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19 mars 2010

BILLET D'HUMEUR

Le_h_risson  HERISSON_3

On voudrait revenir à la page où l'on aime et la page où l'on meurt est déjà sous nos doigts. (Alphonse de Lamartine)

         Durant les quelques mois précédant le piteux abandon de la FrancAlgérie (terme emprunté à l’un de nos plus ardents défendeurs devant le Tribunal des Droits de l’homme), la France s’est  volontairement privé d’une partie jamais chiffrée de ses fidèles nationaux en les livrant avec ses trois  départements les plus attachés aux valeurs de la République  (période du 19 Mars 1962 au 5 Juillet 1962) au couteau des bouchers- assassins.

         La passivité complice  de nos gouvernants, leur couardise, la force locale ( partie de l’armée aux ordres des gauleiters et associée aux fellaghas), tous les éléments ligués contre nous depuis la sinistre date de ces accords, ne réussirent pas à venir à bout de notre détermination.

         Seul le referendum  ou ne figurions pas, nous les principaux  concernés eut finalement raison de notre volonté et là ce fût le « sauve qui peut » dans la débandade, le désordre et l’incompréhension muette de la Métropole en nous voyant arriver en files incessantes de bateaux, chargés jusqu’à fond de cales, de repliés avec leurs cantines en bois confectionnées à la hâte ou leurs valises en carton.

         Nous sachant lâchés, nous nous étions créé des icônes que nous avions placé très haut dans notre ferveur , nous les honorions et honorons encore leur mémoire tels des héros dignes de notre magnifique histoire de France ( n’en déplaise à certains) qui, un jour, les réhabilitera.

         Ils portaient pour nom : Bastien Thierry, Pietz, Degueldre, Dovecar, tous fusillés pour cause d’amour immodéré de leur pays, dans les fossés de Vincennes (comme le Maréchal Ney …tiens donc !)  Par un matin aussi blême que les figures du peloton d’exécution.

         Salan, Jouhaud, embastillés et morts sans funérailles nationales comme ils l’eussent mérité. La seule évocation de ces spectres doit donner encore des cauchemars et des sueurs froides à ces spécialistes de la défaite diplomatique qui peut-être n’osent même plus se regarder devant une glace de peur de se couper quand ils se rasent.

         Que reste-t-il de cette épopée, un demi siècle après ? On cherche à magnifier le 19 Mars 1962, comme étant un anniversaire glorieux de la FNACA, alors qu’il n’est que le témoin vivant du déshonneur d’un pays qui fût un jour, le porte drapeau mondial de notre orgueil d’être FRANÇAIS.

         On cherche à magnifier « la nuit noire du 17 Octobre 1961»  des défilés du FLN en plein Paris et à diaboliser l’action de maintien de l’ordre  de notre Préfet de l’époque. On en a même fait un film en faisant passer cette nuit où 30.000 fellaghas défilèrent dans Paris, pour une manifestation pacifique

         Le Maire de Paris, a même édifié une plaque commémorative sur les quais de Seine en hommage au FLN. Pauvre France !

         En contrepartie personne ne se préoccupe des milliers de Pieds-noirs et Harkis assassinés les 26 Mars 1962, rue d’Isly à Alger et le  5 Juillet 1962 à Oran.

         Mais Il nous reste la rage de vaincre et d’être réhabilités, comme si besoin était.

         Ne nous laissons pas déstabiliser, restons unis quel qu’en soit le prix  et ne tombons pas dans le piège des violonistes et des quémandeurs de voix.

         Car heureusement et Dieu merci, nous avons encore des hommes, pas très nombreux, hélas, mais de qualité, sachant bien s’entourer de conseillers de niveau international, sur lesquels nous pouvons nous reposer, avec leur conviction de ce qui est juste, leur ténacité, leur abnégation, leurs cou..…rage) et le tempérament de gagneur qui les anime .

         Toutes ces qualités tangibles et éclatantes au grand jour, finiront par payer et faire triompher notre juste cause. Apportons- leur sans réserves, notre appui, notre soutien, notre confiance et notre affection.

COUCHER DE SOLEIL DEFINITIF  SUR NOTRE EXISTENCE « LA- BAS »

coucher_de_soleilDes mots qui pleurent et des larmes qui parlent. (Abraham Cowley)

LE HERISSON  de samedi 06-03- 2010

Retour coups de cœur.  

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15 mars 2010

ORAN, LE 23 JUIN 1962

         Il est symbolique, il est imagé (il y a beaucoup de double sens). On rapporte beaucoup que le fait ‘’pied-noir’’ est en mode d’extinction vu le temps déjà passé depuis cette déportation (c’est mon sentiment).

 

         Biographie :

 

                   Du côté de la famille de mon grand-père acadien, il y eu la déportation des Acadiens; du côté de mes beaux-parents, il y a eu celle des ‘’pieds-noirs’’. Entouré de cette réalité, je suis immergé dans ces sentiments.

 

         De là j’ai découvert l’Algérie (française). De mes beaux-parents (Sétif et Alger), de leur famille, de leurs amis, de mes propres amis et connaissances, je me suis mis à aimer ce fait, cette culture et ces souvenirs. C’est une histoire d’amour! Il est important que cela soit rapporté, mis en mots, en expression de sentiments afin de faire prendre connaissance de ce peuple, de son histoire et de son existence.

 

         Cela est porteur d’espoir, la flamme doit passer à ceux qui n’ont eu cette chance de vivre cette existence! Tous, nous sommes  les ramifications de nos racines. Les miennes, par les sentiments exprimés, plongent dans celles des familles de mes beaux-parents qui sont celles communes aux ‘’pieds-noirs’’.  À ces conditions, cette réalité historique continuera de vivre. Il faut que cela soit, je désire tant que mes petits-enfants connaissent et ressentent cette ‘’magie’’ afin qu’elle demeure vivante. Ainsi ils auront l’impression de connaître intimement (par les sentiments peints) leurs grands-parents…et leurs propres racines.

 

         En cela, je ne peux pas décrire des sentiments historiquement vécus par moi. Je ne veux pas que le lecteur s’y méprenne. Mais à travers les sentiments (de ceux qui les ont historiquement vécus!) je ressens un sentiment qui transcende le vécu strictement personnel pour accéder à un sentiment plus universel. Dans celui-là on peut rejoindre le vécu personnel de l’autre, quel qu’il soit. À ce niveau, l’expérience vécue des autres devient nôtre. Ainsi la chaîne se forme et le souvenir ne s’éteint.

