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29 juin 2010

ORAN

5 JUILLET 1962 - LE GENOCIDE

Par José Castano

« J’écris dans ce pays que le sang défigure qui n’est plus qu’un monceau de douleurs et de plaies, une halle à tous vents que la grêle inaugure, une ruine où la mort s’exerce aux osselets. » (Louis Aragon - « François la Terreur »)

         Ce jeudi 5 juillet ne paraissait pas devoir être, à Oran, une journée plus angoissante que les autres. Comme depuis cinq jours, les Oranais s'éveillaient dans les rumeurs d'une foule qui avait déjà envahi la rue, ivre de promesses et de rêves. On allait enfin connaître le bien être, le monde allait changer de face, le pactole allait couler. Et la fête continuait... tandis que les Français qui étaient encore là bouclaient leurs valises ou attendaient, écrasés de soleil et de misère, un bateau sur les quais ou un avion aux abords de l'aérogare.

            Un soulagement pourtant se faisait jour parmi ces Français-là. Tous avaient redouté la date fatidique du 1er juillet (référendum) et plus encore celle du 3 juillet qui avait vu défiler sept katibas de l'ALN dans Oran. Or, rien de ce qu'on avait craint ne s'était passé. Les enlèvements se succédaient, certes, les attentats sournois au coin des rues, aussi, mais il n'y avait pas eu de déferlement de la masse musulmane et le chef de détachement des unités de l'ALN, le Capitaine Bakhti avait déclaré aux Européens : « Vous pourrez vivre avec nous autant que vous voudrez et avec toutes les garanties accordées par le GPRA. L'ALN est présente à Oran. Pas question d'égorgements. Bien au contraire, nous vous garantissons une vie meilleure que celle que vous connaissiez auparavant ! » 

            De plus, le général Katz, en personne, avait estimé qu’il avait pris toutes les dispositions nécessaires pour que les manifestations du 5 juillet à Oran se passent dans le calme le plus absolu. Avec le Capitaine Bakhti, il s’était engagé à ce que les réjouissances algériennes ne débordent pas en ville européenne. Pourquoi dans ce cas là s'inquiéter plus que de coutume ? La fête marquant la célébration de l'indépendance  algérienne pouvait commencer...

            Cependant, dès l'aube, le village nègre (quartiers arabes) se mit en mouvement et contrairement à ce qui avait été promis, ce furent des milliers de Musulmans qui déferlèrent vers la ville européenne, s'étourdissant dans les cris, les chants, les you-you des femmes. Rien ne laissait encore prévoir le drame qui allait se passer. Pourtant de nombreux Européens constatèrent que certains avaient une arme à la main et que beaucoup d'autres tentaient de dissimuler soit un revolver, un couteau, un fusil, une hache ou un gourdin. Le doute n'était plus permis. Alors les plus avertis se barricadèrent et on essaya de prévenir par téléphone les amis et la famille de ses craintes.

            Place Jeanne d'Arc située devant la cathédrale, une Musulmane, après avoir poussé une série de you-you stridents, grimpa sur le socle de la statue équestre de la pucelle d'Orléans. On lui tendit un drapeau vert et blanc qu'elle accrocha à l'épée que Jeanne d'Arc pointait vers le ciel. Une immense clameur accueillit cette action. Survoltée par sa prouesse, la mégère entreprit, toujours juchée sur le socle, une danse du ventre endiablée, supportée en cela par des milliers de mains qui claquaient au rythme de la danse. Il n'y avait plus de France en Algérie, il n'y avait plus de pucelle Française. L’Algérie appartenait aux Algériens !

            A midi moins dix, devant le théâtre municipal où s'était rassemblée la foule, un silence incompréhensible s'établit soudain. Des responsables du FLN, étaient là, encadrant la meute et semblant attendre un signe. Puis quatre coups de feu isolés se firent entendre. C'était le signal ! Ce fut alors que plusieurs hommes, semblant mettre à exécution un plan mûrement réfléchi, partirent en courant dans toutes les directions, criant : « C'est l'OAS, c'est l'OAS qui nous tire dessus !» entraînant par là même la foule qui se mit également à courir en criant « OAS, OAS, OAS ! »

            De ce rassemblement qui se devait - aux dires de Katz - être pacifique, émergèrent soudain des hommes en armes qui, pour affoler les gens, tirèrent dans toutes les directions - y compris sur la foule - aux cris de « OAS assassins ! Sus à l'OAS ! »

            Bientôt le feu fut dirigé sur les sentinelles françaises en faction devant la mairie, le Château-Neuf (là précisément où se tenait l'état-major de Katz) et l'hôtel Martinez qui hébergeait les officiers français. Après un moment d'hésitation, les soldats français ripostèrent à leur tour avant de se barricader. Ce fut là le point de départ du plus grand pogrom anti-européen que l’Algérie n’eût jamais connu.

            Ce qui va se passer ce 5 juillet à Oran, sera insoutenable à voir. Toutes les limites de l'horreur seront franchies. Des centaines d'Européens seront enlevés ; on égorgera, on émasculera, on mutilera pour le plaisir, on arrachera les tripes des suppliciés, on remplira les ventres de terre et de pierraille, des têtes d'enfants éclateront contre les murs comme des noix, des hommes seront crucifiés, brûlés vifs ; des femmes seront violées puis livrées à la prostitution ; le sang se répandra en nappes tandis qu'au village nègre, les Européens encore vivants seront suspendus par le palais aux crochets d’abattoir.

            Comment pardonner, 48 ans après l’horreur de ce sang pleurant des viandes… ces bouts de cadavres que l’étal tenait suspendu à ses crochets ? Le crime est bien trop grand pour que nous n’en perdions jamais le souvenir !

            Très vite, les Européens qui ne s’attendaient pas à ce déferlement de violence furent pris en chasse et bientôt ce ne fut qu’horreurs et abominations.    Les cris de terreur trouvaient leur écho dans toutes les gorges des victimes pourchassées. Il ne subsistait plus le moindre sang froid, plus le moindre germe d'humanité... Ce n'était plus qu'une avalanche de démence et de terreur. Le carnage était sans précédent. La puanteur uniforme de la mort avait remplacé les odeurs multiples de la vie.

            Pendant ce temps, l'armée française se barricadait dans les postes de garde en position de surveillance. Un hélicoptère survola la ville. A son bord, le Général Katz essayait d’apprécier la situation. D'après le rapport des sentinelles, sur la seule place d'Armes, il y avait au moins vingt cadavres d'Européens affreusement mutilés. Mais du haut de son appareil, le « boucher d'Oran » - ainsi l'avaient surnommé les Oranais - crut pouvoir conclure que la ville semblait calme (!). Tout était, apparemment, rentré dans l'ordre ! Il valait mieux éviter un affrontement avec le FLN, pensa-t-il !... et le drapeau français fut amené pour ne pas exciter davantage la multitude.

            Chaque Européen était devenu proie, gibier face à la foule terrible, acharnée à sa joie, déchaînée, et quand ils apercevaient des véhicules de l'armée française, en proie à la terreur, tentaient d'y grimper… ils y étaient la plupart du temps repoussés à coups de crosse.      C'était l'épouvante parmi eux. « Mais que fait l'armée, que fait l'armée ? » disaient-ils. Ils entendaient encore les hauts parleurs des camions militaires promener dans toute la ville, le lancinant et rassurant appel : « Oranais, Oranaises, n'écoutez pas ceux qui vous mentent (sous-entendu, l'OAS). L'armée est ici et restera pendant trois ans pour vous protéger. ». C'était, les 26, 27 et 28 juin 1962 !

            Des hommes en tenue de combat, rutilantes de neuf, « les valeureux soldats de la libération », et d'autres civils armés se déversaient dans les immeubles et en ressortaient des files d'Européens, hommes, femmes, enfants, vieillards. Ces malheureux « convois de la mort » prenaient la direction d'Eckmuhl, du Petit Lac et de la Ville Nouvelle, mains sur la tête, sous les sarcasmes, les crachats, les injures, les coups et les huées de la populace. Pour eux, c'était la fin, ils le savaient et ils priaient pour que la mort vînt les prendre le plus vite possible et les arracher aux supplices qui les attendaient. Avec amertume ils se remémoraient les paroles de Fouchet : « La France n'oubliera jamais l'Algérie. Sa main sera toujours là pour l'aider»... « Comment pouvez-vous croire que la France puisse vous abandonner ? Vous avez la garantie d'un traitement  privilégié ».

            Il  est vrai que le Ministre n'avait pas précisé de quel traitement il s'agirait !... Et aujourd'hui, la ville toute entière leur paraissait une tombe : la leur. Aucune aide de personne à attendre. Crier, appeler au secours, tout était inutile. C'était le colonialisme et la génération nouvelle qu'on allait détruire, voilà tout. Alors, qu'importait qu'on saignât les enfants et qu'on ouvrît le ventre des mères, qu'on arrachât les tripes des suppliciés et qu'on les pendît par les pieds au-dessus de braises incandescentes...

            A dix sept heures, enfin, le bruit caractéristique d'un convoi de camions se fit entendre. C'était la gendarmerie mobile, l'âme damnée du Général Katz qui prenait position. Dès cet instant, comme par miracle, la manifestation prit fin et la populace disparut... mais il était trop tard.

            Des centaines de cadavres jonchaient les rues, le sang avait maculé trottoirs et rigoles, les appartements étaient dévastés, les magasins pillés, les disparitions ne se comptaient plus, la ville avait pris le visage de l'apocalypse.

            Pourquoi cette intervention s'était-elle produite si tardivement ? Avait-on décidé de faire payer aux Oranais leur folie, leur passion pour l'Algérie française, leur trop grande fidélité à l'OAS ?

            Où était passé le Capitaine Bakhti, l'homme fort, l'homme de confiance de Katz, qui avait déclaré le 3 juillet qu'il n'était pas question d'égorgement ?

            La réponse est simple : Paris, qui, grâce à ses renseignements, s'attendait à cette explosion de folie furieuse, avait ordonné à Katz « de ne pas bouger, de laisser faire ». Et Katz, grosse brute bornée qui tirait vanité de sa servilité - même quand il s'agissait d'assassiner ou de laisser assassiner des Français ! - à la recherche constante d'une nouvelle étoile, obtempéra aveuglément. Ceci est une certitude.  Les preuves matérielles foisonnent en ce sens. Ce qui est incontestable, c'est que l'ordre de Paris, capté à la poste centrale vers 16 h 30, de faire cesser la tuerie eut instantanément son effet. A 17 heures, tout était fini et la ville abasourdie était plongée dans un silence de mort, de cette mort qui pendant six heures s'était abattue sur elle. Katz quant à lui, pouvait être fier : Il avait obéi aux ordres et une quatrième étoile allait récompenser sa fidélité.

           Cependant dans la cité meurtrie, l'angoisse étreignait les survivants. Chacun tremblait pour les siens, les gens se cherchaient, beaucoup demeuraient encore cachés de peur de voir la tornade s'abattre de nouveau. Le nombre des disparitions augmentait d'heure en heure, aggravant le tourment des familles. La morgue était pleine à craquer et une odeur fétide s'en dégageait. On en refusa bientôt l'entrée et les corps entassés, mutilés, étaient méconnaissables.

            Dans la ville arabe et au Petit Lac, le tas des tués était plus incohérent et plus dense. Il s'échappait une odeur fétide, insupportable, une épouvantable pestilence. L'on pouvait voir, trempant dans des bains répugnants, les viscères des malheureuses victimes et sur un mur, tracé d'une main maladroite, l'on pouvait lire : « Les boyaux des Français »... Et toujours cette liesse, et toujours ces cris « Mort aux Chrétiens ! »... Et toujours cette foule frénétique, fanatique, cette même foule qui, quelques mois plus tard, n'obtenant rien des promesses invoquées tout au long de la guerre et réduite soudain à la famine, émigrera en France avec une mine attristée et des yeux de douleur, dans cette Patrie qu'ils auront eu plaisir à humilier et dont ils auront persécuté avec délice ses enfants.

