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27 novembre 2013

COMMUNIQUE ANFANOMA novembre 2013

LE GROUPE D’ÉTUDES RAPATRIES A L’ASSEMBLÉE NATIONALE RECEVAIT, L’ANFANOMA Et l’Ass DES FAMILLES DES VICTIMES DU 26 MARS 1962 AVEC LES AUTRES ASSOCIATIONS NATIONALES DE RAPATRIES - Novembre 2013 -

            Cette réunion s’est tenue au Palais Bourbon, à Paris, le 20 novembre entre 11h et 12h30, sous la présidence de M Elie Aboud, député de l’Hérault, puis de M Jean-Louis Costes, député du Lot et Garonne. Les autres députés présents étaient MMme Valérie Boyer (Bouches du Rhône), MM Julien Aubert (Vaucluse), Jacques Bompard (Vaucluse), Georges Fenech (Rhône), Henry Guaino (Yvelines), Philippe Vitel (Var). Etaient représentés : MM Gérald Darmanin (Nord), Lionnel Luca (Alpes maritimes), Guy Tessier (Bouches du Rhône).

            M Frédéric Grasset, Président de la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie était invité à cette réunion pour apporter quelques informations sur le fonctionnement de cette institution.

            Les associations présentes, outre l’ANFANOMA (M Yves Sainsot) et l’Association des Familles des Victimes du 26 mars 1962 (Mme Nicole Ferrandis), étaient le Cercle Algérianiste (Mme Suzy Simon-Nicaise), le CLAN (M Gilles Bonnier), Jeune Pied-noir (M Bernard Coll), la MAFA (M Jean-Félix. Vallat), VERITAS (M Alain Avelin) ; la représentation Harki était assumée par l’Amicale des Anciens de la Force de Police Auxiliaire (M Ahmed Goudjil) et M Gilbert Sandmayer représentait les Harkis de souche européenne.

            En introduction, M Elie Aboud a évoqué les difficultés rencontrées pour assurer le fonctionnement du groupe, faute d’administrateur depuis un an et demi ; il a annoncé la bonne nouvelle de la prise de fonction de l’administrateur recruté au 30 novembre, ce qui devrait normaliser la situation. Il a ensuite fait part de ses engagements personnels tout récents : la plainte qu’il a déposée contre Mme Eva Joly pour ses propos scandaleux visant les « Pieds-noirs » et la préparation de l’amendement destiné à contrer la suppression en cours de l’ANIFOM et de la MIR. Il propose à M Ph. Vitel, Vice-Président de la commission Défense, de présenter l’amendement préparé en faveur des Harkis non soumis au droit local.

            Le tour de table destiné à permettre à chaque responsable associatif de synthétiser ses attentes se déroule par ordre alphabétique.

            Mme Ferrandis, en sa  qualité de Présidente des Familles des Victimes du 26 mars 1962, intervient sur le thème des Victimes civiles et présente deux propositions de loi. La première, calquée sur le texte déposé et enregistré en 2012, reconnaissant la répression par les forces de l’ordre de la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris, formule une proposition similaire pour la répression par une troupe française le 26 mars 1962 à Alger. Sa seconde proposition concrète vise à compléter la proposition déposée à l’initiative de M L. Luca, député des Alpes maritimes, reconnaissant le massacre du 5 juillet à Oran. A la remarque de l’assistante parlementaire représentant M Luca, elle répond que « reconnaitre un massacre est bien mais qu’il faut aussi en préciser la part de responsabilité ». Elle ajoute souhaiter étendre ce texte aux personnes enlevées et disparues, avant, pendant et après cette date.  L’assistante proposera à M Luca d’aménager son texte en ce sens, ce qui lui parait tout à fait possible.

            Répondant à une observation formulée précédemment par M Gilles Bonnier, elle rappelle que l’inscription, obtenue à sa demande, des noms des Victimes civiles sur la colonne centrale du Mémorial national de la Guerre d’Algérie, quai Branly à Paris, a commencé le 26 mars 2010 par l’affichage du drame de la rue d’Isly à Alger ; elle a été suivie, en février 2012 par l’inscription de la liste des Disparus (jusqu’au 31 décembre 1962, comprenant donc les Disparus du 5 juillet). Pour les Victimes de massacres et d’exactions, plusieurs noms ont déjà été inscrits mais il revient aux familles d’en présenter la demande.

Mme Ferrandis regrette de constater que l’information a mal circulé au sein de la Communauté.

             M Yves Sainsot, au nom de l’ANFANOMA,  limite aussi son intervention aux thèmes qui relèvent directement des Parlementaires. Il souligne le profond mécontentementde la Communauté des Français Rapatriés face aux récentes dispositions législatives : reprise par le Sénat de la Loi 19 mars, loi de programmation militaire art 33 excluant à nouveau les Harkis de Souche européenne des mesures en faveur des Harkis, loi de Finances art 68 prévoyant la suppression de l’ANIFOM. Il demande aux Parlementaires de faire barrage aux textes non votés et d’étudier les possibilités de recours éventuel devant le Conseil constitutionnel. Il souligne que plus de 50 ans après l’exode, les problèmes de réparation morale et financière demeurent et compte axer essentiellement son intervention sur la réparation.

            Pour l’indemnisation, il interprète la suppression programmée de l’ANIFOM comme le signe d’une volonté de clore le dossier sans l’avoir réglé. Rappelle la légitimité du droit à indemnisation fondée sur les principes de l’expropriation, la guerre ayant été militairement gagnée et demande aux Députés d’obtenir par amendement le retrait de l’article 68 de la loi de Finances.

            En matière de retraites, il souligne les difficultés rencontrées par nombre de ses Compatriotes et demande la levée de forclusion Groupama et le relèvement des allocations servies. Il insiste sur la demande d’extension aux autres territoires des validations gratuites accordées pour l’Algérie. Il signale enfin les conséquences sur leur vie active et donc sur leurs points de retraite, des traumatismes psychologiques subis par les enfants mineurs lors du rapatriement. Il propose au GER d’étudier l’extension de la qualité de Victimes de guerre aux civils (majeurs ou mineurs) déplacés sous la contrainte ou la menace et note que cette disposition serait cohérente avec le transfert en cours des dossiers Rapatriés à l’ONAC-VG.

             Concernant le désendettement, il dénonce la suppression de suspension de poursuites et insiste pour son rétablissement ou la prise en charge à caractère social par l’Etat.

             Constatant enfin la recrudescence des agressions contre les Pieds-noirs, notamment au sein même de la classe parlementaire (D. Voynet, E. Joly, J.C. Sellin), il demande l’extension par une proposition de loi de la protection déjà accordée très légitimement à nos amis Harkis.

            Ne prétendant aucunement représenter l’ensemble de la Communauté rapatriée, diverse par essence, responsables devant nos seuls adhérents de nos prises de position et respectueux de nos partenaires associatifs, nous leur laissons naturellement le soin de formuler et diffuser, s’ils le souhaitent, le contenu de leurs propres interventions au cours de cette première réunion.

Toujours fidèles à notre combat, 

    Nicole Ferrandis                                                                         Yves Sainsot

Présidente Ass Familles                                                       Président de l’ANFANOMA

Victimes du 26 mars 1962

Vice-présidente de l’Anfanoma


FICHE TECHNIQUE SUR LE 26 MARS 1962

NICOLE FERRANDIS –association des familles des victimes du 26 mars 1962

 

Le 30 janvier 2012 et le 24 octobre 2012, les parlementaires  déposaient au sénat et à l’assemblée nationale une proposition de loi  tendant à la reconnaissance de la répression  d’une manifestation le 17 octobre 1961 à Paris.

Dans le document ci-joint, j’ai formulé un  projet pour  une proposition de loi  tendant à reconnaitre  la répression de la manifestation du 26 mars 1962 à Alger.

Deux manifestations, deux répressions, mais avec une différence de taille.

Le 17 octobre 1961, les manifestants, répondant à l’appel du FLN alors en guerre contre la France, donc de l’Ennemi,  bravaient le couvre-feu. A 21 heures, ils défilaient,   dans les rues de notre capitale aux cris de « Algérie algérienne », « Libérez Ben Bella », « Levez le couvre-feu », « Vive le F.L.N »…

Le 26 mars 1962,  quelques jours après le cessez-le-feu, des Français défilaient  pacifiquement  en plein jour dans les rues de la deuxième ville de France, le drapeau tricolore à la main, chantant la Marseillaise et clamant leur attachement à la France.

Le préfet Vitalis-Cros n’avait hélas pas jugé utile d’instaurer un couvre-feu.

            Les conséquences en ont été tragiques. Cette manifestation pacifique fut réprimée dans le sang, à l’arme lourde. Les militaires ouvrirent le feu sans sommation, vidant leurs chargeurs avec acharnement dans le dos des Algérois, abattant ceux qui s’étaient jetés à terre. Une véritable boucherie… Un crime inexpiable a été commis ce jour-là.

            Cette fusillade durera 12 minutes, tuant ou blessant quelque trois cents personnes, hommes, femmes, enfants… Des blessés seront achevés jusque dans les escaliers des immeubles, un médecin s’efforçant de porter secours sera abattu… Terrible bilan !

            L’épreuve n’était  pas terminée pour les familles. Pressions et menaces furent exercées afin  de faire reconnaître aux blessés qu’il y avait eu une  provocation. Les obsèques religieuses furent  interdites, les corps ne furent  pas rendus aux familles mais emmenés par camions militaires aux cimetières à une date et une heure que les familles n’avaient même pas pu choisir.

            Les fleurs déposées sur les lieux du drame furent piétinées, sur ordre des Autorités (les mémoires de Vitalis Cros, Préfet d’Alger en attestent.

            Cette date marquera un tournant dans le processus d’abandon et le début de la désespérance.

Sur cette affaire monstrueuse, où les culpabilités n’ont jamais été recherchées, pèse une chape de plomb que seul le Parlement a osé soulever en 2003 et 2005 et cela grâce aux interventions d’élus de toute tendance, sensibles aux arguments développés par notre Association des Victimes du 26 mars 1962,  des demandes de reconnaissance et de réparation morale ont été formulées...

            Mais le silence complice était retombé sur cette affaire malgré le témoignage confondant rapporté dans l’ouvrage de Jean Mauriac (« L’après De Gaulle ») où l’Auteur rapporte l’aveu de Christian Fouché, Haut-Commissaire du gouvernement en Algérie en 1962 « j’aurais osé (faire tirer) s’il l’avait fallu… Souvenez-vous de l’Algérie, de la rue d’Isly. Là j’ai osé et je ne le regrette pas, parce qu’il fallait montrer que l’armée n’était pas complice de la population algéroise ».

