Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

popodoran

popodoran
Newsletter
6 novembre 2008

LA TRAGEDIE DISSIMULEE

Document transmis par J. F. Paya

          C’est avec un vif intérêt que j’ai pris connaissance du livre de Jean Monneret "La tragédie dissimulée – Oran 5 Juillet 1962" en considérant qu’est très positif tout ce qui  contribue à lever le voile sur ce drame occulté même si nous avons des désaccords. C’est ce que j’avais dit publiquement à l’historien algérien Fouad Soufi au colloque de Jussieu en 2002 : "au moins que l’on en parle"

          A mon avis ce drame est significatif des premiers jours de l’Algérie indépendante, hors conflits, plus que ceux qui ont eu lieu de par et d’autres en pleines actions de guerre et de terrorisme abordés plus abondamment, selon les tendances et les opinions.

Mais venons en directement aux faits, notre ami comme beaucoup d’historiens se méfient de la mémoire et travaillent surtout sur les archives : mais faut-il encore qu’il y en ait, qu’elles soient fiables et qu’elles ne soient pas édulcorées ou caviardées ; j’avoue que muni de dérogations le chercheur dispose de sources d’investigations non négligeables, mais je suis resté sur ma faim : en effet, plusieurs nouveaux documents sont cités dans cet ouvrage mais presque tous antérieurs au 5 Juillet (par exemple en annexe,  un document 2ème Bureau du 17/05/62) et peu de chose de nouveau sur cette journée : car comme je l’avais signalé dans la quarantaine de pages que j’avais écrit pour L’Agonie d’Oran (Monneret n’en utilise que deux extraits d’un article, forcément synthétique), il n’y a pas eu d’enquête effectuée et on ne peut trouver ce qui n’existe pas ! Les seuls dossiers cités du 2ème Bureau (p150) n’analysent pas les causes et les responsabilités (voir l’affaire d’un présumé tué par l’armée Française en Cote d’Ivoire ?) mais sont relatifs à un recensement non exhaustif de certaines disparitions signalées par différents services dans le désordre d’une population affolée qui quittait le territoire : 453 signalements ramenés à 365 après soustraction de gens retrouvés sans qu’on soit assuré qu’il y ait eu confrontation des deux listes et en faisant abstraction comme nous l’avons souvent dit de très nombreuses personnes isolées surtout de sexe masculin (famille déjà parties) qui de ce fait n’ont pas pu être signalées sur place, plus tard en France, elles n’ont pu être ciblées le 5 juillet (déclarations d’absence sur les lieux de résidence familiale), c’était des conditions différentes de la période antérieure qu’avait étudié avec brio notre auteur.

          Par ailleurs, il aurait été intéressant de confronter ces chiffres  à celui des 800 disparus du 5 Juillet (dixit) que déclare être chargé de rechercher Jean Pierre Chevènement – Attaché Militaire au Consulat d’Oran après l’Indépendance, selon lui, il n’en a retrouvé aucun ! (voir son ouvrage). Le Consul M. HERLY déclara plus tard que ses services avaient enregistré 440 plaintes à Oran. Mais pour être passé personnellement au Consulat en cette période, déclarer des amis disparus, j’ai pu constater qu’une plainte pouvait recouvrir plusieurs personnes et qu’on délivrait un récépissé au déposant ! Quant aux victimes musulmanes (près de 80), rien ne prouve qu’elles aient été toutes exécutées par l’ALN locale (reconstituée après le 19 mars) qui a le plus souvent mis la main à la pâte dans le massacre selon de rares témoignages de rescapés internés au Stade Municipal en ville nouvelle exécutés par petits groupes dans la nuit du 5 au 6 et jusqu’au 10 Juillet selon certains témoins musulmans. Donc duplicité de l’ALN des frontières qui était rentrée depuis, certains détenus n’étaient plus présentables, on n’en parle peu et donc fantasme des Oranais car il n’y a pas d’archives au sujet de ces victimes musulmanes ; il ne faut pas oublier que la riposte vigoureuse au F.M de la Section du 8ème RIMA en légitime défense contre la foule, aidée par des éléments armés, qu’on avait lancé contre la gare vers 13h à l’arrivée du train d’Alger (probablement pour perturber l’arrivée d’émissaires du GPRA, selon sources musulmanes) avait fait de nombreuses victimes, ramenées en ville nouvelle voisine par leurs coreligionnaires après le cessez le feu ; d’où confusion, ce fait imprévisible fut très édulcoré de par et d’autre et pour cause, il était prévu que l’armée Française n’interviendrait pas et le FLN (mais lequel ?) le savait, donc pas d’affrontement conséquent officiel, aussi on laissait planer le doute d’une prétendue riposte d’un commando OAS dans l’hystérie ambiante (toujours témoins musulmans) cela était évidemment criminel.