José CASTANO (joseph.castano0508@orange.fr)


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28 juin 2010

EN MARGE D'UNE CONTROVERSE

Sur les Causes du Massacre d'Oran du 5 juillet 1962

Pour info et piste de recherche dans la mesure ou pour une fois Meynier à Raison, alors qu’il ne voudra pas polémiquer avec Monneret.
"DEAL"  De facto ALN / Pouvoir Gaulliste

         Difficile de prouver le "deal" mais tout se passe comme si les effets justifiant la cause et en histoire cela compte (L'ordre de consigner les troupes arrive la veille alors que Katz avait prévu dans une directive 99 du 20 Juin l'intervention possible des troupes "en cas de légitime défense de nos ressortissants"après l'indépendance)
         Besoin de l’accord des putchistes d 'Oujda opposes à Evian pour garder les bases militaires d'essais: Jean  Monneret et d'autres ne donnent aucune raisons spécifiques a Oran, si non des généralités valables pour toute l'Algérie pour un massacre "spontané"(alors que le film de JP Lledo nous apprend qu'aucun ne le fut !) Sur des questions ponctuelles ou il ne répond pas. aucun texte valable dans ses annexes sauf un du 17/5/61 antérieur au 5 juillet (il avait avance  une quantité  d'archives /même pas référencés des fameux JMO sur "les enlèvements " signalés  à certaines unités et pas des "disparus"ce qui est plus large signalés a Oran et en France pour les isolés ;(familles parties) P111 il suggère responsabilités des Oranais Donc si la provocation de la foule est admise de toutes façons (Deal ou pas) dans ce contexte nous avons raison et certains avertissements ont  circulés la veille ! Mais aller sur  notre site et plus loin les cahiers du Révérend Père Delaparre négligés par les "historiens"

ORIGINE DES COUPS DE FEU  ET DE LA PROVOCATION INITIALE
          Certains historiens disent" origine des coups de feu inconnue " laissant planer un doute sans donner tous les éléments pour juger. Coups de feu initiaux vers 11 h 15 place karghenta et boulevard Joffre sur le défilé FLN structure qui venait de "la ville nouvelle" on en est pratiquement sûr par divers témoignages tant algériens que PN et militaires ( commandant du service social des armées et sa secrétaire placés sur la terrasse de leur villa Boulevard Joffre "venant d"un grand immeuble situé plus haut film Pathé )  Capitaine Gaston cité par Général Katz vu des tirs venant de la maison de l"agriculture place Karghenta témoignages d"ATO touches et scouts musulmans aussi  Bien Katz conclu sans preuves bien sur "desperados OAS"

         C’est ce que les meneurs de l"émeute crient en bas "C’est l’OAS"  Mais il faut dire que pas un seul tireur européen n’a été trouvé autours de ces immeubles cerné par les miliciens FLN en armes qui ont envahis les étages et fouillé par tout et quoi de plus ressemblant dans la confusion totale à un musulman armé qu’un autre musulman armé qui fait semblant de chercher aussi ! Personne ne pouvait supputer le tir des uns sur les autres ! Et pas beaucoup n"étaient au courant des divergences Oujda GPRA même nos services ont mis le temps à le comprendre voir dans mes archives le document classifié du 2ém bureau Oran qui vient de découvrir 15 jours après l’Ordre Du Jour du 5 juillet de l’EMG d Oujda, qui prévoyait prémonitoirement "qu’il faudra protéger la minorité européenne et que le GPRA n’était pas capable de maintenir l’ordre ni de gouverner l’Algérie !
         A mon avis les historiens en ne donnant pas tous ces éléments se réfugient dans une fausse neutralité qui nuit a la recherche de la vérité. Maintenant il ne s’agit la que de logique pour ma part j’ai eu coté informateurs algériens d’autres certitudes quant à la provocation montée par l’EMG du Maroc et même des auteurs qui sont loin d’être favorables aux PN en ont convenus,voir mes textes   NOTE SUR LE CHIFFRAGE DES VICTIMES

         Pour la période transitoire  dans l'attente d'un gouvernement Algérien / Facile de dire à posteriori  que l ALN du Maroc n'avait pas besoin d'un prétexte pour prendre le pouvoir à Oran sans connaitre les réactions de la France? D'autre part il fallait éviter une trop grande concentration d'européens à Oran, leur faire peur, et s'affirmer comme force d'intervention devant l'armée Française (mais cela nous l'avons dit mille fois!) Quant à la division du FLN à Oran une délégation était même rendue à Alger contacter le GPRA (colloque de Jussieu par F Soufi et d'autres).

Etudes Coloniales   Débat  causes des massacres d'Oran du 5 Juillet 1962

http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2010/05/30/18052308.html#c35042373

         Extrait «les règles énoncées par la présente déclaration d Evian générale et les déclarations jointes entreront en même temps en vigueur. L'Exécutif provisoire organisera, dans un délai de trois semaines, des élections pour la désignation de l'Assemblée nationale algérienne à laquelle il remettra ses pouvoirs » sauf  que le délai durera plus de 2 Mois vu les luttes Algériennes internes ce qui théoriquement  rallongeait  les pouvoirs de l'Exécutif  et le statut prévu notamment en matière de maintien de l'ordre  (couverture possible pour les autorités Françaises "non utilisée" pour défendre leurs ressortissants et supplétifs)

         LES GARANTIES ETAIENT LA ! IL FALLAIT LES PRENDRE sans compter LE ROBINET  FINANCIER / CI DESSOUS " ORIGINE DU POUVOIRALGERIEN "

sources algériennes négligées par certains comme ce témoignage

Journal d’un Prêtre  en Algérie ORAN  1961 – 1962  Michel de Laparre

         Laissant les politiques se charger des négociations d'Evian, et après la sortie des cinq historiques de prison, l'état-major général sous Boumediene trouve le moment propice pour actionner le coup d'Etat contre le GPRA. (Initié par la provocation d'Oran le 5 juillet). Pour donner du poids à ce coup de force, il fallait une couverture politique via un des historiques. Seul Ben Bella, animé aussi par l'amour du pouvoir, accepta l'offre de l'EMG. En légalistes, Aït Ahmed et Boudiaf refusèrent de cautionner le putsch. “L'armée de Boumediene avait un double atout considérable: sa force et son unité favorisées par un long travail d'endoctrinement. Mais elle n'avait que peu de répondants dans la société algérienne et son leadership était rejeté par plusieurs wilayas. Il fallait à Boumediene de bien faire jouer le prestige de Ben Bella pour s'implanter politiquement (opposition Algérienne )

Si cela permet le débat ? Pourquoi pas ...

PAR JEAN FRANCOIS PAYA   cercle Algérianiste du Poitou

RETOUR JEAN FRANCOIS PAYA ORAN 5 JUILLET 1962

 

 

 

23 juin 2010

AVIS DE DECES

Colonel Gaston BAUTISTA

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L’équipe du CDHA a la profonde tristesse de vous annoncer le décès du Colonel Gaston BAUTISTA :

Le Colonel Gaston BAUTISTA, est décédé ce samedi 19 juin 2010, à l’âge de 91 ans à son domicile de la Seyne sur Mer. Né en 1919 à Saïda, département d’Oran, il était chef de bataillon du génie dans la réserve.

Officier dans « l’Ordre National de la Légion d’honneur » dés 1946. Il était titulaire de :

- La croix de guerre 1939-1945 avec cinq citations : 1 « palme », 2 « étoiles de vermeil » et 2 « étoiles d’argent ».

- La croix de la valeur militaire avec 1 « citation étoile d’argent ».

- La « Bronze Métal » avec 1 citation « à l’ordre de l’armée Américaine » décernée par le Lieutenant Général Mark. W. CLARK, pour ses faits d’armes en Italie les 14 et 15 mai 1944.

présent sur de très nombreux théâtres d’opérations durant la guerre de 1939/1945, il combattit en Italie, débarqua sur les côtes de Provence, participa à la libération de « Notre Dame de la Garde », à la libération de « Toulon », il ouvrit également des têtes de ponts sur le Rhin au sein de la 3éme D.I.A sous les ordres du Général de MONTSABERT.

Affecté à différents postes en A.O.F, puis à Montauban, Sétif, Tarbes, Montpellier pour être nommé le 15 décembre 1958 « Chef d’Etat Major du sous secteur d’Hussein Dey au 19éme régiment du Génie, il est nommé « Chef de Bataillon » le 1er janvier 1962.

Il fera valoir ses droits à la retraite le 16 février 1965.

         Dés qu’un compliment lui était adressé pour ses faits d’armes, il y associait, systématiquement, tous ses soldats. Rentré dans la vie civile il occupera des postes de responsable au sein de cabinets d’études.

         Sa vie de retraité fut aussi remplie que sa vie « active », meurtri par l’obligation de quitter définitivement sa terre natale qu’il chérissait tant, meurtri par tous les souvenirs laissés derrière lui – son grand père, l’une de ses grandes fiertés,  ne fut-il pas l’architecte bâtisseur de l’église de Saïda - il n’eut de cesse de combattre la désinformation et aurait tant aimé voir aboutir son grand combat tourné vers les milliers de personnes, enlevées, à jamais disparues en Algérie.

Il a assumé la présidence de « L’ASFED »  - Association pour la Sauvegarde des Familles et Enfants de Disparus – avec beaucoup de dévouement, jusqu’à ce que la maladie ne l’empêche.

         L’ASFED, aujourd’hui, SFDA, dont l’action continue, est actuellement présidée par Monsieur Christian GILLE (04.94.30.61.04). La maladie avait cloué le Colonel Gaston BAUTISTA au lit depuis plusieurs mois, il n’en restera pas moins un magnifique et grand exemple de courage et de ténacité. Son obsession, jusqu’au dernier moment, fut de s’assurer que les multiples flambeaux qu’il avait portés, avec tant de conviction, de foi et d’abnégation soient repris dans le même esprit.

         Paix à son Âme, que tous ses combats soient relayés par les personnes qui partageaient ses idées et ses certitudes.

A.G / Y.M.

Ses obsèques auront lieu, jeudi 24 juin 2010 à 10 heures, en l’église :

« Notre Dame de la Mer »

285, avenue Fernand LEGER

83500. la Seyne / Mer

04.94.94.83.95

Bien cordialement,

L'équipe du CDHA

 

 

Centre de Documentation Historique sur l’Algérie, le Maroc et la Tunisie

Maison Maréchal JUIN

29, avenue de Tübingen

13090 AIX EN PROVENCE Cx 02

Tel. : 04 42 52 32 89

Fax : 04 42 59 41 08

contact@cdha.fr

www.cdha.fr

Souvenir des Français disparus en Algérie. Extrait d'un appel du colonel Gaston Bautista.

Retour "IN MEMORIAM"

 

 

20 juin 2010

NOTRE VIE "LA-BAS" 5

Pierre Salas- CHAPITRE 5-

         En Algérie, à cette époque, une autre de nos passions, était le football. A Alger, Constantine, Oran, Sidi-Bel-Abbès (où ils avaient la chance de posséder le meilleur club d'Afrique du Nord et aussi le plus titré, le S.C.B.A, Sporting Club Bel-Abbésien, dont pratiquement les 2/3 de l'équipe étaient régulièrement retenus en sélection . (Avec les CALATAYUD, BENYAMINA, GROS, MARION, SALAS..Etc)

         Avec le SCBA, d’autres grands clubs comme le F.C.Oran, l’USMO, l’ USMBA, le GALLIA d’Alger et d’Oran, le FC BLIDA,l’OHD, le MOC de Constantine ) se donnaient des sueurs froides, lors de leurs joutes.

Dans ces clubs, nous avions aussi de grands et brillants joueurs, tels  les frères Bendimered, les MOUSSA, CARISIO, BOUDJELLAL, BOTELLA, MEFTAH, les frères PAPALLARDO, SANTIAGO et tant d’autres dont les noms s’estompent dans ma mémoire.

Nous avons eu l’honneur de voir l’un de nos clubs, l’USMBA, entraîné par un monument du football Français, notre perle Noire nationale, Larbi Ben Barek.

         Les événements d'Algérie, n'empêchèrent nullement le déroulement des championnats régionaux, car une sorte de consensus existait entre les équipes qui les composaient. Le dernier champion en date, fût bien entendu notre SCBA, dont le souvenir perdurera longtemps dans les mémoires de ceux qui l'ont connu et aimé.

         Jusqu'à l'indépendance, tous les clubs, pourtant composés de sportifs de toutes confessions, donnèrent le meilleur d'eux-mêmes, tant l'amour des couleurs qu'ils défendaient était supérieur a l'ostracisme ou au racisme dont pieds noirs et musulmans étaient injustement accusés. Il est vrai que ces notions, qui ne concernaient qu'une minorité, avaient peu de place dans notre vie de tous les jours tout en étant régulièrement accréditées par une certaine presse et cette intelligentsia de bas étage déjà évoquée.

         Cette passion qui nous animait en Algérie, nous l’avons  reportée, en France, sur d’autres belles équipes et d’autres grands joueurs qui eux aussi nous font toujours vibrer.

         Nos Kopa, Platini, Trésor, Giresse,  Papin, Zidane... Etc., sont encore là et même si certains ont arrêté, ils font désormais partie eux aussi de notre patrimoine affectif.

         Ce qui précède était l’Algérie heureuse d’avant les événements. C’était le prélude à huit années d’une guerre larvée, sournoise, avec ses horreurs et ses massacres dans les deux camps.

         Et on ne peut ressentir qu’un dégoût profond à l’idée que les dés étaient pipés au départ ; Alors pourquoi ces politicards de tous bords ont-ils endossé la responsabilité de ce gâchis monumental. Pourquoi avoir fait massacrer des milliers d’innocente victimes dont la plupart ignoraient quel côté était le bon et qui était qui? Puisse le sang qu’ils ont sur les mains, leur retomber un jour sur la tête. Ils ne méritent pas notre respect.

         N’eut-il pas été plus simple de faire une politique de franchise en prenant en compte  l’évolution des peuples du Monde qui voulait que tôt ou tard cette indépendance soit effective, mais en douceur et progressivement, dans le giron de la France et sous sa protection, un peu comme en Afrique du Sud ou le Commonwealth de nos ennemis intimes, les Anglais, si longtemps décriés et critiqués mais   toujours là envers et contre tous.

         Il y avait sûrement autre chose à faire que d’accepter une liquidation de biens pour ...”.suffisance d’actif “ et un piteux renoncement aux valeurs que nous avons toujours défendues et revendiquées avec orgueil dans notre Histoire. Notre vie durant, nous avons été des gens simples mais entreprenants, avec un grand coeur ouvert à la vérité des sentiments, sans hypocrisie et dessus des étiquettes

         Alors  tant pis si  l’on ne nous comprend pas  ou si l’on réveille les mauvaises pensées de ceux qui nous considèrent comme des aigris ou des frustrés  et soyons vigilants car les héritiers de ces liquidateurs se réclamant encore et  toujours d’eux , sont là , bien  présents . Ils osent même solliciter  encore nos suffrages avec  des  promesses du  genre “ demain,  on rasera  gratis “ , qui   dégagent des   relents de politique politicienne bassement électorale...Serions-nous naïfs et amnésiques à ce point ?

A suivre……..

Pour commander l’ouvrage

Mail: salas-pierre@bbox.fr 

Tel: 04 68 52 08 99 et 06 63 53 98 55
18 Rue Edouard Bourdet. 66100 PERPIGNAN
Prix 25.00€ + 3.5€ de frais de port.

Retour tous les chapitres.

19 juin 2010

DE GAULLE

Document transmis par José Castano.

