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22 juin 2018

EN MÉMOIRE DES MARTYRS DE L'ALGÉRIE FRANÇAISE JUILLET 2018

Par José Castano

Association « Les Amis de Raoul SALAN »

Chers compatriotes et amis,

En concertation avec Madame Josseline Branca, veuve du Capitaine Guy Branca, ancien officier du 1er REP et nommé par le Général Salan, en septembre 1961, responsable du secteur d’Alger-centre, Les Amis de Raoul Salan vous convient  à assister à la Messe qui sera célébrée à l’intention du Lieutenant Roger Degueldre :

Vendredi 6 juillet 2018 à 9h30

Abbaye Saint-Madeleine du BARROUX

1201, Chemin des Rabassières - 84330 LE BARROUX

Les moines bénédictins nous font l’amabilité, à l’issue de l’office, de nous convier à une collation : si vous comptez y participer, nous vous demandons de nous le signaler pour la bonne organisation du Père hôtelier.

Contact : Hervé Pignel-Dupont Président de « Les Amis de Raoul Salan » 17 Ter Montée de la Tour 30400 Villeneuve lez Avignon

06 25 06 04 56

info@salan.asso.fr

Hervé Pignel-Dupont - Président de l'ARS - herve.pigneldupont@gmail.com

Henri Baclet - Secrétaire Général de l'ARS henri.baclet@cegetel.net


Voir aussi  Lieutenant Roger DEGUELDRE, martyr de l’Algérie française

 

VERSAILLES

Samedi 7 Juillet à 10h messe à la chapelle des Armées, impasse des gendarmes et à 11h au cimetière des GONARDS, cérémonie devant la tombe du lieutenant Roger DEGUELDRE.

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UN HOMMAGE NOCTURNE 5 juillet HP

Henrique Palles Oran V-VII 1962

Dépôts de gerbes en mémoire des martyrs de l’Algérie française

ANFANOMA ANGERS

Jeudi 05 juillet 2018 à 17h30: Une messe à la mémoire des victimes du 05 juillet 1962 à Oran sera célébrée en la chapelle Noël Pinot 27 rue st Joseph à Angers 

ANFANOMA CAEN 

Jeudi 05 juillet 2018 rdv à 10h45 au Cimetière St Gabriel pour la cérémonie à 11h00 devant la stèle “ANFANOMA” à la mémoire des victimes du massacre du 5 juillet 1962 à ORAN. 

AIX EN PROVENCE

Jeudi 5 Juillet 2018 à 11h : Mémorial Cimetière Saint Pierre.

Contacts : Robert PEREZ, tel. 04.42.26.32.78 - François SANCHEZ, tel. 04.42.34.32.05

MARIGNANE

Jeudi 5 Juillet à 11h : Stèle des Fusillés, Cimetière Saint Laurent Imbert.

Contacts : Manu FLORENTINO, tel. 04.42.45.21.93 - Lydia CLEMENT, tel. 04.42.77.86.61

MONTPELLIER

Jeudi 5 juillet 2018 à 11 heures au mémorial des Rapatriés d’Algérie Cimetière St Lazare Avenue Saint-Lazare

MARSEILLE

Basilique du Sacré-Cœur – Messe à 19H –

Pour plus d’informations, contactez l’Amicale des Oraniens des Bouches-du-Rhône : Courriel : aobr@hotmail.fr

FRÉJUS

Jeudi 5 Juillet à 10h : Cérémonie Stèle du Rond-Point de la Frégate Port-Fréjus. Contact : Jean-Paul SELLES, tel. 06.61.40.21.83

             et à 18h30 : Messe en la Cathédrale Saint-Léonce de Fréjus.

Contact : Cercle Algérianiste, Louis BONÈTE, tel. 04.94.95.57.22

BEZIERS

http://comite-veritas.com

Jeudi 5 Juillet à 11h : Cimetière Neuf – Route de Corneilhan

Contacts : Alain AVELIN, tel. 06.76.13.12.76 - albator5569a@free.fr

Alain ALGUDO, tel. 06.16.58.40.99 - alainalgudo@aol.com

TOULON

 

Toulon 5 juillet 2018

 

PARIS

Par le GRFDA (GROUPE DE RECHERCHES DES FRANÇAIS DISPARUS EN ALGÉRIE)

Jeudi 5 Juillet à 11h : Messe du Souvenir en l’Eglise Sainte Odile – 2, av Stéphane MALLARME - 75017 PARIS, à 15h : Recueillement et dépôt de gerbes devant les colonnes du Quai Branly et à 18H30 : Cérémonie à l’Arc de Triomphe.

Contacts : Colette DUCOS ADER, tel. 06 89 33 64 23 – col.gda@wanadoo.fr

Monique CHAVRONDIER, tel. 01 45 26 29 33 - mafa.pn@orange.fr

Voir en pdf

NICE

Jeudi 5 Juillet à 9h30, dépôt de gerbes au square Alsace-Lorraine et à 11h Messe du souvenir en l'église Saint-Pierre d'Arène à Nice.

Contact : Hervé CUESTA : herve.cuesta@bbox.fr

FALICON (06950)

Jeudi 5 Juillet à 11h, Dépôt de gerbes

Contact : Mairie, tel. 04.92.07.92.70 – contact@mairie-falicon.com

La commune de FALICON est située sur l'une des collines qui surplombent la ville de NICE dont  elle est limitrophe. Elle se trouve entre Aspremont, Sant André de la Roche et Tourrette-Levens. Elle fait face au mont Chauve, l'un des trois « piliers » de la ville de Nice.

On dit de Madame la Maire, Gisèle EUSEBI-KRUPPERT, épouse d’un Oranais… « qu’elle est plus PN que les PN »

CANET EN ROUSSILLON (66)

L’Association Canétoise des Pieds Noirs et leurs Amis

Jeudi 5 juillet 2018 à 10 heures 30 au cimetière de CANET Village. Mise en place à partir de 10 heures 15.

LE BARROUX (84330)

Vendredi 6 juillet à 9h30 - Messe célébrée à l’intention du Lieutenant Roger Degueldre

Abbaye Saint-Madeleine du BARROUX 1201, Chemin des Rabassières - 84330 LE BARROUX

Contacts : Hervé Pignel-Dupont - Président de « Les Amis de Raoul Salan » - Tel. 06 25 06 04 56 - herve.pigneldupont@gmail.com

* Henri Baclet - Secrétaire Général de l'ARS - henri.baclet@cegetel.net - info@salan.asso.fr

VERSAILLES

Samedi 7 Juillet à 10h : Messe à la chapelle des Armées, impasse des gendarmes et à 11h, Cimetière des GONARDS, cérémonie devant la tombe du lieutenant Roger DEGUELDRE.

Contact : Cercle National des Combattants, tel. 01.40.59.07.66 Courriel : cerclenationalcombattants@orange.fr

Voir aussi 11 MARS 1963 L'EXECUTION DU COLONEL JEAN-BASTIEN THIRY

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22 juin 2018

11 MARS 1963 - L'EXECUTION DU COLONEL JEAN-BASTIEN THIRY

Par José Castano

« Merci pour tout, mon colonel, d’avoir vécu en Français et d’être mort en Officier. Car le moment est venu où après un tel exemple, tu vas nous obliger à vaincre… » (Jean de Brem)

            Jean-Marie Bastien-Thiry, dit Jean Bastien-Thiry, né le 19 octobre 1927 à Lunéville, était ingénieur militaire français et l’inventeur de deux missiles antichars, les SS-10 et SS-11. Partisan de l'Algérie française, il percevait la séparation d'avec l'Algérie comme « plus grave encore que celle d'avec l'Alsace-Lorraine ». Pour lui, entre autres choses : « La politique algérienne du général de Gaulle est un crime contre l'humanité, elle n'est qu'ignominie et déshonneur ». Révolté par cet abandon et les massacres qui l’accompagnaient, il organisa, le 22 août 1962, l’attentat du Petit-Clamart.

            Arrêté le 17 septembre 1962 ]à son retour d’une mission scientifique en Grande-Bretagne, il fut inculpé devant la Cour militaire de justice présidée par le général Roger Gardet. Cette Cour militaire de justice avait pourtant été déclarée illégale par l'arrêt du Conseil d'État du 19 octobre 1962, au motif qu'elle portait atteinte aux principes généraux du droit, notamment par l’absence de tout recours contre ses décisions.

