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19 janvier 2020

GERMAIN DIT "CAMEMBERT"

Note : Un grand merci à ceux qui ont ouvert leur mémoire pour raviver la mienne et permis l'écriture de cet article.

Maman m'a bien dit de ne plus aller à la pêche, mais je ne sais plus si elle m'a interdit le port ou la cueva l'agua et puis il y a des pertes de mémoire qui m'arrangent.

En cette fin d'été qui s'étire langoureusement, il fait chaud, toute la bande est un peu éteinte et se traîne dans la rue, engourdie par la chaleur.

 -         Et si on allait prendre un bain ?

 -         Ça c'est une idée qu'elle est bonne !!

Le temps de récupérer une serviette et nous voilà en route.

L'idée de faire un capuson dans la grande bleue nous donne des ailes.

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire nous dévalons la rue Floréal Mathieu, la rue Alsace Lorraine, la rue de la vieille mosquée, je tourne la tête vers la Banque d'Algérie pour ne pas regarder le Lycée Lamoricière qui sera ma destination quotidienne dans quelques jours.

Bernard qui traîne un peu la patte à cause de ses tchanclettes toutes neuves nous apostrophe :

-         On pourrait prendre un car de la S.O.T.A.C.

-         T'as des sous ?

-         On le prend aouf.

-         Et on se retrouve au commissariat y vinga palos.

-         « Baja del bourro y anda por patas » nous sommes presque arrivés, la passerelle des ponts et chaussées et le port nous tend les bras.

-         Vous pouvez pas parler français, qué letché !!

-         D'accord, descends du bourricot et marche à pied si tu préfères.

Nous voilà sur le port ou une légère brise fait frissonner l'onde, Quai de Rouen, le Marie-Louise Schiaffino est solidement amarré, bien calé par les défenses qui protègent la coque du bateau et les pierres du quai.

Ce magnifique fleuron de la flotte Schiaffino est un cargo semi-pinardier, d'où la forte odeur de vinasse qui flotte sur le quai.

-   Regardes, dit Norbert, Le Marie-Louise Schiaffino

-         Dis-moi une autre comme ça, c'est écrit si gros que même un lagagnoso il pourrait le lire.

-         Peut être, mais moi du boulevard front de mer je le reconnais avec ses quatre mats qui font portiques, il peut charger 6500 tonnes de fret, et pas que du pinard, regardes, il y a mêmes de Jeeps.

-         Qu'est-ce qui se passe la bas au pied des bâtiments ?

En effet un attroupement d'où fusent des rires et des applaudissements attire notre attention :

-   Regardez c'est Germain

-         On y va ?

-         Pos bien sur

Il y a là, des dockers, des transitaires, des jeunes filles, secrétaires ou comptables, des marins qui entourent, deux personnages hauts en couleurs.

Germain coiffé de son éternel chapeau, aussi crasseux que sa la longue blouse qui a dû être blanche un jour, mais bariolée par la crasse et les taches de peinture, ressemble à un arc en ciel sous un ciel d'orage. Une bouteille d'un litre laisse son goulot dépasser de la poche droite.

Le deuxième nous est inconnu, il arbore une fine moustache en forme d'accent circonflexe, avec dans son dos une drôle de guitare bricolée avec un bidon d'huile, un manche à balais et des fils de pêche en guise de corde

-         C'est qui lui ? Demande Bernard à un transitaire.

-         Oh les enfants vous ne connaissez pas François notre célèbre « Va et vient » le plus connu des clochards de la marine ? Et bien profitez en car c'est pas souvent qu'il traîne par ici.

En fait les deux clochards sont venus dans l'espoir d'obtenir un ou deux litres de vin et les mandataires les font s'opposer dans une joute bon enfant.

Germain se racle la gorge et entonne une Tyrolienne endiablée ou les troulalaiitous se succèdent harmonieusement le tout accompagné de gestes suggestifs qui font rigoler l'auditoire.. Une salve d'applaudissements salue la performance.

-         « Va et vient », « Va et vient » scande le public.

« Va et vient » sent qu'il doit faire mieux, il prend sa guitare pittoresque, fait semblant  de l'accorder et entonne :

« Ils sont dans les vignes et les moineaux  (bis)  

 ils ont mangé  les raisins, 

ils ont chié tous les pépins 

Si ma chanson vous emmerde merde (ter) 

Histoire de vous emmerder 

Je vais la recommencer... 

Puisqu'il fait si chaud 

Mets ton grand chapeau 

Nous irons dans les bois 

Chéri comme autre fois 

Et tu t'en dormiras entre  mes bras » 

 Les applaudissements redoublent et l'un des mandataires qui semble être le meneur de cette petite manifestation prend la parole :

 -Bon les artistes notre jury a délibéré et pour le chant il vous classe ex æquo.

 Mais pour gagner les cinq litres de vins il va falloir que chacun nous montre ses talents de peintre ou de sculpteur

 -         T’exagère Pépico cinq litres seulement ! J'ai porté une bombonne de dix litres et il va tourner le vin s'il y a trop d'air au-dessus, bon c'est bien parce que c'est vous, je vais vous faire un tableau de « Va et vient »

 A quatre pattes par terre sur le goudron du quai, notre Germain national entreprend avec des craies de couleurs une grande fresque où Va et vient, plus vrai que nature, est reproduit à un vitesse étourdissante, avec la paume de sa main et ses doigts il estompe, souligne un trait, donne des ombres. Le dessin prend forme et la ressemblance est saisissante.

 L'attroupement salue le bel ouvrage par des vivas, Bébert salue son public en écartant sa blouse comme pour une révérence et tout le monde éclate de rire en tapant des mains

-    A toi Va et vient, qu'est-ce que tu nous proposes ? 

-    Il me faut de la mie de pain et un peu d'eau.

 Une grosse miche et un seau d'eau sont apportés, Va et vient échauffe ses doigts en faisant des grimaces qui font pouffer de rire l'auditoire.

 Il extrait de la poche droite du pantalon, une navaja qu'il déplie d'un geste sec et décortique la boule de pain, il en extrait la mie, se mouille les doigts et commence à la pétrir pour en faire une pâte solide.

 Ses phalanges virevoltent  sur la pâte, assemblent, creusent, avec ses ongles il peaufine les détails, un personnage prend forme. Le public est pour une fois silencieux et suit avec attention la dextérité des mains de l'artiste. L'oeuvre prend l'apparence d'un santon de vingt-cinq centimètres de haut.

 Personnage d'une crèche de la nativité ?.

 Il fignole avec son couteau, creuse les traits, enlève le superflu, la statuette se profile de plus en plus précisément, d'une poche de sa veste il fait jaillir un morceau de charbon et donne les touches finales à son  personnage.

C'est Germain!!  murmure l'attroupement, tout y est la blouse et le litron qui dépasse de la poche, la tête est remarquable et si ressemblante que l'on pourrait croire qu'un sorcier Jivaro à réduit notre Germain national.

 Il fait une pirouette en présentant son travail sous les applaudissements et les cris du public.

 -         C'est quoi cette ficelle qui dépasse de la blouse ?, demande une jolie morénica d'une vingtaine d'années.

 -         Ça c'est le bouquet final, guapa, tirez la ficelle !

 La jeune fille s'exécute, la blouse de la statue s'écarte et une énorme pitcha se dresse entre les pans de la blouse, saisie de surprise et de honte la fille lâche la statuette , heureusement Germain la récupère au vol.

 Tout le monde est plié en deux et rigole à s'en décrocher la mâchoire.

 Germain en est soufflé, il prend François dans ses bras. Ils entament un fougueux tango qui fait crouler de rire tout le monde.

 -         Bravo messieurs match nul veuillez me suivre pour recevoir votre récompense

-         Terminé mes amis, la récrée est finie, le Marie Louise appareille ce soir et il y a pas mal de boulot qui nous attend.

Tout le monde retourne vaquer à ses occupations, et nous tapons un sprint jusqu'au pédrégal et arrivés à Navalville nous  plongeons avec délice dans la mer.

Nous sommes en train de sécher sur les rochers, quand une question de Bernard nous sort de la douce torpeur qui nous avait envahie :

 -         Mais pourquoi on l'appelle camembert à Germain ?

 -         Oh Bernard t'es enrhumé ou quoi ? 

 -         Moi enrhumé ?

-         Tu as rien senti, il sortait pas de chez Lorenzi Palenca, le parfumeur, notre Bébert il a du faire un plongeon dans les cuves à Jonca, les camions qui pompent la merde.

-         Purée qué pesté, t’as vraiment le nez bouché et c'est pour ça qu’on le nomme camembert parce qu'il pue comme un vieux « Toukrem » trop fait.