MYTHE ET IMPOSTURE

 

 

"A l’occasion de votre élection à la présidence de la République algérienne, je vous adresse mes félicitations. Cette indépendance algérienne, nous l’avons voulue et aidée »  (Message de Charles de Gaulle à Ben Bella, le 4 septembre 1963)

 

 

« Lorsque la pierre tombale de l’Algerie Française aura été scellée par la volonté acharnée d’un homme épaulé par la lâcheté de tout un peuple, je n’abandonnerai jamais l’idée de pouvoir débarrasser mon pays du personnage qui a corrompu l’âme de la France » (Colonel Antoine Argoud)

 

 

Ces mots du brillant officier que fut le Colonel Argoud ne cessent, depuis des années, de résonner à ma mémoire et je console mon amertume en me disant que s’il existe vraiment une justice, de Gaulle devrait aujourd’hui s’y trouver. En effet, mon éducation chrétienne m’incite à penser que toute œuvre humaine passe en revue devant Dieu pour être classée comme acte de fidélité ou comme acte d’infidélité. En face de chaque nom, dans les registres du ciel, sont couchés avec une redoutable exactitude toute action mauvaise, tout despotisme, toute trahison, tout parjure et la loi de Dieu sera sans appel pour ceux qui auront contrevenu à ses commandements. Par conséquent, si le paradis est accordée à De Gaulle, alors il n’y a plus de raison de craindre la Justice Divine… tout le monde y aura accès… et cela ne se peut !

 

Quand l’Histoire et la postérité jugeront Charles de Gaulle, elle dira : « Il a demandé son succès à l’astuce et au mensonge ; il l’a déshonoré par ces milliers de morts qui ont cru à ses paroles. Et ses crimes d’avoir appelé les Musulmans à servir la France pour ensuite les abandonner au massacre, d’avoir trompé ses soldats, d’avoir abusé de cette candeur sublime sans laquelle il n’y a pas de héros, d’avoir privé du rayonnement de leur Patrie plus d’un million d’êtres après les avoir livrés à la hache des bourreaux, d’avoir couvert les enlèvements et laissé mourir dans d’indescriptibles souffrances des milliers d’êtres humains innocents… sont inexpiables ». C’est cela que l’Histoire ne lui pardonnera pas ! C’est d’avoir souillé d’astuce et de cruauté la grande œuvre d’unité que des générations précédentes avaient entreprise ; d’avoir taché indélébilement l’histoire de la France.

 

Pour la majorité de la presse française et pour le peuple français par trop naïf et crédule, de Gaulle, cet instrument de braderie qui jamais durant la guerre d’Algérie ne fit preuve d’amour, de générosité et de dignité humaine, fut un objet d’admiration et d’enthousiasme. « Il était grand ! » Et voilà, ici, cette notion de grandeur qui sauve tout : « De Gaulle, ce grand homme ! »… Grand par la taille, oui, quand au reste !...

 

Sous le vocable de grandeur on exclut tout d’un coup le critère du bien et du mal. Pour celui qui est grand il n’est pas de mal. Il n’est aucune horreur qui puisse être imputée à crime à celui qui est grand ! Ce qui est « grand » est bien ; ce qui n’est pas « grand » est mal. Et pourtant, parmi sa génération de soldats, il y eut de grands hommes, de vrais, ceux-là : Leclerc, Juin, De Lattre de Tassigny… mais lui, de Gaulle, était d’une autre race, brutal, cynique, ambitieux, assoiffé d’honneurs, hautain, méprisant, discourtois, cassant, sans rien d’aimable dans l’insolence… craint de ses propres ministres. C’est Alain Peyrefitte qui aura le courage d’en parler dans ses mémoires et rapportera ces mots méprisants qu’il eut à l’égard des harkis lors du Conseil des Ministres du 4 mai 1962 : « Les harkis, ce magma dont il faut se débarrasser sans attendre ! » Que de cynisme de la part d’un Chef d’Etat ! Et quand ce même Peyrefitte, pris de remords à la vue du désastre humain que représentait l’exode des Français d’Algérie exposera au « général Président », le 22 Octobre 1962, « le spectacle de ces rapatriés hagards, de ces enfants dont les yeux reflètent encore l’épouvante des violences auxquelles ils ont assisté, de ces vieilles personnes qui ont perdu leurs repères, de ces harkis agglomérés sous des tentes, qui restent hébétés… », De Gaulle répondra sèchement avec ce cynisme qu’on lui connaissait : « N’essayez pas de m’apitoyer ! »… On était bien loin du « C’est beau, c’est grand, c’est généreux la France ! »…

 

Cependant, ce qui est incompréhensible, c’est que tout le monde connaissait le personnage ; tout le monde savait cela, oui, mais voilà : « Il était grand ! »… C’était suffisant.

 

Pour bon nombre de journalistes et d’historiens, être grand c’est le propre de ces êtres d’exception qu’ils appellent des héros. Et de Gaulle se retranchant derrière l’Histoire, en abandonnant à leur perte non seulement ses anciens compagnons d’armes, ses soldats qu’il avait entraînés dans « son » aventure (que l’on se souvienne de Mai 1958 !) mais encore, plus d’un million de Français à qui il devait tout et autant de fidèles Musulmans engagés politiquement et militairement parlant… sentait « que c’était grand » et son âme était en paix. Et il ne vient à l’idée de personne que reconnaître pour grand ce qui échappe à la mesure du bien et du mal, c’est seulement reconnaître son propre néant et son incommensurable petitesse. Du sublime au ridicule, il n’y a qu’un pas. Aux yeux du monde, de Gaulle l’a franchi…

 

Quelle responsabilité pour celui qui se déclarait le « sauveur de la France », pour celui qui avait « ramené la liberté », celui qui invoquait la grandeur morale, nationale et intellectuelle ! Rarement autant d’indifférence, d’immoralité politique et de vilenie furent mises au service d’une politique que l’on voulait faire passer pour pragmatique et généreuse.

 

Dans son livre « Les damnés de la terre », Alexis Arette (qui tenait l’information de Georges Bidault, l’ancien Président du Conseil National de la Résistance sous l’occupation allemande), rapporte l’anecdote suivante :

 

Lors de la conférence de Casablanca qui se tint du 14 au 24 janvier 1943 afin de préparer la stratégie des alliés après la guerre à l’égard de l’Europe, Churchill parvint à réunir non sans mal Giraud et De Gaulle en face de Roosevelt. Giraud était indispensable dans l’élaboration de cette stratégie. Général de grande valeur, à la tête de l'armée d'Afrique, il ne devait aucune de ses étoiles aux « arrangements politiques du temps » et jouissait d'un grand prestige aux yeux des Américains depuis son évasion, l'opération Torch et la prise d'Alger. Ces derniers le considérant, sans la moindre équivoque, comme le chef militaire de la France combattante envisageaient très sérieusement une coopération unifiée où tout naturellement sur le plan strictement militaire de Gaulle était placé hiérarchiquement sous ses ordres… ce que le « général micro » n’appréciait guère. Les deux hommes se détestaient... Tout les opposait e : le sens du devoir, la fidélité à la parole et à l'Etat, la valeur militaire, etc... Mais les Américains comprenant que le ralliement de l'Afrique dans sa globalité était nécessaire et que dans ce contexte Giraud qui restait loyal à Pétain - mais qu'ils considéraient comme infiniment plus fiable et d’une envergure supérieure à De Gaulle –était absolument incontournable. Churchill allait donc œuvrer pour mettre les deux hommes en face de Roosevelt et obtenir la fameuse poignée de main de circonstance dont la photo fera le tour du monde... Cependant Roosevelt, toujours frileux pour entrer en guerre en Europe, posa clairement la question aux deux officiers Français : « Les Etats Unis seraient susceptibles de débarquer en France à la condition que la France accepte d'ouvrir son empire au commerce américain et prenne l'engagement de décoloniser dans les trente ans »

 

Giraud eut un haut de cœur et claqua la porte... De gaulle resta. On connaît la suite...

 

Peu de choses ont été dites officiellement sur le marchandage de cette entrevue et le refus de Giraud d'accepter les conditions honteuses du démantèlement de l'Empire Colonial Français, conditions auxquelles De gaulle souscrit sans le moindre scrupule...

 

Je me suis souvent demandé quel aurait été le sort de l’Algérie s’il n’y avait pas eu de Gaulle. L’Histoire aurait, assurément, été écrite différemment. A l’ordinaire, l’Histoire n’est qu’une résultante d’infiniment petites forces où chaque individu n’a que la part d’une composante élémentaire. Mais à certaines heures naissent des hommes qui résument en eux une force capable d’intégrer, d’orienter toutes les autres forces élémentaires de la nation. Ceux-là changent vraiment le destin des peuples et du monde. Ou plutôt ces hommes sont le destin… et de Gaulle en fait partie. Ainsi, concernant la guerre d’Algérie, l’Histoire, sous de Gaulle, nous a démontré qu’elle n’était jamais qu’un rocher imaginaire de gloire et de boue entraîné par des torrents de sang vers des absences de rivages… Et cette Histoire là, comme le sable, a bu les rêves et le sang de milliers d’hommes sans en être fécondée.

 

 

José CASTANO

 

(joseph.castano0508@orange.fr)

 

*

 

Retour JOSEPH CASTANO.

 

« La France a jeté les harkis dans les basses-fosses de l'Histoire. Il y a eu 80.000 morts. Paris a systématiquement entravé leur sauvetage. De Gaulle est bel et bien complice d'un crime contre l’humanité. » Georges-Marc BENAMOU (Paris-Match N°2841 - 30/10- 5/11/2003)

 

 

« Le sens de l’Histoire, le grand vent de l’Histoire, sont des notions matérialistes et marxistes ; il n’y a pas de sens de l’Histoire, il n’y a pas de vent de l’Histoire, car ce qui fait l’Histoire, selon notre conception occidentale et chrétienne, qui est vérifiée par tous les faits historiques, c’est la volonté des hommes, c’est l’intelligence des hommes, ce sont leurs passions bonnes ou mauvaises. » (Colonel Jean BASTIEN-THIRY, polytechnicien, fusillé sur ordre de Gaulle, le 11 mars 1963, à 35 ans)

 

 

"De Gaulle a abandonné les Harkis : c'est son crime ; et le nôtre."  (Jean DANIEL - dans le Nouvel Observateur - 15 septembre 2009)

 

 

« Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leurs djellabas, vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent l'intégration ont une cervelle de colibri, même s'ils sont très intelligents. Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se séparent de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber 10 millions de musulmans qui demain seront 20 millions, et après demain 40 ? Si nous faisons l'intégration, si tous les Arabes et Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! » (Charles de Gaulle, mars 1959… rapporté par Alain Peyrefitte dans ses mémoires)

 

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Que reste t-il du gaullisme ? Un récent sondage IFOP nous apprend que 73% des français considèrent le Gaullisme comme "dépassé et ne voulant plus dire grand chose" contre 27% qui le considèrent comme "un courant important et toujours d'actualité".

 

 

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« L’APPEL DU 18 JUIN » ou LA MECONNAISSANCE DE L’HISTOIRE :  http://www.algerie-francaise.org/cgi-bin/ultra/UltraBoard.pl?Action=ShowPost&Board=ddb&Post=1954&Idle=0&Sort=0&Order=Descend&Page=0&Session=lediabledudjebel.127605138968795

 

 

- Pour faire aboutir sa politique d'abandon de l'Algérie, De Gaulle a-t-il consciemment commis un crime d'Etat envers les Français d'Algérie?

 

Voir la lettre du 15 octobre 2009 de Jeune Pied-Noir à Jean DANIEL sur le site Internet de JPN : http://pagesperso-orange.fr/jeunepiednoir/jpn.wst/DeGaulle.htm

 

 

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Communiqué du Cercle National des Combattants à propos de l’appel du 18 juin : http://infodiv.canalblog.com/archives/2010/06/16/18320727.html

 

 

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- NOTRE DAME DE SANTA-CRUZ à PARIS 2010 : Cliquez sur : Lire la suite

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- Français, n’oubliez pas l’Indochine et le sacrifice de milliers de nos soldats !  56ème anniversaire de la chute de Diên Biên Phu.

 

Cliquez sur ces liens : - http://www.wat.tv/video/56em-anniversaire-dien-bien-phu-2vec9_2iiil_.html

- http://www.youtube.com/watch?v=fU03NKTdiKE&feature=youtube_gdata

 

- Une guerre oubliée : celle de Corée : http://www.monsieur-legionnaire.org/index.php?option=com_content&view=article&id=142:coree-une-guerre-oubliee&catid=73:a-lhonneur&Itemid=83

 

(Cliquez sur la ligne : « Le GCA MAGRIN-VERNEREY, alias MONCLAR,… »

 

 

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- Charly CASSAN, journaliste, réalisateur, originaire de Cherchell, prépare un film sur le cinquantenaire de l’exode des Français d’Algérie. Son but : Rétablir la Vérité historique Visitez son site : http://reportage34.skyrock.com/ , vous y découvrirez, entre autres, le compte rendu des journées des 5 et 6 juin de Nice. Les commentaires valent le détour…

 

Pour tous documents que vous souhaiteriez lui transmettre, prenez contact avec lui :

 

e-mail : reportage34@yahoo.fr

 

 

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12 juin 2010

JOURNAL DE DENISE LANDRE

ALGERIE

1939–1945 Récit témoignage D’UNE ENGAGEE VOLONTAIRE DANS L’ARMEE DE L’AIR POUR LA DUREE DE LA GUERRE

EN MEMOIRE DE TOUTES LES FEMMES ENGAGEES VOLONTAIRES

 

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Contact Denise Landre : de.landre@laposte.net

 

 

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Mon parcours

Denise LANDRE

Née le 5 Janvier 1926 à Paris

Etudes à Alger

*Engagée volontaire dans l’armée de l’air (guerre 1939- 45)

De 1943 à 1945

Retour à la vie civile à Alger novembre 1945

Reprise des études : « Maîtresse d’Education Physique »

1946-1947-1948 en même temps : « maîtresse auxiliaire » dans les écoles primaires.

1949 dans les collèges Alger, Hussein Dey, et Maison Carrée 1950-51

Même époque: participation aux Championnats d’Alger et d’Afrique du Nord.

Championne d’Alger : Lancement du disque

2 ème aux Championnats d’Afrique du Nord derrière Micheline Ostermeyer qui en 1948 sera sacrée Championne Olympique à Londres.

1952 : Mariage

1955 : Divorce, 1 enfant. Reprise des examens, à nouveau auxiliaire E.P.S.

1957 : Titularisée Professeur E.P.S affectée au Collège Pasteur Alger.

