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19 août 2017

20 AOUT 1955 - EL-HALIA - LE JOUR DES LONGS COUTEAUX

            C'est vrai que certaines personnes réagissent à juste titre au drame de Barcelone et d'ailleurs mais ne témoignent jamais du plus petit sentiment de compassion lorsqu'on évoque El-Halia, Oran ou Alger.

            Il y a les bonnes et les mauvaises victimes. Il y a surtout le fait de ne pas se sentir concernés ou d'estimer que les PN le méritaient... Pour notre part, nous réagirons à toutes les tueries. Nous ne faisons pas de distinguo.

            L'humanité des êtres n'est pas à plusieurs vitesses. Et ceux qui n'ont pas compris que le terrorisme en Algérie préfigurait ce qui se passe aujourd'hui en seront pour leurs frais chaque jour davantage...

Hommage aux victimes d'El Halia, de Fil Fila et de Philippeville reste à espérer que ce premier massacre de la Guerre d'Algérie, qui fit tant de victimes innocentes, servent de leçon et ne tombe dans l'oubli...

la mine d'el halia

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Le 20 août 1955 à El-Halia, la révolution devient guerre.

            ZIGHOUT YOUSSEF, commandant rebelle de la wilaya 2, celle du Nord Constantinois, entre, le 20 août 1955, dans la mythologie du F.L.N. par un coup d'éclat sans précédent dans la rébellion: l'insurrection généralisée de toute une région placée sous ses ordres.

            Un triangle que les routes de Constantine à Philippeville et de Constantine à El-Milia dessinent avec la mer. Au-delà, c'est encore la wilaya 2 mais, dans ce triangle, Zighout décide de porter son action.

            Là vivent 100 000 personnes environ dont une minorité européenne. La consigne est stricte : tuer tous les Français. Pour la première fois depuis 1954, on ne fait plus de différence entre ce qui porte un képi et la petite population rurale pied-noir. Dans la liste des villages condamnés à mort (trente-neuf exactement), deux vont illustrer d'emblée, par le poids du sang, des atrocités, et par l'innocence des victimes, les massacres du 20 août, sinistre remake, dix ans après, de la tragédie de Sétif : Aïn-Abid et El-Halia.

            Pour l'heure, que cherche Zighout Youssef ? Pourquoi le 20 août ? Comment déclencher une insurrection généralisée avec seulement quelques centaines de rebelles et de fusils ?

            Zighout Youssef est un forgeron de Condé-Smendou. Un manipulateur du feu. Pour les Arabes, en Algérie, le forgeron est, par tradition, l'homme étrange. Lié à des puissances occultes, il vit généralement à l'écart du village, dans une aura aussi fascinante qu'inquiétante. Zighout gravit les échelons classiques de tout cadre rebelle : le P.P.A. (il est conseiller municipal de Condé-Smendou sous cette bannière), l'O.S., la prison à Bône, l'évasion, puis la clandestinité avant l'heure, dès 1951. Malingre, apparemment chétif, il se révèle, bizarrement, un remarquable organisateur de massacres dans la wilaya 2. Pour cela, il met au point une technique qui va se révéler infaillible : rameuter des foules de civils, qu'on a au préalable gavés de slogans et de fausses nouvelles, les armer de tout ce qui se présente, pioches, pelles, serpes, escopettes et gourdins, et, au jour J, les lancer contre des objectifs précis. Foules encadrées discrètement et téléguidées par des hommes du F.L.N. en armes et en uniforme, qui observeront les meurtres et se retireront en tirant des coups de feu au moment où l'armée intervient, laissant ainsi les masses musulmanes livrées à la répression,et comptant les points. On devine le profit que le F.L.N. va tirer de cette répression. Finalement, elle va plus loin que la tuerie des Européens et la supplante dans l'horreur. Cette tactique, Zighout la met au point à partir de mai.

            Coupant les poteaux télégraphiques et barrant les routes qui mènent au petit centre d'El-Milia, il isole le village pendant quelques heures, pour noter la rapidité de la réaction du commandement français. Puis il se retire avec ses hommes, sans attaquer El-Milia. Cette manœuvre, il la répète, en la « peaufinant », quelque temps après, contre le P.C. du colonel Ducournau, à El-Arrouch. Cette fois, il pousse en avant la population civile et se retire avec son commando quand les paras interviennent. Ducournau comprend à temps, interdit à ses paras de tirer sur cette foule en furie et déjoue de justesse les plans de Zighout. Mais ce dernier, hanté par l'idée d'attaquer en force un centre européen, décide enfin de porter son grand coup le 20 août.

« Oradour » algériens

           Le 20 août 1955, c'est l'anniversaire de la déposition du sultan du Maroc, Mohammed ben Youssef. Un thème de propagande qui doit faire fortune. A cela, on ajoute une série de fausses nouvelles : les Égyptiens vont débarquer sur le rivage algérien, près de la presqu'île de Collo, pour prêter main-forte aux rebelles et sauver les populations de la répression. Cette répression, qui pèse de plus en plus sur les musulmans.

            Au point que, début août, Ferhat Abbas est à Paris pour tenter d'obtenir du gouvernement français que l'état d'urgence ne soit pas appliqué à tout le territoire. Quand on connaît la crédulité des foules, et de celles du Maghreb en particulier, on comprend que, faisant flèche de tout bois, Zighout soit parvenu à mobiliser son monde pour le 20 août. Jusqu'à laisser croire aux fellahs (paysans) que, dans les camions qui pouvaient les transporter, Allah les changerait en moutons au moment de passer devant les militaires...

Le 20 août à midi. Pourquoi midi ?

Parce que c'est l'heure brûlante, où le soleil donne tous les vertiges. C'est elle aussi qui va permettre, dans les coins perdus, de trouver les Européens chez eux. A table, ou faisant la sieste. Il faut profiter de la surprise.

            Sur le carnet de route de Zighout, les noms des villes et des villages où le sang va couler : Philippeville, Djidjelli, Collo, El-Milia, Le Kroub, Guelma, Bône, Jemmapes, El-Arrouch, Oued-Zenati, Saint-Charles, Robertville, Aïn-Abid, El-Halia, Catinat, Kellermann, Gallieni, Condé-Smendou, Aïn-Kercha, la liste n'en finit plus...

Revenons à Aïn-Abid et à El-Halia.

Ils restent dans les mémoires comme les "Oradour" de la guerre d'Algérie. La formule n'est pas outrée. Elle recouvre des scènes dont l'horreur       laisse pantelant et dont les photos ne sont décemment pas publiables. Qu'il suffise de savoir qu'à Aïn-Abid, une petite fille de cinq jours, Bernadette Mello, fut tronçonnée sur le rebord de la baignoire, devant sa mère, dont on ouvrit ensuite le ventre pour replacer la nouveau-née, que sous le même toit, Faustin Mello, le père, est assassiné dans son lit amputé à la hache, des bras et des jambes, que la tuerie n'épargne ni Marie-José Mello, une fillette de onze ans, ni la grand-mère de soixante-seize ans. Qu'à El-Halia, sur 130 Européens; 32 sont abattus à coups de hache, de serpe, de gourdin, de couteau, les femmes violées, les tout petits enfants fracassés contre les murs.

             Pas de pitié, pas de quartier », avait dit Zighout Youssef. La confiance piégée.

             Ces exemples ne sont pas cités par complaisance morbide. Ils peuvent aider, non pas à justifier, mais à comprendre la réaction de ces Européens du Nord Constantinois dont le frère, ou le fils, ou la femme eurent à subir pareil sort, et d'éviter de tirer des massacres du 20 août, une leçon unilatérale et la morale d'une histoire dont la répression seule ferait les frais.

            À El-Halia et à Aïn-Abid, la stupéfaction se mêle à l'horreur. Ceux qui levaient brusquement le couteau sur les Européens étaient des familiers, des villageois musulmans paisibles. Au point qu'à Aïn-Abid le maire avait refusé toute protection militaire, craignant que des uniformes ne vinssent troubler la paix des rapports entre les deux communautés.

            El-Halia est attaqué entre 11 h 30 et midi. C'est un petit village proche de Philippeville, sur le flanc du djebel El-Halia, à trois kilomètres environ de la mer. Là vivent 130 Européens et 2000 musulmans. Les hommes travaillent à la mine de pyrite, les musulmans sont payés au même taux que les Européens, ils jouissent des mêmes avantages sociaux. Ils poussent la bonne intelligence jusqu'à assurer leurs camarades Degand, Palou, Gonzalez et Hundsbilcher qu'ils n'ont rien à craindre, que si des rebelles attaquaient El-Halia, « on se défendrait » au coude à coude.

            A 11 h 30, le village est attaqué, à ses deux extrémités par quatre bandes d'émeutiers, parfaitement encadrés, et qui opèrent avec un synchronisme remarquable. Ce sont, en majorité, des ouvriers ou d'anciens ouvriers de la mine et, la veille encore, certains sympathisaient avec leurs camarades européens...

             Devant cette foule hurlante, qui brandit des armes de fortune, selon le témoignage de certains « rescapés », les Français ont le sentiment qu'ils ne pourront échapper au carnage. Ceux qui les attaquent connaissent chaque maison, chaque famille, depuis des années et, sous chaque toit, le nombre d'habitants. A cette heure-là, ils le savent, les femmes sont chez elles à préparer le repas, les enfants dans leur chambre, car, dehors, c'est la fournaise et les hommes vont rentrer de leur travail. Les Européens qui traînent dans le village sont massacrés au passage.

            Un premier camion rentrant de la carrière tombe dans une embuscade et son chauffeur est égorgé. Dans un second camion, qui apporte le courrier, trois ouvriers sont arrachés à leur siège et subissent le même sort. Les Français dont les maisons se trouvent aux deux extrémités du village, surpris par les émeutiers, sont pratiquement tous exterminés. Au centre d'El-Halia, une dizaine d'Européens se retranchent, avec des armes, dans une seule maison et résistent à la horde. En tout, six familles sur cinquante survivront au massacre.