-         Tu te rappelles René quand on a été au TIVOLI voir les 100000 cavaliers, après le film on a voulu faire une partie de sport-foot au bar le penalty

-         C'est vrai, Camembert repeignait la façade, nous étions en pleine partie, Germain est entré dans le bar, en clignant son oeil guidch, celui qu'il s'est brûlé en peignant un mur à la chaux et il a dit à Georges le fils du patron :

-         C'est tout ce que tu as à faire avec cette bande de zazous de la niche à poux, fais-moi voir ton cahier de devoirs de vacances.

-         Ouais et il a corrigé tous les exercices de Georges, nous on en revenait pas.

-         Bon les gars, vous avez vu l'heure il faut remonter si on veut pas que les parents nous apprennent à nager avec un martinet.

Pour aller plus vite nous grimpons le « caminito de la muerte » qui mène aux falaises de Gambetta avec beaucoup de chance une camionnette nous prend en stop et nous largue rue d'Arzew.

Après une bonne douche, pour enlever toute trace de sel, car maman est très maline et si elle trouve un goût amer en me faisant une bise?aïe, aïe, aïe,..

Me voici dans la rue.

Un attroupement inhabituel en tête de la station de taxis et des éclats de voix.

Et qui est la ? notre ami Germain en grande discussion avec les chauffeurs.

 - Alors Germain t'as tapé dans la gourde ?

 -         Je vous demande moi, bandes de gandouls, dans quoi vous avez tapés

 -         Nous des gandouls ?

 -         Vous devez pas vous salir beaucoup les mains le cul sur votre fauteuil et même pour laver les voitures c'est Kader qui se tape les sale boulot et toi Kader enlève ta chéchia que tu vas asphyxier les poux et comme ça tu ressembles à une bouteille cachetée.

Deux musulmanes, drapées dans leurs immaculés draps blancs ne laissant apparaître qu'un oeil, traversent le carrefour, aussitôt Germain ne peut s'empêcher de faire une remarque en les montrant du doigt :

 - Il va y avoir une régate au port, les barques à voile sont de sortie.

Puis montrant du doigt les chauffeurs de taxi :

-         Quant à vous, la France est bien basse en ce moment et c'est pas des gandouls comme vous qui allez la relever !

Et sans attendre de réponse il fait une pirouette, et de son pas vif avec ses pieds écartés il s'engouffre sous les arcades de la rue d'Arzew, faisant de grands gestes et apostrophant tous les passants.

René Mancho l’Oranais

Note de l'auteur (Germain et François dit va et vient ont tous les deux été victimes du terrorisme après les accords d'Evian)

La mort de Camembert1 La mort de Camembert2

 

 

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19 janvier 2020

LE COUP DU PORTEFEUILLE

            Robert a tout expliqué à sa mère, ce qui ne lui a pas valu les félicitations du jury :
- Mais tu te rends compte que tu nous as rendues ridicules aux yeux de tout le quartier ? Je me demande des fois qu’est-ce que tu as dans la tête.
- Mais mam…
- Il n’y a pas de mais qui tienne, qué léché ! C’est quoi cette idée de mettre de la longanisse dans la boite à lettres.
- D’habitude c’est moi qui vais au courrier…
- D’habitude tu ne dors pas à neuf heures du matin.
- J’ai fait des cauchemars toute la nuit, et sur le matin je me suis rendormi.
- Bon aller ça suffit et assez de répondre !
L’incident est donc clos, ce qui ne va pas empêcher Robert une heure plus tard de répandre de la farine sur mon palier.
Moi cela ne me dérange guère mais la voisine, qui est la concierge de l’immeuble c’est une autre histoire.
Madame Tobaruela est toujours habillée de noir, elle tient en laisse deux vieux bouledogues poitrinaires qui la promènent plutôt que l’inverse.
Elle habite Oran depuis plus de vingt ans et pourtant elle ne parle pas un seul mot de français.
En voyant la farine étalée sur le palier, elle ouvre sa porte, laisse entrer les chiens, referme à clé et part en courant en direction du Colisée.
- Tu sais me dis Robert, pourquoi j’ai étalé la farine ?
- Je vois que tu as dégueulassé l’entrée
- T’as rien compris, regarde comme on voit bien les empreintes des chiens et de madame Tobaruella
- Et alors ?
- Et ben si on fait une enquête on pourra voir exactement qui est passé par-là, tu vois cette marque se sont tes tennis, tu ne pourras pas dire que tu n’es pas passé par là.
- Tu devrais mettre une casquette parce que le Kaddour il t’a tapé fort sur la calebasse.
- Je t’assure que c’est comme ça dans les livres policiers
- Va voir madame Rivier elle connaît quelqu’un qui enlève le soleil et le mal de hojo.
- Tu ne me prends jamais au sérieux!
- Je te prends que je vais chercher un balai et une pelle et qu’on va nettoyer ces cochonneries avant que la concierge ne revienne.
Et bien vous pouvez me croire, ce n’est pas facile d’enlever de la farine, finalement j’abandonne le balai, et avec un seau d’eau et une serpillière je nettoie tout le palier.
Avec la chaleur tout est très vite sec.
Bernard nous a rejoint.
- Oh René t’es la femme de ménage de l’immeuble, si j’avais su, j’aurai amené mon Browny flash pour te faire la photo.
- Et ta sœur ?
- Bon laisse tomber, regardez les mecs le magnifique portefeuille du ravin de la Mina.
- Purée on dirait qu’il est tout neuf !
- Aller on va rigoler un bon coup !
Bernard sort de sa poche une bobine de fil à pêche, il attache le portefeuille et déroule vingt-cinq bons mètres de fil.
Le portefeuille est installé au milieu du trottoir et le fil invisible est glissé au ras de la bordure du trottoir dans la rigole.
La première victime est ma voisine du premier, elle regarde distraitement à droite, puis à gauche et mine de rien, se baisse pour ramasser le portefeuille. Bernard tire sur le fil, ce qui déplace brutalement l’objet, la voisine pousse un petit cri :
- Hou ! Qu’elle peur ! Vous m’avez bien eue, bande de chenapans.
Tous les passants tombent dans le piège et petit à petit les balcons se garnissent de curieux qui aiment bien rire des autres.
Ce qui nous amuse le plus ce n’est pas la surprise des gens quand Bernard tire sur le fil, mais leur attitude avant de se baisser pour ramasser.
Et puis Robert nous mime à chaque fois la scène ce qui déclenche des fous rires qui cessent dès qu’une nouvelle cliente apparaît.
Cette fois c’est une toute petite vieille tout de noir vêtue, sèche comme un cep de vigne et toute ridée, nous étions tellement pris par le spectacle de Robert imitant la précédente victime que nous ne l’avons pas vu arriver..
Sans aucune simagrée, pour une fois, elle se penche pour saisir le portefeuille, Bernard tire, mais le fil se coince dans la jointure des bordures de trottoir.
Le portefeuille s’ouvre et se ferme à chaque fois que Bernard donne un coup de poignet sur le fil.
La petite mémé s’agenouille et se met à prier les mains jointes en regardant le ciel.
- Jésus, Maria no soy una ladrona!(1°)
Puis elle sort un chapelet de sa poche et commence à marmonner des Notre Père et des je vous salue Marie en espagnol.
Nous sommes pétrifiés, plus personne ne rit, le désarroi de cette petite vieille nous laisse sans voix.
Finalement Robert et moi prenons notre courage à deux mains et nous rejoignons la mémé que nous saisissons chacun par un bras.
- Levez-vous, madame, ce n’est rien, juste une blague, on vous présente toutes nos excuses…..
- No soy una ladrona!
- Mais oui madame, levez-vous.
Elle finit par se lever et poursuit son chemin en marmonnant.
Nous sommes encore tout retournés par la scène qui vient de se produire quand apparaît au coin de la rue, la concierge de mon immeuble, flanquée d’un abbé de l’église du Saint Esprit et deux enfants de cœur en grande tenue d’apparat.
Un des monecillos arbore un magnifique Christ en métal argenté au bout d’une perche, le deuxième enfant de cœur trimbale un encensoir qui se ballade dans tous les sens.
Le prêtre porte une chasuble flamboyante et tient dans ses mains un missel et un mortero, pardon un petit bénitier et un goupillon.
Devant cet équipage bizarre tout le monde s’arrête ou se retourne, certains, même, se demandent qui est mourant dans le quartier.
J’essaie de rassembler le peu d’espagnol que je connais :
- Que passa señora Tobaruela ?
- Un enchiso, hijo mio, un enchisso…. (2°)
- Pardon mon père qu’est-ce qu’elle dit ?
- Elle dit que quelqu’un lui a jeté un sort avec de la poudre blanche et qu’elle commence à s’étouffer.
- Mais mon père….
- Poussez-vous les enfants je vais chasser le démon de cet immeuble
La concierge pénètre dans le hall et s’exclame :
- Se a ido la cosa !
- Bien sûr j’ai passé le chiffon du parterre.
- ça suffit, sortez de là les gosses
L’abbé sort des espèces de pierres d’un petit sac il emplit la cassolette de l’encensoir et avec une allumette il met le feu aux pierres d’encens.
L’enfant de cœur agite dans tous les sens l’encensoir pour que la fumée acre qui s'en dégage emplisse les couloirs de l’immeuble et chasse le démon.
Le prêtre à grands coups de goupillon asperge le hall d’eau bénite en récitant des prières en latin.
Un attroupement commence à se former autour de l’immeuble, certaines vieilles dames donnent la réplique au curé.
Nous ne pouvons plus nous retenir, nous partons en courant pour exploser de rire dans le couloir de chez Robert.
- Qui cherche des empreintes, trouve un curé.
- C’est un beau proverbe
- Il avait de beaux habits le curé
- On appelle ça les ornements sacerdotaux
- T’en sais des choses Bernard !
- C’est pour cela qu’ils sont venus à pieds.
- Qu’est-ce que tu racontes Robert ?
- Je dis qu’ils sont venus à pieds parce que « les ornements ça sert d’auto».
Les éclats de rire fusent, les tapes cinq se succèdent, des larmes de joie emplissent les yeux.