            Enfin, le 26 mars 2010, un premier  pas essentiel était accompli, satisfaisant une partie de ma demande au nom  de l’Association des Familles des Victimes : la liste des Victimes de ce drame était inscrite en priorité sur la colonne centrale du Mémorial national, Quai Branly.

Elle précédait  celle des disparus qui fut inscrite en février 2012.

Aujourd’hui, je demande au nom de L’Association des Familles des Victimes que les parlementaires à l’assemblée nationale et au sénat déposent  une proposition de loi tendant à la reconnaissance de la répression d’une manifestation le 26 mars 1962 à Alger  (projet ci-joint)

La  proposition jointe à la présente fiche reprend dans les mêmes termes, mutatis mutandis, la même argumentation que ceux employés pour la proposition de  loi sur le 17 octobre 1961  déposée au sénat et à l’assemble nationale.


FICHE TECHNIQUE SUR LE 5 JUILLET

            Le  16 juillet 2013  une proposition de loi (N° 1258) visant à reconnaître le massacre de la population française à Oran le 5 juillet 1962 a été déposée. Si ce texte constitue une avancée il est malheureusement incomplet.

En effet,  l’unique article  proposé est le suivant.

« La République française reconnaît le massacre de la population française du 5 juillet 1962 à Oran. »

            Dans ce texte les personnes enlevées et disparues ne figurent pas. Aussi je  propose  qu’une autre proposition de loi soit déposée en complément de celle-ci  ou de modifier le texte initial qui deviendrait :

L’article 1 pourrait devenir :  La République française reconnaît le massacre de la population française du 5 juillet 1962 à Oran et les milliers d’enlèvements et de  disparition qui ont précédé, accompagné et suivi cette date.

            Par ailleurs, si la réalité du massacre est bien reconnue, aucune part de  responsabilité ne ressort de la proposition déposée le 16 juillet. Pourtant la République française a bien été responsable de non-assistance à personnes en danger.

Je propose donc un article 2

Elle reconnait sa propre responsabilité dans l’absence de protection de ses ressortissants, comme ses défaillances dans la recherche des personnes enlevées. 

NICOLE FERRANDIS- association des familles des victimes du 26 mars 1962

Dossier déposé le 20 novembre 2013

Groupe d’étude sur les rapatriés – assemblée nationale.

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24 novembre 2013

BARRAGE DU GHRIB

Le barrage du Ghrib implanté sur l'oued Cheliff dans la région du Haut Cheliff avec une capacité initiale de 300 millions de mètres cubes en moyenne a été mis en service en 1936 pour les parties basses et en 1939 pour son maximum.

L'ouvrage est une digue en enrochement de 700.000m3 bétonnée, constitué au moins à 30% d’air (interstitiel) longue de 400 m pour une hauteur de 65m désenvasé de 1950 à 1954, en 1950 il irrigue une superficie de 30.000 hectares et fournit 13700 kW en électricité pour l'Algérois.

situation Bge du Ghrib

 

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La guerre

            A proximité du barrage Le 19 janvier 1961 a eu lieu l'une des plus tragiques embuscades de la guerre d'Algérie. L'attaque se tient à 35 km d'Affreville (du Ghrib), dans la vallée du Haut Chéliff. Quatre jeunes femmes de l'Equipe médico-sociale itinérante (EMSI) s'étaient rendues, dans le cadre de l'assistance médicale gratuite, prodiguer des soins auprès des populations regroupées en deux villages à la cote 749, protégés par une unité du 28e Régiment de Dragons.

            « La SAS (Section Administrative Spécialisée) avait, comme à l'habitude, mis un véhicule "Dodge" à la disposition de quatre jeunes femmes avec, en plus du chauffeur, quatre hommes armés pour les protéger ». Par ailleurs, l'aumônier militaire Paul-Joseph Seïté, accompagné de son chauffeur et d'un dragon de protection, s'était rendu auprès du détachement en poste à la cote 749. Il se joint au convoi du retour à bord de sa 2 CV personnelle, profitant ainsi de l'escorte des EMSI. Le convoi s'échelonne alors sur 1,5 km.

            Pour parfaire la mission de pacification et de promotion de l'Algérie, une équipe composée de personnels féminin de l'Armée de Terre (PFAT) est mise sur pieds en 1957. Elle est chargée de prendre contact dans les "douar" avec la population féminine musulmane. Cette équipe pilote, en liaison avec les services de santé des Armées, a participé aux séances d'assistance médicale gratuite et d'hygiène (AMG). Face au succès rencontré, l'état-major décida de développer l'expérience dans les différentes zones de l'Algérie. De jeunes musulmanes (Harkettes) y ont été intégrées et servaient notamment d'interprètes.

EMSI Des anciennes des EMSI reviennent aujourd'hui sur cet épisode.

            "A l'approche du poste de Djellida, vers 17 h, un groupe d'une quinzaine de rebelles attendait le convoi sur le bord de la route. La première rafale blessa le chauffeur du "Dodge", tua la jeune femme qui se trouvait à côté de lui et deux Moghaznis. L'assaut du convoi s'ensuivit et tout alla très vite malgré la riposte de deux supplétifs".

            Les rebelles, qui ne s'attendent pas à l'arrivée des derniers véhicules du convoi, prennent la fuite laissant derrière eux sept morts. Le père Paul-Joseph Seïté, d'origine bretonne, en Algérie depuis trois ans, est retrouvé le corps lardé de coups de couteaux dont l'un planté dans la gorge. Au sein de l'Equipe médico-sociale itinérante: Christiane Guenon, arrivée de Gironde depuis quelques mois, est tuée. Les trois autres jeunes femmes originaires de la région, Kheira-Djémila Madani, M'Barka Kedassa du Ghrib, et Saadia Chemla d'Aïn Sultan, ont été achevées à coup de mitraillettes. Deux Moghaznis de la Section administrative spécialisée, Tahar Chaouche et Ahmed Taffret, périssent également dans l'affrontement.

            Il y eut cinq rescapés: le chauffeur du "Dodge" des EMSI, celui de la 2 CV du père Seïté, son Dragon accompagnateur blessé et deux Moghaznis. "Ce carnage, témoignage des risques alors encourus, nous rappelle le courage et l'abnégation des EMSI, mais aussi le cauchemar vécu par les rescapés tout au long de leur vie", insiste Aline, ancienne des EMSI.

Aujourd'hui, les noms des quatre jeunes femmes sont inscrits au Mémorial du Quai Branly, ainsi que celui de Germaine Kinzler, PFAT (Personnel féminin de l'Armée de Terre) ayant servi en Indochine puis volontaire pour intégrer les EMSI en Algérie en 1961. Elle a été enlevée avec son chauffeur dans le secteur de Boghari en février 1962 puis tuée par le FLN.

Il y eut bien d'autres victimes parmi les EMSI... Cinq dossiers sont actuellement en attente pour figurer sur ce mémorial.

Retour à la liste des barrages

23 novembre 2013

LOI DE RECONNAISSANCE

DE LA RESPONSABILITÉ DE L'ÉTAT ENVERS LES FRANÇAIS RAPATRIÉS.

Suite Audience du 20 novembre 2013 / E. ABOUD / V&J 221113

A l’attention de Mmes Rédactrices, de Messieurs les Rédacteurs en Chef et des journalistes

              Nous vous prions de trouver, ci-joint, les courriels que avons d’adressé respectivement à M. Elie ABOUD et à l’ensemble des parlementaires.

Restant à votre disposition pour tout complément d’information,

Nous vous prions d’agréer nos salutations les meilleures.

Pour la coordination de la campagne « Vérité et Justice pour les Français rapatriés ».

Taouès TITRAOUI – Elue locale Membre du Haut Conseil des Rapatriés depuis sa création

Bernard COLL, Secrétaire général JPN -BP 4 – 91570 Bièvres

Tel : 06 80 21 78 54

Site : http://jeunepiednoir.pagesperso-orange.fr/jpn.wst/

Courriel : jeunepiednoir@wanadoo.fr 

 

LOI DE RECONNAISSANCE DE LA RESPONSABILITÉ DE L'ÉTAT ENVERS LES FRANÇAIS RAPATRIÉS

 

Suite de l’audience du 20 novembre 2013 à l’Assemblée Nationale

A l’attention de M. Elie ABOUD, Président du Groupe d’Etudes parlementaire « Rapatriés »

Diffusion générale – Vendredi 22 novembre 2013 – 12h30

Monsieur le Président, M. le Député,

            Vous nous avez conviés à être auditionnés le mercredi 20 novembre devant les parlementaires du Groupe d’Etudes Rapatriés dont vous assurez depuis plus de six la présidence. Nous tenons à vous faire part par ce courriel de la synthèse de ce que nous voulions vous dire et que nous n’avons pas pu faire complétement compte tenu des conditions originales d’organisation de cette audition.

DE L’UTILITE DE LA REUNION DU 20 NOVEMBRE

            Nous ignorons de ce que vous avez retenu du catalogue des observations générales constatées par la plupart des intervenants qui reprenaient partiellement les inventaires faits par les associations de rapatriés depuis des décennies et déjà synthétisés dans leurs multiples Chartes, Motions, Messages et autres rapports du HCR, du CES accessibles à tous sur Internet. Il est surprenant, qu’étant vous-même en contact permanent avec nos compatriotes depuis de longues années, qu’étant élu d’un département à forte minorité « rapatriée », qu’après avoir bénéficié des informations directes du président de la MIR, lui-même en poste officiellement depuis 2007 et en contact avec la communauté « rapatriée » depuis 1994, et qu’étant l’auteur d’un « LIVRE BLANC » en décembre 2011 sur les attentes de nos compatriotes, vous éprouviez encore la nécessité d’organiser des réunions confuses avec des responsables associatifs divers et variés pour connaître « le catalogue » de leurs légitimes revendications et surtout pour connaître leurs propositions pour y répondre dans les meilleurs délais. Cependant, cette réunion aura eu au moins un mérite, celui de nous permettre de vous exposer pour la première fois, certes très brièvement, la proposition concrète des 60 associations de la campagne « Vérité et Justice pour les Français rapatriés » par la lecture partielle du message du Président Pierre Descaves, malheureusement empêché de le faire personnellement pour raison de santé.