            Le 2 février 1963, cinq jours après l'ouverture de son procès, il entreprit une longue allocution qui reste encore un des plus nobles textes de la langue française par lequel il ne chercha pas à se soustraire à la peine qu'il encourait. Son seul but était de faire comprendre à ses concitoyens les motifs de son action. Sans aucune complaisance, et avec une clairvoyance prophétique, il exposa les raisons pour lesquelles il jugeait « qu'il n'était pas bon, il n'était pas moral, il n'était pas légal », que le personnage auquel il s'était attaqué « restât longtemps à la tête de la France » et acheva par ces mots sa déclaration devant ses juges :

            « Il n’y a pas de sens de l’Histoire, il n’y a pas de vent de l’Histoire car ce qui fait l’Histoire, selon notre conception occidentale et chrétienne qui est vérifiée par tous les faits historiques, c’est la volonté des hommes, ce sont leurs passions, bonnes ou mauvaises. »

            « Nous n’avons pas à nous justifier, devant votre juridiction, d’avoir accompli l’un des devoirs les plus sacrés de l’homme, le devoir de défendre des victimes d’une politique barbare et insensée. »

            « Le pouvoir de fait a la possibilité de nous faire condamner; mais il n'en a pas le droit. Les millions d'hommes et de femmes qui ont souffert dans leur chair, dans leur cœur et dans leurs biens, de la politique abominable et souverainement injuste qui a été menée, sont avec nous dans ce prétoire pour dire que nous n'avons fait que notre devoir de Français. Devant l'Histoire, devant nos concitoyens et devant nos enfants, nous proclamons notre innocence, car nous n'avons fait que mettre en pratique la grande et éternelle loi de solidarité entre les hommes. »

            « C'est une vérité que l'homme contre lequel nous avons agi est, à tout moment, passible de la Haute Cour, et qu'il suffirait d'un minimum de clairvoyance et de courage de la part des parlementaires pour l'y traduire ; le dossier de ses forfaitures, de ses crimes et de ses trahisons existe, et des milliers d'hommes sont prêts à témoigner de la réalité de ces forfaitures, de ces crimes et de ces trahisons ».

A ce moment précis, l'accusé n'était plus Bastien-Thiry mais de Gaulle. Cela ne lui fut pas pardonné. Bastien-Thiry venait de signer, là, son arrêt de mort.

Dès lors, les efforts admirables de ses avocats avaient la beauté triste des chants du désespoir. « Que ce soit à Saint-Léon de Bayonne ou à Saint-Jacques de Lunéville, tous les matins, une messe est dite pour que la Divine Providence vous assiste, au moment de votre délibéré… Ne demeurez pas sourds, Messieurs, à l’invocation de l’Esprit qui, tous les matins, renaît à la prime aurore et retenez ces mots que je vous livre avec la plus intense de mon émotion : Et in terra pax hominibus bonæ voluntatis ».

            Ainsi, après trois heures et demie d’une éloquence qui cherchait, en vain mais malgré tout, le cœur des hommes qui peuplaient une cour de justice qui, quelques semaines plus tard, sera de nouveau déclarée illégale, Maître Jean-Louis Tixier-Vignancour livrait, là, un ultime combat. Celui qui avait constamment appelé de Gaulle « le Chef de l’état de fait » ne pouvait espérer aucune clémence. D’ailleurs la voulait-il ? Il était déjà ailleurs, devant le seul Juge qu’il reconnaissait, dans la vie qui ne connaît ni décrépitude, ni trahison, ni compromission. « De sa longue lignée d'ancêtres militaires et juristes, il a hérité le sens du devoir et du sacrifice » a dit de lui, sa fille Agnès. 

            Le 4 mars 1963,la Cour se retira pour délibérer à 19h45. Elle reprit son audience à 22h30 pour donner lecture de l’arrêt qui condamnait trois des accusés présents à la peine de mort : Le Colonel Bastien-Thiry, le Lieutenant Bougrenet de La Tocnaye et Prévost qui, en Mai 1954, avait fait partie du dernier contingent de volontaires à être parachuté au-dessus de la cuvette de Dien Bien Phu.

            A l’énoncé du verdict, Bastien-Thiry semblait ailleurs, comme absent… Dans son uniforme bleu de l’armée de l’air marqué du rouge de la Légion d’honneur, il ne paraissait pas ses trente-cinq ans. Son visage reflétait une grâce particulière, celle de la jeunesse. « Bastien-Thiry est rayé des cadres de la Légion d'honneur ! », ajouta le général Gardet. Un haussement d'épaules lui répondit. Du fond de la salle, soudain, un cri déchira l’atmosphère pesante, celui d'une femme : « Assassins ! Assassins ! Aucun soldat français n'acceptera de les fusiller ! Assassins ! » Cette femme, c'était Mme de La Tocnaye, l'épouse Alain. Une autre femme joignit t sa voix à la sienne : Lla mère du condamné. D'autres cris se firent entendre : « C'est une honte ! C'est un scandale ! Bourreaux ! » Puis peu à peu, la salle se vida. Les condamnés furent séparés sachant qu'ils ne se verront plus : Bastien Thiry, La Tocnaye, Prévost furent emmenés à Fresnes, les autres à la Santé.

            Dès le lendemain, les recours en grâce furent déposés. Le 8 mars dans l’après-midi, les défenseurs furent reçus en audience. À l’aube du 11 mars 1963, le procureur général Gerthoffer (celui qui avait réclamé et obtenu la mort du Lieutenant Roger Degueldre), le séide zélé de de Gaulle, silhouette falote, moulé dans un pardessus gris aux formes démodées accompagné du colonel Reboul substituant le général Gardet, vint annoncer à Bastien-Thiry que la demande de grâce déposée par ses avocats était rejetée par de Gaulle. Il ne manifesta qu’un souci, connaître le sort réservé à ses camarades coaccusés, condamnés à mort comme lui. Quand il apprit qu’ils avaient été graciés, il eut un soupir profond de soulagement. Il écrivit à sa femme et à ses trois filles et demanda à assister à la messe dite par son ami le R.P. Vernet. Il communia en brisant en deux l’hostie que lui tendait le prêtre, lui demandant d’en remettre la moitié à son épouse. Puis, après l’Ite Missa est, il dit « Allons »… et se dirigea vers le couloir de sortie. Pendant ce temps, de Gaulle devait reposer dans sa sinistre morgue…

            Alors qu’il se trouvait dans le couloir, on demanda à Bastien-Thiry de regagner sa cellule. Cette attente imprévue dura vingt minutes, vingt affreuses minutes durant lesquelles les avocats tentèrent une démarche désespérée en demandant au procureur général d’ordonner de surseoir à l’exécution en raison du fait nouveau qu’était l’arrestation récente du Colonel Antoine Argoud, l’un des chefs de la défunte OAS. Mais, rien n’y fit ; le procureur refusa tout sursis.

            Enfin, le départ pour le Fort d’Ivry où devait avoir lieu l’exécution, fut donné sous une pluie battante et une escorte digne d’un chef d’Etat. Oui, c’était bien celle d’un chef d’Etat, dans son triomphe… La gendarmerie, chargée de livrer le condamné au peloton d’exécution avait fait grandement les choses : Une escorte de trente motos, trois petits cars bourrés d’effectifs armés pour s’intercaler entre les divers véhicules du cortège et celui chargé de transporter le condamné avec une garde de huit gendarmes. Comme en Algérie lors de la lutte contre l’OAS, la gendarmerie demeurait toujours le pilier du régime gaulliste…

Oui, ce condamné qui, au procès, avait traité de Gaulle d’égal à égal et l’avait assigné au Tribunal de Dieu et de l’histoire, comme renégat à la parole donnée, aux serments les plus solennels et sacrés, ce condamné, là, était bien un chef d’Etat.

            Arrivé sur les lieux de son exécution, Bastien-Thiry marcha vers le poteau en égrenant son chapelet, le visage calme et serein, même joyeux. « Il semblait enveloppé d’une auréole  » diront les témoins oculaires. Puis, comme le Lieutenant Degueldre, il refusa qu’on lui bande les yeux, voulant regarder la mort « en face » avant de pouvoir contempler ensuite la Vie Eternelle.

            Avant la salve, il ne cria pas « Vive la France ! »  mais pria pour elle et pour ceux qui allaient le tuer. Il était tout illuminé des illusions radieuses de ceux qui vont mourir, et, tout haut, dans le ciel écrasant de cette solitude, sa voix qui s’élevait, s’élevait, répétait ces mots éternels de la mort : « Geneviève, Hélène, Odile, Agnès… au revoir… au revoir dans le ciel ! ». Les témoins le virent alors se transformer au point que son visage, où ne subsistait aucune trace des passions du monde, se modifia. Et lorsqu’il fut mort, après que la salve eut déchiré l’aube naissante, son visage était « celui d’un enfant, doux et généreux », rapporta, bouleversé, Maître Bernard Le Corroller, en ajoutant : « Bastien-Thiry a vécu pour Dieu, pour sa patrie : Il est mort au service de Dieu et de sa patrie. C’est désormais un martyr ».

