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29 juillet 2012

AU JOUR LE JOUR

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18 juillet 2012

COMMUNIQUE DE L'USDIFRA

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Vendredi 24. Samedi 25 et Dimanche 26 Août

Port Barcarès (66420)

Mas de l’Ille Bd des Rois de Majorque

Sortie 12 de la voie rapide

Entrée / Visite Gratuite

Ouvert à Tous

Logo du salon savoir-faire PN GM

Mesdames, Messieurs,

            Nous sommes très heureux de vous annoncer que notre Salon du Savoir Faire Pieds-noirs Sera au rendez-vous pour la 6ème fois consécutive.

Grâce à la collaboration de la ville de Port Barcarès qui nous a renouvelé l’emplacement idéal pour organiser notre manifestation qui, de propos du maire, « Est devenue incontournable. »

De cela, nous en sommes tous très fiers !

En partenariat avec les artisans Catalans. Parrainé par Madame Joëlle Ferrand - Accompagnée d’une BANDA Municipale.

Encore une fois la chance de pouvoir présenter et partager notre savoir-faire à travers notre communauté reste un succès qui progresse d’année en année grâce à vous tous. Cette année nous souhaitons que nos producteurs du terroir soient plus nombreux dans ce salon car son thème sera :

Le Salon du Savoir Faire Pieds-noirs 2012 Associé au Savoir Faire des Catalans.

Salon du cinquantenaire.

Vendredi 24août

10 h 00

Ouverture du salon En présence de Monsieur le Maire Alain Ferrand

Gabriel Mène, président de l’Usdifra,

Pierre Aloy, Président de l’amicale des Pieds-noirs de Barcarès.

Accompagnée d’une Banda municipale

Une sangria sera offerte aux exposants et participants

 

12h 30

SARDINADE 20 € Salade –Fromage –Glace –Vin –Café

 

20 h 30

MACARONADE 30 € Salade – Fromage – Dessert – Vin

SOIRÉE PROJECTION Charly CASSAN et Marie HAVENEL

LA VALISE OU LE CERCUEIL

À la Mémoire du cinquantenaire

Nuitée des Exposants jusqu’à 21 h

Samedi 25 août

10 h 15

Cérémonie et dépôt de gerbe à la stèle aux rapatriés

En présence de Monsieur le Maire de Port Barcarès, de personnalités, de M. Gabriel Mène, de M. Pierre Aloy et de Présidents d’Associations amis.

Bénédiction des 3 cultes.

Lâcher de Colombes.

Sonnerie aux morts.

13 h

COUSCOUS ROYAL MECHOUÏA

Entrée:30 €

Gâteaux orientaux. Vin. Café  ou Thé à la menthe.

Animations avec Marie Ange Lavoie & Giorgio

20 h 30

LA FRITA A L’AGNEAU

40 € Tout Compris - Salade – Dessert –Vin – Café

SPECTACLE MUSICAL - LES BELLES ANNÉES D’ALGÉRIE

Suivi d’une soirée dansante.

Dimanche 26août

12 h 30

PAELLA GÉANTE

28 € Vin –Dessert -Café-

15 h

Tirage de la TOMBOLA (lots offerts par les exposants) Prix du plus beau Stand.

RÉSERVATIONS : Bureau National – Les renaudes–83210 Solliès–Pont

Tel. 04 94 33 68 38. M.06 82 22 75 65

gabriel.mene@wanadoo.fr www.pied-noir.eu

 Retour à tous les communiqués.

 

14 juillet 2012

COMMEMORATIONS DU 5 JUILLET 2012

AIX ET REFORME A MARSEILLE

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 092

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 096

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 097

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 101

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 102

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 115

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 116

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 118

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 125

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 138

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 103

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 104

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 108

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 110

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 113

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 139

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 140

 

 

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 142

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 143

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 144

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 146

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 148

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 149

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 150

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 151

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 152

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 153

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 154

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 155

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 156

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 157

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 158

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 160

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 161

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 162

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 163

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 164

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 165

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 166

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 169

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 170

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 171

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 172

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 173

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 174

 

Retour aux commémorations du 5 JUILLET 1962.

 

14 juillet 2012

DISCOURS DE VIVIANE EZAGOURI

Lors de la commémoration du 5 juillet 2012 à Marseille.

 

5 juillet 2012 - à Aix en Provence et Reformes Marseille 149

Voir les autres photos de la commémoration

           Il y a 50ans aujourd’hui, j’ai vécu à Oran la journée la plus tragique de la guerre d’Algérie 50 ans que je lutte pour que ma mémoire n’efface pas le souvenir de cette tragédie.