LA PREMIÈRE DES ATTENTES DES FRANÇAIS RAPATRIÉS

Nous avons le 21 novembre diffusé un Communiqué de presse reprenant ce qu’attendent en premier lieu nos compatriotes depuis le 22 septembre 1995 :

1 – La reconnaissance officielle publique par le Chef de l’Etat de la « faute et de la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre des Français rapatriés et des Harkis et des conditions indignes de leur accueil en métropole », comme le fit M. Jacques Chirac le 16 juillet 1995 pour nos compatriotes juifs

2 – La présentation au parlement d’un projet de loi de reconnaissance et de réparation qu’oblige « nécessairement et juridiquement » cette reconnaissance, selon les propos même du député François Hollande le 11 septembre 2007 à l’Assemblée nationale.

La préparation de ce projet de loi ne peut se faire sans une concertation Etat/Parlementaires/Rapatriés. C’est ce que les 60 Associations de la campagne nationale« Vérité et Justice pour les Français rapatriés » vous ont présenté dans l’intervention de M. Pierre Descaves et dans le dossier qui vous a été remis.

CE QU’ATTENDENT DE VOUS ET DES PARLEMENTAIRES NOS COMPATRIOTES RAPATRIES DE LA CAMPAGNE « VERITE ET JUSTICE »

Sauf s’il y a une contradiction publique de cette demande, ce qui ne s’est pas encore produit depuis plus de cinq années d’une campagne de presse de 17 annonces dans Le Monde, Le Figaro, La Provence, L’Echo de l’Oranie et Valeurs Actuelles, ce qui vous est demandé est simple et immédiat à mettre en œuvre.

1 – Intervenez auprès du Chef de l’Etat pour qu’il officialise publiquement devant les Français rapatriés et la Nation sa reconnaissance du 25 septembre 2012La date du 5 décembre prochain, journée nationale en mémoire des victimes civiles et militaires françaises de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie, n’est-elle pas une occasion idéale pour le faire ?

2 – Intervenez auprès du Premier ministre pour que son gouvernement présente au Parlement un projet de loi de reconnaissance et de réparation qui soit conforme aux attentes exprimées dans la proposition adressée le 17 septembre dernier par les Associations de la Campagne « Vérité et Justice pour les Français rapatriés » au Chef de l’Etat, au gouvernement et à tous les parlementaires.

3 – Organisez dès maintenant avec les représentants des Associations de la campagne « Vérité et Justice pour les Français rapatriés » l’indispensable concertation constructive préparatoire au débat sur le projet de loi.

            Ces interventions et actions vous sont d’autant facilitées que les Présidents Nicolas SARKOZY et François HOLLANDE, à la fois comme candidats puis comme Chefs d’Etat ont reconnu la responsabilité de la France (c’est-à-dire de leurs gouvernements) dans l’abandon des harkis et des rapatriés. D’autres part lors des débats préparatoires à la loi du 23 février 2005, des parlementaires de toutes sensibilités étaient déjà intervenus courageusement pour demander un amendement à l’article 1, qui reconnaît déjà le « crime d’Etat » du 19 mars 1962 (cf. pièce jointe). Nous ne vous rappellerons pas aussi les nombreuses propositions de loi et autres résolutions déposées depuis 2004 par des parlementaires ou leurs groupes socialistes et UMP pour demander la reconnaissance officielle des crimes du 19 mars 1962, que ce soit pour le massacre des Harkis, celui du 26 mars 1962 rue d’Isly à Alger, pour les milliers d’enlèvements de civils et soldats français dans toutes l’Algérie et plus particulièrement à Oran le 5 juillet 1962.

Ne pas dénoncer ces crimes n’est-ce pas courir le risque de se voir accuser par les générations à venir d’avoir été les complice passifs d’un « crime d’Etat », suivi d’une « crime contre l’Humanité », désormais reconnus et dénoncés même par la LDH et la LICRA ?

 

ORGANISATION DU DÉBAT PUBLIC PRÉPARATOIRE  A LA LOI

 

Nous avons été très surpris des conditions d’organisation de l’audition des « Associations nationales » de Français rapatriés que vous avez organisée le 20 novembre. Votre convocation ne comportant aucun ordre du jour, ni aucune liste des responsables invités, nous avons vous avions demandé par courriel de bien vouloir nous apporter des précisions sur ces points. C’est ce que vous avez aimablement fait par votre courriel du 15 novembre, ci-dessous.

            Or nous avons été très étonnés de trouver dans l’assistance des responsables d’associations amies, pour lesquels nous avons beaucoup d’estime, mais qui n’étaient pas mentionnés dans votre liste. Outre que certaines de ces associations n’ont pas une vocation nationale à défendre les intérêts moraux et matériels de nos compatriotes, leurs interventions sont venues « mordre » sur le temps de parole déjà exceptionnellement court, de 3 à 5 minutes par intervenants, alloué à chaque Association nationale. Pour essayer de tenir compte de ces contraintes rares pour une « audience » officielle, nous vous avions proposé de regrouper le temps de parole des trois intervenants de la Campagne « Vérité et Justice pour les Français rapatriés », représentant 60 associations et 350.000 adhérents, MM. Pierre Descaves, Gabriel Mène et moi-même, ce qui donnait 15 minutes environ (sur 1h30 prévenu dans votre programme) pour entendre le message de notre président Pierre Descaves que j’avais l’honneur de lire. J’ai été interrompu au bout de 8 minutes, alors que d’autres intervenants, ont été autorisé par vous à s’exprimer 12 voire 15 minutes et plus. Cela est surprenant.

            Grâce à Internet, ce débat peut désormais être suivi en direct par les 420.000 familles concernées de Français rapatriés. Il suffit que les associations nationales, comme c’est leur mission, rédigent et diffusent par courriel les compte rendus des audiences et réunions et les mettent, ainsi que les documents importants, sur leurs sites Internet.

PROPOSITION POUR L’ORGANISATION DES PROCHAINES AUDIENCES

            Fort d’une expérience de plus de 20 années de contacts réguliers avec les conseillers des Présidents de la République, les Premiers ministres et les ministres eux-mêmes des gouvernements et les responsables des diverses instances officielles en charge du dossier « rapatriés », nous vous demandons de bien vouloir organiser les prochaines auditions selon les règles d’efficacité et de courtoisie habituelles. Le meilleur exemple que nous puissions vous donner est celui des audiences organisées par le Président de la Commission du CES, M. Yves ZEHR, qui fin 2007, auditionna les représentants des Associations nationales de Français rapatriés pour évaluer, à la demande du Premier ministre, M. François FILLON, le solde de la dette de la Nation envers nos compatriotes. Solde estimé entre 12 et 80 milliards d’euros, selon les associations nationales, lui-même ayant renoncé à un calcul compte tenu de l’empilement inextricable des lois, décrets, ordonnances, mesures spécifiques et autres qui se sont succédées depuis 1960 ! Chaque association a été auditionnée individuellement devant le commission durant le temps qu’il fallait. Notre association l’a été durant plus d’une heure et demi. La qualité du rapport du président Yves ZEHR est à l’image de la qualité de ses méthodes de travail. Nous le tenons à votre disposition ainsi que notre intervention.

CE QU’ATTENDENT IMMÉDIATEMENT DE VOUS LES VICTIMES DE LA DÉCOLONISATION ET DE L’ABANDON DE NOS DÉPARTEMENTS ALGÉRIENS

            Chaque journée est une journée perdue pour les victimes de la politique de décolonisation menée par l’Etat français de 1954 à 1962. Une politique dont les Français et les populations « décolonisées » peuvent chaque jour en apprécier les conséquences humaines, morales et économiques. Etant tant qu’élu de la Nation vous avez le pouvoir, et le devoir, d’agir plus qu’un autre citoyen auprès du Chef de l’Etat pour qu’il mette fin, comme l’a fait le président Jacques Chirac le 16 juillet 1995 pour nos compatriotes juifs, à plus de 50 d’injustice, de violations des Droits de l’Homme, des lois françaises, européennes et internationales. Les femmes et les hommes, qu’ils soit politiques ou non, s’apprécient sur la concordance entre leurs paroles et leurs actes. Vous allez prochainement solliciter de nouveau un mandat auprès des électeurs de votre région. Les Français rapatriés, représentant une forte minorité active, ne pourront qu’apprécier les actions que vous allez engager dès maintenant pour répondre à la première de toutes leurs attentes : la Vérité et la Justice.

Restant à votre disposition pour tout complément d’information pouvant vous être utile pour rendre notre action commune la plus rapide et la plus efficace possible.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Député, l’assurance de nos salutations distinguées.

Pour la coordination du Groupe d’Action « Vérité et Justice  pour les Français rapatriés »

Taouès TITRAOUI – Elue locale Membre du Haut Conseil des Rapatriés depuis sa création.

Bernard COLL, Secrétaire général JPN -BP 4 – 91570 Bièvres Tel : 06 80 21 78 54

Site : http://jeunepiednoir.pagesperso-orange.fr/jpn.wst/

Courriel : jeunepiednoir@wanadoo.fr

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19 novembre 2013

NOTRE DAME DU CAP FALCON

 

Vierge du cap falcon 2017 02 10

Vierge fleurie du 10 février 2016 (col particulière)

Cap-Falcon 2013

Ghislaine RUVIRA

Présidente de l’UAVFROM

Mesdames et Messieurs les Présidents des Associations Varoises des Français Rapatriés d’Outre-mer

Amicale Bônoise du Var

Les Anciens de Tunisie

Cercle Algérianiste

Collectif des Cimetières d’Oranie

Comité de la Chapelle

Les Enfants de l’Algérois

Les Enfants d’El Biar

Les Enfants de Zeralda

Nous Autres à La Londe

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Souvenir des Disparus d’Algérie

Amicale des Oraniens du Var

La Sépia

Vous prient de bien vouloir honorer de votre présence l’arrivée et la bénédiction de la Vierge Pèlerine de Notre Dame du Cap-Falcon.

Le Samedi 12 Octobre 2013

Eglise Saint-Jean BOSCO Boulevard Cuneo-Le Mourillon-Toulon

10 H- Départ de la Procession- Boulevard Cuneo

10 H 30- Bénédiction et messe solennelle

par Monseigneur Jean-Yves Molinas et le père Charles Mallard

Un vin d’honneur clôturera cette cérémonie.

