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5 mai 2010

CE QU'EN DIT LA PRESSE

- HORS LA LOI -  DE RACHID BOUCHAREB

http://www.parismatch.com/Culture-Match/Cinema/Actu/Cannes-2010-pluie-de-stars-sur-le-tapis-rouge-178834/

Jeudi, en fin de matinée, les organisateurs du 63e Festival de Cannes dévoileront une partie du programme qui tiendra en haleine les cinéphiles du 12 au 23 mai prochain. Et comme chaque année, les stars seront au rendez-vous de la Croisette.

Yannick Vely - Parismatch.com

Le retour de la grande classe américaine. Après un cru 2009 riche en stars françaises – Johnny Hallyday, Sophie Marceau, Monica Bellucci, Charles Aznavour – pour ne citer que les plus illustres, le 63e Festival de Cannes qui se déroulera du 12 au 23 mai prochain fera la part belle à Hollywood. L’an passé, d’aucuns – mais pas les cinéphiles – avaient regretté la maigre présence du cinéma américain sur le tapis rouge, malgré le beau trio que formaient «Là-haut», «Inglourious Basterds» et «Taking Woodstock». 2010 permettra aux organisateurs de la manifestation de rectifier le tir, même si Thierry Frémaux et son équipe n’ont pas encore mis le point final à la liste qu’ils entendent dévoiler jeudi prochain. Le très officiel «Variety» dans son édition de dimanche, a confirmé un certain nombre de rumeurs quant à la présence en sélection officielle de quelques poids lourds US.

Outre «Robin des Bois», en ouverture, et son casting de stars – Russell Crowe, Cate Blanchett pour ne citer que les principales-, sont attendus en ou hors compétition «Tree of Life» de Terrence Malick, avec Brad Pitt et Sean Penn, «Wall Street: Money Never Sleeps» d’Oliver Stone – première passage sur la Croisette en compétition ?- avec Michael Douglas et Shia LaBeouf, «You Will Meet a Tall Dark Stranger», de Woody Allen, avec Antonio Banderas, Naomi Watts et Freida Pinto. Déjà cités, Naomi Watts et Sean Penn pourraient monter les marches une seconde fois pour «Fair Game» de Doug Liman, alors que l’on attend également Johnny Depp pour «The Rum Diary» si le film est sélectionné. Quant au buzz du moment – non démenti par «Variety», il propulserait sur le tapis rouge Leonardo DiCaprio et Marion Cotillard sur le tapis rouge pour «Inception» de Christopher Nolan («Batman : Le Chevalier noir»), un thriller de science-fiction annoncé comme le nouveau «Matrix». «Variety» a néanmoins mis fin à quelques spéculations. «Hereafter» de Clint Eastwood avec Cécile de France, «Black Swan» de Darren Aronofsky, avec Natalie Portman et enfin «Restless» de Gus van Sant avec Mia Wasikowska, (l’Alice de Tim Burton) ne seront pas prêts à temps pour une projection sur la Croisette… «Miral», de Julian Schnabel avec Hiam Abbass, devrait en revanche être retenu sous la bannière étoilée.

Jean Dujardin, MélanieThierry, Juliette Binoche…

Les stars françaises ne seront pas en reste, même si, et c’est le jeu classique des pronostics cannois, les incertitudes restent nombreuses. Sont pressentis pour figurer parmi les chasseurs de Palme d’Or, «Carlos» d’Olivier Assayas avec le futur prix d’interprétation Edgar Ramirez (je mouille ma chemise, Ndlr), «Le Bruit des glaçons» de Bertrand Blier, avec Jean Dujardin et Albert Dupontel, «La Princesse de Montpensier» de Bertrand Tavernier avec Mélanie Thierry et Lambert Wilson, «Le Balcon sur la mer» de Nicole Garcia, avec de nouveau Jean Dujardin, «Les petits Mouchoirs» de Guillaume Canet, avec François Cluzet et Marion Cotillard, et enfin «Hors-la-loi» de Rachid Bouchareb, avec la même équipe qu’«Indigènes». Présente sur l’affiche du festival, Juliette Binoche devrait elle fouler le tapis rouge pour «Copie Conforme» de l’Iranien Abbas Kiarostami. «Potiche» de François Ozon, avec Catherine Deneuve, Gérard Deparidieu et Fabrice Luchini, ne figure plus sur les tablettes des sites spécialisés, ce qui est mauvais signe…

Javier Bardem, GemmaArterton, Patti Smith...

Rendez-vous incontournable du septième art, le Festival de Cannes fera bien sûr la part belle aux cinématographies européennes, sud-américaines et asiatiques. Javier Bardem devrait ainsi mettre son plus smoking pour «Biutiful», un polar du cinéaste mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu («Babel»), le Japonais Takeshi Kitano présenterait son nouveau film «Outrage», un polar dans la veine de «Sonatine» et la divine Gemma Arterton pourrait incarner la tentation dans «Tamara Drewe» de Stephen Frears. Toujours au rayon du cinéma d’auteur, on guettera la présence en sélection officielle de l’Argentin Pablo Trapero pour «Carancho», de l’Anglais Mike Leigh pour «Another Year», du Roumain Cristi Puiu pour «Aurora», des annoncés sulfureux «The Essence of Killing» de Jerzy Skolimowski (avec Vincent Gallo en taliban) et «The Revenge» de Susanne Bier, du premier film de fiction de l’excellent Wang Bing, l’auteur «A l’ouest des rails», du Hongrois Béla Tarr pour «The Turin Horse» ou encore de deux représentants sud-coréens, Lee Chang-dong avec «Poetry» et Im Sang-soo avec «The Housemaid».

Enfin, les plus mélomanes guetteront les premiers pas de la rockeuse Patti Smith devant la caméra de l’horloger suisse du cinématographe, Jean-Luc Godard pour «Film Socialisme», son nouvel opus à la bande-annonce des plus… intrigantes. Verdict le 15 avril prochain.

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http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/cannes-tavernier-amalric-et-bouchareb-en-competition-15-04-2010-887821.php

CINEMA

Cannes : Tavernier, Amalric et Bouchareb en compétition

S.M. | 15.04.2010, 12h23 | Mise à jour : 17h45

L'organisation du Festival de Cannes a dévoilé jeudi matin, dans les salons du Grand Hotel à Paris, la sélection officielle de la 63e édition qui se tiendra du 12 au 23 mai prochain. On connaissait déjà le film d'ouverture, le «Robin des bois» de Ridley Scott, l'identité de la maîtresse de cérémonie en la belle Kristin Scott Thomas et le nom du président du jury en la personne de Tim Burton.

On découvre maintenant la sélection officielle.


Au menu de cette quinzaine, des barons de la caméra avec la présence - habituelle - de Woody Allen avec «You Will Meet a Tall Dark Stranger», Oliver Stone et la suite de son «Wall Street», «Wall Street: l'argent ne dort jamais», ou encore Stephen Frears et «Tamara Drewe». Les trois films seront présentés hors compétition. Trois films aux montées des marches qui s'annoncent somptueuses : Naomi Watts, Anthony Hopkins, Antonio Banderas, Josh Brolin, Gemma Arterton ou Michael Douglas...

Terence Mallick «pas prêt»

Les films en compétition ne seront pas en reste... Manquera néanmoins le très attendu film de Terrence Malik, «The tree of life», avec Brad Pitt et Sean Penn. Il n'est «pas prêt pour le moment», a indiqué Thierry Frémeaux, directeur général du festival, au moment de dévoiler la sélection. Même si le film a été tourné il y a plus de deux ans, le montage n'est toujours pas abouti et il ferait encore plus de trois heures... Un doute plane encore sur sa présence... 

Parmi les seize films en lice pour la Palme d'or, Mike Leigh, Palme d'or en 1996 avec «Secrets et mensonges», reviendra avec «Another year», ainsi que le Mexicain Gonzales Inarritu, metteur en scène de «Babel» avec Brad Pitt, qui présentera cette année «Biutiful», avec Javier Bardem. Le réalisateur de «La mémoire dans la peau», Doug Liman, présentera quant à lui son thriller politique «Fair Game» avec Sean Penn et Naomi Watts. Très attendus aussi, «Copie conforme», de l'Iranien Abbas Kiarostami, avec Juliette Binoche, ou encore «Outrage», du Japonais Takeshi Kitano.

Dans la compétition officielle, le cinéma français sera représenté par Mathieu Amalric avec «Tournée», Bertrand Tavernier avec «La princesse de Montpensier» avec Mélanie Thierry et Gaspard Ulliel, et Rachid Bouchareb avec «Hors la loi» avec Roschdy Zem, Sami Bouajila et Jamel Debbouze. Dans la section Un autre regard, le chef de file de la Nouvelle Vague, Jean-Luc Godard, présentera son «Socialisme» que l'on peut déjà voir sur le net, mais en accéléré.

Le jury

Présidé par Tim Burton, le jury du Festival de Cannes sera composé de l'actrice anglaise Kate Beckinsale, de l'écrivain français Emmanuel Carrère, de l'acteur américain Benicio del Toro, du réalisateur espagnol Victor Erice, du directeur du Musée national du cinéma, en Italie Alberto Barbera, du réalisateur indien Shekhar Kapur et de l'actrice italienne Giovanna Mezzogiorno.

En compétition pour la Palme d'or

«Poetry», de Lee Chang-Dong

«Tournée», de Mathieu Amalric

«Copie conforme», de Abbas Kiarostami, avec Juliette Binoche

«Fair game», de Doug Liman

«La princesse de Montpensier», de Bertrant tavernier

«Another Year», de Mike Leigh

«Biutiful», de Alejandro Gonzalez Innaritu

«Des hommes et des dieux», de Xavier Beauvois

«Hors la loi», de Rachid Bouchareb

«Housmaid», de Im Sang-soo

«Outrage», de Takeshi Kitano

«Un homme qui crie», de Mahamat Haroun

«La nostra Vita», de Daniele Luchetti

«Utomlyonneye Solntsem 2», de Nikita Mikhalkov

«You my Joy, de Sergei Loznitsa

«Loong Boonmee Raleuk Chaat», d'Apichatpong Weerasethakul

Un autre Regard

«Blue Valentine», Derek Cianfrance

«O estranho caso de angélica», Manoel De Oliveira

«Les amours imaginaires», Xavier Dolan

«Lo labios», Ivan Fund, Santiago  Loza

«Simon Werner a disparu», Fabrice Gobert

«Film socialisme», Jean-Luc Godard

«Unter dir die stadt», Christoph Hochhäusler

«Rebecca H. (Return to the dogs)», Lodge Kerrigan

«Pàl Adrienn», Ágnes Kocsis

«Udaan», Vikramaditya  Motwane

«Marti, dupa craciun», Radu Muntean

«Chatroom», Hideo Nakata

«Aurora», Cristi Puiu

«Ha ha ha», Hong Sangsoo

«Life above all», Oliver Schmitz

«Octubre», Daniel Vega

«R U There», David Verbeek

«Rizhao chongqing», Xiaoshuai Wang

Séances de minuit

«Kaboom», Gregg Araki 

«L'autre monde», Gilles Marchand

Séances spéciales

«Inside job», Charles Ferguson 

«Over yout cities grass will grow», Sophie Fiennes   

«Nostalgia de la luz», Patricio Guzman

«Draquila - L'Italia che trem», Sabina Guzzanti

«Chantrapas», Otar Iosseliani   

«Abel», Diego Luna

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http://www.tsa-algerie.com/culture-et-media/rachid-bouchareb-en-selection-officielle-au-festival-de-cannes_10307.html

Rachid Bouchareb en sélection officielle au festival de Cannes

Hakim Arous

L'Algérie sera présente en sélection officielle au prochain festival de Cannes. Le réalisateur algérien Rachid Bouchareb a été choisi par le comité du festival avec son dernier film Hors la loi. Le film raconte l'histoire de trois frères après la deuxième guerre mondiale au sein de la Fédération de France du FLN dans son combat pour l'indépendance de l'Algérie.

