PELERINAGE NIMES 2011
Rien que des bâches, des parapluies et des imperméables... Ironie du sort, le ciel a longuement pleuré, sur le traditionnel pèlerinage de Santa-Cruz, organisé autour de la Vierge d’Oran, en souvenir du miracle de la pluie. Et si, comme le disent les fidèles "cette pluie lave nos péchés", il faut croire que Notre Dame du Salut avait fort à faire. On n’y voyait goutte, et la sono donnait des signes de défaillance, à l’heure de la procession guidée par Monseigneur Wattebled, évêque de Nîmes
Seul le carillon, composé des six cloches de Relizane dominant une cloche de Mostaganem, et retentissant pour saluer l’entrée de la vierge au sanctuaire, sonnait comme là-bas sur la colline du Mas de Mingue. Sur la grande esplanade, c’est devant un parterre clairsemé (les fidèles avaient trouvé refuge sous les préaux) que les pères Garcia, Bellegarde et Bruno, ce dernier ayant été ordonné ici même, concélèbrent la messe. Alors, avec une ferveur inoxydable, les enfants de l’Oranie ont prié comme au premier jour
Article de José Bueno dans La Provence du 6 juin 2011
Quelques photos du pèlerinage 2011.
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LES GARDIENS
Là-bas, on montait en pèlerinage, parfois pieds nus en pénitence, sur la montagne de Santa Cruz. Ici, nous vivons dans la continuité", sourit Georges Massonie, au souvenir de son premier pèlerinage à Oran. Enfant, il était alors juché sur les épaules de son père. Aujourd’hui, c’est auprès de cette Vierge du salut qu’il passe son existence. "Je ne suis qu’un bénévole, le mari de la concierge." Avec Annie, donc, ils sont, depuis cinq ans, les gardiens vigilants du sanctuaire de Notre-Dame-de-Santa-Cruz. Plus bénévoles que salariés d’une association qui reconnaît les bonnes volontés.
Lui, né à Oran, dans la rue de la Mina, est "tombé dans un bénitier" quand il était petit. En ce temps-là, elle vivait à côté de la commune d’Arzew. Mais tous deux partagent la même ferveur et vivent Santa Cruz au quotidien. Pour cela, ils ont quitté Bordeaux où, depuis 1962, la vie était devenue facile. Ils se sont éloignés de leurs enfants. À regret, mais portés par un attachement indéfectible. Georges, responsable d’une paroisse, n’avait pas résisté au besoin de faire venir Notre Dame de Santa Cruz en terre bordelaise. Avant de décider de venir à elle.
En charge de l’entretien des lieux (chapelle, musée, magasin, maison des visiteurs, bureaux, esplanade, parkings), 5 000 m 2 au total, ils sont surtout aux petits soins des pèlerins. Nombreux ! Car Santa-Cruz ne vibre pas seulement le jour du pèlerinage national de l’Ascension. Le sanctuaire, second site de pèlerinages de France après Lourdes, n’est pas réservé à la seule communauté des pieds-noirs. Ouverts à tous, ces lieux bénis reçoivent les scouts, les parachutistes, les séminaristes, les premiers communiants et autres centaines de fidèles qui y convergent à longueur d’année.
"À la belle saison, tous les dimanches, 150 à 200 personnes viennent passer la journée ici. Nous appelons cette démarche les pèlerinages d’un jour", explique le couple qui, à l’occasion, fait office d’hôtes de ces lieux.
"Les gens ont besoin de témoigner"
Annie Massonie, gardienne "Il faut savoir être à l’écoute, confie Annie, dont le regard chaleureux incite souvent aux confidences. Les gens ont besoin de se raconter et parfois de témoigner." Besoin de dire que Notre Dame qui, en 1849, chassa le choléra à la mer, continue de noyer les misères du monde. Annie et Georges sont toujours très émus à l’évocation de cette famille parisienne qui a laissé en ex-voto, dans la chapelle, le corset de cuir de sa petite fille malade des os. "Ils disent qu’elle a été guérie, ici, par la Vierge d’Oran", répète le couple, heureux d’accueillir chaque année la fillette débordante de vie.
Pour cette nouvelle Ascension, Georges aimerait réaliser un rêve : "À Santa-Cruz, où je suis venu dès l’origine, où je vis à demeure, je n’ai jamais rencontré une connaissance de mon enfance." Annie a eu plus de chance : elle attend aujourd’hui une foule de cousins.
Pour l’avenir, tous deux formulent le même espoir : "En voyant arriver des jeunes, on se dit qu’après nous, Santa-Cruz continuera." Nul doute que la Vierge d’Oran entendra leur prière.
Claude sicsic.
Et puis c'est aussi les retrouvailles:
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