            Depuis le 5 juillet 1962, il n’y a pas une seule journée ou je n’ai pas eu une pensée pour tous ces disparus assassinés sauvagement par des barbares d’un autre siècle. Leur seule sépulture est dans notre mémoire et dans nos cœurs.

            Ce jour-là le 5 juillet était pour nous une journée comme les autres. Le matin vers 10 heures j’avais bien vu de mon balcon des files de gens descendre le boulevard Joffre se dirigeant vers la place d’Armes. Je n’ai pas compris qu’une manifestation de grande envergure était prévue et qu’elle se transformerait en pogrom.

            Je suis descendue dans la rue pour rejoindre mon copain qui est devenu mon mari, je me suis retrouvée face à une meute de gens qui étaient la pour assassiner les européens.

            Nous avons été arrêtés fouillés et mis contre un mur les mains en l’air. Nous sommes restés longtemps contre ce mur avec d’autres personnes gardés par des civils armés qui attendaient des camions pour charger a coup de crosse les européens.

            Je pensais que mon heure était arrivé, des femmes voulaient me lyncher, face à nous des cadavres jonchaient les rues. Un Algérien qui faisait partie du service d’ordre me connaissait de vue, il habitait dans mon quartier m’a demandé de retourner chez moi et nous a isolé loin de la foule hystérique. J’ai vécu pendant vingt ans avec ce cauchemar qui a hanté mes nuits.

            De retour chez moi à plat ventre je me suis approché de la fenêtre, il y avait sur le trottoir d’en face l’ALN qui ramassait tous les gens qui revenaient de la plage à vespa ou en voiture, ils étaient trainés de force dans les camions.

            Mon père qui était sorti un peu avant moi n’est pas revenu malgré toutes nos recherches sur place, nous n’avons pas eu de renseignements. Ce 5 Juillet 1962 à Oran, plusieurs milliers de paersonnes ont été enlevées et massacrés par la vindicte populaire aidée par les militaires Algériens récemment arrivés du Maroc et ce devant l’armée Française forte de 18.000 hommes qui avait l’ordre de ne pas intervenir et de rester dans les casernes, heureusement certains ont désobéis aux ordres du général Katz.

            L’armée et la gendarmerie étaient au courant du sort réservé aux victimes n’ont pas voulu nous renseigner. En 2004 sans un mot de réconfort, j’ai reçu un rapport un rapport de la croix rouge qui datait de 1963 dans lequel était mentionné d’une façon froide et laconique les circonstances de la mort de mon papa « Égorgé et cadavre jeté dans un four de bain maure » Nous famille de disparus, nous voulons rompre ce silence 50 ans ça suffit. Je continu mon combat depuis près de 50 ans pour le reconnaissance officielle de ce massacre prévisible et la respnsabilité de l’état Français dans la disparition de plusieurs milliers de civils Français après le 19 mars 1962 et en particulier le 5 juillet à Oran.

            Quand les français ouvriront-ils les yeux sur la trahison de De gaulle vis-à-vis de ces gens qui ont crus à ses promesses. Le silence d’état qui couvre cette infamie est toujours d’actualité jusqu’à quand. En ce jour du 5 juillet, j’ai une pensée pour Roger Quessada qui nous a quitté il y a juste un an jour pour jour. Sa présence sera toujours parmi nous tous les 5 juillet que nous vivrons.

Viviane Ezagouri.

Retour Vivianne Ezagouri

10 juillet 2012

COMMEMORATIONS DU 5 JUILLET 1962

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4 juillet 2012

BULLETIN D'HUMEUR N°12

Document transmis par

LE  PHARE  FOUILLEUR  le mercredi 4 juillet 2012.

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789

Football français : des sanctions fortes pour les joueurs arrogants !

Cher(e)s ami(e)s,

          Vous vous souvenez avec émotion, sans doute, du fiasco de l’équipe de France de Football, à l’occasion de la coupe du monde de Football de 2010, dont les matchs se sont déroulés à Johannesburg, en Afrique du Sud, en juin et juillet.   

           Nous les avions vu sortir de l’avion avec un air toujours aussi idiot : chewing gum mâchouillé sans arrêt, lunettes noires, écouteurs sur les oreilles, sourire laissé dans la soute de l’avion, bonjour inaudible à cause de leur bouche pleine, bref.…la joie de participer à la coupe du monde ne se lisait pas sur leur visage pâle de gamin mal élevé et couvert de primes non méritées !

          Bien sûr ils jouèrent sans conviction, puis il y eut les engueulades avec ce brave Raymond DOMENECH, entraîneur national de l’équipe de France à cette époque, grand professionnel des commentaires laconiques avec un air de détresse totalement incontrôlée.

          C’est alors que se produisit l’impensable : une mutinerie suivie d’une grève des footballeurs français ! Oui, nous n’avons pas rêvé : les footballeurs français ont osé faire grève, lors de la coupe du monde 2010 !

