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8 août 2009

IL Y A 47 ANS L'EXIL

Document transmis par José Castano.

*

Une page d’histoire…

IL Y A 47 ANS… L’EXIL

         Il y a 47 ans, nous en étions à verser des larmes de sang… Le cessez-le-feu avait été proclamé le 19 mars, l’ennemi d’hier devint l’interlocuteur privilégié de l’Etat français et ce fut la fin… une fin que nous ne pouvions imaginer ainsi… La fin d’une épopée, la fin d’une civilisation, la fin d’un mythe. C’était pour nous la fin du monde, mais c’était surtout la fin d’un monde… né dans la peine et la souffrance, qui avait vécu dans le bonheur et dans la joie et qui mourrait dans le désordre, la corruption et la haine.

         L’Algérie était devenue un pays sans foi ni loi, où la pitié n’existait plus. Elle était perdue, saccagée, agonisante. Son cœur avait beaucoup trop battu, souffert, espéré, désespéré, à travers des foules dont on réglait les houles, commandait les tempêtes pour des vertiges tricolores. Trop de larmes et trop de sang. Les jardins se taisaient, les rues se vidaient, des bateaux s’en allaient… L’heure de l’arrachement et de la greffe venait de sonner pour tous.

         Une nouvelle fois le drapeau tricolore fut amené ; une nouvelle fois, l’armée française plia bagages poursuivie par les regards de douleur et de mépris et les cris de tous ceux qu’elle abandonnait. Le génocide des harkis commençait…

         Dans le bled –comme en Indochine- les Musulmans qui avaient toujours été fidèles à la France s’accrochaient désespérément aux camions et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Ce sont là des images que seuls ceux qui ont une conscience ne pourront de si tôt oublier…

         Ainsi, 132 ans après son épopée, l’Armée d’Afrique disparaissait avec l’Empire qui était sa raison d’être… L’Armée d’Afrique !… Le terme sonnait aujourd’hui comme une outre vide. Il était difficile de le prononcer sans rire… et sans pleurer. Tout s’était passé comme si son destin eût été accompli le jour où la métropole fut libéré par elle et q’elle n’eût plus qu’à disparaître.

         Que ce fut aux aérodromes ou aux ports, le spectacle était le même. Nous attendions des jours et des nuits dont nous ne savions plus le nombre, sous le soleil des midis et les silences de la nuit, parquées comme du bétail, sans ravitaillement, conscients de ce qu’il y avait d’intention de nous punir encore dans ces avions mesurés et ces bateaux refusés.

La Croix Rouge ? Aucune trace… En revanche, les transistors annonçaient qu’à la frontière Algéro Marocaine, près d’Oujda, des camions de la Croix-Rouge internationale avaient été pris en charge par le Croissant Rouge pour venir en aide aux « pauvres réfugiés algériens » qui s’apprêtaient à rentrer chez eux…

         Quand enfin un bateau accostait sur les quais, c’était aussitôt la panique… cependant, qu’à bord, nous ne demandions plus rien. Nous nous affalions, prostrés, et contemplions, silencieux et amers, une dernière fois les contours de notre terre. Nous pensions que nous avions regardé ce paysage maintes et maintes fois, animés d’une confuse espérance d’événements nouveaux, émouvants, romanesques dans notre vie… que nous allions nous en éloigner pour ne plus jamais revenir… qu’il ne s’était rien accompli de miraculeux et que, de cette indifférence de la destinée, notre cœur restait endolori.

         Nous voulions nous imprégner une dernière fois de cette vision qui avait été le cadre de notre enfance, nous souvenir de chaque mot, de chaque geste, pour être enfin dignes de nous envelopper du linceul immuable des choses définitives. Nous entrions en exil par de honteuses poternes, traînant derrière nous, comme un fardeau et un tourment, le manteau d’apparat de nos souvenirs rebrodés de mirages.

         L’Algérie, tant servie, tant chantée, tant aimée ; c’était le passé de bonheur, d’héroïsme et d’espérance, et ce n’était plus, en cet instant tragique, que le désespoir de milliers de cœurs calcinés au fond de milliers de poitrines humaines. Et nous étions seuls, face à l’échec, face au passé et à l’avenir, submergés par la peine et l’amertume, seuls au bord d’un gouffre, au bord du néant où finissent en fin de compte toutes les colères, les rêves et les révoltes des hommes… où se consument les noces stériles de l’amour et de la haine.

Nous attendions l’instant où serait levée l’ancre, celui où l’on sortirait du port, l’instant où, dans la brume et les larmes, s’évanouirait enfin la lumineuse vision de la terre d’Algérie.

         Un barrissement lugubre, le grincement d’une chaîne que l’on remonte et déjà le navire qui déhale lentement. Des femmes pleuraient en silence ; des hommes serraient les poings et les mâchoires… La déchirure de leur âme était profonde ; se cicatrisera-t-elle jamais ?

         Accoudés à la rambarde du navire qui s’éloignait, impassible, sous l’épreuve de la torture, nous dardions nos regards voilés de pleurs vers cette vision magique de l’Algérie, vers les cimes violettes des montagnes. L’horizon de notre beau pays reculait sans cesse au fond de l’espace et du temps et nous sentions approcher le chagrin qui déborde, éclate et se répand comme un fleuve qui a crevé ses digues.