Septembre 1958 : nommée à Bayonne (64)

Septembre 1968 : nommée à Antibes (06)

Septembre 1972 : nommée assistante départementale à la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports à NICE.

Janvier 1986 : Retraite


AFRIQUE DU NORD 1939-1945 LES JEUNES FEMMES ENGAGEES VOLONTAIRES POUR LA DUREE DE LA GUERRE ......

Ou    L’OUBLI

Concernant toutes ces femmes engagées volontaires pour la durée de la guerre… Je ne parle pas de celles dont on connait les actes héroïques, et qui pour certaines dont Denise FERRIER ont perdu la vie, toutes jeunes, sur le front !!... mais de toutes les autres qui ont œuvré, dans l’ombre, remplaçant les hommes mobilisés, sur le front, ou prisonniers, dans des emplois de tous ordres.

Où sont-elles ?? Les a-t-on recensées ?? N’étant pas considérées, pour beaucoup d’entre-elles « Anciens Combattants »… Ne peut-on les reconnaître d’une autre façon ??

Chacune a vécu son expérience de différentes manières, selon les circonstances, sa personnalité, ses antécédents, son milieu socioculturel !!

MAIS, elles se sont engagées dans l’armée…

Voici, la vie militaire de l’une d’entre elles, 17ans et demi, la plus jeune engagée de France dans les formations féminines de l’Air (F.F.A) en novembre 1943.

 

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Références : Mention obligatoire section cinématographique de l’Air. (Photo 976)Etat major d’Alger

 

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et …

A CHACUN SA GUERRE … VOICI LA MIENNE !!

QUELQUES FAITS ET ANECDOTES DE CETTE PERIODE :

Engagée Volontaire dans l'Armée de l’Air (1939-45)

1933 : Départ avec mes parents du Creusot vers l'Algérie.

- Mon père nommé contrôleur des contributions directes à Cherchell

(Cherchell : un des plus beaux souvenirs pour tous, son site, l’accueil, la vie, et la découverte de ses habitants).

1937 : Mon père, nommé  Inspecteur des contributions directes à Alger. (Découverte d’une grande ville ensoleillée extraordinaire)

1939 : En congé en France et en Belgique, mon père est rappelé (comme tous les fonctionnaires) pour rejoindre avant le 3 septembre, son poste.

-Nous embarquons sur le dernier paquebot en partance pour l’Algérie «  Le Pasteur »

(Pas de couchette, un monde fou sur le pont)

LA GUERRE EST DECLAREE

Puis … la suite tout le monde la connait !!!... VICHY

Vichy au Lycée : Tous les matins, les élèves de toutes les classes, bien en rang dans la cour, assistent au « lever du drapeau » et chantent…  « Maréchal nous voilà…!»

-         Un professeur de dessin (femme) réputée pour ses idées … « très proches » de la situation,... nous fait écrire, en cours, les « Messages quotidiens » (avec enluminures) du Maréchal Pétain dont elle fait un recueil… qui est transmis au gouvernement. Chaque élève recevra les « Félicitations » du Maréchal Pétain, expédiées dans chaque famille !! Ce sera fait ....!!

1941 ASPECT et FORME DE RESISTANCE DANS MA FAMILLE

- Pendant ce temps là, ma mère Belge, (qui toute jeune en 1914-18 passait dans les tranchées pour aller chercher de la farine…etc.)

Continue « sa résistance »… ! En accord avec le consulat de Belgique, à Alger, mes parents reçoivent chaque jour … 5 hommes Belges (Avocats, Instituteurs, et un Ingénieur) évadés de Belgique, arrivés en Algérie par des chemins détournés (la nuit ils sont pris en charge par le Consulat de Belgique)

De chez nous, ils émettent, reçoivent, de leur valise « radio » messages sur messages vers des … liens…vers LONDRES… !!! (Pour nous : défense d’entrer dans la pièce !)

Anecdote

Au moindre bruit de clé venant du palier…incroyable !!! En 3 secondes… plus rien sur la table du salon où ils opéraient, la porte est ouverte, on peut les voir jouant aux cartes devant une tasse de café !!!

… Puis nous apprenons leur départ !!

Quelques jours plus tard, ma mère apprend toujours par le Consulat qu’après avoir été repoussés, arrêtés… alors qu’ils tentaient de continuer leur expédition vers le Portugal, déguisés en Arabe !! (Sans en connaître la langue !!!), qu’ils se trouvent dans un appartement, rue Clauzel à Alger…près de chez nous.

… Elle m’entraîne un matin avec elle dans cette rue, au moment où nous passons devant l’immeuble en question… une boîte d’allumettes atterrit à nos pieds …C’est moi qui la ramasse !!

Plus tard…chez nous ma mère l’ouvre : un message pour le consulat demandant entre autres, serviettes, savon…et je ne sais… !!!

- Ensuite plus de nouvelles…jusqu’au jour où nous recevons une carte du Portugal…

-Ces Belges après avoir rejoint Londres… furent parachutés en Belgique… puis cachés…actifs…dénoncés… 3 d’entre eux emprisonnés… exécutés dont un est devenu le plus grand martyre de Belgique.

Nous possédons des lettres manuscrites, et des extraits de livre écrit par un survivant (décédé en 1993), où il fait référence à leur séjour à Alger, en particulier chez mes parents…

1942

Rentrée scolaire : Je n’ai que 16 ans et ne réalise pas et ne sais pas ce qui se passe. A la suite des conditions de plus en plus difficiles… alertes, bombardements (en provenance de Tunisie nous dit-on) etc…le Lycée Delacroix, rue Michelet, ferme quasiment ses portes…

Il nous est possible pour notre classe de suivre des cours 4 heures par semaine ou bien de partir interne à Tizi-Ouzou en Kabylie, ce que mes parents refusent.

CREPS ST EUGENE : BOMBARDEMENTS

Que faire ??

Par une de mes amies, voisine de palier, j’apprends qu’un centre Régional d’E.P.S (formation de monitrices et moniteurs est ouvert, par la Direction des Sports dirigé par Monsieur St André, au gouvernement général d’Alger)

Mon père s’occupe de m’y inscrire (je n’ai donc que 16 ans ½) j’y suis admise comme auditrice libre (trop jeune pour être stagiaire !!!)   Et j’ai la permission de suivre des cours   (4 h par semaine au lycée)

Ce CREPS sis à St EUGENE, banlieue d’Alger, fonctionne, (de 7h à 13h30), au stade en bord de mer… une rue le sépare du grand cimetière d’Alger, lui-même situé en bas de la colline de Notre Dame d’Afrique

Pendant ce temps, nous subissons assez souvent alertes et quelques bombardements.

Descentes dans les caves la nuit !

-Pour cette nuit là : descentes 6 fois !!! Malgré la fatigue, mon amie et moi prenons le tramway à six heures pour nous rendre au CREPS.

Là, découverte macabre : le stade est jonché de couronnes mortuaires, de plaques commémoratives, de croix en bois, d’os humains, de pots cassés…de fleurs…etc… et nous comprenons…qu’une bombe est tombée sur le cimetière !!!

Notre premier entraînement du matin, dit « travaux manuels » est de ramasser et de nettoyer tout le stade pendant des heures…

Anecdote : Monsieur SADI  FERRARI

Le moniteur principal, très sévère, au physique hors du commun très impressionnant, imposant le respect, à l’enseignement du style « marche ou crève » (comme disent les plus âgés), qui n’admet pas que les filles parlent aux garçons, qu’il faut saluer d’une certaine façon (style scout) si nous le rencontrons en ville et surtout ne pas être accompagné d’un stagiaire de sexe opposé sinon : avertissement le lendemain !

Excellent enseignant...

N’est autre que Sadi Ferrari, dont la disparition sera, bien plus tard TRAGIQUE.

Le 8-11-1942

…Alertes…Rumeurs…dans la nuit, très tôt le matin, ma sœur et moi, nous nous installons sur le balcon de notre appartement, cachées derrière les colonnes au 4èmeétage d’un immeuble ancien, (sis 3 rue Jean Rameau, petite rue perpendiculaire au bd Baudin, face au commissariat Central d’Alger), et on apprend avec certitude que les alliés ont débarqué à Sidi Ferruch (c’est l’effervescence dans la maison).

On voit passer Bd Baudin, une « ridicule » petite moto sur laquelle est juché un homme aux grandes jambes, habillé en kaki qui se dirige vers le Commissariat central : (c’est un des premiers alliés sur moto pliable !!). Cela s’active Bd Baudin (on parle de bataille Vichystes et Résistants !!). On déjeune quasiment sur le balcon, vers 14heures tout va très vite : juste en bas de chez nous, Bd Baudin (entre la Rue Berlioz et la rue Jean Rameau) : on entend une voiture, des tirs, en même temps une portière s’ouvre et  un homme tombe à terre.

La voiture est immobilisée, l’homme est emmené en ambulance. On apprend plus tard qu’il s’agit d’un officier résistant LE CAPITAINE PILLAFORT qui décédera le lendemain (une stèle sera élevée en son nom Rue Berlioz et rapatriée en France il y a quelques années)

Les alliés s’installent…

1943

Le stage de St Eugène continue quelques temps, puis s’arrête.

Plusieurs jeunes femmes décident de s’engager dans l’armée dont Denise FERRIER (en mai 1943) avec qui je me suis liée d’amitié : je l’admire, elle est gentille et se prénomme : « Denise » aussi.

Hélas, son destin Héroïque sera tragique : puisque tuée au Champ d’Honneur, dans l’est de la France en Août 1944.

Novembre 1943

Parce que Denise Ferrier s’est engagée.

Parce que les appels à s’engager fusent en ville.

Parce que j’ai besoin d’agir…

Alors, je demande à mes parents de faire les démarches… afin que je puisse m’engager… je n’ai que 17 ans et 10 mois !!!

Mon père, après  pas mal de réticences, accepte !!

L’officier responsable du bureau de recrutement de l’armée de l’air, après m’avoir fait passer des tests de connaissances générales, me fait signer un engagement, auquel mon père joint « une émancipation de sa part, et demande également que je sois dirigée vers un stage qui me permettra… plus tard, éventuellement d’avoir une situation !! C’est ainsi que je suis intégrée, sans que j’ai à choisir, dans les transmissions: Ecole de Dellys (à peu près à 100km d’Alger) et nommée Elève Stagiaire – Radio Electricienne !!

DELLYS

A Dellys, vie de garnison, on y fait « ses classes » : la discipline… on apprend à marcher au pas…pour celles qui ne savent pas… à s’arrêter en rang, etc… Nous sommes en chambrée de 14.

Les cours : Electricité, physique, apprentissage du morse…cours traditionnels de français, etc...Tout ceci en vue de devenir : Radio Electricienne !! Éventuellement attachée au ministère de l’air ! Je ne suis réellement pas emballée… !!

Un autre groupe se joint à nous pour faire ses classes et rejoindre ensuite RABAT, pour  suivre, un des stages qui y sont offerts.

A savoir : Rédactrice, secrétaire- comptable, comptable.

Très intéressée par ces stages, je pense faire une demande dans ce sens…

Je me lie d’amitié avec Jeanine Pouységur institutrice, donc…engagée, dont le mari médecin est prisonnier en Allemagne. Elle me prend sous son aile.

JANVIER 1944

Au retour d’une permission accordée pour les fêtes du 1er de l’an, les cars qui nous ramènent à Dellys, se télescopent….

« Juste à l’entrée d’une petite ville, l’Alma : entre un camp hôpital américain… et le cimetière, de l’autre côté de la route !! »

Projetée sous le tableau de bord entre le levier de vitesses et la porte… je souffre fortement du genou droit…

Des américains du camp arrivent, veulent me soigner. Je refuse et rentre avec les autres, allongée à l’arrière du car qui peut repartir.

A Dellys : radiographies, on décèle une double entorse et décollement de la rotule.

Soins et deux semaines de repos ne viennent pas à bout de mes souffrances.

*Stage interrompu, transfert à l’hôpital militaire Maillot à Alger J’y reste du 21/1/44 au 21/2/44.

Anecdote vraiment INCROYABLE

Retour en Arrière :

« Dans la nuit du 23/12 au 24/12/1942, alors que chez nous on parle peu politique ou événement…je rêve que je suis l’Amiral DARLAN, assis derrière mon bureau… ! Un homme revolver au poing entre dans la pièce en criant : «  Vous êtes Darlan…Je vais vous tuer !!! »

AMIRAL DARLAN

Le 24 /12 au matin j’en parle, bien sûr à mes parents, mon père sourit, ma mère est intriguée, elle croit aux rêves prémonitoires !

J’en parle également à mon amie de palier.

A 13 heures, cette dernière sonne chez nous pour me montrer la « une » de « Dernière Heure » (qui parait le dimanche après-midi) traversée d’une bande noire… annonçant «  L’assassinat de l’Amiral Darlan … dans son bureau ». On peut imaginer mon bouleversement !!

*On repart à l’hôpital Maillot… je recommence à marcher, avec des béquilles, seule vaillante dans cette grande salle séparée d’une autre par un rideau… un médecin me demande de prévenir le médecin de nuit au 1erétage… si toutefois… « La jeune patiente très malade » que l’on vient d’amener, se manifeste (c’est la guerre – Hôpital militaire, pas d’infirmière !)

En effet au milieu de la nuit : gémissements, prières dont les fins de phrases se terminent en plaintes…je vais voir la patiente qui la tête cachée sous son drap… se plaint de plus en plus…

Je descends avertir les médecins qui emmènent aussitôt la jeune fille !! Le lendemain, nous apprenons son décès (méningite dit-on !)

Et…son nom : BONNIER DE LA CHAPELLE

Elle est la sœur du jeune homme qui a assassiné l’Amiral DARLAN

Incroyable non !?

Nouvelle affectation : MGA LA REDOUTE ALGER Février 1944

Je suis dirigée à ma sortie de l’hôpital (d’où j’ai fait une demande afin de rejoindre le stage de secrétaire rédactrice) vers la base 320, quartier Hélène Boucher, la Redoute-Alger- Direction du personnel féminin EMGA, où je retrouve le groupe de Dellys…en attente du départ pour RABAT.

