Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
popodoran
Publicité
popodoran
Newsletter
Catégories principales
Archives
4 mai 2010

PRISONNIERS DU FLN - LES DISPARUS D'ALGERIE

« La France n’est plus que silence. Elle est perdue quelque part dans la nuit, tous feux éteints, comme un navire. Sa conscience et sa vie spirituelle se sont ramassées dans son  épaisseur » (Antoine de Saint-Exupéry)

André AUSSIGNAC, jeune soldat du 23ème RIMA est enlevé à Alger le 21 juillet  1962, soit quatre mois après le « Cessez le feu », à l’âge de 20 ans.

TEMOIGNAGE D'ANDRE AUSSIGNAC-SOLDAT ENLEVE PAR LE FLN1-(INA).

 Apprenant que cet homme, aujourd’hui âgé de près de 70 ans, était, bien qu’invalide, toujours en vie, j’ai obtenu d’André AUSSIGNAC une entrevue à laquelle assistait également Charly CASSAN, journaliste et réalisateur de film (Reportage 34). Ici, le témoignage de ce "miraculé" qui conte son calvaire.

TEMOIGNAGE D'ANDRE AUSSIGNAC-SOLDAT ENLEVE PAR LE FLN2- (REPORTAGE 34).

             André AUSSIGNAC souhaiterait retrouver cette famille de « colons » qui l’a récupéré, soigné et rapatrié en Métropole. Il a perdu la mémoire de leur nom mais il se pourrait qu’elle vive dans la région de Marseille. Le message est lancé. Merci à ceux qui pourraient lui apporter quelques renseignements…

 Par ailleurs, cet homme, oublié de tous, survit avec une retraite de 680 euros/mois et une pension d’Ancien Combattant de 150 euros par semestre. Ses blessures et son invalidité n’ont pas été reconnues par le Ministère des Anciens Combattants et il ne perçoit la moindre indemnité quant à son état physique. Messieurs les gouvernants et autres responsables de notre Administration, il serait temps de faire quelque chose pour cet homme que la France et son armée ont abandonné ! Messieurs les Présidents d’associations patriotiques, il serait temps de vous saisir de ce dossier et de vous faire entendre ! Messieurs les élus Bordelais, il serait temps que vous agissiez !...

            Cet homme qui souffre de solitude, d’injustice et de manque de reconnaissance, aurait aussi besoin d’une aide financière pour agrémenter sa fin de vie. Merci de vous montrer généreux et solidaires…

André AUSSIGNAC – 361, rue Georges Bonnac – 33000 BORDEAUX

            Le témoignage d’André AUSSIGNAC nous ayant replongé dans les heures les plus sombres de la guerre d’Algérie, il m’apparaît nécessaire, afin que ce douloureux  dossier sur les « disparus d’Algérie » obtienne, enfin, de la part de nos gouvernants l’écoute qu’il mérite, de  rappeler l’enfer vécu par ces martyrs.

Trois cas –parmi des milliers d’autres- seront rappelés ici :

 


 

- Celui évoqué, le 4 novembre 1963, devant le Sénat par le sénateur Dailly, en présence du prince de Broglie, Ministre de son état, (qui restera de marbre) et repris de concert par la presse.

             « Le 4 juin 1962 (près de trois mois après les accords d’Evian) Guy Lanciano et Daniel Falcone sont enlevés à Alger, dans le quartier du Ruisseau. Ils subissent pendant quarante et un jours des tortures effroyables à la villa Lung : On leur coupe le nez, les oreilles, on crève les yeux de l’un, on matraque l’autre ; il a perdu l’usage de la parole. L’aveugle peut parler ; celui qui voit ne parle plus. »

             Ils seront libérés par un commando de l’OAS et remis aux services médicaux de l’armée française à l’hôpital Maillot. Leur état physique est tellement dégradé qu’on les garde longtemps… trop longtemps dans cet hôpital… jusqu’au mois d’avril 1963, période à laquelle la Croix-Rouge avise les familles de leur transfert à l’hôpital de Nancy par avion sanitaire. JAMAIS ces familles ne les reverront !

            Le sénateur Dailly interpelle de Broglie sur cette disparition. Réponse du Ministre :

« L’affaire est sans doute compliquée : il subsiste quelques points obscurs. Je fais actuellement poursuivre sur le territoire national des recherches extrêmement poussées. »

Inutile de préciser que ces recherches –si elles on vraiment eu lieu- n’ont jamais abouti…

 


            Et cet autre récit également rapporté aux Sénateurs… En mars 1964, dans le Sud-Oranais, il existait un camp de concentration où, quinze heures par jour, les détenus ramassaient l’alpha. Un jeune garçon de 17 ans, prénommé Alain, avait été abattu parce qu’un soir, il n’avait plus la force de regagner sa prison. Un autre de son âge l’avait été parce qu’il ne voulait pas servir de « délassement » à ses gardiens. Le même genre de camp existait près de Bou Saada et à proximité de Djelfa, tous deux dans la région de Médéa. 

            Et que dire de ces femmes, de ces jeunes filles adolescentes qui ont été enlevées par centaines. Que sont-elles devenues ?

            Dans la majorité des cas, elles ne furent pas supprimées immédiatement car destinées à la prostitution. Certaines furent livrées aux maisons closes, d’autres attribuées à des officiers de l’ALN et d’autres enfin furent vendues à des trafiquants internationaux et acheminées vers le Maroc ou le Congo ex-belge, voire vers l’Amérique du Sud. La plupart de ces femmes étaient tatouées, parfois mutilées. Nombreuses furent celles qui eurent des enfants nés des œuvres de leurs geôliers.

            Il y eut par miracle quelques rescapées… très rares cependant et parmi elles, citons le cas de cette pauvre femme revenue de l’enfer… mais dans quel état ! C’est l’hebdomadaire « Aux Ecoutes » du 22 novembre 1963 qui a publié à son sujet l’article que voici.

 

            « Mme Evelyne Valadier, 27 ans, résidait à Alger. Le 5 mars 1962, son mari, Marc Valadier, était arrêté par la police française pour son appartenance à l’OAS, et le 20 juin il était condamné à trois ans de prison. Mme Valadier se réfugia alors chez sa sœur, Mme Baudel, qui habitait El-Biar (Alger). Le 14 juin, Mme Valadier est appréhendée sur un barrage par des éléments du F.L.N. Elle est enfermée dans une villa de Belcourt avec trois autres Européennes, dont la femme d’un ingénieur. Et les tortures commencent… La villa est un lieu de plaisir réservé aux soldats de l’A.N.P. Mais, le 9 juillet, un miracle se produit. Un membre du FLN entre dans l’établissement. C’est un locataire de Mme Baudel. Il reconnaît Mme Valadier, il la rachète, l’embarque dans un taxi, et en cours de route s’aperçoit qu’elle est folle. Sans doute a-t-il honte. Sans doute n’ose-t-il pas présenter la malheureuse dans cet état. En tout cas, il l’abandonne en ville. Mme Valadier pénètre dans une église. Elle y reste deux heures. Enfin elle regagne le domicile de Mme Baudel. Personne, hélas ! Après avoir vainement écrit à Ben Bella, à de Gaulle, aux ministres, Mme Baudel a pris peur pour elle-même et a gagné la France, se réfugiant à Nîmes, au 10 de la rue Félix-Eboué. A Alger cependant, par bonheur, une voisine reconnaît Mme Valadier. Elle se charge d’elle, mobilise une ambulance.