            Dans le village, quand la foule déferlera, excitée par les « you-you » hystériques des femmes et les cris des meneurs appelant à la djihad, la guerre sainte, certains ouvriers musulmans qui ne participaient pas au carnage regarderont d'abord sans mot dire et sans faire un geste. Puis les cris, l'odeur du sang, de la poudre, les plaintes, les appels des insurgés finiront par les pousser au crime à leur tour. Alors, la tuerie se généralise. On fait sauter les portes avec des pains de cheddite volés à la mine. Les rebelles pénètrent dans chaque maison, cherchent leur « gibier » parmi leurs anciens camarades de travail, dévalisent et saccagent, traînent les Français au milieu de la rue et les massacrent dans une ambiance d'épouvantable et sanglante kermesse.

            Des familles entières sont exterminées : les Atzei, les Brandy, les Hundsbilcher, les Rodriguez. Outre les 30 morts, il y aura 13 laissés pour morts et deux hommes, Armand Puscédu et Claude Serra, un adolescent de dix-neuf ans, qu’on ne retrouvera jamais. Quand-les premiers secours arrivent, El-Halia est une immense flaque de sang.

            Aïn-Abid, dans le département de Constantine, est attaqué à la même heure. Un seul groupe d'émeutiers s'infiltre par différents points du petit village, prenant d'assaut, simultanément, la gendarmerie, la poste, les coopératives de blé, l'immeuble des travaux publics et les maisons des Européens.

            Comme à El-Halia, jusqu'à 16 heures, c'est la tuerie, le pillage, la dévastation. Les centres sont isolés les uns des autres, les Français livrés aux couteaux. A Aïn-Abid, les civils sont mieux armés et ils se défendent avec un acharnement qui finit par tenir les rebelles en respect jusqu'à l'arrivée des renforts militaires, vers 16 heures. C'est à cette heure-là qu'on découvrira le massacre de la famille Mello. Ce nuage de sang dissipé, viendra l'heure des informations plus claires et des bilans. On se rendra compte que, dans cette journée du 20 août, la chasse à l'homme commença d'abord, sur les ordres de Zighout, par la chasse aux Européens.

            En tout, de Constantine à Philippeville, à Jemmapes, à Catinat, à Hammam-Meskoutine et dans toutes les localités du Nord Constantinois, 171 Français ont été massacrés.

            Dans la répression qui suivra, celle de l'armée et celle des civils, 1 273 musulmans seront exécutés. Un chiffre qui n'émut le F.L.N. que pour les besoins de sa propagande, car, en fait, c'est ce que cherchait Zighout Youssef pour relancer la révolution.

            À partir du 20 août 1955 cette révolution deviendra véritablement une guerre, Dès lors, le ver est dans le fruit, la peur dans chaque homme, quelle que soit sa communauté, et la méfiance s'installe. La sauvagerie avec laquelle ont été tués les Français d'Aïn-Abid et d'El-Halia impressionnera tellement les musulmans que les slogans sur la répression française porteront moins que ceux de mai 1945, après Sétif. Puis, parmi les victimes du F.L.N., il y eut des musulmans modérés, notamment le neveu de Ferhat Abbas, Allouah Abbas, tué dans sa pharmacie de la rue Clemenceau, à Constantine, et Hadj Saïd Chérif, un avocat blessé de plusieurs balles tirées par une jeune stagiaire du barreau de Constantine. On retrouva, sur le cadavre d'un homme de main des rebelles, une liste d'élus musulmans à abattre, dont Ferhat Abbas. Zighout Youssef ignorait probablement encore que Ferhat avait franchi le Rubicon et qu'Abane Ramdane l'y avait énergiquement poussé.

            D'une façon générale, la réaction de l'armée est vive, brutale. Partout, les attaques sont stoppées sous le feu des armes automatiques. Les paras sont engagés dans d'immenses opérations de ratissage et, dans le même temps, l'autorité militaire semble débordée par les groupes de civils européens qui battent le bled à la recherche des tueurs F.L.N. En effet, et c'est là une des conséquences les plus graves des massacres d'août 1955, la répression frappe dès lors tous les musulmans, jusque dans les douars les plus innocents, d'où de paisibles fellahs s'enfuiront pour échapper aux mitraillettes des commandos civils. Si l'armée attaque méthodiquement les P.C. du F.L.N. dissimulés dans les mechtas autour des centres européens désignés par Zighout Youssef, en revanche, les civils, emportés par le désespoir, la peur, et la haine aussi, ne font pas quartier.

            Au slogan F.L.N. : « Tuez tous les Français civils », répond le slogan pied-noir : « Abattez-tous les Arabes. » « L’escalade du sang » commence. Elle va durer huit ans. Mais, d'abord, saper tragiquement le programme de réformes que Jacques Soustelle s'est efforcé de préparer, en homme de bonne volonté, dans l'espoir de sauver l'Algérie.

            Quand les premières dépêches parviennent au palais d'Eté, dans l'après-midi du 20 août, Soustelle prend immédiatement l'avion pour le Nord constantinois. Il débarque à Constantine, qui n'est plus qu'une ville en état de siège, sillonnée par des patrouilles militaires, jonchée de débris de meubles, de chaussures abandonnées dans des flaques de sang, de vitres brisées. Les façades sont mortes, les places désertes. La peur est partout. Militaires et civils le tiennent au courant des détails de ce samedi sanglant. Lourd bilan. Soustelle décide de se rendre sur place, comme il le fera toujours. Le dimanche matin, il parcourt Aïn-Abid et El-Halia, où les cadavres des victimes européennes sont alignés, sous le soleil, dans un silence sinistre, troublé parfois par des cris de douleur, de rage, des appels à la vengeance. Soustelle voit tout, écoute tout, boit cette coupe jusqu'à la nausée. Un autre Soustelle quittera les villages martyrs. Cet homme-là a compris que, désormais, il lui faudra se battre sur deux fronts. Contre le F.L.N., pour protéger les musulmans encore acquis à des réformes, et contre les meneurs pieds-noirs, qui exploitent le 20 août à des fins politiques personnelles. Ceux­ là aussi sont dangereux. Soustelle, à Philippeville, où se déroulaient les obsèques des victimes, a entendu des cris hostiles. Le maire de la ville, Dominique Benquet-Crevaux, appelle ses administrés à la ratonnade et piétine les couronnes déposées par le gouverneur général au monument aux morts.

            Jacques Soustelle rentre à Alger bouleversé. Il donne des ordres pour que la justice soit appliquée rigoureusement aux tueurs musulmans, mais aussi pour que l'armée désarme les Européens les plus déchaînés. En réalité, on désarme peu d'Européens, et presque tous les prisonniers musulmans du 20 août sont passés par les armes. Désormais, l'insécurité va s'installer et plus jamais Jacques Soustelle n'acceptera, comme il l'avait fait quelques mois auparavant, de rencontrer des envoyés de l'adversaire pour un dialogue entre hommes de bonne volonté.

            Le jugement des rebelles arrêtés à la suite du massacre terminait le premier grand procès du drame algérien. Soustelle, aussi bien que les chefs militaires et la population civile Européenne, devait être à jamais marqué par ce drame.

            En ce mois d'août finissant, commence le temps des assassins.

Marie ELBE (Historia Magazine : la guerre d'Algérie, N° 206 – 1971)

Le 20 août 1955 " une date terrible, une date inoubliable " dira Yves Courrière dans son " Histoire de la guerre d'Algérie " (ed. Taillandier). Ce jour-là, Zighout Youssef, le chef de la wilaya 2 lance la population civile de certains douars du Nord-Constantinois contre les Européens. A El-Halia, petit centre minier près de Philippeville, trente-deux personnes sont assassinées dans des conditions barbares"

Marie-Jeanne Pusceddu témoigne.

Le 20 août 1955, j'étais à El-Halia

Je m'appelle Marie-jeanne Pusceddu, je suis Pieds-Noirs, née à Philippeville en 1938 de parents français, d'origine italienne.

Mes parents étaient des ouvriers; toute ma famille, frères, oncles, cousins, travaillait à la mine d"El-Halia, près de Philippeville. Ce petit village d'El-Halia n'était qu'un village de mineurs, d'artisans qui travaillaient dur dans la mine de fer. Il y avait également des ouvriers arabes avec qui nous partagions, au moment de nos fêtes respectives, nos pâtisseries et notre amitié. Ils avaient leurs coutumes, différentes des nôtres, nous nous respections. Nous étions heureux.

Les " événements d'Algérie " ont commencé en 1954. Mais pour nous, la vie était la même, nous ne nous méfions pas de nos amis arabes.

Je me suis mariée le 13 août 1955, nous avons fait une belle fête et tous nos amis étaient là, notamment C..., le chauffeur de taxi arabe que nous connaissions bien... Avec mon mari, nous sommes partis en voyage de noces.

Le 19 août 1955, avec mon mari André Brandy (ingénieur des mines employé au Bureau de la recherche minière d'Algérie), nous avons pris le taxi de C...pour rentrer à El-Halia. Pendant le trajet, C... nous dit: " Demain, il y aura une grande fête avec beaucoup de viande ". Je lui répondis : " Quelle fête ? Il n'y a pas de fête ". Je pensais qu'il plaisantait...

Le lendemain, 20 août, tous les hommes étaient au travail à la mine sauf mon mari. Il était juste midi, nous étions à table, quand soudain, des cris stridents, les youyous des mauresques et des coups de feu nous ont surpris. Au même moment, ma belle-sœur Rose, sa petite dernière Bernadette (trois mois) dans les bras arrive, affolée, suivie de ses enfants, Geneviève 8 ans, Jean-Paul 5 ans, Nicole 14 ans, Anne-Marie 4 ans. Son aîné de 17 ans, était à la mine avec son père. Avec ma mère, mon frère 8 ans, Suzanne ma sœur de 10 ans, Olga mon autre sœur de 14 ans et mon mari, nous avons compris qu'il se passait quelque chose de grave. Les cris étaient épouvantables. Ils criaient : " Nous voulons les hommes ". Je dis à mon mari : " Vite, va te cacher dans la buanderie! ".