René Mancho l’Oranais

1°-Jésus, Marie je ne suis pas une voleuse.

2°-Un sort, mon fils, un sort

 

19 janvier 2020

LONGANISSE STORY

            La canne à pêche sur l’épaule et pas peu fiers nous arrivons devant la boucherie chevaline, puis l’entrée de l’immeuble ou habite Robert.
- Bon les gars je monte, René demain c’est mercredi…
- Oui et alors ?
- Si tu vas chez le Parisien demain matin prends moi un morceau de longanisse, tu le mets dans ma boîte à lettres, je le récupérerais en ramassant le courrier.
- Combien ?
- Un morceau, vingt à trente centimètres, juste pour casser la croûte.
- D’accord à demain.
Le Parisien, ou le plaisir des sens, tous les mercredis c’est un rituel, cinq cents grammes de petites saucisses, deux boudins à la viande, deux cents grammes de graisse de porc.

 La charcuterie parisienne sous les arcades de la rue d’Arzew est le temple des senteurs, les morcillicas, petits boudins à l’oignon, pendent en chapelets aux crochets en dégageant une fumée et un fumet à nulle autre pareil, l’hiver maman fait du potagé et les morcillicas du parisien sont incontournables.
- Et pour le p’tit René, comme d’habitude ?
- Comme d’habitude plus un morceau de longanisse !
- De la douce ou de la piquante ?
- De la douce, s’il vous plaît.
- Ça va comme ça ?
Avec son énorme couteau il me désigne une part sur le rouleau de saucisse rouge.
- C’est parfait monsieur.
- A qui le tour ?
La caissière note sur le carnet, maman passe payer le samedi.
Je sors d’un pas alerte, traverse la place du docteur Jouty(*) et hop chez Robert, je glisse le morceau de longanisse enveloppé dans une feuille de papier sulfurisé, dans la boite aux lettres de Robert.
Je pousse un sprint jusqu’à la maison où je me prépare une bonne tartine de pain avec de la graisse de porc.
D’abord une belle tranche de pain de chez Buños, tu frottes une gousse d’ail sur la tartine, ensuite tu étales délicatement la graisse de porc et pour finir une choreta de sel et là quel plaisir !! Tu tiens le coup jusqu’à midi, sans problème.

Quant à Robert il ne va pas tarder à se régaler avec sa longanisse, car je vois le facteur débouler en face de la station de taxis. Le courrier c’est la corvée journalière de Robert, il vide la boite et monte quatre à quatre les escaliers pour porter les lettres et les journaux à sa maman.
Le facteur est d’une régularité de métronome, les dames le guettent depuis leurs balcons et dés qu’il emprunte l’allée elles « débaroulent » dans les escaliers en faisant tinter les trousseaux de clés.
Je me poste devant l’entrée de chez Robert avec ma tartine à la main, on cassera la croûte ensemble.
Conchita apparaît au bout du couloir, suivie d’autres locataires, elle se hisse sur la pointe des pieds pour atteindre la serrure de la boite aux lettres, elle glisse sa main dans le fond de la boite et pousse un cri :
- Qué azco !, c’est quoi ça ?
Je n’ai pas le temps d’intervenir pour expliquer, car apparemment  Robert a mangé la consigne.
Elle déballe la longanisse qu’elle tient entre deux doigt avec une grimace de dégoût et la glisse dans une autre boite à lettres.
- Ça ! C’est la salope de ma voisine !
- Qu’est-ce que tu fabriques Conchita ?
Manque de bol la voisine est juste derrière et n’apprécie pas, mais alors pas du tout, que la longanisse atterrisse sur son courrier.
- Je te rends ton cadeau, je vois que ça t’es resté en travers que je te prenne le tour de terrasse.
- T’as perdu la tête ou quoi ?
- Mesdames, mesdames….j’essaie d’expliquer, mais c’est trop tard, elles s’agrippent le chignon à pleines mains, dans une valse bizarre elles parcourent la totalité du couloir pour finir dans la rue, elles roulent à terre, se mordent les cuisses, se griffent, s’invectivent, s’insultent….
Les balcons sont noirs de monde, les ouvriers de l’atelier de rectification ont cessé le travail, les chauffeurs de taxi accourent.
Le pasteur de l’église adventiste qui était venu mettre un peu d’ordre dans son local, s’interpose et essaye de séparer les lutteuses.
- Je vous en prie mesdames Dieu vous regarde…il essai de les séparer et insiste avec vigueur.
- Mais pour qui il se prend çui là ? Grogne Consuelo la voisine.
- Mais t’enlèves tes sales pattes, c’est quoi ces manières de profiter pour passer des mains, renchérit Conchita.
- Je vous en prie mesdames….
Les deux protagonistes se relèvent, saisissent leur sac et couvrent de coups le malheureux pasteur qui tente, mais en vain de se protéger.. Elles ramassent leurs souliers qui s’étaient dispersés dans la bagarre et bras dessus bras dessous regagnent le couloir de l’immeuble comme si rien ne s’était passé.
- Allez viens, Consuelo, on va se boire un bon café.
- Ça c’est une idée qu’elle est bonne ! Que cette péléa, elle m’a donné soif, tu as des mantécaos ?
- Non mais j’ai deux morceaux de taillos qui ne rentrent pas dans ta boite aux lettres.
Tout le monde rigole, certains même applaudissent comme si la rue était un théâtre, les badauds s’éparpillent, le pasteur regagne son église ne comprenant rien à la tournure des évènements.

René Mancho l’Oranais

(*)Place Jouty: les oranais la nommaient la "place de l'arbre" car c'était le seul arbre sur la rue d'ARZEW

 

19 janvier 2020

UNE MATINÉE ORDINAIRE

L’été s’effiloche doucement, les jours raccourcissent, mais la chaleur est toujours présente et le spectacle de la rue permanent.

A sept heures Djilali ouvre le bal, il vend l’écho d’Oran et livre ses clients d’une façon peu orthodoxe, mais très efficace.

Il plie le journal en quatre dans le sens de la longueur, puis en trois et rejoins les deux bouts en force, ce qui fait du quotidien une masse compacte qu’il lance avec adresse et dextérité dans le balcon de ses abonnés, pas une fois le projectile ne rate sa cible, pas une fois il ne retombe à terre.

Huit heures, Mourad et son petit âne gris font leur apparition, ils viennent livrer l’asparagus pour le fleuriste Primavera.

L’âne disparaît presque sous sa précieuse cargaison, Mourad est un artiste du chargement et cela tient du miracle qu’autant de rameaux tiennent sur ce pauvre bourricot.

Mourad ne toque pas à la porte, il attend stoïquement que le fleuriste vienne prendre livraison du précieux asparagus qui donnera la touche finale à tous les bouquets.

L’âne délesté de son fardeau et Mourad disparaîtront aussi discrètement qu’ils sont venus.

 

Neuf heures Manolo le rémouleur et son étrange attirail abordent à leur tour la rue, Manolo ne signale pas sa présence de quelque cri que ce soit, sa ponctualité vaut tous les cris du monde.

Premier arrêt à la boucherie chevaline en un tour de main et sans la moindre étincelle les énormes couteaux retrouvent le tranchant qui facilite la vie du boucher.

Deuxième arrêt pour affûter les mèches de précision de l’atelier de rectification, puis c’est Roger le fils du bottier qui présente les outils de son atelier connu dans tout Oran. Le père Sultan est passé maître dans l’art de chausser tous les gens qui ont des problèmes de pied.

Le fleuron de sa clientèle est l’évêque d’Oran et c’est pour lui une excellente publicité.

D’étranges formes garnissent les étagères de l’arrière-boutique, ce sont tous les pieds tordus, enflés, bots, déformés de la ville qui s’alignent dûment répertoriés et étiquetés..

