BARRAGE DE LA CHEFFIA
ou ancien barrage de la Bou-Namoussa
Le barrage de la Bou-Namoussa sur la rivière du même nom a été laissé inachevé en héritage, à l'indépendance. Terminé aujourd'hui, il est appelé Barrage de la Cheffia, du nom des gorges où il fut réalisé. De ce barrage le seul document exploitable est la biographie de Charles Munck décédé en février 1960 à l’âge de 82 ans à BÔNE, dont l’œuvre considérable trouva son couronnement avec la réalisation de ce barrage. Après une lutte qui dura vingt ans, c’était l’enrichissement garanti pour une région que cet homme avait déjà fertilisée. L’ouvrage situé à 337 mètres d'altitude, qui fut commencé le 4 octobre 1960 comportait une digue de 640 mètres de longueur et d’une hauteur de 51 mètres. La capacité de la retenue d’eau s’élevait à 158 millions de mètres-cube dont 70 millions était prévus pour l'agriculture.
Ce barrage fait partie des grands projets d'hydraulique en voie de réalisation avant l'indépendance. L'eau étant le facteur limitant pour de nombreuses cultures, seule une irrigation généralisée aurait permis d'avoir des rendements satisfaisants et, surtout, réguliers.
Ce barrage devait, en outre, permettre l'absorption des crues de cet oued et la mise en valeur des marais du M'Krada. La zone irrigable devait ainsi être portée à plus de 24.000 ha (10.000 ha dans la zone du M'Krada et 14.000 ha dans la plaine de Bône). Il devait surtout permettre la création de 11.000 emplois nouveaux. Ainsi, les agriculteurs français ont été à l'origine d'une révolution industrielle et culturelle sans précédent dans la plaine de Bône en apportant de nouvelles techniques et de nouvelles méthodes de travail, ils ont amélioré les conditions de vie de tous, assurant notamment l'autosuffisance alimentaire et d'importantes recettes à l'exportation.