          Du jamais vu sur la planète !!!!!!

          La France était déjà, à l’époque, traînée dans la boue par son équipe de football, dont les meneurs au comportement outrancier s’appelaient : ABIDAL, ANELKA, EVRA, RIBERY (dont l’épouse portait une robe aux couleurs du drapeau algérien….), et GALLAS, sauf erreur.

          De plus, au fond des vestiaires, une senteur puante d’islamisme s’était même répandue….allez savoir : et si c’était vrai ?!

          Deux années après cet inqualifiable comportement, à l’occasion du Championnat d’Europe des nations de Football, dit Euro 2012, qui vient de se dérouler en Pologne et en Ukraine, nos petits « fouteux » arrogants remettent le couvert et provoquent un autre fiasco : match sans âme perdu contre l’Espagne (0 à 2), actions inefficaces, absence totale d’esprit d’équipe, puis l’élimination  prévisible et….obtenue !

          Et voici les noms des « fouteux » arrogants qui ont terni, une fois encore, l’image de la France et du Football français :

- Hatem BEN ARFA s’est copieusement engueulé avec Laurent BLANC, l’entraîneur incompris de ses joueurs,

- Jérémy MENEZ a eu un geste d’humeur envers le capitaine de l’équipe d’Espagne,

- Yann MVILA n’a pas serré la main du sélectionneur lors de son remplacement contre l’Espagne,

- Samir NASRI a insulté la Presse, au début et à la fin du tournoi (à lui le pompon et de loin !).

          Il est grand temps que Noël LE GRAET, actuel Président de la Fédération Française de Football, demande à la commission de discipline de la FFF, de sanctionner lourdement des joueurs aussi effrontés.

          Au risque de bousculer les convictions sportives des inconditionnels du Football français, je pense que chacun de ces quatre « fouteux » arrogants devrait :

- recevoir un blâme,

- être privé de terrain pendant plusieurs matchs,

- ne jamais toucher leur prime individuelle de 100.000 € (bonjour la crise !),

- payer une amende importante, versée à la recherche contre le cancer,

- prendre des cours obligatoires pour apprendre à chanter La Marseillaise,

- présenter des excuses de vive voix à la télévision !

          Sans ces mesures je ne regarderai plus jouer cette équipe de Football, dite de France, qui, une fois encore, ternit lamentablement l’image du sport français en général, et du Football français en particulier. Vive le Rugby !

          Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.

 

Michel Salanon...de l'Hôtel Saint Maurice d'Aïn-el-Turck 

Retour le phare fouilleur

4 juillet 2012

BULLETIN D'HUMEUR N°11

Document transmis par

LE  PHARE  FOUILLEUR  du mardi 26 juin 2012.

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789

 

Immigration : les familles des criminels hors de France !

Cher(e)s ami(e)s,

 

          Quelques jours après avoir appris l’exécution de deux femmes gendarmes, par un Français d’origine maghrébine, nous avons appris avec le même effroi,

qu’un jeune lycéen Français a été battu et étranglé jusqu’à l’étouffement avec perte de connaissance, par un autre jeune lycéen récemment francisé, originaire de Tchétchénie. 

Non…. nous ne rêvons pas !

          Les faits : vendredi 22 juin, au collège de Cleunay (Académie de Rennes), Souleymane, jeune lycéen baraqué de 16 ans pour 1,80 m, élève de 3e, pratiquant des cours de boxe, croise le regard de Killian, enfant frêle de 15 ans, élève de 5e. Le regard de Killian ne lui plaît pas et une altercation s’ensuit, aux toilettes. Puis, dans la cour du collège, la bagarre éclate : Souleymane agresse Killian en le frappant à coups de poings, le met à terre et….l’étrangle ! Killian s’étouffe et perd connaissance. Dans un état de coma avéré, il est transporté à l’hôpital, où il décédera dans la nuit de vendredi à samedi.

          Non, il ne s’agit pas d’une série télévisée malsaine, dont les chaînes nous régalent, mais bien d’une scène qui s’est déroulée dans une cour d’Ecole de notre République : depuis quelques années, on insulte, on frappe, on menace, on échange des doses de drogue, on tue des professeurs à coups de couteau, et certains élèves n’hésitent pas à s’entretuer par différents moyens.

Jules FERRY, reviens….ils sont devenus fous !