Après le très récompensé Indigènes – prix d'interprétation collective pour ses acteurs au festival de Cannes 2006, Bouchareb poursuit donc son travail sur l'histoire récente de l'Algérie. Dans le casting de cette coproduction franco-algérienne, on retrouve notamment Djamel Debbouze.

La 63e édition du festival international du cinema de Cannes se déroulera du 12 au 23 mai prochain.

15/04/2010 | 12:03 |

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http://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/04/15/festival-de-cannes-trois-films-francais-en-competition-pour-la-palme-d-or_1334007_3476.html

Compte rendu

Festival de Cannes : trois films français en compétition pour la Palme d'or

LEMONDE.FR | 15.04.10 | 12h59  •  Mis à jour le 15.04.10 | 13h57

Lors de la traditionnelle conférence de presse du Festival de Cannes, jeudi 15 avril, boycottée cette année par les agences de presse en raison d'un conflit sur la couverture vidéo, les organisateurs ont annoncé, notamment, la sélection de trois films français dans la compétition officielle (pour la célèbre Palme d'or) :

Tournée de Mathieu Amalric, Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois, et La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier.

Sera également en lice dans cette Sélection officielle, un film du réalisateur français d'origine algérienne Rachid Bouchareb, Hors la loi, qui devrait représenter l'Algérie.

A noter aussi la présence d'un seul film américain en compétition pour la Palme : Fair Game, une adaptation par Doug Liman des Mémoires de l'agent de la CIA Valérie Plame Wilson, avec Sean Penn et Naomi Watts dans les rôles principaux.

Les organisateurs ont également dévoilé la liste des membres du jury présidé cette année par Tim Burton : Kate Beckinsale, actrice britannique ; Giovanna Mezzogiorno, actrice italienne ; Shekhar Kapur, acteur, réalisateur et producteur indien ; Emmanuel Carrère, écrivain, scénariste, réalisateur français ; Benicio del Toro, acteur et réalisateur américain (Porto Rico) ; Victor Erice, réalisateur espagnol ; Alberto Barbera, directeur du Musée national du cinéma (Italie).

Le Monde.fr

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http://www.lexpress.fr/culture/cinema/hors-la-loi-de-rachid-bouchareb_885279.html

En compétition pour la Palme d'or

Hors-la-loi, de Rachid Bouchareb

Par Emmanuel Cirodde, publié le 15/04/2010 à 10:00

Le film en une phrase: Quatre ans après Indigènes, Rachid Bouchareb ne change pas une équipe qui gagne!

L'enjeu: On se souvient tous de cette fameuse image du casting masculin d'Indigènes montant sur scène à Cannes et entonnant un mémorable "C'est nous les Africains qui revenons de loin, venant des Colonies pour sauver la patrie!" Le quintette formé par Jamel Debbouze, Samy Naceri, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Bernard Blancan fêtait en musique un prix d'interprétation collectif pour cette histoire de soldats oubliés de la la première armée française recrutée en Afrique et envoyés en première ligne.
Hors-la-loi devrait débuter là où s'arrêtait Indigènes. On y suivra le destin de trois frères algériens installés en France (Bouajila, Debbouze et Zem), deux d'entre eux militant sans relâche pour l'indépendance de leur pays, le troisième se montrant plus sceptique. Le tout sur fond d'événements politiques tragiques et de manifestations pour l'indépendance de l'Algérie de plus en plus nombreuses. Rachid Bouchareb continue ainsi sa réflexion sur l'identité et les racines, qui était déjà au cœur des films Little Sénégal ou Cheb. On lui souhaite en tout cas que sa nouvelle épopée connaisse le même sort heureux qu'Indigènes!

L'info en plus: Jamel Debbouze à Cannes, ce sont deux visages: celui victorieux sur scène au milieu de ses camarades d'Indigènes, et celui du trublion qui a enflammé les plateaux télé. On se souvient de son duo fatal avec Laetitia Casta ou face à Andy Garcia. La suite de sa carrière cannoise devrait logiquement plus se dérouler sur grand écran.


http://www.humanite.fr/article2764726,2764726

Le Festival de Cannes se met en ligne

Le 63e Festival de Cannes a présenté sa sélection.

C’était hier la conférence de presse qui mettait fin aux attentes et aux rumeurs qui ne manquent pas de circuler à la veille du Festival. Le délégué général, Thierry Frémaux, présentait la sélection – pas totalement achevée – dont il est responsable. Le président du Festival Gilles Jacob (notre photo) précisait que le cinéaste iranien Jafar Panahi, persécuté dans son pays, était très officiellement invité par le Festival. Il incitait ensuite à la fréquentation du site modernisé du Festival sur lequel tout un chacun devrait pouvoir suivre l’actualité cannoise, désormais accessible dans huit langues dont l’arabe et le chinois. Une dimension planétaire qui se lit dans la sélection, bien que la compétition, soumise à un jury que préside cette fois Tim Burton, ne se joue pas sous la bannière des pays mais celle des auteurs. Mathieu Amalric passe derrière la caméra pour un premier long métrage, Tournée, qui se retrouve en compétition officielle aux côtés de deux autres réalisateurs français, Xavier Beauvois et Bertrand Tavernier. Rachid Bouchareb présentera son Hors la loi. Concourent également deux cinéastes coréens (Im Sang-soo et Lee Changdong présent il y a peu avec Secret sunshine). Des noms connus opèrent leur retour, ainsi de Mike Leigh, Nikita Mikhalkov, Abbas Kiarostami ou Takeshi Kitano. Woody Allen souhaitait une présentation hors compétition, ce qui sera le cas. Jean-Luc Godard, qui ne voulait pas figurer dans la sélection officielle, présentera Film Socialisme dans le cadre de « Un certain regard ». Section à la sélection particulièrement alléchante dans laquelle on trouve notamment Manuel de Oliveira .

Dominique Widemann


http://www.lexpressiondz.com/article/3/2010-04-17/75373.html

                                              

63E FESTIVAL DE CANNES

Sétif 1945 sera à Cannes en 2010!...
17 Avril 2010 - Page : 24

Et de deux! Rachid Bouchareb est de nouveau en lice, et l’Algérie avec lui, pour la course à la Palme d’Or...

Ainsi donc et en termes de participation, l’Algérie reste détentrice d’un record unique dans les annales du cinéma arabe... Chapeau! Hors la loi a été choisi parmi les... 1665 longs métrages visionnés depuis octobre dernier par le comité de sélection.


Le mérite de Rachid Bouchareb n’est que plus grand. Sans même titiller un quelconque ego, il est permis de dire que, d’ores et déjà, l’auteur d’Indigènes a gagné le premier set et non des moindres en offrant, à plus de 4000 journalistes et des centaines de professionnels du cinéma, une visibilité à l’acte fondateur du soulèvement de Novembre 1954, que furent les manifestations du 8 Mai 1945. Exactement, 55 années après le massacre de 45.000 Algériens par une armée coloniale convaincue de son impunité...
Le bunker, qui fait office de Palais des festivals, va vivre, sans nul doute, durant 131 minutes, des moments historiques... Cela coïncidera aussi avec la nouveauté sur le Web du festival, le lancement de huit versions dont une en langue arabe! Le hasard du timing fera aussi qu’une autre région d’Algérie, celle de Médéa, fera également parler d’elle puisque Xavier Beauvois concourra sous la casaque française avec Des hommes et des dieux qui revient sur l’enlèvement par les terroristes de l’ex-GIA, en 1996, des moines de Tibihirine et leur fin tragique. Le tournage a eu lieu entre décembre et janvier derniers, au Maroc, dans les montagnes de Meknès. L’Afrique sera également présente et c’est aussi un grand motif de satisfaction avec un film tchadien Un Homme qui crie de Mahamat-Saleh Haroun. Le studieux cinéaste de N’djamena avait été en compétition à la Mostra de Venise avec Daratt en 2006. Jamais deux sans trois? Exact! Un troisième réalisateur africain, de Johannesburg celui-là, Olivier Schmitz, sera aussi sur la Croisette pour montrer La Vie avant tout dans la section «Un Certain regard». Dans cette même catégorie vont se croiser le doyen du cinéma,102 ans (présumé!) Manoel de Oliveira et un jeune prodige québécois, Xavier Dolan,qui avait fait l’événement à Cannes en 2009 avec J’ai tué ma mère, écrit à 17 ans et qui décrocha trois prix! Mais il y aura aussi le maître, Jean-Luc Godard, Film socialisme dont la présence à «Un Certain Regard» se justifie d’une manière plus ou moins originale. En effet, la seule condition que le cinéaste suisse a posé aux organisateurs, c’est que son film soit projeté à la salle Debussy et non à la salle Lumière où sont programmés les postulants à la Palme d’Or! Il est vrai que le Debussy avait été inclus dans la première phase des travaux de rénovation du Palais. Le reste sera achevé d’ici 2012. A cette date, les 80.000 mètres carrés, l’actuel Palais, inauguré en 1982, auront subi un véritable lifting pour un coût évalué à 130 millions d’euros.

Rappelons que le Palais des festivals crée 19.000 emplois, directs ou indirects, selon le service de communication du Palais. Il génère des retombées économiques pour la ville et la région, évaluées à 900 millions d’euros. Le calcul est simple... L’opération est largement amortissable.


http://www.lemaghrebdz.com/lire.php?id=25661

63e édition du Festival international du cinéma de Cannes

  "Hors la loi" de Rachid Bouchareb en compétition officielle 

  Plus de suspens autour du dernier né, " Hors la loi " de Rachid Bouchareb ! cette superproduction qui a coûté la bagatelle de 19,5 millions d'euros sera en compétition officielle à la 63e édition du Festival international du cinéma de Cannes. La liste des films en compétition a été rendue  publique jeudi à Paris.