            Admise à l’hôpital Maillot, Mme Valadier subit un traitement d’un mois dans le service de Médecine n° 2, que dirige le médecin-colonel Favier. Le 4 août 1962, elle quitte l’Algérie pour Marignane. Sa sœur qui a été prévenue, ne la reconnaît pas, tant son aspect physique a changé. Elle part pour l’hôpital de Nîmes en ambulance, y fait un long séjour au Centre neuropsychiatrique, avant d’être dirigée sur les Centres de Mondevergues et de Montfavet, où aucun traitement ne peut lui rendre la raison.

            Elle est incurable. On peut la voir à Nîmes, chez Mme Baudel. Le gouvernement lui a fait la grâce de libérer son mari sous condition. »

            Trois jours avant la parution de cet article –qui ne réveilla point les consciences- le sénateur Dailly avait fait le même récit au Sénat. Celui-ci est relaté au Journal Officiel du 19 novembre 1963, page 2561.

 


            Outre les nombreux cas exposés par certains sénateurs honnêtes et courageux tels que Mrs Portmann, Bonnefous, Armengaud, Bruyneel, Le Bellegou, Petit et Dailly, citons également ce témoignage paru dans l’hebdomadaire « Carrefour » du 27 novembre 1963 sous la signature de R. Langlois : « Il y a encore en Algérie plusieurs dizaines de Françaises portées disparues, mais encore vivantes –on parle même de 100- qui ont été enfermées dans des maisons closes… On signale que parmi ces malheureuses, une quarantaine, pour la plupart femmes d’officiers ou de sous-officiers, seraient devenues folles… », disait en substance l’article.

            En cette année 1963, pourtant, lors de débats à l’Assemblée Nationale sur les disparitions de ressortissants français, et alors que les témoignages les plus atroces provenaient des camps de la mort lente, le Prince de Broglie, cet individu de basse besogne, vil, lâche et monstrueux tout à la fois, avait eu le cynisme de déclarer : « Aujourd’hui l’aspect humain s’efface, et il ne reste qu’une coopération entre Etats. » Tel fut l’aveu de l’option politique délibérément prise par le pouvoir en France  pour en finir avec le drame des disparus.

            Pourtant les Conventions Internationales de Genève, signées par la France, auraient dû être imposées à l’Etat algérien, et respectées par lui. La faute de la France, l’impardonnable faute, fut d’avoir –par souci d’une « coopération entre Etats »- été à l’origine de cette conspiration du silence qui a couvert cet ignoble génocide et, engoncé dans son égoïsme, son confort et son indifférence, le peuple français ne répondit pas aux plaintes et aux râles qui s’échappaient de toutes les contrées de l’Algérie et qui venaient s’écraser contre ce mur qu’il avait érigé sur ses côtes.

            Le 24 novembre 1963, date de la principale et dernière intervention majeure de représentants du peuple en faveur des disparus d’Algérie, le sénateur Guy Petit, interpellait de Broglie en ces termes :

« Concernant les disparus, on est venu nous dire qu’il y avait eu des arrestations arbitraires car si elles n’avaient pas été arbitraires, on ne serait pas intervenu. Nous avons fait des démarches, des démarches comme un quémandeur alors que ce sont les contribuables français qui tiennent à bout de bras, grâce à vous, le budget de l’Algérie. On n’est une grande puissance, on n’est un grand pays que, lorsque avant tous les chants de gloriole, on a le respect de soi-même, la volonté de défendre ses nationaux par tous les moyens. Cette volonté, vous l’avez abandonnée pour faire des démarches d’antichambre (…). Je vous dis que tout cela est absolument indigne de la France et puisque ce sont les circonstances atténuantes que vous venez plaider ici, personnellement je vous les refuse pour l’honneur de notre pays. »

            Il y a 47 ans que le gouvernement était ainsi interpellé en la personne du méprisable affairiste de Broglie et qui devait finir le nez dans le ruisseau, fin misérable qui convenait à son entité de voyou et de truand.

            Et la plus belle des conclusions nous vient de M. Béteille, président de la Commission de Sauvegarde :

« La souffrance des hommes, la destruction des horizons d’une province française, cela est bouleversant, cela est atroce. Et pourtant, cela n’est peut-être pas le pire. Il y a l’âme française qui « en a pris un coup »… Il y a la conscience française qui gémit et se révolte…

Car tout cela, ces hommes torturés, ces édifices détournés, ces populations exilées, ces ruines et ces cadavres, ces étendues désertées, nous l’avons voulu, nous l’avons accepté ou nous l’avons toléré. Par infantilisme politique, par perversion de l’esprit, par démission du cœur… par aveuglément ou par lâcheté, par esprit grégaire ou par goût du confort, nous sommes tous, Français, peu ou prou, responsables de ce crime : la mise à mort d’une de nos provinces. On a livré ce territoire, et nous n’avons rien dit. On a assassiné ces hommes, et nous n’avons rien fait. Et notre âme en est déchirée. Toute la France est-elle en état de haute trahison ? Toute la France est-elle coupable de non assistance à ses concitoyens en danger de mort ? A vous de répondre, Monsieur Dupont… »

José CASTANO (joseph.castano0508@orange.fr)

 "La mémoire est une plante fragile que l’on a intérêt à cultiver sans cesse" (Chateaubriand) " La seule défaite irréparable, c’est l’oubli " (Jean BRUNE)

Retour JOSEPH CASTANO

RETOUR AUX DISPARUS - ENLEVÉS - ASSASSINÉS

 

 

 

 

Publicité
28 janvier 2010

LES TROIS GRANDS DEPARTEMENTS

EN FAIT LES TROIS GRANDES REGIONS DU 9 DECEMBRE 1848.

Numéro

Nom

Chef-lieu

Dates d’existence

91

Alger

Alger

1848 – 1957

92

Oran

Oran

1848 – 1957

93

Constantine

Constantine

1848 – 1957

94

Territoires du Sud

-

1902 – 1957

ALGER ET L'ALGEROIS.

ORAN ET L'ORANAIS.

CONSTANTINE ET LE CONTANTINOIS.

TERRITOIRES DU SUD


DECOUPAGE ADMINISTRATIF APRES 1956 - 16 Départements.

 

Retour accueil. 

 

 

 

 

 

 

 

10 octobre 2011

PELERINAGES

17 septembre 2010

LE MASSACRE DES HARKIS

Document transmis par José Castano.

25 Septembre : Journée nationale d’hommage aux HARKIS

Une page honteuse de notre histoire…

« Les harkis, ce magma dont il faut se débarrasser sans attendre » (De Gaulle à Alain Peyrefitte lors du Conseil des Ministres du 4 Mai 1962)

            Héros pour les uns, traîtres pour les autres, l’histoire des harkis est mal connue des Français. Dans le langage courant, on désigne aujourd’hui sous le nom de harkis toutes les catégories de supplétifs de la guerre d’Algérie : harkis, moghaznis, Groupes Mobiles de Sécurité (GMS), Groupes d’autodéfense (GAD), unités territoriales et auxiliaires de la gendarmerie, à l’exclusion des appelés et des militaires sous contrat.