Nous nous sommes enfermés dans la maison, mais les fellaghas ont fait irruption en cassant la porte à coup de hache. À notre grande stupeur, c'était C..., le chauffeur de taxi, " l'ami " qui avait assisté à mon mariage. Je le revois encore comme si c'était hier. Il nous a poursuivis de la chambre à la salle à manger, dans la cuisine, nous étions pris au piège. C..., avec son fusil de chasse, nous menaçait. Il a immédiatement tiré sur ma pauvre mère, en pleine poitrine, elle essayait de protéger mon petit frère Roland. Elle est morte sur le coup avec Roland dans ses bras, lui aussi gravement atteint. Ma belle-sœur Rose a été tuée dans le dos. Elle gardait son bébé contre le mur, ma jeune sœur 0lga s'est jetée, dans une crise d'hystérie, sur le fusil, il a tiré à bout portant, la blessant salement. Il nous narguait avec son fusil.

Bravement et affolée, je lui dis: " Vas-y! Tire! Il ne reste plus que moi ". Il a tiré, j'ai reçu la balle à hauteur de la hanche, je n'ai même pas réalisé et il est parti. J'ai pris les enfants, les ai cachés sous le lit avec moi, mais je souffrais trop et je voulais savoir si mon mari était toujours vivant. je suis allée dans la buanderie et me suis cachée avec lui derrière la volière. Les fellaghas, les fils de C..., sont revenus. Ils se dirigeaient vers nous en entendant un bruit, mais l'un d'eux a dit en arabe: " C'est rien, c'est les oiseaux ". Et nous sommes restés, apeurés, désemparés, sans bouger Jusqu'à cinq heures de l'après-midi. Les cris, les youyous stridents, la fumée, le feu, quel cauchemar!...

Un avion de tourisme est passé au-dessus du village et a donné t'alerte. L'armée est arrivée à dix-sept heures. Et là, nous sommes rentrés dans la maison pour constater l'horreur. Mon petit frère Roland respirait encore; il est resté cinq jours dans le coma et nous l'avons sauvé. Malheureusement ma sœur Olga a été violée et assassinée, ma sœur Suzanne, blessée à la tête, elle en porte encore la marque. Puis l'armée nous a regroupés. Ma famille Azeï, tous massacrés au couteau, la sœur de ma mère, son mari, ses deux filles dont l'une était paralysée, l'une des filles qui était en vacances avec son bébé a été, elle aussi, assassinée à coups de couteau (c'est la fiancée de son frère, qui s'était cachée, qui a tout vu et nous l'a raconté). Le bébé avait été éclaté contre le mur. Puis, mon cousin a été tué à coups de fourchette au restaurant de la mine, le frère de ma mère, Pierrot Scarfoto a été, lui aussi massacré, en voulant sauver ses enfants, à coups de couteau, les parties enfoncées dans la bouche, ainsi que mon neveu Roger, âgé de 17 ans. Mon père, sourd de naissance, blessé à coups de couteau, s'était réfugié dans une galerie abandonnée. Il n'a pas entendu l'armée, on ne la retrouvé que quinze jours plus tard, mort à la suite de ses blessures. Il a dû souffrir le martyre. Mon jeune frère julien a été également massacré.
Treize membres de ma famille ont ainsi été martyrisés, massacrés par le F.L.N.

Je suis restée à l'hôpital près de trois mois, j'avais fait une hémorragie interne avec infection, car les balles fabriquées étaient bourrées de poils, de bris de lames de rasoir.

Nous avions échappé à la mort, mais pas à la souffrance. Mon mari fut muté à Bougie, mais le chantier ayant subi une attaque, il a dû fermer; puis à Ampère, près de Sétif, et finalement au Sahara. Mais les femmes n'étaient pas admises. J'ai été recueillie avec mes deux frères à Lacaune-les-Bains, chez les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, j'y étais déjà venue plus jeune.

Le fellagha meurtrier de ma famille a été arrêté, j'ai dû venir témoigner pendant trois ans en Algérie, car j'étais le seul témoin. Mon témoignage fut mis en doute, du moins la façon dont les miens ont été massacrés. Ils ont déterré ma mère pour voir si je disais la vérité, je n'en pouvais plus. On a retiré plusieurs balles et la seule chose de positive dans tout ce cauchemar, c'est le collier qu'elle portait et que l'on m'a remis; collier dont je ne me séparerai jamais.

Marie-Jeanne PUSCCEDU L'algérianiste n°94, p 36, de juin 2001

LES VICTIMES DU MASSACRE DE LA MINE D'EL-HALIA DU 20 AÔUT 1955    ( paru dans l'algérianiste n°95)

Les tués:

ATZEI Emmanuel, 56 ans

ATZEI Conchita

ATZEI Marie-Louise, 28 ans

ATZEI Sylvain, 19 ans

BRANDY Paul, 41 ans

BRANDY Rose, 34 ans

BRANDY Roger, 17 ans

CREPIN Roger, 34 ans

Vve CREPIN Noémie

Vve CLERIN Ernestine, 47 ans

DE FRINO Henri, 26 ans

DEGAND Clorind, 62 ans

GAUDISIO Louis, 50 ans

HUNDSBICHLER Yves, 3 ans

HUNDSBICHLER Julien, 38 ans

HUNDSBICHLER Henri, 2 ans

HUNDSBICHLER  Marie, 9 mois

MENANT Julien, 56 ans

MENANT Marcelle, 47 ans

NAPOLEONE Yvonne, née ATZEI, 20 ans

NAPOLEONE Daniel, enfant

PAIOU Armand, 58 ans

PUSCEDDU Anna

PUSCEDDU Olga, 14 ans

PUSCEDDU Julien, 20 ans

RODRIGUEZ Marie

RODRIGUEZ François, 7 ans

RODRIQUEZ Jacqueline, 4 ans

RODRIGUEZ Henri 5 ans

RUSSO Lucrèce, 49 ans

SCARFORTO Pierre, 48 ans

VARO Martial, 26 ans

ZABATTA Josiane, 12 ans

Les blessés:

Mme d'Agro, 55 ans

CLERIN Aline, 22 ans

CLERIN Jean-Pierre, 15 ans

MONCHARTRE Monique

BRANDY Geneviève, 8 ans

BRANDY Marie-Jeanne, 17 ans

PUSCEDDU Jeanne, 10 ans

PUSCEDDU Roland, 8 ans

LOPEZ Antoinette

CAPITANO Henzo, 19 ans

BERTINI Albert, 14 ans

LARIVIERE Alfred, 31 ans

GAUDISIO Marie

REQUARD Claire

Les disparus:

PUSCEDDU Armand, 57 ans

SERRA Claude, 19 ans

Autre article : Le 20 aout 1955 - 20 aout 2005 "Témoignage pour un massacre" Dans la ville de Philippeville en Algérie par le docteur Baldino

 

El-Halia 20 aout 1955

 

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El-Halia 20 aout 1955

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            A Philippeville, lors des obsèques, c'est l'incident qui résume toute la situation. Soustelle, qui s'est repris, à El.Halia il était retourné, au bord de la nausée, transporté de rage aussi, a déposé avant de quitter la ville une gerbe devant les dépouilles des victimes, puis il a regagné Alger. Dupuch le représente au cimetière. Sur trois rangées les cercueils sont recouverts de fleurs entourés de toute la population. Les scènes qui se déroulent sont atroces. Une mère, Mme Rodriguez, folle de douleur, hurle le nom de ses quatre enfants massacrés. Plus loin, une jeune femme, le visage livide, hiératique, se tient près d'un cercueil. Des larmes silencieuses roulent sur ses joues creusées. Son mari, l'un des douze militaires tués le 20 août, va dans quelques instants reposer pour toujours dans le cimetière de Philippeville.

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            Puis, soudain, à la douleur la plus digne, succède la haine la plus violente, la plus exacerbée. Tous ces hommes en chemise, les mâchoires bloquées, les yeux brûlants, se libèrent. Laissent crier leur ressentiment. La colère se déchaîne contre les autorités. Contre Dupuch, qui est accusé d'avoir mal assuré la protection des Français, d'avoir toujours refusé des armes. Contre Soustelle aussi. Les gerbes sont piétinées. Un Français de Philippeville s'y emploie avec acharnement. Le maire, Benquet-Crevaux, arrache les inscriptions des couronnes officielles : le gouverneur général. Les rubans tricolores ou violets sont lacérés.

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"Paris-Match" N° 336 de Septembre 1955

 PARIS MATCH N°336

Vue aérienne de l'incendie des phosphates de Kourigba

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El-Halia 20 aout 1955

Entretien avec Roger Vétillard au sujet de son livre " 20 Aout 1955 dans le nord constantinois."