C’était une sourde rumeur grossissante qui semblait nous monter de la poitrine à la gorge, et qui se portait aussi sur la vue qu’elle brouillait un peu plus. Car le fait lui-même n’est presque rien en comparaison de son retentissement : l’arrachement dans la douleur, l’adieu, et la côte qui disparaît… disparaît ; c’est à présent que cela pénètre et opère son ravage !

A la proue du navire, le nez dans la brise, un homme chantait. On entendait faiblement les paroles ; c’était un air lent, nostalgique, déchirant, qui se répétait toujours et qui se prolongeait en mourant, avec des ondulations traînantes : « Hay péna, pénita péna, péna… »    

         Cela s’en allait doux et triste sur la mer, comme dans une âme un souvenir confus qui passe… et les bateaux s’éloignèrent ainsi, accompagnés de sanglots qui leur faisaient la conduite et qu’on eût pris pour la cantilène des chameliers poussant leurs bêtes.

Que de larmes grossirent la Méditerranée ! Que de chagrin emportèrent ces navires !…

         Nous partîmes ainsi, chassés de notre terre, de nos maisons, le cœur broyé par le chagrin, retournant une dernière fois la tête, sur la route de l’exil et, regardant, les larmes aux yeux, pour un dernier adieu, ce qu’avait été notre bonheur, cet adieu qui allumait aux paupières des larmes de sang, cet adieu définitif qu’il nous fallait goûter amèrement et dont le souvenir nous poursuivrait toujours.

         Là-bas, déjà, le jour mourait en flammes au-dessus du cher pays de notre enfance. Un silence profond s’élevait emportant là-haut, tout là-haut, les souvenirs à jamais enfouis, dans la tranquillité des milliers de crépuscule d’été.

José CASTANO

(joseph.castano0508@orange.fr)

*

Retour JOSEPH CASTANO.