 

Jean-Marc Blain 16 mars 2010 

 

 

Éloges aux pieds-noirs

 

 

Aujourd’hui j’ai cessé d’exister. La sourde lumière matinale annonce déjà la canicule. Le sirocco soufflera avec la dernière énergie. Les arbres ploient déjà sous le soleil de feu et les fleurs survivent grâce à l’humidité de la nuit. Autour de moi, nulle âme ! La ville est déserte. Les Fellaghas ont le triomphe discret le vainqueur laisse le vaincu filer sans bruit, oui, comme un lâche. Et le faut-il de quitter sans se retourner ce que l’on ne retrouvera plus : ses souvenirs, ses rêves, nos morts abandonnés, à regret, impuissants et à l’image de notre âme : sans amertume contre l’ancien ami, ou pire l’inconnu que l’on ne voyait plus. Trop préoccupés par notre vie présente, notre grande joie de cette fraternité pied-noir qui se manifestait par nos baignades, nos courses et nos cafés. L’histoire a marqué ce que l’on ne pouvait éviter, au mieux repousser. Mais la rencontre et l’affrontement auraient eu lieu, par la diplomatie ou la trahison. Qu’importe aujourd’hui les erreurs des pensants. Nous, nous visions et voulions simplement continuer à vivre, comme hier, avec les nôtres. Nos institutions étaient nos cabanons, nos cafés, nos cuisines. Ne cherchons plus le coupable. Tout est accomplit!

 


         Et là, avec les enfants, ma femme, les valises et le chien, je tourne la clé dans la serrure de la porte, de ma porte, une dernière fois et pourquoi faire? La paix avec moi-même? Ou la grâce du condamné? Pourquoi la traditionnelle “dernière cigarette’? Je sais que je ne reverrais plus cette serrure de ma porte qui donnais sur le sens de ma vie : celle des miens! L’ouvrir et être subjugué par les odeurs de notre cuisine, de cette invitation à la fête, à la convivialité. Entendre ces accents toniques gras et chantants en attendant ma femme appeler les enfants à la table. Se sentir si bien à l’ombre de cette chaleur et de cette lumière implacables mais dont la présence me révèle le fait que j’existe. Qu’ai-je besoin de plus? L’amour, la vie, la lumière n’est-ce pas suffisant? Et la rince avec les copains, les jeux de boule, les coups de gueule devant les choses dérisoires de l’existence, pour plaisanter, pour communiquer, pour témoigner de mon affectivité toute pudique mais combien véritable même si maladroite?

 

 

Le cliquetis du fermoir scelle à tout jamais ce qui fut maintenant mon passé. Le silence de l’appartement est celui du deuil. Ces pièces qui n’entendront plus notre voix cesseront aussi d’exister. Refermées sur elles-mêmes, elles attendront, en vain, d’être de nouveau sollicitées de notre présence. Deviendront-elles hantées? Peut-on vraiment garder avec soi ce qui se manifesta et qui imprégna le monde réel? Non! On laisse des témoins, des lambeaux de notre âme derrière nous, pour le meilleur et pour le pire. Maintenant je sais et cela fait défaillir mes genoux. Si je pouvais je me laisserais ployer sous cette douleur pour implorer le pardon, la réconciliation, éviter l’exil. Car c’est de cela que je suis condamné ! Tel un fantôme, on me somme de quitter ce qui fut le sens de mon existence. Et je dois obéir…mais à qui? Pour quoi? Quels bienfaits cela apportera-t-il  à ces fellaghas de voir quitter leur frère, leur cousin, leur compagnon? Les vrais coupables, ce ne furent pas nous. On punit l’innocent pour le crime de ceux qui ne méritent pas l’adjectif de ‘frère’. Ces magouilleurs assoiffés de pouvoir ne sont pas l’apanage de notre peuple. Les fellaghas s’en rendront compte plus tard, trop tard, après notre départ, cela ne peut faire de doute.

 

 

         Le temps me presse. La file à la gare maritime est déjà inconcevable, inhumaine et sans lendemain. Les yeux rivés au sol, je ne trouve que des insectes indifférents à mon désespoir et de la terre de craie ocre pour soutien à mon désespoir. Là j’y retournerai, plus tard, par la cendre. Pour l’instant, je dois soutenir ma famille. Pour elle, peut être une nouvelle vie? Pour moi? Je ne crois pas à la résurrection physique. Ma vie, elle fut ici! Et la caravane humaine, les bras meurtris de ces valises de cartons achetées à rabais au marché mais remplies de ces choses inutiles que l’on croit indispensables, se traîne les pieds dans cette poussière jaune et sèche. Un dernier regard au café désert, à la station service abandonnée, aux maisons des voisins disparus. Le dernier du village, en retard! Le temps est arrêté. Une planète déserte, seul survivant d’un holocauste, d’une catastrophe. Le résultat est le même : la solitude et l’abandon.

 

 

         Mais je sais que ces immeubles, ces poteaux, ces arbres, ces pierres, cette terre crient aussi leur douleur : ils furent habités et sont maintenant rejetés. Quel sens cela fait-il, dites-moi? L’homme ne s’entend avec l’homme. Alors, avec qui peut-il s’accorder? Ici j’ai cru, dans mon sang et dans mes tempes, que la bonne volonté suffit là où elle rencontre sa jumelle : la fraternité. Mais un seul nuage suffit pour faire régner la noirceur.

 

 

J’hume pour la dernière fois ces odeurs autrefois si familières qui résument l’essence de mon âme. Je retiendrai ma respiration jusqu’à mon dernier souffle, pour ne pas oublier, pour continuer d’exister, fut-ce à ce prix!

 

 

         Oran, 23-6-1962.

 

Jean-Marc Blain (Oka) 3-6-2007 

 

 

 

* Aujourd’hui :      3 juin 1962, date de départ des derniers pieds-noirs. Départ : est-ce le bon mot?

 

 

* discret :             Quelques règlements de comptes, quelques dernières bombes, mais tout de même une accalmie devant cette victoire des arabes. Victoire : est-ce le bon mot?

 

                               

 

* pouvoir :            Pensons du côté pied-noir à ceux qui contrôlait le commerce (et tout le commerce, maritime, terrestre, les ressources primaires -pétrole etc.., les élections truquées, les usurpateurs de pouvoirs, les gardiens arabes achetés (à leur propre souhait)) et du côté arabe : ces quelques personnes qui ont cru à leur destin, qu’il soit signé de leur sang et de celui d’innocents. Pour des idées toujours erronées et vidées de sens réel : l’humain y a été rejeté de tout côté.

 

                                                      

 

* marché :            Ici pour illustrer un autre aspect pied-noir : les valises achetées aux arabes au marché, la veille du départ. Le tout sur un ton humoristique qui illustre la merveilleuse bonne foi candide devant le drame les petites choses auxquelles on attache quand même de l’importance, même ironiquement.

 

 

* arrêté :              La construction des phrases est voulue, incohérente, comme toute douleur trop vive. Le temps s’arrête de la même façon.

 

                                                 

 

* terre :                Le minéral, le végétal, les choses inanimées et animées, tout s’imprègne de notre présence, même à notre insu.

 

 

Retour coups de cœur. 