          Au cas où cela vous aurait échappé :

- un élève d’origine tchétchène est un lycéen comme les autres et ne mérite pas qu’on l’encadre psychologiquement (la Tchétchénie est un pays calme…),

- les professeurs du collège de Cleunay n’ont jamais pensé que ce jeune tchétchène baraqué était capable de faire ça (ils nous la sortent souvent cette phrase…),

- la directrice d’établissement, tout de suite après que Killian ait été emmené à l’hôpital, alors qu’il n’était pas encore décédé, aurait osé qualifier l’agression de petit incident, et a interdit aux professeurs de faire toute déclaration aux médias,

- J-Yves BESSOL, Inspecteur d’Académie d’Ille-et-Vilaine, avant le décès de Killian, aurait qualifié cette affrontement tragique de bagarre opposant deux élèves ordinaires,

- de nombreux journalistes, aussi bien de la Presse écrite que de l’information télévisuelle, ont osé qualifier Souleymane de camarade de classe, en oubliant de préciser son nom de famille (ils oublient souvent certains noms…),

- ce Souleymane est membre d’une famille originaire de Tchétchénie, accueillie récemment en France, tous considérés comme des réfugiés politiques.

Rassurez-vous : Vincent PEILLON, Ministre de l’Education, venu le samedi, a exprimé la solidarité du gouvernement….sans préciser si les parents de Souleymane allaient être rapatriés en Tchétchénie !

Dès lundi une cellule psychologique a été mise en place…nous voilà rassurés. 

          Au risque de bousculer les convictions humanistes de certain(e)s d’entre vous, je pense ceci :

- les immigrés, ou enfants d’immigrés, condamnés pour crime par les tribunaux français, devraient être emprisonnés à vie,

- toute leur famille, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de réfugiés politiques, devrait être expulsée de France, avec interdiction d’y revenir, y compris dans l’espace Schengen.

          Avec une telle mesure l’Europe me deviendrait plus sympathique. Aux parents de Killian, je présente mes sincères condoléances. 

          Merci de votre aimable considération. Bien cordialement. 

Michel Salanon...de l'Hôtel Saint Maurice d'Aïn-el-Turck 

Retour le phare fouilleur

3 juillet 2012

COMMEMORATION 2012 DU 5 JUILLET 1962 QUAI BRANLY

 

 

AAALGERIANIE

AAALGERIANIE (idf) Patria Nostra

 

5 juillet 1962- IN MEMORIAM -5 juillet 2012 Le massacre d’ORAN

« Je me souviens !»

En hommage et en mémoire des Français abandonnés, enlevés au faciès, martyrisés, assassinés, massacrés sauvagement, sans sépulture, profanés jusqu’au tombeau, disparus Le 5 juillet 1962 à ORAN.

AAALGERIANIE et le collectif des associations de rapatriés en Ile de France vous invitent comme depuis presque 30 ans à La cérémonie de recueillement organisée Jeudi 5 juillet 2012 à 11h30 précises au mémorial national de la guerre d’Algérie Quai Branly, Paris (7 ième) face à l’avenue de La Bourdonnais, promenade piétonne, RER C Champs de Mars, Métro 6 Bir Hakeim.

Rassemblement Allocution Recueillement Dépôt de gerbes Chants patriotiques

Seront associées à cet hommage les victimes de massacres et d’exactions durant la « bataille d’Algérie Française » et les disparus.

Chacun voudra bien se munir d’une fleur à déposer au pied de la colonne centrale. Les Anciens combattants, leurs drapeaux sont les bienvenus.

Nous vous attendons nombreux avec vos enfants et petits enfants à ce rendez vous de la mémoire afin que nul n’oublie !

Paris 5/6/2012

AAALGERIANIE (idf), Maison des associations, 4 rue Amélie ,75007 Paris

Courriel algerianie@live.fr mobile 07 86 77 97 08

 

Retour aux commémorations du 5 JUILLET 1962.

2 juillet 2012

Le marché de Chartres

          À la mémoire de mon père, grand blessé de guerre en 1915, et en mémoire de son frère, l’oncle Semaoun, tué à la bataille de la Somme;

          Je voulais être acteur, je fus professeur. Pour moi c’est du pareil au même, et quand je fus dans ma classe, sans attendre de voir les pirouettes de Robin Williams dans Le cercle des poètes disparus, j’étais déjà capable de sauter sur les tables, de gesticuler et déclamer, de galvaniser quelque peu mon public. Mais nous n’en sommes pas encore là, même si j’occupai mon premier poste au lycée Bugeaud le 1er octobre 1960. L’Indépendance de l’Algérie ne tourbillonnait pas encore dans l’air comme un coup de vent (en revanche du coup d’éventail de 1830 par quoi tout avait commencé) nous poussant vers la mer.