C’est ensuite au tour de la couturière de mon immeuble, spécialiste des robes de mariée ces ciseaux sont de précieux partenaires pour la réalisation des chefs d’œuvres d’un jour, Manalo et sa meule font merveille pour la précision des lames.

Puis c’est le défilé :

Ahmed et son âne qui traîne nonchalamment un chouari plein à raz bord de figues de barbarie, lui par contre hurle à tue-tête : » Tchumbo, higo de pala higo ».

Je me saisis d’une passoire :

-         Deux douzaines s’il vous plait

Ahmed sort son couteau, prend les fruits à pleine main, insensibles aux épines, un coup de lame sur le dessus de la figue, un autre sur le dessous et une incision sur toute sa longueur avec ses deux pouces il écarte la peau qui laisse apparaître un délice de couleur orange.

A

  La passoire est vite pleine.

-         Deux de plus pour toi mon fils, deux pièces de cent sous et on est quitte et ontoncion de pas les manger d’un coup sinon tu vas attraper le bouchon.

Diego le gitan, lui sait tout faire, c’est un multi cartes, tondeur de chiens, rempailleur de chaises, vendeur de grilles pour cuire le poisson, matelassier….aussi ses annonces publicitaires sont vastes et variées :

-Asoble, asoble ; el sillero, el tondeur de ciens pélés, colchon nuevo….

Il n’a guère de succès aujourd’hui et passe son chemin en continuant à vociférer ses annonces.

Le marchand de pains de glace lui est très couru, il débite les morceaux avec son hachoir dentelé et les ménagères, sac de jute à la main, font sagement la queue en papotant à qui mieux mieux.

-         Marinette qu’il est beau ton bébé !

Marinette croise les doigts derrière son dos, elle a peur des compliments sur son fils.

-         Mais ma fille tu lui as mis le tricot de peau à l’envers !

-         Mais non madame Perrier c’est exprès.

-         Exprès ?

-         Le tricot à l’envers et avec l’épingle à nourrice, un ruban rouge et une médaille de Santa Cruz.

-         Et pourquoi Marinette ?

-         Pour le mal de ojo madame Perrier, je vous expliquerai plus tard, c’est mon tour pour la glace…

Comme vous le savez déjà, c’est aussi ma corvée et une fois servi, je cours vite regarnir la glacière.

Un peu plus tard mais jamais à heure fixe c’est le tour de « l’argo vender »

Ce grand bonhomme sec comme un coup de trique, vêtu d’une immense houppelande, porte sur l’épaule un sac de jute et pousse un vieux landau ou s’entasse un bric à brac de vaisselle en plastique.

Une énorme balafre défigure sa joue droite, ce qui effraye les enfants.

Il s’annonce à pleine voix : » Argo vender, aek chouse à vend, des bouteilles des journaux des choses… »

Lui fait du troc, il échange contre sa vaisselle en plastique tout ce qui se présente et évidement  le marchandage va toujours bon train.

-         Qu’est-ce tu veux pour ce costume madam ? .

-         La cuvette rouge et trois bols

-         Où tu vas, la cuvette rouge et encore tu fais une affaire.

-         Il est tout neuf ce costume !

-         S’il est tout neuf pourquoi tu le gardes pas ??

-         Mon povre mari…..

-         Aller, parc’que c’est toi la bassine et trois bols, choisis la couleur madam.

A chaque passage il fait une halte chez les Rivier et partage le verre de l’amitié. Bien que musulman, il boit à petites goulées le vin rosé bien frais que lui offre Léon.

-Il ne faut pas avoir peur de « l’argo vender » nous a dit monsieur Rivier, cet homme m’a sauvé la vie sur les pentes de Monte Cassino pendant la campagne d’Italie. Je n’avais pas vu la grenade arriver, il s’est jeté sur moi et c’est lui qui a tout ramassé. Maintenant lui et moi c’est à la vie à la mort.

-Vous pouvez nous raconter la guerre ?

-Allez jouer au pitchac, une autre fois.

A midi le travail terminé c’est le retour soit au domicile, soit dans l’un des mille et un bistrots de la ville.

Les ateliers, magasins, bureaux se vident pendant que les cafés, bars et brasseries font le plein. L’heure de l’apéro autour de kémias savoureuses, est sacrée.

La kémia bien relevée donne soif et les tournées d’anisette vont bon train. Le ton monte avec les rasades anisées.

-         Purée la tannée qu’il a mis le SCBA au FCO

-         La tannée, la tannée … tu parles c’était un match pala (truqué) Tony sers ma tournée et ramène des escargots s’il te plait.

-         Pala ta sœur… Le FCO c’est des gamates qui jouent comme des chanclas.

-         Gamates ???????? T’as vu la péléa qu’ils ont mis à la Marsa la semaine dernière…Tony de l’eau fraîche por favor.

-         Tu parles la Marsa…les kébiriens ils sont meilleurs pour la pêche à la sardine que pour jouer au Ballon… Tony elle vient cette tournée ?

Les verres défilent bien plus vite que la légion le 14 juillet, le ton monte avec les tournées, tous les clubs de foot sont passés à la moulinette, le lundi les discussions ont pour sujet favori les matchs du dimanche et chaque consommateur défend avec ardeur son club d’élection.

Petit à petit les bistrots se vident car il est temps de regagner le domicile pour se mettre à table.

René Mancho l’Oranais

18 janvier 2020

L’ALGÉRIE ROMAINE - SITE DE SIGA

            Au sujet du très bon  article de Simone Descartes dans le dernier N°386 de L'Écho de l'Oranie sur "l'Algérie Romaine" l'auteure évoque le site de SIGA qui fut l'objet de nos recherches dans les années 52 en Algérie Française prés d'Aïn-Témouchent  dont nous étions natifs (l'histoire après 1962 limita nos recherches)

source l’auteur romain " TITE LIVE et WIKIPEDIA "

            Avant les vestiges Romains justement signalés cette cité fut surtout  à l'embouchure de l'Oued Tafna la première capitale  de l'ex Numidie allant de la région côtière de Batna au futur Maroc, exclus le Sud et le Sahara alors qu'Alger n'existait pas et encore moins l'Algérie toponyme après 1830 avant l'occupation Ottomane (Turque) intitulée "Régence d'Alger" *

            On sait qu’au 3e siècle av. JC, le roi Syphax avait judicieusement choisi de bâtir la cité royale sur les hauteurs environnantes, à deux kilomètres de l’embouchure de l’oued Tafna. Cette proximité avec le port, où se déroulait une activité commerciale florissante, la rendait accessible aux navires marchands qui pouvaient ainsi remonter jusqu'à ses portes. Syphax (-250 – 202 av. J-C.) fut un roi de la Numidie occidentale (d'environ 215 à 203 avant J-C) dont la capitale était justement Siga (actuelle Oulhaça El Gheraba) en Algérie. Son histoire est racontée par l'auteur romain Tite-Live.

            Le royaume Massaesyle, allant de la (Moulouya) à l' oued el Kébir, avec pour capitale Siga (actuelle Oulhaça El Gheraba) mais fonde Cirta, (Constantine) cité à la frontière de son territoire limitrophe des territoires carthaginois, SIGA, l’établissement antique s’élève au lieu-dit Takembrit (Oulhaça El Gheraba, aujourd'hui wilaya d'Aïn Témouchent, Algérie) sur la rive gauche de Oued Tafna, à quelques kilomètres de son embouchure, recouvrant de ses ruines les berges de l’oued et les 2 collines de l’ouest.
Les navigateurs phéniciens ou puniques avaient  installé un port d’abord sur l’îlot d’Acra puis dans l’estuaire. Au IIIe s. avant J-C dans une boucle du fleuve, l’agglomération est attestée comme capitale de Syphax, roi des Massaesyles adversaire vaincu par Rome. Tout ceci avant les occupations Vandales puis Arabes qui apportèrent leur religion dans cette région Animiste et Chrétienne de cette cité antique aujourd'hui classée dans le patrimoine national Algérien des sites et monuments historiques.

            Il ne reste plus en surface que quelques traces, frêles témoins de sa grandeur passée, mais des trésors archéologiques enfouis attendent encore d'être découverts.
            Capitale d’un territoire qui s’étendait sur "plus de la moitié de la future Algérie et une partie du Maroc oriental", la cité numide de Siga n’est plus que rocailles et broussailles,
            Plusieurs fois saccagée, détruite et incendiée, la cité ne présente plus aucun signe de son prestigieux passé, seulement il est vrai que des tronçons de voie romaine sont encore visibles par ses pavés, un Mausolée funéraire et des pans de murs effondrés d’une villa ancienne avec son système d’approvisionnement en eau.

            Curieusement, très peu de gens de cette région bordant la mer, au nord-ouest d’Aïn Témouchent, sont en mesure d’avancer quelques faits historiques de cette période où la cité rayonnait sur un vaste royaume numide.