 

 

9 mars 2010

BAB EL OUED LA SPORTIVE

                    A Bab el Oued la pratique du sport occupait une place importante dans la vie tout naturellement. Il suffisait de voir le regard admiratif des enfants pour les tenues de sport aux couleurs distinctives des clubs et associations du quartier pour comprendre que la relève était assurée pour des siècles. Les aînés marquaient de leurs exploits chaque époque et servaient d'exemple à tous ces gamins en espadrilles qui courraient à perdre haleine derrière une balle en papier ficelé. La consécration suprême c'était de revêtir à son tour le maillot portant l'écusson distinctif de son club chéri et faire partie de l'équipe fanion qui disputait une rencontre sur le stade Marcel Cerdan ou sur le terrain des HBM de la rue Cardinal Verdier. Le quartier pouvait se venter de posséder la première piscine olympique à l'eau de mer construite sur les bains militaires d'El Khettani dont les plans béton avaient été dessinés par un fils de BEO : Henri AIME. Si le foot était le sport le plus pratiqué avec notre vedette internationale Marcel SALVA, l'enfant du Beau Fraisier, force est de constater que BEO faisait montre d'un éclectisme remarquable : la jeunesse s'adonnait avec passion au basket, au handball, au volley-ball, au cyclisme, au cyclo cross, à la gymnastique, à la natation, au sauvetage en mer, à l'athlétisme , au motocross, à la boxe avec notre champion d'Europe Albert YVEL, à l'haltérophilie, au culturisme, au judo, à la danse, aux jeux de boules, et les associations loi 1901 dont certaines avaient fêté leur cinquante ans d'existence avaient pour nom: le Sporting Club Algérois ( SCA dit"la spardégna"), le Sport Athlétique de BEO(SABO), l'Olympique de BEO (OBO), la Joyeuse Union Algéroise (JUA), le Foot Ball Club Rochambeau (FCR), le Racing Club de Nelson (RCN), l'Association Sportive des Habitations à Bon Marché (ASHBM), la Pro Patria, la Patriote, le club de gymnastique Ste Thérèse.

                   Tous les jeudis voyaient les confrontations sportives des écoles et collèges de BEO aux divers championnats de l'OSSU qui se déroulaient au stade Leclerc des Tagarins. Tôt le dimanche matin alors que Bab el Oued s'éveillait lentement, de partout des groupes de jeunes, sac de sport en bandoulière, prenaient d'assaut les vestiaires où une odeur d'huile camphrée remplissait copieusement les narines. Les salles situées en sous-sol, les terrains enclavés au sein des cités HLM, le stade Cerdan que la mer inondait à chaque tempête, le Foyer Civique, le stade de St Eugène ou le Stade municipale qui disposait d'un vélodrome, accueillaient une foule de passionnés où les cris résonnaient d'enthousiasme et les applaudissements appuyés marquaient les joies de la victoire. Souvent par la fenêtre des cuisines qui surplombait le déroulement d'une partie, les mamans qui gardaient un oeil sur les marmites, ne manquaient pas de participer à la liesse collective. C'étaient de beaux moments d'allégresse ou de déception qui s'emparait de ce petit monde sensible aux valeurs que le sport essaie de transmettre: dépassement de soi, solidarité, courage, fidélité.

                   Faire revivre Bab el Oued la sportive, c'est remettre en mémoire des beaux moments de camaraderie et de fraternité, des périodes délicieuses de rencontre et d'amitié. Plusieurs générations à leur tour y ont cru et se sont évertuées à transmettre ces valeurs de respect et du goût de l'effort que la discipline sportive peut apporter; elles ont écrit de belles pages d'aventure humaine et donné la passion du sport aux générations qui suivaient.
Si je vous pose cette question:" quelle a été le dernier club sportif en Algérie et dans quelle discipline, a avoir été champion de France avant notre départ en 1962 ?"

                   Je posais la question suivante:" quelle était le club sportif d'Algérie qui pouvait se targuer d'avoir été le dernier avant juillet 1962 à avoir remporté un titre de champion de France ?" C'était me semblait-il une information intéressante et exceptionnelle de rappeler pour l'histoire, les derniers sportifs ayant inscrit au palmarès, juste avant notre départ, un titre national. Et notre ami suédois SELLAM avait vu juste: c'est le=2 0SABO (Sport Athlétique de Bab el Oued) en judo qui a obtenu en équipe ce titre de gloire; ces derniers héros s'appelaient: André UDARI, Alain PEREZ, Claude NOUCHI et Christian AMANATIOU auxquels il faut ajouter les entraîneurs Raoul DIPAS et Henri MONDUCCI. Ce fut un véritable exploit compte tenu des circonstances inimaginables de l'époque; jugez plutôt: il faut se souvenir des évènements dramatiques qui s'étaient déroulés quelques jours auparavant dans le quartier avec le blocus de la honte et le massacre d'innocents, assassinés par l'armée française rue d'Isly alors qu'ils voulaient apporter des vivres à leurs famille et amis de Bab el Oued. Malgré l'abattement et le désespoir, la décision fut prise que le SABO serait présent à Paris pour les finales nationales. Et c'est là que nos judokas furent confrontés à la pire des situations: l'exode avait commencé et Maison Blanche étalait de longues files d'attentes pour des avions qui décollaient sans eux. Les vols étaient tous surbookés et après 48 h de palabres et d'entêtement sur le tarmac, il leur fut octroyé sur des vols différents le sésame d'embarquement. A Orly, après un rassemblement mouvementé, un taxi les amena au stade Pierre de Coubertin où ils arrivèrent à l'ultime minute des délais impartis à la pesée. Les combats étaient programmés une demi heur plus tard. Comment faire abstraction de l'aventure20qu'ils venaient de vivre, comment se débarrasser de la pression morale et évacuer la fatigue physique qui se ressentait après deux nuits passées sur le carrelage de l'aéroport d'Alger, quelle énergie pouvaient-ils retirer de la diététique des casse-croûte avalés à la hâte. Et malgré toute cette adversité qu'ils avaient vaincue, ils se présentèrent sur les tatamis avec un mental de guerrier. Combat après combat, ils prirent conscience de vivre la plus importante journée de leur vie; ils devaient se dépasser, puiser dans les réserves et vaincre pour leur famille, pour le club, pour Bab el Oued. Le dernier "IPPON" couronnant leur succès, les fit jaillir au ciel; ils sautaient de joie, les larmes étincelaient leur visage, c'était indescriptible, ils venaient d'accomplir quelque chose de grand. C'était Bab el Oued en train d'agoniser qui venait de retrouver dans un dernier sursaut de la fierté, de la dignité.
Leur retour sur Alger où la moiteur de l'été était déjà installée, se passa sans aucune difficulté: les avions revenaient à vide. La presse algéroise dans le compte rendu de l'évènement termina sur une note optimiste en signalant que tous les combattants s'étaient engagés à faire sinon mieux, du moins aussi bien l'année prochaine. La suite de l'histoire est connue de tous, et nos champions vécurent à leur tour quelques jours plus tard, l'exode avec leur famille.

