

 

                                                      

 

* marché :            Ici pour illustrer un autre aspect pied-noir : les valises achetées aux arabes au marché, la veille du départ. Le tout sur un ton humoristique qui illustre la merveilleuse bonne foi candide devant le drame les petites choses auxquelles on attache quand même de l’importance, même ironiquement.

 

 

* arrêté :              La construction des phrases est voulue, incohérente, comme toute douleur trop vive. Le temps s’arrête de la même façon.

 

                                                 

 

* terre :                Le minéral, le végétal, les choses inanimées et animées, tout s’imprègne de notre présence, même à notre insu.

 

 

Retour coups de cœur. 

 

 

9 mars 2010

BAB EL OUED LA SPORTIVE

                    A Bab el Oued la pratique du sport occupait une place importante dans la vie tout naturellement. Il suffisait de voir le regard admiratif des enfants pour les tenues de sport aux couleurs distinctives des clubs et associations du quartier pour comprendre que la relève était assurée pour des siècles. Les aînés marquaient de leurs exploits chaque époque et servaient d'exemple à tous ces gamins en espadrilles qui courraient à perdre haleine derrière une balle en papier ficelé. La consécration suprême c'était de revêtir à son tour le maillot portant l'écusson distinctif de son club chéri et faire partie de l'équipe fanion qui disputait une rencontre sur le stade Marcel Cerdan ou sur le terrain des HBM de la rue Cardinal Verdier. Le quartier pouvait se venter de posséder la première piscine olympique à l'eau de mer construite sur les bains militaires d'El Khettani dont les plans béton avaient été dessinés par un fils de BEO : Henri AIME. Si le foot était le sport le plus pratiqué avec notre vedette internationale Marcel SALVA, l'enfant du Beau Fraisier, force est de constater que BEO faisait montre d'un éclectisme remarquable : la jeunesse s'adonnait avec passion au basket, au handball, au volley-ball, au cyclisme, au cyclo cross, à la gymnastique, à la natation, au sauvetage en mer, à l'athlétisme , au motocross, à la boxe avec notre champion d'Europe Albert YVEL, à l'haltérophilie, au culturisme, au judo, à la danse, aux jeux de boules, et les associations loi 1901 dont certaines avaient fêté leur cinquante ans d'existence avaient pour nom: le Sporting Club Algérois ( SCA dit"la spardégna"), le Sport Athlétique de BEO(SABO), l'Olympique de BEO (OBO), la Joyeuse Union Algéroise (JUA), le Foot Ball Club Rochambeau (FCR), le Racing Club de Nelson (RCN), l'Association Sportive des Habitations à Bon Marché (ASHBM), la Pro Patria, la Patriote, le club de gymnastique Ste Thérèse.

                   Tous les jeudis voyaient les confrontations sportives des écoles et collèges de BEO aux divers championnats de l'OSSU qui se déroulaient au stade Leclerc des Tagarins. Tôt le dimanche matin alors que Bab el Oued s'éveillait lentement, de partout des groupes de jeunes, sac de sport en bandoulière, prenaient d'assaut les vestiaires où une odeur d'huile camphrée remplissait copieusement les narines. Les salles situées en sous-sol, les terrains enclavés au sein des cités HLM, le stade Cerdan que la mer inondait à chaque tempête, le Foyer Civique, le stade de St Eugène ou le Stade municipale qui disposait d'un vélodrome, accueillaient une foule de passionnés où les cris résonnaient d'enthousiasme et les applaudissements appuyés marquaient les joies de la victoire. Souvent par la fenêtre des cuisines qui surplombait le déroulement d'une partie, les mamans qui gardaient un oeil sur les marmites, ne manquaient pas de participer à la liesse collective. C'étaient de beaux moments d'allégresse ou de déception qui s'emparait de ce petit monde sensible aux valeurs que le sport essaie de transmettre: dépassement de soi, solidarité, courage, fidélité.

                   Faire revivre Bab el Oued la sportive, c'est remettre en mémoire des beaux moments de camaraderie et de fraternité, des périodes délicieuses de rencontre et d'amitié. Plusieurs générations à leur tour y ont cru et se sont évertuées à transmettre ces valeurs de respect et du goût de l'effort que la discipline sportive peut apporter; elles ont écrit de belles pages d'aventure humaine et donné la passion du sport aux générations qui suivaient.
Si je vous pose cette question:" quelle a été le dernier club sportif en Algérie et dans quelle discipline, a avoir été champion de France avant notre départ en 1962 ?"