          J’avais trois lieux de vie : notre maison, qui était située au pied du Télemly, dans cette rue Danton où s’ouvrait la grille supérieure de ce qu’on appelait pompeusement le Palais de l’Université, et donc installée dans le chic et le verbe haut ; nos synagogues qui gravitaient autour et dans la Casbah ; et enfin le lycée, qui fut pour moi d’abord Gautier, puis Bugeaud, où j’appris à accéder à la culture, à me forger un esprit français (et critique), et aussi à me séparer, sans me couper tout à fait, de la civilisation de mes parents. Qui, dans l’intimité, parlaient encore arabe et n’avaient rien oublié ou renié de ce passé judéo-berbéro-arabe qui composait naguère la vivifiante Algérie. Alors, quand je sortais de mes deux heures de cours au Grand Lycée, le samedi matin, j’allais à la synagogue en remontant la rampe derrière Bugeaud qui me menait au jardin Marengo, et de là, descendant en douceur car c’était pour moi jour de Chabbat et de pas lents, j’atteignais la rue Randon et cette place du grand-rabbin Abraham Bloch où trônait la majestueuse architecture du Grand-Temple, avec un dôme altier comme je n’en vis qu’à Constantinople. Mon père était déjà là, depuis l’aurore, car il était homme de piété et de prière, alternant avec le père Bittoun, qui entamait toujours seul la prière de Hannah, les versets des psaumes. J’arrivais, en fait, juste pour la ‘Amida, ou sur la fin, et ne manquais donc jamais la lecture de la paracha, que nous administrait la voix de stentor du rabbin Layani, qui balançait toujours ses larges épaules de droite et de gauche sur ses pieds claudicants en scandant la parole divine. Le moment clé, à mes yeux, était ensuite le Moussaf s’achevant sur la bénédiction des Cohanim : là, mon père soulevait son vaste talit et en recouvrait tout mon corps ; mais j’étais parfois jaloux des voisins de stalles qui se précipitaient sous ses mains bénissantes, mon oncle Coco, le peintre Attias, l’inspecteur Mamane, voire m’sieur Staouchrène (comme on l’appelait), que sais-je encore ? afin de recevoir, comme une eau lustrale, un pan de sa piété et de ce ’hessed qui fut la vertu première d’Abraham Abinou. Voilà, nous étions purs quand mon père, sur la phrase terminale « et moi je vous bénirai », relevait son immense châle de laine et nous faisait remonter à la surface. Chabbat Chalom lékoulam, Le’h besim’ha, la paix et la joie pour tous, et nous voilà partis sur les trois kilomètres qui, de la Lyre aux tournants Rovigo, et de la rue Dupuch au chemin des Aqueducs, nous mèneraient enfin chez nous, ce Foyer des Mutilés qui fut construit en 1930 pour abriter les anciens Poilus et Zouaves que la Grande Guerre avait marqués dans leur chair.

          Or ce n’est pas de cela que je voulais parler, mais du marché de Chartres. Le samedi après-midi, invariablement, nous changions de lieu de prière et mon père me menait rue Sainte, ce très joli oratoire avec ses lampes à huile accrochées au plafond et ses faïences vernissées, auquel on accédait en montant un étroit escalier, et qui s’ouvrait sur l’assourdissant marché de Chartres – tout comme le Grand-Temple donnait sur le tonitruant marché Randon. La prière s’accommodait fort bien de cette rumeur mercantile, car notre ferveur était bruyante et gesticulante. C’est là qu’officiait le samedi le rabbin Zabulon Sebban, que papa avait connu enfant prodige que l’on hissait sur une chaise pour chanter de sa voix d’ange les versets de Moïse, plus tard remplacé par le rabbin Achouche (dont le fils me précéda dans le cœur de Nelly Bensaïd, cette belle Juive qui me fila entre les doigts). Au Temple de la rue Sainte, la bien nommée, nous faisions min’ha et séouda shlishi en mangeant des cacahuètes, pour finir par ‘arbit et la havdala, et nous écoutions attentivement le dvar Torah de m’sieur Cohen-Bacri qui, sans être rabbin, en connaissait un brin. J’aimais ce rituel, la richesse de notre culte, nos promenades à travers toute la ville, le front de mer sabbatique, et nos synagogues.

          Mais nous voilà maintenant au marché de Chartres qui, toute la semaine, ouvrait ses portes et d’ailleurs il n’y en avait pas sur cette esplanade offerte aux quatre vents où chacun dressait son établi ou son stand sans les chipoteries administratives d’aujourd’hui. Qui avait quelque chose à vendre, et de nombreuses bouches à nourrir, s’installait là et étalait ses richesses. C’était ce qu’on appellerait aujourd’hui un vide-grenier, mais permanent, prolixe et fascinant.