            De Gaulle, une fois de plus, confirmait qu'il n'avait de l'homme que l'apparence, et qu'en fait tout ce qui était humain lui était indifférent.

            Ainsi mourut pour son idéal, le Rosaire au poignet, le Colonel de l’Armée de l’air, Jean Bastien-Thiry, trente cinq ans, polytechnicien, ingénieur de l’aviation militaire, père de trois petites filles. Il fut inhumé au cimetière de Thiais, « carré des suppliciés », à la sauvette (comme ces voleurs pendus jadis à Montfaucon que l'on entassait dans les fosses communes), dans un trou hâtivement creusé dans la glaise, entouré d’arbustes dénudés, frêles et désolés, comme le fut ce 11 mars 1962. A 6h42, la pluie cessa et un brouillard épais s’insinua jusque dans les tombes et le cœur de bon nombre d’exilés était triste, triste cette aube d’hiver, aube sans bruit, sans chant, sans lune et sans étoiles.

            Jean Bastien-Thiry repose aujourd’hui au cimetière de Bourg la Reine (92340).

José CASTANO E-mail : joseph.castano0508@orange.fr

Revoir Mon blog    /   Mes ouvrages    /   Ma biographie 

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« Je suis persuadé que notre mort si elle avait lieu, secouerait la torpeur du peuple français » (Alain Bougrenet de la Tocnaye)

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AGNES BASTIEN-THIRY CHEZ ARDISSON

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Le carré des suppliciés du cimetière de Thiais

CIM 2013

Aujourd’hui, au cimetière de Bourg la Reine

" Nous ne souffrons pas en vain. Nous souffrons pour tous les lâches qui ne risquent rien. Que Dieu ait pitié de nous " (Georges Bernanos)

Pour tout savoir sur Jean Bastien-Thiry, cliquez sur : www.bastien-thiry.fr 

Cercle Jean BASTIEN-THIRY – B.P.70 – 78170 La Celle St Cloud

Courriel : basthiry@aol.com et contact@bastien-thiry.fr

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Lajos Marton à propos de l'attentat du Petit-Clamart

Minute - Entretien avec Lajos Marton

11 juin 2018

LES CRIMES DE L’ÉPURATION APRÈS GUERRE

Par José Castano

6 JUIN 1944 : APRÈS LE DÉBARQUEMENT, LE DÉBUT DE LA FIN COMMENCE PAR LES CRIMES DE L’ÉPURATION

Epuration-femmes-tondues-1944-1

"Il y a deux histoires, l’une que l’on enseigne et qui ment, l’autre que l’on tait parce qu’elle recèle l’inavouable" (Honoré de Balzac)

            Si l’on en croit l’historien Henri Amouroux, les Français étaient majoritairement pétainistes jusqu’au débarquement en Normandie le 6 juin 1944. Mais l’histoire d’après-guerre, écrite et enjolivée par les gaullistes et les communistes, a scindé le pays, de façon assez caricaturale, en deux camps : les résistants et les « collabos », ce qui permettait de minimiser les crimes commis à la libération : une période appelée « l’épuration » et qui, hélas, justifie bien son nom !  

            Qu’on le veuille ou non, la France de 1940 à 1944 a été pétainiste et passive à 90 ou 95%. Il y a bien eu une poignée, une faible proportion de la population, pour fournir les « résistants de la première heure ».

            En novembre 1941, la rupture du pacte germano-soviétique a fait basculer des communistes dans la résistance puis, l'instauration du STO en mars 1942, a poussé plus massivement des jeunes vers les maquis. Mais la résistance restera cependant marginale jusqu'au débarquement allié du 6 juin 1944.

            Dans les clichés de cette époque trouble, on a retenu des résistants -gaullistes, communistes, socialistes- et une droite « maréchaliste » voire collaborationniste, ce qui relève des « mensonges de l’Histoire ».

            La droite d’avant-guerre était, dans son immense majorité fortement antiallemande. Deux partis, exclusivement, se déclaraient fascistes : le  « Faisceau » de Georges Valois et le « Franscisme » de Marcel Bucard.

            Seul le premier avait des accointances avec l'Italie fasciste. Le chantre de la collaboration fut Pierre Laval, ancien député socialiste. Les partis les plus collaborationnistes furent le « Parti Populaire Français » créé et dirigé par Jacques Doriot, ancien député-maire communiste de Saint-Denis qui mourra sous l'uniforme allemand et le « Rassemblement National Populaire » du député socialiste Marcel Déat, éphémère ministre de l'aviation en 1936.

             La droite nationaliste, souvent favorable au maréchal Pétain, va s'impliquer massivement dans la résistance. Son premier martyr connu fut l'officier de la « Royale », Honoré d'Estienne d'Orves, fusillé au Mont-Valérien, le 29 août 1941. L'amiral Darlan était sur le point d'obtenir sa grâce quand, le 21 août, le Communiste Pierre Georges, futur « colonel Fabien » -qui ne sera qu’un pseudonyme que les communistes s’empresseront de sacraliser- tira dans le dos d'un officier allemand, l'aspirant Moser, au métro « Barbès ». L'histoire officielle n'a pas retenu ce détail, ni le fait que l'aspirant Moser attendait le métro sans arme, quand Pierre Georges lui a (héroïquement) tiré dans le dos. En représailles, cent otages sont exécutés dont Honoré d'Estienne d'Orves.

            Hélas trop souvent, tels les ouvriers de la dernière heure, certains résistants tardifs se montreront les pires épurateurs (parfois pour faire oublier un passé de « collabo » ou une fortune bâtie en faisant du marché noir.)

            C’est une époque où l’armée française, qui veut se persuader qu'elle a gagné la guerre, reconstitue ses effectifs en régularisant des FFI et des FTP communistes. Heureusement, avant d'en faire des militaires d'active,on envoie ces cadres au rabais tester leur niveau de connaissance à l'école des officiers de Cherchell, en Algérie. L'ancien député Marcel Bouyer, lieutenant FFI, ex-agent de liaison dans la poche de Royan, racontait en riant :

            « Cherchell, c'était impayable ! Des gens y rentraient avec des galons de colonels et en ressortaient... sergents. ». Il est vrai que l'inflation aux galons était monnaie courante à l'époque : Jacques Delmas (Chaban dans la résistance), futur maire de Bordeaux, aspirant en 1939, sera... général en 1944, à 27 ans. Malgré des états de service honorables, on n'avait plus vu ça depuis Bonaparte ! Mais, en ces temps troublés, tout est permis, il suffit d'oser ! On a même vu, chez les FTP,  des « colonels à 6 galons » (un colonel en porte 5) dont un qui avait échoué à son peloton de… caporal en 1939.

            De Gaulle, décorant à Bordeaux une rangée d'une douzaine de « colonels » FFI ou FTP trouve, en bout de file, un simple capitaine auquel il déclare en souriant : « Vous ne savez pas coudre ? »  

            Tout ceci pourrait prêter à sourire, mais la France de la libération, c'est aussi celle des crimes de l'épuration qui demeureront une honte et entachera à jamais notre Histoire…

            A la libération, en métropole, commencera une kyrielle de procès, plus ou moins bâclés, plus ou moins expéditifs, mais avec une apparence de légalité.

            Intransigeance d’une justice partisane et injuste : le 27 janvier 1945, la cour de justice de Lyon  rend  son verdict : Charles Maurras, 76 ans, l'un des écrivains  les plus influents de son temps, est condamné à la réclusion perpétuelle et à la dégradation nationale pour « intelligence avec l'ennemi ».

            Si quelqu'un n'avait jamais eu d'« intelligence » avec l'Allemagne, c'était bien Maurras. Lutter contre le germanisme avait été l'un des buts de sa vie. Mais nous étions en 1945 et le seul fait d'être proche de Pétain valait d'être taxé aussitôt du crime de collaboration… donc de traître.

            Durant la même période s’ouvre le procès de Robert Brasillach, directeur du journal « Je suis partout ». Condamné à mort, il a bénéficié d'un soutien massif des intellectuels (gaullistes et communistes, entre autres) qui ont signé une pétition pour demander sa grâce à De Gaulle. Le « premier résistant de France » refusa son recours en grâce et Brasillach fut fusillé le 6 février 1945 au fort de Montrouge.

            De Gaulle justifiera sa décision, plus tard, par « son indignation  d'avoir vu Brasillach  posant  en uniforme allemand sur la couverture d'un magazine ... ». Oui mais voilà, Robert Brasillach n'a jamais porté l'uniforme allemand. De Gaulle l'a simplement confondu avec Jacques Doriot. Un « détail » peu glorieux qui entache la « belle histoire »   du gaullisme…

            Le 15 août 1945, en plein été, la cour rend son verdict au procès Pétain : la peine de mort.

