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9 mars 2009

LE "BOULITCH" SUR LA PLAGE DES BAINS DE CHEVAUX A BAB EL OUED

Monsieur Trives André évoque ici un souvenir de la plage des Bains de Chevaux à Bab el Oued quand il avait huit ans. 

05_alger_bab_el_oued

*

LES POISSONS DE CHEZ NOUS

                Comme beaucoup d'entre nous lorsque l'on accompagne son épouse aux commissions, j'étais planté dans la file d'attente de l'étal de poissons d'une grande surface, patientant tranquillement à l'écoute de l'appel de mon numéro d'ordre pour être servi. Je me régalais d'observer sous la rampe fluorescente le scintillement multicolore des sardines, merlans, pageots, queues de lotte, ailes de raie et autres bars, saumons et daurades d'élevage militairement rangés sur un lit de glace pilée. Pour moi, c'est toujours un plaisir de contempler ces produits de la mer qui achalandent la poissonnerie et qui, rapidement, me font naviguer loin, très loin.

*

bains

*

                Ce jour là, en un instant, je n'entendais plus le brouhaha du magasin entrecoupé par les annonces d'un haut-parleur, je me retrouvais malgré moi dans une escapade mentale me transportant au bord de la mer où le bruit du ressac sur les rochers, les embruns salés sur mon visage et l'odeur iodée des algues séchées, m’isolaient de la foule qui m'entourait. Je voyageais dans les souvenirs à l'époque de mes huit ans environ et j'entendais distinctement des hommes, torse nu et couverts de sueur, scander: " Oh, hisse! Oh, hisse! " Pour encourager leurs efforts servant à ramener pas à pas le grand filet sur la berge. C'était une fin d'après-midi d'été, le soleil couchant dansait sur le miroir de l'eau devenu calme, le vent venait de s'essouffler, des cris d'enfants jouant sur le terre-plein du stade Marcel Cerdan me parvenaient, la chaleur étouffante ajoutait à la pénibilité de la scène qui se déroulait devant moi.

*

boulitch

*

                J'avais cessé de pelleter le sable humide qui engloutissait la caresse des vagues tièdes qui mouraient à mes pieds; j'étais émerveillé par le spectacle humain auquel j'assistais: des pêcheurs au visage émacié, les muscles tendus par l'effort et le corps reluisant dans la pénombre qui s'installait, tiraient le "boulitch" sur la plage des Bains de Chevaux à Bab el Oued. A l'approche du bord, les bouillonnements à la surface accéléraient et amplifiaient la surprise et l'attente d'une pêche miraculeuse sous le regard figé des badauds dont je faisais parti.

                Ces ouvriers de la mer, bien souvent habillés de guenilles, déclaraient après coup que la pêche d'antan de leurs parents était plus prolifique sur cette même plage. La vente s'effectuait sur place et le plateau de la balance romaine avait du mal à remplir son office: le poisson encore vivant s'échappait de toute part. Un tri des espèces par qualité marchande se faisait à la hâte dans des couffins en paille tressée et en quelques minutes tout était vendu. Les familles venues de la Bassetta ou des Messageries, fervents amateurs de poisson, s'en retournaient avec une friture dont l'odeur reste incrustée à jamais dans ma mémoire olfactive.
                Rivé dans ces souvenirs, mon numéro a été appelé, je ne l'ai pas entendu, j'ai perdu mon tour. Aucun regret, j'étais plutôt exalté de cette escapade d'enfance à Bab el Oued où les poissons, à l'image du peuple qui habitait le quartier, représentaient toutes les espèces du bassin méditerranéen, portant des noms uniques que je n'entends plus, des noms qui n'existent plus, des nom inventés par nos anciens.
                Chers amis de BEO, vous souvenez-vous du lexique de mots qui définissait les poissons de chez nous ? A vos mémoires: " tchelba, tchelbine, allatche, blaouète, spardaillon, demoiselle, palomète, sarhouèle, colonel, trois-queues, videroi, baveuse, cabote, bazouk, bouznin, pataclet, manfroune, tchoukla, mandoule, racao, sépia, badèche, gallinette, vache, charbonnier, djouza, chien de mer, serre, chadi, tchoutch. Le calmar s'appelait calamar. D'autres appellations du milieu marin:
cochon de mer, boudin ou zeb de mer, chat de mer, haricot de mer, arapède, chevrette, coucra, scoundjine, pastéra, bromitch, bromitcher, pêche au batti-batte, pêche à la rounsa.
                  
Le quartier comptait de nombreux passionnés de la pêche qui passaient leur journée de loisir sur les blocs du Stade Cerdan, sur les rochers du Petit Chapeau, du Petit Bassin, des Deux Chameaux ou du Parc aux Huîtres avec un roseau qu'ils avaient coupé en bordure de l'oued M'Kacel ou dans la campagne Jaubert. La partie haute du roseau où se situe le plumet servait à la fabrication d'une sarbacane: le canoutte, tandis qu'après séchage au soleil sur le balcon, le roseau choisi devenait une canne à pêche efficace. Quelques oursins concassés dans un seau avec du sable fin ou une pâte faite d'un mélange de mie de pain et de camembert coulant et puant servaient de bromitch ou d'appât. Il était péché de jeter du pain dur à la poubelle, mais pêcher avec ce pain perdu était une pratique courante. En général, les appâts pour la pêche étaient le fruit de la débrouillardise: des petits "caracolès" ramassés dans les buissons des carrières Jaubert, des moules cueillies dans les failles des rochers, des verres de terre sortis du champ d'Ali rue Léon Roches, des vers de mer extraits de leur tapis de mousse avec une calotte de feutrine contenant du sulfate de cuivre, des puces (coucra) et des chevrettes que l'on faisait à l'abri des vagues à l'aide d'une lampe électrique.


Je remercie par avance les ajouts qui pourraient être apportés pour redonner vie à la langue de chez nous.

André Trives de BEO

RETOUR ANDRE TRIVES

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7 mars 2009

LES RAISONS DU MASSACRE D'ORAN

Cinq Juillet 1962

                  Cette date est celle de l'indépendance pour les Algériens. Cependant pour les Français d'Oran, seule ville où ils étaient majoritaires, elle évoque une journée d'horreur où près d'un millier d'entre eux furent massacrés en présence d'une garnison Française de 18000 hommes strictement consignée dans ses cantonnements (1) (2)

                   Ces forces françaises avaient cependant un rôle théorique de protection de leurs ressortissants, d'après les déclarations publiques et les promesses faites par écrit et diffusées en Algérie comme en métropole. Les accords d'Evian prévoyaient la remise des pouvoirs à " l'exécutif provisoire " mis en place depuis le 19 Mars 1962. Celui-ci devait maintenir l'ordre avec une " force locale " quasiment volatilisée à Oran, assistée de l'Armée Française ; et ce en principe jusqu'à la transmission de ses pouvoirs à une assemblée nationale élue au suffrage universel .

                  Ceci ne fut effectif que le 27 Septembre 1962. Mais les accords d'Evian ne faisaient nullement référence au GPRA et à l'ALN dans ce processus Les dits accords ayant été ratifiés par la population algérienne dans la question posée au référendum du 1er Juillet 62, cela déterminait le droit, y compris sur le plan international puisqu'ils figurent au rang des traités internationaux à l'ONU ; ils contenaient aussi une clause d'amnistie générale réciproque qui fut violée sous la responsabilité du FLN pour les harkis.