                   Je posais la question suivante:" quelle était le club sportif d'Algérie qui pouvait se targuer d'avoir été le dernier avant juillet 1962 à avoir remporté un titre de champion de France ?" C'était me semblait-il une information intéressante et exceptionnelle de rappeler pour l'histoire, les derniers sportifs ayant inscrit au palmarès, juste avant notre départ, un titre national. Et notre ami suédois SELLAM avait vu juste: c'est le=2 0SABO (Sport Athlétique de Bab el Oued) en judo qui a obtenu en équipe ce titre de gloire; ces derniers héros s'appelaient: André UDARI, Alain PEREZ, Claude NOUCHI et Christian AMANATIOU auxquels il faut ajouter les entraîneurs Raoul DIPAS et Henri MONDUCCI. Ce fut un véritable exploit compte tenu des circonstances inimaginables de l'époque; jugez plutôt: il faut se souvenir des évènements dramatiques qui s'étaient déroulés quelques jours auparavant dans le quartier avec le blocus de la honte et le massacre d'innocents, assassinés par l'armée française rue d'Isly alors qu'ils voulaient apporter des vivres à leurs famille et amis de Bab el Oued. Malgré l'abattement et le désespoir, la décision fut prise que le SABO serait présent à Paris pour les finales nationales. Et c'est là que nos judokas furent confrontés à la pire des situations: l'exode avait commencé et Maison Blanche étalait de longues files d'attentes pour des avions qui décollaient sans eux. Les vols étaient tous surbookés et après 48 h de palabres et d'entêtement sur le tarmac, il leur fut octroyé sur des vols différents le sésame d'embarquement. A Orly, après un rassemblement mouvementé, un taxi les amena au stade Pierre de Coubertin où ils arrivèrent à l'ultime minute des délais impartis à la pesée. Les combats étaient programmés une demi heur plus tard. Comment faire abstraction de l'aventure20qu'ils venaient de vivre, comment se débarrasser de la pression morale et évacuer la fatigue physique qui se ressentait après deux nuits passées sur le carrelage de l'aéroport d'Alger, quelle énergie pouvaient-ils retirer de la diététique des casse-croûte avalés à la hâte. Et malgré toute cette adversité qu'ils avaient vaincue, ils se présentèrent sur les tatamis avec un mental de guerrier. Combat après combat, ils prirent conscience de vivre la plus importante journée de leur vie; ils devaient se dépasser, puiser dans les réserves et vaincre pour leur famille, pour le club, pour Bab el Oued. Le dernier "IPPON" couronnant leur succès, les fit jaillir au ciel; ils sautaient de joie, les larmes étincelaient leur visage, c'était indescriptible, ils venaient d'accomplir quelque chose de grand. C'était Bab el Oued en train d'agoniser qui venait de retrouver dans un dernier sursaut de la fierté, de la dignité.
Leur retour sur Alger où la moiteur de l'été était déjà installée, se passa sans aucune difficulté: les avions revenaient à vide. La presse algéroise dans le compte rendu de l'évènement termina sur une note optimiste en signalant que tous les combattants s'étaient engagés à faire sinon mieux, du moins aussi bien l'année prochaine. La suite de l'histoire est connue de tous, et nos champions vécurent à leur tour quelques jours plus tard, l'exode avec leur famille.

                   Comme l'avait dit la professeur Pierre Goinard, tous les médecins rapatriés ont fait le bonheur des cliniques et hôpitaux de France alors que c'était notre pays l'Algérie qui en avait le plus besoin. Pour paraphraser cette juste affirmation, je dirai que les sportifs rapatriés formés et expérimentés ont fait le bonheur du sport français en 1962; ils auraient donné cher pour continuer de défendre les clubs d'Algérie dans lesquels ils se sentaient faire partie d'une même famille par le sang et la sueur versée.
Ainsi de nombreux PN culminèrent au sommet du sport français; dans toutes les disciplines des champions connus ou inconnus furent sélectionnés en équipe de France, seul l'accent qu'ils transportaient avec eux pouvait les distinguer. Pour ce qui me concerne, j'ai vécu en permanence le sentiment bizarre et vivace de gagner une compétition non pas seulement pour moi, mais pour la famille de Bab El Oued. Il m'est agréable de redonner vie à cette belle épopée de jeunesse avec les faits les plus marquants d'un palmarès si lointain déjà. Je m'habille de pudeur pour vous dire la fierté que j'ai ressentie au cours de 25 ans de pratique du Judo.