            Ce vieux maréchal, qui, en juin 1940 avait « fait don de sa personne à la France pour atténuer ses malheurs » paie pour la lâcheté de tout un peuple.

            En effet, arrêtons de faire croire que ce vieillard aurait fait, avec la complicité de Pierre Laval, une sorte de coup de force pour s'emparer du pouvoir. Rappelons les faits : les parlementaires français ont accordé les pleins pouvoirs à Pétain par 569 voix pour et 80 contre, soit en gros 85% des suffrages exprimés. Ce vote eut lieu le 10 juillet 1940. Comment ose-t-on écrire que la France et ses représentants légaux ne pardonnaient pas au maréchal d'avoir demandé les conditions d'un armistice le...18 juin ? Ils ont eu le temps de la réflexion et ont donc voté en leur âme et conscience.

            Dans un entretien à Valeurs actuelles en date du 13 décembre 1993, l’historien, Henri Amouroux, déclarait : « Le gaullisme a imposé l'idée qu'il ne fallait pas signer cet armistice et que Vichy était illégitime. C'est fabuleux ! Mais, ce n'est pas sérieux ! ».

            L'épuration a été sanglante dans presque toute la France. Citons, par exemple, les « purges » et règlements de compte effectués, en toute impunité, par les FTP du Limousin. Des comportements monstrueux qui finiront par irriter puis indigner Georges Guingouin, commandant le « régiment de marche du Limousin » (FTP), bien qu'il s'agisse de ses propres troupes. Guingouin, maire de Limoges à la libération, sera exclu du PCF après un long procès « stalinien » ; il avait osé écorner le mythe d'une France combattante pure, incarnée par les communistes !

            L'épuration, c'est aussi cet exploitant agricole en Charente, Paul de M...., qui a vu son père et son frère fusillés sous ses yeux parce qu'ils étaient aristocrates, catholiques et châtelains. L'enquête prouvera qu'ils aidaient la résistance non-communiste.

            Robert Aron, historien de la période de l’épuration, note : « C’est un véritable armorial, un annuaire des châteaux ou un bottin mondain de province que l’on pourrait constituer avec les victimes. D’autant que beaucoup d’entre elles ont eu le tort inexpiable, tout en étant anti-allemandes, de faire confiance à Pétain, ou bien d’être, dans la résistance, d’un camp différent de celui de leur assassin… ».

            C'est aussi, cette jeune fille, catholique et cheftaine des guides de France, qu'on viendra chercher le jour de son mariage pour la fusiller devant ses proches au motif que sa famille (mais pas elle !) aurait été « collabo...

            C'est cet amiral en retraite, proche du maréchal Pétain, que les épurateurs vont écarteler entre deux camions en le brûlant à la lampe à souder...

            C'est le comte Christian de Lorgeril, parent de d'Estienne d'Orves, mais à qui on reproche son château et ses idées monarchistes. Il est arrêté le 22 août 1944 : « Complètement nu, le malheureux dut s'asseoir sur une baïonnette. Puis il eut les espaces métacarpiens sectionnés, les pieds et les mains broyés. Les bourreaux lui transpercèrent le thorax et le dos avec une baïonnette rougie au feu. Le martyr fut ensuite plongé dans une baignoire pleine d'essence à laquelle les sadiques mirent le feu. Leur victime s'étant évanouie, ils le ranimèrent pour répandre ensuite sur ses plaies du pétrole enflammé. Le malheureux vivait encore. Il devait mourir, 55 jours plus tard, dans les souffrances d'un damné... ».

            Ce récit, d’un sadisme écœurant, est paru dans le quotidien « L'Aube » en novembre 1950. Nous étions revenus aux pires heures de la Révolution de 1789!

            Parmi la faune de barbares « résistants » de l’époque, figurait un certain Henrot, responsable, entre autres, du massacre de la famille de Buffières et du pillage de leurs propriétés de Dolomieu et Milliassière, près de Grenoble. Le rapport d’enquête établit que : « Le 16 août 1944 au matin, une équipe d’une dizaine d’hommes fut désignée et placée sous la responsabilité d’Henrot, pour se rendre au château de Dolomieu afin de ramener au maquis le comte et la comtesse signalés comme collaborateurs… Lourdement armés, ils enfoncèrent la porte et abattirent Philibert venu à leur rencontre les bras levés. Il fut abattu d’une rafale de mitraillette… Son épouse, qui protégeait leur petit garçon Michel, resta au premier étage… Marcelle et son fils Michel furent emmenés au camp du Châtelard… Arrivée au camp, Marcelle fut soumise aux pires tortures… une nuit d’orgies, devant son fils… Marcelle fut exécutée par ordre ainsi que son fils, sans qu’il soit question de la mise en jugement ou d’une décision de condamnation… ».

            Ce rapport d’enquête stipule que l’enfant de 5 ans reçut une balle dans la tête, allongé sur le corps de sa mère.

            Philibert de Buffières avait un frère en camp de concentration. Il y mourra. Son fils Bernard était sous-officier dans l’armée de Lattre.

            Quelques jours plus tard, le 22 août, toujours sous les ordres du « lieutenant » Henrot, la bande investit le domaine de Milliassière : « Élisabeth de Buffières nota dans son livre de messe, une phrase prémonitoire : « Aimer c’est se donner jusqu’au sacrifice. 22/08/1944 ». Les FTP pillent et saccagent le château. Puis, vers 22h30 ils repartent vers d’autres forfaits : « Élisabeth ne réapparaissait pas… Étendue sur son lit, elle avait reçu trois balles de revolver dont une dans la tempe, après avoir été violée… » 

             Le « lieutenant » Henrot, lui, ne rendra jamais de compte à la justice : tué d’une balle en pleine tête (sans doute tirée par un de ses hommes), le 3 septembre, place des Terreaux, à Lyon, durant la libération de la ville. Le nom de ce « grand résistant » figure quelque part, sur un monument aux morts « pour la France ».

            Il existe un autre volet de l’épuration qu’on a trop tendance à minimiser : celui des femmes tondues.

            Pour les « épurateurs », le fait de coucher avec l’occupant était sanctionné, à minima, par la tonte des cheveux. Ces femmes tondues étaient accusées de « collaboration horizontale », un acte qui n'est pas incriminé dans le code pénal et qui n’a donc rien d’illégal. Certaines ont été lynchées, violées, torturées ou tuées. Le compte de ces victimes est difficile à établir. On parle de 20 ou 30 000, peut-être plus ?

            Au nom de l’épuration, on a martyrisé et tondu des femmes amoureuses (celles, par exemple, qui refusèrent de quitter leur concubin ou leur mari allemand, lors des évacuations de civils des bases de sous-marins de Saint-Nazaire, Lorient et Dunkerque), puis celles qui, après tout, n’ont fait que leur métier (entraineuses, prostituées…). On se souvient de la tirade de la comédienne Arletty à qui on reprochait un amant allemand et qui répondit de sa voix gouailleuse et nasillarde : « Et alors ? Mon cœur est français mais mon cul est international ! ».

            Après-guerre, des femmes tondues, battues, violées ont tenté des actions en justice contre leurs bourreaux mais leur action a été disqualifiée, elles n’étaient pas considérées comme des victimes.

            Le chiffre officiel  de l'épuration, communiqué par Adrien Texier, alors ministre de l'intérieur,  au « colonel Passy » (le capitaine Dewavrin) est de 105 000 victimes. Ce chiffre émanait des rapports des préfets. Il n'a jamais trouvé de démentis sérieusement étayés.

            On a toujours tendance, pour minorer voire légitimer les crimes de l’épuration, à les mettre en parallèle avec ceux de la Milice, de sinistre mémoire. Mais les exactions barbares de la Milice, dans les derniers mois de la guerre, représentent entre 2 000 et 5 000 victimes. C’est odieux et énorme (sur une courte période et avec des effectifs armés d’environ 10 à 15 000 hommes à peine) mais cela représente de 2 à 5% maximum des crimes commis par les FTP et/ou d’autres  (vrais ou faux) résistants…   

            Durant la seconde guerre mondiale, sur le sol de France, les « purges » de la libération et les bombardements anglo-américains firent, officiellement, 3 à 4 fois plus de victimes civiles que celles attribuées aux nazis.

            « C'est la mémoire qui fait toute la profondeur de l'homme » soutenait Péguy. Dans le but de promouvoir une vérité historique par trop malmenée, Éric de Verdelhan avec la sagacité qu’on lui connaît a réussi la prouesse de transmettre dans son livre « Les massacres oubliés », cette mémoire si maltraitée de nos jours...(*)

            Jusqu’ici, l’Histoire n’a été qu’un recueil de mensonges, d’ironies, de bouffonneries, un amoncellement de massacres et de cris de douleur. C’est ce qui est lassant chez elle : cette trame toujours semblable sous l’infini variété des motifs, cette lutte constante pour un chimérique pouvoir, ces victoires perdues, ces espoirs trahis, ces décadences, ces chutes, ces reniements, ces efforts vers un avenir qui se dérobe sans fin et qui ne relâche rien de ses exigences sanguinaires, donne une image de l’homme dont on ne saura jamais si elle exprime sa grandeur ou au contraire sa misère.