20 Août 1955 autre lieu : Oued Zem au Maroc

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S
Je suis a la recherche de renseignements de ma famille qui a etait tuer a Oued Zem le 20 Aout 1955 ( 5 personnes ), Si vous les connaissiez ou quelques soit les informations que vous aurriez a leur sujet, j'aimerais tellement savoir.<br /> <br /> <br /> <br /> Mon Oncle : Marcel GODEVEAU, il est parti de France au Maroc quand il avait environ 20ans et a ouvert une boulangerie a Oues Zem ou aux alentour de Oued Zem.<br /> <br /> <br /> <br /> Il a eu 4 enfants ne au Maroc.<br /> <br /> <br /> <br /> 2 assassiner a Oued Zem ce jour la le 20 Aout 1955.<br /> <br /> <br /> <br /> Guy GODIVEAU mort a 18 ans ( couper la tete )<br /> <br /> <br /> <br /> Sa soeur je n'ait pas son prenom, Marrier LUCAS, elle avait 2 enfants un bebe qu'ils allaient batiser ce jour la une petite fille d'un an.<br /> <br /> Ils ont couper les jambes et bras du bebe devant elle et les ont tous tuer apres sa, son mari est mort en defendant sa famille.<br /> <br /> Ils habiter a Oued Zem.<br /> <br /> <br /> <br /> et 2 garcons qui son rentrer en France le lendemain pour rester en vie.<br /> <br /> <br /> <br /> Jeau GODIVEAU.<br /> <br /> Alain GODIVEAU.<br /> <br /> <br /> <br /> Si quelqu'un a des informations quel quelles soient, vous pouvez me contactez a cette adresse email :<br /> <br /> <br /> <br /> serge_grandin@yahoo.com<br /> <br /> <br /> <br /> Merci infiniment.
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M
Ma grand mère était de Philippeville elle vient d décéder à l'age de 94 ans. <br /> <br /> Elle s'appelait Carmène Taliercio, une femme formidable et courageuse ayant échappée aux atrocités et ayant quitté ce merveilleux pays qu'elle aimait seule avec ses 2 enfants (Roland et Gisèle) vers laFrance en 1961. <br /> <br /> Ses frères et soeurs René, Suzanne, Anne etc.. <br /> <br /> Si quelqu'un la connaissait au temps en ce bonheur de l'Algerie avant guerre, je serai heureux d'échanger avec vous. Son petit fils.
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M
Voila deux témoignages intéressants pour le chercheur. <br /> <br /> Le 1er. Les histoires des deux personnes citées sont bien recoupées par les sources. Le témoin apporte des précisions supplémentaires. Le chauffeur de taxi ne s'est pas adressé à Mme R. mais à Mme B. Les quatre enfants de Mme R. furent bien massacrés mais pas pendus à des crochets de boucher dans les arbres. La prénommée Y. figure bien sur la liste des tués. Son bébé aussi. Le viol et l'éventration relèvent pour le moment du fantasme pur et simple. <br /> <br /> Le 2ème. Il n'y a pas d'erreurs ni de divagations à corriger. Mes parents eurent bien effectivement à porter leurs valises au moment du rapatriement, comme les vôtres.<br /> <br /> Je respecte personnellement ces deux personnes qui sont des témoins vivants. J'aurais préféré qu'ils aient le courage de se nommer. Contrairement au premier témoin qui se contente de décrire à sa manière ce qu'il a vécu ou ce qu'on lui a dit et qui en reste aux faits, le second témoin n'a pu s'empêcher de cracher du fiel, comme d'habitude. L'insulte reste l'arme des faibles.
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S
j'avais 11 ans le vingt Aout 1955 et j'habitais rue du capitaine Khaled près de la mosquée,lorsque la fusillade a éclatée.Il étais 11h45.Les coups de feu semblaient provenir du commissariat du 2° arrondissement cars un policier avait repéré une personne suspecte qui se croyant découverte a ouvert le feu au pistolet mitrailleur sans atteindre le policier.Cet incident a désynchronisé l'assaut prévu pour 12h00.précises .De plus les policiers avaient interceptés au carrières Romaines un camion remplis d'explosifs,d'armement et de munitions.Ces éléments ont évités un bain de sang a Philippeville cars la horde descendant de la porte des Aurres c'est trouvée en partie déstabilisée.Mon père qui était policier m'a raconté les faits bien plus tard.Je voudrai savoir si Mr MATHIOT n'est pas un descendant des porteurs de valises
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P
J'étais à PHILIPPEVILLE le samedi 20 aout 1955. A midi je rentrais de la plage avec ma Mère lorsque retentirent les premiers coups de feu. Nous nous sommes calfeutré à la Maison, mais nous ignorions l'ampleur de l'action des terroristes et surtout ce qui se déroulait à EL-HALIA où mon oncle Monsieur Pierre Manière était comptable, d'origine bourgignone mais pied noir de cœur il vivait en Algérie depuis 1942. Il avait pris le bateau le 19 aout à 18h pour aller passer quelques jours dans sa famille à Vosne Romanée, avec ma tante et mon cousin. C'est ce qui les a sauvé du terrible massacre. Vers 17h00, alors que nous pouvions retourner sur les balcons car les Paras du 1er RCP avaient rétabli la situation, ma Mère à vu passer Salah, l'infirmier de la Mine. Elle l'a fait monter à la maison, il a raconté à sa façon le massacre du petit village minier. On lui a donné à manger et on l'a envoyé à l'Hôpital faire soigner son bras car il disait qu'il avait reçu un coup de couteau des fellagahs. En fait il était parmi les meneurs, comme le chauffeur de taxi et le boucher dont j'ai oublié les noms, mais qui avaient dit à Madame Rodriguez " il va y avoir de la viande fraiche aujourd'hui) Les enfants de cette dame tous très jeune ont été massacrés et pendus à des crochets de boucher dans les arbres. Elle a eu la vie sauve car elle était descendu en ville faire ses courses.<br /> <br /> A peine Salah parti, ma mère a reçu un coup de téléphone le dénonçant. Elle a aussitôt téléphoné à l'Hôpital à ma Tante Infirmière Major à l'époque pour qu'elle retienne Salah, le temps d'envoyer une patrouille le récupérer. Un quart d'heure après nous l'avons vu passer dans un dodge débaché entouré de Paras il était ligoté et ils l'ont amené pour l'interroger...Les jours qui ont suivi ont été épouvantables ( couvre-feu de 16h à 8h du matin, le mardi obsèques des victimes et l'appréhension que cela recommence) Dés qu'une porte claquait on sursautait croyant à un coup de feu etc...<br /> <br /> Jamais de ma vie, je n'ai été bien chaque 20 aout, je pense à ce que nous avons vécu et aux morts d'El Halia et des autres endroits.<br /> <br /> Par contrre sur la liste des morts il manque une certaine Yvonne dont je ne connais pas le nom de femme mariée. Elle avait un petit enfant et était enceinte. Ona tué son enfant devant elle, en le projetant contre le mur, puis elle a été violée et enfin cela ne suffisant pas pour ces "bêtes humaines", on lui a ouvert le ventre et sorti son bébé.<br /> <br /> Voilà ce que fut l'acte d'héroïsme des" combattants de la liberté" qui se gardaient bien de s'attaquer aux Paras et à la Légion!
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S
Oh que si Dieu puni, mais pas n'importe quel Dieu ... le VRAI ... Justice oblige.<br /> <br /> Car un Dieu qui ne puni pas n'est pas apte à être adoré justement parce que la justice humaine n'est pas toujours juste. Le paradis et l'enfer j'y crois sinon la vie n'aura aucun sens car trop d'inhumains sont passés en ravageant le monde et meurent tragiquement ou tranquillement ... le pire parfois même en super héro.<br /> <br /> Tueurs et victimes ne sont plus de ce monde, croyez-vous qu'en écrivant un livre même en dévoilant la vérité leurs rendra justice mais pas du tout cela reste plus une thérapie dont bénéficiera seul les vivants afin d'essayer d’accepter l’inacceptable ou d'expliquer l'inexplicable et plus raisonnablement un devoir pour l'Histoire.<br /> <br /> Le prophète a dit " Viendra un temps ou ni la victime ne sait pourquoi elle a été tuée ni le tueur pourquoi il l'a tué " <br /> <br /> Dieu punira et récompensera avec justice divine chacun de nos actes en fonction de nos choix car la vie entière n'est que des choix à faire et que l'on doit assumer ...<br /> <br /> ... à commencer par croire en lui ou pas ...<br /> <br /> Humainement, je compatis à votre immense douleur.<br /> <br /> Algérien d'Oran né en 68
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A
Puisque Dieu a donné la liberté aux hommes, en leur laissant donc le choix de l’utiliser ou de la dévoyer, l’important ce sont les actes que les hommes vont poser, avant de mourir.<br /> <br /> Les politiques flottent dans la pétoche électorale et, en refusant de juger leurs ainés, entravent un processus dont ils conservent seuls la maîtrise, celui qui permettrait une véritable réconciliation, celle du quotidien, celle de tous, celle dont on ne se rendrait plus compte au bout d’un moment.<br /> <br /> Les vieux militaires gradés nagent dans l’idéologie dépassée par l’histoire, rongés malgré eux par le déni de démocratie et continuent à couvrir les vieux politiques qui leur avaient sali les mains, et par voie de conséquence causé la perte des populations. <br /> <br /> Les vieux pieds-noirs surnagent dans une souffrance discrète pour la grande masse, la souffrance de l’exilé. Une frange vengeresse entretient une guerre de tranchées, contredisant leur prétention à avoir « aimé l’Algérie » et surtout aimé « les Algériens ». Paradoxe qui les aveugle et qui discrédite leur discours.<br /> <br /> Les Algériens d’aujourd’hui observent avec condescendance ces « hordes » franco-françaises, et attendent avec résignation les conditions qui leur permettront, comme les autres, de faire le deuil de leurs morts.
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G
"SATAN MÈNE LE BAL" souvenez-vous de ce film projeté dans les années 50 dans une salle de cinéma à Philippeville. "Chitane" sait manœuvrer. Dans l'histoire, il est arrivé à monter les trois religions monothéistes les unes contre les autres. Mon père très perspicace me rappelait que Lucifer était redoutable parce qu'il s'attaquait aux valeurs les plus chères de l'Homme.En effet, est-ce le Dogme? Est-ce les rites? Est-ce les coutumes qui divisent les descendants de Sidi Moussa (Moïse)? Je ne le crois pas. De tous temps, il s'est agi, d'une guerre économique. L'outil redoutable est le "fric". Après, tout le reste en découle. Allah, Jéhovah ou Dieu se désole de voir que l'on tue en son Nom. Il a offert la Liberté à l'Homme, c'est à lui de savoir s'en servir. Quant au pardon de sa part, aucun doute. Comme dit Pascal :"Le Paradis, ne le cherchez pas, il est là", Il dépend de vous...L'enfer aussi...Seuls les aléas constituent l'élément incontrôlable. C'est pour cette raison qu'il faut nuancer le terme de Mektoub. Il est fondé parce qu'il faut un certain fatalisme. Il ne l'est plus quand on s'exprime par les armes quel qu'en soit le motif! L'arme se retourne toujours contre celui qui l'utilise. Donc, la punition ne vient pas de Dieu mais de l'homme.