                   Comme l'avait dit la professeur Pierre Goinard, tous les médecins rapatriés ont fait le bonheur des cliniques et hôpitaux de France alors que c'était notre pays l'Algérie qui en avait le plus besoin. Pour paraphraser cette juste affirmation, je dirai que les sportifs rapatriés formés et expérimentés ont fait le bonheur du sport français en 1962; ils auraient donné cher pour continuer de défendre les clubs d'Algérie dans lesquels ils se sentaient faire partie d'une même famille par le sang et la sueur versée.
Ainsi de nombreux PN culminèrent au sommet du sport français; dans toutes les disciplines des champions connus ou inconnus furent sélectionnés en équipe de France, seul l'accent qu'ils transportaient avec eux pouvait les distinguer. Pour ce qui me concerne, j'ai vécu en permanence le sentiment bizarre et vivace de gagner une compétition non pas seulement pour moi, mais pour la famille de Bab El Oued. Il m'est agréable de redonner vie à cette belle épopée de jeunesse avec les faits les plus marquants d'un palmarès si lointain déjà. Je m'habille de pudeur pour vous dire la fierté que j'ai ressentie au cours de 25 ans de pratique du Judo.

                   Mon premier titre de champion de France, remporté en équipe de ceintures marrons à Paris en 1960 est inoubliable: nous avions marqué dans le dos des kimonos en lettres rouges "BAB EL OUED"; vous imaginez le regard interloqué de nos adversaires et les railleries qui nous furent réservées au début bien sûr mais plus à la fin.
         *1963- Coupe de France ceinture noire: je perds en finale.
         *1964- Coupe de France en équipe ceinture noire remportée par 5 algérois: Alain GRANGAUD, Christian AMANATION, Tony TROUGNAC, Jean DE LUCA, et moi-même.
         *1965- Coupe d'Europe équipe ceinture noire remportée par la France avec 2 algérois: Alain GRANGAUD et moi-même.
         *1965-1968: J'ai eu l'immense honneur d'être sélectionné en équipe de France à 12 reprises et disputé 3 championnat d'Europe individuel où à Rome, j'ai été battu par décision en demi-finale par le géant de tous les temps, champion de Monde et champion Olympique,le Hollandais Anton GEESINK ( 1,98 m et 135 kg).
                   Je ne peux terminer sans rendre hommage aux professeurs que j'ai eu et qui ont été de véritable pionniers en introduisant le judo en Algérie vers 1945: Henri MONDUCCI et Roland HENRY (de BEO). Des noms me reviennent et me remettent en mémoire des beaux moments d'amitié vécus sur les tatamis d'ALGER : DIPAS, FIGAROLA, ASENCI, Ahmed CHABI et son frère, Gaby et Christian AMANATIOU, FICHON, STAROPOLI, MARCELLIN, DJADOUN, HAMM, KOKOUREC, CAIAZZO, TILLOUINE, CASTELLANO, NICOLAS, d'ANDREA, IMMERZOUKEN, DRIZZI, et tant d'autres qui avaient la passion du Judo et que ma mémoire a remisé dans la tirelire des oublis.

André Trives de BEO 

RETOUR ANDRE TRIVES

7 mars 2010

INVITATION A L'UNION PN A NIMES DU 24 AVRIL 2010

Spoliés en 1962  Union Syndicale de Défense Toujours spoliés en 2010

des Intérêts des Français Repliés d'Algérie

Populations déplacées contre leur gré

Association loi 1901 – J.O. n° 6894 du 3 août 1965 – SIRET 424 348 514 00011

U.S.D.I.F.R.A.

Membre fondateur et animateur du C.N.S.R. (Conseil National Supérieur des Rapatriés)

Membre du Comité de Liaison des Associations Nationales de Rapatriés

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USDIFRA

Solliès-Pont, le 4 mars 2010

Cher Président, Cher Compatriote, Cher ami,

Suite à ma lettre du 9 janvier, j’ai eu un certain nombre d’appels de présidents d’associations et d'amicales qui m’ont dit partager mes vues sur notre désunion qui limite tragiquement nos moyens d’action.

Vous le savez comme moi, dans les cercles de pouvoir, on se prépare à clôturer le dossier et à s’asseoir définitivement sur nos Droits.

On peut parfois entendre, ici ou là, "Le problème rapatrié est réglé". Il arrive même qu’on l’écrive.

Je suis sur que vous aussi vous l’avez déjà entendu et malheureusement, cela arrive de plus en plus souvent !

Il faut réagir !

Mais que pourrons nous faire si nous agissons en ordre dispersé ?

Chaque année, peut être même chaque mois, voit disparaître plusieurs des nôtres.

Dans le secret des cœurs de ceux qui partent, il y a sans doute la tristesse et le désespoir de savoir que, 48 ans après notre départ forcé de ce qui fut notre pays, peu de nos problèmes moraux et matériels ont été résolus.

Une grande lassitude envahit ceux qui restent et qui se demandent si cela vaut la peine d’entretenir la flamme après tant de déceptions et de combats infructueux.

Mais, soyez en surs, chacun garde au plus profond de lui-même, un petit espoir, le rêve que notre communauté soit réhabilitée, aussi bien pour son passé que pour son présent et que ses droits soient restaurés.

Faisons que ce rêve, partagé en silence par des centaines de milliers de nos compatriotes, devienne une réalité et que notre communauté soit enfin rétablie dans ses droits moraux et matériels.

N’attendons pas que ce combat pour la réhabilitation morale et pour les intérêts matériels de notre communauté cesse faute de combattants après que nos rangs se seront  tellement éclaircis jusqu’à nous rendre impuissants.

Dans deux ans seulement, en 2012, cela fera cinquante ans que nous serons partis d’Algérie ; il ne vous aura certainement pas échappé aussi que 2012 sera une année qui verra en France des échéances électorales très importantes. Ces années électorales ont été propices dans le passé, aux quelques avancées en faveur de notre communauté qu’elles aient été dans le domaine moral ou dans le domaine matériel.

Je vous ai proposé, le 9 janvier, d’étudier ensemble les actions que nous pourrions mener en commun, ceci dans le respect de la spécificité de chacun.

Je vous propose à cette fin  de nous rencontrer avec tous les Présidents d’associations et d'amicales le samedi 24 avril, de 9h à 11h au Mas de Galoffre, Route de Générac à Nîmes afin de débattre entre nous de tout cela.

Espérant votre présence et vous remerciant par avance de votre contribution active à ce débat.

Je vous adresse, cher Président, cher Compatriote et cher Ami, l’expression de mes salutations les plus amicales. Je forme aussi les vœux les plus fervents pour que grâce à une plus grande proximité et une plus grande coopération entre nos associations nous obtenions enfin ce que nos compatriotes attendent depuis si longtemps.

Gabriel Mène

Le Président Les Renaudes  83210 SOLLIES-PONT

Tél.: 04 94 33 68 38 Fax : 04 94 33 35 25 Port : 06.09.78.58.92 

gabriel.mene@wanadoo.fr

Retour à tous les communiqués.

3 mars 2010

PROJET DE LOI ALGERIENNE - MARS 2010 -

Le Quotidien L'EXPRESSION DZ du jeudi 4 mars 2010!