            Albert Camus soutenait que « seule la vérité peut affronter l’injustice. La vérité ou bien l’amour ». Un homme qui écrit à charge d’âme, tout livre est un plaidoyer. Éric de Verdelhan,(*) nous livre, ici, une étude réaliste à base de faits et de vérités vraies à l’histoire morale du XXème siècle.

José CASTANO e-mail : joseph.castano0508@orange.fr


  (*) Dans cet ouvrage qui relate bon nombre de « massacres oubliés », tels ceux de la Vendée ou de Katyn (entre autres), un grand chapitre est consacré à la guerre d’Algérie. Le génocide des harkis est fidèlement retranscrit ainsi que les massacres perpétrés sur la communauté européenne d’Oran, le 5 juillet 1962… d’où le titre de l’ouvrage :

Voir les détails ici « Oran, 5 juillet 1962 (et d’autres massacres oubliés) »

Adresser commande à :

Eric de Verdelhan - 132 avenue de Nivelles, 17100 Saintes.

Prix : 18€ + 4 € de frais de port. (Règlement à la commande)

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            « Il y a une jeune école historique qui veut mener une sorte de guerre privée et qualifiée d'héroïque contre le gouvernement de Vichy. Il me paraît absurde de renverser les choses au point de dire que non seulement le gouvernement a été complice mais qu'il a pris l'initiative d'une entreprise de répression des juifs. Je me demande parfois si, contrairement à l'idée commune, la part de sacrifice dans la politique et la conduite du maréchal Pétain n'ont pas eu des effets plus certains et positifs sur le salut des juifs que sur le destin de la France ». (Annie Kriegel, journaliste-historienne Juive, ex militante communiste – Entretien à Valeurs actuelles, 25 mars 1991).

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Voir aussi «  TERREUR ISLAMISTE »

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6 juin 2018

3 JUILLET 1940… L’AGRESSION BRITANNIQUE SUR MERS-EL-KEBIR

Par José Castano

Une tragédie occultée par les livres d’histoire… 

MEK

En mémoire des 1927 marins français morts sous le feu « allié » 

« Le souvenir de ces morts dérange tout le monde parce que l’évènement échappe à la logique. Il est à part des tragédies de la guerre. Personne n’a intérêt à ce que l’on en parle trop » (Amiral Marcel Gensoul)

 

Mers El-Kébir… le « Grand Port », mot composé arabe, évoque la mer, que ce lieu géographique essaie d’étreindre dans la tenaille, largement ouverte de sa rade, et l’installation portuaire que la France de la seconde moitié du XX° siècle y a créée…

Tour à tour, port de pirates, centre de transit commercial et base navale, elle a offert une physionomie différente à chaque nouveau contact de populations, à travers les vicissitudes d’une histoire bimillénaire. Ce mouillage est à 200 kilomètres des ports ibériques de Carthagène et d’Alméria, du port rifain de Mélilla, à une distance à peu près double du Détroit de Gibraltar, passage obligatoire de la Méditerranée à l’Atlantique ou du Moyen Orient à l’Occident européen.

Mieux abrité que Gibraltar, le port possède une des rades les plus belles et les plus sûres de l’Algérie. Le site profite enfin de la proximité de l’agglomération urbaine d’Oran, créée au début du X° siècle.

Le but de la base navale est, non seulement de compléter la défense des côtes algériennes, de maintenir l’intégrité du territoire français, mais aussi d’assurer la liberté des communications et d’organiser notre présence dans la Méditerranée occidentale, en cas de conflit, face à une Italie hostile (en 1939) et à une Espagne d’une neutralité bienveillante envers les pays de l’Axe Berlin-Rome.

L’armistice franco-allemand du 18 juin 1940 consacre l’échec de nos armées sur terre ; notre flotte, une des plus puissantes qui n’avait pas été vaincue, est libre. Ni l’amiral Darlan, ni le général Weygand n’ont l’intention « …de livrer à l’ennemi une unité quelconque de notre flotte de guerre » et de Gaulle le dira, le 16 juin à Churchill en ces termes  « La flotte ne sera jamais livrée, d’ailleurs, c’est le fief de Darlan ; un féodal ne livre pas son fief. Pétain lui-même n’y consentirait pas ».

Les Anglais, de leur côté, désirent que notre flotte, riche en unités lourdes et légères, se rende dans leurs ports. Elle aurait pu le faire, le 16 juin 1940, mais personne ne lui en donne l’ordre et la Marine reçoit l’assurance, « qu’en aucun cas, la flotte ne sera livrée intacte », mais qu’elle se repliera probablement en Afrique ou sera coulée précise l’Amiral Darlan. Hitler ne demande pas livraison de notre flotte (le projet d’armistice ne le prévoyant d’ailleurs pas), pas plus que de nos colonies, sachant qu’il n’est pas dans nos intentions d’accepter de telles exigences.

Les 18 et 19 juin, sont sabordées ou détruites, des unités  en construction à Cherbourg, celles en réparations à Brest, Lorient, La Pallice et au Verdon. Les bâtiments capables de prendre la mer appareillent partie pour Plymouth, partie pour Casablanca, même le cuirassé Jean Bart inachevé.

Le 27 juin, Churchill, en dépit des assurances données par le gouvernement Français, décide, dans le plus grand secret, de mettre « hors d’état de nuire » la marine française. Cette opération aura pour nom Catapult.

Le 30 juin, dans un accès de colère, l’amiral North s’adresse à l’amiral Somerville :

- Qui a eu cette fichue idée (opération Catapult) ?

- Churchill ! répondit Somerville

-No Catapult but Boomerang ! Cette opération nous met en danger, répliqua North. Winnie (Churchill) est fou ! Je vois ce qu’il veut mais c’est une solution criminelle.

 Les bâtiments de la Méditerranée, le 3 juillet 1940, sont amarrés le long de la jetée de Kébir, d’Est en Ouest : le transport Commandant Teste, les cuirassés Bretagne et Provence, les croiseurs Strasbourg et Dunkerque. Leur font vis-à-vis, dans le fond ouest de la baie, six contre-torpilleurs : Mogador, Volta, Tigre, Lynx, Terrible, Kersaine…les fleurons de la flotte française. Au mât du Dunkerque, flotte la marque de l’Amiral Gensoul, commandant en chef… La démobilisation doit commencer dans quelques jours, les équipages se préparent à aller en promenade pour se distraire à terre.

Les clauses de l’armistice ont été scrupuleusement observées, et dans le délai qui avait été fixé. Sur nos bâtiments, les culasses des pièces ont été démontées ; il en a été de même dans les batteries de côtes et de D.C.A. Dans les hangars d’aviation, les mesures de démobilisation ont été prises ; on a vidé les réservoirs de leur essence, démonté les canons des chasseurs et les mitrailleuses de tous les appareils ; les munitions ont été rassemblées et mises en dépôt.

Vers 7 heures du matin, un torpilleur anglais, le Foxhound, se présente devant Mers El-Kébir. Un premier message annonce qu’il a à son bord un officier britannique, chargé d’apporter au commandant en chef de la flotte de l’Atlantique une communication de la plus haute importance. Mais une véritable force navale l’accompagne : le Hood, bâtiment de 42000 tonnes, le plus grand cuirassé du monde, armé de pièces de 380 ; le Vaillant, la Résolution, armés également de pièces de 380 ; l’Ark-Royal, le plus rapide des porte-avions anglais, tous escortés de bâtiments légers et de torpilleurs.

Sur les bâtiments français, l’arrivée inattendue de cette imposante armada provoque de l’étonnement, qui sera bientôt de la stupeur. Un officier d’état-major français est envoyé par l’amiral Gensoul à la rencontre de l’officier britannique, le commandant Holland. Celui-ci est porteur d’un document qu’on peut résumer ainsi :

« La flotte de l’Atlantique est invitée à rallier la flotte britannique, ou à défaut, un port de l’Amérique, avec équipages réduits. En cas de refus de cette offre, elle devra se saborder, sinon, par ordre du gouvernement de Sa Majesté, la flotte britannique usera de la force. »

L’amiral Gensoul réafirma au parlementaire britannique que les craintes de voir les bâtiments français tomber aux mains des Allemands et des Italiens étaient injustifiées : « La marine française n’a pas l’habitude de manquer à sa parole ! », s’exclama-t-il.