                   En réalité l'indépendance de l'Algérie fut proclamée officiellement le 3 Juillet 1962 avec l'arrivée du GPRA et de son président Ben Khedda à Alger. Ce dernier entérina la date historique du 5 Juillet (prise d'Alger en 1830) qui avait été choisie par le comité inter willayas de l'intérieur (la willaya V d'ORANIE étant volontairement absente) opposé à l'Etat-major de l'ALN extérieure basée à Oujda au Maroc et à son chef, le colonel Boumediene. Le 30 Juin cet état -major avait été dissous et son chef destitué par le GPRA mais rejoint par Ben Bella lui aussi opposé au GPRA d'Alger.

La lutte pour le pouvoir commençait.

                   Selon Mohamed Harbi, historien et ex-responsable FLN avec la France, la Tunisie et le Maroc, " il faut bien manœuvrer car si ces Etats apportent leur soutien au GPRA et bloquent l'ALN à l'extérieur, c'en est fini de la coalition benbelliste ". En ORANIE la willaya V appendice de l'ALN d'Oujda, était surtout composée de ralliés de la dernière heure et de déserteurs de la Force locale musulmane. Il faut souligner qu'en ORANIE les katibas de l'intérieur avaient été pratiquement anéanties par l'Armée Française. .Le chef de cette willaya, le colonel Othmane acquis à Boumediene, préconisa des défilés de manifestations encadrés dés le 3 Juillet, y compris à Oran où 4 à 5 katibas (compagnies) de l'ALN locale reconstituée après le 19 Mars, défilèrent à la limite des quartiers musulmans. Il en fut de même dans toute l'Oranie sans incident notable.

                   A Oran un "comité de réconciliation " avait été créé avec des notables Européens, et les derniers commandos de l'OAS voguaient vers l'Espagne avec l'accord tacite des autorités, tandis que les Européens, résignés participaient en majorité au référendum du 1er Juillet pour des raisons évidentes de sécurité.

Armée des frontières contre GPRA

                   Mais pour radio Alger, de nouvelles manifestations furent demandées par le GPRA pour le 5 Juillet, destinées à le " faire valoir ". Cette manifestation à Alger devait être présidée par Ben Khedda et Krim Belkacem les ennemis jurés de Boumediene et de Ben Bella. Pour les conjurés d'Oujda qui allaient ensuite s'installer à Tlemcen, cela ne pouvait se passer ainsi. Ils leur fallait démontrer que les partisans du GPRA n'étaient pas capables d'assurer l'ordre tout en conjurant le risque d'une enclave européenne dans la zone Oran - Oran Mers el Kébir. Mais surtout ils préféraient avoir un prétexte pour faire intervenir massivement cette armée des frontières sans paraître faire un coup d’Etat. Bien sur la population ne comprenait rien à ce qui se passait et nous l'avons vue après le 5 Juillet, le long de la route Tlemcen Oran. , acclamer ces troupes, casquées, équipées de neuf, qui étaient supposées " aller combattre l'OAS à Oran ". Mais une fois sur place, elles mirent surtout au pas leurs opposants et les éléments musulmans perturbateurs que la provocation avait déchaînés (3)

Au départ un défilé pacifique

                   Il faut signaler qu'à l'intérieur de l'Oranie bien tenue en main par les Ben bellistes, aucune manifestation pour le 5 juillet n'était prévue ; mais difficile de contrecarrer l'appel du GPRA diffusé par Radio Alger ;surtout à Oran, où les éléments anti-Etat-major étaient influents parmi certains cadres intellectuels FLN, syndicalistes UGTA et scouts Musulmans avec un vieux fond messaliste persistant et une question lancinante : "Où était cette armée de parade pendant les années de braises ? " Aussi ces responsables s'empressèrent-ils de suivre les consignes d'Alger, alors que le capitaine Bakhti représentant la willaya V et parachuté à Oran après le 19 Mars, avait prétendu " que rien n'était prévu à Oran " où l'activité reprenait. Des banderoles significatives furent préparées, telles " Non au culte de la personnalité " " Un seul héros le peuple " parmi les slogans habituels aux " martyrs de la révolution " allusions à peine voilées contre le groupe dissident d'Oujda, sibyllines pour la population mais moins pour les journalistes qui couvraient l'événement dont beaucoup se réfugièrent ensuite dans le bâtiment de " l'Echo d'Oran " durant le reste de la journée.

Une provocation qui conduira au massacre des Européens

                   Il est aujourd'hui acquis, et nos enquêtes le prouvent, que les agents de Boumediene et certains partisans de Ben Bella eurent pour mission de saboter cette manifestation par des tirs venant de certaines terrasses sur le défilé dès son arrivée au centre ville. un scout musulman sera tué, d'autres sont blessés dont un agent temporaire ATO. Des comparses se répandent alors dans la foule en hurlant "C'est l'OAS ! C’est l'OAS ! " (4).
                   Et le massacre des Européens commence, anarchique ou structuré après enlèvement vers les quartiers périphériques. Il n'est pas possible, dans cet article, de démonter entièrement le puzzle de cette tragédie. Mais nous l'avons fait avant d'autres, dans un ouvrage : L'Agonie d'Oran, ignoré des médias depuis près de vingt ans et dont le troisième volume, qui contient le rappel des faits, de nouveaux témoignages et les résultats de l'enquête qui fut menée sur le terrain et poursuivie jusqu'à nos jours .
                   Nous avons pu éliminer la cause purement fortuite de la provocation en nous basant sur l'analyse des témoignages, y compris de militants algériens, sur les rares archives militaires, sur le déroulement des incidents et sur quelques images filmées au début de la provocation. De source privée, nous avons aussi eu accès à des textes inédits, classées " secret confidentiel " par l'armée française et émanant de l'Etat Major de l'ALN, datés du 5 juillet 1962, jour du drame. Des textes qui démontrent la virulence de l'opposition avec le GPRA et préparent les troupes à intervenir, pour rétablir l'ordre, alors que personne ne savait ce qui se passait à Oran ! (5)

Les pompiers pyromanes de l'ALN

                   Bien sûr, nous n'aurons jamais un ordre de mission signé de Boumediene. Mais Mohamed Harbi a écrit : L'Etat -major a une vue cynique des choses ; il désire ruiner l'autorité du GPRA ; avec Ben Bella, il ne reculera devant aucun procédé pour se saisir du pouvoir. Et le garder…La suite l'a prouvé ! S'il était besoin d'autres preuves de ces assertions, la crise ayant éclaté au grand jour, nous avons retrouvé dans la presse des communiqués moins confidentiels que le nôtre : tandis que le " groupe de Tlemcen " faisait appel à l'Etat major " pour rétablir l'ordre et la sécurité à Alger ", un communiqué des willayas III et IV " accusait un réseau dirigé par Yacef Saadi " de tirer sur les djounouds, espérant profiter de la confusion pour occuper la capitale et préparer l'arrivée des bataillons de l'ex Etat major " (Le Monde). Ils ne purent y pénétrer que le 9 septembre. Idem un message " géné-super " de l'armée française signale des tirs et des provocations dans les quartiers de l'Agha et des facultés à Alger ; des cris incriminant l'OAS auraient aussi été entendus ! Mais le procédé qui avait si bien réussi à Oran fit long feu…Dans cette ville, l'avancée de l'ALN du Maroc (qui dût cependant réquisitionner camions et bus privés) venue " rétablir l'ordre " en pompiers pyromanes avait été avalisée par un GPRA abusé qui, dans un communiqué du 6 juillet, annonce " une attaque de l'OAS " avancée dans un premier temps par les benbelliste d'Oran, argument vite abandonné pour incriminer ensuite des " des bandes anarchiques "(6)