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H
H.Hocine<br /> <br /> un Skikdie qui avait 7ans le 20aout 1955 <br /> <br /> mon père et mes deux oncles sont mort dans les tranchées français pour défendre la France contre les nazis. j'ai perdue un frère dans le maquis, il y a eu dépassement des deux cotes. apprenons a pardonner c'est dieu qui vas punir tous ce qui étaient derrières c'est tueries du cote français ou algérien. moi j'ai appris a pardonner <br /> <br /> je vous salut et que dieu bénisse tous ce qui sont mort.
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G
Voila ce qui se reproduira en France lorsqu'ils se sentiront suffisamment nombreux. Ces rats nous exècrent tous.
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M
Je viens de découvrir ce site j'ai 72ans et je n'étais pas a Philippeville le jour du 20aout 55 mais en colonie de vacances, mais notre vie de pieds noirs à été marqué par cet événement et rien...rien ne pourra l'effacer au fond de nos mémoires. Même si le temps accompli son œuvre et atténue la haine,le souvenir de ces massacres nous tirent toujours les larmes. Je crois qu'il ne faut pas nous demander d'oublier mais il ne faut plus nous en parler, certes nous condamnons les assassins mais ou sont-ils aujourd'hui? Ou sont les hordes d'Hitler? Dieu! que la paix dans nos cœurs et dans nos âmes nous aideraient a partir vers notre Créateur le cœur libre de toute rancune... Tous les PN je le sais ne sont pas d'accord avec mes propos mais l'oubli (si possible) nous ferait tellement de bien...je reste une "pied noir" même si ce surnom nous a été bien mal attribué, avec notre PUTAIN de volonté de toujours être avant tout FRANÇAIS!!!! Merci de me lire. À bientôt La Haut... G.C.
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G
Devant l'ampleur que prend chaque mot, je dois vous dire que depuis que je me suis exprimé sur ce forum, j'ai recueilli d'autres informations. Mais : motus! Pourquoi? Parce que chacun tient à sa version et n'en démord pas. L'histoire se veut objective. Mais l'objectivité en Histoire, existe-t-elle? J'en doute. Doit-on pour cela se taire et se terrer, en choisissant le silence? Le devoir de mémoire ne permet pas que l'on se disculpe. Donc, laissons toutes les versions s'exprimer librement. Par décantation, il en sortira toujours quelque chose. Pour ma part, pour l'instant, j'hésite à poursuivre ces échanges toujours aussi passionnants et passionnés...Le véritable historien doit d'abord s'affranchir de toute tentation d'auto-satisfaction. Dépassionnons le débat, puis nous verrons la suite. Mais, pour les victimes du 20 août ayons la pudeur de respecter les familles.
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S
Trés émouvant, ça relate exactement ce que j'ai vécu. Je me trouvais au camps PEHAU à Philippeville, nous étions rentré avec mon régiment le 1er RCP la veille des Aurés pour nous reposer. Lorsque sous le coup de midi le 20 Aout, le directeur de la mine arriva tout éssouflé pour nous annoncer ce qui était entrain de se passer. Aussitôt ma compagnie étant en état d'alerte fut dépéché sur la mine d'EL HALIA qui se trouvait à une diziane de kilométre. En arrivant sur les lieux que des cadavres éparpillés autour des habitations enfants et adultes allongés égorgés, aucun humain dans les environs, c'était affreux, quelle tristesse de voir tous ces corps qui venaient d'être tués par d'autres êtres humains. Notre première reaction fut de vite trouver ceux qui avaient commis ce massacre ignoble et impensable, je venais d'avoir 21 ans. Entendre notre triste Président de la République s'excuser pour notre présence en Algérie c'est une insulte envers tous ceux qui ont fait de ce pays un des plus beau de l'Afrique. et qui ont perdu leur vie. HOLLANDE n'est pas digne de représenter notre cher et beau pays, vivement que cet homme dégage. Avec lui nous risquons d'avoir des jours sombres dans les mois qui viennent. Souhaitons vite son départ.. .
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A
Visiblement, il est plus président des magrébins que des français d'Algérie!!! Mais aussi je suis écoeurée !!!
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F
j'ai vu toutes ces photos.... toutes ces horreurs....et M. le président de tous les français qui nous oublient lors de son voyage en Algérie....j'en suis malade....<br /> <br /> françoise
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D
Ouf! Après le chapitre intitulé "Suite et Fin", je pensais que les arguments étaient épuisés. Peu s'en faut. Je découvre avec étonnement une page supplémentaire. C'est la preuve que nous sommes en présence d'un puits sans fond. Pourquoi? Pourquoi ce malaise ne se perpétue ni au Maroc ni en Tunisie? Nous avons largement débattu sur les erreurs passées. Elles l'ont été aussi dans ces deux pays, surtout au Maroc. Il reste à analyser celles qui concernent l'Algérie au présent, en possession d'une manne: l’Énergie fossile. La France n'est plus concernée. Selon un journaliste Syrien, la présence Française en Algérie a fait faire un bond de mille ans en avant. C'est peut-être exagéré. Mais ceci devrait calmer les esprits. <br /> <br /> Or, depuis l'Indépendance le taux de chômeurs n'a jamais changé, et il touche toujours la même tranche d'âge. Pourquoi? Parce qu'il y a les nantis et les autres...La France n'est pas responsable de la mise en place d'un Régime militaire accroché au pouvoir, elle n'est pas responsable de la Constitution votée avec l'article 16, décrétant l'Islam comme seule religion d'Etat. Ciment des peuples, mais ciment dangereux. Djemkhouria = République ? Oui. Démocraciya? Non. Théocratie? Oui. Demandez à ces Berbères qui se convertissent au Christianisme ce qu'ils endurent. Les Certificats de Baptême viennent d'être sauvés in extremis, l'Etat voulant occulter ce qui le dérange. En France, les conversions à l'Islam demeurent banales et acceptées. Oublions donc le passé et orientons nous vers d'autres perspectives. Musiciens, j'ai déploré que sur 1 milliard 200 millions de Musulmans répartis sur la Planète, aucun concertiste ne s'était exprimé à travers Mozart ou Bach. Tandis que Chinois, Japonais nous humiliaient en ce domaine subtil. Des témoignages viennent de contrecarrer cette analyse partiale : Batna possède un orchestre symphonique et tout récemment, j'apprends que le Conservatoire de Stain est dirigé par une Algérienne et avec quelle maestria! Dans le passé, je m'étais familiarisé avec le T'Boul et la raïta, instruments des mariages. Choc des cultures? <br /> <br /> Momentanément, oui. Mais un brin d'espoir. Au nom des victimes de tous bords.
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A
Vouloir se pencher et écrire l'Histoire ? Noble tâche.<br /> <br /> Un historien récolte puis analyse des faits, des événements, ce qui est une oeuvre bien délicate lorsque l'on n'est pas un témoin direct (M. MATHIOT était un tout jeune garçon en 1955). Tâche difficile pour lui de rapporter et surtout de ne pas prendre parti. Le choix de certaines dénominations identitaires a animé ces joutes épistolaires suivies à travers cette rubrique.<br /> <br /> L'écriture de L'Histoire doit permettre de mieux comprendre les conséquences de certains actes (pour ne pas dire tous les actes), puis, avec le recul nécessaire de la juste analyse, en tirer les conclusions pour permettre de ne pas commettre les mêmes erreurs, éviter les conflits et aller même jusqu'au rapprochement des peuples (conflits Allemagne-France). Je ne pense pas que l'étude intrinsèque des événements du 20 août 55 se borne au décompte des morts des deux principales communautés.<br /> <br /> Un élément important du drame franco- algérien réside dans le Traité des Accords d'Evian. Dans quelles conditions ont-ils été rédigés puis signés et enfin appliqués(?). L'Historien nous dira s'il ne s'agit pas d'un marché de dupes.<br /> <br /> Meilleurs souhaits de bon travail, impartial et limpide.
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S
M.Mathiot,<br /> <br /> "...parceque vous n'avez plus rien à dire..." Oh si, j'aurais beaucoup à dire, tellement que je ne dis plus rien; autant parler à un mur...ces "échanges" m'ont permis de vous situer,je sais maintenant de quel côté vous êtes...vous en avez le droit bien sûr, mais permettez moi d'être de l'autre bord...<br /> <br /> Pour moi le débat est clos, je ne répondrai plus .
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D
Les esprits se sont calmés. Nous venons de découvrir, une fois de plus, que la sémantique pèse lourdement après un demi-siècle. Chaque mot a son importance. Les heurts sont inévitables. Faut-il s'en féliciter? Faut-il le regretter. "De la discussion jaillit la lumière" dit-on. J'ai même relevé que ce forum avait des prolongements eu égard à mon entourage très surpris de la dynamique exaltante sitôt que le sujet était abordé. La mémoire des victimes toutes confondues est ainsi honorée. Un mois de débats prouve l'intérêt du sujet. Ce qui vaut mieux qu'une gerbe déposée au pied d'un monument où l'on tourne le dos et à l'an prochain. Sachez tout de même qu'en 1955, la France et l'Algérie venaient de sortir d'une guerre meurtrière terminée 10 ans <br /> <br /> avant. C'est peu, c'est encore tout frais. Nous, Philippevillois, avons aussi connu les bombardements, les abris, les sirènes, les victimes, puis l'opération "Torch", épreuves occultées par la Métropole. Observation non négligeable et inexcusable, car son ego est ainsi confirmé. Après un laps de temps de liesse populaire, le 1er novembre 54 prend le relais. L’indépendance n'ayant apporté rien de paisible, n'est-ce pas? Quand je vous dis que cette Algérie a un drôle de destin!
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C
