NOS MERES D'ALGERIE
LE TABLIER DE MA GRAND-MÈRE
Te souviens-tu du tablier de ta grand-mère ou de ta mère?
Le principal usage du tablier de Grand'mère était de protéger la robe en dessous,
mais en plus de cela Il servait de gant pour retirer une poêle brûlante du fourneau,
il était merveilleux pour essuyer les larmes des enfants, et à certaines occasions, pour nettoyer les frimousses salies.
Depuis Le poulailler, le tablier servait à transporter les oeufs,les poussins à réanimer, et parfois les oeufs fêlés qui finissaient dans Le fourneau.
Quand Des visiteurs arrivaient, Le tablier servait d’abri à des enfants timides; et quand Le temps était frais, Grand'mère s’en emmitouflait les bras c’était surprenant de voir avec quelle rapidité ce vieux tablier pouvait faire la poussière.
Ce bon vieux tablier faisait office de soufflet, agité au dessus du feu de bois.
C'est lui qui transbahutait les pommes de terre et le bois sec jusque dans la cuisine.
Depuis le potager, il servait de panier pour de nombreux légumes. Après que les petits pois aient été récoltés venait le tour des choux. En fin de saison Il était utilisé pour ramasser les pommes tombées de l’arbre.
A l’heure de servir le repas, Grand'mère allait sur le perron agiter son tablier, et les hommes au champ savaient aussitôt qu’ils devaient passer à table.
Grand'mère l’utilisait aussi pour poser la tarte aux pommes à peine sortie du four sur Le rebord de la fenêtre pour qu'elle refroidisse, tandis que, de nos jours, sa petite fille la pose là pour décongeler.
Il faudra de bien longues années avant que quelqu'un invente un objet qui puisse remplacer ce bon vieux tablier qui servait à tant de choses.
Madame Francine Andréoletti vu sur "Echo d’Oranie"
Aussi ce petit poème dont l'auteur m'est inconnu et que je dédie à toutes les mamans d'Algérie.
A nos mères d’Algérie.., c'était là-bas..
Elle a le cœur dans sa cuisine
Toujours les mains dans la farine
Le regard baigne de tendresse
Pour ses souvenirs de jeunesse.
Elle est la base de sa famille
Comme toutes les mères d’Algérie
Elle a dans le cœur et la voix
Des comportements d’autrefois.
Elle soigne les rhumes à l’anisette
Dans les oreilles et sur la tête.
Elle suit l’exemple de sa mère
Qui le tenait de sa grand-mère.
Chez elle, l’odeur de la lavande
Vous saute au cœur comme une offrande.
Le linge respire la propreté
Esprit de sel, planche à laver.
Sa cuisine sent bon les épices
Sa table est un petit délice
Elle fait chanter la nostalgie
En cuisant des plats d’Algérie.
Elle aime ses fils à l’infini
Pour elle, ils sont restés petits.
Elle distribue avec largesse
Tout son Amour et sa Tendresse.
Derrière les carreaux de l’hiver,
Elle songe aux souvenirs d’hier
Qui ont marqué son existence
De l’autre côté de la France.
Loin de la terre où elle naquit
Loin des voisin et des Amis,
Elle vit, solitaire, ses journées,
Emmitouflée dans son passé.
Dans sa cité de solitude,
Elle veut garder ses habitudes,
Mais ses voisines ne viendront plus
Chercher de l’ail, de la laitue.
Sa porte, ouverte sur l’amitié
Reste inutile sur le palier
Ici ne vient jamais personne
L’affection parle au téléphone.
L’exode a dispersé sa Vie
Et disloqué toute sa famille.
Sa maison est comme un hôtel
Depuis qu’elle n’a plus son « chez elle».
Mais elle conserve au long des jours
L’esprit Pied-noir et, pour toujours,
Son cœur respire en ALGERIE
Près de la tombe de son mari.
En hommage à toutes
les MAMANS pieds-noirs
Qui ont vu le jour sur le sol
de notre pays perdu.