                   Mon premier titre de champion de France, remporté en équipe de ceintures marrons à Paris en 1960 est inoubliable: nous avions marqué dans le dos des kimonos en lettres rouges "BAB EL OUED"; vous imaginez le regard interloqué de nos adversaires et les railleries qui nous furent réservées au début bien sûr mais plus à la fin.
         *1963- Coupe de France ceinture noire: je perds en finale.
         *1964- Coupe de France en équipe ceinture noire remportée par 5 algérois: Alain GRANGAUD, Christian AMANATION, Tony TROUGNAC, Jean DE LUCA, et moi-même.
         *1965- Coupe d'Europe équipe ceinture noire remportée par la France avec 2 algérois: Alain GRANGAUD et moi-même.
         *1965-1968: J'ai eu l'immense honneur d'être sélectionné en équipe de France à 12 reprises et disputé 3 championnat d'Europe individuel où à Rome, j'ai été battu par décision en demi-finale par le géant de tous les temps, champion de Monde et champion Olympique,le Hollandais Anton GEESINK ( 1,98 m et 135 kg).
                   Je ne peux terminer sans rendre hommage aux professeurs que j'ai eu et qui ont été de véritable pionniers en introduisant le judo en Algérie vers 1945: Henri MONDUCCI et Roland HENRY (de BEO). Des noms me reviennent et me remettent en mémoire des beaux moments d'amitié vécus sur les tatamis d'ALGER : DIPAS, FIGAROLA, ASENCI, Ahmed CHABI et son frère, Gaby et Christian AMANATIOU, FICHON, STAROPOLI, MARCELLIN, DJADOUN, HAMM, KOKOUREC, CAIAZZO, TILLOUINE, CASTELLANO, NICOLAS, d'ANDREA, IMMERZOUKEN, DRIZZI, et tant d'autres qui avaient la passion du Judo et que ma mémoire a remisé dans la tirelire des oublis.

André Trives de BEO 

RETOUR ANDRE TRIVES

7 mars 2010

INVITATION A L'UNION PN A NIMES DU 24 AVRIL 2010

Spoliés en 1962  Union Syndicale de Défense Toujours spoliés en 2010

des Intérêts des Français Repliés d'Algérie

Populations déplacées contre leur gré

Association loi 1901 – J.O. n° 6894 du 3 août 1965 – SIRET 424 348 514 00011

U.S.D.I.F.R.A.

Membre fondateur et animateur du C.N.S.R. (Conseil National Supérieur des Rapatriés)

Membre du Comité de Liaison des Associations Nationales de Rapatriés

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USDIFRA

Solliès-Pont, le 4 mars 2010

Cher Président, Cher Compatriote, Cher ami,

Suite à ma lettre du 9 janvier, j’ai eu un certain nombre d’appels de présidents d’associations et d'amicales qui m’ont dit partager mes vues sur notre désunion qui limite tragiquement nos moyens d’action.

Vous le savez comme moi, dans les cercles de pouvoir, on se prépare à clôturer le dossier et à s’asseoir définitivement sur nos Droits.

On peut parfois entendre, ici ou là, "Le problème rapatrié est réglé". Il arrive même qu’on l’écrive.

Je suis sur que vous aussi vous l’avez déjà entendu et malheureusement, cela arrive de plus en plus souvent !

Il faut réagir !

Mais que pourrons nous faire si nous agissons en ordre dispersé ?

Chaque année, peut être même chaque mois, voit disparaître plusieurs des nôtres.

Dans le secret des cœurs de ceux qui partent, il y a sans doute la tristesse et le désespoir de savoir que, 48 ans après notre départ forcé de ce qui fut notre pays, peu de nos problèmes moraux et matériels ont été résolus.