            C’est en janvier 1955 que, pour les besoins de guerre d’Algérie, virent le jour les premières unités musulmanes, en l’occurrence 30 goums de 100 hommes : les Groupes mobiles de protection rurale (GMPR), qui deviendront ensuite Groupes Mobiles de Sécurité (GMS), comparables à nos Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS).

            Le 5 septembre 1955, le gouverneur Jacques Soustelle créera les sections administratives spécialisées (SAS), chargées d’encadrer les zones rurales. Protégées par un maghzen de 25 à 50 moghaznis, 700 SAS seront créés et complétées par 30 sections urbaines (SAU). Elles contribueront à l’armement de 2000 villages en autodéfense. Les moghaznis seront 20 000, en 1962.

          Le 8 février 1956, les premières harkas destinées à participer aux combats, voient le jour. A partir de 1957, las de la tyrannie du FLN qui multiplie les sévices à l’encontre des populations autochtones du bled : enlèvements, rançons, égorgements, razzias sur les douars, sévices multiples et raffinés, les habitants vont se soulever et rejoindre en masse l’armée française. 114 GMS seront créés, soit 19000 hommes, ainsi que 700 sections administratives spécialisées et urbaines (SAS et SAU).

            En décembre 1958, à l’initiative du général Challe, le nombre des harkis passera de 28000 à 60000. Ils formeront d’efficaces groupes de combat œuvrant au plus près des soldats d’élite, paras et légionnaires et commandos. Par ailleurs, 2000 douars représentant 55000 hommes armés, seront placés en autodéfense, soit un total de 223000 soldats autochtones qui combattront sous l’uniforme français avec une efficacité et une ardeur reconnues de tous…

 

S’étant engagés davantage pour la défense de leurs familles que pour la solde, les supplétifs étaient opposés à la conception totalitaire du parti unique du Front de Libération Nationale (FLN). Ils faisaient confiance à l’armée pour faire évoluer l’Algérie dans un sens démocratique et égalitaire et, surtout, pour faire obstacle à la terreur du FLN qui s’imposait, notamment de nuit, dans les villages. Le rappel du général Challe en mars 1960 ne permit pas de mener à bien son projet de Fédération des Unités Territoriales et des autodéfenses, qui aurait constitué un parti français opposé au FLN.

 

         Fin 1958, la guerre est pratiquement terminée sur le terrain. Le FLN, exsangue, ne se maintient plus que par ses attentats sournois et barbares. R. MADAOUI, alors officier de l’Armée de Libération Nationale (ALN), rejoindra, comme sous-lieutenant, une unité régulière de l’armée française dans l’Ouarsenis puis, plus tard, les rangs de l’OAS. Il écrira : « L’espoir est si grand que la Wilaya IV (la plus puissante et la sienne) pavoise aux couleurs de la France, que les rebelles cessent les attentats et déposent leurs armes devant les mairies ». Ainsi, les fellaghas, eux-mêmes, sûrs de leur impuissance, brandissent des drapeaux français dans leurs repaires…

L’ex officier de l’ALN, Ali BOUZIANE, qui rejoindra les harkis du fameux « Commando Georges », unité crée par le Colonel BIGEARD, écrira sur ce point : « La population, qui était notre raison de combattre et notre soutien, nous abandonne. J’ai confiance en De Gaulle, et mes frères dans le maquis aussi. Nous avons été trompés, et l’Algérie heureuse, nous la ferons avec lui ».

         De Gaulle, désormais installé à l’Elysée, reçoit le Bachaga BOUALAM qui lui dit : « Mon général, donnez-moi 500000 harkis, et vous pouvez renvoyer tous les appelés chez eux ; je vous garde l’Algérie à la France. » De Gaulle ne répondra mot et, contre toute attente, se prononcera pour l’intégration, solution utopique que ni les Musulmans, ni les Européens, ni les militaires, ne croient.

         Fin 1958, la victoire est donc acquise et reconnue de tous ; la paix désormais possible… mais elle ne se fera pas par la seule volonté d’un homme, miné par la rancune que lui inspire le peuple d’Algérie (Tous des Pétainistes! sic) et le pays retombera dans ses incertitudes et ses interrogations…

En janvier 1959, De Gaulle, élu Président de la République, gracie, à la surprise générale, 150 terroristes condamnés à mort pour crimes de sang et en libère 7000 autres. Ces mesures (ressenties comme une marque de faiblesse par la population autochtone et les unités supplétives) jettent le trouble parmi elles, ce qui fit dire au chef d’une harka du 20ème BCP :  « Le général De Gaulle n’a rien compris aux fellouzes ».

         En Septembre 1959, après le célèbre discours de De Gaulle sur l’autodétermination, le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) déclarera : « Ce discours est notre 1ère victoire politique ».

         Le 10 juin 1960, le colonel de l’ALN, SI SALAH, chef de la wilaya IV (Algérois),  décide de faire un putsch contre le GPRA et, reçu avec ses adjoints, les commandants Si Mohamed et Lakhdar à l’Elysée par De Gaulle, ils lui annoncent la reddition dans un premier temps des trois quart des combattants de l’ALN. Mais De Gaulle, ne voulant déjà plus entendre parler de l’Algérie française, leur opposera une fin de non recevoir et ses services, par la voix d’Edmond Michelet, informeront le Ministre des Affaires extérieures du GPRA, Krim Belkacem de cette proposition de reddition. Commencera alors une purge sanglante « à la Amirouche » au sein de leurs partisans qui ne connaîtront aucune clémence de la part des « frères » installés en Tunisie. Le secret de cette entrevue avec le Maître de l’Elysée devant être rigoureusement gardé, tout sera mis en œuvre pour éliminer définitivement les derniers témoins et Si Salah et Si Mohamed seront tués par les troupes françaises dans des conditions plus que curieuses…

Ainsi, cette affaire qui se présentait comme une immense occasion pour apporter une paix française à la guerre d’Algérie, se terminera dans le sang et demeurera la grande énigme de ce conflit.

         Après l’échec du putsch d’avril 1961, les harkis, soucieux, désemparés et amers, répèteront inlassablement à leurs chefs : « Il fallait déclarer la mobilisation générale en Algérie, faire une levée en masse de harkis, renvoyer tous les appelés chez eux, et on avait le monde entier avec nous. »

Mai 1961, nouvelle décision désastreuse du général président qui atterrera les Musulmans fidèles à la France : La trêve unilatérale accompagnée de la libération de 6000 fellaghas. Dès lors, l’ALN exsangue, forte de ces renforts successifs, va se reconstituer et reprendre de plus belle ses actions meurtrières sans réelle opposition des troupes françaises privées, par ailleurs, d’une partie de leurs unités d’élite dissoutes au lendemain de l’échec du putsch. A partir de ce moment, les supplétifs comprendront que, pour eux, c’est la fin… et les premières désertions verront le jour.