Attention les enfants......danger. Si vous avez un moment, si vous êtes calmes, lisez et ensuite,pour information, envoyez-en une copie à votre Maire, député, sénateur....sont-ils au courant....nous aurons beaucoup de : AH ! JE NE SAVAIS PAS.... mais nous avons de beaux jours devant nous...


Projet de loi sur la criminalisation du colonialisme 

Guerre ouverte par Moufida R.

La session parlementaire de printemps qui s'ouvre aujourd'hui s'annonce houleuse avec, notamment, la présentation de la proposition de loi relative à la criminalisation du colonialisme français en réponse à la loi du 23 février glorifiant ce dernier adopté par le Parlement français.

Hier, c'était le branle-bas de combat au siège du parti du FLN. Les membres du secrétariat exécutif élargi aux cadres parlementaires ont tenu une réunion à huis clos. Selon les indiscrétions, ce qui fait courir Belkhadem et ses troupes, c'est ce projet de texte dont la paternité est sujette à polémique et à récupération. Il semble que les choses vont s'accélérer à la faveur de la session parlementaire qui verra, selon les observateurs avertis, l'un des débats les plus passionnants de l'hémicycle de Zighout Youcef, notamment en raison du froid qui s'est installé entre Paris et Alger après les déclarations de Kouchner et les adeptes des bienfaits du colonialisme dans l'Hexagone. Le FLN tente apparemment de reprendre les rênes après avoir pris ses distances. Il faut rappeler que la proposition de loi a été introduite par le député Moussa Abdi qui est d'obédience FLN, soutenu par 120 députés.

Selon toute vraisemblance, la proposition sera tranchée lors de cette session. Au mois de janvier dernier, juste avant la clôture de la session d'automne, le Bureau de l'APN avait exigé des députés concernés de reformuler le texte. Ce sera donc une nouvelle mouture qui sera présentée.

Tout est parti de cette annonce officielle livrée début février par le député FLN, Moussa Abdi : «Une proposition de loi criminalisant le colonialisme français de 1830 à 1962 a été déposée le 13 janvier au bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN). Le projet sera soumis au gouvernement avant d'être adopté par le Parlement probablement lors de la session de printemps», a déclaré à Alger ce professeur d'histoire à Chlef, au cours d'un débat au Forum du quotidien El Moudjahid. Ladite loi est composée de vingt articles.

ART 1 stipule que «Le but de cette loi est de condamner la colonisation française, ainsi que tous les actes criminels commis en Algérie de 1830 à 1962, et toutes les conséquences
négatives qui en découlent.

ART 2 précise que «Sont considérés comme actes criminels les crimes de guerre, les crimes collectifs et les crimes contre l'humanité, contraires aux droits de l'Homme, aux
Conventions de Genève et aux articles 5, 6, 7 et 8 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale».

ART 3, le texte indique que «La prescription n'est pas applicable aux actes criminels cités dans l'article 2, et aux conséquences négatives qui en résultent».

ART 4, il révèle qu' «Un tribunal criminel algérien sera spécialement créé dans le but de juger tous les criminels de guerre et les crimes contre l'humanité».

ART 5 va plus loin, il précise que «Sera jugée devant le tribunal criminel algérien toute personne ayant commis ou participé à tout acte contre le peuple algérien cité dans l'article 2 de cette loi».

ART 6 indique que «Le gouvernement algérien garantit les droits de la défense aux accusés devant le tribunal criminel algérien».

ART 7 avertit que «L'accusé sera convoqué selon les normes en vigueur, et s'il ne se présente pas, sera recherché par Interpol s'il n'est pas sur le territoire algérien».

ART 8 soutient que «Les audiences du tribunal criminel algérien seront publiques».

L'article 9 mentionne que «le tribunal criminel algérien rend des jugements définitifs».

ART 10 est catégorique : «Le tribunal criminel algérien ne prend en considération ni le poste occupé par l'accusé ni sa nationalité durant toutes les étapes du procès».

ART 11 estime que «Toute victime de guerre ou de crime contre l'humanité a le droit de porter plainte devant le tribunal criminel algérien, et de demander réparation et dommages pour les préjudices causés par lesdits crimes».

ART 12 va encore plus loin, il stipule que «Les organismes et associations algériens peuvent représenter les victimes décédées et celles n'ayant personne pour les défendre devant le tribunal criminel algérien, et peuvent se constituer partie civile durant toutes les étapes du procès».

ART 13 est sans ambages : «En cas de décès de l'accusé, le gouvernement français assume toutes les poursuites judiciaires».

ART 14 : «le gouvernement français assume tous les crimes commis contre le peuple algérien pendant la colonisation, et leurs effets retardateurs sur la marche civilisationnelle de développement de l'Algérie de 1830 à 1962, ainsi que toutes les conséquences, jusqu'à ce jour, des mines et des radiations résultant des essais nucléaires».

ART 15 exige que «La France doit remettre à l'Algérie toutes les archives nationales de toute nature (écrite, sonore ou visuelle), ainsi que tout monument historique pillé».

ART 16 ajoute que «La France doit remettre à l'Algérie les listes des Algériens recherchés, morts ou vivants, en mentionnant leur localisation, ainsi que les listes des exilés».

ART 17 : «La France doit remettre à l'Algérie les plans des lieux où se trouvent des mines, ainsi que des lieux où se trouvent des substances potentiellement dangereuses pour la population et le territoire».

ART 18 est sans équivoque, il met à dos l'Etat français en signifiant que «L'avenir des relations bilatérales entre les deux pays restera lié à la reconnaissance de ces crimes par la France, dont le peuple algérien tient à recevoir des excuses, et à la réparation des préjudices moraux et matériels causés durant colonisation».

ART 19 rappelle que «Cette loi entre en vigueur et sera applicable dès son adoption par le Parlement».

ART 20 instituera «Cette loi sera publiée dans le Journal Officiel de la République algérienne démocratique et populaire».

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Source: http://www.lexpressiondz.com/article/2/2010-03-04/73739.html

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28 février 2010

NOTRE VIE "LA-BAS" 2

Pierre Salas- CHAPITRE 2-

Une mère comprend la langue de son fils muet.

                                                

         Nous ne sommes pas des professionnels de l’écriture et très vite nous nous apercevons qu’un récit est toujours difficile à commencer, car il faut en déterminer le but afin d ‘en  construire le fil directeur.

          En général, il faut avoir une motivation intime nous poussant à écrire avec nos tripes et nos propres mots  une page d’histoire. Le fait que  nous en soyons les acteurs avec notre optique nécessairement partisane, n'enlèvera rien à l'intérêt de notre plaidoirie; car chacun a le droit de se défendre comme il peut (comme  si besoin était) devant le tribunal des hommes, en attendant celui de Dieu.

         Dans ce modeste récit, beaucoup d’entre nous se reconnaîtront. Nos  famille certes, nos amis  de toutes confessions mais  aussi tous ces expatriés forcés venus d’Afrique du Nord ou d’ailleurs, lesquels seuls, ont le droit d’en parler.