          Ensuite, j’en arrive à mon enquête : Jean Monneret a une contradiction : d’un côté, il met en doute (p162) avec raison les témoignages publiés en Algérie où la liberté d’expression est restreinte… etc et d’un autre côté, il préfère s’en tenir aux indications officielles fournies par Fouad Soufi – haut fonctionnaire en poste en Algérie (enfant au moment des faits) que nous avons vu en privé et entre Oranais au Colloque de Jussieu en 2002 et qui ne tient pas tout à fait le même discours qu’en public, sans aucune base d’archives ; on attend toujours sa thèse définitive, car même édulcoré, le massacre du 5 Juillet n’existe pas en Algérie, je le signale, car moins qu’en France, il n’y a eu d’enquête ! Bien sûr, il est évident qu’il ne peut reprendre à son compte la thèse du complot de l’EMG de Boumediene dont le fils spirituel Boutéflika est au pouvoir en Algérie et on le comprend. Néanmoins, il nous a confirmé et même en public (enregistré par moi) que la direction disons « intellectuelle » de l’OPA du FLN d’Oran était majoritairement sinon pro GPRA mais surtout anti Etat Major de l’extérieur, ce que nous savions depuis 40 ans sur le terrain (traité de « fasciste » par certains devant nous à l’époque). Le capitaine Bakhti, parachuté du Maroc à Oran, après le 19 mars, n’était pas à priori le chef incontesté de la zone autonome d’Oran mais d’abord le représentant officiel de la commission mixte de cessez le feu  auprès de l’armée Française selon les accords d’Evian évidemment il était en froid avec les précédents et les intrigues commencèrent dès ce jour (selon ces accords, l’ALN ne devait jouer aucun rôle politique jusqu’à l’élection d’une Assemblée Nationale). Bien sûr, les manifestations du 5 Juillet, date emblématique, furent décidées par le Comité Inter-willayas (anti-état major) à l’intérieur, sauf la Vème Oranie volontairement absente lors d’une réunion à Zémora après le 19 Mars (voir Mohamed Harbi) décision reprise par le GPRA à Alger ensuite, d’où le B.T du 26 Juin émis par le 2ème Bureau cité par J. Monneret et bien, je le répète que l’EMG d’Oujda ait interdit ces manifestations avec plus ou moins de succès à l’intérieur de l’Oranie ; Bakhti qui avait promis au Général Katz que cela n’aurait pas lieu à Oran, devant l’appel lancé par radio Alger aux mains du GPRA ne put que s’incliner après des débats préparatoires houleux (toujours témoins musulmans) car les masses qui croyaient encore à l’unité du mouvement n’auraient rien compris à Oran, si la manifestation n’avait pas eu lieu. Un défilé à priori pacifique et structuré avec de nombreux petits scouts (recruté en masse pour leur circonstance) en uniforme était prévu avec le syndicat UGTA, les organisations féminines etc…(nous avons des photos) mais c’était sans compter avec les agents de Boumediene et certains partisans de Ben Bella qui manipulèrent la foule et le commandant du Service Social désarmé (vit avec sa secrétaire les premiers coups de feu Bd Joffre sur le défilé) Bakhti le savait-il ? Peu importe, le secret n’était pas si étanche car plusieurs mises en garde individuelle parviennent à certains Européens voir "Agonie d’Oran et de ne pas se rendre à Oran pour l’intérieur (témoignage personnel). C’est pour cela que les 3 hypothèses que signale J. Monneret ne sont pas contradictoires, elles sont même concomitantes (p.97) quant à la sempiternelle théorie du complot qu’il dénonce, elle fait partie de toute l’Histoire intérieure du FLN, voir entre autre les ouvrages de deux spécialistes : Mohamed Harbi et Gilbert Meynier, ce dernier a même corrigé, suite à nos observations, la 2ème édition de sa volumineuse Histoire du FLN alors qu’il s’était contenté de reprendre la version du Général Katz : un affrontement de communautés avec 25 morts Européens ! De coup d’état en coup d’état G. Meynier – Science et vie cinquantenaire en 2004 énumération : en 57 contre Abanne R. ; en 60 Tripoli ; en 62 contre GPRA ; en 65 contre B. Bella etc…)

          Cette politique manipulatoire et provocatrice émaille toute l’histoire de la rébellion depuis les origines du 1er Novembre 54 en passant par la liquidation d’Abane Randane mort au champ d’honneur l’éviction de Ben Bella et l’assassinat de Boudiaf, sans parler de l’utilisation du terrorisme Islamique plus actuelle. L’école de Boussouf rompu aux méthodes du K.G.B a fait recette en Algérie. La hantise de l’EM d’Oujda était que se créer à Oran de facto avec Mers el Kébir une enclave Européenne et la volonté de chasser le maximum d’Européens avait été affirmé au congrès de Tripoli après les accords d’Evian sous la pression de l’ALN extérieure (avant la destitution de l’EMG et de Boumediene par le GPRA).