         En janvier 1961, le général Crépin, successeur de Challe, avait promis que les harkis, considérés comme vainqueurs, auraient la première place dans l’Algérie future, et qu’ils resteraient groupés et armés pendant un an après le cessez-le-feu. Mais, dès l’été 1961, le gouvernement décida d’amorcer la réduction des effectifs des harkas et des autodéfenses et de « civiliser » les SAS, alors que Challe leur avait confié la responsabilité opérationnelle des Quartiers de Pacification. 

Les promesses de Challe (emprisonné) et de Crépin ne seront pas tenues et les négociateurs français d’Evian se préoccuperont très peu de l’avenir des musulmans fidèles à la France… Cependant, avec une inconscience révoltante, les déclarations officielles continuaient de pleuvoir. Dans une homélie fracassante, le général Gambiez s’était écrié à l’adresse des harkis : «Vous avez mené le bon combat. Soyez sans crainte, la France ne vous abandonnera pas ! » Et dans une déclaration aux cadres, Pierre Messmer, le ministre des armées, affirmait avec solennité : « Pour rassurer ceux qui combattent et se sont engagés à nos côtés, nous devons leur répéter la volonté de la France de n’abandonner aucun de ses enfants. »… Cela s’adressait aux Musulmans servant sous l’uniforme français.

            Pourtant le dégagement militaire avait commencé depuis le mois de juin 1961 par le rapatriement de deux premières divisions et l’évacuation de 1000 postes de protection de la population du bled. Mais afin de rassurer les consciences, on continuait d’assurer avec une apparente conviction qu’en aucun cas la population civile n’aurait à souffrir de ces mesures ou à voir sa sécurité diminuer…

            Quel leurre ! Pauvres Musulmans ! Vous avez accepté de faire partie des groupes d’autodéfenses, encouragés en cela par le sous-préfet ou le commandant de secteur : Vous serez mutilés puis égorgés ! Vous vous êtes engagés dans les GMS ;  vous êtes devenus harkis ou moghaznis, c’est-à-dire soldats de la France : Vous serez tués à la hache ou écorchés vifs! Vous étiez des fellaghas repentant, ralliés à la France, et le colonel Bigeard –bientôt général !- vous avait désignés pour le fameux commando Georges : Vous aurez les yeux crevés, les mains coupées, vous serez traînés dans les rues sous les huées d’une foule déchaînée et vous périrez après d’horribles tortures !

            Ce fut un des grands mensonges de ce drame algérien qui en avait vu tant, mais d’autant plus odieux qu’il couvrait l’abandon et la mort d’innombrables Musulmans livrés à la vengeance du FLN.

            Ces hommes étaient pourtant encore des Français, couverts et en principe protégés par les lois et par l’Etat français qui leur demandait  depuis des années de lui faire confiance. La conscience la plus élémentaire eut semblé devoir au moins amener le Pouvoir à informer le pays des mesures décidées et de toutes ses conséquences. Et ce fut une bien piètre et honteuse satisfaction que de se dire qu’en lui dissimulant, on avait épargné sa responsabilité…

            Mais qui aurait pu penser, en Métropole, que depuis sept ans des soldats Musulmans pourchassaient sans répit les fellaghas, que depuis sept ans ils mouraient pour la France et l’Algérie française… et que depuis des mois on cherchait à faire oublier –comme jadis en Indochine- leur existence ? Pendant que le silence les recouvrait, les projecteurs étaient braqués sur les dirigeants du FLN, assassins en puissance qui se pavanaient désormais dans les salons français et qu’il fallait à tout prix transformer pour l’opinion en hommes d’Etat, déjà partenaires et bientôt alliés.

            Mais comment cacher qu’en nombre croissant, ces Musulmans fidèles rejoignaient les combattants de la cause française ?

Si les sphères dirigeantes ne savaient plus comment cacher cette nouvelle situation, le GPRA n’ignorait pas qu’il ne pourrait leur imposer son autorité que si auparavant, l’armée française les eût désarmés. Certains de ses membres reconnaissaient, qu’ils seraient, d’une manière sûre, trois millions à suivre activement et spontanément un mouvement que l’évolution de la situation provoquerait en faveur de la France. Ces hommes, ces Français, ces compatriotes, n’étaient pas un mythe. Ils étaient une réalité vivante.

Du coup, l’Elysée prit peur. Il fallait à tout prix désarmer ces hommes trop zélés qui s’imaginaient encore pouvoir rester français… Le 4 Mai 1962, lors du Conseil des Ministres, De Gaulle déclara : « Les harkis, ce magma dont il faut se débarrasser sans attendre  (sic, Alain Peyrefitte)».  Et ce fut, alors, l’ignoble campagne de désarmement, la conclusion du pacte tacite conclu entre le Pouvoir et le FLN…

            Après avoir évacué les postes militaires du bled et les avoir remis, intacts, aux ennemis d’hier, la troupe reçut l’ordre de désarmer les autodéfenses. Pour ces pauvres gens qui avaient eu confiance en la parole de la France et en ses officiers, la restitution des armes signifiait la mort à plus ou moins brève échéance. Sans doute, que les militaires avaient reçu des ordres stricts. Sans doute, ils se devaient d’obéir à ces ordres. Mais le serment de jadis de conserver l’Algérie à la France et de protéger cette population n’avait-il pas été prononcé ?

Le vieil honneur qui vous lie à une parole est-il une chaîne dont il est loisible de couper les anneaux ? La vie est bien longue à celui que trouble le remords…

            A tous ces hommes désormais voués à la vindicte du FLN, il fallait ajouter ceux qui s’étaient engagés politiquement sans pour autant revêtir l’uniforme. Qui publiera jamais le nombre de maires, délégués spéciaux, conseiller municipaux, élus de tous ordres et fonctionnaires qui avaient déjà payé et qui paieraient encore de leur gorge tranchée, leur loyalisme ?

            Ceux qui s’étaient engagés volontairement du côté de la France connaissaient que trop l’article peu répandu de la charte issue du congrès de la Soummam qui les vouait avec leurs familles à la liquidation physique, pour trahison. Et les milliers d’assassinés depuis 1954 étaient la triste preuve que les Melouza (où le FLN massacra plus de 300 personnes en une seule nuit) n’étaient pas le produit de l’imagination…

            Dès lors, désarmés, livrés sans défense à la vindicte du vainqueur, le génocide des harkis commençait… Dans le bled où le drapeau vert et blanc remplaçait désormais le tricolore, les Musulmans qui avaient toujours été fidèles à la France s’accrochaient désespérément aux camions militaires français et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Ce sont des images que seuls ceux qui ont une conscience ne pourront de si tôt oublier…

            Désormais, maîtres du bled (et bientôt du pays), forts de leur immunité et de leur impunité, les fellaghas se ruaient à la curée… En dépit des informations alarmantes qui lui parvenaient quotidiennement, le gouvernement français demeura inerte. Pire ! Il participa indirectement à ce génocide en livrant, lui-même, ces pauvres gens à la hache et au couteau des égorgeurs après que Louis Joxe (père de l’ex Ministre de l’Intérieur socialiste, Pierre Joxe), rédigea par deux fois leur condamnation à mort.

« Télégramme n° 125/IGAA – 16 mai 1962 / Ultra Secret / Stric. Confidentiel.