         Notre exode s’est déroulé dans le désordre le plus total et la pire désorganisation inhumaine qu’un cerveau malade, sénile et orgueilleux   puisse concevoir.

         Les parkings d’aéroport, les quais de gare, les aires d’embarquement, étaient pleines à ras bords de malheureux en détresse, livrés à eux-mêmes,  affamés, désespérés et dans l’ignorance de l’endroit où ils allaient atterrir ou débarquer.

         Les familles furent dispersées aux quatre vents.

         Certains de leur membres se retrouvèrent à Alicante (Espagne) Port- Vendres ou Marseille où à leur arrivée dans cette dernière cité, en guise de bienvenue, étaient écrits sur les murs du quai, les mots «  les Pieds- Noirs à la mer » avec l’accord complice et tacite des autorités de la ville.

         Ces jours précédant le 5 Juillet 1962, ceux qui eurent la chance de pouvoir échapper au carnage,  depuis le pont des bateaux, rivés au bastingage et entourés de compagnons d’infortune en larmes et silencieux, ont vu pour la dernière fois leur terre d’Algérie se confondre avec l’horizon jusqu’à former un angle aigu entre le ciel et la mer et disparaître à leurs yeux.

         C’était la fin du chapitre essentiel de la vie d’êtres humains arrachés brutalement à leur environnement, à leurs souvenirs, à leurs défunts, à leur famille et à leurs amis, avec pour tout espoir : apprentissage accéléré  d’une épreuve inhumaine : survivre en exil forcé.

         Notre existence ressemble depuis, à celle d’arbustes faisant partie d'une grande pépinière déracinée et transplantée dans un autre environnement où malgré leur courage, leur volonté et leur abnégation, certains n'ont pu survivre et ont disparu, trop vieux pour reprendre racine et d'autres plus jeunes et plus robustes ont fait souche dans une terre inconnue et souvent hostile. Ils se sont adaptés au climat et ont poussé malgré les éléments ligués contre eux. Ils produisent à leur tour d'autres ramifications qui prendront le relais.

         Le temps a accompli son oeuvre. Les sentiments exacerbés se sont un peu émoussés. Chacun a retrouvé une sorte d’équilibre et de paix intérieure apportés par nos enfants et surtout par les petits “Patos” qu’ils nous ont donné.

        Nous nous sommes endurcis, et avons pris conscience de notre force. Et même si beaucoup d’entre nous ne sont plus là, notre relève est assurée et grâce à elle, nous représentons maintenant une puissance électorale d’ au minimum 1.000.000 de voix. De ce fait, nous aurons toujours un rôle à jouer dans l’échiquier politique.

         Quand on sait qu’une élection ou un referendum se jouent parfois à quelques milliers de voix, notre soutien à un candidat méritant pourrait bien lui faire remporter le cocotier

         

         Ah ! Si nous pouvions seulement, créer l’union nécessaire et indispensable entre toutes les organisations de rapatriés et parler d’une seule voix. Nous pourrions répondre à toutes les questions, affronter n’importe qui et négocier les affaires encore en suspens  que chacun d’entre nous, connaît sur le bout des doigts.

         Quand, on constate de nos jours, l’émotion, la colère et les réactions que suscitent auprès des associations politico humanitaires, l’accueil des réfugiés et des sans papiers en fuite des ex-pays soi-disant décolonisés et auxquels on a accordé leur indépendance, on a le droit de faire des comparaisons avec la manière dont nous-mêmes avons été reçus et se dire que l’on nous a considéré comme des individus de bas étage et sans aucune valeur.

         Certains de ces réfugiés ont acquis maintenant droit de cité et sont français, et font ce qu’ils peuvent pour se fondre dans la masse. Ceux-là aidons les !  Mais d’autres nous conduisent tout droit à la libanisation de notre pays (se référer aux émeutes de la ceinture parisienne d’octobre et encore d’actualité en ces jours de novembre 2005 et Mars 2006).

         Chacun le pense tout bas, n’ayons pas peur de le dire tout haut. Nous, nous savions par avance et par expérience qu’il ne pouvait en être autrement, car nous avons déjà vécu cette même situation. En effet que ce soit en Algérie avec le F.L.N, au Maroc avec l’Istiqlal ou en Tunisie avec le Neo-destour, nous avions notre lot quotidien d’émeutes avec pour sport favori, la chasse aux Français et leur mise à mort, les attentats aveugles, les incendies et la destruction de biens publics . Seule l’intervention des Légionnaires ou des Paras, faisait fuir ces émeutiers verts de peur à leur seule apparition et courant en tous sens comme des dératés.

         L’histoire étant un éternel recommencement nous savions qu’un jour ou l’autre, cela commencerait aussi en France à cause d’ un afflux massif d’ émigrés en provenance de ces pays décolonisés, en proie à la famine et au chômage, car dés le départ de la France, ces pays abandonnés sont tombés entre les mains d’individus peu scrupuleux dont le patriotisme reposait sur un seul but : s’enrichir par tous les moyens, comme entre autres, certains potentats Africains qui cerclaient le cou de leurs chiens avec des colliers en diamant et possédaient en France, des châteaux sous le regard bienveillant et impavide des plus hautes autorités de l’époque.

         Nous, depuis ces évènements de sinistre mémoire, nous vivons notre exil forcé,  en contournant des écueils ou en nous brisant contre eux, mais en essayant toutefois de suivre un chemin, le plus linéaire possible en conformité avec nos convictions et nos croyances et en appliquant quelques règles élémentaires et de bon sens, à savoir : se dévouer aux siens, rester soi-même en toute circonstance, respecter et apprécier les autres uniquement à leur juste valeur humaine et non pas à l’épaisseur de leur porte feuille.

         Nous n’avons ni la prétention ni la naïveté de penser que nous sommes un exemple à suivre, tant s'en faut! Nous savons tous qu’à notre age actuel, canonique pour certains d’entre nous,  personne ici-bas n'est détenteur de la vérité, que chacun est son libre arbitre et que cette existence est insignifiante et microscopique à l'échelle de l'univers et du  temps

.

        Mais si, comme nous pouvons l’espérer, les notre appliquent quelques principes de base inculqués par leurs anciens et puisent leur force intérieure dans cet esprit enthousiaste reçu de leurs arrières grands-parents, leur propre mental aidant, ils n'auront pas grand-chose à craindre de la vie et de l’échelle temps. Ils surmonteront beaucoup d'obstacles.

         Attisons le souvenir de ceux qui ont vécu ces événements pour les aider à faire connaître notre histoire à ceux qui seraient pressés d’oublier notre passé qui est pourtant un patrimoine sacré pour les valeurs qui s’en dégagent. C’est vrai que bien souvent pour la majorité d’entre nous nous avons eu à affronter des situations difficiles tant sur le plan professionnel que du point de vue  santé, mais nous avons toujours eu pour nous la foi, celle qui permet à chacun , de s’en tirer par notre  capacité de réaction, notre détermination et  la soif de vivre qui nous anime.