          D’ailleurs, nous l’avons dit le même scénario fut tenté sans succès à Alger avec des Sbires dirigés par Yacef Souadi, agent de Boumediene (voir la presse) et le 6 Juillet le GPRA dans un communiqué publié avait gobé l’attaque des éléments colonialistes de l’OAS à Oran, ce faisant, cela l’obligeait d’admettre l’avancée de l’ALN d’Oujda qui imposait ses hommes aux postes clefs à Oran, ce qu’elle n’était pas habilitée à faire, dont le préfet Soutïa ; bien sûr, cette ALN préférait user de prétextes et de manœuvres pour prendre le pouvoir (voir toujours Harbi et Meynier et d’autres), il y en eu d’ailleurs aussi à Constantine sauf qu’il n’y avait plus d’Européens et lorsqu’elle ne pu plus manœuvrer, ce fut le choc frontal avec les willayas de l’intérieur au niveau d’Orléansville. Faut-il rappeler que l’ALN extérieure n’entra qu’en Septembre à Alger, il y aurait beaucoup de chose à rajouter que notre ami Monneret connaît bien, comme le fameux communiqué (classifié 2ème B. n°1266/B2/GAOR signé Coadic) de l’EMG d’Oujda en date du 5 Juillet 62 qui après avoir vilipendé le GPRA, prépare ses troupes à aller protéger la minorité Européenne, on ne peut faire mieux en cynisme pour des Pompiers Pyromanes, comme nous l’avons écrit (voir Agonie d’Oran – Volume 3).

Pourquoi Jean Monneret ne tient pas compte de cette archive (alors qu’elles sont rares) que je lui avait cependant communiqué et reproduite dans L’Agonie d’Oran. Je n’ai pas compris non plus, pourquoi le fait pour le FLN de poser son drapeau sur les bâtiments publics, fut une provocation, cela avait été fait dès le 3 Juillet dans toute l’Algérie, nous l’avons vu avec douleur mais résignation et une grande partie de nos compatriotes, il faut le dire, avait participé au référendum du 1er Juillet, surtout par crainte de cartes d’électeurs non tamponnées pour la suite, en se souvenant que l’équipe Susini appelait à voter oui à Alger (entendu à la radio et vu dans la presse). Il faut avoir vécu ces moments de désarroi pour se permettre de juger et nous avions bu la coupe jusqu’à la lie plus rien ne pouvait nous provoquer pour des gestes suicidaires alors que la France nous abandonnait. Il faut avoir vu dans les quartiers Européens des drapeaux dans les poubelles ! Alors suggérer que nous puissions tomber dans une provocation absurde !

          Enfin, pour terminer au-delà de notre débat avec Jean Monneret, l’essentiel est que nous soyons d’accord pour dire que le massacre au-delà des causes et des chiffres fut effectué en présence de notre armée consignée dans cantonnement (voir plans dans PNHA n°92 et Agonie d’Oran 3) sur ordres venus du plus haut sommet de l’Etat.

Dans le cadre de ce livre qui nous l’espérons aura une plus grande audience que L’Agonie d’Oran et qui après tout, fait aussi connaître notre thèse occultée, il aurait été bon pour souligner cette forfaiture de rappeler les effectifs et les unités dont disposait Katz à Oran : 12000 hommes intra-muros (voir son livre et les archives) plus les forces extérieures qui étaient aussi l’armée Française. Nous avons signalé cela dans la revue Pieds Noirs d’Hier et d’Aujourd’hui de Juillet 98 sous le titre courageux de la rédaction « De Gaulle est bien responsable des Massacres de Juillet 62 à Oran ».

          Il reste à étudier ce qui apparaît comme évident à mes yeux et comme l’a exprimé le Docteur J.C PEREZ et même des chercheurs Algériens, pourquoi le choix politique Gaullien du FLN ALN extérieur sur le GPRA et l’intérieur mais c’est un autre débat.

Toutes choses qui justifient aussi le titre de l’ouvrage de Jean Monneret est le silence assourdissant sur ce drame.

*

Jean François PAYA (classe (54/2) présent à la base de Mers El Kébir jusqu’à fin 1964 À Rosas – Espagne, le 12 Mars 2006

RETOUR ORAN JUILLET 1962

Publicité
Publicité
1 novembre 2008

1914 TEMPETE - PORT D'ORAN

*

Port_d_Oran_1900

*

Tempete_1914_Oran_41_

*

Tempete_1914_Oran_11_

*

Tempete_1914_Oran_21_

*

Tempete_1914_Oran_51_

*

Tempete_1914_Oran_61_

*

Tempete_1914_Oran_31_

*

Tempete_1914_Oran_71_

*

Tempete_1914_Oran_81_

*

Tempete_1914_Oran_91_

*

RETOUR PHOTOS A.F.N.

17 octobre 2008

QUAND L'ALGÉRIE ÉTAIT FRANÇAISE

          Le 5 juillet 1962, après huit ans d'une guerre à laquelle on a longtemps refusé ce nom, qui a fait trois-cent-mille victimes et mobilisé quelque deux millions de soldats français, le peuple algérien accède à l'indépendance.

          Des extraits de film, tournés en majeure partie par des amateurs, inédits et en couleur, racontent, en dix chapitres, l'algérie coloniale puis la guerre d'Indépendance. «Avant», des enfants partent à la pêche aux oursins, une procession traverse un village, les bureaux de poste et les panneaux de signalisation ressemblaient à tous les autres bureaux de poste de France.