 


Prière à Notre Dame

Cet été-là

Quand une pluie d’obus a commencé de s’abattre sur la rade

Les humbles populations de Mers El Kébir se sont tournées vers toi

Elles t’ont priée de les épargner sous leur mince abri de brique

Sauver sous le fragile mortier femmes, enfants, adultes désarmés

Alors de tes mains ouvertes tu as contenu le déluge de feu

Posées sur le front des « marsouins » agenouillés devant le port

Ils n’ont pas connu, eux, le sort de ces guerriers embarqués

Condamnés à périr dans un cercueil d’acier au fond de la mer

Cet été-là

Quand le feu a ravagé la terre des ancêtres et la maison natale

Quand le sang de tant d’innocents a coulé rougissant la baie

Quand Dieu semblait dans la tourmente avoir oublié les siens

Tout espoir de protection divine abandonné, ils sont partis

Et drapée de ta blanche virginité tu es restée toute seule

Les mains ouvertes sans défense devant l’insulte barbare

Les yeux fermés devant le sacrilège …quand un marin

Dans sa piété a eu le geste salutaire de te tendre la main.

Aujourd’hui

Face à l’écume du large tu te dresses sur un autre Cap

Mais tes protégés et leurs enfants savent que tu regardes

Vers les tombes de ceux qui sous les gerbes de feu comme

Sous la mitraille sont à jamais séparés de nous, de toi…

François Gonzalez

APERÇU  HISTORIQUE

            La Vierge blanche de Notre Dame de Cap Falcon aujourd’hui située au Cap Brun, près de Toulon, avait été en son temps édifiée par la population de Mers El Kébir et offerte à Notre Dame de Santa Cruz pour lui exprimer sa reconnaissance d’avoir été épargnée lors des bombardements des 3 et 6 juillet 1940, qui virent la destruction d’une partie de la Flotte Française sous le feu des canons anglais.

            Le 3 juillet 2004, une cérémonie commémorative a été organisée par la municipalité de Toulon représentée par M. Michel Cameli, adjoint délégué aux A.C. et par le commandant Maurice Lorain, président de l'amicale des anciens de Mers-El-Kébir et par l'amicale des anciens marins du «  Strasbourg », devant la stèle portant la fresque sculptée en 1933 par Halbout de Tanney, dédiée aux marins morts pour la France, durant les deux guerres 1914-1918 et 1939-1945, (fresque qui se trouvait à Alger, en face de l'Hôtel Aletti, démontée en 1962 et reconstruite à Toulon).

            Une plaque en marbre : "Aux 1297 marins morts pour la France, les 3 et 6 juillet 1940 à Mers-El-Kébir" a été placée sous la plaque de bronze, dédiée au cuirassé BRETAGNE (" A la mémoire des officiers, officiers mariniers, quartiers maîtres et marins de La Bretagne, disparus  à Mers-El-Kébir, les 3 et 6 juillet 1940, pour l'honneur du Pavillon français") ».

            Cette stèle commémorative se trouve, pour ceux qui souhaiteraient s'y recueillir, Batterie basse au Cap Brun, à l'est  de Toulon

            Après l’exode de 1962, dans l’Algérie indépendante la statue, restée à demeure, semblait vouée aux mêmes profanations que d’autres objets et lieux sacrés chrétiens livrés au fanatisme islamique. Il se trouva heureusement, quelques années plus tard, un fonctionnaire de la base navale encore française, enfant de pêcheurs « marsouins », Marcel Schiano di Lombo fonctionnaire de la marine nationale et ténor des chœurs de la cathédrale d'Oran qui a pu courageusement l'arracher, cinq années après l'indépendance de l'Algérie pour la rapatrier à Toulon et la sauver des destructions qui visaient toutes les statues religieuses chrétiennes, non rapatriées en France (symboles de 130 années de colonialisme)

 

Cap Brun près Toulon

Article 09-11-2010

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            Il existe entre l'anse Méjean et l'anse du Fer À Cheval, un promontoire au sommet duquel a été construite la chapelle de Notre Dame du Cap Falcon. C’est un aumônier militaire qui en a la charge. Elle est construite sur les ruines d'une fortification bétonnée de la seconde guerre mondiale et la statue vient d'Oran.
            Une stèle gravée au pied de l'escalier qui conduit à la chapelle, rappelle ses origines. Cette stèle ayant subie des dégradations, une nouvelle a été apposée au pied de la chapelle pour réparer l'outrage.

Voici le texte que l’on peut y lire.

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            Les aménagements réalisés au Cap Brun sont l’objet d’une convention passée avec le Conservatoire du Littoral (propriétaire des lieux) et l’association UAVFROM (Union des amicales varoises des Français rapatriés d’Outre Mer).

            Le site avait besoin d’une cure de jeunesse doublée elle aussi d’une mise en sécurité pour les visiteurs. Après deux tranches de travaux réalisés par la Ville de Toulon qui ont concerné les éclairages, la fermeture du blockhaus situé sous la chapelle, la chapelle elle-même, ses différents accès ainsi que les escaliers qui y mènent. Et là aussi, il a été décidé d’installer une table d’orientation qui raconte "la petite histoire de la rade".

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ND Cap Falcon 12

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Un but de promenade supplémentaire à découvrir désormais en toute tranquillité !

            Cette vierge du Cap Falcon, qui a eu davantage de chance que les sépultures du cimetière marin, a été rapatriée, jusqu'au deuxième port de guerre français Toulon où s'est établi alors un deuxième lien avec le  souvenir du drame de juillet 1940. En effet, elle fut accueillie par un prêtre de la paroisse de Toulon, le Révérend père Jean Autric, natif de Toulon, mais miraculeusement rescapé des deux attaques contre le « Dunkerque ». 

            Voilà donc comment un monument en exil et un prêtre (ex-enseigne de vaisseau rescapé du « Dunkerque ») veulent rappeler que d'une rive à l'autre de la Méditerranée, ces 1297 morts pour la France à Mers El Kébir appartiennent à notre Mémoire. Le rapatriement des dépouilles profanées doit être rapidement effectué par nos gouvernants pour l'honneur du Pavillon français, une fois de plus bafoué !

            Une mobilisation générale doit être donc faite, dans ce sens, de Brest à Toulon, nos deux  ports de guerre au sein de la  « Royale » et de ses amiraux -dont un certain Philippe De Gaulle, aujourd'hui sénateur et écrivain de ses mémoires familiales en vue du rapatriement des restes de ces héros, interdits de repos en paix, en terre d'Islam, où ils ont trouvé la « Mort pour la France », il y a 65 ans !

            En effet, comme l'a écrit Victor Hugo : « Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie ! Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie ! »

Ce rapatriement des dépouilles est possible puisque de par la fatalité des ans, il ne concernera que des ossements.

            Quant au frais de transport de ces restes glorieux, aucune illusion à se faire, les « pétroliers » algériens n'y participeront pas. Le financement pourra être, quand même, aisément trouvé auprès du Secrétariat d'Etat et des association d'anciens combattants ainsi que par une contribution caritative de certaines associations de rapatriés organisateurs de croisières lucratives et de visites dans ce qui fut l'ORANIE française ! Un tel geste honorerait ces représentants de la communauté « nostalgique » de nos compatriotes, qui se trouvent également à la tête d'associations concernant l'utopique restauration des cimetières civils et le rapatriement des dépouilles de nos aïeux, contre monnaies sonnantes et trébuchantes, évidemment.

            Peut-être le Président de la République française, Jacques Chirac, et les membres du gouvernement, sympathisants du capitaine Bouteflika de la Willaya V, en 1962, totalement ignorants d'une province française riche de quinze départements que l'on appelait autrefois l'Algérie, ainsi que certains représentants, parait-il, des Français rapatriés d'Algérie, (Sic ??), alias Nouvion, (Recours pour une promotion O.N.M.), et Poli (F.N.R. à contre sens de son président Yvan Santini), qui l'accompagnèrent, lors de sa visite d'état, à Alger et à Oran, « Des Visas ! Des Visas ! », Ont-ils la réponse ?

            D'autant qu'à l'occasion de leur déplacement, ils ont alors donné un certificat d'authenticité à l'opération, badigeon à  la chaux blanche, des cimetières civils de Saint Eugène à Alger et de Tamashouet à Oran ainsi qu'à la restauration de quelques tombes qui ouvrent un nouveau « trafic d'ébène » des restes de nos pionniers.

            Au pied de la croix blanche du « Marin inconnu » du cimetière de Kerfautras, un  message, hommage pudique et anonyme, porte cette émouvante phrase, lourde de douleur : « Tu es notre pensée de chaque jour ! »  Une pensée rendue encore plus douloureuse, désormais, depuis l'annonce de la profanation du 25 avril 2005 !

            C'est pourquoi le vers mobilisateur de Joseph Kessel : "Ami ! Entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines"! sied bien mieux, à cette profanation qu'il est impossible de pardonner et que l'on ne pourra jamais oublier, que le vers de Jacques Prévert : « Et la mer efface sur le sable... ! »

Yves Henry

Quelques photos

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Le 15 septembre 2007

 Notre Dame du Cap Falcon: La MÉMOIRE ET LA TERRE

        Bien que diminuée l’heure est toujours à la souffrance pour beaucoup d’entre nous dans la communauté pied-noir mais il est heureux de savoir que au Cap Brun dans cet ancien blokos transformé en petite chapelle érigée face à la mer se trouve dorénavant la vierge blanche du cap Falcon qui est maintenant promise à un nouveau rayonnement.

        Dans le sanctuaire entièrement réhabilite elle eut la visite de deux de ses plus emblématiques voisines, rapatriées elles aussi des côtes algériennes après 1962: la « vierge pèlerine » de Théoule et, surtout, la légendaire Notre-Dame de Santa Cruz, venue de Nîmes tout spécialement pour l'occasion. Car l'occasion, c'est sûr, fut historique...

        Celle qui fut, de l'autre côté de la Méditerranée, à Oran, la madone des rescapés de Mers-el-Kébir a accueilli ce jour du quinze septembre 2007 sous sa protection 45 reliquaires chrétiens, musulmans et juifs  renfermant chacun une poignée de terre d'autant de cimetières d'Algérie, de Tunisie et du Maroc.

        Cette terre recueillie « là-bas » après plus d'un demi-siècle d'abandon, a également été déposée au pied d'un jeune olivier, qui sera le gardien de ce nouveau lieu de souvenir et de recueillement.

        Ainsi l'humble petite chapelle du Cap Brun, se range-t-elle au rang de mémorial pour toute une population pied-noire et harkie de France comme là d’ailleurs expliqué l'élue toulonnaise Ghislaine Ruvira qui s'y est tellement investie, présidente  de l'UAVFROM et du cercle Algérianiste de Toulon, qui a porté ce projet à bout de bras de tout son cœur car le Var, rappelle-elle, est « le premier département de rapatriés d’Afrique du nord en France. »                                             

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L'amour rassemble les vivants et les morts.