            ON PEUT PENSER QUE NI LA COLONISATION FRANÇAISE  NI LA TRADITION ARABO MUSULMANE  NE FURENT ENCLINS A ÉVOQUER UN HISTORIQUE GLORIEUX ANTÉRIEUR DE CE MAGHREB CENTRAL PRÉISLAMIQUE

            Syphax apparaît comme un roi puissant ainsi que l'attestent plusieurs pièces de monnaies frappées à son effigie où il apparaît coiffé d'un diadème. Tombeau vide de Syphax à Siga (l'actuelle Oulhaça El Gheraba). Syphax est vaincu et capturé en 203 avant J-C après la défaite de la bataille des Grandes Plaines, par le commandant romain Gaius Lælius, grâce à Massinissa (qui s'empare ensuite de Cirta, actuelle Constantine et seconde capitale de Syphax).

            Scipion envoie le souverain vaincu à Rome en tant que prisonnier où il meurt en 203 ou 202 avant J-C. Après la mort de Syphax, c'est son fils Vermina qui lui succède, dernier roi Massaesyle avant l'unification de la Numidie par Massinissa

Sources l’auteur romain « TITE LIVE »

PAR JEAN-FRANCOIS PAYA CONTRIBUTEUR DE L’ÉCHO DE L'ORANIE (1970/2015). Par le Groupe de recherches Oran 5 Juillet 1962 direction JF PAYA /AC Algérie classe 54/2 SEUL ÉCRIVANT ACTEUR ET TÉMOIN PRÉSENT SUR LE TERRAIN A ORAN ET PRÉSENT A LA BASE DE MEL KÉBIR JUSQU'A FIN 1964 POURSUIVANT L'ENQUÊTE RESPONSABLE d'un Groupe privé de recherches Oran 5 Juillet 1962 Calaméo – Dictionnaire biographique des Français d'AFN de René Mayer.Préface P 161

Posté par JF PAYA AC/Algérie Classe 54 /1933

5 JUILLET 1962 - CONCLUSIONS DU GROUPE DE RECHERCHES.

RETOUR ENQUÊTES DE JEAN-FRANCOIS PAYA

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17 janvier 2020

BENJAMIN STORA DÉFENDU PAR GUY PERVILLÉ

Colmar, le 15 janvier 2020

 

Par Jean-Michel WEISSGERBER

 

Réplique à Guy PERVILLE qui entend défendre un collègue « historien », le phagocytaire Benjamin STORA (B.S.)

bs

D’aucuns qui me lisent régulièrement ne manqueront pas de s’exclamer « Encore Benjamin STORA ! Vous lui faites trop de publicité, à lui et à sa « groupie » Rosa MOUSSAOUI ! Laissez-les donc moisir dans leur haine anti-française récurrente ! »

Il m’appartient néanmoins de contrer la démarche d’un honnête historien français, Guy PERVILLE, véritable spécialiste de l’Algérie, lui, généralement très apprécié de nombre de mes amis, qui est en passe de se fourvoyer en prenant la défense d’un personnage de moins en moins recommandable : B.S.

Je le dois surtout à mes amis pieds-noirs, décontenancés par une attitude de l’ami Guy, qui me semble surtout agir  par solidarité entre « collègues » historiens !

Bref, retour sur les faits.

Au cours de l’automne 2019, Valeurs Actuelles publie son Hors-Série numéro 21 intitulé : « les vérités interdites ». Au sommaire avec un discours inhabituel :

-l’emprise de l’islam sur le FLN, un front ô combien destructeur jusqu’à aujourd’hui ; les « barbouzes » alliés aux chefs de la zone autonome d’Alger, Si Azzedine ; Oran juillet 1962 avec le répugnant Général Katz ; le massacre des harkis… Bref  HONTE ET DESHONNEUR.

Un article retient l’attention : celui que consacre Bruno LAREBIERE au très imposant Benjamin STORA « l’historien officiel ».

Le piège pour l’auteur qu’il flaire dès la première ligne : s’en prendre à son physique !

C’est fait. Il faut dire que la tentation s’avère d’autant plus grande que notre zèbre B.S. s’affiche tous azimuts, ne ratant pas une occasion de paraître, dès que l’on évoque son sujet de prédilection, l’Algérie : toujours en première ligne avec HOLLANDE, MACRON…

Votre serviteur, sans se concerter avec l’ami Bruno a fait de même, voir sa contribution à Riposte Laïque et Popodoran du 6 septembre 2019 : « Il devient d’ailleurs de plus en plus incontournable tellement sa silhouette s’élargit ».

B.S. rentre dans une colère épouvantable et accuse LAREBIERE et Valeurs Actuelles d’antisémitisme ! PAS MOINS !

Cette accusation fait plutôt un flop ! Mais est quelque peu reprise sans trop grande conviction par la sépharade Martine GOZLAN, originaire de Constantine, comme la famille STORA ; elle apparaît surtout avec véhémence sous la plume de l’agitée Rosa MOUSSAOUI qui s’en donne à cœur joie dans la dénonciation de l’extrême droite, représentée à merveille par Valeurs Actuelles.

Cela donne alors dans l’édition des 15, 16 et 17 novembre 2019 de l’Humanité « la vielle caricature antisémite du juif devenu gras par enrichissement frauduleux ». On ne savait pas jusqu’alors la Rosa (qui mousse ! Ah ! Oui !) aussi chatouilleuse sur le chapitre de l’antisémitisme…

Mais l’accusation d’antisémitisme ne semble pas devoir prospérer :

-          Un, l’accusateur numéro 1 aurait dû être non Benjamin STORA, la « victime », mais bien une des ligues ad’hoc qui combat ce fléau ;

-          Deux, l’organe de la LICRA, tout de même expert en la matière, reconnaît par l’intermédiaire d’une voix très autorisée, Christine ALBANEL, dans son édition de décembre 2019 du Droit de Vivre, que l’antisémitisme d’extrême droite semble désormais moribond.

-          On notera d’ailleurs que les militants de la Licra contrairement à notre pétillante Rosa se mobilisent bien plus contre l’assassin de Sarah HALIMI que contre l’hebdomadaire Valeurs Actuelles.

Je pense en conséquence, cher Guy PERVILLE, que cette accusation d’antisémitisme, à l’encontre de l’article incriminé, ne saurait prospérer.

Reste donc toujours cette mise en cause du physique de la personne attaquée.

Je crois aussi pouvoir soutenir qu’il faut relativiser le « dommage » occasionné à la victime de Bruno. L’agression commise ne relève-t-elle pas plutôt d’une moquerie de bien mauvais goût je vous l’accorde, que d’une méchanceté intrinsèque.

Vous n’allez tout de même pas vous identifier à la victime alors que vous reconnaissez vous-même – je me réfère à votre texte – « que depuis le début des années 1990, comme on l’a vu, il a acquis une célébrité sans précédent parmi les historiens, au risque de faire oublier tout ceux – et ils sont nombreux qui ne bénéficient pas de la même notoriété »… et d’ajouter (je vous cite) « que ces écrits, ces déclarations sont tellement nombreuses qu’il est très difficile de les suivre exhaustivement »…

Voilà, très cher Guy PERVILLE, qui n’est pas vraiment de nature à nous inciter à engager « un débat libre et respectueux avec Benjamin STORA ».

En fait, il y a malheureusement beaucoup plus grave pour la réalisation d’un tel débat avec Benjamin STORA ! Ce débat n’est pas envisageable : le B.S. en question n’étant pas un historien impartial mais tout au contraire un partisan chez qui affleurent rapidement le parti-pris, voire la haine.

Vous citez le livre de BS : « le transfert d’une mémoire ». Je vous renvoie à la page 138 où cet individu écrit sans vergogne : « rappelons que la situation imposée aux Algériens au temps de la colonisation française était la suivante : devenir citoyen français, c’était remettre en question son appartenance religieuse ».

FAUX – ARCHIFAUX… De nombreux indigènes de nos départements français d’Outre-Méditerranée étaient devenus pleinement français tout simplement en renonçant au statut coranique. Je le sais d’autant mieux que j’ai soutenu avec acharnement les Mahorais qui sont devenus pleinement français et de façon irrévocable, en renonçant à la justice des cadis et à la polygamie.

Donc B.S. raconte n’importe quoi !

Pire encore, cher Guy PERVILLE j’ai démontré sans contestation possible par deux contributions à Riposte Laïque (des 26 juillet 2015 et 6 septembre 2019) que Benjamin STORA s’est inféodé à l’autorité de Madame la Consule Générale d’Algérie de Strasbourg, une certaine Houria YOUSFI dont l’époux se trouve dans un cachot Outre-Méditerranée.

Pour conclure, provisoirement, je dirais que j’ai infiniment plus de respect pour l’historien algérien Daho DJERDAL qui n’hésite pas, à déclarer : « les Algériens qui ont pris le parti de l’indépendance de l’Algérie étaient une infime minorité » ou encore : « Beaucoup d’Algériens n’ont pas fait leur deuil du départ des Français de leur pays ». Que voilà un garçon intéressant et sympathique dont nous reparlerons.

