LA PORTE DU CARAVANSERAIL
Sacrée porte que celle du Caravansérail !
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Façade principale du caravansérail d'Oran devenu l'hopital St Lazare (1849-1893)
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nouvelle découverte de Georges une carte inédite du fondouck en 1858 en pleine campagne alors que la rue du Cirque n’existait pas encore.
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Hélas , il n'en restait qu'une, d'aprés les " on dit " les Américains en auraient enlevé une , lors de leur passage en 42 !
N'oublions pas que ce bâtiment , un fondouck pour utiliser le vrai nom, devait servir à recevoir et abriter les voyageurs et leurs marchandises, voire leur bêtes, pour une nuit ou plus, surtout les jours de grand marché. C'est bien la première construction des armées françaises, alors que pendant ce temps là, elles restauraient le premier hôpital,l'église Saint-Louis et bien des bâtiments détruits lors du tremblement de terre.
En 2006 Henri Palles a fait une très belle représentation de cette rue du Cirque au moment de sa transformation en hôpital Saint Lazare.
Plus de 50 ans étaient passés, mais Turcs et Arabes n'avaient rien fait, sauf la Mosquée du Pacha, rue Philippe. (1796) Ce fondouck a été transformé en hôpital au moment du choléra dés 1848 ou les premières épidémies locales sévissaient. Nous conservons en mémoire 1849: date de la création de Santa Cruz. Sur ces portes figuraient les inscriptions en arabe: Ceci est la porte d'entrée - Ceci est le porte de sortie -
Celle qui avait été ramenée comme décor à la promenade de Létang n'existe plus, aux dernières nouvelles.
Un orage plus puissant que les autres l'a détruite et elle est toujours au sol !
Henri, ton dessin est superbe... j’admire ta façon de peindre les arbres.... et cette porte du caravansérail... c’est un bijou de détails... Elle m’a fait longtemps rêvée cette porte pour son histoire, et ce qu’elle fut au début de son existence.... et les fleurs....quant à ton poème, il est émouvant, il est triste...c’est Henrique tout cela...C’est un merveilleux cadeau que tu nous fais là.
Françoise
Cela se passait il y a déjà fort longtemps
Un vieil homme se promenait lentement
Dans les allées de la promenade de l’Etang
Un rituel qu’il répétait toutes les après-midi
Ou il retournait parfois a la tombée de la nuit
S’isolant ainsi des rues peuplées et de ses bruits
Au passage a la porte du Caravansérail il s’arrêtait
Maintenant sa canne, fermement il s’appuyait
Se découvrant la tête, lentement il la soulevait
Contemplant un instant l’imposante beauté
Comme pour lui en témoigner du respect
Il nous donnait parfois l’air de la saluer.
Déjà cinquante ans on passe depuis
Ou le vent et le temps ont tout détruit
Ce que personne n’a pu mettre a l’abri
Mais a présent une fois dans la nuit
La silhouette blanche d’un être passant
S’arrête encore devant cet emplacement
Et se découvre comme en recueillement
Devant les ruines de la porte au sol gisant
Et puis relevant ses épaules un instant
D’un signe solennel de sa tête la saluant
Il l’imagine encore de son air resplendissant
Toujours debout a la promenade de l’Etang.
Henri Palles
J’admets que ma petite histoire n’est pas bien gaie et je m’excuse pour les larmes de certains mais je la voulais ainsi du fait que cette porte n’est plus et comme a vous tous cela me fait de la peine. Elle avait vécue rue du cirque les pires moments du début de notre ville pour ensuite se consacrer à caresser du regard les amoureux et les passants de la promenade. Elle avait pour cela vocation d’être éternellement protégée.
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Démontage de la porte
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La porte reconstruite promenade de Létang-1955-
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La porte dans toute sa splendeur
La porte actuellement.
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La porte en 2006
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Une anecdote d’un ami Oranais, me disant cette porte me rappelle un souvenir. En effet, lorsque l'on "carottait" les cours du Lycée Lamoricière, on se retrouvait immanquablement promenade de Létang à faire les idiots, une fois même, un copain de mers el Kébir venant d'Ardaillon, avait apporté son accordéon et on avait fait la fête. Les zouaves de Chateauneuf se penchaient par dessus les fortifications et nous demandaient de jouer certains morceaux....
Par contre, un de mes copains de classe s'y trouvait un jour alors qu'un couple de touristes métropolitains photographiaient la porte.
- c'est quoi cette porte lui demande l'homme ?
- La porte de Tlemcen, monsieur, etc. etc., et il lui raconte son histoire.
- Et qu'est-ce qu'il y a d'écrit, vous le savez ?
- Oui, bien sûr, je fais de l'arabe au Lycée et je sais bien le lire. Voilà ce que ça dit : "Gouli Goulou la gargoulette makkach goulout !"
- Et ça veut dire quoi ?
- Ah, ça je ne sais pas le traduire, je ne connais pas assez l'arabe !!
- C'est vraiment formidable de pouvoir lire et apprendre cette langue, bravo jeune homme !!!!! Et il s'en tira avec les compliments des braves touristes ce qui nous fit bien rire !!!!!
Aussi on ne traversaient la promenade de Létang que lorsque l'on carottait les cours mais aussi pour aller à la piscine, car ça nous évitait un sacré détours et l'on en profitait pour taquiner les amoureux
Souvenirs, souvenirs...