D’autres engagées se sont jointes à nous dont plusieurs de Tunisie.

Nous sommes logées dans des chalets.

Le personnel féminin de l’armée de l’air est recruté parmi toutes les couches sociales de l’Afrique du nord : Lycéennes, étudiantes, universitaires, secrétaires, dactylos, rédactrices, infirmières… etc…celles qui n’ont aucun bagage intellectuel, celles qui n’ont jamais travaillé, celles dont le mari ou un proche, est soit sur le front, soit prisonnier, puis celles ayant uniquement le souci d’être utiles, celles désireuses d’apprendre tout en participant à la guerre,… et d’autres !

Propagande de l’armée de l’air  F.F.A

Pour étayer ce recrutement, l’armée de l’air lance des actions de propagande.

C’est ainsi qu’un matin, une stagiaire et moi-même (une grande brune ! une grande blonde !) sommes convoquées au bureau du commandant, avec recommandations de se présenter en  tenue de « sortie » (bleu marine) car nous disposons d’une tenue américaine kaki (toutes deux nous ont été distribuées à Dellys lors de notre engagement).

Nous sommes désignées pour être à la disposition de la section cinématographique de l’armée de l’air pour des prises photographiques dans les bureaux, en extérieur, en studio (flatteur ! mais fatiguant) et nous l'apprenons plus tard, afin de figurer sur les affiches « Engagez vous dans les formations féminines de l’armée de l’air – F.F.A »

Cette propagande passe également dans les cinémas à l’entracte aux « actualités » tandis que les affiches sont distribuées partout…Algérie-Tunisie-Maroc

Centre Ecole de RABAT   : 15/04/1944

Affectation au centre école de Rabat, voyage interminable.

Nous sommes accompagnées par un adjudant… masculin. Installation à la base aérienne.

L’ambiance est excellente, nous logeons dans des chalets (style préfabriqué) mes camarades plus âgées que moi m’aident pour certains cours, d’autant que quelques unes d’entre elles suivent le stage de rédactrice, dont Jeanine Pouységur que j’ai retrouvée.

Nous étudions beaucoup, dans ce camp réservé au personnel féminin, nous bénéficions d’activités sportives… ce qui n’est pas pour me déplaire… j’aide même pour certaines disciplines.

D’autre part, nous devons également assurer chacune notre « tour de garde » nuit et week-end.

Anecdote  Les « ARRÊTS »

C’est mon tour ce week-end…je dois m’occuper plus précisément de l’occupante d’une chambre verrouillée et à barreaux !!Cette engagée, une bretonne fiancée avec un marin, (embarqué sur un bâtiment militaire, soupçonné « d’espionnage ») est aux arrêts !

Elle est prostrée sur son lit…pleure beaucoup.

Elle a le droit de sortir, bien sur, accompagnée, une heure par jour. Elle a le droit de téléphoner, et moi l’obligation de lui demander le nom et le numéro de son correspondant… et d’écouter la conversation afin d’en rendre compte à l’officier supérieur !

C’est très pénible – C’est tant de peine !

A l’issue des stages, nous devons passer un examen – les trois premières de ma catégorie, (secrétaire-comptable), sont affectées à la base aérienne de Casablanca, école de Comptabilité « perfectionnement »

Les rédactrices sont nommées directement sur un poste – le groupe éclate.

C’est à ce moment que j’obtiens mes premiers galons : Adjudant !!! 3èmedu stage !!! (La première : Lieutenant, la deuxième : sous-lieutenant) Rien à voir avec les grades de l’armée régulière !!

15/06/1944 : Ecole de perfectionnement à Casablanca

Base aérienne de Casablanca : les bâtiments de logement sont d’anciens casernements, de nombreux baraquements sont installés pour d’autres activités – lecture – discussions – théâtre, auxquelles plusieurs d’entre nous participent.

Les cours de comptabilité sont très difficiles. D’autres disciplines sont dispensées : Français, Philosophie, Mathématiques.

Anecdote : Libération de Paris

Hospitalisée  pour soigner un flegmon à l’hôpital militaire de Casablanca où il n’existe pas de secteur féminin… je suis installée dans une chambre isolée à barreaux… réservée aux « malades mentaux » !!!

C’est là que le 25 Août, médecins, infirmières défilent à tour de rôle dans ma chambre, pour m’annoncer la LIBERATION DE PARIS. Ils viennent tous, apportant des gâteaux (je ne peux que difficilement avaler)… mais je peux et je veux boire, même dans un gobelet,  le Champagne !!        Je suis née à Paris !!

30/09/1944 : BLIDA – ALGERIE

C’est la fin du stage, nous passons nos examens… une de mes camarades et moi sommes affectées au Dépôt 201 à Blida « services des délégations des soldes et comptes particuliers ».

Des bureaux immenses sont installés dans une caserne en centre ville – le personnel est nombreux, peu de femmes et quelques civils, nous sommes bien accueillies. Le personnel féminin loge au « quartier Montpensier » à environ un kilomètre du centre.

Une navette effectue des allées-venues matin, midi  et soir.

En plus de mes activités au dépôt 201, je suis désignée  « adjointe » à l’officier féminin, (Capitaine), qui dirige le camp. La discipline est de rigueur, tout est vérifié au départ de la navette le matin : tenue et propreté des chambres, tenues vestimentaires.

Chaque chalet comporte trois chambres à deux lits et une réservée pour la responsable de chaque bâtiment… et je suis aussi…responsable de mon chalet !

Dans la majorité, le personnel de ce camp est peu ou pas gradé. Même vie que précédemment… tours de garde etc...

Anecdote surprenante ! « Les arrêts »

Un chalet au fond du camp attire mon attention, il est gardé par un soldat en armes jour et nuit ! Très vite, j’apprends qu’une engagée volontaire y est aux arrêts… « Pour espionnage », elle doit être transférée à Paris. Un matin, branle-bas de combat au camp… la prisonnière s’est enfuie !! A sa place, comme au cinéma, on trouve un traversin !! – avec quelle complicité ??

Toutes les suppositions sont avancées !!C’est un choc ! C’est à ce moment là que son nom m’est révélé : cette jeune femme n’est autre que celle qui a participé à « l’action de propagande » avec moi, à la Redoute à Alger.

Lors de mes week-ends de garde, pour celles qui ne partent jamais en permission, de mon plein gré… j’organise des promenades, goûters, discussions sur des nombreux sujets !

Ce camp comporte un mess - un foyer

Personnellement, je suis autorisée, bien que sous-officier, à déjeuner avec mes amies, infirmières, ambulancières, officiers…au mess des officiers où nous sommes séparées des hommes par une cloison !!!

Centre ville : Le foyer

Nous nous rendons chaque semaine, une camarade et moi à la bibliothèque, d’un autre foyer en ville, dirigé par un séminariste. Dans une salle, quelques tables y sont installées pour y lire, pour y discuter mais en même temps y déguster un « mauvais café, ou jus de fruit et pauvres sandwichs » distribués contre une modique somme, par un militaire campé derrière un petit guichet au fond de la salle.

Très vite, nous nous impliquons pour les aider « certains week-ends ». Nous remplaçons le militaire, améliorons l’ordinaire en quantité, en variétés, marquant les jours de fêtes par des petits « extras »… (Crêpes etc…). Nous remplissons les caisses du foyer !! Cela nous amuse, mais le dimanche soir à 20h… pas de navette pour rentrer au camp (avant 21h obligatoirement)

Nous avons à parcourir plus d’un kilomètre à pied, la peur au ventre sur une petite route déserte, une matraque à la main !!

8 MAI 1945 ARMISTICE

Tous sur la « Place d’armes » à Blida, civils et militaires confondus, autour du kiosque, la fanfare succède aux discours, aux applaudissements…

INCIDENTS

En provenance des deux rues qui jouxtent à gauche et à droite un immeuble à colonnes, des hurlements s’amplifient !! En courant des arabes munis de fourches foncent sur nous, des pavés volent dans tous les sens.

C’est l’affolement, je n’ai que le temps d’attraper une personne petite et âgée qui est devant moi, pour aller en courant nous abriter sous les arceaux, près du mess des officiers.

L’HORREUR

Tout est vite réprimé : quelques jours plus tard un jeune militaire, rentrant de permission de Guelma, nous apprend... l’Horreur !!!

Pendant que nous étions attaqués, lui trouvait sa famille priant devant un autel de fortune (Sur une table de cuisine) bougies allumées, pleurant, entourée de fidèles ouvriers de la ferme, tous effrayés. Il nous dit aussi avoir croisé… un curé assassiné sur sa moto… le cœur accroché au guidon !! C’est l’horreur !!

C’est bien plus tard que nous apprendrons l’intervention de la France.

Cérémonies officielles

En plus de notre travail administratif, avec une ou deux autres engagées, je suis de toutes les cérémonies officielles pour représenter l'armée de l'air, avec l’armée de terre, et la marine !! Je suis très fière…

Cela va du « jour de l’an », au 14 juillet, au 1ernovembre, et depuis cette année le 8 mai ! La plupart du temps, nous nous rendons dans les cimetières français, juifs, arabes où des gerbes sont déposées !!

Dilemme : Affectation  Oran ou Paris ?

Convoquée par le commandant Conquy dont nous dépendons, j’apprends que l’Etat Major général de l’Air, lui a fait parvenir une note de service lui demandant de désigner selon certains critères, une engagée volontaire, susceptible de diriger le bureau de recrutement (maison des ailes) à ORAN !!

Il pense à moi et m’assure également que dès lors je serais nommée Lieutenant !

Très gênée, je me sens obligée de « quasiment » refuser cette offre « magnifique » et de lui confier que pour des raisons importantes (je lui donne certains détails) ma famille de Paris qui m’a élevée, quelques années , est en train d’œuvrer afin que je sois « rappelée » par le Ministère de l’Air : (ce qui ne se fait qu’exceptionnellement et de toutes façons pour des personnalités… d’où mon immense gêne ! )

AFFECTATION A PARIS !!!

Le commandant décide d’attendre 5 jours pour répondre ! S’il n’a rien reçu de Paris d’ici là… je serais affectée à Oran. L’incertitude est insoutenable. Le quatrième jour de cette attente, arrive un télégramme officiel me rappelant à Paris.

Anecdote «  de quoi rire ! Incroyable » Le monde est à l’envers !

Devant cette réalité, le commandant me convoque, et m’annonce qu’il met sa voiture, (une déesse), et son chauffeur à ma disposition !!!… pour me rendre à l’aérodrome de Boufarik à 10km environ de Blida. (Pas d’autre moyen de transport…sauf  l'opportunité d'un déplacement : camion militaire ou ambulance) …

Tout va très vite, je pars le surlendemain…il pluvine, à l’aéroport un soldat, parapluie ouvert à la main, m’ouvre la porte !! Surprise !! Ce n’est pas un « officier supérieur » qu’il accueille, mais ....une jeune femme militaire… et par surcroît « adjudant » !!

BOUFARIK JUIN 1945

Le trajet prévu en avion : Boufarik – Toulouse, puis  Toulouse – Paris en train !!

Ce petit avion ne comporte pas de sièges traditionnels, uniquement : deux madriers posés dans le sens de la longueur, sur deux fûts métalliques où des personnes sont déjà installées.

Nous sommes bien sûr, peu nombreux, deux officiers et leurs épouses, peu causants, un officier et  trois enfants, une assistante sociale qui les accompagne, moi et l’équipage (ils sont deux)

Très vite l’officier, père des trois enfants à besoin de raconter son retour en France. Son épouse, elle, à l’article de la mort, est rapatriée sanitaire par bateau…il est effondré. Le plus petit des enfants, s’accroche à moi… je m’en occupe durant tout le trajet qui est très long !!

TOULOUSE

Notre « coucou » a beaucoup de mal à atterrir par un vent violent…j’ai peur !! Nous sommes transportés de l’aéroport à Toulouse par camion !! Seule sous-officier du groupe, je dois me rendre au foyer de la gare, pour y dîner et y dormir !!

Malgré sa détresse, le père des enfants visiblement soulagé d’être enfin en France, tient à nous remercier tous, de l’avoir écouté, de nous être occupé des enfants, 3 ans ,7ans et 11 ans.

Il décide de tous nous inviter (voyageurs et équipage) à dîner au restaurant de l’hôtel où il doit descendre.

Il s’arrange pour que je n’aille pas au foyer…ainsi je dormirai dans la chambre de l’assistante sociale, avec deux des enfants.

Le repas : dans l’arrière salle du restaurant… au menu : CASSOULET !!  Au marché noir !!

Je dors dans un petit lit, le petit garçon de trois ans contre moi. Tôt le matin, petit déjeuner toujours dans l’arrière salle.

L’officier ayant des démarches à faire avec l’assistante sociale, me demande de m’occuper des enfants, durant un temps, avant de nous rendre à la gare.

Il me donne une petite somme d’argent afin de les occuper… bonbons, revues… et éventuellement manège… il y en a !!!

A la gare, alors que je n’ai droit qu’aux deuxièmes classes, l’officier s’arrange pour que je voyage avec eux en première !!!…

PARIS

A Paris, nous nous séparons : je dois me rendre Rue Blomet, eux Gare de l’Est.

L’officier ne cessant de me remercier de m’être occupée pendant tout ce temps de ses enfants, hèle un des rares taxis et règle le trajet…je suis confuse.

Je n’ai jamais su leur nom, et bien sur ce qu’ils sont devenus !!!

Rue BLOMET ! Est l’adresse de l’hôtel réquisitionné où peut loger le personnel féminin de l’armée de l’air.

Ce sont des petits appartements meublés .Les repas sont servis à quelques immeubles de là, dans un restaurant, faisant office de mess.

Anecdote incroyable !

Le studio qui m’est affecté est sombre et donne sur une cour… j’ouvre la fenêtre pour aérer…et…je crois à un mirage !!!

Je vois en face une jeune femme fumant à la fenêtre : c’est ma voisine de palier d’Alger !!! Partie bien avant moi pour rejoindre les Forces Françaises Libres en Syrie (je crois) sans mot dire à sa famille (j’étais la seule dans la confidence). Elle est officier. Nous logeons dans le même hôtel ! Il suffit de longer le couloir qui fait un angle et je suis dans son appartement : deux pièces qu’elle partage avec une amie actuellement à l’hôpital, et qui doit rentrer dans sa famille.