        Les 45 reliquaires de la chapelle ont reçus la terre des cimetières de : Aïn el Turck, Aïn Témouchent, Alger, Arzew (cimetière musulman), Blida, Bône, Boufarik, Bougie, Boutlélis, Casablanca, Constantine, Guelma, Guiard, Guyotville, Hassi Ben Okba, Herbillon, Froha, Koléa, La Calte, Lamoricière, Lapasset, La Sénia, Les Abdellys, Les Trois Marabouts, Mascara, Ménerville, Mers el Kébir, Montagnac, Mostaganem, Oran, Oran (cimetière juif), Oran (cimetière musulman), Philippeville, Port de L'Isser, Saïda, Rabat, Saint Cloud, Saint Eugène, Sainte Léonie, Staouëli, Tamashouet, Thiers, Tiberine, Tizi–Ouzou, Tunis et Zéralda.

La cérémonie inaugurale du Mémorial des Cimetières s’est déroulée selon le programme suivant:

        10 h 30: rassemblement pour la procession devant le Monument au Morts des Marins, chemin de la Batterie Basse.
        11 h: messe solennelle présidée par Mgr Rey, évêque de Fréjus Toulon, assisté du révérant père Jean-Yves Molinas et animée par la Musique des Equipages de la Flotte avec la bénédiction des urnes contenant la terre des cimetières et dévoilage de la plaque du souvenir et la bénédiction des vitraux et de l'arbre de Vie. Le mémorial est resté ouvert jusqu'à 18 h. Les personnes éprouvant des difficultés pour se déplacer ont été prises en charge jusqu'au lieu de rassemblement

        La statue de la vierge qui a été restaurée pût retrouver sa place dans la chapelle et sa couronne, dont on avait perdu la trace depuis 45 ans vient à peine d'être retrouvée, et lui a été restituée lors de la cérémonie.

07-11-2007

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17 novembre 2013

L’ODYSSÉE DE GRAIN DE BLED EN TERRE D’IFRIQIYA

L'odyssée de Grain de Bled en terre d'Ifriqiya PG

 

Qui mieux que l'auteur pour en parler!


Commentaires de lecteurs…

 

Jo Sohet

Jo Sohet (après lecture du manuscrit, de Nouméa) :  "chère nomade. la lecture de "grain de bled" m'a ravi et parfois impressionné. Certaines pages touchent au chef œuvre. Je pense que votre inspiration et votre style valent mieux que d'amicales et sincères congratulations et je ne saurais me contenter que de vous féliciter. Vous avez très bien fait; il faut parfaire.Vous vous êtes chargée d'un grand mot qui cache de grandes choses en même temps qu'il s'ouvre sur elles : Mission."

Maurice Calmein : J'ai trouvé ton livre dans mon courrier et je n'ai pu m'empêcher de m'y plonger. Que ces chants sont beaux, pleins de poésie et de sensibilité, d'évocations discrètes mais bien senties de ce que nous avons connu, vu, vécu, ressenti dans notre jeune âge.
Bravo pour cet ouvrage qui, de plus, est très bien écrit.
Toutes mes félicitations et un grand Merci!

Pierre Dimech : CE 22 FEVRIER, JE VIENS DE LE RECEVOIR ! Je suis très ému de ta palpitante dédicace, Sœur pétrie de la terre de là-bas, caressée de la broderie des vagues de là-bas...Je viens de parcourir ce CHANT, rauque et tendre, mais il va me falloir le mâcher dans sa richesse surgie des Temps Barbares....Nos identités se recoupent en nombre de points capitaux, sans se juxtaposer : et pour cause ! elles ne sont pas forgées en ateliers de productions de masse... . 

Patrice Guirao : Cet Ulysse intemporel qui n'a comme but que   de retrouver sa terre, fut elle une île où un grain de bled, cet Ulysse qui vit dans le cœur de chaque exilé ne peut rester insensible à la tendresse de ce livre. Il y a chez Maia des chants Homériens plus puissants que ceux des sirènes qui portent irrésistiblement loin le lecteur dans des contrées intérieures ciment d'une humanité qui cherche son chemin sans savoir qu'il est sous ses pieds. Maia a la force de ces alchimistes qui ont renoncé à l'or pour nous donner son âme. Elle est de ces auteurs auxquels le temps réserve une place particulière et dans les cœurs et dans la grande bibliothèque de la tendresse humaine.

Le petit monde de Babou : Je ne connais pas de plus extraordinaire aventure que celle de ce grain de sable, infime fragment d'une terre profondément authentique torturée et fabuleuse dont les périodes historiques ou légendaires de son Histoire nous sont contées au fil des pages de ce livre étonnant parfois difficile, animé toujours d'expressions poétiques absolument divines.
 Grain de bled est l'âme d'une terre celle d'Ifriqiya, il est le temps qui passe inexorablement sans que jamais ne soit absorbé par les civilisations qui s'installent au fil des siècles. Libre, bien au-delà des influences de l'Homme, le Grain de bled est l'Esprit intemporel de cette terre d'Afrique que l'être humain a voulu modeler. (…)
Il s'agit bien d'une odyssée fantastique dite avec passion, avec chaleur, avec amour, avec tristesse aussi. Quelle fastueuse évocation toute en beauté de cette terre magique dont j'ai moi-même des souvenirs inoubliables, quel symbole étonnant que ce petit bout de matière inorganique qui par une communion magistrale de la pensée et de l'écriture, vient nous toucher le coeur... " La filiation ne vient pas des hommes, mais bien de la terre qui vous voit naître " page 98. (…)  Les dernières lignes du livre m'ont particulièrement touchées ... " c'est pour cela qu'il veut qu'elle emporte ce caillou... " touchée je le fus oui car en Algérie tous les cailloux du désert, des plages, des forêts, du bord des oued, qui font et feront toujours partie de ce paysage que j'ai tant aimé n'ont plus aucun secret pour moi et cela grâce à mon père... mais ça c'est autre histoire. (…)  Je voudrais juste dire à Maïa Alonso que je regrette de ne pas trouver les mots pour lui exprimer combien j'ai le coeur gonflé d'amour et de tendresse pour son livre et combien je voudrais croire que le rendez-vous dont elle parle...  ce soit vraiment pour aujourd'hui.

Louise Gaggini : Merci à Catherine Babou d'avoir su exprimer si poétiquement "l’Odyssée du grain de bled" de Maia Alonso. Le texte est en effet une allégorie à la terre d'Afrique, mais plus encore à l'origine à laquelle elle ramène. On dit souvent que l'Afrique est le berceau de l'humanité, à lire Maia Alonso et à suivre au travers des siècles et de l'Histoire de la terre et des hommes les aventures épiques de ce Grain de Bled, on en est convaincu...

CESVAINE : Parcourir l'espace temps à bord d'un vaisseau presque invisible, d'une humilité extrême, dans ce petit corps hermaphrodite à la merci du moindre vent, de la moindre crue, du moindre pas humain écrasant de tout son poids ses microns si conscients, voici ce nous offre Maïa ALONSO grâce à ce conte mystérieusement envoûtant. (…). Ce conte des mille et un grains nous emporte dans un voyage extraordinaire sur les traces des fils et filles de Canaan, des Phéniciens, des Carthaginois, des Romains, des Vandales, des Byzantins, des Arabes, des Espagnols, des Ottomans et des... C'est une histoire d'éternelles conquêtes d'une terre fière qui refuse d'être conquise même si elle finit toujours par aimer ses maîtres. C'est une histoire d'éternels exils de peuples fuyants des terres pour faire germer ailleurs leurs graines d'espoir d'un monde meilleur.
« Si l'exil ne vous tue pas sur le coup il vous donne des ailes ». Ce petit grain de regard observe les envahisseurs ultramarins ou étrangers à cette terre d'Ifriqiya la conquérir et l'asservir. Une seule manière de fuir cette éternelle destinée « S'exiler » d'une île terre aux sables ocre vers le ciel-mer, l'horizon sans fin. Cet ultime exil Maïa ALONSO n'en parle pas ouvertement. Et pourtant... (…) Grain de Bled est encore là mais dans un autre état. Il était juste pousse hier, aujourd'hui il est peuple lié. Il est l'âme nomade de Maïa ALONSO...  (…)Point besoin alors de nostalgie d'une terre ocre qui existe, qui vibre, qui souffle dans chaque particule vivante de son âme immortelle... La terre n'appartient à personne, elle nous est prêtée. « N'oublie pas ton seul refuge c'est l'horizon infini ».

En librairie (sur commande) et en rayons, à Ombres Blanches, à Toulouse-11,50€

 

L'odyssée de Grain de Bled en terre d'Ifriqiya 1&4 de couverture

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15 novembre 2013

ALGÉRIE- DES FAMILLES ACCUEILLENT DES ENFANTS DE LA GUERRE DE 39/45

LE HAVRE 1941 : DES ENFANTS  ACCUEILLIS PAR DES FAMILLES EN ALGÉRIE,

            C’est à l’occasion de la dernière assemblée générale de notre belle section de Pierrelatte que nous avons appris l’aventure vécue par une amie de notre adhérente, Mme Claudette Arnaud, Mme Jacqueline Rioche .Partie le 2 octobre 1941 avec 107 autres petits Havrais, à l’initiative de la Croix Rouge Française pour être éloignés des conditions de guerre et leur permettre « de se refaire une santé physique et morale », tous accueillis dans des familles, elle devait y rester jusqu’en 1945 par suite de la rupture des liaisons maritimes en Méditerranée à partir de débarquement des troupes alliées en Afrique du Nord. Comme elle l’exprime avec une émotion palpable dans le récit captivant qu’elle nous a adressé, partie enfant, elle sera devenue une adolescente lorsqu’elle retrouvera ses parents sur les quais du Havre. Ce sont ces pages de souvenirs qu’elle nous a confiées que nous soumettons à nos Lecteurs. Combien serions-nous heureux de recevoir des nouvelles de l’une ou l’autre des familles citées pour les transmettre à notre amie ! Y.S. et N.F.

 


Extrait du journal FRANCE-HORIZON, le journal de l’ANFANOMA de juillet / aout / septembre 2013

 

« Le petit Havre » article du 3 octobre 1941 petit_matin

« Le petit Havre » article du 3 octobre 1941

Un Témoignage exceptionnel de Mme Jacqueline RIOCHE, jeune réfugiée.