            Ministre Etat Louis Joxe demande à Haut Commissaire rappeler que toutes initiatives individuelles tendant à installation métropole Français Musulmans sont strictement interdites. En aviser urgence tous chefs S.A.S. et commandants d’unités. »

Signé : Louis Joxe 

Directive de Monsieur Louis Joxe, Ministre d’Etat :

            « Je vous renvoie, au fur et à mesure, à la documentation que je reçois au sujet des supplétifs. Vous voudrez bien faire rechercher, tant dans l’armée que dans l’administration, les promoteurs et les complices de ces entreprises de rapatriement, et faire prendre les sanctions appropriées.

            Les supplétifs débarqués en métropole, en dehors du plan général, seront renvoyés en Algérie, où ils devront rejoindre, avant qu’il ne soit statué sur leur destination définitive, le personnel déjà regroupé suivant les directives des 7 et 11 avril ».

Et conscient du caractère odieux de cette décision, l’honorable ministre avait ajouté :

« Je n’ignore pas que ce renvoi peut-être interprété par les propagandistes de la sédition, comme un refus d’assurer l’avenir de ceux qui nous sont demeurés fidèles. Il conviendra donc d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure. »

15 Juillet 1962

Signé : Louis Joxe 

            Dans le même temps, le colonel Buis, ancien commandant du Secteur de Bougie, devenu général, écrivain et stratège prisé des médias, donnait depuis Rocher Noir des instructions aux termes desquelles il fallait limiter au maximum le départ des harkis pour la France. Conjuguée avec celles de Joxe, ces directives condamnèrent systématiquement ces pauvres gens. Dès lors leur avenir était tout tracé. Le gouvernement de Ben Bella allait s’en charger d’une manière expéditive…

            A Iri-Llabi, des hommes furent enterrés jusqu’aux épaules, et sur ces têtes posées au ras du sol, une meute de mégères fut invitée à jeter des pierres. Certaines victimes, le crâne fracassé du premier coup, cessèrent vite de souffrir. Mais d’autres mirent des jours à mourir dans de terribles plaintes allant jusqu’à effrayer les troupeaux de chacals qui rôdaient flairant le sang.

- Dans les Aurès, on coupa les mains et on creva les yeux des harkis et des tirailleurs abandonnés par les soldats français.

-  A Tiaret, on les attacha à des poteaux plantés sur les places publiques et on les fit écorcher lentement à coups de canif.

- A Orléansville, on jeta, vivants, ceux qui n’avaient pas pu fuir avec leur chef, le Bachaga Boualam, dans des cuvettes et des chaudrons d’eau bouillante.

- A Nemours, la harka de la demi-brigade de fusiliers marins fut exterminée dans des conditions effroyables. Tous furent émasculés puis ébouillantés.

- A Penthième (département de Bône), harkis et moghzanis furent décapités et leurs têtes exposées à l’entrée d’une cité. La consigne du FLN était de barbouiller de merde la tête de ces malheureux, consigne suivie par les enfants et surtout par les femmes.

- A Edgar-Quinet, village situé au pied de l’Aurès, les harkis du Commandant Guizien qui s’étaient ralliés au Putsch d’avril 1961, furent exterminés avec leurs familles dans des conditions effroyables.

           Partout on fusilla après avoir torturé, on mura dans des bâtisses de pierres, on enterra vivants, on brûla sur des bûchers, on flagella, on égorgea, on roua de coups des victimes enfermées dans des sacs, membres liés. Dans le Nord-Constantinois, des femmes tuèrent même des captifs à coups de dents !…

Et dans toute l’Algérie ces mêmes scènes d’horreurs se renouvelèrent, ce qui fit dire au Commandant Pierre Granier : « On ne fusilla pas les moghzanis, on ne les pendit pas non plus. Simplement, des dizaines de fellagha les traînèrent par les pieds, par les mains, les frappant à coups de bâtons et de pierres. Ils moururent quarante-huit heures après dans d’indescriptibles souffrances… »

            Ni Jules Roy qui avait stigmatisé l’action des parachutistes français lors de la « bataille d’Alger », ni Mauriac, ni Sartre, ni Monseigneur Duval, ni les communistes, ni l’Eglise, ni les gaullistes, ni les soldats du contingent qui avaient hurlé leur haine de l’Algérie, ni les officiers français qui avaient livré ces martyrs à la vindicte publique, ni les associations prétendument humanitaires, ni Hervé Bourges grand ordonnateur de « l’année de l’Algérie en France », conseiller et ami de Ben Bella, ne s’émurent le moins du monde. Aucune de ces hautes consciences qui font résonner le monde de leurs sermons et tiennent toujours prêtes des pétitions couvertes de signatures, ne vit dans ces massacres la moindre atteinte à la dignité des hommes et à leur liberté.

         Et l’horreur de la situation devint telle que le Lieutenant de Vaisseau Cucherat rejoignit les rangs de l’OAS et résuma dans un cri d’indignation à l’adresse des officiers Français toute cette tragédie :

« Il n’y a pas en ce monde d’expiation qui puisse ressusciter les harkis ébouillantés, effacer les mutilations des suppliciés… réparer le suicide des pères désespérés, ou guérir les vieillards conduits à la folie par votre traîtrise et votre lâcheté. Il n’y a pas de drogue qui puisse endormir en vous cette honte et ce remords qui vous empêcheront de plus regarder jamais dans les yeux, à supposer qu’ils vivent encore, le chef de votre ancienne harka, ou le maire de votre regroupement, et tous ceux qui avaient cru en votre parole, s’étaient engagés derrière vous et à qui vous avez menti… »

José CASTANO e-mail : joseph.castano0508@orange.fr


"De Gaulle a abandonné les Harkis : c'est son crime ; et le nôtre."

(Jean DANIEL - dans le Nouvel Observateur - 15 septembre 2009)

-o-o-o-o-o-o-o-o-

Reportage en 4 parties retraçant le terrible exode de nos frères des harkis. A diffuser et à conserver. 

http://echodupays.kazeo.com/LES-DOSSIERS-DE-L-HISTOIRE/HOMMAGE-A-NOS-FRERES-HARKIS,a1025790.html

e-mail : rue.nobel@laposte.net

 -o-o-o-o-o-o-o-o-

Le responsable et coupable de tout cela

Découvrez les Harkis de la DBFM sur le site de la Marine nationale "Les Cols Blancs" en cliquant sur : 

- http://www.anciens-cols-bleus.net/fusiliers-marins-f7/hommage-aux-anciens-de-la-dbfm-et-nos-freres-harkis-t5898.htm 

- http://www.paperblog.fr/2023687/harkis-ce-qu-il-faut-savoirla-page-se-ferme-le-31-decembre-2009/ 

- http://www.paperblog.fr/2229178/harkis-front-uni-aux-prochaines-elections/

- 19 Mars 1962 : Le « Cessez le feu » en Algérie

-o-o-o-o-o-o-o-o-

Revoir  Mon blog    /   Mes ouvrages    /   Ma biographie 

6 août 2022

ET ILS NOUS ONT ACCUEILLIS AVEC DES CRIS DE HAINE

par José Castano.