          L'Algérie faisait en effet partie de la France depuis sa colonisation en 1830. Des destins individuels illustrent ensuite les années de guerre, images tournées par des témoins d'hier qui racontent aujourd'hui leur histoire

1/: http://www.youtube.com/watch?v=AIo52gz6ULQ   

 2/:  http://www.youtube.com/watch?v=uTNLE62AVu8   

 3/:  http://www.youtube.com/watch?v=vjsxNDnCE5E   

 4/:  http://www.youtube.com/watch?v=U7KOYTUHV7c   

 5/:  http://www.youtube.com/watch?v=vr8b1m7Wexg   

 6/:  http://www.youtube.com/watch?v=mhlImoCEeDw   

 7/:  http://www.youtube.com/watch?v=4QIlMAnAbpc    

8/:  http://www.youtube.com/watch?v=LqmeHcQRR7g &nbs p;  

9/:  http://www.youtube.com/watch?v=mThx2sxiY3I    

10/:  http://www.youtube.com/watch?v=R5rYo5VAd1w    

1/10

2/10

3/10

4/10

5/10

6/10

7/10

8/10

9/10

10/10

*

Quand l'Algérie était Française en deux parties

1/2

2/2

Retour à toutes les vidéos

14 octobre 2008

L'ELDORADO CHINOIS EN ALGERIE

Lors de mon voyage en Algérie en 2007  nous avons demandé aux Algériens en particulier:
-Pourquoi les chinois sont ils si nombreux et travaillent  dans le bâtiment?

* La reponse est que les Chinois sont exploités  et travaillent 10 heures par jour pour de petits salaires.

- Quand à la question posée aux chinois voulant savoir pourquoi les algériens ne veulent pas travailler comme eux?

*Leur réponse est simple "parce qu'ils sont fainéants"

J'ai même entendu un algérien dire ici le smic est à  (1.000 Frs) 150 Euros à travailler dur eh bien
pourquoi travailler alors qu'en France nous touchons 4.000 Frs (450 Euros) à glander .....

C'est un peu caricaturé mais pas très loin de la réalité. Mis à part tout sentiment revenchard le reportage qui suit est édifiant!!

Martine

*

3 octobre 2008

B-E-O "LA SOLITUDE CA N'EXISTAIT PAS"

Monsieur Trives André évoque ici des souvenirs précis d’un quartier d’Alger connu de tous les pieds noirs. Ce sont des souvenirs de Bab El Oued mais à les parcourir je me dis que finalement ce quartier existait dans toutes les villes d’Algérie et de France. Ce temps est maintenant révolu, aussi, sans doute pour se donner bonne conscience, a été crée la "Journée des voisins".

05_alger_bab_el_oued

*

BEO "LA SOLITUDE: ça n'existait pas..."

         Dernièrement, je lisais bien calé dans le fauteuil douillet du salon, un article de journal faisant état triomphalement de la "journée des voisins"; une journée de rencontre et de convivialité autour d'une collation réunissant les habitants de chaque immeuble de France dont le réel exploit est de s'ignorer 364 jours par an. Le mot "voisin" a fait jaillir en moi une tranche de vie enfouie dans la malle aux souvenirs estampillée "Bab el Oued".

         Comment pouvais-je avoir conservé à l'esprit des sentiments affectueux pour les mémés et les pépés qui vivaient dans l'immeuble de mon enfance alors que le monde impitoyable d'aujourd'hui nous suggère que le placement immobilier le plu approprié est celui qui consiste au placement de nos anciens en maison de retraite.

