LETTRE A Monsieur LOUIS MAPOU PRÉSIDENT DE NOUVELLE CALÉDONIE
Avenir du Caillou
Joignez-vous tous à moi pour l’annulation du décret du 30 juin 2021
Lettre à l’attention personnelle de M. Louis Mapou
Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
Nouméa
Monsieur le Président et très cher compatriote,
Avant toute chose, permettez-moi, à vous personnalité très éminente en tant que président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, de vous faire savoir que je m’incline très respectueusement devant la mémoire de nos très nombreux compatriotes (185 à l’heure où j’écris), fauchés par l’épouvantable pandémie qui sévit actuellement et de m’associer au chagrin des familles frappées par le malheur.
Je suis obligé de poursuivre après cette entrée bien triste. Pour l’instant, je me vois contraint de m’en tenir à l’essentiel, ne serait-ce qu’afin de ne pas trop accaparer votre attention qui est très sollicitée sans aucun doute, les circonstances y aidant.
Je me dois de vous de vous informer, car fort probablement le ministère des Outre-Mer ne vous en a pas avisé, que j’ai fait déposer en temps utile, un pourvoi auprès de la section du contentieux du Conseil d’Etat aux fins d’annulation du « décret n° 2021-866 du 30 juin 2021 portant convocation des électeurs et organisation de la consultation sur l’accession à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie ».
Avant de revenir ultérieurement sur l’ensemble du dossier, j’ai l’honneur d’insister tout particulièrement sur un point qui fait bien davantage honneur à l’amateurisme des services juridiques du Ministère de l’Outre-Mer qu’à leur capacité à approfondir les dossiers dont ils ont la charge, si lourds soient-ils.
Le décret susvisé comporte, entre autres, les visas suivants :
« Vu l’avis du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en date du 22 juin 2021… ».
« Vu l’urgence… ». Pour ce qui est de l’urgence, elle n’est évidemment nullement justifiée et Maître Trichet qui s’est chargée de porter contestation de la validité en mon nom du décret devant la Haute Instance, précise fort judicieusement : « l’urgence visée dans le décret attaqué ne repose sur aucune justification ni n’est relayée par des circonstances du contexte.
Plus grave encore :
L’avis dont il est question deux lignes au-dessus : « Vu l’avis du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en date du 22 juin 2021 » le décret ne peut en aucun cas être valide car le gouvernement d’alors - celui de Thierry Santa - n’était habilité qu’à expédier les affaires courantes ! En aucun cas, le gouvernement en question ne pouvait statuer sur une question aussi grave et lourde de conséquence que celle de la date du troisième (?) référendum.
Vous le savez d’autant mieux que cette question de date fait aujourd’hui encore et plus que jamais, l’objet de controverses. D’ailleurs, Maître Trichet dans son mémoire a fort justement relevé que, vous-même, avez déclaré : « Ce timing nous est imposé par le ministre des Outre-Mer, et il n’est pas bon du tout ». Je suis donc, à mil pour cent, en phase avec vous, Monsieur le chef du gouvernement et cher M. Mapou. Au surplus, je n’hésite pas à affirmer, qu’en l’occurrence, le gouvernement de Paris (direction rue Oudinot, de surcroît épinglé par la Cour des Comptes), affiche un total mépris envers la population calédonienne, toutes composantes incluses, à travers votre personne.
Les termes de « décret scélérat » ne me paraissent ainsi pas très excessifs. Je n’épiloguerai pas davantage afin de ne pas emprunter le terrain de la polémique.
Soyez assuré, Monsieur le Chef du Gouvernement, que la bataille que je mène a pour finalité essentielle l’avenir le plus serein possible pour l’ensemble des populations du « Caillou » et en particulier pour la jeunesse canaque, fort bien représentée, je puis vous l’assurer, en Alsace (étudiants, militaires et sportifs entre autres).
Dernière chose quand même avec la séquence meurtrière qui nous a tous éprouvés : la sagesse ne nous incite-t-elle pas à la patience d’autant que cette patience (et longueur de temps), jusqu’à présent, a été tout compte fait, bénéfique à tous.
En vous présentant mes salutations très distinguées,
Bien cordialement
Jean Michel Weeissgerber
Article transmis par Maurice Calmein
HERVÉ CUESTA
Hervé Cuesta 1943-2O21
Notre ancien Secrétaire Général, puis trésorier et responsable de notre site, Hervé Cuesta, est décédé ce 2 octobre 2021, dans sa 79ème année.
Hervé, bien que diminué par la maladie qui devait l’emporter consacrait beaucoup de temps à l’ADIMAD-MRAF. Il faisait vivre et évoluer notre site internet et était encore présent à chacune de nos commémorations.
Hervé était par ailleurs très impliqué dans nombre d’activités mémorielles concernant l’Algérie Française…
Président de l’association « Non au 19 mars », il animait aussi une revue de presse destinée aux anciens d’Algérie et était invité dans nombre de débats.
On lui doit aussi les deux tomes d’un livre sur un quartier d’Alger : « Les Tournants Rovigo » publié en 2006 aux éditions Sutton.
Objet : Décès Hervé Cuesta
Mes amis, que de souvenirs de combats avec Hervé cet acharné pour la défense de nos "vérités" !
Inscrit dans ma mémoire celui de la grande manifestation (mai 2010), que nous avions préparée et organisée pendant plus d'une semaine à Cannes, contre les autorités du festival où le film "Hors la loi" de Rachid Bouchareb devait être primé. Ce film avait bénéficié des soutiens hypocrites de Sarkozy, Falco, Fréderic Mitterand, Marc Laffineur et B. Brochand, le maire très hostile de Cannes qui, lors de nos négociations, disait qu'"on allait lui pourrir son festival".
Notre action avait débuté par un tract retentissant "Croisades sur la Croisette" pour mobiliser nos soutiens. Pendant une semaine, Hervé est venu me chercher en moto au Cannet pour nous rendre, dans des embouteillages monstres, aux réunions à la mairie, où nous retrouvions souvent Lionel Luca, Michèle et Philippe Tabarot et deux agents des RG, autour d'âpres négociations pour arrêter l'itinéraire de notre manifestation.
Le matin de la 1ère projection du film, et devant notre détermination exprimée lors de la dernière réunion à la mairie, nous avons pu obtenir du Président du festival que le film ne représente que l'Algérie (et non franco-algérien, alors qu'il avait été fortement financé par la France et la région PACA socialiste).
L'itinéraire que nous voulions, qui nous faisait défiler devant le palais du festival, sous toutes les caméras, et la place de la mairie, nous avait été autorisé. Le soir de la clôture, nous demandions à exprimer nos "désaccords" si le film était primé !! Frémaux, le Président du festival, nous "rassura", mais nos menaces avaient entrainé de sérieux renforts de CRS...
Adieu Hervé. Il y a quelques jours, je lui écrivais : "Tiens bon, Hervé, en 2022 nous aurons peut-être la chance de voir "nos vérités reconnues"....
Repose en paix et inspire nous de ton courage.
Jean-Paul Spina