« Des années d’amour ont été effacées par la haine d’une seule minute » (Edgar Allan Poe)

            Vous avez été nombreux à m’exprimer votre ressenti suite à l’article « Il y a 60 ans… l’EXIL ». Il en a résulté beaucoup d’émotion, de chagrin, de nostalgie et de rancœur… Nombreux aussi sont ceux qui ont émis le désir de voir une suite à ce drame car, à celui du départ, allait s’ajouter –tout aussi dramatique- celui de l’arrivée en France Cet article est dédié à tous ceux qui ont connu les affres de cet exode. Qu’ils n’oublient jamais ! Pour revoir l’article sur « l’Exil », cliquez sur : IL Y A 60 ANS "L'EXIL"

 

NOTRE MÉMOIRE

            … Peu à peu, le soleil, pareil à une meule incandescente, émergea des flots. Tout autour du navire, les eaux soyeuses tournoyaient lentement, en vastes cercles concentriques qui s’évanouissaient à la limite extrême de l’horizon. Un haut parleur annonça bientôt que l’on apercevait les côtes de France. Mal réveillés, ils montèrent tous sur le pont. Sous le ciel gris, la côte paraissait noire. Des oiseaux de mer passaient au-dessus du bateau en poussant leurs cris aigus.

            Ils étaient tous là, serrés les uns contre les autres, appuyés à la rambarde. Le paradis dont ils avaient tellement rêvé, enfant, à travers les pages d’un livre de géographie approchait lentement et déjà ils n’en voulaient plus. Ils rêvaient à un autre paradis perdu : l’Algérie ; c’est à elle qu’ils pensaient tous à présent. Ils n’étaient pas les frères douloureux qui arrivaient pour faire panser leurs blessures, mais des étrangers. En eux remontaient des aigreurs. Le regret de ce qui n’était plus suffisait à faire revivre ce qui aurait dû être…

            Ce qu’ils avaient laissé « là-bas », c’était avant tout cette part d’insouciance qui les faisait chanter et rire. En foulant pour la première fois le sol de la France, ils apprendraient brutalement la signification du mot « demain » dans une situation que personne n’avait pu prévoir et le qualificatif de « Rapatrié » serait apposé à chacun d’eux. C’était une manière comme une autre de les déposséder à tout jamais de ce sol qui les avait vus naître, de leur dire que jamais il n’avait été leur patrie. Et l’angoisse les étreignait car déjà la presse progressiste et bon nombre de politiques les avait condamnés. C’est ainsi que « l’Humanité » du 6 Janvier 1962 parlait d’eux en ces termes « Ils ont une drôle d’allure ces passagers en provenance d’Algérie » et « La Croix » du 24 Février recommandait au sujet des jeunes rapatriés qu’il fallait « éviter de laisser notre jeunesse se contaminer au contact de garçons qui ont pris l’habitude de la violence poussée jusqu’au crime ».

            Robert Boulin, secrétaire d’Etat aux rapatriés, avait déclaré le 30 Mai 1962 au Conseil des Ministres : « Ces sont des vacanciers. Il n’y a pas d’exode, contrairement à ce que dit la presse. Ce sont bien des vacanciers, jusqu’à ce que la preuve du contraire soit apportée »… tandis qu’au nom du Parti communiste, M. Grenier s’indignait de la réquisition d’une colonie de vacances pour les « saisonniers »… Le 5 Juin, par l’entremise de « l’Humanité », François Billoux, député communiste, conseillait au Gouvernement de loger les rapatriés « dans les châteaux de l’OAS », ajoutant : « Ne laissons pas les repliés d’Algérie devenir une réserve de fascisme ».

            Lorsque ces nouveaux « vacanciers » débarquèrent, ils découvrirent aussitôt que le malheur ce n’était pas propre, pas beau à voir. Partout de lamentables cargaisons humaines où les matelas mal ficelés côtoyaient les cages à canaris. Des hommes, des femmes, des vieillards, dépenaillés, hirsutes, démoralisés, souffrants, la marche pesante, le découragement dans l’âme, tandis que les mamans étaient tiraillées en tous sens par leurs enfants qui pleuraient et poussaient des cris. On ne voyait plus que la morne lassitude des silhouettes courbées sous des charges hâtivement nouées qui donnaient l’impression d’avoir emporté, là, la part la plus précieuse du foyer. Mais la part la plus précieuse, en réalité, nul n’avait pu l’emporter avec soi, parce qu’elle dormait dans l’ordonnance des murs et dans la lumière qui baignait les paysages où s’étaient allumés les premiers émerveillements de l’enfance… on n’enfermait pas les souvenirs, le soleil et la mer dans une valise !...

            Certains arrivaient dans un état de dénuement physique et matériel invraisemblable… Misère vestimentaire, délabrement… Il s’élevait de ce troupeau une rumeur faite non de cris mais de sanglots, de paroles qui revenaient en leitmotiv : faim, soif, dormir et surtout, Misère… Misère…

            Où étaient donc ces riches colons ? Ces exploiteurs de la misère arabe ? Ils étaient seuls désormais et ils n’en pouvaient plus.

            Pour les accueillir, point de « cellules d’accueil »… mais un imposant « service d’ordre » qui avait pour mission essentielle de procéder à un « filtrage » des éventuels suspects (entendez-par là, les membres de l’OAS). Des chefs de famille qui avaient eu le malheur de voir leurs noms mentionnés sur les fiches de police étaient, sans la moindre humanité, arrachés à leurs épouses et à leurs enfants, déjà singulièrement éprouvés par ce cruel destin et, jugés aussitôt tels des criminels, allaient remplir les prisons françaises encore imprégnées de l’odeur des tortionnaires du FLN que l’on venait, en hâte, de gracier. Quelle affliction que de se voir ainsi arraché aux siens à un moment où on a tant besoin de la présence d’un père et d’un époux. Quel cruel spectacle que celui-là ! Ils avaient tous besoin de l’Armée du Salut… on leur envoya les R.G, les C.R.S et les gardes mobiles…(1)

            Les pieds nus dans des babouches, un homme ouvrait un pardessus à chevrons : il n’avait que son pyjama dessous. Il se tordait les mains et racontait, la voix brisée par l’émotion, que sa fille avait été enlevée, le matin même du départ. Comme il avait perdu son dentier, on comprenait mal son récit et l’on entendait :

-                      Elle criait : « Me laisse pas, papa… me laisse pas ! »

            Mais qu’est-ce que je pouvais faire ? Ils me tenaient. Ils me tenaient je vous dis… criait le pauvre homme en éclatant en sanglots

« Mon Dieu, mon Dieu », répétait une femme en se signant.

A quelques pas, une dame effondrée racontait au personnel chargé de l’orientation des réfugiés :

             - Moi, je ne voulais pas partir, Monsieur. Je savais bien ce que ça serait. Je me disais : « Il n’y a qu’à attendre ». Je ne sortais plus. Juste pour les commissions. Je croyais que ça allait se calmer. Puis les deux locataires du premier sont partis. On n’est plus restées qu’avec Madame Ramon, dans la maison. Le soir, on mangeait l’une chez l’autre, pour se tenir compagnie, pour parler. Et puis, l’autre matin, quand je suis revenue du marché, elle était dans l’escalier, allongée, plein de sang partout, avec sa tête en arrière qui tenait plus que par le chignon. On avait tout chamboulé chez elle. Qu’est-ce que je vais devenir Monsieur… qu’est-ce que je vais devenir ?...

