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21 novembre 2008

COLLOQUE GUERRE D'ALGERIE UNIVERSITE DE JUSSIEU NOVEMBRE 2002

Document transmis par J. F. Paya

A propos de la communication de l’historien algérien FOUAD SOUFI, enregistré par nous et publication écrite sur le site de la LDH (Ligue des Droits de l’Homme) Toulon en février 2007.

à Fouad Soufi (FS) s’embrouille un peu comme beaucoup dans cette affaire car il évacue le triptyque permanent dans le conflit algérien, présent aussi à Oran le 5 Juillet 1962 :

Contradictions :

Algéro-Française, dans ce cas, Français d’Oran/Musulmans

Franco-Française : pouvoir gaulliste/Français d’Oran

Algéro-Algérienne : dans ce cas : GPRA, intérieur / ALN, extérieur

On voit que les Français d’Oran sont soumis aux deux premières composantes et instrumentalisés par la troisième.

à F.S n’évoque à aucun moment le défilé structuré, organisé par les militants locaux proches du GPRA, même s’il reconnaît leur opposition à l’Etat Major d’Oujda et s’il avance que certains auraient été ensuite « évacués » par l’Armée Française ! Ce qui n’est confirmé par aucune source ni témoignage, dont le mien puisque présent à la base de Mers El Kébir. On peut plutôt penser que certains aient été « liquidés » par l’ALN extérieure après son arrivée à Oran.

à F.S évoque ensuite l’existence après le 19 Mars (cessez le feu) de « groupes autonomes » et des exactions en marge du FLN ! Mais ces groupes de quartiers étaient le seul « bras armé » du FLN à Oran pendant plusieurs mois avec une direction (OPA) intellectuelle tributaire d’eux pour l’action contre l’OAS et une ALN intérieure en voie de reconstitution (récupération des déserteurs de la Force Locale) avec un capitaine BAKHTI « parachuté » par l’ALN d’Oujda. En tout cas, il n’y a pas eu de désaveu public de ces actions, comme l’avait fait l’OAS avec les débordements (communiqués et tracts) de certains sympathisants.

à Par contre, il a raison lorsqu’il avance « pourquoi Oran ? » alors que des situations identiques, qu’il cite, existaient ailleurs. Il ne fait que tenter d’expliquer pourquoi les conditions de la réussite d’une provocation étaient réunies, prenant l’effet pour la cause. Quant à la théorie du complot de l’Etat Major de l’ALN, elle a éclaté  au grand jour, pour prendre le pouvoir, à Constantine comme à Alger, mais à Oran il y avait une majorité d’Européens et la base de Mers El Kébir concédée à la France, avec crainte de la création d’une enclave Française. Mais cela F.S l’évacue totalement.

à Néanmoins Soufi est le premier historien Algérien a avoir reconnu publiquement l’existence d’au moins deux fosses communes au cimetière Tamazouet et dans la zone du « petit lac » (enregistré par nous) à la sortie Est d’Oran que nous connaissions depuis toujours par des témoignages, rapports classifiés secrets et photos dans les archives de l’armée à Vincennes. F.S a aussi le mérite d’évoquer l’importance des « disparus » sans se risquer à faire une évaluation, ce que les autorités Algériennes n’ont jamais reconnue, avec il faut le dire, la complicité des autorités Françaises qui n’ont jamais demandé une commémoration comme pour la manifestation  FLN du 17 Octobre 1961 à Paris en faisant remarquer que les Européens d’Oran ne manifestaient pas contre le nouveau pouvoir et que beaucoup au contraire voulaient tenter de rester et se rendaient à leur travail.

à Enfin, notre auteur refuse de « soumettre l’histoire à la mémoire » mais faute d’archives en Algérie, il ne peut se servir que de cette dernière pour ses recherches et encore bien érodée 40 ans après ! Aussi bien qualitativement que  quantitativement bien sûr ! Heureusement que nous l’avons fait sur le terrain et puis en France dès l’origine de ce drame et aussi avec des témoins musulmans parfois membres du FLN.

à F.S met en doute la volonté de « chasser les Européens » par les « putchistes » ALN d’Oujda (avec un double langage permanent), mais il suffit de se reporter à certaines clauses à l’époque secrètes du Congrès FLN de Tripoli et aux déclarations ultérieures de Ben Bella et d’autres dirigeants.

à Enfin F.S n’évoque à aucun moment l’inertie calculée des Forces Françaises, ni leur importance à Oran, ni la disparition de la « Force Locale » seule habilitée avec l’aide des  précédents à maintenir l’ordre d’après les accords d’Evian.

à La seule intervention importante d’un élément des ces Forces Françaises en légitime défense à la gare d’Oran reste inconnue pour F.S. Ce fut cependant l’origine principale des victimes musulmanes ramenées en « ville nouvelle » au début de l’après-midi, mais il  faut souligner que l’armée Française a aussi édulcoré cet « incident ».

à En définitive, le conflit étant terminé au profit du FLN, on ne peut évacuer après celle des autorités Françaises sa responsabilité fondamentale car comme pour toute idéologie, les intentions à supposer qu’elles soient bonnes, comptent moins que les effets provoqués ! Qu’il faut assumer et que l’Algérie paye encore aujourd’hui avec la menace endémique du terrorisme islamique.

Intervention enregistrée par nous en Novembre 2002. Publication écrite sur le site de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH- Toulon) en Février 2007

Jean-François PAYA Historien

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RETOUR ORAN JUILLET 1962

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