Je suis outré par l'attaque faite à l'encontre de Mr. MATHIOT. Mr. le Storasier cela tourne au ridicule. Le 20 Août 55 a éxisté comme d'autres dates historiques dans cette période de la guerre.Personnellement je ne pensais pas que ce blog allait prendre des proportions aussi graves et même je dirai excessif (en étant correct). Nous sommes tous loin de Philippeville alors pitié il faut cesser ces discussions qui n'aboutiront à rien si ce n'est qu'à envenimer les choses. Mr. MATHIOT ne vous laissez pas abattre, chacun pourra en juger par l'ouvrage que vous allez achever et qu'il sera édité.
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M
Désolé Monsieur "Storasien", mais vous vous énervez et vous dépassez les limites de la bienséance. Vous en arrivez à ne plus raisonner correctement. On avait dit que la discussion était close. Quand on regarde ce que vous écrivez, on se demande si vous savez lire et si vous savez réfléchir. En fait vous savez sûrement lire et réfléchir mais vous refusez de regarder les raisons de votre malheur et de votre exode, qui sont aussi les miens. N'empêchez pas les autres de le faire. Ne faites pas semblant de ne pas comprendre et ne vous tournez pas en ridicule. Cela se retourne contre vous. Je romps la trêve spécialement pour vous le dire. Ceux qui me connaissent savent qu’on ne me fait pas taire aussi simplement. Je ne peux pas laisser des insanités écrites sur moi ici, sans ne rien dire. Je ne prendrai pas de gants.<br /> <br /> Je refuse El-Alia ? Ce n'est pas moi qui le dirais, c'est vous. Et c'est faux. Relisez mes interventions ici depuis l’article et vous verrez que je ne dis rien contre El-Alia. Ça vous permettra de cesser de délirer. Vous avez des réactions de négationniste.<br /> <br /> Vous dites que je me ridiculise ? C'est faux. C'est un argument de bas étage que vous utilisez parce que vous n'avez plus rien à dire.<br /> <br /> Oui ! Il y a eu des massacres du fait de la France, à Philippeville. Et plus graves qu'à El-Alia, et pas par n'importe qui. Et même des femmes et des enfants. Et personne ne le sait. Et cela explique bien des choses. Mais dans cette histoire, la chose la plus importante ce ne sont pas les massacres. Les massacres sont le fait de la guerre. Les reconnaître tous est œuvre nécessaire car les morts ont droit à notre compassion. Vous vous fixez sur les massacres, mais avant les massacres, il y a eu le déclenchement d’une guerre. Pourquoi ? Voilà une bonne question, car les vivants ont droit à la vérité. Et là, c’est d’un autre genre de massacre qu’il s’agit. <br /> <br /> Laissez chacun faire son travail. Vous me dites de manière autoritaire de cesser de jeter de l’huile sur le feu car d’aucuns ne demandent que ça. Le « d’aucuns » c’est vous. Anonyme d’ailleurs (Sic). Cessez vos procès d’intention. C’est une technique négationniste pour décourager. Avec moi ça ne marche pas.<br /> <br /> Fin de ce pitoyable dialogue. Je n’ai pas encore trouvé de lieu où les participants sachent avoir une discussion d’adulte.
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S
Monsieur Mathiot<br /> <br /> Plus graves qu'El Halia, et si je sais lire entre les lignes, du fait de la France ?<br /> <br /> Plus grave que des femmes éventrées, des hommes émasculés ou pendus par le palais à des crocs de boucher, des bébés fracassés contre les murs ? je ne parle pas des harkis ...Plus grave, dîtes- vous ???<br /> <br /> Et voilà que l'état et la situation dans lesquels se trouve l'Algérie actuellement nous est imputable:excusez l'expression, mais vous ne manquez pas d'air !!<br /> <br /> D'autre part, ce n'est là qu'une parenthèse, vous Affirmez expliquer des faits par leur passé et non par leur futur: seriez vous donc averti du <br /> <br /> futur?? <br /> <br /> Quand je pense que vous vous apprêtez à publier " quelque chose"je crains le pire ...!!<br /> <br /> Comme le demandent G DiCostanzo et skikdamag, :cessez de jeter de l'huile sur le feu,d'aucuns ne demandent que ça...(sic)<br /> <br /> Bien à vous
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S
Monsieur Mathiot<br /> <br /> Le fait de refuser une vérité historique est indigne !El Halia et Oran ont bien existé hélas, que vous le vouliez ou non !Le nier, c'est insulter la mémoire de tous ces malheureux qui ont été suppliciés; et je ne parle pas des harkis !!Cessez , monsieur , de vous ridiculiser !Quand je pense que vous vous apprêtez à écrire un livre justement sur le 20 août, j'en frémis !!<br /> <br /> Je ne vous salue pas .
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M
Il est des boucheries du 20 août que vous ignorez. Et plus graves que celle que vous citez. Un membre d'association, il y a mois m'a écrit trouver dommage que "mes amis (Sic) du FLN ne m'aient pas fait la peau le 20 août"... J'avais cinq ans je le précise, et je ne savais même pas ce qu'était le FLN. je ne suis pas un ami du FLN, je suis comme vous. Je sais que vous êtes assez intelligent (je vous ai d'ailleurs reconnu), pour comprendre ce que je dis quand j'écris que la loi française n'était pas appliquée. Il s'agissait bien sûr d'autre chose que de "quelques dérogations...". <br /> <br /> Pour clore le sujet, comme vous le demandez, je termine en précisant que je ne dénature pas les faits, je mets en évidence des faits qui ont plutôt tendance à être occultés car ils ne plaisent pas. <br /> <br /> D'autre part, je ne pense pas que ce qui s'est passé en Algérie depuis 1962 soit à mettre intégralement sur le compte de l'Indépendance, mais plutôt sur celui de la période qui l'a précédée.<br /> <br /> Personnellement j'essaie de faire de l'Histoire c'est-à-dire d'expliquer les faits par leur passé et non par leur futur.<br /> <br /> <br /> <br /> Bien amicalement à tous les deux. J'ai apprécié la tenue des propos de cette courte passe d'arme. Ce n'est pas toujours le cas ailleurs, et je vous donne rendez-vous dans un an ou deux quand je publierai quelquechose. <br /> <br /> <br /> <br /> Michel Mathiot
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S
Monsieur Mathiot, cessez de refuser d’accepter la vérité l’histoire est une chose la réalité est tout autre. Votre obstination à vouloir à tout prix refuser cette réalité vous ridiculise.<br /> <br /> Malheureusement le 20 août a bien existé, peut être étiez-vous trop jeune pour que vous puissiez en garder l’image que beaucoup de philippevillois n’auraient pas voulu connaître. Personnellement j’avais 23 ans et j’y étais ! Alors permettez-moi de rejoindre storasien lorsqu’il évoque la boucherie ignoble commise ce jour-là.<br /> <br /> Quant aux parcelles de territoire sous souveraineté française dont vous parlez dans lesquelles la loi française est appliquées (avec parfois quelques dérogations de nature fiscale et économique, donc purement politique) ils en existent encore : en Corse, dans les territoires de Belfort, plus loin de nous à la réunion, en nouvelle Calédonie etc. Alors ces habitants ne seraient-ils pas français selon vous lorsque vous faites allusion à un mythe ?<br /> <br /> Je pense qu’il est grand temps de clore ce sujet qui ne fait qu’envenimer les choses.<br /> <br /> Chacun a le droit de penser ce qu’il veut mais à la condition de ne pas dénaturer des faits tels qu’ils se sont produits.<br /> <br /> Alors, de grâce, arrêtez de jeter de l’huile sur le feu !
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D
La plaie n'arrive pas à se refermer. Pourquoi? Parce que chacun désigne ses martyrs. Or, il en existe dans les deux communautés. Voilà 50 ans que l'Indépendance légitime a été donnée, quel en est le bilan? Posez la question aux vétérans. Aït Ahmed, indépendantiste, fin politicien a classé le 20 août 55 comme une grave erreur stratégique en créant un fossé entre les deux communautés. C'est dit. Il dénonce la même erreur, qu'il classe comme génocide, le départ du million de PN, sept ans après. J'ai sous les yeux le tract titrant "Le Cercueil ou la Valise". Le PN a pris la valise et laissé le cercueil. Quel cercueil, direz-vous? le pouvoir en place sait manipuler le peuple. Les années 90 ont été plus meurtrières que la décolonisation. Je soupçonne qu'on entretienne la haine afin de camoufler les réalités économiques et politiques. Nous connaissons la recette : un ennemi extérieur facilite le consensus entre les rivalités internes. Dénoncer la faiblesse des III° et IV° Républiques? C'est fait. Elles nous ont offert deux guerres ignobles. En moins de 50 ans, le peuple Allemand et Français sont <br /> <br /> réconciliés. Pour l'Algérie cherchez les causes du malaise entre les deux rives de la<br /> <br /> Méditerranée. J'aurais souhaité que l'on en vienne à l'Histoire du pays. Inévitablement, on n'échappe pas à l'occupant illégal, je veux parler de l'Empire Turc, déjà dénoncé dans le génocide Arménien qu'il rejette. Il a soumis le Kabyle au point de lui ôter toute trace de sa civilisation. L'alphabet a été reconstitué grâce aux poteries enterrées. Les caractères d'écriture plus hiéroglyphiques qu'Arabes me confortent sur la manière de coloniser. Jamais la France ne s'est permise d'annihiler toute trace de civilisation en Algérie. D'ailleurs, surveillez la Turquie, le "Printemps Arabe" voué à des luttes intestines risque d'éveiller de vieilles ambitions. Déjà, l'axe du tourisme s'est détourné du Maghreb vers Constantinople. Bref, au sein du peuple Algérien, je soupçonne la présence de chromosomes sanguinaires indélébiles. Le Kabyle demeure encore la première victime. Faites votre enquête et vous comprendrez. Bref, cessez de jeter de l'huile sur le feu, d'aucuns ne demandent que ça.
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M