Les victimes du 5 juillet boutées hors de l'histoire

                   Ce troisième volume de l'Agonie d'Oran se veut plus technique que les précédents, chiffrant les effectifs, énumérant les unités des forces Françaises présentes à Oran, situant leurs cantonnements imbriqués dans la ville, à proximité des premières exactions : 18000 hommes strictement consignés, comme le rappellent plusieurs fois les journaux de marche (JMO) de certaines unités, qui relatent avec parcimonie ce qu'elles ont pu voir de " leurs balcons " Certaines sont intervenues parfois pour ouvrir leurs portes aux fugitifs ou en cas de légitime défense patente, comme à la gare d'Oran. (7)
                   Il faut tout de même signaler une initiative remarquable : celle du lieutenant Khéliff qui intervint avec son unité loin de sa base. Le général Katz, chef du secteur autonome d'Oran se raccrochera plus tard à ces quelques rares mais précieuses interventions d'initiatives " humanitaires " en se couvrant derrière des " ordres supérieurs ", venus du sommet de l'Etat. Il n'en reste pas moins que madame de Ternant, ordonnatrice de l'ouvrage, a raison d'écrire : 

C'est le seul exemple dans l'Histoire, d'un massacre perpétré sur une communauté sans défense en présence de son armée qui laisse assassiner et enlever ses ressortissants sans intervenir.

Et elle pouvait ajouter d'une armée invaincue !
                   Selon le vote unanime de l'Assemblée Nationale, la guerre d'Algérie a officiellement cessé le 2 juillet 1962. Ce n'est pas une raison pour bouter hors de l'histoire les victimes du 5 juillet à Oran
.

Par Jean-François PAYA Ancien combattant d'Algérie classe :/54 En service à la Base de Mers-el -Kébir jusqu'à fin 1964. 

         (1) Victimes tuées sur place où enlevées et déclarées " disparues " 800 selon JP Chevènement, attaché militaire au consulat d'Oran dans un ouvrage en 1977 / 440 plaintes déposées à ce consulat sachant q'une plainte pouvait recouvrir plusieurs personnes. Plus (+) de nombreux hommes non déclarés ( isolés ; familles déjà parties en France )
        (2) 12 000 militaires Français intra-muros + garnisons extérieures Marine et Air détail des unités dans le livre 3 " l'Agonie d'Oran"
 

        (3) Il faut préciser que dépourvue de moyens logistiques de transport après réquisition de camions et bus privés et publics dans la zone intérieure, l'ALN des frontières arriva le Dimanche 8 Juillet à Oran.

       (4) Premiers tirs sur le défilé à 11h15 précise, selon plusieurs témoins militaires et Algériens dont le commandant du service social des Armées Bd Joffre (livre 1 " agonie d'Oran ").

       (5) Note de renseignement 1226 B2 classifiée secret /confidentiel /Communiqué de l'Etat Major de l'ALN du 5 Juillet 1962 (texte intégral dans "agonie d'Oran " 3).

       (6) Le capitaine de l'ALN Bakhti organisa le 10 juillet un montage médiatique pour tout mettre sur le dos d'un chef de bande pseudo Attou qui évoluait après le 19 mars dans les quartiers sud-est d'Oran.

       (7) Seul accrochage sérieux avec une section du 8ème Rima en faction à la gare qui fit plusieurs victimes du côté Musulman (très édulcoré des 2 cotés).

Autres sources :

       (8) Note aux chefs de Corps n°99 /saor/3/ope du 20 juin signée général Katz qui prévoit l'usage de la " légitime défense " y compris pour les ressortissants Français après le 3 juillet (non appliquée sur l'ordre du pouvoir central la veille de l'indépendance, avec l'ordre strict de consigner les troupes).
       (9) Bulletin de rens n
° 1512 du 12 /7/62 classé/secret révélant enfouissement de cadavres au bulldozer avec photos d'hélicoptère zone du petit lac sud-est d'Oran Mais aucune enquête officielle ; 44 ans après on procède enfin à une recherche du nombre des victimes sur la base de documents partiels en sachant que certains historiens algériens reconnaissent au moins 2 charniers au " Petit Lac " et au cimetière Tamazouet.

 

COMPLEMENT TRANSMIS PAR L'AUTEUR (avec autorisation de publier)

         Pour mémoire : article cité "pour en savoir plus" p 81 du n° 231 d'Avril 1999, revue l'HISTOIRE, sans aucun démenti depuis cette diffusion.

ref : / note de rens 1266:B2:sec-conf /odj EMG ALN du 5 juillet 62 prouvant le complot (voir ci dessous)
ref :/ bulletin rens 1512 du 12/7/62 class/secret/enfouissement cadavres bulldozer zone du petit lac Oran / Photos d'hélicoptère, note 99 du 20 juin Katz citée avec liste unités. Par contre aucune trace d'enquête officielle.

La mienne ne fut pas agréée (resté à la base de Mers el Kébir jusqu'en 1965)

JF PAYA Historien (tous documents disponibles)
" Difficile de trouver un chat noir dans une pièce noire surtout lorsqu'il n'y a pas de chat " proverbe chinois à propos des archives

Les Forces françaises en présence à Oran le 5 juillet 1962, passibles de non-assistance à personnes en danger.

                   En fonction des Archives militaires et des destinataires des circulaires du Commandement du " Secteur Autonome d'Oran " nous pouvons donner la liste des unités et des effectifs (18 000 hommes) présents à Oran ce jour-là. Lorsque l'on pense que sur presque un millier d'officiers présents on peut compter sur les doigts d'une ou deux mains maximum ceux qui ont eu le courage de transgresser les ordres, on reste sidéré, car certes, il y eut le Général Katz obéissant avec zèle à De Gaulle mais le reste ne fut pas particulièrement glorieux, le plus hardi étant le lieutenant FSNA Kheliff commandant de Compagnie du 30è BCP qui mena une action longue et loin de sa base sans bien connaître la ville d'Oran. Pourtant les risques pour la "carrière" étant moins graves (avec en plus un prétexte d'assistance à personne en danger) que ceux pris par d'autres précédemment en rupture de ban avec l'Armée gaullienne ! (comme le lieutenant Kheliff qui passa bien Capitaine après une mutation en métropole).

Liste des unités présentes à Oran, et à proximité, le 5 juillet 1962

Secteur Oran Ville
- 3 Régiments d'Infanterie + 1 bataillon : 5è RI - 21è - 67è - 3/43è RI -
- 3 Régiments d'Infanterie de marine + 3 Bataillons : 8è RIMA - 22è - 66è -1/2è - 1/75è - RIMA - 1/2è RAMA
- 2 Régiments de Zouaves : 2è et 4è Zouaves
- 1 Régiment de Cuirassiers : 3è Cuirassier
- 3 Bataillons de Chasseurs Portés 10è - 29è - 30è BCP
- 2 Bataillons RA : 1/27è et 324è RA
- 2 Groupements GAAL : 452è et 457è
- Enfin 23 escadrons de Gendarmerie Mobile.