            Mes parents faisaient partie de la Ligue des familles nombreuses, (à l’époque 3 enfants) c’est comme cela que nous sommes parties, Monique ma sœur cadette, Irène l’orpheline, moi et 107 enfants du Havre et bien d’autres, venus de villes « fragilisées », embarqués sur le « Lamoricière » et accueillis par différentes familles d’Alger…

Le Lamoricière sortant du port de Marseille

Le "Lamoricière" quittant le port de Marseille,

            Irène a été accueillie à La Redoute chez Madame et Monsieur BOULET-CARRIER. Son frère  Robert et mon frère ainé Emile, plus âgés que nous les filles, sont partis début 1942 sur Oran, Robert est resté dans un centre à Tiaret, Emile a été accueilli dans une famille à Mostaganem, Madame et Monsieur HITTIER, jusqu’en 1945………

            Comme notre éducation n’avait rien laissé à désirer, nous n’avons pas eu de mal à nous adapter à notre nouvelle vie, pour ma part en tout cas. Pour Monique, plus jeune, cela a été plus difficile, sa  première famille d’accueil avait des enfants bien plus grands, elle se retrouvait seule de son âge  dans une grande maison, avec pourtant des jouets que nous n’avions pas vus à la maison…

Sa deuxième famille, Madame et Monsieur PLAT, habitait en plein centre d’ALGER, et surtout avec un garçon de mon âge, Jean-Pierre dit « Bim ». Monique y est aussi restée jusqu’en 1945. Nos familles d’accueil respectives s’arrangeaient pour que nous nous rencontrions le plus souvent possible. Comme nous ne pouvions pas toujours les appeler, madame ou monsieur, ou maman, ou papa, il a été convenu que ce serait Marraine ou Parrain pour la première famille et Tata ou Tonton pour la seconde.

            A LA REDOUTE, sur les hauteurs d’ALGER, chez Madame et Monsieur GALEA, j’allais à l’école privée Sainte Anne, j’étais une assez bonne écolière, bons points, tableau de satisfaction et même d’honneur en fin de semaine. Parrain Marraine étaient très contents de leur petite réfugiée. J’ai été très choyée, gâtée, aimée, et j’aurais été complètement heureuse s’il y avait eu mes parents à proximité.

            Parrain était président de l’Association Saint-Vincent-de-Paul, quand il y avait réunion le soir on m’emmenait ne me laissant jamais seule ; en rentrant à la nuit, passant le long des jardins, je percevais des senteurs que je ne connaissais pas : mimosa, glycine, néflier, oranger et j’ai toujours en moi ces parfums…Marraine faisait le catéchisme à Sainte-Anne, j’ai fait ma communion privée le 19 mars 1942, le jour de la Saint-Joseph prénom de mon papa. Grande réunion familiale ce jour-là, Monique et sa famille d’accueil, la famille de Marraine, sa sœur Madame PONS, sa nièce Jeanne, appelée Jeannette et Jean-Jacques PONS le petit neveu. Quand il a fallu se quitter en novembre 1942, cela a été très dur, mais nous n’étions pas maîtres des événements.

            A SOUMA, accueillie avec Irène dans une autre famille, Madame et Monsieur BRESSON, il a fallu de nouveau s’adapter. Nous étions à la campagne dans une ferme de moyenne importance… Les stalles des chevaux étaient vides, les bêtes avaient été réquisitionnées pour la guerre. Il n’y avait plus que quelques vaches donnant du lait, qui permettait à tata de nous concocter un peu de beurre dans une petite baratte à main que nous tournions chacune à notre tour, là, en bonnes normandes, nous nous régalions, lait pour le petit déjeuner et beurre sur les tartines, un vrai délice que nous avions presque oublié !!!

            Autrement nous avons appris à découvrir, goûter et apprécier des légumes que nous ne trouvions pas sur nos tables avant la guerre : courgettes, aubergines, poivrons, concombres, tous cuits à l’huile d’olive, chez nous c’était du beurre ! Des fruits : raisins, nèfles, clémentines et mandarines à gogo…. Tata était une cuisinière hors pair. Nous, nous aidions aux épluchages faisant les « marmitonnes » de service. Les restrictions commençaient à se faire sentir, pas de chocolat, peu de tissus, jusqu’au fil qui manquait pour repriser les chaussettes… Enfin toutes les deux nous avons été très aimées et heureuses à SOUMA.

            Quelques jours ou quelques semaines après notre arrivée, un camion s’est installé sur la place. L’on nous a fait mettre les uns derrières les autres et chacun à notre tour nous devions parler au micro pour donner de nos nouvelles à nos familles de Métropole, car depuis le débarquement plus aucune information ne passait. Maman n’a pas entendu mon message. Le lendemain matin, l’épicière lui a dit : « Madame RIOCHE, vos filles Monique et Jacqueline vont bien, sont en bonne santé à la campagne, nous avons entendu Jacqueline hier soir à la radio ».

Souma photo école

Nous étions en classe dans la seule école publique de SOUMA,

petit village agricole de la Mitidja, au pied de l’Atlas Boulaïda, une seule classe, une seule maîtresse de la maternelle au certificat d’études, trois par bureau jusqu’au départ d’une partie des réfugiés. Les grands faisaient la lecture au tableau aux moyens, pendant que Mademoiselle GONON, notre maîtresse s’occupait des petits. Le tout dans une assez bonne entente car nous étions à l’abri, au calme, sans sirène ni bombardement et l’estomac bien rempli….

            Le 17 mai 1944 j’ai passé avec succès mon certificat d’études à BOUFARIK (8 km de Souma) rendant ma maîtresse Mlle Gonon fière de moi et comblée ainsi que Tata et Tonton. Pour l’oral, je devais dire une récitation ou chanter. J’ai demandé si je pouvais interpréter « j’irai revoir ma Normandie ». C’était certainement faux, mais j’ai été applaudie ! A Souma, je me souviens de Madame TURCAN, directrice du centre Georges Guynemer et de Monsieur TURCAN, le docteur du village, qui n’a pas eu trop de soins à nous prodiguer pendant ces années, nous ne demandions qu’à vivre.

            Le 8 mai 1945, fin des hostilités et nous nous demandions quand nous pourrions rentrer à la maison. Mais aussi nous préparions notre Communion solennelle qui a été célébrée le 17 mai 1945, pour Monique à l’église Saint-Charles à Alger, pour Irène et moi dans la petite Eglise de Souma.

            Cette cérémonie a été sobre mais pleine de joie, Tata avait mis tous ses talents de fine cuisinière et pâtissière pour mettre les petits plats dans les grands.

            Dans notre joie fébrile à la perspective de ce retour au pays, nous ne nous sommes pas aperçues que les grands appréhendaient ce départ qui les séparerait de ces enfants, auxquels ils s’étaient attachés, malgré leurs chamailleries et leurs crêpages de chignon. Cette absence laisserait un grand vide. Tout cela, je ne l’ai compris que beaucoup plus tard, après notre départ et le retour chez nous. Nos différentes familles d’accueil ont été en tous points formidables et je ne les remercierai jamais assez. Avec Parrain et marraine j’ai connu une vie familiale et sereine, faite d’amour….

            Mon frère Emile est rentré avec les premiers convois venant de Mostaganem. Nous, nous avons pris le bateau à ALGER en juillet 1945 après être restées une journée ou deux dans nos premières familles qui étaient tristes aussi de nous voir partir.

            Le voyage s’est passé rapidement, si bien que je n’en garde que de vagues souvenirs, les nuits sur le pont du bateau sur les nattes…

LE HAVRE détruit- hiver 1944

LE HAVRE détruit, hiver 1944

Sur le quai de la gare du HAVRE, les parents étaient là, cherchant des yeux de jeunes enfants et ne trouvant que des adolescentes. Mon Dieu ces retrouvailles !!! Peu de temps après notre arrivée, Maman nous a emmenées dans les quartiers les plus touchés par les bombes. De l’Hôtel de ville jusqu’à la mer, ce n’étaient que décombres…

Vue du Havre détruit 1945

LE HAVRE détruit, 1945

Les gravats s’amoncelaient en tas serrés à la place des maisons. Quelle désolation !  Des bombes « isolées » étaient tombées un  peu partout, le plafond d’une de nos chambres avait été soufflé. Il y avait tant à faire partout… Petit à petit, très lentement malgré tout, les Havrais revenaient dans leur ville…

Jacqueline Rioche

Remercions l’Auteur de ce témoignage émouvant qui rapporte fidèlement la qualité d’un accueil familial offert à ces enfants qui leur a épargné les affres de la guerre. Sa reconnaissance exprimée tant d’années après nous touche profondément. F.H.

Voir aussi LES ENFANTS DU "CENTRE GEORGES GUYNEMER" de 1941 à 1945

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13 novembre 2013

LOUIS GARRIGOS

            Louis GARRIGOS est né le 1er Octobre 1943 à Témaznia (Algérie) de parents ouvriers agricoles dans les coteaux de Mascara. Sa famille immigre une première fois pour s’installer à Oran lorsque Louis a 4 ans. Il fera difficilement des études primaires, pourtant il débuta à Oran d’abord puis en métropole ensuite une longue carrière uniquement au service de la viniculture.

           Il apprend le métier du vin aux côtés d’un Œnologue/Ingénieur Agronome à Villeurbanne. Courtiers en vins, négociants/exportateurs, technicien en dégustations, coupages, responsable gestionnaire et approvisionneur des stocks il devient agent de Maîtrise à 33 ans chez le plus important négociant en vins d’Europe. Il lui consacrera plus de 42 années.

           C’est à 38 ans que sa sensibilité va lui être dévoilée lorsqu’il découvre lors d’un reportage à la télévision le summum des affres de la civilisation. Des images d’enfants abandonnés, drogués et violés à Bogota, seront le détonateur de son futur dans la littérature. Il écrira alors, en 1981, son premier poème (acide) « Les enfants de Bogota » édité dans son 1er recueil. Ce premier texte bien ancré dans son esprit, il reste sans plus rien écrire pendant de longues années.

           Enfin en 2007, après un voyage de 2 ans dans ses souvenirs, il propose une autobiographie  « L’ADOLESCENT ocreux DE L’ORANIE ». Récits du quotidien de son enfance jusqu’à l’indépendance de l’Algérie.

           Ce livre est préfacé par Mme Mick MICHEYL et a obtenu le 1er Prix 2006 du récit biographique au grand prix international littéraire des Éditions TERRICIAË.