Respectueusement,

Jean-Michel WEISSGERBER 22, Rue des Boulangers 68000 Colmar

Article transmis par Maurice Calmein

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16 janvier 2020

CES HARKIS AFGHANS QU’ON ABANDONNE

Par José Castano

« L’avenir, c’est la trahison des promesses »(Daniel PENNAC)

            Après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, une opération de l’OTAN fut lancée en Afghanistan dans le but « d’éradiquer le terrorisme ». La France en fit partie et envoya en 13 ans plus de 70 000 soldats dont 90 perdirent la vie.

            L’objectif avoué était d’éliminer Ben Laden, chasser les talibans de Kaboul, détruire les camps d’entraînement d’Al Qaïda et reconstituer une armée afghane. Dans cette optique, la France fit appel à des centaines d’interprètes indispensables dans la conquête du terrain, la négociation avec les chefs de tribus et l’interrogatoire des prisonniers islamistes. Ils étaient, en outre, chargés de mettre en place des barrages sur les routes, d’entrer dans les maisons des villageois, de leur demander de sortir avant que les forces françaises procèdent à des fouilles. « Les Français ne connaissent pas la culture afghane. C’était donc à l’interprète afghan d’entrer et d’avertir les occupants, surtout les femmes », explique l’un d’eux.

Pour la plupart, ces traducteurs étaient des jeunes, éduqués, issus de la classe moyenne-supérieure que les militaires français étaient allés chercher directement dans le lycée français de Kaboul ou dans les universités.

Quand les soldats du dispositif international quittèrent définitivement l’Afghanistan (les Français ont entamé leur retrait graduel en 2012 pour l’achever en décembre 2014), ils laissèrent derrière eux non seulement une tragique incertitude sur l’avenir du pays, mais aussi des milliers d’Afghans très inquiets pour leur propre avenir, pour leur propre vie : les interprètes… estimés à 700 quant à la partie française.

Pour l’armée française, la question de l’avenir de ces traducteurs était d’autant plus sensible que notre histoire militaire reste marquée à jamais par la répudiation puis le massacre de milliers de harkis en Algérie.

Qu’allait décider le gouvernement français face à une situation qui n’était rien d’autre que le prolongement historique de l’abandon de ces Musulmans fidèles à la France ? La réponse est cruelle ! Ces traducteurs allaient –comme les harkis- être abandonnés et livrés avec leur famille à la vindicte des talibans.

« On a partagé les risques avec les militaires français, on se sent frères d’armes avec eux et aujourd’hui, ils nous laissent tomber ». Ce fut le cri de détresse lancé par ces hommes !

« L'histoire, comme une idiote, mécaniquement se répète » disait Paul Morand. Rien n’est plus vrai !

Des voix (notamment parmi les militaires) s’élevant pour dénoncer la gravité de la situation, Emmanuel Macron, dans une vidéo de février 2017 lors de la campagne présidentielle, eut des mots forts. Comparant la situation de ces anciens interprètes de l'armée française à celle des harkis, il évoquait la « trahison » de la France envers ceux qui l'avaient servie et expliquait alors : « Nous avons commis une faute comparable avec nos interprètes afghans »… sans pour autant, une fois élu, entreprendre quoi que ce soit pour leur venir en aide.

Dès le départ des forces occidentales d’Afghanistan, les interprètes reçurent des menaces de mort souvent suivies d’effets… En effet, ces hommes étaient perçus comme des traîtres par les talibans qui les accusaient d’avoir « collaboré avec l’ennemi ». Leurs vies et celles de leurs familles étaient désormais en danger.

On se souvient, entre autres, de ce traducteur opérant pour les Américains, décapité et dont la vidéo fut diffusée sur les réseaux sociaux…

Tous sollicitèrent les nations avec lesquelles ils avaient collaboré et demandèrent un visa leur permettant d’obtenir l’asile politique… Seuls, quelques-uns eurent satisfaction.

Parmi eux, un homme de 33 ans, marié et père de trois petits garçons : Qader Daoudzai. Cet ancien interprète afghan qui avait affronté les talibans au côté des soldats américains, avait rejoint entre 2010 et 2012 les forces françaises en Afghanistan. Au départ de ces dernières, comme ses collègues, il se savait menacé par les islamistes et, dans une lettre adressée au Parlement français, avait demandé un visa pour venir en France, ajoutant : « J'aimerais aussi dire que depuis que les forces françaises ont quitté l'Afghanistan, nous n'avons reçu aucune aide de leur part, ils nous ont complètement oubliés, ils n'en ont rien à faire de nos vies maintenant » 

La réponse lui parvint en 2015… cinglante… inhumaine : Refusé !... sans la moindre explication… Réponse aux antipodes de l’assertion de Caroline Decroix, vice-présidente de l'Association des anciens interprètes afghans de l'armée française, « En France, les anciens auxiliaires afghans de l'armée française qui ont déposé une demande d'asile ont tous obtenu le statut de réfugié ».

En vérité, seule, une centaine d’entre-eux ont obtenu un visa pour la France.

« À partir de maintenant, je suis mort !» confia à ses proches Qader Daoudzai, quand il eut connaissance de ce rejet.

Le 20 octobre 2018, jour des élections législatives, un attentat-suicide dans un bureau de vote à Kaboul coûta la vie à 78 Afghans. Parmi les débris humains, on identifia Qader Daoudzai, déchiqueté par la bombe. La « justice » des talibans était passée par là !

 

José CASTANO                                                                       

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A

Sauver de la mort ces nouveaux Harkis : les interprètes afghans de l’armée française

Pour lire la suite : Cliquez sur ces trois liens :

·        Sauver les interprètes afghans

·        Action en faveur des interprètes afghans

·        Nos interprètes Afghans, les nouveaux oubliés de la France 

Site : www.secoursdefrance.com – Courriel : contact@secoursdefrance.com

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« LA  KAHENA »au Cercle Algérianiste du GRAND AVIGNON

« La fabuleuse épopée de cette reine berbère qui s’opposa à l’invasion arabe de l’Afrique du Nord »

Quinze ans après la mort du Prophète Mahomet, les armées arabes abordaient l’Afrique du Nord. Ce pays, jadis transformé par la civilisation romaine, conquis à la chrétienne, va entrer dans l’ensemble, de jour en jour agrandi du monde musulman. C’est alors, que pour faire face à l’envahisseur, une femme va organiser la résistance berbère, réaliser la difficile unité du Maghreb et infliger aux cavaliers arabes de cuisantes défaites. Celle-ci, connue dans l’histoire sous le nom de la Kahéna, avait un caractère sacré. Il signifiait, la sorcière, la prêtresse, la devineresse. Dihia (c’était elle) possédait en effet un don prophétique et était vénérée de son peuple. Mais ses succès mêmes causeront sa chute…

Durcie par ses victoires dans une orgueilleuse intransigeance, ne vivant plus que pour son clan, cette femme, si longtemps écoutée et obéie, ne pourra maintenir l’unité berbère et juguler les séculaires rivalités entre tribus. Dès lors, elle prédira son propre destin et, cernée par la trahison, verra dans un ultime baroud d’honneur tomber les meilleurs de ses compagnons.

L’islamisation de l’Afrique du Nord était en marche…

C’est à travers des faits réels, des visions pleines de couleur, de vérité et de vie, que l’auteur –en s’appuyant sur les travaux d’éminents historiens tels que Ibn-Khaldoun, Gautier, Gsell, Marçais- retrace l’extraordinaire épopée de cette « Jeanne d’Arc berbère » qui incarna avec tant de grandeur la folie d’indépendance et la fierté passionnée d’un peuple.

Cette conférence organisée par le Cercle Algérianiste du GRAND AVIGNON  sera donnée par José CASTANO, Samedi 25 Janvier15h - à la Salle des Conférences de la Mairie de Villeneuve-Les-Avignon (30400), située Place Jean Jaurès. Entrée libre.

Contact : cerclealgerianiste-gdavi@orange.fr

Tel. 04.90.86.85.80 – 06.84.17.58.81

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7 janvier 2020

COUSCOUS - origine

ÉTUDES HISTORIQUES SUR LE COUSCOUS

            Le débat sur l’origine du couscous est loin d’être secondaire. Ce plat ancestral berbère démontre qu’il n'a rien d'Arabe comme beaucoup le pense (Il n’y a pas de blé en Arabie) mais qu'il doit sa popularité mondiale à la colonisation Française de l’Algérie donc Pied-Noir.
           Dans mes souvenirs avant 1954 on disposait de semoule pour la graine séchée type Ricci mais il fallait la rouler humectée manuellement ce qui ne favorisait la consommation de masse dans des collectivités nombreuses comme à l'armée ou elle est arrivée seulement  après 1956. En Espagne pourtant occupée plusieurs siècles par les Arabo Berbères nous n'avons pas retrouvé de couscous avant 1962 sauf dans la province de Melilla avec des traces intrinsèques de couscous plutôt une vague semoule comme les Migas.