         A cela il faut ajouter les éléments de l'Armée de l'Air basés à la Sénia et de la Marine à Mers-El-Kébir, Arzew et Tafaraoui (Aéronavale). Soit une garnison totale de 18 000 hommes dont 12 000 sur le seul secteur d'Oran -Ville cantonnés sur plusieurs sites, casernes, lycées, collèges, stades, écoles imbriqués dans la ville à proximité immédiate des événements tragiques qui ont eu lieu.En fait ce 5 juillet à Oran fut ponctuellement la journée la plus sanglante depuis le début de la guerre d'Algérie à nos jours malgré ce qui s'y passe encore en 1998. Mais elle a surtout le triste privilège d'être un cas unique dans l'histoire où une armée sur le terrain en place à proximité de ses ressortissants civils désarmés et pacifiques les laisse se faire massacrer par des éléments étrangers sans intervenir (sauf cas rares et isolés).
           Si on doit reparler du 17 octobre 61 à Paris qui a eu lieu en pleine guerre d'Algérie alors que le FLN était encore " l'ennemi officiel " pourquoi, pas de cette journée occultée par l'historiographie gaullienne et FLN, qui a eu lieu après la fin supposée de toutes les hostilités et en voie d'effacement de notre histoire avec son millier de victimes identifiables et appelées hypocritement "disparus".
            D'autre part cette journée fut un des actes fondateurs de l'Etat Algérien dans sa composante ‘‘militaro mafieuse’’ manipulatoire et provocatrice dont les effets sont plus que jamais présents à ce jour.

            Le communiqué de l'Etat Major Général de l'ALN diffusé au matin du 5 Juillet aux cadres ne fait aucune référence à cette journée comme historique. Sur 3 pages, il explique pourquoi le GPRA qui l'a dissous "a failli à sa mission en bafouant la légalité sur tous les plans "après une référence appuyée aux accords d'Evian ! Il cite la date du 1er Juillet "où le peuple s'est prononcé" comme historique proclamant que le GPRA "est incapable de maintenir l'ordre’’. Il se propose de le faire en allant "protéger la minorité Européenne" alors qu'on ne sait pas encore ce qui se passe à Oran !

            Il faut préciser que dépourvu de moyens logistiques de transports après réquisitions de camions et bus privés dans la zone Tlemcen Ain-Témouchent, l'ALN des frontières arriva à Oran le dimanche 8 Juillet et rétablit effectivement l'ordre tout en prenant le pouvoir. Pour Alger, ce fut une autre histoire. Elle n'y entra qu'en Septembre après des combats avec les willayas 3et 4 au niveau d'Orléanville et une négociation.

NB : Personnellement j'adhère à la thèse défendue aussi par certains historiens Algériens selon laquelle De Gaulle avait choisi de favoriser l'accession au pouvoir du clan d'Oujda.

Par Jean-François PAYA Ancien combattant d'Algérie classe : /54 En service à la Base de Mers-el -Kébir jusqu'à fin 1964.

RETOUR JEAN FRANCOIS PAYA ORAN 5 JUILLET 1962

6 mars 2009

NOUVELLES DE SANTA CRUZ

Le Comité Départemental - Hérault - les Amis  de Notre Dame de Santa Cruz

Antenne départementale de l'association nationale des amis de Notre-Dame de Santa Cruz

Messagerie : sanctuaire.santacruz.nimes@wanadoo.fr 

Organise la première visite de la Vierge de Santa Cruz sur le bassin de Thau les samedi 2 et dimanche 3 mai 2009 à Frontignan.

                La ville a été choisie pour ses atouts bien adaptés à l'organisation de la manifestation (Eglise Saint-Paul disposant d'une belle capacité d'accueil et parkings assez proches du canal).

                   La Vierge de Santa Cruz a toujours été et reste le trait d'union entre des générations de Français d'Algérie dans l'accomplissement de leur pratique de la religion. Ces journées seront encore l'occasion de perpétuer la ferveur vécue par nos Anciens.

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Voir le site spécialement créé pour la Vierge visiteuse de Santa Cruz

http://lesamisdenotredamedesantacruz.ifrance.com/

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Voir le site national de Santa Cruz

http://sanctuairesantacruz-nimes.cef.fr/index.php

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Nous terminerons cet important rassemblement par un dîner le 3 à 20h00 (21€/ personne) apéritif avec brasucade, repas complet avec fromage et dessert, vin et café + des danses andalouses...aïe, aïe, aïe , l'ambiance !

JPP jean-paul.palisser220@orange.fr

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RETOUR ACTUALITES 

5 mars 2009

J-C 19 MARS 1962

"LE CESSEZ LE FEU"

Par José castano.

C'est le dimanche 18 mars 1962 à 18h que fut officiellement rédigé à Evian l'acte de décès de l'Algérie française. A cet instant, la France était devenue celle que Joachim de Bernis dépeignait au comte de Choiseul après qu’elle eût cédé le Canada à l’Angleterre par le traité de Paris en 1763 : "La plus méprisable des nations est aujourd'hui la nôtre, parce qu'elle n'a nulle espèce d'honneur et qu'elle ne songe qu'à l'argent et au repos. Nous sommes à la dernière période de la décadence."

                Ce même jour, De Gaulle déclara : "Il faut que la France, dans sa masse approuve ce qui vient d'être accompli en son nom. " Il venait d’accorder au FLN tout ce que ce dernier exigeait depuis le début de la rébellion, et que les gouvernements de la IVème République, pourtant si décriés, avaient refusé, s’opposant à l’abandon vulgaire, sinon criminel, d’une population française, et n’acceptant pas que les drapeaux français s’inclinassent devant ceux de l’ennemi.

La France suivait son guide... elle approuvait... et elle couvrait déjà par sa lâcheté le génocide qui se préparait.

                Du côté de la population française d’Algérie, c’était la consternation et l’effondrement, tandis que de l’autre, c’était le triomphe et, comme le précisa aussitôt le président du GPRA, « la grande victoire du peuple algérien ! ».

                Dans les milieux politiques, on s’efforçait de s’attribuer le mérite de cette issue. A gauche, on y voyait la conséquence d’une longue action menée à cette fin ; chez les gaullistes, on soulignait que le mérite en revenait au général, donc à eux-mêmes ! Dans les corps de troupe, c’était la joie et le triomphe des cris. Pour les appelés, c’était la perspective de revenir chez eux et de reprendre une vie calme…

                A Paris, dans la cour de la Sorbonne, pour célébrer « la Victoire », les étudiants de l’UNEF ornèrent d’un drapeau tricolore et d’un drapeau du FLN, la statue de Pasteur, tandis que des banderoles portaient le slogan : « Ecrasez l’OAS ».

                Sur les écrans de télévision, se découpaient comme des masques, les visages des hommes qui mentaient... Les Algériens, ces chefs de bande, érigés en divinités par un flot de sang, assurant que le bonheur et l'abondance naîtraient naturellement du départ des Français, et Fouchet, au mufle de primate, criant aux Européens d'Algérie : "Ne suivez pas les mauvais bergers... Vos vies et vos biens seront préservés!..."

                On faisait ainsi le malheur des Algériens et des Français! On livrait les premiers à la faim qui ne tarderait pas à se montrer et on poussait les seconds dans la ruine, l'exil et le désespoir pour sacrifier à des mythes et céder à la folie d'un homme dévoré par des rancunes et des cauchemars orgueilleux.

"Le cessez-le-feu c'est la conséquence d'une victoire!" avait osé déclarer le Ministre Coup de Frejac. Ce fut en vérité, devant le sacrifice de nos morts, devant les hommes de notre temps et devant l'Histoire, la consommation de la plus grande capitulation humaine et morale de la France, parce que sans défaite militaire. Il fut aussi le point de départ d'une des plus grandes tragédies de l'humanité contemporaine en raison des événements qu'il fit naître.