Cher Monsieur,<br /> <br /> <br /> <br /> Un département français est une parcelle de territoire sous souveraineté française totale et absolue, dans laquelle la loi française est appliquée. Ce n'était pas le cas en Algérie française et vous le savez très bien. De là ont dérivé tous nos mots. Il faudrait commencer par le reconnaître. Ce n'est pas une question de repentance, c'est une question de vérité historique.<br /> <br /> Nadira évoque une "répression aveugle". D'accord. Mais ce n'est qu'un aspect des choses qui passe sous silence la "répression politique", laquelle est à l'origine de la guerre. Cette répression politique est également un fait historique.<br /> <br /> Ce que vous écrivez sur les Pieds-noirs est vrai ("cassé la gueule pour la France", "fait de l'Algérie..."), mais n'oubliez pas de prendre en compte les autres...<br /> <br /> Concernant les "boucheries ignobles", ce que vous écrivez n'est pas validé par les chercheurs. Si on se met à parler des boucheries, alors il faut parler de toutes les boucheries. Le 20 août 1955 il y a eu une boucherie. Mais il faudrait avoir le courage de dire laquelle. Et c'est cela qui m'autorise - comme vous le dites - de demander que la France fasse le premier pas. Elle ne ferait que reconnaître une réalité historique.<br /> <br /> <br /> <br /> Bien à vous.<br /> <br /> <br /> <br /> M. Mathiot
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S
Je profite de l'intervention de Nadira, que je remercie d'avoir, en partie, répondu à M Mathiot pour rebondir sur la réponse faite par ce dernier à skikdamag:<br /> <br /> Vous dites, monsieur,qu'en Corse, tous sont des Corses: faux! tous sont des français comme l'étaient ceux en Algérie nés avant 62...<br /> <br /> Vous dites, et là je suis horrifié, "le mythe" des départements français, donc le mythe de la France: mythe de dizaines de milliers de français d' Algérie - toutes confessions confondues,qui se sont fait, excuser l'expression, casser la gueule pour la France !!; mythe de milliers de pionniers qui ont fait de l'Algérie ce qu'elle est maintenant, mythe... ?? mais alors nous n'avons pas existé ?? sommes nous donc des fantômes ?? sommes nous au moins français ??<br /> <br /> Vous dites, monsieur, que je ne suis pas cohérent: je n'ai jamais dit que je refusais la reconnaissance, je dis simplement que je ne crois pas que l'Algérie reconnaisse un jour les boucheries ignobles qui ont été commises..( El Halia le 20 août, Oran le 5 juillet,entre autres) Quant au premier pas, qu'est ce qui vous permet de dire que c'est à la France de le faire ??<br /> <br /> Chacun a le droit de penser ce qu'il veut, mais permettez moi de vous dire que vous allez un peu loin en associant notre existence à un "mythe "!
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N
Faudrait de la part de nos gouvernants une reconnaissance RECIPROQUE: que les uns reconnaissent leurs crimes bestiaux et s'en excusent, que les autres reconnaissent leur répression aveugle...c`est a ce stade que l`on les accords d`evian retrouveront leurs sens cad que ces PN reprennent leurs droits dans leurs pays de 135ans au meme titre que les Arabes et autres aussi dire que l`Algerie est une terre Arabe est faux donc rien n`empechera ces Europeens qui ont construit ce pays d`y revenir en tant que citoyen Algeriens et c`est leurs droit de participer a la gouvernance et a la gestion de ce pays egare, donc rehabiliter l`histoire et que chacun s`excuse et que les delinquants payent il en va du salut de l`humanitee...
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M
Monsieur Skikdamag, <br /> <br /> L'expression "Algérien d'origine européenne" n'est pas anachronique. Je l’emploie pour rappeler qu’il y avait des Algériens d’origine autochtone (Arabes, Berbères, Juifs). Tous étaient des Algériens, comme en Corse, tous sont des Corses. Au début du 20ème siècle, les Européens d'Algérie (autre expression synonyme) se qualifiaient d'"Algériens" tout court. Tous les habitants de l'Algérie étaient également des « Français », et pas seulement les Pieds-noirs. Comme vous le dites, ainsi que Storasien, l'Algérie fut analogue à une région française. Malheureusement, certains le furent moins que d'autres dans des « départements français » qui ne l'étaient que sur le papier, c'était le sens de ma première intervention, et c'est encore et toujours ce qui fait ma profonde désolation : que ce mythe des départements français ait existé, avec le concours actif de ces élus pieds-noirs dont je vous parlais sans vergogne, car en tant qu’élus ce sont eux qui ont une responsabilité devant l’histoire : les Mayer, Faure, Isella, Crevaux (puisqu’on veut des noms), j’en passe et des meilleurs, des plus et des moins connus, dans toute l’Algérie, qui ont dévoyé leur mandat et qui ont mené les Pieds-noirs à leur perte. Je ne parle même pas des « Arabes », comme on me le reproche souvent, je parle des Pieds-noirs. C’était ça l’ « Algérie de papa », celle du mythe des départements français et du statut de 47, celle des « hommes » et pas celles des « routes, des hôpitaux, des barrages, etc. », dont on rebat les oreilles. Si je suis comme vous un exilé, la raison profonde en est là, et qu'aujourd'hui encore on feigne de ne pas le reconnaître, cela me désole. Comme dit Storasien, il faudrait le reconnaître ("leur répression aveugle"). Mais en même temps il le refuse ("demander la repentance"). Ce n'est pas cohérent. Et puis il faut arrêter de jouer sur les mots. Les commentateurs (les Pieds-noirs comme les autres) n'ont qu'un mot à la bouche : repentance, repentance, comme si ce mot faisait horreur. On vient de parler de reconnaissance en disant que ce n'était pas une mauvaise chose, c'est bien de la même chose qu’il s'agit. Mais la reconnaissance, dans le fond, on ne la veut pas, on ne veut pas s’y abaisser. On ne veut pas faire de premier pas. On préfère battre les estrades sur des cadavres.
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S
Il n'y a pas d'Algérien d'origine européenne; je suppose que vous voulez parler de ceux que l'on appelle maintenant des Pieds noirs, ceux qui sont nés en France, département de Constantine, d'Oran ou d'Alger ...?<br /> <br /> Quant à l'"Algérie de papa", sans vouloir entrer dans la polémique,je pense que si papa n'avait pas été là,il n'y aurait pas d'Algérie aujourd'hui<br /> <br /> et il était normal que l'on essaya de conserver à la France ces départements FRANCAIS...<br /> <br /> Ceci dit, je suis pour un rapprochement entre nos deux peuples,mais pas à n'importe quel prix: il faudrait de la part de nos gouvernants une reconnaissance RECIPROQUE: que les uns reconnaissent leurs crimes bestiaux et s'en excusent, que les autres reconnaissent leur répression aveugle et s'en excusent: peut être alors ...mais je ne me fais guère d'illusions, tant que M. B.. continuera à demander la "repentance", je ne vois pas d'issue .<br /> <br /> Bien à vous
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S
Monsieur Mathiot, en Algérie, avant l’indépendance, il n’y avait pas comme vous le dite « des autres Algériens d'origine européenne » mais de vrai français qualifiés de PN après 1962 et fiers de l’être.<br /> <br /> N’oublions pas que l’Algérie était française comme la Corse, la Bretagne ou bien encore le Pays basque… Alors ce qualificatif d’algériens d’origine européenne est, me semble-t-il, mal choisi.<br /> <br /> SkikdaMag
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D
Soyons heureux qu'El Halia ait ouvert le débat. Évitons d'accabler Untel sans lui trouver de circonstance atténuante. Mon analyse implique surtout le régime semi-anarchique de la IV° République. J'entends encore à la TSF (ancêtre du transistor) les douze tours de scrutins pour élire Laniel et le vacarme des pupitres au Parlement, tandis que le problème de la décolonisation devenait urgent.Tout de même n'allons pas croire qu'un chef est entièrement niais. Le régime dénoncé ici le condamnait à l'immobilisme. Par contre, le Général n'a pas manqué de prospective. Formation qui manque aux Énarques actuels.Accuser De Gaulle et ses suivants sans contre-partie historique c'est faire de l'Histoire non objective. L'est-elle vraiment si la passion domine le discernement. Le seul reproche que mes parents agriculteurs ruinés lui aient fait a été sa froideur en période dramatique de l'exode, et son double langage sur l'avenir de l'Algérie. Ils ont interprété ce comportement comme du mépris. Eux combattants des Deux Grandes Guerres...Le timonier s'est révélé aimer la France avant les Français. Pour le reste, nous n'avons pas fini d'épiloguer et c'est tant mieux pour notre histoire dont le livre n'est pas encore clos.
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C
je pense qu'il faut arrêter de jeter la pierre à nos gouvernants de l'époque. Premièrement ils ne sont plus là et deuxièmement ils ont mené une politique au jour le jour et peut-être au coup par coup. Je dis toujours qu'il est malheureux d'avoir autant de morts dans les deux camps. De toute façon nous n'aurions pas pu vivre ,nous français, en Algérie actuellement car nous voyons bien ce qui se passe depuis des décennies. Je pense que nos ainés ont fait du mieux possible pour rendre ce département Français aussi prospère que ceux de la métropole. N'oublions pas aussi qu'ils ont défraichi, cultivé et bâti. Y-a-t'il eu des profiteurs? Bien sûr que oui et actuellement bien sûr qu'il y en a. Le seul regret est que nos cimetières se trouvent à l'abandon car nous ne pouvons pas y retourner pour se recueillir et pour entretenir notre lieu sacré. La vie est ainsi faite. Nous garderons dans nos coeurs, dans nos mémoires notre Algérie quand elle était Française. Je suis né en 1948 à Philippeville et suis parti en Juin 1963 à tout jamais. Un salut Pied Noir aux lecteurs.
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M
Chère Nadira,<br /> <br /> <br /> <br /> vous dites "Etait-ce cette instabilité gouvernementale caractérisant la 4è République qui empêcha tout initiative d`égalité de droit entre les 2 communautés".<br /> <br /> <br /> <br /> Je pense que les Algériens fidèles à la France se sont, comme les autres Algériens d'origine européenne, laissés abuser pendant plus d'un siècle par ceux en qui ils mettaient toute leur confiance : leurs élus. Qui en même temps étaient ceux qui avaient le pouvoir en Algérie, mais aussi le pouvoir sur la politique en France puisque certains d'entre eux, entrainant les votes au parlement, avaient le loisir de renverser les gouvernements qui ne leur plaisaient pas. L'instabilité ministérielle le favorisait certes, mais là n'était pas la raison de fond. Ainsi René Mayer député de Constantine, était plus fort de Mendès-France, président du Conseil. Ce n'est qu'un exemple.<br /> <br /> Puisqu'ils avaient le pouvoir, ils auraient pu se poser la question : qu'est-ce que nous, élus responsables, nous pouvons faire pour que les Algériens puissent, à long ou moyen terme, se remettre à vivre ensemble ? Ils ne se sont pas posé cette question. Ils se sont dits qu'est-ce que je dois faire pour que l'Algérie reste française (sous-entendu l'Algérie de papa). L'histoire leur a donné tort. Même morts ils restent détenteurs d'une immense responsabilité vis à vis des vivants.<br /> <br /> Bien à vous<br /> <br /> M. Mathiot