           Si l’on respecte la recette traditionnelle, on part de la semoule de blé dur que l’on va travailler avec science à la main en effectuant un roulage bien précis. Mais heureusement pour nous, on trouve très facilement le couscous prêt à l’emploi que l’on devra juste déposer dans le panier vapeur du couscoussier avec un peu de beurre ou d’huile et qui s’imprégnera peu à peu des parfums envoûtants des légumes et épices mêlés. Tout le secret d’un bon couscous réside dans cette longue imprégnation aussi, on ne peut que conseiller aux amateurs d’investir dans un couscoussier, cocotte incontournable avec son compartiment vapeur.

           Ce qui est certain c'est que le couscous (ksekou) est bien d'origine Berbère d'A.F.N et non Arabe et encore moins Gauloise. L'Algérie n'existait pas encore qu'il était réalisé et consommé localement par les berbères depuis plus de 2000 ans et n'a été adopté par les occupants Arabes qu'à partir de l'an 700. L’Algérie, le Maroc et la Tunisie n'existaient pas encore que les berbères mangeaient déjà du couscous.

           C'était un plat berbère à l'origine réservé à une population locale et ce n’est que grâce à la colonisation Française que la production et la consommation de masse s'est répandue dans le monde. Le couscous est produit en masse depuis 1853 grâce à la technique de séchage rapide et ingénieuse du colon RICCI à Blida et au roulage de FERRERO à Bou Saâda.

           Depuis ces avancées techniques dans l'agroalimentaire ce plat a littéralement explosé en quantité et en qualité, classé au patrimoine de l'humanité avec une bonne collaboration Pied noir Franco/Algérienne. La semoule de blé dur était avant ces progrès roulée à la main et cuite dans ces «couscoussiers»

           En 1853, le colon RICCI, sur son site de l’avenue des Moulins à Blida, accélère la cadence de productionpar la mise au point d’un système de séchage par ventilation artificielle. Depuis il n’est plus besoin d’exposer la semoule au soleil et à l’air libre.

           Un siècle plus tard, en 1953, Ferrero, implanté à Bou Saâda, lance une rouleuse mécanique qui met fin à la carrière des ouvrières manuelles. Depuis ces avancées techniques le couscous s’est développé en quantité et en qualité dans les années 1930. Ferrero devint le leader mondial de la graine de couscous.

           En 1973, la société FERICO, premier fabricant de couscous mondial, avec une production écoulée de 42 000 tonnes en 1999, naît de la fusion de FERRERO et de RICCI un produit né de la colonisation Française n'en déplaise à certains.

           Au sujet du couscous l'industrie a vite compris l'intérêt qu'elle pourrait tirer de cet engouement. Là encore, les pieds noirs ont donné le point de départ de l’aventure. Fondée en 1853 à Blida (Algérie), la maison RICCI imagine la première de sécher par une ventilation artificielle une graine toujours roulée et tamisée à la main. Créée en 1907 par Jean-Baptiste et Anaïs Ferrero, la maison du même nom met au point en 1953 la première rouleuse mécanique de la graine. En 1973, les deux entreprises, rejointes par une autre maison d'Algérie «CAUCHY» fusionnent et donnent naissance à FERICO. Le groupe produit aujourd'hui 10 tonnes de couscous à l’heure et exporte dans plus de 45 pays. Récemment, les dirigeants de FERICO, pour la première fois depuis 1962, se sont rendus en Algérie où ils espèrent bien en exporter un jour, ce qui serait un paradoxe mais c'est vrai que l'Algérie avec la population en augmentation manque de Blé dur.

COMPÉTITION POUR L'EXPORTATION DE SEMOULE et POUR LE TITRE CULINAIRE

           Le couscous, plat plusieurs fois millénaire et cuisiné à travers le monde entier, bientôt inscrit au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco. C'est en tout cas le projet de plusieurs experts des pays du Maghreb. C’est très sérieux mais n’oubliez pas les pieds-noirs pour l’idée !! Pour le commerce c’est une autre affaire, le Maroc parie sur la société DARI en pleine expansion en compétition pour l'exportation et la Tunisie sur le couscous CASHER mais le blé importé en masse ne vient pas d'A.F.N qui est à peine en auto suffisance mais d'Europe et d'Amérique du nord et surtout du CANADA.
Mais tout cela n’est certainement pas uniquement que pour la gloire…

JF PAYA   GROUPE DE RECHERCHES ÉTUDES HISTORIQUES

IL CONVIENT DE SIGNALER UNE DES SOURCES DE CETTE ETUDE “COUSCOUS A LA CONQUETE DU MONDE”  "LE MONDE" DU 20 MARS 2005

SON AUTEUR JOSE-ALAIN FRALON est né à Constantine en 1945  Cordialement jf paya

6 janvier 2020

BELPHÉGOR, LA BRUTE ET LE TRUANT

Colmar, le le 20 décembre 2019

Par Jean-Michel WEISSGERBER

Lettre ouverte à Monsieur Gilbert MEYER

Maire de Colmar et Président de Colmar Agglomération

Monsieur le Président,

Dans une contribution publiée le 23 octobre 2019 par le site Riposte laïque, très consultée et intitulée « Dans un bus, une femme-corbeau a voulu me faire verbaliser pout insulte », je me promettais de vous écrire suite au comportement particulièrement agressif d’une usagère de la compagnie de bus, la TRACE, dont le bon fonctionnement vous tient assurément à cœur.

Cette personne habillée à l’instar d’une combattante de DAECH s’était plainte alors au chauffeur (de la ligne 1 direction Horbourg-Wihr) le 1er octobre 2019 au matin, d’une prétendue insulte à son égard.

S’étant éclipsée peu après, son intention, probable, de me voir infliger une amende (en l’occurrence de 150 euros) n’a pu se concrétiser.

Le 18 décembre 2019, vers 9 h 20, sur la ligne 1 de la même compagnie, direction Europe, cette fois-ci, je me retrouve en face d’une adepte probablement de la même obédience religieuse dont l’accoutrement m’a au moins autant choqué.

Je n’ai pas manqué de la regarder avec une attention d’autant plus soutenue que, d’une part, elle portait des gants bien davantage adaptés à dissimuler la peau de ses mains qu’à affronter une température de saison.

D’autre part, une fillette, probablement sa fille, se trouvait à ses côtés.

Ce dernier fait m’interpellait particulièrement : comment cette enfant et toutes ses semblables pourront-elles évoluer dans le futur en France dans un univers qui manifestement s’avère clos.

La dame en question me sort de façon très peu amène : « Pourquoi me regardez-vous comme cela ? »

Ma réponse fut laconique : « A cause de votre façon de vous habiller, vous êtes ici en France, Madame ! »

En même temps, je me suis presque fait violence pour ne pas faire allusion aux retombées de son comportement sur l’éducation forcément pas très orthodoxe de sa fille !  Cela n’a pas empêché un homme à la stature assez massive et mal rasé de m’interpeler très grossièrement dans mon dos, en vociférant des insanités dont la plus anodine fut que « si [je] n’étais pas vieux (merci pour le vieux), il m’arracherait la mâchoire ».

Je ne me laissais pas impressionner et lui rétorquais qu’il était un très grossier personnage et que rien ne m’empêchera dans toute circonstance du même type de dire ce que je pense !

J’aurais pu à l’instar de la première « Belphégor » demander au chauffeur que ce malotru se voit infliger une sanction pour ce qui constitue d’ailleurs non seulement une injure mais au final une menace de mort. Outre que la délation n’est pas dans ma culture, je me suis vu concomitamment dans l’obligation de répondre aux propos et exclamations de deux autres passagères du bus, l’une étant d’ailleurs voilée également, mais de façon plus discrète.

L’une d’elle : « Vous n’auriez pas dû dire cela ! » à propos de mon observation initiale.

Ma réponse : « Je dis ce que je pense ».

L’autre : « Vous n’aviez qu’à regarder ailleurs »

Ma réponse (réitérée d’ailleurs) : « Nous sommes ici en France ! »

A ce moment, notre Malabar de vociférer à nouveau : « Dégagez ! »

Arrivé à destination, je réplique : « Je ne dégage pas, je descends tout simplement, là où j’avais prévu ».

Monsieur le président de Colmar Agglomération, Maire de Colmar, sans n’aucunement me mettre à faire du prosélytisme laïc, je me dois de poser les questions suivantes : 

Sommes-nous toujours en France dans une République laïque où le port ostentatoire d’habits de nature religieuse devrait être banni ?

Pouvons-nous, ou plutôt devons-nous, accepter après une islamisation rampante, l’instauration, non dite jusqu’alors, de la charia qui aurait davantage force de loi que la loi républicaine, alors même que les terroristes islamiques ont multiplié sur le territoire français leurs actes de guerre ?