C'est la deuxième fois que le réalisateur algérien participe à la plus grande fête du cinéma au monde. En 2007, l'auteur de " Cheb " participait à Cannes avec son mémorable " Indigènes " et a même raflé des prix d'interprétation masculine pour Djamel Debbouz et Samy Naceri, époustouflants dans le film. Cannes 2010 est prévu entre le 12 et le 23 mai prochain et sera marqué par la participation de quinze longs-métrages de diverses nationalités qui brigueront la prestigieuse Palme d'Or, décernée au meilleur film ainsi que les autres prix comme ceux de l'interprétation masculine et féminine entre autres. "Hors la loi", une coproduction algéro-française, s'inscrit dans le prolongement du film "Indigènes", consacré à la participation de soldats des anciennes colonies françaises au deuxième conflit mondial. Le premier coup de manivelle de ce film a été donné l'an dernier dans la ville de Sétif. L'avant-première de ce film n'aura pas lieu à  Sétif comme l'avait promis son réalisateur, ça sera Cannes d'abord!  D'une durée de 2h30, ce long- métrage est selon le réalisateur " une des plus grosses productions maghrébines et africaines, d'autant plus qu'elle est dotée d'un budget de 19,5 millions d'euros. Cette co-production algéro-franco-belge est soutenue par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et Khalida Toumi, ministre de la Culture. " soulignera le cinéaste ajoutant que le scénario est coécrit par Olivier Lorelle et lui-même. Comme le film fait suite à Indigènes, il s'agira ainsi de rétablir une vérité historique se rapportant aux événements sanglants du 08 mai 45 qui a coûté la vie à des milliers d'algériens qui manifestaient pour l'indépendance. " Indigènes " qui a été vu par Jacques Chirac, l'ex-président français, avait permis de réparer une injustice subie par les anciens combattants indigènes, lesquels ne percevaient que 5 ou 10 euros par trimestre. Le chef de l'Etat, qui n'est pas resté insensible devant le sacrifice de plus de 150 000 algériens, a usé de tout son pouvoir pour qu'une loi soit votée à cet effet. Toujours dans le registre de l'histoire et de la politique, " Hors la loi retrace en fait le parcours de trois frères dont la famille a été chassée et qui ont survécu aux massacres de Sétif en 1945. Ils se retrouvent ensuite en France et s'engagent dans la Révolution. La bataille de Paris, qui oppose le FLN à la police française, va les broyer, les déchirer pour conquérir le droit d'être des hommes à part entière. " annonce encore le cinéaste qui veut à travers le cinéma, " mettre la lumière sur une partie de l'histoire commune des deux nations". Rachid Bouchareb a choisi les mêmes comédiens que dans Indigènes à savoir les têtes d'affiches françaises tels Djamel Debbouz, Samy Naceri, en plus de Roschdy Zem, Sami Bouadjila, Larbi Zekkal, Ahmed Benaïssa, Chafia Bouadraâ et Mourad Khan, qui seront aux côtés de 2 000 figurants ! Rien que ça ! Le tournage a eu lieu respectivement à Sétif, Kherrata, en France et en Allemagne. Le dossier des événements du 8 Mai 1945 est l'un des plus importants sujets de discorde entre l'Algérie et la France qui refuse toute idée de repentance. Les projets de Rachid Bouchareb dont le dernier film London river a été diffusé en 2009 en exclusivité sur Arte, n'en resteront pas là. Le cinéaste prépare une trilogie qui traite de la relation entre les Etats-Unis et le Monde musulman en général, et arabe en particulier. " Je vais, à travers trois films, traiter, à ma façon, les relations entre les USA et le Monde arabe. Deux films seront tournés en Amérique. Les péripéties du troisième se dérouleront au Moyen-Orient. Ce gigantesque projet est presque ficelé, d'autant plus que deux scénarios sont achevés. " a t-il soutenu.

Yasmine Ben 


http://www.elwatan.com/Festival-de-Canne-2010-Ecrans

Festival de Canne 2010 : Écrans algériens sur la Croisette

En mai, fais ce qu’il te plaît et profite des beaux films à Cannes. Comme chaque année, le programme du Festival de la Croisette vient d’être révélé. Deux films présentés en sélection française relatent l’histoire algérienne, dont un sur les moines de Tibhirine.

Lyon, de notre correspondant

L’Algérie sera disséquée, analysée, mise en débat et en perspective à Cannes (du 12 au 23 mai) cette année, grâce à deux films présentés en sélection officielle française. Il est loin le temps où les instances de la cinématographie algérienne présentaient à Cannes de belles réalisations, comme ce fut le cas notamment avec le magnifique Chroniques des années de braise de Lakhdar-Hamina (Palme d’or 1975). Ne gâchons pas pour autant notre plaisir de voir l’Algérie sur l’une des plus belles scènes mondiales du cinéma. Les deux films, au-delà des commentaires à venir, sont du reste très attendus.

Le premier, Des hommes et des dieux, au titre pourtant provisoire au moment du tournage au Maroc à la fin de l’année dernière, relate pour la première fois l’enlèvement des moines trappistes dans leur monastère près de Médéa, en mars 1996 (lire El Watan, 7 décembre 2009). Y aurait-il une anguille politique sous la roche cinématographique ? Qu’est-ce qui se cache sur les écrans blancs des salles obscures, alors qu’en 2009 la remise en cause de la mort officielle des sept religieux, par un général français à la retraite, avait soulevé un tollé diplomatique entre la France et l’Algérie ? Les moines sont incarnés à l’écran, par Olivier Rabourdin (frère Christophe), Lambert Wilson (le prieur de Tibhirine), Christian de Chergé ou encore Michael Lonsdale (le doyen, frère Luc). monteront-ils les marches du Palais du festival en compagnie du réalisateur Xavier Beauvois, à qui l’on doit un précédent film sur la guerre d’Algérie, Le petit lieutenant.

L’image du drame serait anéantie par ce court-circuit médiatico-people. Le deuxième film, sous la bannière française, est le dernier né de Rachid Bouchareb, dont on ne sait pas encore s’il concourra pour l’Algérie. Il nous offre enfin Hors-la-lois, histoire qui commence en 1945, lors des balbutiements du déclenchement de la guerre de Libération nationale, après les terribles répressions du 8 mai 1945, pour continuer dans les premières années de la lutte. Ce film, après la parenthèse de London river (sur les clandestins en Angleterre), se veut pour Bouchareb être une suite chronologique d’Indigènes.

Djamel Debouze and co... medy

Le film sortira sur les écrans en France en septembre prochain. Un acteur commun aux deux films présentés à Cannes est Roschdy Zem, que l’on peut voir actuellement sur les écrans français dans Tête de Turc, premier film de Pascal Elbé. Les deux autres films français présentés sont Tournée de Mathieu Amalric, et La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier. Quant aux autres œuvres présentées à Cannes, elles représentent treize pays. On citera les cinéastes Alejandro Inarritu, Takeshi Kitano, Kiarostami, Mike Leigh, Nikita Mikhalkov ou encore Apichatpong Weerasethakul. Le jury sera présidé par Tim Burton qui triomphe actuellement sur les écrans avec Alice au pays des merveilles. Le doyen des cinéastes mondiaux, le Portugais Manuel de Oliveira, 102 ans, présentera son nouveau film, dans la section « Un certain regard ».

Par Walid Mebarek

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http://www.afrik.com/article19564.html

Cannes 2010 : l’Afrique en compétition

Mahamet Saleh Haroun et Rachid Bouchareb sélectionnés

Nous l’avions espéré, nous l’avons eu. Alors qu’en 2009 aucun film africain n’avait eu l’opportunité d’être en compétition sur la Croisette – Min Ye de Souleymane Cissé étant présenté hors compétition – l’année 2010 fait honneur au cinéma africain en sélectionnant deux réalisateurs déjà primés dans de nombreux festivals : le tchadien Mahamet Saleh Haroun et le franco-algérien Rachid Bouchareb.

mercredi 21 avril 2010 / par Claire Diao

Le jeudi 15 avril 2010 s’est tenue la conférence de presse tant attendue du 63e Festival de Cannes. L’occasion pour Gilles Jacob, président du festival et Thierry Frémaux, délégué général, d’annoncer la sélection 2010. Si le jury officiel présidé par le réalisateur américain Tim Burton ne compte aucun artiste africain, la sélection officielle de film propose, elle, deux longs-métrages africains : Un homme qui crie n’est pas un ours de Mahamet Saleh Haroun et Hors-la-loi de Rachid Bouchareb.

Ils nous avaient déjà émerveillés par leurs précédents films, l’un proche des exilés, des immigrés et de l’Histoire (Little Sénégal, Indigènes, London River), l’autre s’intéressant au retour au pays, à l’absence du père et à la vengeance (Bye Bye Africa, Abouna, Daratt). Si Rachid Bouchareb et Mahamat Saleh Haroun vivent en France, il est à souligner que leur source d’inspiration provient essentiellement du continent africain. Pour l’un, filmer les immigrés et les soldats « indigènes » reflète un besoin puissant de témoigner d’une Histoire encore trop douloureuse entre la France et ses anciennes colonies (même si certains de ses films se déroulent aux États-Unis – Little Sénégal – ou en Angleterre – London River). Pour l’autre, l’un des seuls réalisateurs de longs-métrages de son pays, dépeindre la situation politique dramatique qui perdure au Tchad est un défi, sauf lorsqu’il s’essaie à la comédie (Sexe, gombo et beurre salé) qui touche avec justesse la situation d’une famille africaine vivant en France entre tradition culturelle et modernité des mœurs.

Pas de Palme d’Or pour l’Afrique depuis 1975

Pour l’un comme pour l’autre, les festivals de cinéma internationaux ont déjà déroulé le tapis rouge. Bouchareb, l’aîné, l’ancien, a permis à l’ensemble de ses acteurs (Zem, Debbouze, Naceri, Blancan, Bouajila) de décrocher le prix d’interprétation masculine du Festival de Cannes 2006 avec son film Indigènes. En 2009, c’est le festival de Berlin qui récompense feu Sotigui Kouyaté, son fidèle comédien décédé la semaine dernière, d’un Ours d’argent du meilleur acteur. Haroun, le discret, le penseur, s’évertue davantage à faire jouer des comédiens inconnus, puisant dans leur vitalité pour trouver la justesse de son propos. Ainsi Daratt, saison sèche reçoit en 2006 le Prix Spécial du Jury au Festival de Venise et l’Etalon de Bronze du FESPACO en 2007. Autant de prix qui font de nos deux réalisateurs de remarquables compétiteurs pour cette 63e édition du Festival de Cannes.

Car rappelez-vous, l’Afrique n’a pas eu de Palme d’Or depuis 1975 (Chronique des années de braise de l’algérien Lakhdar Amina), soit depuis 35 ans ! Pour la décrocher cette année, encore faudra-t-il évincer les pontes du cinéma mondial en compétition, pour certains déjà primés au Festival de Cannes : le français Jean-Luc Godard, membre fondateur de la Nouvelle Vague (Film socialisme) et son compatriote Bertrand Tavernier (La princesse de Montpensier), le centenaire portugais qui réalise plus d’un long-métrage par an Manoel de Oliveira (O estranho caso de Angelica), le génie mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu (Biutiful), le poétique Abbas Kiarostami (Copie conforme), le très respecté japonais Takeshi Kitano (Outrage), le prometteur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul (Long boonmee raluek chat) et le metteur en scène anglais Mike Leigh (Another year).