        - Le cessez-le-feu fut la honteuse tuerie du 26 mars 1962, rue d'Isly à Alger qui fit parmi la population civile européenne 80 morts et plus de 200 blessés, tous victimes de la haine de de Gaulle, de ses barbouzes et de ses gendarmes.

        - Le cessez-le-feu fut la livraison aux égorgeurs du FLN de 150.000 Musulmans fidèles à la France qui furent torturés, émasculés, écorchés vifs, bouillis, mutilés, coupés en morceaux, écartelés ou écrasés par des camions, familles entières exterminées, femmes violées et enfants égorgés.

        - Le cessez-le-feu fut un million d'Européens qu'on livrait à la cruelle vengeance des vainqueurs. Cinq mille d'entre eux disparurent dans les semaines qui suivirent : hommes condamnés à la mort lente aux travaux forcés, femmes et jeunes filles livrées à la prostitution et à la traite des Blanches.

        - Le cessez-le-feu fut le coup de folie sanguinaire, l'épouvantable boucherie du 5 juillet à ORAN, devant l'armée française sans réaction, l'arme au pied. Les services officiels estimeront à plusieurs milliers le nombre des victimes de cette tragédie.

        - Le cessez-le-feu fut la spoliation, l'exode brutal et dramatique d'un million trois cent mille personnes, de toutes conditions, chassées par la haine, abandonnant ce qui était leur raison de vivre.

        - Le cessez-le-feu, fut enfin le sacrifice totalement inutile de trente mille jeunes soldats métropolitains. Sont-ils morts pour l'Algérie algérienne?

                Fallait-il vraiment sacrifier pendant plus de sept ans des centaines de milliers de vies humaines et des milliers de milliards pour franchir ce seuil ? Et le Sahara qui, pendant ce temps, n’en finissait pas de révéler ses richesses…

            Comme le disait très justement de Gaulle, les Algériens ne sont pas tous des Musulmans, encore moins des Arabes. Il aurait fallu, dans ce cas, trouver le moyen de faire une Algérie indépendante en tenant compte de tous les facteurs. Or, de Gaulle avait négligé, sinon méprisé, les Pieds-Noirs. Ces derniers ne participèrent à aucun degré aux conversations d’Evian d’où devait sortir l’Algérie future. Et pourtant, on l’avait appelé, lui, de Gaulle, le sauveur, pour conserver l’Algérie française ! Mais d’abandon en abandon, de largesse en munificence, de discours en référendums, on en était aux concessions suprêmes, à l’abdication, à la fin.

                Dès lors, tout s’enchaîna inexorablement. Ce fut l’hystérie collective, l’appel au meurtre, la soif de sang, le plaisir de tuer. Ce fut la violence qui détruisait sans savoir, le nombre qui ne pouvait produire que le mal, qu’il fût ouragan, torrent, incendie, invasion. L’instinct de férocité native s’était, chez tous, réveillé par les cruels supplices qui se multipliaient aux quatre coins du territoire et qui, au fil des jours, gagnaient en raffinements.

                A partir de ce jour, l’Algérie française n’allait plus être l’expression d’une revendication triomphante ; c’était un cri désespéré, presque une plainte : c’était une incantation. C’était un appel de détresse, c’était l’au-secours que les Pieds-noirs lançaient par delà la Méditerranée en rabâchant jusqu’à l’épuisement cette prière qui trouait l’espace et qui se heurtait au mur de silence et d’indifférence que la France avait érigé sur ses côtes. « Algérie française ! » c’était un appel au miracle, c’était l’espoir d’une intervention céleste… mais Dieu n’écoutait pas… et les Pieds-noirs étaient seuls, seuls avec leur peine et leur passion… comme ils l’avaient toujours été.

José CASTANO (E-Mail : joseph.castano0508@orange.fr)

28 février 2009

CHRISTIANE FERROVECCHIO

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          Native de Djidjelli Institutrice, professeur d'enseignement général de collège et documentaliste Christiane FERROVECCHIO est aussi écrivain. Des souvenirs enfouis qui ressurgissent. Tirée à quatre épingles, maniant le verbe avec facilité et précision, Christiane Ferrovecchio a le regard d'une jeune retraitée épanouie qui analyse la vie quotidienne avec optimisme. Pourtant cette ancienne institutrice d'origine corse, qui s'est installée à Argelès depuis une quinzaine d'années, a dans un coin de sa mémoire de sacrées histoires. D'abord, celle d'une enfance passée en Algérie française puis celle d'une famille qui a évolué dans le Constantinois ; enfin, celle d'une fuite vers le continent en 1962.

        C'est à la suite de l'insistante demande de ses deux fils, Patrick et Eric, qu'elle accepte un jour d'écrire cette épopée. Une sorte de testament spirituel. Restait à briser cette omerta qui régnait sur ce recoin de mémoire bloquant cette période de souvenirs. "Ils ont ressurgi avec violence parfois mais le tiroir était ouvert et ils se sont transcrits sur ses feuilles.

Ses deux ouvrages : Picture_111

"Mnêsis"

Paru aux Editions " Le Manuscrit ".

        Un ouvrage qui conte l'histoire d'une Smala " Pieds-noirs " dans la ville de Djidjelli (aujourd'hui Jijel) ce récit autobiographique est superbement écrit. La narratrice évoque des moments cocasses et tristes à travers des mots empreints de parfums d'épices à l'accent marqué. Issue d'un milieu modeste, l'auteur parcourt son enfance évoquant les Indigènes, les Colons puis les Harkis. Elle confie la bonne éducation reçue chez les Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, l'hostilité de  ses Beaux-parents pour son union avec Marcel, un Pied-noir d'une "caste élevée" qui est décédé en 1968 sans avoir pu "récupérer le liège de ses arbres".

        Une femme raconte à ses enfants son enfance qui s'est déroulée à Djidjelli. Elle retrouve l'accent pied-noir pour les faire entrer dans l'ambiance propre aux villes du pourtour méditerranéen. La tchatche, les rodomontades et les injures en pataouet sont à peine assourdies par la musique arabe qui sort des boutiques. Le bric-à-brac du souk : des cuivres et des tissus chamarrés aux couleurs chatoyantes empreints des parfums d'épices et de café torréfié. La brise du soir qui emprunte aux embruns l'iode de la Grande Bleue pour le déposer sur les passants de la Rue de Picardie. Ce doux zéphyr fait oublier aux habitants la chaleur torride de l'après-midi.

Commentaire de Véronique Parayre (L'Indépendant)

Un poème en "slam" 

Et puis, il y a "la tchatche, les rodomontades et les injures en pataouet" qui raisonnent dans les ruelles du quartier (un glossaire est à consulter à la fin du livre pour tous ceux qui ne sont pas parvenus à traduire), il y a aussi ce départ précipité de la famille qui s'est retrouvée dans le centre de la France. A noter également, ce superbe poème écrit en "slam" qui montre que l'histoire d'hier peut-être évoquée aujourd'hui avec l'air du temps.Un ouvrage à dévorer dans lequel beaucoup de Rapatriés vont sans nul doute se retrouver.

COMMANDER "MNESIS"

Et aussi:

" MARA, l'amère"

Adaptable à l'Ecran est un roman dont l'histoire se déroule en Afrique du Nord avec de l'action, du suspense et une merveilleuse histoire d'Amour. 