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M
Merci de préciser en donnant les noms de ces , responsables Français morts maintenant ! mais ces Imbéciles heureux sont suivis par une quantité non négligeable actuellement en vie, profitant du system en favorisant la rentrée de ces Ennemis, en oubliant Les Harkis "Fidèles à la France" et aussi le Million de P.N déjà disparu
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D
Pour répondre à Nadira, j'ai par habitude de ne pas sombrer dans la partialité, nous en avons tous été victimes. Aujourd'hui, il faut analyser historiquement les faits douloureux pour chacun de nous. L'abandon des fidèles à la France doit être interprété dans son contexte, sans concession.Les Juifs minoritaires en effectif ne pouvaient pas déstabiliser l'unité nationale aggravée par une presse toujours aux aguets.1 000 000 de rapatriés tandis que le pouvoir n'en attendait que 100 000 a créé l'affolement. Plus douloureux fut le cas les harkis que le trio De Gaulle, Joxe, Messmer ont délibérément abandonnés lâchement. Raison d’État, direz-vous. L'illustre Chef d’État formé à l’École Guerre a appris qu'il faut savoir sacrifier une section pour sauver le régiment.Trop tôt pour en tirer des conclusions. En tous cas, ce sont les ennemis de la France qui n'ont aucun scrupule pour venir s'installer dans le pays contre lequel ils ont répandu la haine si bien qu'on n'arrive pas à s'en dépêtrer. Ce qui<br /> <br /> dépasse tout entendement.
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N
Des Algériens fidèles à la France. Un peu plus d'égard serait leur rendre justice. Hélas! Hélas! Hélas!!!No comment.<br /> <br /> La question qui se pose est ce que ceci relevera du domaine du possible???<br /> <br /> Quelle moralite doit -on retenir pour ces derniers? Si tenter si bien il eut une volontee honnete de vivre ensemble, il n`aurait pas eut tant de souffrances et tant de gachis, alors a qui la faute? Etait ce cette instabilite gouvernementle caracterisant la 4 Republique qui empecha tout initiative d`egalite de droit entre les 2 communautees aussi pourquoi a t-on facilement accepter les juifs Algeriens et pas les Musulmans? Pourquoi a t-on encourager cette segregation infondee par ailleurs.Si l`intention reelle y etait on aurait tout simplement promu la fraternitee au lieu du rejet et de ce fait fonder une nation forte de sa diversitee culturelle ainsi qu`economique?<br /> <br /> A t-on le DROIT de REVER aujourd`hui???
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M
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Anatole france avait écrit : "Si les morts ont droit à notre compassion, les vivants ont droit à la vérité". <br /> <br /> Nous devons donc faire le deuil de nos morts. Faire le deuil de ses morts c'est les reconnaître soi-même et les faire reconnaître par les autres. Chacun essaie de le faire de son côté, les Français comme les Algériens. Chacun y a droit. <br /> <br /> Si mes morts sont reconnus, alors je peux espérer faire le deuil. Mais il faut pour cela que chacun reconnaisse ceux des autres également. <br /> <br /> Qu'est-ce que "solder" finalement ? C'est une image qui veut dire qu'aucun mort ne doit être laissé de côté dans cette population de dix millions de Français d'Algérie (je pèse mes mots).<br /> <br /> Car Anatole France parle aussi de "vérité". C'est pourquoi je dis que l'Histoire, dont le credo est la vérité historique, peut aider à cette reconnaissance (mutuelle, tout le monde a bien compris). <br /> <br /> <br /> <br /> Bien cordialement<br /> <br /> <br /> <br /> M. Mathiot
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R
Monsieur<br /> <br /> Pouvez vous préciser ce que vous entendez par "solder "<br /> <br /> Merci<br /> <br /> Cordialement
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D
En 1960,le destin a voulu que mon premier poste d'affectation dans l'Education Nationale ait été El-Halia.Inutile de rappeler le sang d'encre que mes parents se sont fait à la seule résonance de ce nom. Dormant sur les lieux contrairement à mes collègues,dans la forêt dense,nuit noire, les chacals interrompaient le silence pesant,sinistre.Présence humaine en mouvement.Sous la menace,les Moghaznis qui refusaient de rejoindre le maquis avaient les oreilles coupées et ce devant ma chambre. L'un d'eux, artiste sensible, s'est révélé étonnamment pianiste doué. Je lui donnais des cours de piano. Plus en sécurité,il voulait rejoindre Biskra sa ville natale. Il quitte l'uniforme. En attendant, il se réfugie à Stora, serveur au premier bar en entrant. Il sera exécuté d'une balle dans le dos.Cet homme est pour ma part le symbole des Algériens fidèles à la France. Un peu plus d'égard serait leur rendre justice. Hélas! Hélas! Hélas!!!No comment.
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M
De chaque côté il y a des deuils à solder. <br /> <br /> Solder les deuils c'est repartir à zéro, en 2012.<br /> <br /> C'est refuser de se remettre les pieds dans une merde vieille de 50 ans.<br /> <br /> C'est pouvoir se dire qu'on est chez nous quand on va en Algérie.<br /> <br /> C'est que d'autres puissent se dire qu'ils sont chez eux quand ils sont nés en France.<br /> <br /> C'est faire tout cela sans arrière pensée.<br /> <br /> Mais solder les deuils,c'est aussi accepter que les autres en aient.<br /> <br /> L'histoire peut aider à cela.<br /> <br /> <br /> <br /> cordialement<br /> <br /> <br /> <br /> M. Mathiot
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T
Je ne suis qu'un simple citoyen, mais je tiens à vous dire à tous, pieds-noirs de Philippeville, d'Alger, d'Oran, et jusqu'au fin fond de l'Algérie,que je vous admirerez toujours pour le travail accompli dans ce pays que j'ai vu lorsque j'étais muté à l'Ambassade de France en 1977 jusqu'en 81. J'ai senti partout votre présence et j'ai beaucoup regretté ce temps où tout était paisible.Au "poker d'As" de Fort de l'eau à présent Bordj el Kiffan !!! je suis pn de coeur
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N
Quelque sont les perspectives d`avenir dans ce contexte de confusion entre les 2 rives? Peut-on reparer l`irreparable? Non helas, Ne valait-il pas oeuvrer ensemble pour rehabiliter l`histoire et par la meme devoiler le jeux de ces delinquants par la revelations de leurs biens mobiliers et immobiliers detenus en France pour commencer ainsi que la double nationalitee et leurs origines qui n`est pas necessairement Algerienne? Un grand Pardon doit s`organiser en <br /> <br /> Algerie pour le salut de la memoire de ces victimes des 2 communautees et c`est dans ce sens que ces delinquants des 2 cotes auront a repondre de leurs crimes car c`est trop de douleurs...
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M
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai plaisir à retrouver ce cher Gérard, avec qui j'ai eu il y a un an et demi de longues conversations, sur la vie rurale aux abords de Philippeville, ou sur des personnages de Philippeville, ou autres, dans le contexte des événements de 55 mais pas seulement.<br /> <br /> Je le remercie de son appui.<br /> <br /> Je donnerai effectivement des compléments sur El-Alia, et surtout je décrirai Philippeville et ses banlieues, sur lesquels on ne connait que des bribes, mais aussi sans doute les villages proches. <br /> <br /> La mémoire des philippevillois est importante mais éphémère aussi. C'est pourquoi je renouvelle mon appel à souvenirs précis.<br /> <br /> <br /> <br /> Encore merci<br /> <br /> <br /> <br /> Michel Mathiot
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D
Michel Mathiot qui m'a déjà contacté dans le passé,s'est donné pour mission de reconstituer le puzzle des évènements atroces du 20 août 55,focalisant essentiellement El Halia. Le devoir de mémoire me dicte qu'il faut que tout le monde l'aide.Avec les moyens modernes de communication, la Vérité ne pourra plus être occultée.Sur les deux rives de la Méditerranée, tout doit être dit. N'oublions pas que la guerre classique excuse hélas les malheureuses victimes mais tout acte criminel gratuit-dis-je sadique- de ce genre est un jour poursuivi par le Tribunal de La Haye.
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M
Bonjour,<br /> <br /> Les Philippevillois peuvent m'envoyer leurs témoignages, souvenirs, ressentis. Je leur en saurai gré pour mes recherches sur le détail du 20 août à Philippeville et dans les environs.<br /> <br /> <br /> <br /> bien amicalement<br /> <br /> Michel Mathiot
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T
je suis né au Cambodge de père et mère indiens, je suis vraiment ecoeuré de lire que des amis d'hier deviennent en quelques instants des bourreaux. En Indochine, je n'ai jamais connu pareille traitrise. On dirait que le maghrébin nourrissaient secrétement en lui la haine du blanc . Alors que le vietnamien admirait le Francais qu'ils appelaient tây bôt qui veut dire europeen farine(blanc) On ne découpe pas comme pour faire un boeuf carottes.
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D
Bonjour Claudette !<br /> <br /> Je suis Marie France Escala ;je t'ai connue chez madame Gouvine en CE2 et je connais ton histoire que j ai gardée en moi car j ai vécu le 20 Aout à Philippeville .<br /> <br /> ta soeur et toi avez été élévées par votre oncle et tante M Mme PUIGSERVER (ortho)???<br /> <br /> madame Gouvine m avait éplixqué ce que tu avais vécu .<br /> <br /> Je t embrasse trés affectueusement .<br /> <br /> Mon email :desmoulinsmf@sfr.fr
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M
J'avais 8 ans ce jour là et ma soeur 12 ans.<br /> <br /> Notre mère a été tuée devant nos yeux et notre père abattu devant notre maison à Catinat.<br /> <br /> Merci à Desmoulins pour ces pensées, j'aimerais savoir qui tu es.
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