Un défi de plus pour nos deux réalisateurs qui, avec leurs films sur la transmission de savoirs père/fils perturbée par l’effort de guerre (Un homme qui crie n’est pas un ours qui danse) et sur les massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata (Hors-la-loi), vont nous tenir en haleine lors de cette 63e édition.


Un député UMP en guerre contre le film "Hors-la-loi", sélectionné à Cannes

De Stéphanie LEROUGE (AFP) –

NICE — Le film du franco-algérien Rachid Bouchareb, "Hors-la-loi", fait déjà des vagues avant sa présentation au festival de Cannes, le député UMP Lionnel Luca dénonçant avant même de l'avoir vu une "falsification" de l'histoire dans son évocation du massacre de Sétif.

"Bouchareb est un partisan (...) un irresponsable qui met le feu aux poudres de manière insupportable", a déclaré jeudi le député des Alpes-Maritimes à l'AFP. "Autant +Indigènes+ (le précédent film de M. Bouchareb, ndlr) était dans un esprit positif de réhabilitation, autant celui-ci est dans un esprit négatif et négationniste. Ca ne va pas se passer comme ça", a-t-il menacé.

"Hors-la-loi", une production algéro-franco-belge en sélection officielle à Cannes sous pavillon algérien, retrace le parcours de trois frères ayant survécu aux massacres de Sétif de mai 1945 et qui, arrivés en France, s'engagent pour l'indépendance de l'Algérie.

Plusieurs milliers d'Algériens ont été tués au cours de ces massacres, déclenchés en répression de manifestations pro-indépendantistes dans l'est algérien qui avaient dégénéré et fait plus de cent morts parmi les Européens.

Une des ambitions du film est de "faire la lumière sur ce pan de l'histoire commune aux deux pays" et de "rétablir une vérité historique confinée dans les coffres", a affirmé au journal algérien "El Watan" le réalisateur, qui n'a pu être joint jeudi par l'AFP.

Mais avant même la projection du film, Lionnel Luca conteste vigoureusement la vision proposée par M. Bouchareb.

Le député, alerté par des interviews du réalisateur, et craignant que le film ne soit sélectionné sous les couleurs françaises à Cannes, avait saisi courant 2009 le secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants, Hubert Falco.

Ce dernier avait demandé au service historique du ministère de la Défense (SHD) un "avis historique" sur le projet de M. Bouchareb.

Le général de division Gilles Robert, chef du service historique de la Défense, a passé au crible le scénario de "Hors-la-loi" et rendu en septembre un rapport, consulté par l'AFP, qui relevait des "erreurs et anachronismes (...) si nombreux et si grossiers qu'ils peuvent être relevés par tout historien".

Concernant les événements de Sétif il notait: "le réalisateur veut faire croire au spectateur que le 8 mai 1945 à Sétif des musulmans ont été massacrés aveuglément par des Européens, or, ce jour-là, c'est le contraire qui s'est produit (...) cette version des faits est admise par tous les historiens (...) c'est en réaction au massacre d'Européens du 8, que les Européens ont agi contre des Musulmans".

Le député se fonde sur ce rapport pour dénoncer une "falsification" de l'histoire par M. Bouchareb. "Mon intention n'est pas de contester que les Français aient commis un acte condamnable. Mais la veille, ils avaient été tirés comme des lapins!", a expliqué M. Luca.

Le député s'insurge aussi contre la manière dont Rachid Bouchareb ferait des "porteurs de valise" des "héros". Pour lui, ces sympathisants du FLN chargé du transport de fonds et de documents confidentiels à l'intérieur de la métropole sont des "traîtres".

M. Falco a demandé à voir le film, mais une projection prévue le 19 avril a été annulée par le producteur et le réalisateur, selon son entourage. Le ministère attend une autre date.

M. Bouchareb avait concouru à Cannes en 2006 avec "Indigènes", un film qui éclairait déjà un épisode de l'histoire douloureuse de la France et de ses colonies, et dont les acteurs avaient remporté un prix d'interprétation collectif.

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http://festival-de-cannes.parismatch.com/festival-de-cannes/2010/Actu/Hors-la-loi-chronique-d-une-polemique-annoncee-181066/

«Un film révisionniste, une falsification de l’histoire». Le député UMP Lionnel Luca, ne mâche pas ses mots à l’encontre du film de Rachid Bouchareb, «Hors-la-loi», sélectionné au prochain Festival de Cannes. En question, le massacre de Sétif du 8 mai 1945 et le poids de l’Histoire face à la création artistique.

Yannick Vely

Peut-on mettre du sel sur les plaies et exalter une idée de revanche, ferment de la guerre civile quarante après ? Pour Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes, sur la foi du scénario du film, «Hors-la-loi» de Rachid Bouchareb, le réalisateur d’«Indigènes» est «révisionniste». «J’ai saisi le secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants dès que j’ai eu connaissance du scénario. Celui-ci l’a transmis au service historique du ministère de la Défense (SHD) qui a confirmé que de nombreux faits sont erronés et réinterprétés», nous a-t-il expliqué. «Ce que je voulais avant tout c’est que le film ne soit pas dans la sélection officielle française. Le projet me dérange. Il ne représente pas la France mais l’Algérie, cela me convient. Je ne connais pas la nationalité de Rachid Bouchareb (il possède la double nationalité, française et algérienne, NDLR), mais cela n’est pas supportable».

«Une vision hémiplégique de l’histoire»

Que reproche ce professeur d’histoire de formation à «Hors-la-loi» ? Une vision partielle et surtout partiale des évènements du 8 et 9 mai 1945, à Sétif, quand les autorités françaises en Algérie ont réprimé dans le sang - le nombre des victimes sujet à controverse s’élèverait à 45000 selon les autorités algériennes - une véritable «chasse aux Français» comme le rappelle Lionnel Luca. «Le film rend hommage aux membres du FLN. Pour la France, ce sont des traîtres à la nation.», explique-t-il. «L’histoire est suffisamment douloureuse pour que l’on nous offre pas une vision hémiplégique de l’histoire». Pour ce spécialiste de la question tibétaine, on ne peut ni excuser «la réaction disproportionnée» des dirigeants de l’époque et du Général de Gaulle, ni occulter les raisons de celle-ci.

Dans une interview accordée à «El Watan», Rachid Bouchareb, le réalisateur des beaux «Little Sénégal» et «London River», a expliqué que le film «va sans doute rétablir une vérité historique confinée dans les coffres. Je voudrais, à travers le cinéma, mettre la lumière sur une partie de l’histoire commune des deux nations». «On va tout déballer à travers ce film !» prévient-il, en amont. Si Lionnel Luca ne conteste pas que l’on puisse raconter l’histoire d’un point de vue algérien, il estime qu’il a aussi le droit de s’élever contre les contre-vérités exprimées. «J’ai posé des questions sur le financement. Le film bénéfice d’une aide technique du Centre National de la Cinématographie, qui est presque automatique, mais pas d’une aide du gouvernement français», précise-t-il. Concédant qu’il n’a pas vu le film fini et qu’il souhaite que «Hors-la-loi» soit plus fin et plus juste dans sa représentation que son scénario ne le laisse supposer, le député UMP espère surtout que La Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie qui sera présidée par Claude Bébear sera rapidement mise en place, afin de mieux approcher la vérité et la réconciliation entre les peuples. «Car ce sont eux qui souffrent des décisions des dirigeants», conclut l’homme politique.


http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20100423165227/le-dernier-film-de-bouchareb-juge-negationniste-par-un-depute-francais.html

Le dernier film de Bouchareb jugé "négationniste" par un député français

23/04/2010 à 17h:45 Par La rédaction web de Jeune Afrique

Le réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb, en février 2009 au Festival du film de Berlin. © AFP

Le député français UMP des Alpes-Maritimes, Lionel Luca, fustige le caractère "négatif et négationniste" du dernier film du Franco-algérien Rachid Bouchareb, "Hors-la-loi", qui relate notamment le massacre de Sétif, en 1945. Un film que l’élu n’a pas encore vu, et qui sera présenté au prochain Festival de Cannes.

Pas encore projeté mais déjà contesté. Hors-la-loi, le dernier film de Rachid Bouchareb et qui sera en compétition pour la Palme d’or à Cannes, est déjà attaqué sur ses fondements historiques. La fronde vient du député UMP Lionel Luca qui – avant-même d’avoir vu le film – dénonce une « falsification » de l’histoire, en référence au passage évoquant le massacre de Sétif, en Algérie, en mai 1945.

« Bouchareb est un partisan (...), un irresponsable qui met le feu aux poudres de manière insupportable », s’est emporté le député des Alpes-Maritimes devant l'AFP. « Autant Indigènes (le précédent film de M. Bouchareb, NDLR) était dans un esprit positif de réhabilitation, autant celui-ci est dans un esprit négatif et négationniste. Ca ne va pas se passer comme ça », a-t-il menacé.

Hors-la-loi, produit avec des fonds algériens, français et belges, retrace le parcours de trois frères qui, après avoir survécu aux massacres de Sétif, partent en France et s'engagent pour l'indépendance de l'Algérie. Le 8 mai 1945, entre plusieurs milliers et plusieurs dizaines de milliers d'Algériens sont tués. Cette répression faisait suite à des manifestations pro-indépendantistes d’Algériens qui avaient dégénéré, et fait plus de cent morts parmi les Européens.

Le service historique de la Défense au rapport

Pour Rachid Bouchareb, il s’agit de « faire la lumière sur ce pan de l'histoire commune aux deux pays » et de « rétablir une vérité historique confinée dans les coffres », a-t-il confié au journal algérien El Watan. Le réalisateur avait déjà concouru à Cannes en 2006, pour Indigènes. Un film qui raconte la vie de quatre jeunes Algériens appelés au front pour libérer la France de l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Les acteurs du film avaient alors remporté un prix d'interprétation collectif.

Mais cette fois-ci, l’œuvre ne fait pas consensus. Ce sont des interviews du réalisateur et la crainte que Hors-la-loi ne soit sélectionné sous les couleurs françaises à Cannes (le film sera finalement en compétition sous pavillon algérien) qui ont poussé le député Lionel Luca à saisir, courant 2009, le secrétaire d'État à la Défense et aux Anciens combattants, Hubert Falco. Ce dernier avait alors demandé au service historique du ministère de la Défense (SHD) d’émettre un « avis historique » sur le projet de Rachid Bouchareb.