         Et que dire de cet anonymat collectif qui se perpétue dans les grands ensembles où, barricadés derrière une porte blindée, les braves citoyens adeptes du presse-bouton sombrent dans l'isolement et l'exclusion alors que la société se reproduit en mitoyenneté, à quelques mètres les uns des autres, empilés au-dessus et en dessous, se manifestant à leur voisinage par des bruits exaspérants: le son tardif d'une télé, les basses lancinantes d'une sono, le ripage d'un meuble sur le carrelage, les éclats de voix d'une querelle familiale, l'écoulement d'une chasse d'eau annonçant à tous les étages l'évènement libérateur qui vient de se dérouler.
         Je me sens totalement différent en ressuscitant les images de mon enfance et en évoquant ces lieux de plaisir qui réunissaient chaque jour les parents, les copains, les voisins et voisines; on se retrouvait sur le palier, dans le hall d'entrée, à la terrasse, "en bas la rue", sur le trottoir d'en face, sur la placette aménagée en terrain de foot, derrière l'église, au marché chaque matin, avenue de la Bouzaréah en soirée, à la buvette des clubs sportifs et des stades, dans les nombreux cinémas du quartier, sans parler de la cour de récréation des écoles qui nous garantissaient une vie en commun pour plusieurs années. Ma conviction se confirme: à Bab el Oued la solitude n'existait pas.
         01_bab_el_oued
         Comme un théâtre, la rue était en représentation permanente avec des scènes très méditerranéennes qui donnaient au quartier sa véritable personnalité: les cris d'enfants haletants derrière la course d'une carriole montée sur des roulements à billes, des femmes assises sur les bancs de pierre de la place Lelièvre cramponnées nerveusement au souffle d'air d'un éventail en pleine conversation, une foule endimanchée accueillant avec des poignées de riz, la sortie des mariés sur le parvis de l'église St Joseph sous une volée de cloches assourdissantes, les danseurs du désert et leur rite de castagnettes métalliques appelant la pluie sous un soleil de plomb, les vociférations des passionnés disputant une partie de "mora" devant des spectateurs avertis et enthousiastes, les joueurs de bonneteau méfiants et malicieux prêts à détaler à la vue d'un képi, le vendeur de "kikilomètre" léchant son caramel pour mieux servir sa clientèle juvénile plantée à ses basques, le marchand d’habits et son troc de casseroles, ployant sous un énorme baluchon, des badauds disposés en cercle sur la place de l'Alma attentifs à la démonstration d'un camelot ventant la performance de la dernière invention du siècle: le moulin à café électrique, les cagayous de la Bassetta disputant ardemment une partie de boules sous le regard de Musette à l'ombre des ficus de la place Dutertre, les bourricots du square Bresson ramenés chaque soir par monsieur Chiche aux écuries de la rue du Dey, les "Routiniers de Bab el Oued" et leur mandoline répétant un concert rue Cardinal Verdier et soulevant l'admiration des passants dressés sur la pointe des pieds, les clairons et les tambours de la clique de l'Orphéon redoublant d'intensité sous la direction du Major à leur retour rue du Roussillon sous les applaudissements des familles sorties sur le balcon.
         Des codes de bon voisinage s'étaient établis avec le temps, il était impensable de voir les fenêtres d'une voisine fermées après neuf heures du matin sans s'inquiéter de la raison; et compte tenu de la vie en commun que l'on partageait depuis des générations, il était normal de s'informer avec compassion du problème qui pouvait affecter l'un d'entre nous. Ainsi, on aidait une voisine seule et malade en lui faisant ses courses et en préparant son repas.
         Lorsque le film est presque achevé, comme à la sortie du Marignan lors de ces beaux moments d'enfance, les portes du cinéma s'entrouvrent quelques instants avant le mot "FIN" laissant entrer un air frais sans odeur qui me ramène à la réalité: c'était il y a bien longtemps, dois-je pour autant laisser la place à l'oubli? De nouveau j'ai toute la descente de l'avenue Durando pour commenter les images de la pellicule gravées à l'encre indélébile dans ma mémoire ancienne, parfois en couleur et souvent en noir et blanc. Une force pétille dans mes yeux et semble être déterminée: celle de raconter la vraie vie de nos parents à Bab el Oued où la solitude n'existait pas.

10_notre_dame_afrique 04_notre_dame_afrique

André Trives de BEO

RETOUR ANDRE TRIVES

Publicité
Publicité
18 septembre 2008

CARTES POSTALES ANCIENNES

 

 

NOUVELLES CARTES POSTALES ANCIENNES: du n°104 au n°110

109_Mers_el_K_bir_le_port_et_le_fort

(110) Mers el Kébir le port et le fort.

108_Le_fort_et_la_chapelle_de_Santa_Cruz

(109) Le Fort et la chapelle de Santa-Cruz.

107_Boulevard_s_bastopol

(108) Boulevard Sébastopol.

106_Boulevard_du_2e_zouave

(107) Boulevard du 2e zouave.

105_A_n_el_Turck_villa_Marguerite

(106) Aïn el Turck la villa Marguerite.

104_A_n_el_Turck_cascade

(105) Aïn el Turck la cascade.

103_Oran_le_port

(104) Le port vers 1900.

Monument_aux_morts

(103) Monument aux morts.

Le_boulevard_National

(102) Boulevard National.

Hotel_Continental_et_le_Cercle_Militaire

(102) Hotel Continental, le Cercle militaire et le Lycée.

Rue_d__Arzew_1

(101) Rue d'Arzew.

Ets_Luc_Borgeaud_Rue_d__Arzew

(100) Ets Luc Borgeaud rue d'Arzew.

Oran__promenade_de_L_tang

(099) Promenade de Letang.

*******************************************************

098_Le_Cirque_Boulevard_National

(098) Le Cirque - Boulevard National.

097_Mers_El_Kebir___Vue_Generale

(097) Vue Generale - Mers-El-Kebir.

096_Mers_El_Kebir___Rue_Centrale

(096) Rue centrale - Mers-El-Kebir.

095_Le_Lycee_et_la_route_de_la_plage

(095) Le Lycee et la route de la Plage.

092_Boulevard_Oudinot

(094) Le Boulevard Oudinot 1910.

091_Chateau_neuf___Bd_Oudinot

(093) Le Chateau-neuf par le boulevard Oudinot 1900.

la masse de ce fort écrase tout le quartier........je rêve, je retire toutes les maisons modernes, pour me retrouver, vers 1840, au pied de ce fort !Quelle majesté, quelle puissance il dégage !

 

Les routes n'existent pas, c'est le Ravin, le Raz el Aïn avec ses arbres, figuiers odorants, la rivière , l'Oued Réhi,source de vie, qui coule en activant au passage quelques moulins ! -Guy-

 

 

092_Le_Lycee_et_la_route_de_la_plage

(092) Le Lycée et la route de la plage 1909.