Une grande lassitude envahit ceux qui restent et qui se demandent si cela vaut la peine d’entretenir la flamme après tant de déceptions et de combats infructueux.

Mais, soyez en surs, chacun garde au plus profond de lui-même, un petit espoir, le rêve que notre communauté soit réhabilitée, aussi bien pour son passé que pour son présent et que ses droits soient restaurés.

Faisons que ce rêve, partagé en silence par des centaines de milliers de nos compatriotes, devienne une réalité et que notre communauté soit enfin rétablie dans ses droits moraux et matériels.

N’attendons pas que ce combat pour la réhabilitation morale et pour les intérêts matériels de notre communauté cesse faute de combattants après que nos rangs se seront  tellement éclaircis jusqu’à nous rendre impuissants.

Dans deux ans seulement, en 2012, cela fera cinquante ans que nous serons partis d’Algérie ; il ne vous aura certainement pas échappé aussi que 2012 sera une année qui verra en France des échéances électorales très importantes. Ces années électorales ont été propices dans le passé, aux quelques avancées en faveur de notre communauté qu’elles aient été dans le domaine moral ou dans le domaine matériel.

Je vous ai proposé, le 9 janvier, d’étudier ensemble les actions que nous pourrions mener en commun, ceci dans le respect de la spécificité de chacun.

Je vous propose à cette fin  de nous rencontrer avec tous les Présidents d’associations et d'amicales le samedi 24 avril, de 9h à 11h au Mas de Galoffre, Route de Générac à Nîmes afin de débattre entre nous de tout cela.

Espérant votre présence et vous remerciant par avance de votre contribution active à ce débat.

Je vous adresse, cher Président, cher Compatriote et cher Ami, l’expression de mes salutations les plus amicales. Je forme aussi les vœux les plus fervents pour que grâce à une plus grande proximité et une plus grande coopération entre nos associations nous obtenions enfin ce que nos compatriotes attendent depuis si longtemps.

Gabriel Mène

Le Président Les Renaudes  83210 SOLLIES-PONT

Tél.: 04 94 33 68 38 Fax : 04 94 33 35 25 Port : 06.09.78.58.92 

gabriel.mene@wanadoo.fr

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3 mars 2010

PROJET DE LOI ALGERIENNE - MARS 2010 -

Le Quotidien L'EXPRESSION DZ du jeudi 4 mars 2010!

Attention les enfants......danger. Si vous avez un moment, si vous êtes calmes, lisez et ensuite,pour information, envoyez-en une copie à votre Maire, député, sénateur....sont-ils au courant....nous aurons beaucoup de : AH ! JE NE SAVAIS PAS.... mais nous avons de beaux jours devant nous...


Projet de loi sur la criminalisation du colonialisme 

Guerre ouverte par Moufida R.

La session parlementaire de printemps qui s'ouvre aujourd'hui s'annonce houleuse avec, notamment, la présentation de la proposition de loi relative à la criminalisation du colonialisme français en réponse à la loi du 23 février glorifiant ce dernier adopté par le Parlement français.

Hier, c'était le branle-bas de combat au siège du parti du FLN. Les membres du secrétariat exécutif élargi aux cadres parlementaires ont tenu une réunion à huis clos. Selon les indiscrétions, ce qui fait courir Belkhadem et ses troupes, c'est ce projet de texte dont la paternité est sujette à polémique et à récupération. Il semble que les choses vont s'accélérer à la faveur de la session parlementaire qui verra, selon les observateurs avertis, l'un des débats les plus passionnants de l'hémicycle de Zighout Youcef, notamment en raison du froid qui s'est installé entre Paris et Alger après les déclarations de Kouchner et les adeptes des bienfaits du colonialisme dans l'Hexagone. Le FLN tente apparemment de reprendre les rênes après avoir pris ses distances. Il faut rappeler que la proposition de loi a été introduite par le député Moussa Abdi qui est d'obédience FLN, soutenu par 120 députés.

Selon toute vraisemblance, la proposition sera tranchée lors de cette session. Au mois de janvier dernier, juste avant la clôture de la session d'automne, le Bureau de l'APN avait exigé des députés concernés de reformuler le texte. Ce sera donc une nouvelle mouture qui sera présentée.