Après un examen attentif du scénario, le général de division Gilles Robert, chef du service historique de la Défense, a rendu son rapport en septembre. Il y relève des « erreurs et anachronismes (...) si nombreux et si grossiers qu'ils peuvent être relevés par tout historien ». Il indique ainsi que « le réalisateur veut faire croire au spectateur que le 8 mai 1945 à Sétif, des musulmans ont été massacrés aveuglément par des Européens. Or, ce jour-là, c'est le contraire qui s'est produit. (...) Cette version des faits est admise par tous les historiens. (...) c'est en réaction au massacre d'Européens du 8, que les Européens ont agi contre des musulmans ».

Bouchareb ferait des porteurs de valises des « héros »

Le député des Alpes-Maritimes s’appuie sur ce rapport et parle de « falsification » de l’histoire par le réalisateur. « Mon intention n'est pas de contester que les Français aient commis un acte condamnable. Mais la veille, ils avaient été tirés comme des lapins ! » a précisé Lionel Luca. Il accuse également Rachid Bouchareb de faire des « porteurs de valise » des « héros ». Pour lui, ces sympathisants du FLN chargé du transport de fonds et de documents confidentiels à l'intérieur de la métropole sont des « traîtres ». Ambiance… (avec AFP)


+  S U I S S E

http://www.lematin.ch/actu/monde/algerie-francaise-film-selectionne-cannes-accuse-negationnisme-266606

Mémoire

Algérie française: un film sélectionné à Cannes accusé de "négationnisme"

Image © Keystone

Le réalisateur Rachid Bouchareb

"On pensait la censure coloniale supprimée, mais non", "c’est navrant" écrit samedi le quotidien francophone algérien "El Watan" après l’accusation de "falsification" par un député français issu de la majorité présidentielle à propos du film "Hors-la-loi" du Franco-Algérien Rachid Bouchareb.

le 24 avril 2010, 13h36

LeMatin.ch & les agences

Le film, en sélection au festival de Cannes, évoque les massacres de Sétif de mai 1945 lorsque l’Algérie était encore française. Plusieurs milliers d’Algériens ont été tués au cours de ces massacres, déclenchés également à Guelma et Kherrata dans l’Est algérien, en répression de manifestations pro-indépendantistes qui avaient dégénéré et fait plus de cent morts parmi les Européens.

Lionnel Luca, député des Alpes Maritimes dans le sud-est de

la France

, "a apprécié le précédent (film de Bouchareb) "Indigènes" parce qu'il était "dans un esprit positif de réhabilitation, celui-ci est dans un esprit négatif et négationniste", rappelle "El Watan".

"Le bon indigène, chair à canon, passe encore, mais rien ne va plus pour le nationaliste exigeant la dignité (...) Tout à sa volonté de conserver la vindicte coloniale (...) le député voudrait écrire l'histoire comme il l'entend, refusant que Bouchareb considère les "porteurs de valises" comme des héros. A rebours de l'histoire, l'élu de

la République

les place du côté des "traîtres". Tout cela est bien navrant", dénonce le quotidien privé.

L’ambassadeur de France en Algérie alors en poste, Bernard Bajolet avait estimé en avril 2008 que le "temps de la dénégation" des massacres perpétrés par la colonisation en Algérie était "terminé", devant les étudiants de l’Université du 8 mai 1945 à Guelma. M. Bajolet avait qualifié d’"épouvantables massacres" la répression des manifestations d’Algériens à Sétif, Guelma et Kherrata et souligné "la très lourde responsabilité des autorités françaises de l’époque dans ce déchaînement de folie meurtrière".

En 2005 déjà, son prédécesseur, Hubert Colin de Verdière, avait affirmé que "le massacre du 8 mai 1945 était une tragédie inexcusable".

Selon les Algériens, cette répression, à laquelle avaient participé des milices de civils français, aurait fait 45.000 victimes. Du côté français, le bilan oscillerait entre 1500 et 8000 morts.


http://www.elwatan.com/Le-film-Hors-la-loi-de-Bouchareb

Le film Hors-la-loi de Bouchareb livré à la vindicte : Les sales restes de l’esprit colonialiste

Dans ce domaine de l’esprit colonialiste revêche, la chasse au Bouchareb, du nom du cinéaste franco-algérien Rachid Bouchareb, est ouverte. Le premier coup de feu a été tiré par un député UMP (vice-président du Conseil régional des Alpes-Maritimes, plutôt proche de l’extrême-droite revancharde).

Lyon (France). De notre correspondant 

Ce Lionnel Luca, spécialiste des coups fumeux, a dénoncé le contenu du long métrage Hors-la-loi présenté prochainement au Festival de Cannes, sans l’avoir vu, mais d’après des indiscrétions du genre investigations policières sur le scénario. On pensait la censure coloniale supprimée, mais non. Il juge que le film est une « falsification » de l’histoire dans son évocation du massacre de Sétif. S’il a apprécié le précédent Indigènes parce qu’il était « dans un esprit positif de réhabilitation, celui-ci est dans un esprit négatif et négationniste ». Le bon indigène, chair à canon, passe encore, mais rien ne va plus pour le nationaliste exigeant la dignité. On passera les détails de son argumentation qui nous ferait remonter aux années de guerre, mais tout à sa volonté de conserver la vindicte coloniale, alors que 50 ans bientôt seront passés depuis l’Indépendance, le député voudrait écrire l’histoire comme il l’entend, refusant que Bouchareb considère les « porteurs de valises » comme des « héros ». A rebours de l’histoire, l’élu de

la République

les place du côté des « traîtres ». Tout cela est bien navrant. Le même Luca fait partie des élus qui ont dénoncé cette semaine une photo d’un homme se torchant avec le drapeau français. Une photo primée par l’enseigne culturelle Fnac.

Dans son commentaire, toujours injurieux envers l’Algérie, il ose s’écrier sur le site Le Post : « C’est devenu de bon ton de s’en prendre aux symboles français, c’est même devenu politiquement correct ! La prochaine fois que son auteur fasse la même photo avec un drapeau algérien... Pour moi, l’auteur de cette photo est un pauvre type, il a juste fait de la provocation gratuite, c’est tout ! » Dans ces méandres nauséabondes, le ministre de l’Immigration et de l’Intégration, Eric Besson, est quant à lui le lauréat choisi par le collectif Sortir du colonialisme du prix du Colonialiste de l’année. La remise publique au ministre du « casque colonial », évidemment fictive, aura lieu le 27 avril à 11h devant le ministère de l’Immigration, rue de Grenelle, à Paris. Le collectif a estimé, en effet, que la « création d’un ministère chargé de l’immigration et de l’identité nationale est une honte pour

la France

… » Après le débat sur l’identité nationale, « désormais, il ne se passe pas une semaine sans qu’un élu de

la République

, un ministre, un responsable politique prononce des paroles de rejet et d’exclusion. Minarets, port du voile intégral, drapeaux dans les stades ; le débat est transformé en machine à exclure et à stigmatiser ». Enfin, « la politique d’immigration choisie se traduit par un pillage des cerveaux, qui s’ajoute à l’exploitation des ressources naturelles des pays d’immigration ».

Par Walid Mebarek


http://www.lexpressiondz.com/article/2/2010-04-25/75726.html

L’OEUVRE DE BOUCHAREB PROGRAMMÉE POUR LE 21 MAI

Un film sous haute surveillance à Cannes

25 Avril 2010 - Page : 24

La projection du film de Rachid Bouchareb au Festival de Cannes serait-elle menacée? C’est on tout cas l’impression que donne le début de polémique lancée par un partisan de l’Algérie française, le député UMP, Lionel Luca. Une avant-première du film qui devait avoir lieu le 19 avril a été annulée par le réalisateur à la demande des producteurs. La direction du Festival de Cannes vient, par ailleurs, de programmer le film le vendredi 21 mai, soit un jour avant la clôture du Festival et cela pour éviter de perturber le cours du Festival international.

Déjà, la direction conduite par Gilles Jacob avait difficilement accepté de sélectionner le film de Bouchareb sous le pavillon algérien. Pour faire taire les contestataires du Front de la droite (l’UMP venait de gagner les régionales à Cannes), elle a dû sélectionner un film qui n’est pas destiné au Festival Des hommes et de dieux de Xavier Beauvois qui fait référence aux moines de Tibhirine. Selon un connaisseur de

la Croisette

, c’est pour faire l’équilibre.

Car le Festival de Cannes est connu pour être un grand défenseur des causes des pays du tiers-monde. À l’inverse des médias, le plus grand festival du monde, a consacré des pays très critiqués par la classe politique française, comme l’Iran,

la Turquie

,

la Chine

ou encore à des degrés moindres, l’Algérie. Mais cet espace est surtout ouvert à la question des élections libres dans les pays cités, pas à leur cinéma étatique.

La situation de Bouchareb a été vécue il y a quelques années par la projection du film

la Bataille

d’Alger de Gillo Pentecorvo à Cannes en 2004, quand un groupe de pieds-noirs et d’anciens de l’Algérie française sont venus perturber la projection du film produit par Yacef Saâdi.

Le film a été projeté en France après plus de 40 ans de censure. Cette fois encore, la projection d’un film algérien sur la guerre d’Algérie va être organisée sous haute protection, pour éviter que des agitateurs viennent perturber la fête.

Le député de l’UMP avait fait campagne pour que le film ne soit pas sélectionné sous les couleurs françaises à Cannes en saisissant, courant 2009 le secrétariat d’État à

la Défense

et aux Anciens combattants. Il avait demandé au service historique du ministère de

la Défense

(SHD) un «avis historique» sur le projet de M.Bouchareb. En réalité, les experts militaires français n’admettent pas la version algérienne sur les massacres de Sétif et surtout le chiffre avancé de 45.000 morts. D’un autre côté, la projection du film la veille de la clôture du Festival est un mauvais signe pour le réalisateur.

Puisqu’il n’aura pas le même impact dans les médias et sa projection risque de passer inaperçue. Pour le moment, le film brille plus par la polémique que par son contenu. Une polémique médiatique que n’a pas vécue le film de Mohamed Lakhdar Hamina, Chronique des années de braises qui a remporté

la Palme

d’or en 1975.

A l’époque, le film a été surtout critiqué dans son pays par le journal El Moudjahid, qui lui a consacré un article virulent.

Aujourd’hui, avec la télévision, les médias électroniques, cela peut influencer le choix ou l’avis des jurys, même si ces derniers sont installés dans un bunker: le plus prestigieux hôtel à Cannes.

Adel MEHDI


http://www.lexpressiondz.com/article/3/2010-04-26/75733.html

MUSTAPHA ORIF, COPRODUCTEUR EXÉCUTIF DU FILM HORS

LA LOI

,

À L’EXPRESSION

«On espère qu’il aura un prix!»

26 Avril 2010 - Page : 21

Ayant vu le film, le directeur de l’Agence du rayonnement culturel (Aarc), un des producteurs du long métrage Hors la loi, de Rachid Bouchareb, répond à nos questions concernant l’attaque dont fait l’objet aujourd’hui son film qui suscite déjà une vive polémique de l’autre côté de

la Méditerranée. Un

film qui fera certainement du bruit du côté de

la Croisette

, en mai prochain.