 

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Louis Garrigos-Mick Micheyl

Avec Mick MICHEYL (Promotion de l’Adolescent ocreux de l’Oranie)

Louis Garrigos le triptique1

            Libéré de son activité professionnelle, il édite son 1er recueil de poésies en 2004 « L’humanité au bout d’une plume » consacré à ses coups de cœur. Puis un an plus tard « La poésie est l’Arc en ciel du cœur ».

L-humanite-au-bout-d-une-plume

Recueil de poésie illustrées de photos - 2004 - Ouvrage de 123 pages Prix 11€ frais inclus

ISBN 2-914238-43-6 - Edition du Cosmogone.

 

La poésie est l'arc en ciel du coeur

Recueil de poésie illustrées de dessins - 2005 - 102 pages - Prix 9€ frais inclus

ISBN 2-914238-56-8 - Edition du Cosmogone.

            Enfin, ses travaux verront éditer son 3ème recueil de poésies « Les sillons de l’espoir » et un ouvrage (Hamani d’ORAN, ma mémoire comme un coup de siroco) sous forme d’entretien, consacré à homme atypique, un Algérien de 81 ans. Ce personnage, d’une sensibilité exacerbé, privilège de la richesse mémorielle acquise de son passé, aussi de ses aïeux, au cœur des plus anciens bas quartiers d’Oran. Il ne cessera jamais, jusqu’à la fin de ses jours, dit-il, de lutter contre le dispersement, tout manque de dynamisme et de discipline qui frappe son pays, l’Algérie !

 

les sillons de l'espoir

Les sillons de l'espoir, poésies avec illustrations (8 €, frais d'envoi inclus), en mémoire de mes parents ouvriers agricoles.

Puis enfin un dernier ouvrage (Hamani d’ORÁN, ou, ma mémoire comme un coup de siroco) sous forme d’entretien, consacré à homme atypique, un Algérien de 82 ans.

hamani

Un personnage d’une sensibilité exacerbée, privilège de sa richesse mémorielle acquise de son passé aux côtés de ses amis (dixit) les pieds noirs, aussi de l’héritage éducatif de ses aïeux, au cœur des premiers quartiers de la Calère/Marine d’Oran construits par les espagnols au XVI siècle. Il ne cessera jamais, jusqu’à la fin de ses jours, dit-il, de lutter contre le dispersement, tout manque de dynamisme et de discipline qui frappe son pays, l’Algérie, qu'il aura connu 27 années avant l'indépendance !

 

Retour nos lectures.

12 novembre 2013

LES FRANCAIS D'ALGERIE, DE 1962 A 2014

Calmein Français Algérie Couverture 12 10 2013

Par Maurice Calmein

Préface de Thierry Rolando

Editions Atlantis, 2012, 431 pages, 25 €

Réédition revue et augmentée du livre « Les Français d’Algérie 50 ans après » paru en novembre 2012.

            Maurice Calmein a milité depuis l’âge de 16 ans dans les associations de Français d’Algérie et il en a fondé plusieurs, en particulier le Cercle algérianiste qui est aujourd’hui la plus importante de ces associations.

            Après d’autres livres consacrés à L’Algérie, il nous propose aujourd’hui, 51 ans après l’exode des Pieds-Noirs et des Harkis, cet ouvrage de 431 pages dont la seule ambition est de dénoncer les mensonges, les silences hypocrites  et les caricatures qui depuis 50 ans entourent l’histoire de l’Algérie française et de ceux qui l’ont créée et mise en valeur.

            Unique en son genre, ce livre de référence présente également un vaste panorama de la situation actuelle des Pieds-Noirs et des Harkis, de leurs combats, de leurs relations avec la France et avec l’Algérie, de leurs revendications, des dates symboliques qui les mobilisent, de leur culture et de leurs traditions, de leurs centaines d’associations, journaux, sites Internet. Il aborde enfin la question de la survie de cette province française sans territoire mais vivante dans ses enfants, de la relève par les jeunes et de son possible avenir.

* Les précédents ouvrages de l’auteur sur l’Algérie:

o Les associations pieds-noirs, Éd. SOS-Outre-Mer, 1994  (épuisé)

o Dis, c’était comment l’Algérie française ? (écrit avec Christiane Lacoste), Éd. Atlantis, 2002, 2005 

o Le sel des Andalouses. Roman, Éd. Atlantis, 2009 

o Algériens nous sommes… Histoire de l’algérianisme, Éd. Atlantis, 2011

o Les Français d’Algérie 50 ans après, Ed. Atlantis, 2012

Retour Maurice Calmein

Ces livres peuvent être commandés sur le site  www.librairie-pied-noir.com

8 novembre 2013

HOMELIE DU RP ARGOUARC'H - 5 JUILLET 2013 Sainte-Croix de Riaumont

Pour les disparus d’Algérie

Voici dans son intégralité la très émouvante homélie du R.P. Jean-Paul Argouarc’h (ancien directeur du village des scouts de Riaumont) prononcée cet été (vendredi 5 juillet) pour les disparus d’Algérie en la paroisse Sainte-Odile à Paris.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, Ainsi soit-il.

Je tiens à remercier avec émotion Madame Colette du Cosader de m’avoir demandé de célébrer cette messe en remplacement de Monseigneur Boz rappelé à Dieu.

Pour évoquer le drame de l’Algérie, il faut entrer dans la blessure, cette blessure profonde, il faut entrer dans le cœur, il faut entrer dans le Sacré Cœur du Christ, ce cœur broyé et transpercé par les péchés des hommes. « Vous avez blessé mon cœur », dit le cantique des cantiques.

Si l’Algérie fut transpercée de part en part c’est pour tuer l’amour qui régnait en Algérie.

L’assassinat du Père Charles de Foucauld s’est déroulé parce qu’il incarnait le Sacré Cœur. Sa bure blanche était frappée du signe du Sacré Cœur. Il incarnait l’amour du Christ mais aussi cette sagesse et cette lucidité face à l’islam et à la barbarie. Combien de fois a-t-il mis en garde les autorités face à cet islam fanatique !

Sur les hauteurs de Birmandreis j’étais à Alger, je revois l’arrestation de mon père par la police politique, je me souviens de la perquisition de la maison et particulièrement de ma chambre, de mes livres. Mon père est alors emprisonné, puis expulsé en Métropole. Son crime celui d’avoir défendu ses harkis que l’on s’apprêtait à livrer aux fellaghas. Ces harkis qui m’appelaient « Le fils du capitaine » et qui étaient mes grands frères à Zéralda. Je me revois au lycée Ben Aknoun où j’ai connu Jean-Yves Molinas aujourd’hui vicaire général de Toulon et qui a écrit le drame D’une rive à l’autre.

Je revois ma famille sur les hauteurs de Birmandreis, je suis l’aîné d’une famille de neuf enfants. Et puis nos espérances, les barricades, le putsch. Tous les soirs c’était la prière en famille pour que l’Algérie reste française, c’était la prière de l’Algérie chrétienne et aussi celle de nombreux musulmans. Nous étions dans l’espérance, on attendait un miracle !

Et puis ce fut le jardin des oliviers, les trahisons, la grande trahison et Gethsémani, le sang sur tout le corps de l’Algérie, sur les quatre diocèses et puis il y avait l’angoisse, « Seigneur, Seigneur nous périssons et cela ne vous fait rien », nous avons crié comme saint Pierre dans la barque.

Puis ce fut l’immense flagellation, ces petites boules de plomb qui faisaient éclater tout le tissu de l’Algérie française, tandis que la Métropole restait silencieuse. Attentats, arrestations, enlèvements, meurtres.

Et puis ce fut le couronnement d’épines, les barrages de barbelés, les tortures, l’agonie et enfin la mise à mort, la crucifixion. Combien de pieds noirs, de harkis, d’enfants, de femmes furent crucifiés sur les portes de leur ferme. Ce fut la Passion de l’Algérie avec de nouveau Hérode, Pilate et Judas mais aussi les grands prêtres Anne et Caïphe et les Pharisiens et les scribes et les partisans d’Hérode !

La tunique rouge

« Quand pourrons-nous faire entendre la vérité ? Notre voix pourra-t-elle percer ce silence assourdissant qui recouvre tous nos morts, tous nos chers disparus ? Pourrons-nous enfin revêtir tous nos frères disparus de la tunique rouge des martyrs », disait Monseigneur Boz rappelé à Dieu et qui devait célébrer cette messe. Il disait : « Au détour d’un chemin, à l’heure du silence qui s’abattra sur vous, sans doute viendra de l’au-delà de vous-même cette phrase : Caïn qu’as-tu fait de ton frère ? »

Peut être le Cardinal Duval, apprenant l’assassinat des sept moines de Tibhirine, a-t-il répondu avant de mourir à cette question : « Caïn qu’as-tu fait de ton frère ? » En effet un témoin affirme qu’il aurait dit « Cette nouvelle me crucifie », il fut enterré le même jour que les moines cisterciens.

L’exode reste dans nos mémoires. « Non, Paris ne nous a pas pris dans ses bras » et comme à Bethléem beaucoup de portes restèrent fermées, mais heureusement il y eut de bons Samaritains.

Il y a des fraternités d’âmes, nous sommes les enfants d’un même père et c’est pour cela que vous êtes ici rassemblés dans cette église, pour prier mais aussi pour affirmer une unité, sans chicaya.

« Nous portons notre mémoire sur notre dos », dit Alexandre Soljenitsyne, c’est vrai les paysages d’Algérie ressemblent à ceux de Palestine. Où se trouve cette odeur d’encens qui remplissait les églises ? Où sont les orangeraies et les olivaies, les bois de pins d’Alep et les eucalyptus, les chênes lièges de mon enfance ? Et les fleurs odoriférantes qui embaumaient l’air ? Et ce vent, ce sirocco et ce drapeau qui flottait, taché du sang de tous nos garçons, de toutes nos filles, taché par le sang d’Hernandez aux jours des barricades, ce drapeau qui a recouvert tant de cercueils, comme les anciens combattants musulmans qui étaient la garde d’honneur du drapeau de Mostaganem.

De bons centurions et de bons pasteurs. En quatre ans huit porte-drapeau paieront de leur vie leur fidélité à la France car leur fierté c’était d’être français. Le 10 janvier 1961 juste après le référendum un tueur réussit à blesser grièvement Belarbi Larbi, d’une balle dans la nuque, le dernier porte- drapeau, il a survécu, mais Benarbi Larbi a gardé le drapeau de la France sur son lit d’hôpital en France jusqu’à ce que la mort l’en sépare plus tard.

Le massacre du 5 juillet à Oran fut précédé de celui de Philippeville (20 août 1955) de celui de la mine d’El Halia (28 mai 1957) et de l’atroce massacre du village de Melouza.