091_Boulevard_Gallieni

(091) Boulevard Galliéni 1955.

090_Societe_musicale_rue_Paixhans

(090) La Société Musicale rue Paixhans

089_Societe_musicale_1900

(089) La Société Musicale 1900

088_Rue_Mongard_vue_du_lyc_e

(088) Rue Mongard vue depuis le Lycée

087_Galerie_de_France

(087) Les Galeries de France

086_Brasserie_du_coq_d_or_du_boulevard_du_lyc_e

(086) La Brasserie du COQ D'OR Boulevard du Lycée.

085_Brasserie_du_coq_d_or_1900

(085) La Brasserie du COQ D'OR 1900

084_Boulevard_Gallieni

(084) Le Boulevard Galliéni

Le Bld Galliéni a Changé de nom, plusieurs fois, à l'origine,  c'était le bld de la plage.

En effet, par le chemin de l'Aïn -Rouina qui descendait le long du ravin, dont il existe des photos, on arrivait à la Playica  del Nabo !

Ensuite, il est devenu Bld du Lycée pour devenir  enfin Bld Galliéni !

Dans les années 30,Monsieur Tallebot, architecte de la ville avait un magnifique projet ! Le fameux front de mer que nous connaissons devait démarrer à l'Hôtel Martinez-Continental, Bld Séguin, Bld du Lycée et rejoindre la Mina mais il a été trompé par des propriétaires qui n'ont pas respectés leur parole!

Souvenez vous des écrits de A.Camus: "Oran tourne le dos à la mer" Et quand il parlait des rues et de la poussière, là aussi, il n'y avait pas de goudron partout ! c'était les années 30.

A noter l'autobus devant le Royal Hotel de la Compagnie (TO: Trolleybus-Oranais) Un Bus de ville donc, qui partait de la Place d'Armes via Clémenceau, Gallieni puis rue de la Vieille Mosqué pour désservir MIRAMAR et la Place des Victoires

Juste en face du bus sur la droite on aperçoit le CFAT (Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie)

Guy Montaner

Les Bus de la SOTAC partaient partaient par contre tous de la Gare de la SOTAC au Petit Vichy et par la Rampe Vales à droite desservaient la Corniche Oranaise. 'Alexandre VALENTIER.)

083_Boulevard_du_lyc_e_1900

(083) Le Boulevard du Lycée

Au vu du Timbre de la Semeuse sur fond ligne allant du N° 180 au 218 N° Philatéllique ,la date du cliché peut se situer entre 1903 et 1937. (Alexandre VALENTIER.)

082_Rue_du_Lyc_e

(082) La rue du Lycée

081_Le_Lyc_e_1904

080_Le_Lyc_e_1900

(080) Le Lycée 1900

079_Le_Royal_Hotel_Boulevard_du_Lyc_e_1900

(079) Le Royal Hotel sur le boulevard du Lycée 1900

078_Le_Royal_HoteL_1900l

(078) Le Royal Hotel 1900

077_Boulevard_Galli_ni_1900

(077) Boulevard Galliéni 1900

076_Boulevard_du_Lyc_e_hotel_Royal_et_brasserie_Guillaume_Tell_1900

(076) Boulevard du Lycée, Royal Hotel et brasserie Guillaume Tell 1900

 

075_Hotel_Pastorino_1900

(075) Hotel Pastorino 1900

074_Boulevard_du_Lyc_e_1900

(074) Boulevard du Lycée 1900

073_1880_Fort_Sainte_Th_r_se

(073) 1880 Fort Sainte Thérèse

 

072_Le_Port_1930

(072) 1930 Le Port

 

071_Hippodrome_Saint_Eug_ne

(071) Hippodrome Saint Eugène

070_Boulevard_du_Lyc_e

 

 

(070) Boulevard du Lycée

 

069_1900_Le_Th_atre

(069) 1900 Le Théatre

 

068_Eglise_saint_Louis

(068) 1900 Eglise Saint Louis

 

 

067_Les_Nouvelles_Galerie_Boulevard_Seguin

(067) 1900 Les Nouvelles Galeries Boulevard Seguin

 

066_Compagnie_alg_rienne

(066) 1900 La Compagnie Algérienne

 

065_Compagnie_alg_rienne

(065) 1900 La Compagnie Algérienne

 

064_Compagnie_alg_rienne

(064) 1900 La Compagnie Algérienne

 

063_Compagnie_alg_rienne

(063) 1900 La Compagnie Algérienne

 

062_Compagnie_alg_rienne

(062) 1900 La Compagnie Algérienne

 

 

061_Compagnie_alg_rienne

(061) 1900 Rue d'Alsace Lorraine La Compagnie Algérienne

 

060_Compagnie_alg_rienne

(060) 1900 La Compagnie Algérienne

 

059_Chateau_Neuf_Minaret___port

(059) 1900 Chateau neuf, Minaret, Le Port

 

058_Chateau_Neuf_l_entr_e

(058) 1900 L'entrée du Château neuf

 

057_1900_Chapelle_Santa_Cruz

(057) 1900 La Chapelle de Santa cruz

 