            C’était la litanie de la débâcle. Tous avaient un viol à raconter, un pillage, un crime, un enlèvement dont ils avaient été témoins.

-                      Et l’armée ? demanda un journaliste effaré par toutes ces horreurs.

-                      Ah ouah ! Qu’elle armée m’sieur ? répondit un homme dont le visage était blême.

-                      L’armée française !

-                      Il n’y a plus d’armée française, m’sieur. L’autre jour, auprès de la grande poste, ils étaient dans les étages en train de frapper un Européen.

-                      Qui ils ?

-     Les Arabes ! On entendait hurler. Passe une jeep avec un lieutenant français et trois soldats. Je fais signe. Ils s’arrêtent. « Vous n’entendez pas ? », je dis. « Non. Je n’entends pas, qu’il me répond le lieutenant ! Et même si j’entendais, ce serait pareil. J’ai pas d’ordre ! »

Ma parole ! Je lui ai fais un bras d’honneur. Si c’est pas malheureux. Et ça s’appelle la France, m’sieur ?

            A cet instant un homme qui écoutait la conversation s’adressa au journaliste :

- Monsieur, le drame des Français d’Algérie rejoindra dans l’histoire celui des juifs chassés et persécutés sous le nazisme. Ce sera la même honte.

            Au même moment, ce 18 Juillet 1962, dans l’indifférence générale, se tenait le Conseil des Ministres. En parlant des Pieds-Noirs (vocable que bon nombre de Français d’Algérie entendaient pour la première fois), De Gaulle déclara : « Il faut les obliger à se disperser sur l’ensemble du territoire », ce qui permit à Louis Joxe, son éminence grise, de renchérir : « Les Pieds-Noirs vont inoculer le fascisme en France. Dans beaucoup de cas, il n’est pas souhaitable qu’ils retournent en Algérie ou qu’ils s’installent en France où ils seraient une mauvaise graine. Il vaudrait mieux qu’ils aillent en Argentine ou au Brésil ».

         Et des jours durant, on rencontrait dans tout le Sud de la France, notamment dans les zones maritimes, des masses de Pieds-Noirs hébétés, prostrés, embarrassés dans les enfants, les valises et les formalités, assommés de douleur et de fatigue, amers face à l’indifférence et au mépris, se perdant dans des rues qu’ils ne connaissaient pas, photographiés comme des bêtes venues d’un autre âge, avec leur visage mort, ravagé par les larmes et la douleur.

         Dans les ports, c’était la désolation. Les cadres de déménagement de ces « richards », hâtivement construits en bois, étaient volontairement plongés dans la mer par les dockers de la CGT et autres gauchistes. Ceux qui avaient eu la chance d’être épargnés, étaient éventrés. Leur contenu gisait, épars, sur le sol faisant le « bonheur » des rôdeurs à l’affut de toutes ces richesses…

         A Marseille, un homme dont la haine pour les Français d’Algérie n’avait aucune retenue, le socialiste Gaston Defferre, allait se charger personnellement de leur accueil. Sur les bancs de l’Assemblée Nationale, il alla jusqu’à prononcer ces mots infâmes : « Il faut les pendre, les fusiller, les rejeter à la mer… », ajoutant qu’il ne les recevrait jamais dans sa cité. Le 26 Juillet 1962, lors d’une interview réalisée par Camille Gilles pour « Paris-presse», à la question de ce dernier : « Dans certains milieux de Marseille, on prétend que vous avez à votre disposition une police spéciale, genre « barbouzes », est-ce exact ? » Réponse : « Ce sont simplement des militants… Ils sont groupés en sections et sous-sections. Il y en a à Marseille un peu plus de 15.000 (payés par le contribuable ou par le PS ?). C’est la deuxième fédération de France et, croyez-moi, ces gens savent se battre. Aux prochaines élections et réunions électorales, si les « Pieds-Noirs » veulent nous chatouiller le bout du nez, ils verront comment mes hommes savent se châtaigner… Ce ne sont pas eux qui viendront, mais nous qui iront casser leurs réunions. N’oubliez pas aussi que j’ai avec moi la majorité des dockers et des chauffeurs de taxis ». Et à une nouvelle question du journaliste : «Voyez-vous une solution aux problèmes des rapatriés de Marseille ? » « Oui, répondra sans vergogne Defferre, qu’ils quittent Marseille en vitesse ; qu’ils essaient de se réadapter ailleurs et tout ira pour le mieux ».

          Ainsi, tenaillés entre communistes et socialistes qui leur vouaient, à l’instar de leur « maître à penser », une haine sans borne et qui, de surcroît, détenaient les rouages de la vie politique, sociale, administrative… et mafieuse, les Français d’Algérie installés à Marseille allaient connaître durant les premiers mois de leur exil, des difficultés à nulles autres pareilles… 

« Se réadapter ailleurs », c’est ce que les « Rapatriés » allaient tenter de faire en dépit des difficultés qui s’amoncelaient : précarité, chômage, logement, scolarité, santé… Cependant, dans tous les coins de France où ils étaient arrivés en masse, on en profitait pour faire monter les prix ; chambres d’hôtels et meublés affichaient complet et la nuit, beaucoup de ces malheureux se retrouvaient dans les halls de gare, remâchant un peu plus leur rancune. Les logements se faisaient rares et étaient proposés à des tarifs exorbitants, les établissements scolaires n’acceptaient plus, par manque de place, les enfants… A la vue de tant de misère, ils ne cessaient de se répéter : « Est-ce cela la France ? Cette France que nous avons tant aimée ? »… Mais la France, ce pays merveilleux des droits de l’homme, cette terre d’asile de tous les réfugiés du monde, manquait, pour la première fois de son histoire, de générosité. Elle accueillait ces pauvres gens à contrecœur, témoignant autant d’indifférence que d’hostilité. Combien de ces « rapatriés » allaient découvrir des mots nouveaux tels que « dépression nerveuse », « stress »… termes dont ils ignoraient le sens, eux, transfuges d’un pays de soleil où tout était prétexte à la fête... Combien de morts prématurés cette communauté compta la première année de son rapatriement en France !...

            Face à ce désastre humain, le gouvernement demeura de marbre. Seuls quelques élus locaux réagiront humainement avec des moyens limités et quand Alain Peyrefitte, pris de remords, exposera au « général Président », le 22 Octobre 1962, « le spectacle de ces rapatriés hagards, de ces enfants dont les yeux reflètent encore l’épouvante des violences auxquelles ils ont assisté, de ces vieilles personnes qui ont perdu leurs repères, de ces harkis agglomérés sous des tentes, qui restent hébétés… », De Gaulle répondra sèchement avec ce cynisme qu’on lui connaissait : « N’essayez pas de m’apitoyer ! »… On était bien loin du « C’est beau, c’est grand, c’est généreux la France ! »…

            Et c’est ainsi que, des années durant, les Français d’Algérie promèneront leur mélancolie à travers cette France égoïste et indifférente qui, sans se soucier des martyrs, aura laissé égorger les vaincus…

José CASTANO

(1)  : C’est cette mésaventure qui mena directement le père de l’auteur de ces lignes à la prison de Fresnes.