A Oran nous savons ce qu’ont fait le capitaine Khelif, le sous-lieutenant Doly- Linaudière, le capitaine Croguennec. Il y eut de bons centurions, ceux qui furent l’honneur de l’armée française. Il y eut tous ces prêtres qui sont restés jusqu’au bout et qui furent nos bons pasteurs. Je ne parle pas des porteurs de valises. J’ai connu le Père Delarue avec ses yeux bleus qui laissaient entrevoir le ciel, le Père Dahmar d’origine kabyle qui m’a offert ses ornements sacerdotaux avant de mourir, c’était le curé des barricades, mais son archevêque lui avait interdit de dire la messe sur les barricades. Nous n’oublions pas aujourd’hui ceux qui furent emprisonnés ou fusillés. « On peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier ! Mais on ne peut pas lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de mentir, de se renier, de se parjurer », disait le commandant Hélie Denoix de Saint Marc au président du tribunal qui le jugeait.

Nous n’oublions pas ceux qui sont tombés le 26 mars à Alger, massacrés alors qu’ils étaient sans défense. Notre amour de l’Algérie est incarné par Desachy, jeune appelé qui a perdu sa jambe dans l’attentat du Milk-bar en 1956, il avait vingt-quatre ans et il est revenu à Alger avec une jambe artificielle pour s’occuper des jeunes musulmans, c’était cela notre amour de l’Algérie française !

Le jardinier et les racines. Nous sommes au cœur du dogme de la communion des Saints, nous n’avons pas quitté les mystères douloureux parce que notre cœur est broyé mais nous pouvons entrer dans les mystères joyeux. Je revois Monseigneur Boz me regardant avec douceur, c’était avec le Secours de France, il était retourné en Algérie pour délivrer ceux qui étaient prisonniers, il sillonnait l’Algérie en bourricot après 1962 et il a réussi à faire des sauvetages, il a toujours gardé l’espérance, mais l’état n’a rien fait après le 19 mars 1962 pour rechercher les disparus, c’est pour cela que nous avons le cœur broyé et que nous sommes ici.

Le combat apocalyptique continue.

Le pape François a dit : « Ne soyons pas naïfs, il ne s’agit pas d’un simple combat politique : c’est le projet de détruire le Plan de Dieu. Il s’agit d’une movida du Père du mensonge qui veut embrouiller les enfants de Dieu. » De nos racines arrachées à la terre d’Afrique cherchons à faire de nouvelles plantations. Les grains tombés en terre d’Afrique portent du fruit. « Le flambeau sera transmis, nous en avons l’espérance », disait Alain de Serigny, le directeur de L’Echo d’Alger. Il faut s’occuper du jardin des âmes c’est-à-dire des petites fleurs, je veux dire des enfants. Renouvelons le jardin de la Sainte Eglise, même « le désert peut devenir un jardin » dit le psaume.

Marie-Madeleine après la résurrection a vu le Christ, elle a cru que c’était un jardinier mais le Christ est le jardinier de nos âmes, c’est vrai, certes nous continuons à recevoir des projectiles médiatiques mais petit à petit la vérité va éclater et le grain de sénevé deviendra un grand arbre.

L’avenir de la chrétienté et de la France, ce sont nos familles, notre fidélité, notre amour de la Patrie. Plaçons-nous sous la protection de Notre Dame d’Afrique et de Notre Dame de Santa-Cruz et faisons vivre ce diocèse de la dispersion, que le Seigneur aime d’un amour de préférence.

Un seul Seigneur

Une seule Foi

Un seul Baptême

Un seul Dieu et Père

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, Ainsi soit-il

Père Jean-Paul Argouarc’h - Sainte-Croix de Riaumont

Retour 5 juillet 1962

6 novembre 2013

DANIEL LEFEUVRE

 

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            Daniel Lefeuvre, historien de l'Algérie Coloniale, est décédé ce lundi 4 novembre 2013 à l'âge de 62 ans. Prennent ainsi fin trois années d'une maladie dévastatrice dont il savait l'issue inéluctable. Et pourtant, jamais, il n'a renoncé.

            Historien de très grande qualité, Professeur à l’université de Paris-VIII-Saint-Denis, membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, était un universitaire rigoureux, impartial et courageux. Il va nous manquer considérablement.

            Il a gardé, jusqu'au bout, une belle allure et l'envie de chercher, d'écrire, de combattre et d'aider les jeunes chercheurs.
Chacun perçoit l'injustice devant le départ prématuré d'un homme si plein d'humanité, de gentillesse, d'humour, de dévouement et d'abnégation.

            Daniel a mené, sans se laisser distraire, les recherches minutieuses qui l'ont conduit à sa thèse de doctorat, sous la direction de Jacques Marseille (décédé lui aussi prématurément le 4 mars 2010), L'industrialisation de l'Algérie (1930-1962), soutenue en 1994.

            La mort de Daniel Lefeuvre est une perte immense pour la minuscule phalange des africanistes libres, eux qui, dans les Thermopyles de la pensée, ont décidé de combattre jusqu’au bout les masses du bas clergé universitaire porteuses du politiquement correct.

            Né le 11 août 1951 et mort le 4 novembre 2013, le brillant universitaire qu’était Daniel Lefeuvre avait suivi la voie ouverte par Jacques Marseille, qui fut son directeur de thèse. Après que ce dernier eut magistralement prouvé que, loin de les avoir pillées, la France s’était appauvrie dans ses colonies, Daniel Lefeuvre, alors professeur à l’université de Paris-VIII, démontra dans un livre fondateur que l’Algérie fut un insupportable fardeau pour la France et que, loin de l’avoir pillée, la France s’y ruina. Une telle remise en cause de la doxa marxisto-tiers-mondiste venant d’un ancien communiste provoqua un véritable déchaînement de haine chez les « bien-pensants ».

           La thèse de Daniel Lefeuvre renversait les dogmes et les idées reçues. Que l’on en juge : en 1959, toutes dépenses confondues, la « Chère Algérie » engloutissait à elle seule 20 % du budget de l’État français, soit davantage que les budgets additionnés de l’Éducation nationale, des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l’Industrie et du Commerce !

            En soulageant les misères des populations algériennes et en faisant reculer la mortalité infantile, la France avait créé les conditions d’une catastrophe qu’elle s’était elle-même condamnée à gérer. Résultat du dévouement et de l’efficacité du corps médical français : à partir de 1945, chaque année 250.000 naissances nouvelles étaient comptabilisées en Algérie, soit un accroissement de 2,5 à 3 % de la population, d’où un doublement tous les 25 ans. Or, depuis les années 1930, les ressources locales stagnaient et depuis 1935 le territoire n’était plus en mesure de nourrir sa population. La France devait donc, et toujours aux frais du contribuable métropolitain, y importer grains, pommes de terre, viande, laitages, etc. Même l’huile produite localement ne suffisait plus à la consommation.

            L’image d’Épinal de l’Algérie « grenier » de la France s’envolait ainsi sous le froid scalpel de l’historien économiste. [...]

            Quels intérêts la France avait-elle donc à défendre en Algérie, pour s’y ruiner avec une telle obstination, avec un tel aveuglement ? La réponse est claire : économiquement aucun ! Et pourtant : « Que d’articles, de déclarations, de discours pour rappeler que l’Algérie est le premier client de la France ! Que de sottises ainsi proférées sur le nombre d’ouvriers français qui travaillaient grâce aux commandes passées par l’Empire ! », écrit Daniel Lefeuvre.

            Qu’il s’agisse des minerais, du liège, de l’alpha, des vins, des agrumes, etc., toutes les productions algériennes avaient en effet des coûts supérieurs à ceux du marché. En 1930, le prix du quintal de blé était de 93 francs en métropole alors que celui proposé par l’Algérie variait entre 120 et 140 F, soit 30 à 50 % de plus…

            Daniel Lefeuvre a également démontré que, contrairement aux idées reçues, la main-d’oeuvre industrielle en Algérie était plus chère que celle de la métropole. Un rapport de Saint-Gobain daté de 1949 en évalue même le surcoût : « Pour le personnel au mois, la moyenne [des rémunérations versées] ressort à 27.000 F pour la métropole contre 36.000 F en Algérie [...] Par comparaison avec une usine métropolitaine située en province, l’ensemble des dépenses, salaires et accessoires est de 37 % plus élevé ». [...]

            La découverte des hydrocarbures en 1956 ne changea pas la donne. [...]

            [Quant à ] l’immigration algérienne en France, et contrairement à tous les poncifs, Daniel Lefeuvre a définitivement démontré qu’avec le statut du 20 septembre 1947 conférant la citoyenneté française aux musulmans d’Algérie, ce fut la préférence nationale, en l’occurrence la préférence algérienne, que choisirent les gouvernements de la IVe République. Contrairement à une autre idée reçue, les choix des patrons métropolitains étaient au contraire à la main-d’oeuvre italienne, espagnole et portugaise mieux formée donc moins chère et facilement assimilable. Comme l’écrit encore Daniel Lefeuvre, « contrairement à une légende tenace, l’afflux d’Algériens en métropole, dans les années 1950, ne répond pas aux besoins en main-d’oeuvre de l’économie française au cours des années de reconstruction ou des Trente Glorieuses », ce qui détruit « l’imagerie de rabatteurs, parcourant le bled, pour fournir à un patronat avide la main-d’oeuvre abondante et bon marché dont il serait friand ».

            À lire ces lignes, on comprend que les Coquery-Vidrovitch, les Liauzu et les Stora aient eu des brûlures d’estomac…

Ndlr : Pour lire les renvois de l’auteur, cliquez SVP sur ce lien : http://www.bvoltaire.fr/bernardlugan/daniel-lefeuvre-un-africaniste-libre,40719

A sa famille nous adressons nos condoléances les plus émues.

 Un hommage lui sera rendu samedi prochain lors du 40 eme anniversaire du cercle à Perpignan

Voir son intervention dans « C dans l’air » de France 5 de décembre 2012 au débat de Calvi. Vu l'absence de l’inévitable Stora en Algérie avec Hollande, il a pu pour l’Algérie « création française » et pour la colonisation évoquer le droit d’inventaire au grand dam de ses interlocuteurs.

Vidéo de l'intervention de Daniel Lefeuvre  ";Sifaoui et Maleck Bouti en restent quoi !

6 avril 2013 - Dernier exposé de Daniel Lefeuvre - "Les cercueils et la valise"  de Guy Pervillé

Retour "IN MEMORIAM"

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