         Nous avons aussi laissé des plumes car on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs , mais les gènes de nos aînés nous ont permis souvent de limiter les dégâts et de nous sortir de situations inextricables pour beaucoup mais pas pour ceux qui ne veulent pas renoncer. Pour ce faire, nous disposons comme tout un chacun, d’un atout de poids, pacifique mais  efficace et redoutable à manier toutefois avec précaution : l’informatique. N’oublions jamais que nous avons devant nous un magnifique challenge, celui de faire table rase du passé, sans rien oublier cependant et sans rien lâcher et par ce moyen, faire connaître au monde entier notre histoire , les injustices et les « basses » pressions que nous  supportons depuis 43 ans.

         Au moins, quand viendra l’heure de tirer notre révérence, nous aurons le sentiment d’avoir bien rempli notre vie et lutté jusqu’au bout pour ne pas  perdre encore une fois, les valeurs auxquelles nous sommes tous viscéralement attachés!

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Mail: salas-pierre@bbox.fr

Tel: 04 68 52 08 99 et 06 63 53 98 55
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27 février 2010

BERNADETTE PRALORAN

J’ai le regret de vous faire part du décès de Bernadette PRALORAN le 23 février, à l’âge de 67 ans.

Membre du commando du Petit Clamart.

Même si elle eu un petit rôle, cette très jeune fille montra du courage et de la fidélité en demandant à ne pas être séparée de ses camarades lors du procès.

Condamnée à cinq ans de prison elle fit toujours preuve du même courage selon notre amie Anne.

Une cérémonie de recueillement aura lieu le lundi 1er mars à 11 heures, Chambre mortuaire, Hôpital Bichat, Rue Pasteur à Paris.

Bernadette sera incinérée selon sa volonté.

Nous comptons sur votre présence ou, en cas d’impossibilité ou d’éloignement sur votre participation par la pensée et/ou la prière.

 

Et le message de Geneviève de Ternant du 27 février 2010 qui résume bien notre pensée à tous :

 

Bonjour amis, les témoins et les acteurs de ces drames disparaissent et le temps passant, nous seront engloutis dans l'oubli ou pire dans la désinformation haineuse. Je serai par la pensée auprès de celle qui vient de partir trop jeune, et ma prière s'élèvera avec celles de ses proches et de ses amis présents. A tous mon amitié fidèle.

Geneviève de Ternant.

 

Retour "IN MEMORIAM"

 

21 février 2010

DU 26 MARS 1962 RUE D'ISLY A ALGER

Au 26 mars 2010 Quai Branly à Paris

         Les victimes de la fusillade du 26 mars 1962, enfin inscrites sur le monument national à Paris

Le Vendredi 26 mars 2010, la liste nominative des victimes de la fusillade du 26 mars 1962 sera enfin inscrite à notre demande sur un monument national.

         Pour la première fois, apparaîtra l’inscription officielle sur la colonne centrale du Monument aux Morts, érigé à Paris Quai Branly. A 14H50, heure précise du déclenchement de la fusillade, les noms de nos Victimes commenceront à défiler sur la colonne. Ainsi, les nôtres nous survivront, ils continueront à exister par delà la mort, et cette liste portera témoignage pour les générations futures.

         Puis quelques uns des membres des familles de victimes évoqueront la mémoire de leur disparu. Nous ne nous ne manquerons pas d’associer à cette cérémonie, toutes nos autres victimes et, parmi elles, notamment celles du massacre du 5 juillet à Oran, les Harkis, les Disparus.

                                    

Merci de vous munir d'une fleur bleue, blanche ou rouge.

14H30       Accueil par le choeur Montjoie Saint-Denis.
14H50       Heure précise du déclenchement de la fusillade, la liste du nom de chacune des Victimes commencera à défiler sur la colonne centrale  du monument.
15H            Dépôt de gerbes, sonnerie aux Morts avec interventions de quelques  membres des familles de victimes.
15H20       Chacun d’entre vous sera invité à se recueillir et à déposer une fleur bleue, blanche ou rouge au pied du monument.

         Rendez-vous, vendredi 26 mars 2010 à 14h30, devant le Monument aux Morts quai Branly. Accès : métro ligne 6, station Bir Hakeim, ou RER C station Champ de Mars-Tour Eiffel.

Renseignements 01 45 74 09 91 de 9 heures à 12 heures

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Saint_Nicolas_du_Chardonnet

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EGLISE ST NICOLAS DU CHARDONNET 

26 MARS 2010 A 18H 30 

    En Mémoire des Victimes de la fusillade du 26 mars 1962

De celles de l'Oranie du 5 juillet 1962,

Des disparus, des Harkis

Une messe  sera célébrée le vendredi 26 mars 2010 à 18H30

En l'Église Saint-Nicolas du Chardonnet,

23 rue des Bernardins Paris 5ème

(Métro ligne 10, station Maubert Mutualité)

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-Notre_Dame_D_Afrique___Saint_Nicolas_de_Chardonnet

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Reportage photos de la commémoration.

Retour aux commémorations du 26 mars. 

20 février 2010

NOTRE VIE "LA-BAS" 1

Pierre Salas- CHAPITRE 1-

La vie est un mystère qu’il faut vivre, et non un problème à résoudre (Gandhi)

         Depuis notre départ d’Algérie, beaucoup d’entre nous, avons tenté d’étouffer tant bien que mal nos souvenirs et peut-être n’avons-nous jamais eu le courage et la force de faire partager cette époque bénie, bien révolue. Peut-être n’étions- nous prêts à faire remonter toutes ces douloureuses images de notre cœur. Mais la vie est un cercle et aujourd’hui nous sommes, certainement à une étape décisive de notre existence.

         Ce que nous pensions enfoui à jamais au plus profond de notre mémoire, remonte parfois insidieusement à la surface, comme une éruption cutanée et il est temps d’en parler pour tenter d’exorciser ce passé et de le traiter  comme une simple information, car tôt ou tard, il finit par nous rattraper. Alors, pour ne pas contrarier ce phénomène, dévoilons et faisons partager ces images virtuelles, nos images, nos sentiments en écrivant avec notre cœur, notre sincérité et nos convictions.

         Essayons de raconter ensembles l’histoire de gens simples et ordinaires qui ont osé à un moment crucial de leur existence prendre leur destin en mains avec courage, détermination et l’énergie que donne le désespoir depuis leur arrivée sur cette terre inconnue d’Algérie jusqu’à leur éxil forcé vers un ailleurs où ils ont tout repris à nouveau, dans l’indifférence et bien souvent l’hostilité, la haine ou la méfiance.

         Tentons de remonter le plus loin possible dans nos souvenirs, dans notre histoire, depuis l’arrivée de nos arrières grands-parents sur cette terre inconnue d’Algérie jusqu’à notre exil forcé vers un ailleurs où il nous a fallu à nouveau (comme eux) tout reprendre à zéro dans l’indifférence, la méfiance et souvent l’hostilité et la haine.

