BARRAGE DU KEF
Sur l'Oued Tafna
LE BARRAGE DU KEF, pour lequel il y a très peu de renseignements, situé sur l'Oued Tafna, à peu près à mi-distance entre Tlemcen et Oujda, à une dizaine de km à l'aval du barrage de Beni Bahdel.
Construit entre 1865 et 1870, il a une quinzaine de mètres de hauteur, mais la hardiesse de sa conception le rend digne de mention.
Le corps de l'ouvrage est constitué par des enrochements posés à sec et soigneusement rangés à la main, puis maçonnés à la chaux d'une manière évidemment rudimentaire. Le massif d'enrochements est revêtu d'une bonne maçonnerie de pierres de taille. L'ensemble est couronné par un dé de béton de construction beaucoup plus récente permettant le déversement de crues importantes de l’ordre de 400 m3/s correspondant à une lame d’eau d'environ 2,00 m sur les 70 m de longueur de l'ouvrage.
L'encastrement de cet ouvrage, dont la hauteur est un peu supérieure à la largeur à la base, est très sommaire; de plus, la protection contre les érosions d'aval par des perrés maçonnés est extrêmement réduite pour un ouvrage déversant: elle est réalisée par de la maçonnerie de qualité médiocre.
Malgré tous ces facteurs, le barrage du Kef ne montra aucune trace de fatigue; en fait, il semble bien que l'auteur ait réalisé, sans le savoir, des conditions telles que la partie centrale de l'ouvrage se comporte pratiquement comme une voûte.
La cuvette est aujourd'hui, et depuis longtemps sans doute, complètement engravée; mais l'auteur n'a probablement pas voulu faire de l'accumulation des eaux, son but étant simplement d'installer la prise d'eau à la cote imposée par la plaine de La Marnia à irriguer. L'équipement aval du barrage de Beni Bahdel rendra inutile le petit barrage du Kef.
On doit donc retenir du barrage du Kef que, construit sans précautions sérieuses et selon une technique qui n'a pas été retenue par la suite, il n'a pas échappé au danger de l'engravement, qui menace tous les ouvrages ne correspondant pas à une cuvette surabondante, même lorsque la rivière traitée est réputée comme n'offrant que des débits solides relativement peu importants.