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11 mai 2015

A PROPOS DU 8 MAI 1945 A SETIF

Le 9 mai

A propos du 8 mai 1945 à Sétif

Le Conseil de Paris a voté une motion qui soutient que « la très grande majorité des historiens français » ayant écrit sur la répression de l’insurrection du 8 mai 1945 « atteste d’un bilan de dizaines de milliers de victimes arrêtées, torturées et exécutées sommairement». Les historiens et chercheurs ne peuvent consentir à se laisser ainsi utiliser à l’appui de manœuvres politico-mémorielles.

Nous demandons que les élus et les gouvernants acceptent de lire ce que les historiens disent de ces événements. Qu’ils lisent donc Charles-André Julien, Charles-Robert Ageron, Mohammed Harbi, Annie Rey-Goldzeiguer, Bernard Lugan, Jean Monneret, Gilbert Meynier, Roger Benmebarek, Guy Pervillé, Jean-Pierre Peyroulou, Roger Vétillard…

Ils sauraient alors que l’explosion de violence de mai 1945 avait pour origine un projet d’insurrection nationaliste (Harbi, Rey-Goldzeiguer) dans le but d’installer dans une « zone libérée » un gouvernement provisoire algérien présidé par Messali Hadj principal dirigeant du Parti du Peuple Algérien. Ce gouvernement devait siéger à la ferme Maïza près de Sétif (Benmebarek, Vétillard). Mais l’évasion ratée de Messali qui était en résidence surveillée à Reibell et son transfert à Brazzaville ont modifié ces plans.

L’émeute de Sétif n’est pas due à l’indignation provoquée parmi les manifestants par la mort du porte-drapeau Saâl Bouzid mais à une véritable insurrection armée qui a fait 23 morts et 80 blessés européens à Sétif dont le régisseur du marché Gaston Gourlier tué 2 heures avant le début de la manifestation (Vétillard) et d’autres par armes à feu dans les minutes qui ont suivi les altercations entre forces de l’ordre et manifestants. Les forces de l’ordre interviennent et ramènent le calme en moins de 2 heures : 35 manifestants sont tués, des dizaines sont blessés.

Au même moment, et dans plusieurs endroits parfois sans lien évident avec la manifestation de Sétif, d’autres soulèvements ont lieu dans une vingtaine de localités de la région (Périgotville, Chevreul, Kerrata, Lafayette, Sillègue, El Ouricia…) : plus de 60 Européens sont tués.

A Guelma, la manifestation interdite débute à 18 heures et se heurte aux forces de police. Le porte-drapeau est tué, plusieurs manifestants, 2 policiers et 1 gendarme sont blessés. Le lendemain, dans une dizaine de villages de la région, les Européens sont agressés. Il y aura 12 morts et 2 blessés. Le sous-préfet met en place une milice civile car l’armée ne participe pas au maintien de l’ordre. Ce sont les agissements de cette milice dans les jours qui suivent qui sont présentés depuis 70 ans par la propagande du PPA comme le parangon de la répression de ces journées de mai 1945. Une milice n’a été organisée que dans 5 autres localités. A Constantine, Bône, Djidjelli et El Milia, elles ne sont pas intervenues et n’ont commis aucune exaction. A Saint-Arnaud, des rumeurs accusatrices la concernant ont été entendues, mais aucune preuve ne peut être retenue.

La répression ne débute que le 9 mai. Elle concerne les communes où les Européens ont été visés. Elle sera démesurée, conduite par l’armée et également par la milice civile de Guelma (Peyroulou, Vétillard). Les effectifs de la police nationale à Sétif ne sont que de 40 hommes. Dans les villages la police et l’armée sont absentes, les gendarmeries ne sont représentées que par 3 ou 4 hommes à Kerrata, Chevreul et Lafayette. Des renforts arrivent du Maroc, de Tunisie et d’Alger : 10000 hommes sont déployés dans le Constantinois mais seulement 3700 dans la subdivision de Sétif, la plus vaste (sa surface est l’équivalent de 2 départements métropolitains), le plus montagneuse et la plus touchée.

Et il faut bien conclure que la propagande diffusée depuis 70 ans par le PPA, puis par le FLN, et relancée en mai 1990 par la Fondation du 8 mai 1945, a toujours déformé la réalité des faits historiques en escamotant cette insurrection pour ne parler que de la répression qu’elle a engendrée et pour majorer inconsidérément le nombre des victimes que les historiens déjà cités et bien d’autres évaluent entre 3000 et 8000.

Les médias semblent avoir oublié qu’en 1945 le Parti communiste qui participait alors au gouvernement de la France dirigé par le général De Gaulle, a lancé un appel à la répression comme en témoigne un tract distribué le 12 mai en Algérie dans lequel il demandait de « passer par les armes les instigateurs de la révolte et les hommes de main qui ont dirigé l’émeute. Il ne s’agit pas de vengeance, ni de représailles. Il s’agit de mesures de justice. Il s’agit de mesures de sécurité pour le pays ».

Ce qui s’est passé en Algérie en mai 1945 est donc bien connu des historiens et très éloigné de l’histoire officielle algérienne complaisamment relayée par la classe politico-médiatique, qui pourtant déclare qu’il faut laisser les historiens travailler sur les épisodes de la présence française en Algérie mais qui ne se soucie guère de connaître les résultats de leurs travaux..

Pr François Cochet Gl Maurice Faivre Pr Guy Pervillé Dr Roger Vétillard.

Ce texte a reçu à ce jour l'approbation de 18 historiens dont 8 universitaires. La liste complète des co-signataires sera rendue publique dans 2 semaines

Roger Vetillard

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Commentaires
R
@Castoran<br /> <br /> <br /> <br /> bien vu
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N
une anecdote 8 mai 1945 , j'habite un petit village tout proche d'Oran, mon père (touche a tout) organise une soirée dansante sur la place du village,un de ses amis (le chef de douar Mr K S viens le voir et lui demande de ne rien faire, de mettre ses enfants et tous les gens du village a l'abri , les siens aussi seront enfermés car quelque chose de très grave se prépare, comment cet homme si loin de Sétif( il faut savoir qu'a l'époque il n'y avait pas de télé ni de tph !!!comment cet homme pouvait il savoir que quelque chose se tramait , avec le recul, cela donne a réfléchir!! aujourd'hui je lui rend hommage et je le remercie, malheureusement tous ne pensaient pas comme lui , en effet a Sétif les manifestants étaient armés sous leur burnous jusqu'au dents donc ils étaient prêts a agir !!! c'est ce qu'ils ont fait !!!!!
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V
Il est très important et même "URGENT" de faire connaître aux français la réalité de ces faits historiques du 8 mai 1945 à Sétif . Faits historiques, malheureusement, relatés bien différemment par la classe politico-médiatique.<br /> <br /> Merci pour ce texte.
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C
Deux remarques :<br /> <br /> 1) Pour conforter la thèse des 45 000 victimes de la répression, cela suppose qu'il y ait des centaines et des centaines de charniers dans les régions de Sétif, Guelma et Kerratha. Or depuis 70 ans aucun charnier n'a été découvert. <br /> <br /> 2) Si les cadavres de ces victimes ont été enterrés dans des cimetières, les régistres nécrologiques devraient révéler leur nombre.<br /> <br /> Ces deux remarques sont à opposer à ceux qui accréditent le nombre des 45 000 victimes, voire plus..
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