Mon amie se rend à l’accueil…explique la coïncidence et obtient très vite que je m’installe avec elle.

C’est la joie, les rires, notre « histoire ». C’est formidable !!

MINISTERE DE L’AIR 26/06/1945

Après quelques jours de permission en famille… je rejoins mon affectation, au Ministère de l’Air, 8èmebureau : service des archives dans les sous-sols.

Très bon accueil, curiosité …Il n’y a que des hommes !!

Beaucoup de travail me dit-on…

JEANINE POUYSEGUR

L’après-midi de mon arrivée, alors que je me rends aux toilettes, à l’angle d’un immense couloir… je me heurte à une personne… qui n’est autre que Jeanine Pouységur, devenue Capitaine.

Je ne l’ai plus revue depuis Rabat !surprises, embrassades, rires…

Je lui apprends dans quel service  je suis affectée depuis le matin   … et elle d’ajouter : « Demain, tu seras dans le mien !! »

Direction du personnel Féminin de l’armée de l'air - EMGA

Le lendemain, l’officier, chef de service, m’appelle et m’annonce qu’il est désolé  d’avoir déjà à se passer de moi…mais je dois rejoindre au 3èmeétage, le service de la direction du personnel féminin de l’air en France que dirige Madame le Commandant DUMESNIL, au cabinet du Général ANDRIEU.

Je me sens à la fois toute petite, sur un nuage et si contente.

Je rejoins mon nouveau poste, dans le bureau de Jeanine Pouységur, qui m’apprend que son mari, Jean Pouységur, prisonnier, s’est trouvé à participer à la LIBERATION DE PARIS (en temps que médecin pompier) et a été exécuté d'une balle dans la tête le 25-08-1944. Une plaque commémorative est apposée Gare du Nord !!

J’ai beaucoup de travail, je suis assise devant un grand bureau, je bénéficie de deux téléphones (un extérieur, un intérieur…) Quel événement pour moi !!

C’est en manipulant des dossiers que j’apprends que la « Prisonnière de Blida » a été révoquée…elle n’est pas la seule !!

C’est à Paris que j’entends pour la première fois aux stations de métro : ces lettres : « P.P.O » au début je n’y fais pas attention… puis devant la répétition, à divers endroits…je m’enquiers auprès de mon amie avec qui je loge, de la signification de ces lettres ainsi formulées… Elle ne peut que sourire pour  bien sûr les avoir déjà entendues… elle traduit : Poule Pour Officier !!!!

C’est lamentable : que c’est triste, que cela fait mal !!! A part cela tout se passe formidablement bien.

Fini les tours de gardes etc… Je passe mes week-ends en banlieue dans ma famille.

Je me rends quelques jours en permission à Bar-sur-Aube chez ma grand-mère ; mais au fur et à mesure que les mois passent, la guerre étant terminée, de nombreuses F.F.A résilient leur contrat.

De mon côté, j’ai le choix : de rester dans l’Armée de l’air… (On parle de possibilités de partir en Indochine… ce n’est pas pour me déplaire)…ou de résilier mon contrat pour retourner vers la vie sportive, et préparer mes examens.

C’est cette dernière solution que je choisis, j’aimerais rester en France pour ce faire…

Je me présente en uniforme rue Labourdonnais à Paris – Direction des Sports…afin de m’inscrire dans un CREPS … la réponse est claire… « Vous êtes d’Alger alors retournez y, ici on ne peut vous accepter…il y a trop de postulants de la métropole ! À Alger un CREPS va être ouvert !!!

(Il ouvrira des années … des années après !) C’est ainsi que je décide de rentrer à Alger, chez mes parents : 3 rue Jean Rameau, à Alger.

20/11/1945

Mon contrat est résilié le 20/11/1945

Je rentre à Alger, le cœur léger, heureuse avec le sentiment d’avoir à mon niveau et très modestement certes, œuvrer pour la France.

J’ai vécu une expérience humaine enrichissante à tous points de vue, faite entre autres, de découvertes, de rencontres, d’amitiés, de joies, d’humour.

J’ai aussi approché des cas de grande tristesse !!

Je me sens très forte pour affronter les réalités de la vie civile.....

RETOUR A LA VIE CIVILE A ALGER DE NOVEMBRE  1945  à SEPTEMBRE 1958

Novembre 1945 : De retour à Alger… Pas de CREPS ouvert…il y en aura un…quand ??

Par les relations de mes parents, nous apprenons qu’un groupe de professeurs et moniteurs, à titre privé assurent la préparation des futurs moniteurs et professeurs d’E.P.S aux « GROUPES LAÏQUES » chemin Yusuf à Alger.

Je m’y inscris… la réadaptation est difficile.

Une page de SPORT à Alger 

 

A la faveur de nos cours et entraînements… on découvre… que je lance bien le disque et que je cours…pas mal sur le 800 Mètres !!

C’est ainsi que je remporte « le lancer du disque » au « CHALLENGE CARDONNA » rencontre annuelle et bien connue des Athlètes à Alger.

Je deviens ensuite Championne d’Alger dans la même discipline… tout en battant le « record d’Alger »…détenu depuis 10 ans par une Athlète de « l’ALGERIA – SPORTS ».

(Je n’ose dire la distance, quand on sait ce que font les lanceuses actuelles)

Anecdote

Je ne sais même pas ce que veut dire « le petit drapeau » au sol… là-bas…que mon disque vient…de dépasser !!!...

Aux championnats d’Afrique du Nord, je ne suis que seconde… avec 30 mètres… l’athlète qui sévit actuellement sur les stades est Micheline Ostermeyer (de Tunisie) avec 32 mètres, sélectionnée pour les Jeux Olympiques de LONDRES (1948) … Elle atteindra 42 mètres et deviendra « Championne Olympique ».

Les GROUPES LAÏQUES ont depuis de nombreuses années, crée, une rencontre d’ATHLETISME, qui se déroule annuellement et alternativement à ALGER et à ORAN : … Ce sont les « RELAIS D’ARGENT »

Toutes les disciplines sont représentées. J’y participe et remporte le lancer du disque, à ORAN.

1948  à 1951 : Auxiliaire d’E.P.S

Nous sommes sollicités, nous, étudiants pour assurer des cours d’E.P.S dans les écoles primaires d’Alger et ses environs, ainsi que dans quelques Collèges.

J’accepte et … me voici Auxiliaire d’E.P.S, pour un an renouvelable.

Dans ce même temps, je m’essaie au Basket-ball, deviens Capitaine d’une équipe bien placée dans son groupe…

Ceci dans une petite commune « L’ALMA » proche de MAISON-CARREE où j’exerce au Collège depuis 2 ans.

Parenthèse

Mariage : Un congé d’un an renouvelable pour 3 ans maximum m’est accordé, afin de suivre mon mari, dans les douars, entrepreneur de travaux publics, qui construit pour le Gouvernement Général (par appels d’offre) des écoles, avec logement pour les instituteurs français !!! (Écoles détruites pour la plupart…  plus… tard !!!)

Naissance de notre fille. Actuellement, nous sommes à MICHELET – Kabylie.

31-10-1954  ..........1-11-1954

Veille de la Toussaint ! Ce jour là 31-10-1954… mon mari décide de  rentrer à FORT DE L’EAU (notre domicile). C’est le soir.

Trois de nos ouvriers, nous demandent de les « redescendre » à ALGER.

Sur la route qui nous mène à Tizi-Ouzou ma fille est prise d’un besoin pressant…je m’arrête… et oui, c’est moi qui conduis !! Mon mari lui s’occupe de notre fille… alors qu’il descend de notre voiture cinq minutes… moi, je m’extasie, de mon côté, sur les feux d’une Fantasia…qui se passe là-bas…sur l’autre versant de la colline !!

Ce n’est que le lendemain matin, 1erNovembre, que nous apprenons l’HORREUR !

En fait de FANTASIA … C’est le début des émeutes… c’est la Guerre d’ALGERIE !!

Avec tout ce que cela comportera de drames !!!

La Peur à retardement

Nous pouvions être tués sur place dans notre véhicule… (Même si mon mari… par habitude garde toujours un fusil sous le siège avant de la voiture).

Les trois ouvriers…transportés ont disparu.

Sans « jeu de mot » je pense qu’ils ont dû être « morts de peur » d’être à la merci d’une « Femme au volant »… Pensez à l’époque !!

Je ne retournerai plus à Michelet !

De 1955 à 1958

…Divorce. Je vis à Alger.

Je reprends un poste d’auxiliaire…repasse des examens au titre de « victime de la guerre 39-45 », suis titularisée avec effet rétroactif…nommée en 1958 à BAYONNE (je n’ai jamais demandé ce poste) à cause de la lenteur administrative, ceux que j’avais sollicités …sont pourvus !! Mais quelle aubaine. Ma sœur et sa famille vivent à St Jean de Luz !

Pendant ces années là,… LA PEUR s’installe… :

Dans la rue, en apercevant le moindre papier dans un caniveau … : On traverse !

Un scooter avec sacoches stationné le long du trottoir… : On traverse !

Quelques pas …derrière soi… : On s’arrête…sous n’importe quel prétexte … afin de se laisser dépasser,  pour voir !

Anecdote - triste et drôle  à la fois

Avec deux amies, nous rendant à la « Grande-Poste », nous nous sommes jetées au sol…au bruit infernal que faisait un rideau de fer…que baissait… un commerçant entre 12H et 14H !!

Vérifications d’identités

Quelque chose m’intrigue de plus en plus : que je me déplace en bus, en tramway, que je franchisse les portes d’un établissement public, systématiquement les militaires de service, me demandent mes papiers, me font ouvrir mon sac, (pas aux autres passants alentours).

Il faut dire que mon grand sac contient mon équipement sportif…cahiers…etc...

Interpellation

Après avoir assuré mes cours au stade des GROUPES LAÏQUES, et pour me rendre à l’Hôpital MUSTAPHA (par l’entrée « du bas ») afin de visiter une de mes amies (blessée par un engin placé dans un poteau d’arrêt d’autobus)…j’emprunte la rue de Lyon, traverse une placette où se trouvent quelques marchands ambulants (cacahuètes etc.….) et des passants. Juste à hauteur du « CHAMP DE MANŒUVRES »au moment de traverser,

Je suis interpellée : « Mademoiselle, s’il vous plaît, voulez vous me suivre… »

C’est un policier…mitraillette au poing qui me dirige vers  un fourgon, qui est stationné là ! A l’intérieur du fourgon : deux policiers masculins à l’avant, et une femme à l’arrière.

Un des policiers avec mes papiers se met en liaison par radio…...avec  un commissariat …..je pense ! L’autre surveille tandis que celui qui m’a interpellée est resté à l’extérieur.

La femme policier, (je suppose), elle, vide entièrement mon sac de sports, et avec un air circonspect, tire doucement… sur un ruban…au bout duquel…apparait…un « sifflet » !

Catastrophe !! Quand on pense à l’ambiance du moment en Algérie !!!

Elle me demande : Qu’est ce que c’est ?sur un ton qui n’admet pas la plaisanterie… (J’avoue que je n’ai pas envie de plaisanter…je pense à l’heure…il faut aussi que j’aille chercher ma fille à l’école !!)

Je réponds : -Un sifflet (c’est si évident !!)

Comprenant qu’elle n’a pas posé la bonne question…elle reprend :

-A quoi cela sert ???

…Je lui explique que nos cours se font aussi à l’aide d’un sifflet !!

On me relâche au bout de ¾ d’heure, devant le fourgon…il y a foule !...

Pensez,  une française arrêtée !!!

Je suis toute rouge et poursuis mon chemin complètement choquée.

Explications de ces interventions

Je profite d’un déjeuner chez ma propriétaire, qui reçoit un couple d’amis dont le mari est administrateur des colonies. (Je crois…) à MASCARA…pour raconter mes mésaventures.

Aucune hésitation pour l’administrateur…je  ressemble terriblement à la « française » qui a rallié la cause « fellagha », et dépose des bombes dans des sacs de sport… (Dans des lieux publics : Cafétéria…etc.)

A sa visite suivante, ce Monsieur me montre une photo « anthropométrique » de cette femme… c’est saisissant !!!

C’est ainsi  que pendant un temps, alors que je suis blonde…je me fais teindre en brune !!!

Octobre 1957

Affectée, toujours auxiliaire, au Collège Pasteur à Alger, j'attends ma titularisation !!! (Presque 2 ans)

13MAI 1958

Nous sommes le « 13 MAI », je suis avec mes élèves…au stade LECLERC (il surplombe le Gouvernement Général et le boulevard LAFERRIERE) un collègue s’approche de moi (le téléphone « arabe »…fonctionne) et m’avertit de l’arrivée d’une autorité en provenance de Maison-Blanche, l’aéroport…il me conseille de m’asseoir avec mes élèves dans des bougainvilliers…le long de la palissade…en pente…Nous nous asseyons et attendons.

Tout alentour est silencieux…une rumeur…en provenance du boulevard LAFERRIERE enfle…plusieurs voitures noires passent en cortège en bas de la palissade.

En 5 minutes, la place du Gouvernement Général est noire de monde qui afflue de tous les sens…

Toutes les fenêtres, les balcons d’immeuble du boulevard  LAFERRIERE sont comme par magie devenus « BLEU, BLANC, ROUGE » (habillés de drapeaux, de banderoles etc.…)

Au balcon du GOUVERNEMENT GENERAL apparaît le GENERAL DE GAULLE… aux cris de « ALGERIE FRANCAISE »  etc. …

Je me laisse dire que toutes ces personnes…qui convergent là…étaient en attente depuis des heures, pour certaines, dans des endroits… tels que les cinémas !! Etc...

C’est une vision que l’on ne peut oublier.

Pendant les premiers jours qui suivent, la Directrice du Collège préfère que nous ne nous rendions pas au stade…vu l’effervescence qui règne à Alger !!