056_Tram_devant_le_Cercle_Militaire

(056) 1900 Le tram devant Le Cercle Militaire

 

055_Cave_Sauvignon

(055) 1900 Les Caves Sauvignon

 

054_caserne

(054) 1900 Les Nouvelles Casernes

 

053_bd_seguin

(053) 1900 Boulevard Seguin

 

052_bd_seguin

(052) 1900 Boulevard Seguin

 

050_BD_OUDINOT

(050) 1900 Boulevard Oudinot

 

049_Base_a_rienne_de_l_arm_e_de_l_air

(049) Base Aérienne de l'armée de l'air

 

048_Oran_1912

(048) 1912 Oran Promenade de Létang

 

047_Place_des_victoires_1900

(047) 1900 Place des Victoires

 

 

046_March__de_la_Gare

(046) Marché de la Gare

 

045_Place_des_victoires_1900

(045) 1900 Place des Victoires

044_Bd_Marceau

(044) 1900 Boulevard Marceau

043_Rue_d_Arzew_et_arcades_1900

(043) 1900 rue d'Arzew et les arcades

042_rue_d_Arzew_et_place_victoire_1900

(042) 1900 rue d'Arzew, la place des Victoires.

041_Gare_CFA_8

(041) 1900 la gare.

040_Cheminots

(040) 1900 les cheminots.

039_rue_d_Arzew_les_arcades_1900

(039) 1900 rue d'Arzew les arcades.

038_Gare_Les_quais_1

(038) 1900 La gare, les quais

037_rue_d_Arzew_Arcades_et_Tram_1900

(037) 1900 Le tram rue d'Arzew.

036_d_but_rue_Arzew_1900

(036) Début de le rue d'Arzew.

035_Le_boulevard_du_lyc_e___hotel_royal

(035) Le Boulevard du Lycée

034_Le_boulevard_du_lyc_e

(034) Le boulevard du Lycée

033_Le_boulevard_du_Lyc_e

(033) Le boulevard du Lycée

032_Bijouterie_Prat

(032) Bijouterie Prat

031_Parfumerie_Lorenzy_Palanca

(031) Parfumerie Lorenzy-Palanca

030_Le_passage_Perez

(030) Passage Perez

029_Bd_Front_de_Mer_1900

(029) 1900 Le port vue du Boulevard Front de Mer

028_Bd_Front_de_Mer_1900

(028) 1900 Santa Cruz vue du boulevard du nord

027_Bd_Front_de_Mer_1900

(027) 1900 Promenede du square Cayla

026__Bd_Front_de_mer_et_petit_train

(026) 1900 Rampe sainte Thérèse, Miramar et la ville

025_Bard_Seguin13

(025) 1900 Boulevard Seguin

024_Bard_Seguin12

(024) 1900 Boulevard Seguin

023_Bard_Seguin11

(023) 1900 Boulevard Seguin

022_Bard_Seguin10

(022) 1900 Boulevard Seguin

021_Bard_Seguin9

(021) 1900 Boulevard Seguin

020_Bard_Seguin8

(020) 1900 Boulevard Seguin

019_Bard_Seguin7

(019) 1900 Boulevard Seguin

018_Bard_Seguin6

(018) 1900 Boulevard Seguin

017_Bard_Seguin5

(017) 1900 Boulevard Seguin

016_Bard_Seguin4

(016) 1900 Boulevard Seguin

015_Bard_Seguin3

(015) 1900 Boulevard Seguin

014_Bard_Seguin2

(014) 1900 Boulevard Seguin

013_Bard_Seguin1

(013) 1900 Boulevard Seguin

012_rue_d_Arzew_et_Alhambra_1900

(012) 1900 l'Alhambra rue d'Arzew

011_rue_d_Arzew_d_but_1900

(011) 1900 Début de la rue d'Arzew

010_Rue_Mosta_et_Bd_Marceau_1900

(010) 1900 Carrefour rue Mosta et Boulevard Marceau

009_rue_d_Arzew_cal_che_1900

(009) 1900 Calèche rue d'Arzew

008_Bd_Seguin_1900_3

(008) 1900 Boulevard Seguin

007_Palais_de_justice_et_jardins

(007) Palais de justice et collège de jeunes filles

006_Cath_drale_et_statue_1

(006) Statue de la liberté et la cathédrale

005_Place_Karguentah_et_march_

 

 

 

(005) Le marché place Kargenta

004_Bd_Seguin_et_Magenta_1900

(004) 1900 Boulevard Seguin et Magenta

003_rue_Arzew_foule_1900

(003) 1900 Foule rue d'Arzew

002_Statue_des_Lois_et_Gendarmerie

(002) Gendarmerie statue de la république

001Monplaisant

(001) Montplaisant

SOMMAIRE PHOTOS

 

 

 

 

 

 

24 août 2008

GENEALOGIE FAMILIALE

6 juillet 2008

PARIS SERA TOUJOURS PARIS

25 juin 2008

JUIN 1962 LE PORT D'ORAN EN FEU

 

Le 16 décembre 2010

Document transmis ce jour par un appelé du contingent (’’Jean’’ Daniel C 29800 incorporé le jour de ses 20 ans en Janvier 1961, et libéré fin Décembre 1962) il a pris cette photo depuis un GMC de passage devant les cuves après l'incendie.