        Ce jour-là, le "/Bel ami/ "pavoisé du drapeau tricolore, déverse à quai sa bordée de matelots en goguette. A 18h, une tempête tourbillonnante très intense se manifeste par un énorme entonnoir nuageux pour devenir une tornade. Une jeune fille qui sort de son lieu de travail le RAF.T - un bistrot taverne - est victime d'un viol. Une course au trésor organisée par les Scouts et les Ames vaillantes est interrompue par l'accident de Mara secourue par l'intrépide Isco. Au loin, le tocsin annonce un incendie aux Entrepôts Andréoli-Mansour. Avec Mara et Isco, le Docteur Achmal, Mélaine, Johanne, le Capitaine Duchêne et le Révérend Père Joseph vont vous entraîner dans une aventure qui va secouer tous les habitants du petit Port de Debel. 

COMMANDER "MARA L'AMERE"

*

Et aussi

Vente suivie:

* Maison de la Presse 4, Rue du 14 Juillet 66700. ARGELES-sur-Mer
Tél. 04 68 81 08 47

* Carrefour ARGELES SUR MER 04 68 82 64 00

* Centre    Leclerc (Nord  Polygone) de PERPIGNAN :04 68 61 58 66

Ou achat sur : Editions le Manuscrit Service Communication 20, Rue des Petits-Champs 75002. PARIS Tél : 08 90 71 10 18

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Retour à la bibliographie de Christiane Ferrovecchio.

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22 février 2009

LE PARADIS DES BEURS

André Dufour nous livre quelques réflexions suite au nouvel intérêt des médias pour les musulmans français expatriés dans des paradis islamiques.

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Drapeau d'Arabie. Image à la Une : l'émir du Qatar

Naguère, les prolétaires de tous les pays avaient tous une même patrie paradisiaque : l’URSS, avec le communisme pour religion d’Etat à vocation universelle. Le prolétariat, ou du moins les nantis et les bobos qui parlent en son nom, sont encore frustrés de ce paradis perdu. Fort heureusement, un paradis chasse l'autre. La semaine écoulée nous aura ainsi gâtés d’un reportage télé d’Envoyé Spécial consacré aux Beurs qui s’expatrient dans les Emirats du Golfe et d’un reportage sur le même thème paru la même semaine, est-ce un hasard ? dans le Figaro du 18 février sous la signature de Georges Malbrunot.

En gros, des jeunes talents français ne trouvant aucun débouché en France, «en raison de leur origine maghrébine», trouvent leur bonheur, un emploi bien rémunéré, la prospérité et parfois la fortune, dans les Emirats. Et de surcroît, ces jeunes Français par le droit du sol, peuvent y retrouver leurs véritables racines, l’Islam, et leur véritable identité, la Oumma. Alors, sur cette terre d’islam, ils peuvent enfin «pratiquer pleinement leur religion sans avoir à se cacher», comme c’était leur cas en France, comme l’affirment certains d’entre eux. On aimerait leur demander combien d’églises, de pagodes ou de temples hindous les autorités locales émiraties subventionnent-elles, comme le font en matière de mosquées, et en toute illégalité, certains maires français en mal d’électeurs musulmans. Et puis quand on voit sur les aires de repos de nos autoroutes ou dans certaines rues de Paris des musulmans se prosterner à l’heure de la prière sans se soucier de la gêne qu’ils provoquent, quand on voit dans nos rues les musulmanes s’afficher dans leur pieux accoutrement conçu par des fabricants de sacs d’emballage, on n’a pas l’impression qu’ils vivent un islam des catacombes, mais passons… ils ont le droit de s’exprimer et même de mentir comme nous avons encore le droit de douter, de critiquer et de contester. Alors profitons en avant que nos autorités, allant au devant des injonctions de l’OCI, nous imposent un bâillon.

Mais revenons à notre sujet : Nos aïeux ont connu l’alliance du sabre et du goupillon, nos Beurs «expatriés» découvrent le charme de «l’alliance de la BMW et du Coran» en feignant d’oublier que derrière le Coran il y a surtout le sabre qui orne le drapeau de leur prophète. Le sabre n’est qu’un symbole mais un symbole exprime mieux la réalité que les discours lénifiants enrobés de vaseline. Et de nous montrer l’image de la réussite en la personne d’un créateur de restaurants, d’un architecte et j’en passe. Caméra braquée sur le luxueux et spacieux logement disproportionné pour un homme astreint à vivre sans sa famille, payé par son employeur, la grosse bagnole et tous les signes extérieurs de la réussite. Le rêve pour des rescapés des cités HLM «ghettos» décidés à se démarquer des leurs copains qui continuent à «tenir les murs», à occuper les halls d’immeubles et à traficoter dans des bizness pas très hallal.

Honte donc aux employeurs «Souchiens» qui obligent tous ces génies incompris à s’expatrier, privant ainsi notre pays de leur créativité, comme ce fut jadis le cas des Huguenots que l’intolérance royale a refoulés en Prusse, aux Pays-Bas et autres pays qui ont largement profité de leur savoir faire. Je me sens, vous vous sentez, nous nous sentons tous coupables. Cela semble du reste l’objectif recherché par ce genre de reportages.

Il ne nous reste plus qu’à savoir quelles discriminations raciales ou religieuses contraignent également tant de nos diplômés «de souche gauloise» catholiques, protestants, juifs ou athées à s’expatrier au Canada, en Australie, aux Etats-Unis ou plus près de nous, dans les pays de l’U.E.

Il est certain que dans des pays nouveaux riches où tout est à faire, à créer, à construire, et où l’argent du pétrole et du gaz coule à flots, et c’est particulièrement le cas des émirats, il y a davantage d’offres d’emploi de haut niveau que dans un vieux pays tel que la France, lestée d’une intrusion migratoire «bas de gamme» quant au niveau de qualification et dont la population rétrograde se montre de surcroît rétive aux charmes et avantages du «multiculturalisme». Allons donc admirer le multiculturalisme en terre d’islam.

Alors je me suis souvenu du loup et du chien de la fable de La Fontaine, le chien, bien nourri, vantant au loup famélique les charmes de la vie auprès des humains. Le loup est sur le point de suivre le chien jusqu’à ce qu’il remarque le collier que celui-ci porte. Et apprend que les maîtres qui prennent si grand soin du chien l’attachent aussi parfois. Le loup n’est alors pas du tout disposé à échanger sa liberté contre une nourriture assurée.

Or ce n’est pas Envoyé Spécial, émission qui passe à une heure de grande écoute et se doit d’écarter tout ce qui pourrait donner une image négative de l’islam, mais le reportage du Figaro, dont le nombre de lecteurs est de loin inférieur à celui des téléspectateurs, qui involontairement peut-être, nous fait découvrir le pot aux roses.

Constatons seulement que ni le reportage télé, ni celui de Malbrunot, ne font état du sort des centaines de milliers de travailleurs étrangers, des soutiers venus des pays très pauvres, qui triment bien plus que nos 35 heures hebdomadaires pour un salaire de misère sur les chantiers sous une température de 40 ou 50°, ni du personnel domestique traité en esclave dont les employeurs «font suer le burnous». Constatons aussi que même pour les mieux rémunérés, il n’est pas question du «droit» au regroupement familial. Ça c’est bon pour coloniser l’Occident, pas en «terre d’islam». Mais Malbrunot, que l’on ne saurait qualifier d’islamophobe, nous confirme qu’à fonction et qualification égales, le salaire de l’étranger est inférieur de 25% à celui de l’Emirati autochtone. Telle est la règle. Et puis il semblerait que les pieux Emiratis appliquent le programme de Jean-Marie le Pen, puisque la préférence nationale, entre autres en matière d’emploi y est imposée. Et ces Beurs qui auraient brûlé des milliers de voitures supplémentaires si la France appliquait la même règle et la même discrimination salariale, trouvent cela normal dans un pays islamique. C’est-y pas beau l’amour ?