L’Expression: En tant que premier responsable de l’Aarc, producteur exécutif du film Hors la loi de Rachid Bouchareb, que répondez-vous aux attaques du député français, Lionel Luca de l’UMP, qui accuse le film d’être révisionniste et «négationniste» quant au récit des événements qui se sont déroulés en Algérie en mai 1945?

Mustapha Orif: Je n’étais pas du tout au courant de cette affaire. J’ai entendu une certaine rumeur, par contre, selon laquelle certains députés étaient contre le fait que le film ait été sélectionné à Cannes. Mais je n’en sais pas plus sinon. De toute façon, c’est un film qui a une très grande valeur artistique. Son réalisateur Rachid Bouchareb est un cinéaste reconnu. Je suppose que si son film a été retenu par les dirigeants du festival c’est parce qu’il mérite de faire partie de la sélection officielle aux côtés des autres films en compétition. A mon avis, il ne faut l’appréhender que sous cet angle-là. Il est évident que la manière de récupérer ces films sur un plan politique, arrive systématiquement dans beaucoup de festivals pour certains films. Pas pour tous. Mais bon, c’est une affaire qu’il faudra gérer et y répondre à la mesure de la manière dont les choses vont être prises. De toute façon, on part avec l’idée que ce film est un très beau film. On espère qu’il aura un prix. Ce sera à la fois à l’honneur de Rachid Bouchareb, de l’Algérie et des partenaires du film, qui ont pris part à son financement et à sa production.

En fait, ce député UMP aurait lu le scénario et aurait préféré que le film ne passe pas en compétition officielle car jugé inadéquat avec les faits historiques, d’après lui.

C’est le point de vue d’un politique. C’est un film. Il faut le prendre tel quel et rien d’autre. Il ne s’agit pas d’ajouter plus de commentaires là-dessus. C’est un commentaire politique sur un produit culturel et artistique. Il faut à mon avis l’appréhender sous l’angle artistique. C’est la seule méthode et la seule manière de l’appréhender correctement.

Vous qui avez eu accès aux rushes et à une bonne partie du film, qu’avez-vous vu justement et concrètement?

J’ai vu le film comme les autres producteurs. C’est un film qui mérite amplement le fait d’avoir été sélectionné. Pourquoi? Car d’un point de vue historique et la manière dont est narré un épisode particulier de l’histoire de notre pays, il est fait de la manière la plus correcte, avec beaucoup de retenue et en même temps beaucoup de dignité et de respect par rapport à l’histoire. Rachid Bouchareb a interrogé beaucoup de gens, de témoins et d’historiens. De ce point de vue, je ne pense pas du tout qu’il se soit écarté de la réalité historique. C’est un très bon film. D’un point de vue artistique - c’est le mien, vous me direz c’est parce que je suis un des producteurs que je pense que c’est un bon film- Je pense objectivement que c’est un bon film.

Rachid Bouchareb a une filmographie assez éloquente. Il a montré avec d’autres films qui ont été faits sur d’autres registres qu’il pouvait s’exprimer très correctement, qu’il avait un langage cinématographique qui lui était propre. C’est un cinéaste qui a un langage, une écriture qui méritent notre attention et toute l’attention du public.

Le secrétaire d’Etat français à

la Défense

et aux Anciens combattants, Hubert Falco, croit-on savoir, a demandé à voir le film, mais une projection prévue le 19 avril dernier a été annulée par le producteur du film et Rachid Bouchareb. Pourriez-vous nous éclairer davantage sur cette affaire?

Je ne suis pas au courant de cette projection. A mon avis, - c’est une supposition - Si Rachid Bouchareb n’a pas voulu donner suite, c’est parce que le film n’était peut-être pas encore tout à fait prêt. Car, il l’a été tout juste au moment où il a fallu le montrer au comité de sélection du festival. Vous savez, il y a un film d’un cinéaste américain qui n’a pas pu être sélectionné parce qu’il n’était pas terminé. C’est classique pour les films qui se présentent en compétition dans les festivals. Il y a des films qui ne sont pas terminés parce qu’il y a des exigences des réalisateurs qui font que, entre le programme qu’on se fixe et à l’arrivée, il y a des choses pour lesquelles le réalisateur n’est pas satisfait et préfère le terminer de n’importe quelle manière.

Une certaine presse française a porté ses attaques sur la nationalité du film du fait qu’il soit placé sous la bannière algérienne...

C’est un film qui se présente effectivement sous la bannière algérienne tel que l’a voulu Rachid Bouchareb. Parce qu’en grande partie, il est financé par des coproducteurs algériens. D’accord? Mais c’est aussi un film français, belge et tunisien. C’est une coproduction qui fait, qu’aujourd’hui, à partir d’une certaine hauteur, un film est financé par plusieurs parties parce que ce n’est pas possible pour un producteur de financer un film à lui tout seul. Encore une fois, c’est une attaque qui n’a aucun fondement. C’est un film qui a été sélectionné par les gens du festival de par sa qualité artistique et je pense que tout le reste n’a aucun intérêt.

On croit savoir que le film Hors la loi va être projeté à la fin du festival. Pourquoi selon vous?

Vous savez, le comité du festival est tout à fait souverain, à la fois pour sélectionner les films et les programmer. Il n’est pas tenu de programmer un film selon le souhait du réalisateur et du producteur. Le film passe en compétition officielle entre le 12 et le 23 mai. A mon avis, il n’y a aucune raison particulière pour que le film passe à telle ou telle date. Ce sont des conditions strictement internes au comité du festival.

Il y a un autre film qui va certainement aussi faire beaucoup parler de lui, car lié à l’Algérie; aux côtés de Hors la loi, c’est Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois..

C’est dans la nature des festivals de montrer des films différents tant sur le plan du fond, du contenu que de la manière de filmer. Cela ne m’inquiète pas outre mesure. C’est un film qui a été sélectionné. Il sera jugé de la même manière que les autres films et sur sa qualité. Je ne l’ai pas vu. Il faudra l’appréhender de la même façon que les autres films. Je suppose qu’il a des qualités, c’est pourquoi il a été sélectionné. On verra au palmarès!

Entretien réalisé par O. HIND


http://www.midilibre.com/articles/2010/04/29/A-LA-UNE-Le-depute-Aboud-contre-le-film-de-Bouchareb-1208727.php5

Édition du jeudi 29 avril 2010

- Hérault - Le député Aboud lance une croisade contre le film de Bouchareb, diffusé au festival de Cannes

Elie Aboud, le député biterrois (UMP), et son collègue Lionnel Luca des Alpes-Maritimes), viennent de saisir le Premier Ministre, François Fillon, et le secrétaire d’Etat à

la Défense

et aux Anciens combattants, Hubert Falco, pour protester contre la part de financement public du film Hors la loi du réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb, sélectionné pour le Festival de Cannes (12-23 mai).

Dans cette nouvelle production, l’auteur d’Indigènes, évoque les massacres du 8 mai 1945 à Sétif. Elie Aboud, qui dit n’avoir pas lu le scénario, fait état de « fuites » selon lesquelles « ce film entâche de façon très violente la présence de

la France

en Algérie et fait la promotion du FLN… En tant que député je n’ai pas à juger du contenu d’une oeuvre culturelle, mais dans la mesure où ce film bénéficie d’une subvention du Centre national du cinéma, le député a un droit de regard. Je n’admettrai pas qu’on utilise de l’argent public pour insulter

la République.

» Pour sa part, Lionnel Luca estime qu’il s’agit « d’un film anti Français ».

Président du groupe parlementaire d’études sur les rapatriés, Elie Aboud craint que le film « attise les haines au moment où nous allons lancer – en juin – une fondation pour la mémoire apaisée entre le France et l’Algérie. »

En fait d’apaisement, le festival de Cannes risque plutôt d’être perturbé. Déjà un groupe proche de l’extrême droite (selon lefigaro.fr) a créé un comité "Pour la vérité historique-Cannes 2010". Et le réseau internet fourmille de commentaires critiques sur la démarche d’Elie Aboud. Tout est en place pour une nouvelle confrontation… toutes plaies ouvertes. Avec un ministre de

la Culture

, Frédéric Mitterrand, et un chef de la diplomatie, Bernard Kouchner, que l’on imagine déjà dans leurs petits souliers…

Patrick NAPPEZ


http://www.mediapart.fr/club/blog/m-challali/300410/hors-la-loi-sur-le-8-mai-1945-en-algerie

Hors-la-loi »: sur le 8 mai 1945 en Algérie

30 Avril 2010 Par M. CHALLALI

Un étrange communiqué où se dresse un comité «Pour la vérité historique - Cannes 2010» veut créé et entreprendre des actions spectaculaires contre la présence du dernier film Hors-la-loi, sur les événements de mai 1945, en Algérie, du réalisateur, Rachid Bouchareb, à Cannes.

La « décision du Jury de sélection du Festival » concernant la présence à Cannes de ce film, du réalisateur franco-algérien est considérée « comme une véritable provocation à domicile ».

Dans ce communiqué de presse publié par le site vraisemblablement proche du Front national, nationproinfo, le dit comité souhaite organiser «la grande manifestation patriotique française à Cannes», lance un appel aux parlementaires, aux élus, aux anciens combattants, aux harkis, aux pieds-noirs et aux sympathisants, pour se rassembler par milliers sur la « Croisette du 12 mai au 23 mai 2010 » afin de demander à ce que les lois françaises soient appliquées en France «contre l’apologie du terrorisme et des crimes contre l’Humanité».

Fidèle à la coutume menaçante de l'extrême droite et de nostalgiques colonialistes de l’Algérie française le document donne dors et déjà le ton «Cette machine à façonner l’opinion française a commencé avec la réalisation du film, Indigènes. Film palmé au Festival de Cannes 2006 et soutenu ensuite par un flot de publicité et de critiques élogieuses des médias et, cerise sur le gâteau, diffusé par DVD dans les établissements scolaires pour son message pédagogique !»

Ce communiqué souligne que «ce film algérien, réalisé par l’auteur d’Indigènes est avant tout un film de propagande politique pour le compte de ceux qui l’ont commandité et financé, un véritable complot contre

la France

, son histoire, sa présence et son œuvre en Algérie », on dénonçant « une organisation cinématographique qui a profité de fonds publics français complétés par ceux d’un mécénat idéologique d’entrepreneurs dévoués à la cause. Il n’aurait jamais dû bénéficier du tremplin publicitaire et médiatique que va lui offrir une institution française, le Festival de Cannes, où il sera présenté quelques jours à peine après sa sortie officielle en Algérie ». Alors pour faire échec à ces complots et propagandes « Oui, nous devons tous nous retrouver sur

la Croisette

dès le 12 mai et jusqu’au dernier jour peut-être, le 23, pour la remise des trophées. Avec nos affiches, nos banderoles, nos slogans nous pouvons pourrir ce Festival pour dénoncer cette machination politique qui va se dérouler sous couvert d’un évènement culturel de renommée mondiale ».