Plus tard, il affirmera qu’il ne pouvait accepter « un ultimatum se terminant par : « ou vous coulez vos bateaux ou je vous coule. C’est exactement : la bourse ou la vie… quelquefois, on donne sa bourse pour sauver sa vie. Dans la Marine, nous n’avons pas cette habitude-là ». Servitude et grandeur militaires !

Ainsi, nos bâtiments, contre la force, se défendraient par la force.

Au moment où l’officier britannique sortait de la rade, le commandant de la flotte anglaise signalait : « Si les propositions britanniques ne sont pas acceptées, il faut que je coule vos bâtiments. »

Les bateaux français, aux feux éteints, disposés pour un désarmement rapide, reçoivent l’ordre à 7h55 : « Prendre dispositions de « combat », puis à 9h10 : « Flotte anglaise étant venue nous proposer ultimatum inacceptable, soyez prêts à répondre à la force par la « force ».

En effet, le 3 juillet 1940, vers 10h, l’Amiral anglais Somerville adresse un ultimatum aux unités de la flotte française : « Coulez vos bâtiments de guerre dans un délai de 6 heures, ou nous vous y contraindrons par la force. »

Après un conseil tenu par l’Amiral Jarry, commandant la Marine à Oran, le général de Saint-Maurice et le Préfet Boujard, celui-ci informe la population, par un communiqué affiché à 13h30, « qu’une alerte réelle pourrait avoir lieu l’après-midi, l’invite à se réfugier dans les abris, tranchées, etc…, renvoie les élèves dans leur famille ». Les consulats anglais du département sont gardés et surveillés, pour parer à toute manifestation. Les services de défense passive, l’hôpital, les services sanitaires, la Croix-Rouge et la police sont alertés. La dispersion des habitants de Mers El-Kébir est décidée, seul le Maire, les conseillers municipaux, les fonctionnaires et ouvriers de la Centrale et des travaux portuaires restent à leur poste.

Dès 14h, heure approximative de l’expiration de l’ultimatum, les avions de l’Ark Royal volant sur l’eau déposent des mines magnétiques, à l’entrée du port et de la rade de Mers El-Kébir. L’escadre française est pratiquement bloquée (Churchill l’a reconnu). L’Amiral Gensoul cherche à gagner du temps pour permettre aux batteries côtières, aux avions de la Sénia (aéroport situé à la périphérie d’Oran), aux unités de la Flotte, de se réarmer pour le combat et aussi de laisser à nos alliés d’hier le temps de réfléchir à la portée de leur ultimatum. L’amiral anglais répond à une demande de cesser le feu qu’il ne l’arrêtera « que quand toute la flotte française sera coulée ».

A 16h56, la flotte anglaise commence le feu. Abritée derrière l’éperon rocheux du fort de Mers El-Kébir, elle tire à cadence accélérée sur nos bâtiments qui cherchent à sortir de la rade. Les consignes s’exécutent partout avec ordre, à Oran comme à Kébir. Après 12 ou 15 minutes de « tir au gîte », les batteries côtières du Santon et de Canastel répondent au feu des Anglais ; le Strasbourg sort des passes. Le bilan s’établit ainsi : le croiseur Bretagne, atteint, explose, coule en sept minutes et disparaît sous l’eau : 150 hommes seulement sur 1300 fuient la mort, soit à la nage, soit en chaloupes. Le croiseur Dunkerque, n’ayant pu prendre la mer, à cause d’une avarie à son gouvernail, reçoit un obus qui tue 150 marins, plus de 100 mécaniciens et chauffeurs, 2 ingénieurs… Le bâtiment est hors de combat. Le croiseur Provence, touché, peut par ses propres moyens, aller s’échouer sur la côte de Kébir : il y a 4 morts. Le contre-torpilleur Mogador X61, incendié par l’arrière, s’échoue et compte 14 morts. Le Rigaut de Genouilli est atteint, seul le Commandant Teste, non cuirassé, amarré à la jetée en construction, est intact. Le Strasbourg fonce vers la haute mer, part vers Alger, puis Toulon.

            Et partout ces mêmes visions apocalyptiques ;  parmi les carcasses d’acier éventrées, calcinées, retentissaient les cris déchirants de centaines et de centaines de marins agonisants, mutilés, brûlés ou suffoquant au milieu d’une fumée âcre et d’un mazout noirâtre qui étouffent leurs dernières plaintes.

Aussitôt les secours s’organisent. Le Maire de Mers El-Kébir, M. Boluix-Basset, les pêcheurs, gendarmes, pompiers, marins rescapés et la population aident au sauvetage des hommes des bâtiments atteints, jetés à l’eau valides ou blessés. Une chapelle ardente est installée dans la salle du cinéma de Kébir. Les obsèques des 1380 marins –assassinés- ont lieu le 5 juillet, au cimetière de Mers El-Kébir, en présence du Maire, du Préfet et de l’Amiral Gensoul qui s’adressera une dernière fois à ses hommes en ces termes : « Vous aviez promis d’obéir à vos chefs, pour tout ce qu’ils vous commanderaient pour l’Honneur du Pavillon et la grandeur des armes de la France. Si, aujourd’hui, il y a une tache sur un pavillon, ce n’est certainement pas sur le nôtre. »

Le drame n’est pas terminé pour autant. La haine ancestrale de nos « alliés » allait se concrétiser ce 6 juillet 1940. A 6h30, par trois fois en vagues successives, des avions britanniques survolent la rade, à basse altitude, déposent des mines magnétiques entre le Dunkerque et la passe, prennent le navire comme cible. Torpilles et bombes atteignent le bâtiment qui s’enfonce et échoue sur le fond, en donnant de la bande. Les trois chalutiers ou remorqueurs, coopérant à l’évacuation des morts du 3 juillet, sont coulés à leur tour. La D.C.A  côtière, les batteries du Santon, Bel Horizon et Lamoune, les mitrailleuses installées sur la côte, au stade de la Marsa et à l’usine électrique répondent. Le drame, c’est que cette attaque fera encore 205 tués et 250 blessés atteints gravement. Au total, la marine française déplore plus de 1927 morts ou disparus et plusieurs centaines de blessés dont la plupart gravement brûlés. Deux avions anglais sont abattus.

Ce qui est horrible, c’est que les marins anglais ont tué en une semaine plus de marins français que la Flotte allemande pendant toute la seconde guerre mondiale. Nous ne sommes pas loin des 2403 morts du drame de Pearl Harbor, l’un des grands événements de cette guerre puisqu’il décida de l’entrée en guerre des Etats-Unis d’Amérique. Mais les Japonais étaient leurs ennemis, les Anglais étaient nos alliés. C’est là un crime inqualifiable… impardonnable.

Le 8 juillet, De Gaulle, parlant au micro de la BBC, déclare :

« En vertu d’un engagement déshonorant, le gouvernement qui fut à Bordeaux avait consenti à livrer nos navires à la discrétion de l’ennemi… J’aime mieux savoir que le « Dunkerque » notre beau, notre cher, notre puissant « Dunkerque » échoué devant Mers El-Kébir, que de le voir un jour, monté par les Allemands, bombarder les ports anglais, ou bien Alger, Casablanca, Dakar. » … et pas le moindre mot de compassion envers les victimes de cette tragédie.

Pour la première fois se trouvait ainsi affirmée, dans la bouche même d’un général français, une contrevérité : Alger, Casablanca, Dakar, donc les clés de l’Empire, allaient être utilisées contre les alliés britanniques. Et comme il vouait une haine viscérale à « l’Empire » qu’il considérait comme « Pétainiste » et qu’il fallait absolument mettre au pas pour la réalisation future de ses desseins, il donna à la flotte britannique, le 23 septembre 1940, la consigne de bombarder Dakar. Ce fut l’échec. L’insuccès des Britanniques fit comprendre aux uns et aux autres qu’il était vain de vouloir détacher l’Empire français de la Métropole et que la poursuite des attaques servirait de prétexte à une intervention allemande.

Dans ses mémoires, Churchill n’a pas caché son embarras. Il a comparé Mers El-Kébir à une tragédie grecque : « Ce fut une décision odieuse, la plus inhumaine de toutes celles que j’ai eues à partager », écrira-t-il.

Les historiens, les politiques, les « moralistes » et les censeurs qui ont eu à juger des hommes, des gouvernants, et à écrire l’Histoire, ont dédaigné de prendre en considération le traumatisme dévastateur que cet événement tragique avait produit dans les esprits…

Mers El-Kébir explique en grande partie l’attitude de bon nombre de nos gouvernants de Vichy durant le conflit comme elle explique aussi celle des autorités civiles et militaires d’Algérie en 1942-1943 et d’une population acquise au Maréchal Pétain mais volontaire pour poursuivre la lutte avec Darlan et Giraud contre les puissances de l’Axe.