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Commentaires
A
je ne comprend pas une chose , soit , l'algerie voulais son indépendance pour se gerer elle meme , soit... qu'on s'est tué à qui mieux mieux , soit... qu'on s'est vu foutre à la porte de chez NOUS pays que l'on a fait de nos propre mains .. soit .... malheur aux vaincus .... que vous avez fait des atrocités plus horribles que lez boches , c'est dans votre nature soit ...MAIS NE VENEZ PAS FOUTRE VOTRE MERDE DANS NOTRE DERNIER REFUGE ? FOUTEZ LE CAMP ON N A PAS BESOIN DE VOUS OU ON VA VOUS Y OBLIGER PAR LE SANG LES LARMES
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H
Quand je lis certains de ces commentaires, j'ai la naussée...comment pouvez-vous dire madame que les algériens et les musulmans sont tous des assassins.....pourquoi un tel amalgamme....je suis un pied noir de 74 ans chère madame, je suis parti d'Alger (où je suis né) en juin 1964...j'avais 29 ans et mon premier enfant, ma fille ainée avait 2 ans (la 5ème génération).....mon arrière grand-mère maternelle est arrivée de son Alsace-Loraine en 1868....elle avait fuit les prussiens, elle voulait rester française. Tout ça pour vous dire chère madame que ma famille a tjrs bien vécues entourée d'arabes, de juifs, de maltais d'italiens d'espagnols.....tous ces gens qui faisaient toute l'Algérie...si la France avait considéré les algériens d'une autre façon, pas en sous-peuple, les choses se seraient passées autrement...je suis un homme de dialogue madame..si nous avions discuté avec les algériens, si la France les avait mis à la place qu'il méritait, bcoup de sang n'aurait pas été versé. C'était prévisible qu'ils se soulèvent pour se faire entendre....même en 1954 au moment de La Toussaint sanglante, le dialogue était encore possible....non...la France a préféré envoyé la troupe.... faire massacrer une jeunesse, faire tuer des innocents....j'ai été mobilisé en Algérie (1956/1958)..2 ans...je remercie Dieu tous les jours, car jamais durant cette période je n'ai tiré sur un algérien....algérien avec qui j'avais partagé mes jeux d'enfants...algérien avec qui j'avais été à l'école primaire....je m'arrête...on connais la suite....mais pour moi je savais en mon fond interieur que l'indépendance de l'Algérie été inévitable.....
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H
Bonjour, <br /> A mon avis, toutes les rancoeurs doivent être mises de coté de part et d'autre. la guerre ce n'est jamais bien surtout pour ceux que l'on spolie de leur terre, les droits de base et parfois qu'on massacre.<br /> c'est ce qui esst arrivé en Algérie. Jusqu'à preuve du contraire, c'est le colonisateur français qui a débarqué dans notre pays et non l'inverse. maintenant si tous ceux qui se sont rangés derrière les Allemands (parce qu'ils sont des pleutres et des lâches) et ont offert la France à Hitler, Goering, Himmler et leurs autres acolytes, ceux là ne peuvent que continuer à ruminer leurs ressentiments contre un pays aujourd'hui libre, debout et ce malgré toutes les difficultés qu'il traverse.<br /> A la guerre comme à la guerre tous les coups sont permis. alors foin de rancune et de rancoeur et pronez le pardon.<br /> Pour ceux qui sont contre ou qui gardent une dent contre l'Algérie, il ne leur reste qu'à se cogner la tête contre les murs et de vivre éternellement de nostalgie.<br /> enfin contrairement à tout ce qu'on peut dire, les Algériens n'ont aucune animosité ni contre les Juifs, les Français, les PN et tout autre être humain quelle que soit sa race, sa religion ou la couleur de sa peau. et heureusement qu'il y a le témoignage d'un de nos amis français retourné dans sa ville d'Oran. <br /> au revoir
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R
si un français d'origine arabe,brûle un barage de police,perd le controle de son véhicul et se tuetous sescompatriotes vont descendre dans la rue,pour brûler et casser du flic!!moi,je dis qu'ils ont des cou:::car si comme cela s'ait vue récemment ces mêmes arabes tabassent dans un bus un blanc,en le taitant de sal Français,les Français tourneront la tête,de peur d'ètre embarquer pour provoquation.Noublions pas,q'en 40 nous tournions la tête aussi quand l'envahisseur enbarqaientles juifs dans des waggons à bestiaux!!!!!!!!!!
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M
je reviens d oran ou jai passé 8 JOURs avec ma mere 47 ans apres, moi j etais jeune je n avais que 6 ans mais pour ma mere c etait un soulagement de revoir son et mon pays on a ete reçu tres chaleureusement par les oranais les anciens heureux de revoir les PN et les jeunes tous nous disait bienvenue dans votre pays c est vrai que ce n etait pas comme avant mais tout change j ai ramené beaucoup de photos et films car je ne veux pas oublié Oran ma ville natal
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K
bonjour monsieur je suisq etonné ont connais pas cette histoir chez nous en Algerie c'est beaucoup!
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L
je voudrais te dire les algériens se sont pas des assassins,ils n ont fait que leurs devoir.vous chasser j usqu au dernier.avant que tu parle d arabes en france vas voir le nombre de PN chez nous en france,d fourmis,c trop.et puis si ça vous plait pas le pays pourquoi vous ne dégagé pas ailleurs.vous ne serer jamais les bienvenu ni en france ni ailleur, la trahison que vous avez faite envers notre pére le génral degaulle et le mal vis avis la france vous a couter cher.nous les arabes enfants de la france et non d batards.vous etes d collon vous revez trop PN.vous n etes que d pauvres cheminot,ouvrier dans les champs,boulanger....les collons c les français de france.et non vous.filamen figatelli.vive l algerie algerienne vive degaulle.
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A
Militaire, né à Mascara, je me rappel avoir quitté El Biar le 24 juillet 1962 et le port d'Alger avec la troupe pour rejoindre, à notre arrivé, le quai de la joliette n° 2 à Marseille.<br /> Je me rappel ce très Vieux Monsieur avec sa femme, qui a dû participer à la guerre de 14/18 et qui transporte son maigre bagage, sur une cherette à bras. Je me rappel sa déterminbation de brûler sur ce quai cete cherette vet ses meubles pour la ,seule raison qu'il n'avait pas d'argent pour amener le tout en Métropole. Je me rappel le regard de nos Harkis de France que nous avons abandonnés sur notre sol natal et enfin, je me rappel également la phrase d'un sergent chef qui m'a assuré le 26 mars 1962, en fin d'après-midi, que nous aurions dû tirer dès le début du conflit, sur les Pieds-Noir, pour faire cesser immédiatement les combats. <br /> Je me rappelerai toujours la phrase suivante : Voulez-vous prendre la parole dans ce lieu de prère et ma réponse Oui, si cela est utile. "Vous ne pouvez pas prendre la parole dans ce lieu de prière puisque vous n'êtes pas né autour du lac" et ma réponse : comment pouvez-vous, vous entretenir avec Dieu alors qu'il est Juif, et qu'il n'est pas né autour du Lac. Que Dieu pardonne aux méropolitains, s'il le peut, mais que personne ne me tienne rigueur si j'affirme haut et fort que je ne suis pas Dieu.
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C
Merci pour ces souvenirs trés poignants, je suis partie d'Alger (j'étais une fillette de 9 ans) je n'ai rien oublié , je peux dire que j'ai été traumatisé à vie et l'accueil nous avons eu de la france , des français c'est une honte ! je suis écoeurée de vivre dans ce pays .Aujourd'hui le pays est envahi par ces algériens assassins et tous les autres (musulmans) et on peut dire que les français n 'ont pas changé, ce sont des trouillards, des lâches , des fumiers et demain nous allons vivre le même cauchemar , mais nous , nous avons tout perdu et je souhaite le même sort à ces pourris de français qui nous ont abandonné, et je suis convaincue , difficile de ne pas l'être ne serait-ce, quand on regarde autour de soi , c'est l'envahissement total . C'est une situation dramatique pour nous les colons mais que faire .....,?????????????
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