Alors lorsque Malbrunot donne la parole et presque le mot de la fin à Khalid, l’un des «expatriés» qui parle de revenir en France «lorsque la France aura appris à vivre avec ses musulmans», on a envie de rétorquer à ce donneur de leçons que nous le reconnaitrons comme Français, comme l’un de nos concitoyens, lorsqu’il aura appris à vivre avec les Français. C’est aux derniers venus qu’il appartient de s’enquérir des règles de vies, de codes, des tabous et du sacré de la population en place et non le contraire. Le contraire, c’est une colonisation, une intrusion.

L’islam n’est respectable qu’en tant que religion parmi d’autre, non au dessus des autres. Est-ce que les bouddhistes, les zoroastriens, les hindouistes, les sikhs, les bahaïs et adeptes d’autres croyances ou convictions, non moins respectables que l’islam, exigent que nous apprenions à vivre avec eux et à nous conformer à leurs croyances ? Permettez-moi de vous donner un exemple personnel : à un moment donné de ma vie, en 1946, j’emménageais pour quelques mois dans une petite ville allemande près de Bonn. Une copine de cette localité m’avait averti qu’un nouveau venu qui s’y installe doit se vêtir en sombre, mettre des gants et faire le tour des maisons du voisinage pour se présenter. C’est ce que je fis : «Guten Tag, permettez moi de me présenter : André Dufour, de Paris, votre nouveau voisin». Invariablement la maitresse et le maître de maison m’invitent à entrer, à prendre une tasse de café et à goûter à la pâtisserie préparée en prévision de ma visite. C’est un rite d’intégration qui implique l’acceptation des us et coutumes du lieu. Est-il besoin de dire qu’après une telle tournée, il faut plusieurs semaines avant de goûter à une pâtisserie ? Ne pas agir ainsi m’aurait fait passer pour un malotru, un intrus. Je n’ai pas demandé aux citoyens de cette ville d’apprendre à vivre avec moi, c’est à moi qu’il appartenait d’apprendre à vivre avec eux. Moyennant quoi, soixante ans après, j’y ai gardé quelques liens d’amitié.

Et si je devais vivre quelque temps en terre d’islam, je me garderais de prendre un repas arrosé de vin à la terrasse d’un restaurant un jour de ramadan. Non seulement par une évidente prudence, mais avant tout par respect pour les us et coutumes du pays. Là je veux bien apprendre à vivre avec les Musulmans. Mais pas chez moi. Chez moi, dans mon pays laïque, je ne connais pas la religion des gens qui m’entourent ou avec lesquels je suis en relation. Je ne connais que des Français, hommes ou femmes, des concitoyens. En France, il est aussi malséant de mettre sa religion en avant que ses goûts et mœurs sexuels. Cela relève de la vie privée, de la vie intime, non du domaine public.

Alors, Monsieur Khalid, je vous aime bien comme concitoyen, le reste me laisse indifférent. Je n’ai donc pas davantage à apprendre à vivre avec les adeptes de tel ou tel guide, führer, gourou, prophète ou messie qu’avec les adeptes de telle ou telle idéologie ou avec les communautés sexuelles «déviantes». Tant qu’ils restent discrets et n’essaient pas de nous imposer leurs lois. Libre à vous de ne pas l’admettre et je respecte votre choix. Mais alors, et sans rancune, je vous souhaite tout le bien possible, santé, bonheur et prospérité au sein d’une famille heureuse et regroupée, en terre d’Islam, où les musulmans apprennent si bien à vivre avec les Chrétiens, les Juifs, les Hindouistes, les Bouddhistes, les Bahaïs, les athées, les "infidèles" et les «renégats».

© André Dufour pour LibertyVox
Voir le texte intégral

7 février 2009

DOCTEUR JEAN CLAUDE PEREZ

7 février 2009

PCR BON DE COMMANDE

Bulletin de commande - exemplaires numérotée

Se battre en Algérie - 1954/1962

Nom : ………………………………………………………………………….

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Prénom :…………….……..……………………………………………….

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Adresse :

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Ville :…………………………………………………………………………………………………...

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Code postal :………………………..............

Commande ………. Exemplaire(s) numéroté(s) du livre Se battre en Algérie au prix unitaire de

28,00 € + participation aux frais de port et d’emballage (1 exemplaire = 5,74 € - 2 ex. = 7,40 € - 3 à 4 ex. = 10,20 € - à partir de 5 ex. et au-delà : 11,80 €), soit un total de ………….. € à régler à l’ordre de Patrick-Charles RENAUD par chèque bancaire ou postal.

Date : …………………………..

Signature :

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Bulletin à retourner avec votre règlement à :

Patrick-Charles RENAUD – 113, Avenue Foch – 54270 Essey-lès-Nancy 

Retour Patrick-Charles RENAUD

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Retour nos lectures.

7 février 2009

PATRICK-CHARLES RENAUD

Se_battre_en_Alg_rie_1954_1962

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SE BATTRE EN ALGERIE 1954 - 1962

Un livre de 456 pages de récits + 32 pages de photos hors texte dont une majorité en couleurs - format 170 X 230

Prix Raymond Poincaré 2003 

                Exemplaires numérotés et dédicacés uniquement disponibles auprès de l’auteur Sale guerre ! Cause injuste! Quels que soient les qualificatifs, des soldats français ont combattu durant plus de sept ans en Algérie, de l’autre côté de la Méditerranée, où le pouvoir politique les avait précipités. Au-delà des idéaux, ils ont dû s’adapter, s’aguerrir et se battre pour survivre avant tout dans un cadre qui leur était totalement étranger. Si la guerre est par définition cruelle, la guérilla l’est tout autant car elle n’obéit à aucune règle conventionnelle.

                « Se battre en Algérie » démontre que cette guerre ne se résumait pas à des opérations de ratissage ou de contrôles dans le bled, ni même à de rares scènes de torture et d’exécutions sommaires. Elle ne fut pas non plus une guerre où tous les Appelés désoeuvrés dans un poste perdu dans le djebel, se livraient à des actes répréhensibles sur les populations civiles. Réduire la Guerre d’Algérie à ces clichés est intellectuellement malhonnête.

                Elle fut émaillée de combats, parfois farouches, livrés par des combattants français et algériens courageux, dans des paysages apocalyptiques, dans le froid, la pluie, la neige et le vent, ou sous une chaleur excessive. Elle fut aussi et surtout faite par de jeunes français respectueux de l’adversaire, dont l’immense majorité ne s’est pas livrée aux actes barbares dont font état certains.

                De 1954 à 1962, l’élite de l’Armée Française s’est battue en Algérie, en première ligne : légionnaires, parachutistes, commandos, équipages ’hélicoptères, pilotes de chasse et d’observation, marins, tirailleurs, sahariens, etc. A travers des récits poignants et véridiques, ce livre vous fait revivre des combats âpres dans lesquels ces hommes ont été engagés. Il vous emmène dans les djebels arides et déchiquetés, dans les sables et oasis du Sahara, dans les forêts tapissées de ronces ou de chênes-lièges, dans les airs à bord d’avions de chasse et d’hélicoptères qui survolaient des paysages magnifiques que la furie guerrière pouvait rapidement métamorphoser en enfer. Au fil des pages, vous côtoyez aussi ces rudes moudjahidin, parfois vétérans des Campagnes d’Italie et d’Indochine, qui se battaient pour leur indépendance avec détermination.