Je reste dans une classe et fais des cours théoriques…

Un jour…c’est un concert de « klaxons » dont les sons montent du boulevard Pasteur…jusqu’à nos oreilles !

Cela donne : 3 petits coups… 2 petits coups ! En clair : AL-GE-RIE…FRAN-CAISE !!

Ce qui est amusant, c’est de voir d’en haut de nos fenêtres les mains des automobilistes…en mouvement sur le klaxon, ceux qui montent 3 coups ! Ceux qui descendent 2 coups !

A croire qu’ils ont répété.

Mes élèves enchaînent sur leur bureau !

Voilà… en Août enfin titularisée, nommée à BAYONNE, je m’embarque avec ma fille pour la France en emportant tant de souvenirs !!

…de 26 ans en ALGERIE.

ET......

IMG_6178

PALAIS DES CONGRES  de JUAN LES PINS   - AVRIL  2009- RASSEMBLEMENT NATIONAL DES RAPATRIES D’AFRIQUE DU NORD

STAND : FRANCOIS PAZ - C.L.A.N-R

Denise LANDRE

Retour coups de cœur. 

9 juin 2010

UNE PAGE D'HISTOIRE

Par José Castano

« L’APPEL DU 18 JUIN » ou LA MECONNAISSANCE DE L’HISTOIRE

            « J’aurais suivi De Gaulle avec joie contre les Allemands, mais je ne pouvais le faire contre les Français… Il me semblait qu’un Français de l’étranger devait se faire le témoin à décharge, et non à charge de son pays… Si je n’étais pas gaulliste, c’est que leur politique de haine n’était pas pour moi la vérité » (Antoine de Saint-Exupéry).

            Le 18 juin 2010 sera l’occasion pour bon nombre de gaullistes de commémorer   « l’appel » (le 70ème) lancé de Londres par leur chef spirituel. L’histoire a fait de ce discours le symbole de la résistance face à l’occupant allemand et a qualifié le général de brigade « à titre temporaire » Charles de Gaulle, de « premier résistant de France ». C’est une ineptie ! De Gaulle n’a jamais fait partie de la résistance. La résistance, c’est l’histoire du Colonel Fabien qui a débuté le 21 juin 1941.

            Comme le disait Weygand, de Gaulle était un militaire, pas un soldat et il y a à son sujet, toute une légende à détruire. Sa carrière militaire a pris des allures très particulières, marquées très tôt par la certitude de sa supériorité intellectuelle sur ses pairs. Ces derniers, en raison de sa morgue et de son extrême confiance en soi, l’avaient baptisé « le Connétable ». En fait, il les détestait tous, en particulier Juin, major de sa promotion dans laquelle de Gaulle avait obtenu un rang médiocre.

            Sa réputation de prophète d’une armée blindée moderne fait partie de la légende. Le général Guderian, spécialiste des blindés allemands, consulté à propos de l’influence qu’auraient pu avoir les écrits du colonel De Gaulle sur l’emploi d’une force mécanisée, répondit : « Ces théories sont déjà anciennes, les écrits de de Gaulle ne sont guère que de la littérature sans réelles applications pratiques nouvelles. Nous n’y avons pas porté d’intérêt ! »

            En 1940, au commandement de la 4ème division cuirassée, il subit un échec sanglant, prouvant d’une part son incapacité tactique et un entêtement criminel devant les conseils de ses pairs. D’ailleurs, il abandonna sa division en plein combat, apprenant qu’il était nommé général à titre temporaire et que Paul Reynaud faisait de lui un sous secrétaire d’Etat à la Défense. Le képi de général et ses deux étoiles devinrent alors sa première préoccupation, la seconde étant de contrer Weygand par tous les moyens.

            La fin de la campagne de 1940 apporte la confirmation : De Gaulle n’est pas un guerrier. Il n’est pas de ces officiers qui vont à l’assaut en casoar et en gants blancs, de ceux qui crient « debout les morts ! » ; c’est un rhéteur, un communicant que son entourage appellera bientôt « le général micro ». L’armée n’est pour lui qu’un instrument qui ne reflète en aucun cas un symbole national.

            Le 17 juin 1940, quand il quitte Bordeaux à destination de Londres, la guerre n’est pas finie puisque l’armistice est du 24 juin. Alors, pourquoi est-il parti en Angleterre ?

            Le 17 juin, eût lieu à Bordeaux le passage des pleins pouvoirs à Pétain et la formation du nouveau gouvernement. Or, de Gaulle eût l’amère surprise de constater que le Maréchal n’avait pas voulu de lui. Il connaissait trop bien l’homme et son orgueil démesuré pour lui confier un poste dans son nouveau gouvernement. Déçu, dépité, vexé, il décida à ce moment de quitter la France. Il attendit, caché derrière un pilier des vestibules, le passage du général anglais Spears, lui raconta avec une mine défaite qu’on voulait l’assassiner (une élucubration de plus) et lui demanda de l’emmener avec lui en Angleterre dans l’avion que Churchill avait envoyé à cette occasion. Le soir, il était à Londres et adressa un télégramme au Ministre de la Guerre à Bordeaux : « Suis à Londres. Ai négocié avec le Ministre de la Guerre britannique, sur instruction de monsieur Paul Reynaud, au sujet des points suivants… » (Il s’agissait des matériels d’armement remis aux alliés par les Etats-Unis et du sort des prisonniers allemands actuellement en France).

            La réponse arriva de Bordeaux sous la forme d’un câble adressé par le général Colson, secrétaire d’Etat à la Guerre, à l’attaché militaire à Londres, le général Lelong : « Informez le général de Gaulle, qu’il est remis à la disposition du Général commandant en chef. Il doit rentrer sans délai. »

            Hésitation de de Gaulle : Obéir ou pas ? Dans un premier temps il décida d’obéir et demanda un avion au général Lelong. Celui-ci désigna le capitaine de l’armée de l’air Brantôme, pour l’accompagner avec l’unique avion que les Anglais avaient laissé aux Français. Cet officier déclarera : « Tout semblait devoir se dérouler sans encombre  lorsque j’apprends que les Anglais, sans avertir personne, avaient fait vidanger le matin même l’essence des réservoirs et déplacer l’avion dans un hangar aux portes cadenassées et gardées par des sentinelles en armes. »

            Devant l’impossibilité désormais de rejoindre Bordeaux, de Gaulle s’adressera aux Français, le 18 juin, sur les ondes de la BBC, en ces termes :

            « Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et soldats français qui se trouvent en territoire britannique, ou qui viendraient à s’y trouver, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des industries d’armement, qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. Demain comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres. »

            Ce texte n’a rien à voir avec ce qu’on appelle communément, l’appel du 18 Juin, où se trouverait la phrase fameuse : « la France a perdu une bataille, elle n’a pas perdu la guerre » En effet, cette phrase ne vit le jour qu’en Août 1940 sur une affiche placardée sur les murs de Londres. Ce faisant, de Gaulle ne faisait que copier, la proclamation du ministre anglais de l’information, Duff Cooper, à la suite de la capitulation de l’armée belge.

            Dès lors, de Gaulle devint pour bon nombre de Français le « symbole de la résistance »… alors qu’il passa toute la guerre en toute quiétude en famille, mangeant à sa faim, à l’abri des affres de la pénurie et de l’insécurité. Mais qu’importe : La légende gaullienne était en marche…

            Que serait-il advenu de l’auteur de « l’appel du 18 Juin » si le Maréchal Pétain (respecté par les Allemands pour avoir été le seul général à les avoir battus à Verdun), au lieu de confirmer Weygand dans le rôle de Général en Chef, pour qu’il réorganise l’Armée d’Afrique, avait choisi de Gaulle ? Ce dernier n’aurait, assurément, jamais rejoint Londres.    

            Roosevelt détestait de Gaulle et le considérait comme un dictateur en puissance, « un arriviste » à ses yeux. Il disait de lui : « De Gaulle se prend de temps en temps pour Clemenceau, de temps en temps pour Jeanne d’Arc ». Par contre, il estimait Giraud qui, arrivé à Alger, fin 1942, n’avait qu’une idée en tête : recomposer une armée française pour continuer la guerre… d’où l’animosité sans borne que De Gaulle vouait à ce dernier.

            Churchill n’estimait pas davantage De Gaulle et dira du personnage : « De toutes les croix que j’ai portées, la plus lourde a été la Croix de Lorraine ». Un jour, il lui fit cette remarque qui le glaça : « Votre pire ennemi, c’est vous-même. Vous avez semé le désordre partout où vous êtes passé ! » Et le désintérêt –voire l’antipathie- qu’ils vouaient à de Gaulle amenèrent Churchill et Roosevelt à le tenir à l’écart de leurs projets concernant le débarquement du 8 novembre 1942 en AFN, ce qui fit s’écrier l’homme de Colombey : « J’espère que les gens de Vichy vont les refoutre à la mer ! ». Tenu à l’écart, il le sera aussi lors du débarquement en Normandie, le 6 juin 1944… date à laquelle l’Armée d’Afrique défilait dans Rome qu’elle venait de libérer sous les ordres des généraux Juin et Monsabert.

            Cependant, cette mise à l’écart, au lieu de provoquer chez lui un sentiment d’humilité, aiguisera au contraire son orgueil démesuré et, désormais, sa seule devise sera : « Moi, de Gaulle ! » Cette paranoïa, cette ambition amèneront les catastrophes qui détruiront l’unité nationale.

            Dans ses principales destructions : l’empire et l’armée qu’il a toujours méprisée. On lui reprochera –entre autres- sa complicité dans la destruction de la flotte française par l’aviation anglaise, le 3 juillet 1940 à Mers-El-Kébir et du massacre de près de 1600 marins ; de l’attaque de Dakar, le 25 septembre 1940, par cette même armada anglaise ; la guerre franco-française de Syrie dont il fut le principal responsable. A cet effet, en janvier 1941, le colonel Monclar, commandant la 13ème DBLE et futur commandant du fameux bataillon de Corée, éprouvant quelques scrupules à l’idée de devoir tirer sur d’autres soldats français, s’adressa à de Gaulle en ces termes : « Mon général, en face il y a la Légion… La Légion ne tire pas sur la Légion… d’ailleurs vous nous avez affirmé que nous ne nous battrions jamais contre des Français… » Et le « chef de la France libre » de répliquer : « Monclar ! Les Français, c’est moi ! La France, c’est moi ! ». On lui reprochera aussi l’épuration de l’armée d’Afrique à qui il ne pardonna pas d’avoir « gagné sans lui » ; son opposition à la libération de la Corse par Giraud ; sa mise à l’écart de De Lattre et de Juin, généraux victorieux qui pouvaient lui faire de l’ombre. Son égocentrisme sera exacerbé quand le général Américain Clarck rendra au général Alphonse Juin, après que l’armée d’Afrique se couvrit de gloire en Italie, un vibrant hommage en ces termes : « Sans vous et vos magnifiques régiments, nous ne serions pas là ! ». De Gaulle saura s’en souvenir… 

            Après sa prise de pouvoir en mai 1958, il n’eut de cesse de se débarrasser de l’armée victorieuse en Algérie en épurant ses chefs les plus prestigieux au bénéfice d’hommes « à lui » qui, s’ils n’étaient guère brillants sur le plan professionnel, avaient au moins l’avantage « d’être sûrs » : Gambiez, Ailleret, Katz, Debrosse… Le Maréchal Juin, patron de l'Armée d'Afrique qui libéra la France avec Eisenhower, Roosevelt, Churchill eût à donner son jugement sur l'OAS : « C'est un mouvement généreux ! » De Gaulle le mit aussitôt aux arrêts de rigueur et lui retira toutes ses fonctions. Il obtenait là sa revanche…

            Et pourtant, on l’avait appelé, lui, de Gaulle, le sauveur, pour conserver l’Algérie française ! Mais d’incompétence en veulerie, de fautes en palinodies, d’abandon en trahison, de largesse en munificence, de discours en référendums, on en était arrivé aux concessions suprêmes, à l’abdication, à la fin sans le moindre égard pour ces milliers de morts et de disparus qui jalonnaient l’histoire de ce pays.

            Aventurier, paranoïaque, il restera, malgré la légende, épiphénomène dans l’histoire de France. Pour avoir rêvé de dominer la France –et probablement le monde- il avait pris un costume trop grand pour lui. Il est mort à Colombey, les pieds dans les charentaises, devant une tasse de camomille, sans doute étranglé par la rancœur, la haine à l’égard de ceux qui n’avaient pas su reconnaître son génie.

José CASTANO   Joseph.castano0508@orange.fr

« Pour la honte éternelle de la France, de Gaulle s’est comporté envers la population profrançaise d’Algérie –aussi bien d’origine européenne que d’origine musulmane- comme s’il s’agissait de criminels et il a autorisé d’incroyables atrocités perpétrés contre elle par la gendarmerie mobile, tandis que dans le même temps il ordonnait à l’armée de ne pas gêner les sévices, les enlèvements et les massacres du FLN. » (Thomas Molnas – Journal National Review (USA), septembre 1962)

 

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7 juin 2010

NOTRE VIE "LA-BAS" 4

Pierre Salas- CHAPITRE 4-

Il est vrai que, parfois, les militaires s’exagérant l’impuissance relative de l’intelligence, négligent de s’en servir. Charles de GAULLE 

Quelques rappels d'histoire et de géographie.


         Avant l’affaire du Dey d’Alger et de son coup d’éventail à notre ambassadeur prétexte du débarquement de nos soldats le 14 Juin 1830 à Sidi Ferruch, Il était un saint ermite, Sidi- Bel- Abbés ,vénéré et respecté de tous auquel la légende attribuait entre autres pouvoirs, celui de guérir .

         Après sa mort, un mausolée fût dressé à sa mémoire et devint le point central d’un cimetière dont les sépultures s’étalèrent autour au cours des décennies qui suivirent .On l’appela “le Marabout ”. Il se situait sur une colline de la rive gauche en amont de l'oued Mekerra , au pied de laquelle se trouvait un douar de la tribu des Beni-Ameur qui occupait cette région dans l'ouest Oranien .Cette dernière était alliée à l’Emir Abdelkader, l’adversaire coriace et indomptable de la France. Ce Saint endroit est encore de nos jours, un lieu de pèlerinage.