L’Afrique du Nord, malgré son traumatisme, accepta de rentrer en guerre en 1942 et sera avec son « armée d’Afrique », l’une des composantes de la victoire finale. Elle conservera, néanmoins, son hostilité à De Gaulle, que ce dernier, devenu président du Comité de la Libération devait justifier… Il se souviendra toujours de ce sentiment d’inimitié à son égard et, dès 1958, remis au Pouvoir par ceux-là mêmes qui l’avaient blâmé, leur fera supporter amèrement le poids de sa rancune…

Ces morts Français, bannis de la mémoire nationale, auraient pu reposer en paix. Or, le 5 Juillet 2005, jour anniversaire d’une autre tragédie (Le massacre de plus de trois mille Européens, le 5 Juillet 1962 à Oran), le cimetière de Mers El-Kébir fut saccagé sans qu’aucune autorité gouvernementale française, aucun média, aucune association humanitaire et « antiraciste », n’élevassent la moindre protestation, préférant s’humilier à « commémorer » la « répression » (beaucoup plus commerciale) de Sétif par l’armée française en 1945.

Aujourd’hui encore, le souvenir de cette lâche agression britannique contre une flotte au mouillage et désarmée demeure vivace dans la Marine et, paraphrasant Talleyrand, on peut affirmer que « Mers El-Kébir a été pire qu’un crime, une faute ».

Quant aux survivants de cette tragédie qui défilèrent devant les cercueils de leurs camarades, ils ont conservé depuis, ce visage dur des hommes qui n’oublient pas.

 

N.B : Le 24 mai 1941, au large de l’Islande, le cuirassé Bismarck coula le Hood. Trois  jours plus tard, le 27 mai 1941, il fut attaqué au large de Brest et sombra à son tour sous les coups d’une armada britannique.

José CASTANO E-mail : joseph.castano0508@orange.fr

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6 juin 2018

INDEMNISATION DES VICTIMES CIVILES DE LA GUERRE D'ALGÉRIE (II)

Suite de l'article du 28 février 2018 : INDEMNISATION DES VICTIMES CIVILES DE LA GUERRE D'ALGÉRIE (I)

RÉPONSE A LA QUESTION A LA QUESTION ÉCRITE DU 20/02/18 AU MINISTRE DES ARMÉES.

(A ÉTUDIER PAR NOS RESPONSABLES)

PREMIÈRES OBSERVATIONS

Louis ALIOT Question N° 5522 au Secrétariat d'état Secrétariat d'État

(EXTRAIT) le Conseil constitutionnel a déclaré contraire à la Constitution la condition de nationalité française mentionnée à l'article 13 de la loi no 63-778 du 31 juillet 1963 précitée. Les services du ministère des armées ont en conséquence engagé des travaux afin d'évaluer l'impact et de définir les modalités concrètes d'application de cette décision, qui ouvre aux Algériens, victimes de la guerre d'Algérie, le bénéfice des indemnisations prévues par le CPMIVG.(DONC LESALGÉRIENS DOIVENT BIEN EN BÉNÉFICIER) Les incidences financières de cette évolution de notre droit sont difficiles à évaluer du fait des éléments à prendre en compte,  tels que : - le nombre potentiel de bénéficiaires (victimes survivantes et ayants cause des victimes) ; - la possibilité pratique (en l'état des dossiers médicaux et des archives) d'imputer des dommages physiques aux événements survenus en Algérie durant la période du 31 octobre 1954 au 29 septembre 1962 ;(ALGÉRIE INDÉPENDANTE DEPUIS LE 3 JUILLET 62 ! ) - le principe de non cumul des indemnisations, étant précisé que la législation algérienne en vigueur prévoit le versement de pensions aux victimes civiles algériennes de la guerre d'Algérie et à leurs ayants cause. (LISTE ET CRITÈRES INCONNUS ?) La secrétaire d'État tient par ailleurs à souligner que les personnes qui auront participé directement ou indirectement à l'organisation ou à l'exécution d'attentats ou autres actes de violence en relation avec les événements survenus en Algérie ou auront incité à les commettre seront bien entendu, ainsi que leurs ayants cause, exclus du bénéfice du dispositif d'indemnisation (QUI VA DÉTERMINER CE CHOIX POUR DES VICTIMES CIVILES ?)

PLUS GRAVE

la question des personnes disparues pendant la guerre d'Algérie a été régulièrement évoquée à l'occasion de visites officielles dans ce pays au cours de ces dernières années. La mise en place d'un groupe de travail piloté par les services compétents du ministère des Moudjahidine et ceux du ministère français chargé de la défense a ainsi été décidée afin de faciliter la recherche et l'échange d'informations pouvant permettre la localisation des sépultures de disparus algériens et français de la guerre d'indépendance. Ce groupe de travail s'est réuni pour la première fois à Alger, le 11 février 2016. Le déplacement officiel du Président de la République en Algérie, au mois de décembre dernier, a permis de réaffirmer la volonté des deux pays de poursuivre les démarches en cours en vue de réconcilier les mémoires et d'apaiser les souffrances de familles qui souhaitent connaître les conditions dans lesquelles sont intervenues les disparitions de leurs proches, ainsi que le lieu de leur inhumation.(L'ACCÈSDU TERRAIN EST EN ALGÉRIE !) Le poste diplomatique français à Alger s'est en conséquence rapproché de ses interlocuteurs institutionnels pour que puisse être prochainement organisée une nouvelle réunion du groupe de travail, l'objectif étant à terme d'engager concrètement les travaux de recherche sur le terrain.

Le 07/04/2018 NOUS AVIONS DIT:

            Si on résume les Accords d'Évian prévoyaient que l'Algérie prenne à sa charge l'indemnisation des victimes civiles. (Quel qu’en soit la cause) au lieu d'exiger l'exécution de cette clause (que le trésor algérien peut largement assurer)

           En sachant que certaines victimes Algériennes furent indemnisées selon des critères Algériens inconnus ?

Comme l'Algérie ne l'a pas fait, la France décide en 1963 d'indemniser les victimes de nationalité française et certains rapatriés étrangers en attente de naturalisation (en gros harkis et immigrés européens…

           Elle trouve le moyen en 2018 de s'accuser de discrimination et de s'obliger à indemniser en plus tous les algériens victimes, sauf ceux qui ont participé à l'exécution ou à l'organisation d’attentats (c'est la moindre des choses mais à prouver!) ouvrant surtout une porte politique aux revendications victimaires du "colonialisme et aux officines de conseils affairistes"

           Mais paradoxe la France devra payer des pensions aux Algériens victimes de leur propre guerre civile jusqu'au 29 Septembre 1962 entre l’indépendance de l’Algérie et la formation du gouvernement algérien, période pendant laquelle la France n’est plus souveraine. En Algérie on marche sur la tête avec cette décision du conseil constitutionnel !

           Points de vue sur l’indemnisation des victimes civiles rien n’est gagné rendez-vous le 20 MARS après le vote à l’assemblée du budget des armées
           L’Algérie d’après les accords d’Évian devait indemniser les Algériens (même tout le monde) comme elle l’a fait pour certains de ses ressortissants selon ses critères inconnus de nous ? On peut préjuger pour des militants FLN actifs ? (le cas jugé à l’origine du recours constitutionnel fut la balle perdue terroriste touchant un enfant à 8 ans au cours d’un attentat FLN en 1958 à Mascara (donc l'Algérie n'a pas indemnisé les victimes d'attentat FLN) les Français bénéficiaires depuis 1963 par une loi critiquée annulable pour pallier à la carence de l'Algérie sans préjuger de la justesse et de la suffisance de l’indemnisation) L’Algérie a largement les moyens pour indemniser si elle le veut les siens.
           "Le pétrole est lui-même devenu une arme, servant non seulement pour les machines militaires, mais aussi d’outil de négociation. Enfin ce sont les ressources financières de l’Algérie qui lui rendent service, le site souligne que le pays a d’importantes réserves de change et souligne surtout le budget accordé à l’armée qui représente la grosse dépense publique en Algérie."

JEAN FRANÇOIS PAYA RESPONSABLE ALGÉRIANISTE DU GROUPE DE RECHERCHES

RÉPONSE A LA QUESTION ÉCRITE DU 20/02/18 AU MINISTRE DES ARMÉES SUR L'INDEMNISATION DES VICTIMES CIVILES DE LA GUERRE D'ALGÉRIE DU 22 MAI 2018    
RÉPONSE SUR LES DISPARUS (citation)
           " Enfin, la question des personnes disparues pendant la guerre d'Algérie a été régulièrement évoquée à l'occasion de visites officielles dans ce pays au cours de ces dernières années. La mise en place d'un groupe de travail piloté par les services compétents du ministère des Moudjahidine et ceux du ministère français chargé de la défense a ainsi été décidée afin de faciliter la recherche et l'échange d'informations pouvant permettre la localisation des sépultures de disparus algériens et français de la guerre d'indépendance.