Je relève d’ailleurs que le costume de la dame d’avant-hier était ample à souhait et largement apte à recéler des armes telles que des couteaux !

Dans ces conditions, je suggère qu’il soit ajouté au chapitre du règlement de la TRACE que parmi les comportements nuisibles, soit sanctionné celui résultant d’un accoutrement manifestement provoquant notamment celui ne laissant aucun doute quant à l’appartenance des mises en cause à une mouvance religieuse radicale.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées,

Jean-Michel WEISSGERBER

Article transmis par Maurice Calmein

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NB.

On aura deviné qui sont Belphégor et la brute dans le titre de la lignée des western spaghetti ; le truand ne pouvant être que votre serviteur ! En essayant d’en rire plutôt que d’en pleurer et en gardant un zeste de bonne humeur dans un monde qui y incite de moins en moins !

6 janvier 2020

QUAND LA JUSTICE ALGÉRIENNE VENGE L'O.A.S.

Colmar, le 20  décembre 2019

Par Jean-Michel WEISSGERBER

Dans l’édition des 15, 16 et 17 novembre 2019 de « L’Huma », la journaliste du quotidien du Parti Communiste dit « Français », une (in)certaine Rosa MOUSSAOUI s’en prend avec une rare véhémence à Valeurs Actuelles, coupable, selon elle, de reprendre la « flamme » de l’antisémitisme.

Première observation : on ne connaissait pas jusqu’à lors notre pétillante « binationale » franco-algérienne aussi vigilante devant l’extension d’un mal tenace (faisons court, mais frappons juste) menaçant plusieurs « territoires perdus » de la République.

Deuxième observation : qui donc est à l’origine de la dénonciation d’une prétendue caricature antisémite, si ce n’est celui qui s’en dit victime ? Curieux, très curieux, non ? Qui plus est, cette « dénonciation » tombe d’autant moins du ciel, qu’elle sert d’abord à masquer la mise en cause de l’impartialité de « l’historien » Benjamin STORA ! 

B.S., justement, est intronisé historien par excellence de l’Algérie pour tous ceux que sa vision très particulière de l’Histoire des relations franco-algériennes, arrange ! 

STORA est devenu historien « officiel » de l’Algérie, d’abord de celle baptisée, abusivement et mensongèrement, uniquement de coloniale, puis celle des « événements » d’Algérie de 1954 à 1962, ensuite celle de tous  les événements postérieurs, sans compter celle de l’actualité qui, à n’en pas douter, va révéler des surprises, plus ou moins dérangeantes ! 

Troisième observation, c’est à l’occasion de la publication d’un Hors-série de Valeurs Actuelles, intitulé : « Algérie française : les vérités interdites », que Rosa MOUSSAOUI se permet d’évoquer, selon elle, un « habituel exercice de falsification historique ».

En réalité, l’ouvrage de Valeurs Actuelles a le grand mérite de ne plus embrayer sur le discours habituellement asséné en hommage au « Front de Libération Nationale » algérien, ce que, ni Rosa MOUSSAOUI, ni ses éventuels commanditaires d’Outre-Méditerranée, ni ceux, certes électoralement déclinants mais toujours arrogants de ce côté de la mer, ne peuvent supporter ! 

Falsification  historique, voyons cela de près, Miss MOUSSAOUI…

Falsification historique, R.M., que MELOUZA et la très sanglante guerre (particulièrement en France dite métropolitaine) M.N.A.-F.L.N., évoqués par Arnaud FOLCH ? 

Est-ce également opérer une sorte de falsification historique que de souligner l’objectif véritable du FLN qui, dès l’abord, est l’instauration de l’islamisme (article de Bruno LAREBIERE « Derrière le FLN, l’islam… »), Bruno LAREBIERE, tiens, tiens ! Rosa MOUSSAOUI… objet de tout votre ressentiment ?

Falsification historique, le rappel par Arnaud FOLCH de l’existence du réseau « bombes » à Alger de Yacef SAADI, où entre autres criminelles, agissait cruellement Danièle MINNE, venue ensuite se réfugier benoîtement en France après l’indépendance, pour enseigner à Toulouse « l’histoire de la décolonisation » préfigurant certainement celle de la « décolonialité » ?

Falsification historique encore que l’évocation par Arnaud FOLCH de l’odieuse figure du général KATZ qui « a laissé massacrer plus de 700 pieds-noirs sans faire intervenir l’armée » ? Ce fut la journée la plus sanglante de tout le conflit !

Falsification historique, que la sanction infligée par ce très répugnant KATZ au très courageux lieutenant français Rabah KHELLIF du 30ème bataillon de chasseurs portés CBCP, qui a obtenu du préfet algérien la libération de plusieurs centaines de pieds-noirs, qui, sans l'héroïque Rabah, se serait fait « zigouiller » (Arnaud FOLCH, page 42) ?

Falsification historique que l’existence des barbouzes ? (Madame Rosa MOUSSAOUI, là, vous me décevriez particulièrement car, vous vous situeriez au diapason négationniste des Michel DEBRÉ et Roger FREY, respectivement premier ministre et ministre de l’intérieur qui, affirmèrent, au besoin sous la foi du serment qu’il « n’existe aucun personnel chargé de la lutte anti-OAS en dehors des cadres normaux des forces de maintien de l’ordre ». Ces barbouzes, existaient bien, car un document (exhumé par Jean-Jacques JORDI) classé confidentiel du commandement des forces armées en Algérie, daté du 20 mai 1962, témoigne que l’organisation (NDLR : barbouzière donc !) mise en œuvre depuis Paris pour le ministre Frey « effectue (ses) actions en collaboration étroite avec des responsables FLN ».

Premier de ses responsables FLN, qui donc, Madame Rosa MOUSSAOUI ?, je vous le donne entre mille : le chef de la zone autonome d’Alger lui-même, Si Azzedine, de son vrai nom Rabah ZERARI, dont nous reparlerons in fine !

Falsification historique que le sort réservé à tous ceux qui se sont engagés à, leurs risques et périls, pour la France et que l’on désigne (au sens large donc !) sous le vocable harkis ?

Qui donc en parle mieux qu’Éric LETTY et Bruno LAREBIERE (un « antisémite » donc qui à l’occasion défend des sémites !) ?

Êtes-vous en mesure, chère Rosa MOUSSAOUI, d’exhumer des textes de votre trop cher canard l’Humanité, aussi évocateurs que ceux de d’Eric LETTY (« les héros sacrifiés ») et de Bruno LAREBIERE (« Les parias de la République ») ?

Et toujours à la traque de la « falsification historique » bon courage camarade-journaliste de l’Huma ! Lorsque Jérôme BESNARD relaie dans l’article « ces écrivains qui ont choisi la France », l’affirmation de Michel DEON de l’Académie française qui va suivre, a-t-il tort ?

« Les écrivains qui s’étaient embarqués pour la défense de l’Algérie française n’ont jamais eu les moyens matériels de ceux, qui voulaient l’abandonner. Ils se sont engagés à leurs frais : moraux, intellectuels, financiers (...) à gauche il y avait des puissances financières considérables qui aidaient au combat pour l’indépendance. L’alliance du capital et de la gauche, c’est vraiment le point névralgique de l’histoire. Cela explique tout ».

Tout cela pour quoi ? Pour l’installation dans notre belle province d’Algérie d’un système que nos frères français (plus ou moins musulmans) de là-bas, ont trop longtemps subi !

Devront-ils le subir encore bien longtemps chère et pétulante Rosa ?

Ne désespérons pas surtout lorsque nous relevons des informations telles que celle fournie par Elyas NOUR le 9 mai 2018 : 

« Justice ». Le commandant AZZEDINE condamné à 5 ans de prison et 76,5 milliards de centimes d’amende.

Le commandant Azzedine de vrai nom Rabah ZERARI, a été condamné ... par le tribunal de Chéraga, à cinq ans de prison ferme, comme l’a réclamé le  parquet dans l’affaire qui l’a opposé à l’homme d’affaires, Mahieddine TAHKOUT. 

Poursuivi pour le chef d'inculpation d’émission d’un chèque sans provision, celui-ci devra par ailleurs s’acquitter d’une amende de 33 milliards de centimes, en plus du paiement du chèque en question, à savoir 33,5 milliards de centimes, et dix milliards de centimes de dédommagement.

Voilà, donc nos vaillants camarades de combat de l’Organisation Armée Secrète (OAS), en partie, du moins, vengés et le sinistre Rabah ZERARI puni par la justice de là-bas (Dis donc !)

Jean-Michel WEISSGERBER

Article transmis par Maurice Calmein

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Post-scriptum : 

En matière de formation permanente des journalistes de son quotidien l’Huma, le sieur Patrick LE HYARIC serait bien avisé de faire diligenter des cours de perfectionnement de connaissances historiques portant notamment sur quelques exemples de falsification historique (l’affaire dite de KATYN, entre autres).  

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