                Les grands épisodes de la Guerre d’Algérie sont relatés : les opérations de Timimoun, la bataille de Souk Ahras, les combats livrés dans l’Atlas Saharien, dans les Aurès et à proximité des frontières tunisiennes et marocaines, la traque et la fin de « moudjahidin » éminents comme les colonels Amirouche, Si Ahmed, Lofti, tous les trois chefs de Wilaya, jusqu’à la Bataille de Bizerte en Tunisie au cours de laquelle les parachutistes, venus d’Algérie, ont dégagé la base et la ville menacées.

Prix : 28,00 € (+ frais de port et d’emballage) - Patrick-Charles RENAUD – 113, Avenue Foch – 54270 Essey-lès-Nancy - e-mail : patrick-charles.renaud@orange.fr – Tél. : 03.83.20.13.38 Cet ouvrage est publié par les Editions Grancher (Paris).

                A mes fidèles lecteurs et aux passionnés, je propose des exemplaires numérotés et dédicacés. Si vous êtes intéressés, veuillez me retourner le bulletin ci-dessous dûment complété et accompagné de votre règlement. Pour les dédicaces, n’oubliez pas de me communiquer le texte souhaité. A noter qu’il est souvent question du 14ème R.C.P. avec des récits « revus » et complétés avec d’autres témoignages.

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.BON DE COMMANDE.

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        Les livres seront expédiés par la Poste au début du mois d’avril 2008 (envoi sécurisé et rapide en Poste-Livre ou Colissimo)

Me tenant à votre disposition pour répondre à d'éventuelles questions,

Cordialement,

Patrick-Charles RENAUD

Cet ouvrage  est le fruit de plus de vingt années de recherches au cours desquelles de nombreux témoignages ont été recueillis. il livre les clichés d'une " guerre impopulaire " à laquelle a participé toute une génération.

Ce qu'en pensent les lecteurs : 

- lettre d'un Ancien Appelé (classe 59 2 B), ex brigadier au 4ème R.C.C. sur la frontière tunisienne de mai 1960 à janvier 1962 : ... J'ai pris connaissance de votre livre " Se battre en Algérie " et dès l'avant-propos vous avez fait battre mon coeur en me replongeant plus de 40 années en arrière. Vous redonnez aux anciens d'Algérie leur honneur bien souvent bafoué et leur fierté d'avoir servi un pays, un drapeau. Comme vous le dites si bien nous n'étions pas des barbares et nous avions un sens profond de nos responsabilités... Vos récits ressemblent aux rêves qu'il m'arrive encore de faire, c'est à dire retrouver le soleil brûlant, le vent de sable, la maigre végétation, jusqu'à cette peur insidieuses qui se glissait parfois en nous par les nuits trop noires, sans compter des mines qui explosent encore dans ma tête... Je tiens à vous témoigner mes remerciements pour ce livre qui réhabilite nos soldats et nos armes.

- lettre du général D., officier parachutiste durant la Guerre d'Algérie : ... La lecture de votre ouvrage " Se battre en Algérie - 54 - 62 " m'a beaucoup plu au travers d'un style direct et sans états d'âme. Pour une fois et sans doute la première, voilà un livre sur le sujet exempt de toute connotation de culpabilisation, de repentances et autres fantasmagories de diabolisation de l'Occident, de la France et de son armée... Cette lecture m'a aussi passablement ému en ravivant dans ma mémoire des épisodes particulièrement intenses, parfois glorieux, parfois douloureux, et le plus souvent très durs... .Au moment où notre armée connait de nouvelles restrictions et malaises psychologiques, cela fait un bien énorme, à titre rétrospectif bien sûr, de lire votre bouquin. Je voudrais espérer qu'il y en ait d'autres du même bois vert... 

- lettre du Président d'une association d'Anciens Militaires : ... Le hasard veut que je termine juste la lecture d'un livre passionnant, très bien écrit, pas du tout polémique. Il a une véritable valeur historique et intéressera les anciens d'Algérie, mais aussi leurs enfants et tous ceux que la question algérienne "interpelle" ! On y décrit nombre de faits d'armes, mais aussi d'embuscades où déjà nos parachutistes faisaient montre de leur valeur et de leur abnégation. Cela permet d'imaginer le piège dans lequel sont tombés nos soldats et ce qu'ils ont pu subir en Afghanistan. 

Retour nos lectures.

31 janvier 2009

LE BOUYOUYOU

Clin d'oeil

         Le BOUYOUYOU, tramway à vapeur, véritable tortillard à voie étroite, rendit pendant de longues années d’inestimables services à toute la région pour les voyageurs et les marchandises, en reliant Oran à la station thermale d’Hammam-Bou-Hadjar par la "plaine".

 

BOUYOUYOU DVix envoyé par guysimon

               A Oran la gare de départ se situait à la fin du Boulevard Joffre à l'angle du Boulevard Mascara, séparé par la "Rue D'Arrue" pratiquement en pleine ville. Le dimanche à grand renfort de coups de sifflet le Bouyouyou venait cueillir les provinciaux en goguette à la sortie du cinéma Rex. 

         Ce qu'ils adoraient entre tout, c'était lorsque vers dix heures, il entendait le train passer. Eh oui ! Un train avec une locomotive... Oh, pas très grosse mais une vraie locomotive quand même, tirant trois voitures et un wagon de marchandises. Ce petit train desservait des localités comme Aïn El Arbe, Saint-Maur, Valmy et Sénia. Le plus distrayant était de voir les petits Algériens prendre le train en marche et se lancer à terre quelques mètres plus loin car, à cet endroit, l'engin, avec ses tchouf tchouf, avait des difficultés à grimper la légère pente existante.

         Le poussif Bouyouyou avec son sifflet éraillé, fut l’une des composantes typiques de l’arrière pays Oranais et constitua même une véritable attraction. La ligne fut définitivement fermée en 1949.

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Trajet du Bouyouyou de Oran à Hammam-Bou-Hadjar.

 

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Hamman Bou Hadjar Arrivee du train Oran aux cents visages

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Arrivée du Bouyouyou à Oran.

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La gare de l'Arba à Oran.

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La gare de l'Arba point de départ la ligne du Bouyouyou à Oran.

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La gare d'arrivée de Hammam-Bou-Hadjar.

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SON DERNIER VOYAGE

Bou-you-you dernier voyage

Bouyouyou_06

LA SENIA - Tout le monde descend.

Notre petit train départemental d’Hammam-Bou-Hadjar a vécu. Après avoir terminé la veille son voyage aller, il s’en est revenu à vide, et a gagné son dépôt de boulanger d’où il ne sortira plus.

         Conduit par une touchante coïncidence par le mécanicien Ballester vétéran de la ligne, il devait faire une entrée sensationnelle à la Sénia, sa dernière station. Donnant toute sa vapeur, tant par la cheminée, par ses pistons que par son sifflet qui déchirait la brume, il alerta tout le village qui lui fit fête.

         La vieille "loco" s’était faite belle pour l’occasion: Palmes vertes, bouquets et drapeaux la paraient avec élégance, et des âmes sensibles avaient inscrit sur son avant et sur ces flancs: "tu seras regretté", "Bouyouyou était petit mais le souvenir est grand…"

         Oui sympathique petit train tu seras toujours pour les Oranais le symbole d’une époque heureuse, le rappel aussi des beaux dimanches sur le champs de courses et ta mémoire restera aussi vivace quand le goudron des routes ou l’herbe des champs auront effacé la trace de ta voie!...

Copie de app078

Retour photos A.F.N.

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