           Ce groupe de travail s'est réuni pour la première fois à Alger, le 11 février 2016. Le déplacement officiel du Président de la République en Algérie, au mois de décembre dernier, a permis de réaffirmer la volonté des deux pays de poursuivre les démarches en cours en vue de réconcilier les mémoires et d'apaiser les souffrances de familles qui souhaitent connaître les conditions dans lesquelles sont intervenues les disparitions de leurs proches, ainsi que le lieu de leur inhumation.(NB: L'accés du terrain est en Algérie à la discrétion des autorités Algériennes).

           Le poste diplomatique français à Alger s'est en conséquence rapproché de ses interlocuteurs institutionnels pour que puisse être prochainement organisée une nouvelle réunion du groupe de travail, l'objectif étant à terme d'engager concrètement les travaux de recherche sur le terrain".
NB / Pour ce qui est des victimes des massacres du 5 juillet 62 (hors amnistie) pour la majorité présumées ensevelies dans la sebkha d'Oran et environs quels moyens vont ils être mis en œuvre pour faire des recherches ?

JF PAYA

(EXTRAIT)

           Le Conseil constitutionnel a déclaré contraire à la Constitution la condition de nationalité française mentionnée à l'article 13 de la loi no 63-778 du 31 juillet 1963 précitée. Les services du ministère des armées ont en conséquence engagé des travaux afin d'évaluer l'impact et de définir les modalités concrètes d'application de cette décision, qui ouvre aux Algériens, victimes de la guerre d'Algérie, le bénéfice des indemnisations prévues par le CPMIVG.(DONC LES ALGÉRIENS DOIVENT BIEN EN BÉNÉFICIER) Les incidences financières de cette évolution de notre droit sont difficiles à évaluer du fait des éléments à prendre en compte tels que le nombre potentiel de bénéficiaires (victimes survivantes et ayants cause des victimes) la possibilité pratique (en l'état des dossiers médicaux et des archives) d'imputer des dommages physiques aux événements survenus en Algérie durant la période du 31 octobre 1954 au 29 septembre 1962. (L'Algérie étant indépendante depuis le 3 juillet 1962 !)

           Le principe de non cumul des indemnisations, étant précisé que la législation algérienne en vigueur prévoit le versement de pensions aux victimes civiles algériennes de la guerre d'Algérie et à leurs ayants cause. (LISTE ET CRITÈRES INCONNUS ?)

           La secrétaire d'État tient par ailleurs à souligner que les personnes qui auront participé directement ou indirectement à l'organisation ou à l'exécution d'attentats ou autres actes de violence en relation avec les événements survenus en Algérie ou auront incité à les commettre seront bien entendu, ainsi que leurs ayants cause, exclus du bénéfice du dispositif d'indemnisation (Qui va déterminer ce choix pour les victimes civiles?)

           Plus grave est la question des personnes disparues pendant la guerre d'Algérie qui a été régulièrement évoquée à l'occasion de visites officielles dans ce pays au cours de ces dernières années. La mise en place d'un groupe de travail piloté par les services compétents du ministère des Moudjahidines et ceux du ministère français chargé de la défense a ainsi été décidée afin de faciliter la recherche et l'échange d'informations pouvant permettre la localisation des sépultures de disparus algériens et français de la guerre d'indépendance.

           Ce groupe de travail s'est réuni pour la première fois à Alger, le 11 février 2016. Le déplacement officiel du Président de la République en Algérie, au mois de décembre dernier, a permis de réaffirmer la volonté des deux pays de poursuivre les démarches en cours en vue de réconcilier les mémoires et d'apaiser les souffrances de familles qui souhaitent connaître les conditions dans lesquelles sont intervenues les disparitions de leurs proches, ainsi que le lieu de leur inhumation.(L'accés du terrain est en Algérie !) Le poste diplomatique français à Alger s'est en conséquence rapproché de ses interlocuteurs institutionnels pour que puisse être prochainement organisée une nouvelle réunion du groupe de travail, l'objectif étant à terme d'engager concrètement les travaux de recherche sur le terrain.

DERNIER  ÉPISODE ?

           La chambre haute du parlement français a tenu à informer que l’amendement s’appliquera uniquement aux victimes, ayant déposé leurs demandes de pension à compter du 9 février 2018. Précisant que les victimes sont dans l’obligation de déposer leurs demandes d’attribution de pension avant l’entrée en vigueur de cette loi. « Les demandes au titre du présent article ne sont plus recevables à compter de l’entrée en vigueur de l’article », a souligné le sénat français. SI C’EST ADOPTÉ IL FAUDRA FAIRE FISSA !
POUR LES DISPARUS BLA BLA BLA comme dito «le poste diplomatique français à Alger s’est rapproché de ses interlocuteurs institutionnels pour que puisse être prochainement organisée une nouvelle réunion du groupe de travail, l’objectif étant à terme d’engager concrètement les travaux de recherche sur le terrain».

           NB / Pour ce qui est des victimes des massacres du 5 juillet 62 à Oran(hors amnistie close le 3 juillet 62 date de l’indépendance officielle.
           C’EST POUR CELA QUE CE DOSSIER EST CAPITAL TOUT CE QUI C’EST PASSE AVANT CETTE DATE TOMBE DANS L’AMNISTIE RÉCIPROQUE ENTÉRINÉE PAR LES RÉFÉRENDUMS QUI APPROUVENT «LES ACCORDS D’ÉVIAN» QUE CELA PLAISE OU NON!

           Pour la majorité présumés disparus ensevelis dans la sebkha d’Oran et environs quels moyens vont être mis en œuvre et volonté de faire des recherches. En principe non cumul des indemnisations, étant précisé que la législation Algérienne en vigueur prévoit le versement de pensions aux victimes civiles algériennes de la guerre d’Algérie et à leurs ayants cause (Critères inconnus à notre connaissance) pour certaines victimes d’actions Françaises (FAF où OAS) Pas pour les victimes d’actions FLN/ALN (et pour cause qui va réclamer cela en Algérie?) Le cas jugé à l’origine du recours constitutionnel en France fut pour l’enfant de 8 ans blessé au cours d’un attentat FLN en 1958 à Mascara et paradoxe la France devra payer des pensions aux Algériens victimes de leur propre guerre civile jusqu’au 29 Septembre 1962 entre l’indépendance de l’Algérie et la formation du gouvernement algérien, période pendant laquelle la France n’est plus souveraine en Algérie.
           Désormais, « les personnes ayant subi en Algérie entre le 31 octobre 1954 et le 29 septembre 1962 des dommages physiques, du fait d’attentats ou de tout autre acte de violence en relation avec la guerre d’Algérie, bénéficient des pensions de victimes civiles de guerre», stipule l’article. La commission a en outre inséré un passage stipulant que «les demandes tendant à l’attribution d’une pension au titre du présent article ne sont plus recevables à compter de l’entrée en vigueur de l’article».
En clair, l’amendement ne sera applicable qu’aux demandes tendant à l’attribution d’une pension déposées à compter du 9 février 2018, ainsi qu’aux instances en cours à la date de la publication de la présente loi au Journal officiel (article 30), indique le compte rendu de la commission du Sénat. Donc aussitôt proclamée aussitôt « Fort Clos » dont Acte (en français offre de gascon)

NOUS AVIONS SUGGÉRÉ L'ANNULATION PURE ET SIMPLE DE LA LOI DE 1963 DEVENUE CONTRAIRE A LA CONSTITUTION.

JEAN FRANÇOIS PAYA

NB/ Le droit d'informer est, comme la liberté d'expression et d'opinion, un droit social qui devrait être universellement partagé. Le droit d'informer ne saurait être réservé à des groupements publics et privés qui prétendent s'en réserver l'usage ... En effet, ainsi fondée, la liberté d'informer qui  ne saurait, en droit, être organisée etc. En application du nouveau Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) entrant en vigueur dans l’Union Européenne le 25 mai 2018, afin de nous assurer que vous recevez de notre part uniquement les informations souhaitées, nous voulons simplement vous poser la question suivante à savoir si vous voulez continuer à recevoir les infos d'Études Historiques qui vous donnent l’opportunité de rester informé de nos recherches et publications, sachant par ailleurs, jamais votre adresse email n’a été et ne sera cédée à quelque tiers que ce soit.

Dans le cas contraire vous pouvez toujours vous désabonner du blog, ce qui a toujours été le cas sans attendre la RGPD.

Posté par JF PAYA le 05/06/2018

5 JUILLET 1962 - CONCLUSIONS DU GROUPE DE RECHERCHES.

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