Tout est parti de cette annonce officielle livrée début février par le député FLN, Moussa Abdi : «Une proposition de loi criminalisant le colonialisme français de 1830 à 1962 a été déposée le 13 janvier au bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN). Le projet sera soumis au gouvernement avant d'être adopté par le Parlement probablement lors de la session de printemps», a déclaré à Alger ce professeur d'histoire à Chlef, au cours d'un débat au Forum du quotidien El Moudjahid. Ladite loi est composée de vingt articles.

ART 1 stipule que «Le but de cette loi est de condamner la colonisation française, ainsi que tous les actes criminels commis en Algérie de 1830 à 1962, et toutes les conséquences
négatives qui en découlent.

ART 2 précise que «Sont considérés comme actes criminels les crimes de guerre, les crimes collectifs et les crimes contre l'humanité, contraires aux droits de l'Homme, aux
Conventions de Genève et aux articles 5, 6, 7 et 8 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale».

ART 3, le texte indique que «La prescription n'est pas applicable aux actes criminels cités dans l'article 2, et aux conséquences négatives qui en résultent».

ART 4, il révèle qu' «Un tribunal criminel algérien sera spécialement créé dans le but de juger tous les criminels de guerre et les crimes contre l'humanité».

ART 5 va plus loin, il précise que «Sera jugée devant le tribunal criminel algérien toute personne ayant commis ou participé à tout acte contre le peuple algérien cité dans l'article 2 de cette loi».

ART 6 indique que «Le gouvernement algérien garantit les droits de la défense aux accusés devant le tribunal criminel algérien».

ART 7 avertit que «L'accusé sera convoqué selon les normes en vigueur, et s'il ne se présente pas, sera recherché par Interpol s'il n'est pas sur le territoire algérien».

ART 8 soutient que «Les audiences du tribunal criminel algérien seront publiques».

L'article 9 mentionne que «le tribunal criminel algérien rend des jugements définitifs».

ART 10 est catégorique : «Le tribunal criminel algérien ne prend en considération ni le poste occupé par l'accusé ni sa nationalité durant toutes les étapes du procès».

ART 11 estime que «Toute victime de guerre ou de crime contre l'humanité a le droit de porter plainte devant le tribunal criminel algérien, et de demander réparation et dommages pour les préjudices causés par lesdits crimes».

ART 12 va encore plus loin, il stipule que «Les organismes et associations algériens peuvent représenter les victimes décédées et celles n'ayant personne pour les défendre devant le tribunal criminel algérien, et peuvent se constituer partie civile durant toutes les étapes du procès».

ART 13 est sans ambages : «En cas de décès de l'accusé, le gouvernement français assume toutes les poursuites judiciaires».

ART 14 : «le gouvernement français assume tous les crimes commis contre le peuple algérien pendant la colonisation, et leurs effets retardateurs sur la marche civilisationnelle de développement de l'Algérie de 1830 à 1962, ainsi que toutes les conséquences, jusqu'à ce jour, des mines et des radiations résultant des essais nucléaires».

ART 15 exige que «La France doit remettre à l'Algérie toutes les archives nationales de toute nature (écrite, sonore ou visuelle), ainsi que tout monument historique pillé».

ART 16 ajoute que «La France doit remettre à l'Algérie les listes des Algériens recherchés, morts ou vivants, en mentionnant leur localisation, ainsi que les listes des exilés».

ART 17 : «La France doit remettre à l'Algérie les plans des lieux où se trouvent des mines, ainsi que des lieux où se trouvent des substances potentiellement dangereuses pour la population et le territoire».

ART 18 est sans équivoque, il met à dos l'Etat français en signifiant que «L'avenir des relations bilatérales entre les deux pays restera lié à la reconnaissance de ces crimes par la France, dont le peuple algérien tient à recevoir des excuses, et à la réparation des préjudices moraux et matériels causés durant colonisation».

ART 19 rappelle que «Cette loi entre en vigueur et sera applicable dès son adoption par le Parlement».

ART 20 instituera «Cette loi sera publiée dans le Journal Officiel de la République algérienne démocratique et populaire».

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Source: http://www.lexpressiondz.com/article/2/2010-03-04/73739.html

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