Image26tagu_e

Le 11 décembre 2010 Documents transmis ce jour par Amandine LETIZIA petite fille de Claude RAVIER d'Oran.
num_0001Amandine

- ECHO D'ORAN DU 26 JUIN 1962 -

L_Echo_d_Oran_26_juin_1962_Amandine

*

L_Echo_D_Oran__du_26_juin_1962__Amandine

Le 25 juin 2009: 7 photos.

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_17

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_19

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_20

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_21

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_22

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_23

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_24

25 JUIN 1962

MA DERNIERE IMAGE D'ORAN

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_02

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_01

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_05

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_06

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_07

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_08

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_09

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_10

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_11_22

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_11

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_12

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_13

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_14

Incendie_des_cuves_sur_le_port_25_juin_1962_15

RETOUR SOMMAIRE PHOTOS A.F.N.

A voir aussi LA FIN DE L'ALGERIE FRANCAISE

23 mai 2008

NOS MERES D'ALGERIE

LE TABLIER DE MA GRAND-MÈRE

Te souviens-tu du tablier de ta grand-mère ou de ta mère?

Le principal usage du tablier de Grand'mère était de protéger la robe en dessous,

mais en plus de cela Il servait de gant pour retirer une poêle brûlante du fourneau,

il était merveilleux pour essuyer les larmes des enfants, et à certaines occasions, pour nettoyer les frimousses salies.

Depuis Le poulailler, le tablier servait à transporter les oeufs,les poussins à réanimer, et parfois les oeufs fêlés qui finissaient dans Le fourneau.

Quand Des visiteurs arrivaient, Le tablier servait d’abri à des enfants timides; et quand Le temps était frais, Grand'mère s’en emmitouflait les bras c’était surprenant de voir avec quelle rapidité ce vieux tablier pouvait faire la poussière.

Ce bon vieux tablier faisait office de soufflet, agité au dessus du feu de bois.

C'est lui qui transbahutait les pommes de terre et le bois sec jusque dans la cuisine.

Depuis le potager, il servait de panier pour de nombreux légumes. Après que les petits pois aient été récoltés venait le tour des choux. En fin de saison Il était utilisé pour ramasser les pommes tombées de l’arbre.

A l’heure de servir le repas, Grand'mère allait sur le perron agiter son tablier, et les hommes au champ savaient aussitôt qu’ils devaient passer à table.

Grand'mère l’utilisait aussi pour poser la tarte aux pommes à peine sortie du four sur Le rebord de la fenêtre pour qu'elle refroidisse, tandis que, de nos jours, sa petite fille la pose là pour décongeler.

Il faudra de bien longues années avant que quelqu'un invente un objet qui puisse remplacer ce bon vieux tablier qui servait à tant de choses.

Madame Francine Andréoletti vu sur "Echo d’Oranie" 

Aussi ce petit poème dont l'auteur m'est inconnu et que je dédie à toutes les mamans d'Algérie.

A nos mères d’Algérie.., c'était là-bas..

Elle a le cœur dans sa cuisine

Toujours les mains dans la farine

Le regard baigne de tendresse

Pour ses souvenirs de jeunesse.

Elle est la base de sa famille

Comme toutes les mères d’Algérie

Elle a dans le cœur et la voix

Des comportements d’autrefois.

Elle soigne les rhumes à l’anisette

Dans les oreilles et sur la tête.

Elle suit l’exemple de sa mère

Qui le tenait de sa grand-mère.

Chez elle, l’odeur de la lavande

Vous saute au cœur comme une offrande.

Le linge respire la propreté

Esprit de sel, planche à laver.

Sa cuisine sent bon les épices

Sa table est un petit délice

Elle fait chanter la nostalgie

En cuisant des plats d’Algérie.

Elle aime ses fils à l’infini

Pour elle, ils sont restés petits.

Elle distribue avec largesse

Tout son Amour et sa Tendresse.

Derrière les carreaux de l’hiver,

Elle songe aux souvenirs d’hier

Qui ont marqué son existence

De l’autre côté de la France.

Loin de la terre où elle naquit

Loin des voisin et des Amis,

Elle vit, solitaire, ses journées,

Emmitouflée dans son passé.

Dans sa cité de solitude,

Elle veut garder ses habitudes,

Mais ses voisines ne viendront plus

Chercher de l’ail, de la laitue.

Sa porte, ouverte sur l’amitié

Reste inutile sur le palier

Ici ne vient jamais personne

L’affection parle au téléphone.

L’exode a dispersé sa Vie

Et disloqué toute sa famille.

Sa maison est comme un hôtel

Depuis qu’elle n’a plus son « chez elle».

Mais elle conserve au long des jours

L’esprit Pied-noir et, pour toujours,

Son cœur respire en ALGERIE

Près de la tombe de son mari.

En hommage à toutes

les MAMANS pieds-noirs

Qui ont vu le jour sur le sol

de notre pays perdu.

Retour "COUPS DE COEUR"

 

Publicité
Publicité
Publicité