Ce comité s’attaque aussi bien aux politiques qu’aux diplomates français: «Depuis plus de 2 ans, nos ambassadeurs en Algérie, les voix de ministres, de parlementaires en mission dans ce pays, et même celle du président de

la République

orientent le discours officiel français vers les exigences du FLN qui a annoncé récemment toute une série de mesures d’intimidation sur ce sujet».

Il s’attaque aussi au réalisateur Rachid Bouchareb en déclarant: «Cette machine à façonner l’opinion française, (...) aux invraisemblances historiques, en ajoutant: Pour le film Hors la loi, c’est le même scénario qui se prépare pour faire maintenant accepter aux Français les exigences de repentance du pouvoir algérien.»

Il cible également les producteurs français du film: «Ce film algérien, réalisé par l’auteur de Indigènes est avant tout un film de propagande politique pour le compte de ceux qui l’ont commandité et financé, un véritable complot contre

la France

, son histoire, sa présence et son œuvre en Algérie. C’est une organisation cinématographique qui a profité de fonds publics français complétés par ceux d’un mécénat idéologique d’entrepreneurs dévoués à la cause ».

De quoi s'agit-il en fait ?

Hors-la-loi, une production algéro-franco-belge en sélection officielle à Cannes sous pavillon algérien, retrace en effet le parcours de trois frères ayant survécu aux massacres de Sétif de mai 1945 et qui, arrivés en France, s'engagent pour l'indépendance de l'Algérie.

Tourné effectivement dans le prolongement d'Indigènes le film revient en outre sur la sanglante répression du 8 mai 1945 dans l’est algérien, à l’heure même où

la France

en liesse célèbre l’armistice. Pour toile de fond, la fin de la guerre d’Indochine avec la défaite française de Diên Bên Phu, la guerre d 'Algérie et

la Bataille

de Paris qui culmine avec 17 octobre 1961, à moins de six mois avant le cessez-le-feu en Algérie.

Hors-la-loi est produit par Tessalit Productions, bénéficiant d’une avance sur recettes du Centre National de

la Cinématographie

(CNC, France) et d’un pré achat de Canal +. Il a été coproduit par France 2 Cinéma et France 3 Cinéma, Tassili (Algérie), le ministère de

la Culture

, l’Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel (AARC), l’Etablissement Public de Télévision (EPTV), le ministère des Moudjahidines (Algérie) et Novak productions (Belgique).

Un film pour « faire la lumière sur ce pan de l'histoire commune aux deux pays et de rétablir une vérité historique confinée dans les coffres », a affirmé son réalisateur au journal El Watan.

Tout en se gardant de toutes critiques infondées et de toute gloriole insensée, puisque le film n'est pas encore dans les salles, on peut tout même dire que cette dernière réalisation de Bouchareb promet de sérieux débats autour de ce tragique événement, de cet événement sanglant, d'un côté comme de l'autre d'ailleurs. Du côté algérien comme européen. Des milliers de morts du côté algérien des centaines du côté européen. Débattre. Échangé. Même si ce n'est que cela la production en question nous aurait permis d'aller chercher et voir de près.

Pour qu'enfin s'ouvrent les armoires, livres, documents de mémoires. Pour comprendre et sortir du brouillard. Finir avec cette lecture littérale, simpliste et cachotière de l'histoire dont, en réalité, en hauts lieux des deux rives, chacun se contente de son côté.

Pour qu'enfin, d'une part, avoir cette force de l'ambassadeur de France à Alger, M. Bajolet, qui avait qualifié d'«épouvantables massacres » la répression des manifestations d'Algériens à Sétif, Guelma et Kherrata justement et souligné « la très lourde responsabilité des autorités françaises de l'époque dans ce déchaînement de folie meurtrière ». Ou encore la dignité de son prédécesseur, Hubert Colin de Verdière, qui en 2005 déjà, avait affirmé que « le massacre du 8 mai 1945 était une tragédie inexcusable ». Et de l'autre, cesser d'instrumentaliser l'histoire du combat du Peuple qu'il a mené pour sa dignité. Cesser de faire de ces demandes incessantes, récurrentes et risibles de repentance une légitimité pour s'arroger le droit de régner éternellement sur le pays. Aucun ne peut penser aujourd'hui que Larbi Ben M'hidi ou Abane Ramedane et, tant bien d'autres, capables, de formuler une telle demande ou de l'attendre.


http://www.staragora.com/news/cannes-2010-hors-la-loi-premiere-polemique-du-63eme-festival/393539

Cannes 2010 "Hors la loi" : première polémique du 63ème Festival

mis en ligne a 19:30:37 30/04/2010

Hors

la Loi

, le dernier film de Rachid Bouchareb, est en compétition pour la 63e édition du Festival de Cannes. Ce film franco-algérien suscite une vive polémique parmi certains élus qui y voient une "falsification de la vérité".

Après la consécration d'Indigènes, le retour de Rachid Bouchareb est très attendu.

En 2007, à Cannes, le film reçoit le prix d'interprétation masculine remis collectivement aux acteurs Sami Bouajila, Jamel Debbouze, Samy Naceri, Roschdy Zem et Bernard Blancan.

Hors-la-loi, son dernier film sera en compétition au 63e Festival de Cannes qui débute le 12 ami prochain.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en plus de susciter un vif intérêt, ce film est déjà au cœur d'une vive polémique...

Hors-la-loi, c'est la suite du film Indigènes. On retrouve Messaoud, Saïd et d'autres anciens combattants en Algérie.

Survivants des massacres de Sétif en 1945 en Algérie, ils fuient vers

la France

et s’engagent dans la révolution.

La bataille de Paris, manifestation sanglante qui oppose le FLN à la police française, le 17 octobre 1961 va "les broyer, les déchirer pour conquérir le droit d’être des hommes à part entière".

Sont présents au casting :  Bernard Blancan, Rachid Bouchareb, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Jamel Debbouze, le mari de Mélissa Theuriau.

Petit problème, le récit des événements ayant conduit à l'indépendance de l'Algérie, vu par Rachid Bouchareb ne plaît pas à tout le monde.

Certains élus apparentés de droite et d'extrême droite ont trouvé quelque chose à redire à cette suite d'Indigènes.

Lionnel Luca, député UMP des Alpes Maritimes, estime par exemple que Hors-la-loi est une : "falsification des événements qui ont mené au massacre de Sétif".

Pour rappel, le massacre de Sétif a eu lieu le 8 mai 1945. La mort d'un Algérien, lors des célébrations de la fin de

la Seconde Guerre

mondiale, avait déclenché des émeutes réprimées par l'armée française.

Selon les historiens, qui ne s'entendent toujours pas sur la question, il y aurait eu de 15 000 à 50 000 victimes.

En plein débat sur l'identité nationale, la burqa et on en passe, nul doute que le nouveau film de Rachid Bouchareb remuera le couteau dans une plaie encore trop vive....

Pourtant, personne n'a encore vu le film de Rachid Bouchareb qui sera présenté en premier lieu à Cannes.

Hors-la-loi sortira en salle le 22 septembre 2010. Alors, pour tous ceux qui n'ont pas la chance d'aller au Festival de Cannes, présidé par l'immense Tim Burton cette année, prenez votre mal en patience...

Crédit : Youtube/ London River


http://www.france24.com/fr/20100501-bouchareb-accuse-falsifier-histoire-son-film-hors-loi-selection-festival-cannes-algerie

Dernière modification : 01/05/2010 

- Algérie - Cannes 2010


Bouchareb accusé de falsifier l’Histoire dans son film "Hors-la-loi"

Sélectionné à Cannes, le dernier long-métrage du réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb, "Hors-la-loi", provoque une vive polémique. Un député de l’UMP dénonce une version "anti-française" du massacre de Sétif en 1945.

Par FRANCE 24 (texte)

Paillettes, tapis rouge, et polémiques. Comme les années précédentes, la 63e édition du Festival de Cannes s’annonce haute en couleur. Après la controverse provoquée par la sélection en compétition de "Soleil trompeur 2", du réalisateur pro-Poutine Nikita Mikhalkov, c’est au tour du dernier film du réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb d’agiter les esprits. "Hors-la-loi", qui revient sur le massacre de Sétif en

1945, a

, avant même l’ouverture du Festival, été taxé d’"anti-français" et de "révisionniste" par le député UMP Lionnel Luca.

Le député des Alpes-Maritimes, qui n’a pourtant pas vu le film, n’a pas mâché ses mots pour qualifier le long-métrage de Bouchareb, accusant le réalisateur de "falsifier l’Histoire". "Bouchareb est un partisan, [...] un irresponsable qui met le feu aux poudres de manière insupportable", a dénoncé l’homme politique, réputé pour son franc-parler.

"Hors-la-loi" s’intéresse aux conséquences du massacre de Sétif perpétré en Algérie française le 8 mai 1945. Ce jour-là, alors que

la France

fête sa libération et la fin de

la Seconde Guerre

mondiale, des manifestations contre l’occupation française éclatent en Algérie et sont violemment réprimées par l’armée française. Le bilan - qui suscite toujours de vifs débats - est lourd : des milliers d’Algériens et des centaines de pieds-noirs sont tués.

Le long-métrage suit l’histoire de trois frères algériens (incarnés par Jamel Debbouze, Sami Bouajila et Roschdy Zem), survivants du massacre de Sétif. Ils décident de quitter leur terre natale pour

la France

où ils s’engagent dans le combat pour l’indépendance de l’Algérie. Dans un entretien accordé au quotidien algérien "El Wata"n en juin 2009, Rachid Bouchareb affirme avoir voulu "faire la lumière sur une partie de l’histoire commune des deux nations" et "rétablir une vérité historique confinée dans les coffres".

"Erreurs et anachronismes"

Alerté par les propos du cinéaste dans les médias, Lionnel Luca a commandé en 2009 un "avis historique" sur le film au ministère de

la Défense. Après

avoir passé le film au crible, le service historique du ministère avait qualifié le scénario de ramassis "d’erreurs et d’anachronismes si grossiers qu’ils peuvent être relevés par tout historien".

Selon le rapport, "le réalisateur veut faire croire au spectateur que le 8 mai 1945, à Sétif, des musulmans ont été massacrés aveuglément par des Européens. Or, ce jour-là, c'est le contraire qui s'est produit [...]. Cette version des faits est admise par tous les historiens (...]. C'est en réaction au massacre d'Européens qu'ils ont agi contre des musulmans".

Au Festival de Cannes, "Hors-la-loi" ne représentera pas

la France

, mais l’Algérie - au grand soulagement de Lionnel Luca. Une décision toutefois surprenante puisque Rachid Bouchareb, et les trois acteurs principaux, Jamel Debbouze, Roschdy Zem et Sami Bouajila, sont tous nés en France et font incontestablement partie des stars du cinéma français.

"M. Bouchareb a le droit de raconter ce qu’il pense être vrai, mais je ne voulais pas que ce film soit considéré comme français, explique Lionnel Luca à FRANCE 24. Sa vérité n’est pas la vérité de

la France.