          En ce temps-là, je travaillais à l’Opéra, qui donnait par derrière sur la place de la Lyre, et il suffisait de descendre pour gagner le marché de Chartres ; ou alors, face à l’imposant Opéra construit en 1853, s’ouvrait sur la droite l’artère nommée autrefois rue de Chartres, puis rue du docteur Charles-Aboulker, père fondateur de la plus illustre dynastie de médecins juifs d’Alger (dont le fils Marcel fit partie — aux côtés de l’autre Aboulker, José, fils de Henri Aboulker — du complot qui, en 1942, renversa en Algérie le régime de Vichy). Eh bien, c’est par Charles Aboulker qu’on accédait au marché de Chartres. Là s’ouvraient les sept merveilles de la brocante, ou, si l’on veut, la caverne d’Ali-Baba. C’est là que j’achetais mes disques, de vieux soixante-dix-huit tours qu’il fallait entendre sur cet ancien appareil à tête et aiguille qu’on appelait le phonographe. Je sais que j’avais acquis là de précieuses gravures : un enregistrement historique de Caruso, des interprétations de Paderewski, une Tosca de Giuseppe Lugo, Samson et Dalila chanté par José Luccioni, qui venait d’interpréter à l’Opéra de chez nous un mémorable Othello, bon, je ne vais pas tous les énumérer. Mais c’était en professionnel que j’acquérais ces « documents » sonores, car, voyez-vous, en ce temps-là je travaillais à l’Opéra, puisque je me voulais acteur et artiste.

          C’est Sylvain, qui était manutentionnaire aux établissements Zabulon Sebban dont papa, retraité des CFA (Chemins de Fer Algériens), assurait la comptabilité et arrondissait ses fins de mois en assumant à l’Opéra la charge de chef des figurants, qui m’avait contacté. Sylvain, dont la célébrité reconnue venait de certaines initiatives, comme d’avoir fait monter sur scène, au 4ème acte de Carmen, un de ces bourriquots qui promenaient les enfants au square Bresson, en face du Théâtre Municipal, me fit donc l’honneur de me proposer de « figurer » sur scène quand l’horaire de mes études me le permettait : deux ans durant je fus figurant du jeudi et du dimanche, passant d’un chulo de corrida dans Carmen à un peloton d’exécution (réduit à un seul fantassin le jeudi) fusillant Mario au dernier acte de la Tosca, débarrassant les tables au cabaret de Rêve de valse, ou donnant le bras aux danseuses venues égayer le salon de Manon. Ah ! les danseuses, que n’ai-je eu la tête tournée par elle, chantonnant comme dans l’opérette de Francis Lopez : « Ça fait tourner la tête, mieux que tous les fandangos »… ! Que de rêves envolés ! que de plaisirs ravis ! Eh oui ! toutes mes richesse sont restées là-bas, les disques, les images, les effluves.

          Après mars 1962, où tout s’écroula, chacun gagna la mer et les nefs salvatrices avec juste un petit bagage. On se rappellera ce slogan de survie : « la valise ou le cercueil ». Et donc, pour presque tous, ce fut la valise. À quoi bon énumérer nos pertes ? le piano où je « massacrais » les mazurkas de Chopin, le violon avec lequel papa animait le bal dans ce temps si lointain du jeune couple à Berkane (au Maroc), les tableaux et les cartes que j’épinglais aux murs, la psyché où maman chaque matin contemplait sa beauté, tous les ouvrages hébraïques qui ne tenaient plus dans la malle, mon phonographe avec ses aiguilles de rechange, la bibliothèque aux nombreux dictionnaires, et les encyclopédies qui fondèrent notre savoir, et toute cette littérature française à jamais prisonnière des sables… En vérité, rien ne résiste au temps… sauf la mémoire.

Pr. Albert Bensoussan

Retour coups de cœur.

30 juin 2012

UN TRAIT DE KHÔL AU BORD DES YEUX

Couv

En 1961, le sirocco ne balaie pas que le sable mais la vie de nombreuses familles installées en Algérie française.

Le rêve disparaît… La mère de Laurence a vingt ans lorsqu’elle quitte son pays natal pour la France. Si l’exil marquera les destins, l’histoire des pieds-noirs restera. Le passé ne doit pas obstruer le présent, mais doit aider à le construire…

En revenant sur le parcours de sa mère à travers cette chronique aigre-douce, Laurence Fontaine Kerbellec n’a pas voulu raconter l’horreur de la guerre, mais l’histoire d’une petite fille regrettant son pays natal et son amie d’enfance. Chacun sera touché à sa façon, se remémorera le meilleur comme le pire, oscillant entre réconfort, nostalgie et amertume.