         En Juin 1842 , une colonne de légionnaires commandée , par le Général Bedeau arriva sur les lieux et installa son campement en aval sur la rive droite de l'oued Mekerra à moins d'un kilomètre de ce marabout de Sidi-Bel-Abbès.

         Ils construisirent une redoute (sur un emplacement plus tard dénommé " vallée des jardins"), qui prit le nom de ce marabout lequel par la suite, devint la ville actuelle.

Ce poste de guet occupait une position stratégique de premier choix, au milieu d'une plaine aride couverte de lentisques et de jujubiers, s'étendant à perte de vue, mais située sur le chemin caravanier des tribus arabes..

         Dés 1847, après la reddition d'Abdelkader au général Lamoricière, grâce à la légion et à son chef de Génie le général Prudon, qui dressa les plans et traça les rues, la redoute se transforma en village puis en ville, et devint plus tard ce qui fût la perle de la Mekerra.


         Avec l'apport de ces légionnaires laboureurs et de l'immigration qui suivit leur sillage, la redoute s'étendit, prit de l'ampleur et prospéra rapidement Cette perle devait la pureté de son eau à ces pionniers travailleurs acharnés et persévérants parmi lesquels figuraient les ascendants de gens connus et réputés dans la
région, tels les Thiedey, Alberge, Delorme, Rodriguez, De Barry, Homé, Paul André, ellat.. . Etc, j'en oublie malheureusement et d'aussi notoires, mais qu'ils me pardonnent car tous ont participé au bon renom et à la réputation de notre région.

         Les Bellat constituèrent une véritable saga s'étendant de Claude Bellat, le premier arrivé en 1865 en passant par Lucien son fils, et Paul l’un de ses petit-fils (qui furent tous deux des Maires de la ville unanimement respectés et estimés pour leur honnêteté ,leur probité et leur sollicitude envers leurs administrés) jusqu'à mes camarades de lycée, Claude , tragiquement disparu dans un accident de la route en 1961 et Pierre , lequel ,à l'indépendance, s'installa à Bordeaux avec sa famille et ses parents. Le père, Paul, l'un des derniers édiles de la ville, qui honora mon mariage de sa présence est toujours un écrivain connu et respecté dans les milieux littéraires. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont la liste serait trop longue à énumérer.

         Notre ville eût un maire communiste, un bon maire également, Monsieur René Justrabo, directeur de lycée . Un autre instituteur , Monsieur Dassié du parti radical , prit les rênes de la mairie jusqu'à l'indépendance .Tous furent appréciés et estimés, car chez nous les étiquettes politiques n’avaient que le mérite d’exister et ne voulaient rien dire et la cohabitation entre les partis n’était pas un vain mot. Parfois il y avait des polémiques à la Don Camillo, mais jamais rien de sérieux et tout se réglait vite autour d’une anisette bien fraîche et d’une bonne kemia. Sidi-Bel-Abbès, en 1962, était un Chef lieu d'arrondissement de plus de 100.000 habitants et situé à tout juste 80 kms à l'ouest d'Oran.


         Elle fût surtout la capitale de la Légion Etrangère, le quartier Viennot étant le point de rencontre de tous ses légionnaires. Prés de 350.000 engagés volontaires de toutes origines et nationalités, passèrent par cette caserne et près de 40.000 d'entre eux, furent tués au champ d'honneur.

         J'ai toujours eu beaucoup d'admiration et de respect pour ces hommes de qualité qui avaient pour devise "Français, non par le sang reçu, mais par le sang versé "et lorsqu'il m'arrive, aujourd'hui, d'en croiser un sur le quai d'une gare, du côté de Marseille ou d’ailleurs, je ne puis m'empêcher d'avoir un élan de sympathie à son égard. Ce ne sont pas, bien sûr, ceux que j'ai connus, mais ils ont la même allure et visiblement le même esprit. Pendant la bataille, ils avaient le courage et l'abnégation des héros de Homère et quand il s'agissait de faire la fête, là aussi personne ne les égalait.


         120 ans plus tard , en 1962 , ils quittèrent Sidi-Bel-Abbès à jamais , c’est avec cette noble et martiale attitude qui les caractérisait ,qu’ils tournèrent le dos à l’Algérie , sans un regard en arrière ,les yeux fixés droit devant eux , en chantant et en immortalisant ainsi , la chanson d’Edith Piaf : “Non , rien de rien, je ne regrette rien ! ...”.



         La commémoration annuelle de "Camerone" (qui est à la Légion, ce que le 14 Juillet est à la France) était pour eux et les Bel-Abbésiens, une fête mémorable qui durait une semaine et les quartiers Viennot, Yusuf et Amilakvari, faisaient une opération "portes ouvertes", où la jeunesse locale se mêlait (ou .....s’affrontait au cours de bagarres mémorables )à ces légionnaires tant aimés (ou détestés suivant les circonstances du moment ), et de cette kermesse annuelle, débouchaient très souvent des idylles et des mariages, (...ou des plaies, des bosses et des coquards) lesquels pour contredire les historiens qui ne les situaient qu'en Gaule, généraient aussi en Algérie, de vrais petits gaulois aux cheveux blonds et aux yeux bleus, des Germains et même des petits vikings.

         Mais le rapport affectif envers la Légion et ses Légionnaires prenait toujours le dessus et l’union sacrée entre eux et les pieds noirs ne fût à aucun moment un vain mot.

La Légion Etrangère fait toujours partie du patrimoine affectif des Pieds-noirs en général et des Bel Abbésiens en particulier.

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Tel: 04 68 52 08 99 et 06 63 53 98 55
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5 juin 2010

LE HERISSON - 48 ANS DEPUIS!!

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Lorsque tu fais quelque chose, saches que tu auras contre toi ceux qui voulaient faire la même chose, ceux qui voulaient faire le contraire et l’immense majorité de ceux qui ne voulaient rien faire. CONFUCIUS

         Ce 04 Juin 2010, nous avons le triste privilège de nous dire que nous vivons notre 48 ème année d’exil grâce à la débâcle annoncée par l’arrivée au pouvoir de l’homme du « 18 Juin 1940 » qui n’avait jamais cessé, depuis son rappel au pouvoir en 1958 et dans ses discours fallacieux et lâches, d’ oser affirmer en cognant ses poings contre son micro qu’il n’y avait en Algérie que des Français à part entière et que la France était là pour toujours et pour mieux nous convaincre de sa duplicité, avait rajouté : « de Dunkerque à Tamanrasset »

         Il avait osé même dire que le FLN qui voulait l’Indépendance, allait mourir et que l’Algérie serait définitivement française.

         Que de son vivant, jamais le drapeau vert et blanc ne flotterait sur Alger, car l’Algérie avait besoin de la France. Non seulement il flotte sur 3 anciens départements Français mais aussi sur les banlieues de nos grandes villes, ici, chez nous, en France !

         Nous avons été ignominieusement bernés et ses successeurs chercheront toujours à jouer, eux aussi, un rôle dans la lignée gaullienne.

         Comment aurions-nous pu ne pas croire à ses serments, faits la main sur le cœur et les yeux chuchuritos larmoyants par cette vieille carne décharnée.

         Le 19 mars 1962, comme tout le monde le sait, ces promesses  furent oubliées et ce furent les représentants du FLN qui devinrent ses principaux interlocuteurs et signèrent les accord d’Evian,  nous livrant ainsi, Pieds-noirs et Harkis, pieds et poings liés, aux couteaux des bouchers et nous jetant à la mer avec nos mauvaises valises en carton ou en bois.

         En effet, dés le 23 mars 1962, le président de la République, Charles de Gaulle, donnait l’ordre à son premier ministre, Michel Debré, d’écraser par tous les moyens les Européens d’Oran et d’Alger qui se battraient encore pour une Algérie Française.

         Autrement dit, l’ennemi de l’armée française, n’était plus le FLN mais l’OAS et ses partisans naturels, les Pieds noirs « terroristes à châtier d’une manière exemplaire» car cette politique faisait basculer l’ensemble des Européens dans le camp de l’OAS.

         A partir de là, le siège de Bab-el-Oued, la fusillade de la rue d’Isly et la tuerie du 5 Juillet 1962 à Oran, sont encore là pour nous rappeler la triste fin de notre devenir en ex Algérie Française.

         On n’a jamais fait mieux comme professionnel du mensonge et dans la falsification de la belle histoire de notre France éternelle. Celle à laquelle nous sommes viscéralement attaché tout comme Jacques Vassieux, lequel depuis son lit de mort a dit « Au revoir » la semaine dernière, à ses compatriotes d’infortune et à ses camarades de combat pour l’ex Algérie Française, dans une lettre émouvante, poignante et déchirante . Vous pourrez en juger et en prendre connaissance grâce à notre seul vrai historien « José Castano » sur l’ un de nos sites pied-noir "popodoran".

         48 ans après, non seulement le FLN est toujours là, mais c’est nous qui partons les uns après les autres, abattus par notre âge canonique maintenant ou décimés par des balles françaises des pelotons d’exécution dans les fossés de Vincennes.

         La stratégie de ce « benikelb » (certains vont me trouver grossier, mais s’ils savaient comme je m’en bat les c…..ils ), basée sur l’usure du temps, a bien fonctionné contre notre communauté et  nos légitimes revendications. Comme nous le constatons, ses héritiers (même s’ils s’en défendent) continuent à suivre la voie sacrée de leur maître à penser. Qu’ils n’oublient pas cependant que « Qui court après les souliers d'un mort risque fort d'aller nu-pieds (Turgeon Pierre) ».

         On s’indigne parce que les  malheureuses et valeureuses victimes  de la Shoah survivantes des camps d’exterminations, se dressent à la face du monde entier pour créer une enclave en plein désert (véritable coin enfoncé dans le billot du monde islamique) et faire de cette enclave une oasis de fraîcheur qu’ils défendent bec et ongles contre la marée intégriste qui ronge l’Europe déjà avant de ronger le monde entier. Personne ne se rend compte qu’ils sont notre sentinelle et notre vigie en ces pays qui se laissent gagner progressivement par l’intégrisme.

         On s’indigne parce que ces victimes devenues des justiciers défendent leur pays contre les faux humanitaires Turcs, Français (mais avec des noms arabes) ou autres, islamisés et intégrisés, jusqu’au bout de leurs doigts de pied. Les journalistes se battent même pour les interviewer à leur arrivée dans les aéroports Français. Mais vous êtes aveugles ou quoi.

                                                                                                      

         Qu’attendons- nous  pour enquêter sérieusement sur certaines ONG, sur leur vocation et leurs mobiles ? Que cache leur intrusion en milieux infestés par l’intégrisme ?

         Pendant ce temps on assassine tout ce qui n’est pas musulman.

Exemples :

         1) Meurtre ce jour de Mgr Luigi Padovese, vicaire apostolique d'Anatolie et chef de l'Église catholique en Turquie, poignardé par son chauffeur ...

         2) Un juge et son greffier assassinés hier en Belgique, par un   Iranien.

         3) Les stèles des fusillés de Béziers, Marignane, Perpignan sont en permanence sujets d’accrochages entre partisans et ennemis de l’ex Algérie Française (mais amis de la FNACA et partisans du 19.03.62). La cérémonie du 7 Juin a Perpignan a même été interdite par le préfet des Pyrénées Orientales.

         4) Alpes-de-Haute-Provence : un employé d’un village-vacances tué à coups de couteau par un Algérien (A ce propos, visitez le site ci-après, il vaut le détour, car c’est celui d’un gars de chez nous qui ne craint que Dieu et pas le Diable : http://www.fdesouche.com/

Que vous faut-il de plus, Messieurs les humanistes ? Vous ne vous élevez pas contre ces meurtres et ces exactions ? On entends les mouches voler de votre côté dès que cela vous arrange.

         On s’indigne parce que la tempête Xynthia  crée des polémiques portant sur des pauvres gens qui refusent de perdre leurs toits obligeant le gouvernement qui voulait tout démolir en les dédommageant symboliquement, à revoir sa copie et faire marche- arrière sous forme d’un repli stratégique alors que la masse d’argent récupérée grâce à cette position  de refus, leur permettrait la construction d’une digue de résistance aux marées envahissantes. Faites venir des ingénieurs Hollandais. Eux « savent faire » et ils vous expliqueront comment peuvent vivre des pays comme le leur (les Pays Bas)  à un niveau terrestre inférieur à celui de la mer du Nord.

         Personne ne se préoccupe non plus de ces deux malheureux journalistes, Stéphane Taponier (47 ans) et d'Hervé Ghesquière (46 ans), qui se morfondent depuis 6 mois dans les geôles Afghanes  pendant que leurs employeurs de certaines chaînes françaises, financent à 80% les films Algero-Boucharebiens.

         Où étaient ces humanistes quand trois départements français ont été offerts sur un plateau d’argent sur fond de nappes pétrolifères à une équipe de va nu pieds et de yaouleds.

         Nom de Dieu, c’est quoi çà ? Ne leur pardonnez- pas, mon Dieu, car ils savent ce qu’ils font et ne méritent pas votre indulgence.

         Avec le recul, c’est là, avec les Israéliens où nous, rapatriés Français d’Algérie qui avons vécu ces instants tragiques, nous aurions  du aller et pas ailleurs.

         Notre technique acquise sur le terrain de la guérilla urbaine nous aurait bien servie. Mais, attention les gars, les mauvaises habitudes ne se perdent jamais et peuvent revenir vite ne serait-ce que par réflexe de survie (non pas de la notre, rien à foutre, nous sommes morts déjà !) mais de celle de nos enfants et petits- enfants.

         Et ceci n’est pas un avertissement mais  peut-être une promesse.


         
<< Le gouvernement est une invention de la sagesse humaine pour pourvoir aux besoins des hommes. Les hommes sont en droit d’obtenir de cette sagesse qu’elle réponde à leurs besoins. >>BURKE (Edmund) Bio express : Homme politique et écrivain britannique (1729-1797)

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LE HERISSON  de juin 2010

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