         Peut-être serons- nous, qui sait, un exemple pour tous ceux qui, de nos jours, hésitent encore à prendre leur envol, semblables à ces oisillons immatures réclamant bruyamment de leur bec tendu , l’assistance d’un état“ Providence” qui l’est de moins en moins.

         Il est temps enfin  de faire découvrir que si  les Pieds-noirs dérangent, c’est parce qu’ils sont ce que beaucoup auraient rêvé d’être, sans jamais y arriver ou même l’oser.

         Nous nous devons de raconter à d’autres et plus particulièrement à nos enfants, ce magnifique roman : Il était une fois, notre Algérie.

         C’est aussi un moyen de rendre hommage à nos grands- parents qui ont tant œuvré  pour rendre fertile cette terre .Il apparaît en effet indispensable de révéler ce que la France a accompli, enduré et subi durant sa présence de l’autre côté de la Méditerranée : la transformation d’une terre aride, sèche et caillouteuse en un jardin d’éden. Et dans cette rétrospective nous tenions les rôles principaux en étant les têtes d’affiche.

C’est justement de ces racines généalogiques enfoncées profondément par nos  aïeux vers 1860, sur cette terre d'Algérie, dont nous devons être fiers  afin de pouvoir leur dire  "post mortem" la peine que nous avons de les avoir laissé  là-bas, le respect et la vénération que nous leur portons et la reconnaissance que nous leur devons.

         A propos de ces racines, notre estimé écrivain Paul Bellat, auteur d’une pièce de théâtre jouée sur la scène d’un théâtre en 1952 pour  commémorer *le centenaire  de la Médaille Militaire , avait écrit une citation attribuée au Général De Bourmont  lors de la prise d’Alger,( sous Louis-Philippe) : “.....L’empire est fait ... il s’agit à présent de l’ancrer si solidement dans la terre Française, que jamais plus, rien ne puisse l’ébranler ........“.  C’est sûr que tous ces vaillants soldats, héros  d’un passé glorieux, ont dû se retourner dans leur tombe, lorsque le dernier bateau a quitté notre sol sacré avec sa cargaison de malheureux désespérés.

Afin qu'à leur tour ils n'oublient jamais d'où ils viennent et ce qu'ils sont, dédions ce modeste récit  à nos enfants et petits-enfants, à notre proche famille, à tous nos amis vivants ou disparus, et à tous ces Rapatriés d’Algérie, du Maroc et de Tunisie, (Pieds-noirs de toutes confessions ou Harkis), et d’ailleurs.

         * La Médaille militaire fut créée par LOUIS NAPOLEON BONAPARTE, alors président de la République Française (décrets des 22 janvier et 29 février 1852), la Médaille Militaire récompense toujours et exclusivement des services militaires. C’est ce qui fait son prestige exceptionnel

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19 février 2010

COMMÉMORATION DU CINQUANTENAIRE DE L’ETAT MAJOR GENERAL

DOCUMENT CORROBORANT LES ENQUETES DE JF PAYA SUR LES CAUSES DES MASSACRES DU 5 JUILLET 1962. 

Le pouvoir, les troupes et la légalité révolutionnaire. 

            L’état-major général (EMG) a voté contre les accords d’Evian. C’est loin, certes, d’être une révélation mais il importe toujours que des acteurs de la Révolution en fassent le rappel. Parmi ceux-là, le commandant Azzedine qui reste l’un des rares à tordre le cou aux usurpations historiques.
            Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir) - On ne reparle pas de la création de l’état-major général comme d’une épopée au-dessus des critiques. Cela se vérifie à chaque fois que la mémoire est sollicitée pour témoigner de cet épisode de la guerre de Libération nationale. Cela a été précisément le cas, hier, au forum d’ El Moudjahid qui a abrité une commémoration du cinquantenaire de la création de l’EMG et où le commandant Azzedine a relaté la vérité historique telle que vécue. Non seulement cela mais aussi la vérité historique dans ses prolongements futurs, ses implications post-indépendance.

            Il en ressort, en définitive, que l’état-major général, dirigé à l’époque par Houari Boumediene, s’est inscrit, dès sa mise sur pied, dans la logique de la prise de pouvoir. Aussi ce dernier s’était-il attelé à gripper la machine du Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) et à sectionner les cordons de cohésion du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA). En fait, plus prosaïquement, l’état-major général, dès sa création, activait à couper l’herbe sous le pied des structures intérieures de la Révolution, c’est-à-dire les wilayas de l’intérieur, et ce, dans la perspective de mettre main basse sur le pouvoir une fois l’indépendance acquise. Et cette logique du pouvoir a indiqué à l’EMG de se mettre en porte-à-faux avec le GPRA qui, lui, était favorable à la négociation — des accords d’Evian — pour l’indépendance nationale.

            Il vota contre ces accords, témoigne le commandant Azzedine. Cependant, il fera contre mauvaise fortune bon cœur, en ce sens qu’il ne tenta point de saborder le processus. Le commandant Azzedine dut démissionner, en 1960, de l’EMG en pleine réunion du CNRA. Lui, légaliste, s’opposait au congrès de Tripoli. Un congrès qui n’avait pas lieu d’être, encore moins de se tenir à l’étranger, d’autant que les textes du CNRA, de la Révolution, donc, attestaient qu’après le congrès de la Soummam en 1956, le prochain congrès devait se tenir, après l’indépendance sur le sol de l’Algérie libérée. «J’ai retiré mes billes du jeu, car j’étais légaliste», a témoigné le commandant Azzedine qui, au passage, a expliqué que la crise entre l’EMG et le GPRA est véritablement née à Tunis pour éclater avec fracas à Tripoli. C’est à Tripoli que l’EMG et ses partisans détruisirent le CNRA et égorgèrent le GPRA. L’EMG, fort de l’armée des frontières qu’il a structurée et des appuis internationaux qu’il s’est assuré, a organisé et réussi la prise de pouvoir.

            Même la réunion des Wilayas II, III, IV, la Zone autonome d’Alger et les Fédérations de Tunisie, Maroc et France du 25 juin 1962 à Zemmoura n’y a rien pu contre l’EMG. L’initiative fut inopérante devant le forcing de l’EMG. Le journaliste Mohamed Abbas qui pioche de ce côté-ci de l’histoire, a attesté lui que «l’Algérie n’est toujours pas sortie de l’ère EMG», ceci même s’il encense quelque peu feu Houari Boumediene à qui il reconnaît l’intelligence d’avoir assis son action politique sur des programmes.

            Mohamed Abbas a considéré aussi que les années 1980 ont accouché de l’anti-EMG, en ce sens, dit-il, qu’il y eut remise en cause des projections de l’EMG, version Boumediene. Mais visiblement, ce n’était qu’un interlude, puisque Abbas soutient que le pays est toujours sous l’ère de l’EMG. Plus clairement, il s’est opéré une réappropriation du pouvoir par les l’EMG, dans sa conception originelle, sinon par sa déclinaison présente, en l’occurrence l’armée.
S. A. I.

Source :  http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2010/01/21/article.php?sid=94570&cid=2 

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