"

Contactés par FRANCE 24, ni le comité de sélection du Festival ni Rachid Bouchareb n’ont souhaité s’exprimer.

Rachid Bouchareb avait, en 2006, obtenu

la Palme

d’or pour "Indigènes", l’histoire de jeunes soldats nord-africains engagés dans l’armée française pour combattre l’Allemagne nazie pendant

la Seconde Guerre

mondiale.

Vendredi, Lionnel Lucas confiait à FRANCE 24 avoir beaucoup apprécié "Indigènes" pour son "esprit pacifiste".


http://www.profencampagne.com/article-hors-la-loi-au-pays-de-l-histoire-officielle-49587890.html

Samedi 1 mai 2010 6 01 /05 /2010 10:42

«Hors la loi»: au pays de l'histoire officielle...

On aurait tort d'en rire, tant ces politiques-là sont potentiellement meurtrières. Des politiques qui font le tri entre les hommes. Qui les sélectionnent, les hiérarchisent et les choisissent, en acceptent quelques-uns pour en exclure une majorité, distinguent les bons et les mauvais, ceux que l'on sauve et ceux que l'on rejette. Ainsi des indigènes sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Les bons, ce sont ceux qui sont prêts à mourir pour

la France

, au sens propre hier quand ils nous servaient de chair à canon, au sens figuré aujourd'hui quand ils acceptent de s'oublier en s'assimilant. Les mauvais, ce sont ceux qui ne renoncent pas à être eux-mêmes, en revendiquant leur indépendance nationale hier, en défendant leur différence dans

la France

plurielle aujourd'hui.

En 2006, à Cannes, les premiers étaient fêtés. Cinq d'entre eux, sur la scène du Festival, entonnèrent même un inoubliable «C'est nous les Africains qui revenons de loin / Venant des colonies pour sauver la patrie». Les acteurs Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Samy Naceri, Sami Bouajila et Bernard Blancan fêtaient ainsi leur prix collectif d'interprétation masculine dans le film de Rachid Bouchareb justement intitulé Indigènes. Un film qui nous rappelait qu'une bonne moitié des effectifs des Forces françaises libres (FFL) qui, avec

la Résistance

intérieure, sauvèrent

la France

de la déchéance pétainiste, venaient en effet des colonies, consentant un sacrifice auquel nombre de Français supposés «de souche» furent alors étrangers.

Quant aux seconds, les mauvais indigènes, voici venu, quatre ans après et à rebours de cette réconciliation cinématographique autour d'un passé commun à

la France

et à ses anciennes colonies, le temps de leur régler leur compte puisque, depuis 2007, la voie est libre, l'exemple venant d'en haut, de la présidence en ses sommets élyséens. Le problème, c'est que ce sont les mêmes. Tout comme, dans l'histoire réelle, les colonisés qui avaient participé au combat contre le nazisme furent les premiers à espérer que les idéaux pour lesquels ils s'étaient battus leur seraient reconnus enfin, dans leurs propres pays: liberté, égalité, fraternité, tout simplement, sans partage d'origine, de race, de peau, de naissance, de fortune, d'identité, etc.

Avec Hors la loi, Rachid Bouchareb raconte en effet la suite d'Indigènes, autour de l'histoire de trois frères algériens installés en France. Et le point de départ du film est l'événement qui symbolise l'immense déception des peuples colonisés par

la France

à l'issue de

la Seconde Guerre

mondiale: le 8 mai 1945, à Sétif et Guelma, en Algérie, dans le nord-constantinois. En ce jour resté comme la date historique de la victoire des Alliés contre l'Allemagne nazie, le défilé de joie libératrice tourne au drame sanglant: rassemblés en fin de cortège, les nationalistes algériens sont sommés par les représentants de l'ordre colonial de ranger leurs calicots et pancartes; la manifestation tourne à l'émeute, avec des violences contre la population européenne; la répression qui suit contre les Algériens est d'une violence inouïe, notamment de bombardements aériens contre les populations civiles, sans proportion avec l'événement déclencheur.

«En vérité, la guerre d'Algérie a commencé le 8 mai 1945», écrit l'historienne Annie Rey-Goldzeiguer dans l'un des ouvrages de référence sur ces événements, livre qui est aussi l'aboutissement d'une vie puisque elle-même était, au moment des faits, jeune étudiante à Alger. On y trouve le décompte précis des pertes européennes: cent deux (ou cent trois) tués, cent dix blessés et dix viols. S'agissant des pertes algériennes, pour lesquelles les estimations vont de 1.340, chiffre minime donné à l'époque par le gouvernement général de la colonie, à 80.000, selon le quotidien algérien El Moudjahid en 1985, Annie Rey-Goldzeiguer conclut, après une enquête minutieuse: «La seule affirmation possible, c'est que le chiffre dépasse le centuple des pertes européennes [donc plus de 10.000 morts parmi les Algériens] et que reste, dans les mémoires de tous, le souvenir d'un massacre qui a marqué cette génération.»

Pour elle-même, écrivait-elle en 2002, ce sera «la ruine de mes illusions»: «Je croyais au monde du contact et à son avenir qui devait être débarrassé du chancre raciste, ouvert à tous les hommes de bonne volonté, capable d'un dynamisme, de l'altérité pacifique, laïque et démocratique. Les chapelets de bombes sur

la Petite Kabylie

, les bruits sourds des canons de marine, la panique d'être égorgée pour un combat qui n'était pas le mien, cette atmosphère de fin du monde à Alger, tout me prouvait mes erreurs de jugement. Ce Maghreb où j'étais née (en Tunisie) ne pouvait être le mien: je ne pouvais qu'aider ceux qui revendiquaient leur patrie; en partant, je ne désertais pas un combat perdu d'avance, je me devais d'éclairer ma patrie de naissance,

la France

, et de mener là-bas un combat nouveau pour l'indépendance de l'Algérie.»

Suite et fin ici: http://www.mediapart.fr/journal/france/300410/hors-la-loi-au-pays-de-lhistoire-officielle (par abonnement)


2 mai 2010 12h30

La polémique sur "Hors-la-loi" doit rester "à hauteur du débat d'idées", selon Thierry Frémaux

(AFP) –PARIS — "Si la polémique reste à hauteur du débat d?idées, nul ne doit s?en plaindre", estime Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes en réaction à l'accusation de "falsification" de l'Histoire que s'attire, avant même d'avoir été projeté, le film "Hors-la-loi".

Signé par le cinéaste Rachid Bouchareb, ce long métrage qui représente l'Algérie en compétition au 63e festival (12-23 mai) suit, de la fin des années 1930 à l'indépendance algérienne en 1962, le destin de trois frères à travers la tumultueuse histoire commune aux deux pays.

"Si la polémique reste à hauteur du débat d’idées, nul ne doit s’en plaindre, ni ceux qui ont produit le film, ni ceux qui s’en font les adversaires. Dans les deux cas, que la liberté d’expression s'exerce pleinement, c'est tant mieux", a déclaré Thierry Frémaux dimanche à l'AFP.

"Mais pour l’instant, les jugements portés sur « Hors-la-loi » ne concernent que le scénario, pas l'oeuvre achevée. « Et je salue la sagesse du ministre de

la Culture

qui, n’ayant pas vu le film, ne s’est pas exprimé sur le sujet », a-t-il poursuivi.

Le député UMP des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca, qui n'a pas vu "Hors-la-loi", l'a accusé de "falsifier" l'Histoire sur la base d'un bref avis émis, à partir d'un scénario provisoire, par le service historique du ministère de

la Défense

(dont l'AFP a eu copie) lequel relève des anachronismes. La même accusation parcourt des sites d'extrême droite.

Thierry Frémaux se félicite néanmoins que Cannes puisse contribuer au travail de mémoire sur des évènements douloureux de l'Histoire.

"L’art ne se résume pas à échanger des mots d’amour, il contribue aussi à visiter la grande et les petites histoires. Cannes est là pour servir le cinéma et accueillir les débats qui vont avec", dit-il.



"Mais il est fréquent qu’on instrumentalise le festival. C’en est presque une tradition ! Sa notoriété est telle que cela peut se révéler efficace. Si c’est pour discuter, voire se disputer, pourquoi pas ? Pour s’affronter et s’invectiver, non".

"Nul ne laissera le festival être troublé outre mesure par une controverse excessive. La première mission du festival est de montrer des films, de donner un instantané de la création, de se faire l’écho des metteurs en scène", conclut le délégué général.

Copyright © 2010 AFP. Tous droits réservés


http://www.tsa-algerie.com/diplomatie/belkhadem-denonce-la-campagne-contre-le-film-hors-la-loi_10539.html

Belkhadem dénonce la campagne contre le film « Hors-la-loi » en France

Merouane Mokdad

Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN et représentant personnel du président de

la République

, a dénoncé, dimanche 2 mai, les attaques en France contre le film « Hors-la-loi » de Rachid Bouchareb. Ce film représentera l'Algérie à la prochaine édition du Festival de Cannes dont l’ouverture est prévue le 12 mai 2010. 

« C’est une campagne enragée menée contre tout ce qui relève de vérités historiques et qui condamne les crimes du colonialisme contre le peuple algérien », a-t-il  déclaré lors d’une cérémonie au siège du parti à l’occasion de

la Journée

mondiale de la liberté de la presse.

« Qu’en penseront ces inconscients si nous ouvrions nos archives pour dévoiler ce qu’a fait la colonisation de peuplement en Algérie ? Ce qu’ils ont fait ? De l’extermination organisée, la torture, l’effacement des signes de l’identité...Ils ne pourront pas changer l’histoire. Ni la génération de Novembre, ni les générations qui viendront après ne l’oublierons. La page ne sera pas déchirée », a-t-il ajouté.

M. Belkhadem a relevé que les 132 ans d’occupation française de l’Algérie étaient marquées par des attaques au napalm, des assassinats avec des gaz toxiques, de l'appauvrissement des populations, les maladies, les déportations... « Ces pratiques et les drames qu’elles ont entrainés sont marqués à jamais dans la mémoire des générations. C’est un héritage national et qui ne va pas s’estomper sauf si l’on reconnaisse le crime, l’on demande des excuses et l’on répare », a-t-il ajouté.

Il s’est dit étonné que certains appellent encore aux « croisades ». « J’ai lu avec dégoût un texte intitulé “: Croisade sur

la Croisette

”. Ces personnes, qui ne cessent de nous parler de dialogue des cultures, appellent aujourd’hui aux croisades. Elles usent du même langage contre l’Algérie, l’Irak et contre tous ceux qui veulent défendre leur dignité et leur souveraineté”, a-t-il noté. 

Le film “Hors-la-loi”, qui retrace l’histoire de trois algériens entre 1930 et 1962, date de l’indépendance de l’Algérie,  est violement critiqué par la droite et l’extrême-droite en France. Elles accusent le cinéaste “d’ouvrir les blessures de la guerre et de fausser l'Histoire”. Le long métrage revient notamment sur les massacres du 8 mai 1945 à Sétif.


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