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Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0117449.000.R.P.2012.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012

A ma mère,« On aime sa mère presque sans le savoir, Sans le sentir, car cela est naturel comme de vivre » Guy de Maupassant, Fort comme la mort, 1889.A mes enfants, pour le devoir de mémoire. N’oublie jamais de te souvenir

Introduction

 

Pour comprendre la douleur des autres, il faudrait l’avoir vécue. Et quand bien même on l’aurait vécue, elle serait différente et elle nous échapperait encore.

 

Décembre 2008 Le temps est très frais aujourd’hui. En effet, ce matin, une mince gelée recouvre l’herbe du jardin ; la porte du garage craque sous une mince pellicule de glace finement accumulée au petit jour.

Ce froid, maman ne l’avait jamais connu pendant son enfance. Elle avait vécu en Algérie, et ce jusqu’à ses 19 ans ; âge où elle dut comme tant d’autres regagner le continent français ! La fin de la guerre d’Algérie privait de nombreuses familles de leur beau territoire, leur pays d’enfance, de leur pays tout simplement, celui qu’ils considéraient à eux quelques années auparavant… Ce sont tous les souvenirs que maman me raconte à chaque fois que l’on en a l’occasion, tout ce qu’elle a vécu, toute cette richesse « d’ailleurs » que je vais relater pour que tout un chacun puisse se représenter la vie de làbas comme elle dit si bien.

On retrouve une intonation dans sa voix, cet accent déjà, hérité de ses parents, mes grands-parents d’origine espagnole. Maman aime le soleil, la chaleur, et cela se comprend quand on a passé une partie de sa vie dans un endroit chaud, il est humain d’en ressentir le besoin ; moi-même je suis toujours en quête du soleil, j’aime le printemps et l’éveil des parfums, l’été et la chaleur du soleil. Ce soleil chaud d’Espagne, d’Alméria plus précisément, ville où mes arrières grands-parents étaient installés. Mes aïeux y possédaient une très jolie ferme. Quand j’étais petite, ma grand-mère me racontait sa jeunesse, je l’imaginais d’après tout ce qu’elle me décrivait : un ranch, avec des chevaux blancs, des andalous bien évidemment. Ma grand-mère en a eu et elle les adorait. Elle prenait plaisir à les présenter comme cela : « le cheval andalou est un cheval fier, ma fille, mais à côté de cela il est généreux, tendre, et gracieux. Sa robe est blanche tachetée de pois gris sur la croupe, son crin est fourni et légèrement ondulé, il est très attachant ». Elle aimait les chevaux et passait beaucoup de temps avec eux. Elle montait sans selle, je pense qu’elle n’en possédait pas à elle.

Mais elle était à l’aise comme cela… L’andalou descend des anciens chevaux espagnols et des barbes qui ont été introduits par les Arabes en Espagne. Je me représente facilement ce cheval dont elle m’a parlé et je le vois libre, courant sur la colline… Dans cette ferme, très jeune, elle a beaucoup travaillé, c’était une femme très active et qui ne pouvait pas rester sans occupation, elle était volontaire. Maman a hérité de sa joie de vivre, de son intérêt en toute chose et de sa vivacité.

Voilà les images qui me poursuivent. J’ai besoin d’en savoir plus… Quand nos origines ne nous sont pas toutes dévoilées ou du moins dans le détail, on est en recherche de soi. C’est important de savoir d’où on vient pour mieux comprendre où on va et pourquoi on va dans cette direction. Je veux tout savoir sur l’enfance et la jeunesse de ma mère parce que cela me réchauffe le coeur de connaître ce qu’elle a vécu, les endroits qu’elle a connus… Fruits exotiques pour moi, fruits traditionnels pour elle, les figues de barbarie, les dattes… Les olives en boîtes pour moi, des champs d’oliviers pour elle… Le froid ici, la chaleur làbas, les marées ici, la mer qui ne s’en va pas là-bas : « Como es posible ? » « Comment est-ce possible ? » disait ma grand-mère quand pour la première fois en France, elle vit le phénomène des marées, « Donde va el mar ? » « Où va la mer ? ». Ces phrases, je les garde dans ma mémoire et j’entends son accent et cela me fait du bien, sa voix chantante, chaude, c’est l’accent espagnol qu’elle a toujours gardé… J’ai trouvé cela inoubliable son étonnement pour des choses simples, mais intrigantes pour celle qui les découvre pour la première fois.

Chapitre 1.

La historia de mi madre – L’histoire de maman.

Maman m’a toujours rapporté de magnifiques souvenirs, sa vie dans ce pays… Au commencement… Les grands-parents de maman se sont installés en Algérie au début de la colonisation de ce grand territoire, quittant leur Andalousie natale. Rodriguez, Ortiz et Péralès apportaient alors une touche espagnole de l’autre côté de la mer. Des noms qui sentent bon le soleil et qui chantonnent à eux tout seul ! J’aime leur douceur, et leurs dernières syllabes qui laissent une trainée sifflante, comme un insecte d’été. Cela faisait maintenant trois générations de ma famille qui vivaient sur le sol d’Algérie.Comme dans d’autres pays, la colonisation a fait son effet. Le pays s’est occidentalisé.

Ma mère m’a toujours dit que « c’était bien là-bas » et que pendant son enfance, elle n’avait jamais manqué de rien, la vie y était simple mais belle… Elle aurait voulu que je sois née là-bas pour que je puisse vivre ce qu’elle a pu y ressentir, c’est-à-dire du bonheur pendant de belles années, elle me dit souvent « on aurait été si bien »… C’est là que je me rends compte qu’elle a de profonds regrets, comme mes grands-parents d’ailleurs, car lorsqu’ils étaient encore en vie, ils me racontaient toujours des anecdotes sur leur passé sur place, leur vie au quotidien tout simplement, la vie telle qu’elle se déroulait au fil des jours, plus beaux les uns que les autres, ne dit-on pas que la mémoire garde le meilleur, moi je n’en doute plus…Camus eut ces mots simples pour dire que les gens avaient finalement « pris leurs habitudes ».

Ma grand-mère était coquette et avait un très joli teint. Elle ne se maquillait pas – usait cependant de la crème Nivéa pour ne pas la citer – à côté de cela, elle aimait porter des bijoux, surtout des colliers ou des sautoirs que mon grandpère prenait plaisir à lui offrir à chaque anniversaire. Elle était couturière à ses heures et mère au foyer. Elle s’occupait de sa famille au sens large et prenait soin de ses six enfants. Malheureusement, l’un d’eux décéda peu après sa naissance. Je sais juste qu’il s’appelait Jean et son deuxième prénom Gabin. Je sais aussi qu’il est là-bas, sous un petit monticule de sable entouré d’un rectangle blanc… D’ailleurs, y est-il toujours ? Mémé P., comme je l’appelais, abritait également sous son toit, sa soeur, restée veuve très jeune, avec ses deux enfants en bas-âge. Ceux-ci considéraient ma grand-mère comme leur propre mère et le plus petit l’adorait et l’appelait « Oma ». Elle aidait aussi ses parents qui possédaient une petite ferme au Cap Blanc et n’avaient pas de gros revenus. Mon arrière-grand-père fut gardien de cimetière et s’occupa de son petit bout de terre tant qu’il le pouvait…

Mon grand-père, lui, fut réquisitionné à 14 ans pendant la seconde guerre mondiale. Puis, il s’engagea comme gendarme auxiliaire pendant sept années à Bouisville. Après avoir été au-devant de scènes macabres, il abandonna ce statut et travailla pour une entreprise de transport routier ; il conduisait des camions citernes à vin (il desservait Mascara et Sidi Bel Abbès). Il partait le plus souvent à la semaine et ma grand-mère gérait donc seule le quotidien, très entourée par toute cette petite famille. Mémé P. a toujours cuisiné énormément et en grande quantité de surcroît ! Très organisée, elle planifiait alimentation, ménage et couture pour tous. Elle avait des doigts de fée et un sens aigu du travail bien fait. Elle créait tout bonnement, sans patron, des tenues pour chacun des membresde sa famille. Elle achetait le tissu dans une boutique de la rue de juifs à Oran, non loin de l’opéra. Du caleçon en passant par les pyjamas, les chemises, les robes et aussi les costumes de carnaval ; le tissu glissait sous ses doigts. D’ailleurs, à l’occasion d’un carnaval, elle fit une tenue de danseuse pour ma mère, pétillante dans son tutu blanc, tout y était, fait main s’il vous plait. Ce costume était complété par des ballerines à rubans de satin qui montaient à mi-mollets, sur des collants opaques de couleur blanche. Je reconnais maman sur la photographie qu’elle a gardée, sautillant dans cette tenue d’une telle fraîcheur que l’on imagine facilement un pas de danse. Elle portait une couronne blanche dans ses cheveux légèrement crêpés pour donner du volume, un large ruban de satin marquait sa taille et une rose blanche fraîchement cueillie décorait cette ceinture. Sur les adorables chaussons de danseuse étaient accrochés également des boutons de rose du jardin ; la tenue était agrémentée d’un masque « loup » de velours blanc. Pour la cuisine, je sais que toutes les grands-mères ont du talent mais alors là, je peux dire que la mienne était excellente et de plus elle innovait constamment si bien que j’ai découvert un univers très varié et très créatif, puisqu’avec pratiquement rien, elle savait faire de tout.

 

Prix : 13,00 € - 102 pages - ISBN : 9782748383508 – Version Papier : 12,35 € (-5%) Version PDF: 6,49 €. COMMANDER.

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