… ET ILS NOUS ONT ACCUEILLIS AVEC DES CRIS DE HAINE : Le titre de cet article est inspiré de celui de l’ouvrage « Et qu’ils m’accueillent avec des cris de haine » paru en 1982 et rédigé par mon ami Gérard ROSENZWEIG (alias, Henri MARTINEZ). Email : gerard-rosen@orange.fr 

« Quand la haine respire le sang, elle ne sait se dissimuler » (Sénèque)

 Pour revoir tous les articles de José CASTANO, cliquer sur : - Mes Articles –

Ses ouvrages, cliquez sur : -Ma Bibliographie –

Sa biographie, cliquer sur :- Ma Biographie -

Publicité
10 novembre 2012

COMMUNIQUÉS.

43 ème CONGRÉS NATIONAL DU CERCLE ALGÉRIANISTE

COMMUNIQUÉ DU G.R.F.D.A. / M.A.F.A.

COMMUNIQUÉ DU CERCLE ALGÉRIANISTE DU 31 JANVIER 2022

RÉCEPTION A L’ÉLYSÉE DES ASSOCIATION DE RAPATRIES PAR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

ÉLECTION DE SUZY SIMON-NICAISE A LA PRÉSIDENCE DU CERCLE ALGÉRIANISTE NATIONAL

 COMMUNIQUÉ DU C.A. SUR L'OUVERTURE ANTICIPÉE DES ARCHIVES JUDICIAIRES

19 MARS 2022 RASSEMBLEMENT HARKIS ET DE LEURS AMIS

COMMUNIQUÉ DU CERCLE ALGÉRIANISTE 03/11/2021

COMMUNIQUÉ DU CERCLE ALGÉRIANISTE DU 14/03/2021

REJET DE TOUTE REPENTANCE-60ièm ANNIVERSAIRE DE L'INDÉPENDANCE DE L'ALGÉRIE

TRAHISON - VOLONTAIRES POUR LA FRANCE

COMMUNIQUÉ DU CERCLE ALGÉRIANISTE DU 29/7/2020

COMMUNIQUÉ DU CERCLE ALGÉRIANISTE DU 20/01/2020

COMMUNIQUÉ DU CERCLE NATIONAL DES COMBATANTS OCTOBRE 2019

BUT DU CERCLE DES CITOYENS PATRIOTES "LA CHARTE"

L'OUVERTURE DES ARCHIVES DE LA GUERRE D'ALGÉRIE PAR L'ÉTAT NE PEUT REPOSER SUR UNE VISION HÉMIPLÉGIQUE DE L'HISTOIRE

42ème CONGRÈS NATIONAL DU CERCLE ALGÉRIANISTE

COMMUNIQUÉ DU CERCLE ALGÉRIANISTE NATIONAL - HOMMAGE A HÉLIE DE SAINT MARC

COMMUNIQUÉ DU CERCLE ALGÉRIANISTE NATIONAL Hommage d'Alain Juppé à Frantz Fanon

LETTRE OUVERTE AU P.R. - PACTE DE MARRAKECH SUR LES MIGRATIONS

J.M. WEISSGERBER - LA HAINE ENVERS LES HARKIS

NE MÉNAGEONS PLUS FATIMA BESNACI-LANCOU !

LETTRE OUVERTE A JM. BLANQUER DE JP. GAVINO

COMMUNIQUÉ ANFANOMA - AFFAIRE MAURICE AUDIN

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU CERCLE ALGÉRIANISTE SEPTEMBRE 2018

INTERVENTION DU GENERAL PIQUEMAL DU 21 OCTOBRE 2017

COMMUNIQUE DU CERCLE ALGERIANISTE SEPTEMBRE 2017

JUIN 2017-REPONSE DE JEAN-PIERRE RONDEAU à Mrs François BAROIN et Bernard ACCOYER aux dits Rapatriés

AVRIL 2017-COMMUNIQUÉS DE PRESSE DU CERCLE ALGÉRIANISTE NATIONAL Suite a la Plainte contre Emmanuel MACRON

"LES HARKIS ET LA REPUBLIQUE" COMMUNIQUÉ DE NOUALI NASSER

08/03/2017 COMMUNIQUÉ DU CERCLE DE CITOYENS PATRIOTES

19/02/2017 COMMUNIQUÉ DU CERCLE DE CITOYENS PATRIOTES-LETTRE A E.MACRON

17/02/2017 COMMUNIQUE ANFANOMA-LETTRE OUVERTE A E.MACRON

COMMUNIQUÉS DE PRESSE DU CERCLE ALGÉRIANISTE NATIONAL DU 15, 17, 21 et 28/02/2017 suite au discours d'Emmanuel Macron

COMMUNIQUÉ DÉCEMBRE 2016 DES "COMITÉS JEANNE"

COMMUNIQUE DU CERCLE DE CITOYENS-PATRIOTES NOVEMBRE 2016

APPEL DE ROGER HOLLEINDRE OCTOBRE 2016

Responsabilité de la France dans le drame des Harkis - COMMUNIQUE DE L'A.N.F.A.N.O.M.A.

Responsabilité de la France dans le drame des Harkis - COMMUNIQUE DU CERCLE ALGERIANISTE

HOMMAGE 2016 AU BACHAGA BOUALAM

CALENDRIER 2016 MRAF-ADIMAD

5 JUILLET 2016 COMMUNIQUE MRAF-ADIMAD

8 MARS 2016 COMMUNIQUES DE PRESSE Thierry ROLANDO

COMMUNIQUE DE VERITAS - REPONSE DU TGI DE PARIS

COMMUNIQUE DU CNC DU 8 FEVRIER 2016 SUR L'AFFAIRE DU GENERAL PIQUEMAL

UN ESPOIR POUR LA FRANCE du Général Christian PIQUEMAL

COMMUNIQUE DU CNC DU 08/12/2015.

EDITORIAL ROGER HOLEINDRE « Etre et Durer »- MES AMIS DE LA FRANCE PROFONDE… COMPAGNONS D’ARMES.

COMMUNIQUE VERITAS RUE DU 5 JUILLET 1962 A BEAUCAIRE. 

COMMUNIQUE DU CNC OCTOBRE 2015

CAMPAGNE DES REGIONALES EN LANGUEDOC-ROUSSILLON.

40 èm CONGRES NATIONAL DU CERCLE ALGERIANISTE 2015

CONGRES VERITAS 2015 A BEZIERS

"ANFANOMA" 5 JUILLET 2015 LETTRE OUVERTE AU PAPE FRANCOIS

 5 JUILLET 1962-VERITAS DU 19 JUIN 2015-UN MASSACRE DE CITOYENS FRANÇAIS AU FACIES

VISITE DE M. TODESCHINI SECRETAIRE D’ETAT CHARGE DES ANCIENS COMBATTANTS EN ALGERIE

COMMUNIQUE "ANAI 31" 60 ANS FIN GUERRE D'INDOCHINE (mai 2014).

COMMUNIQUE ANFANOMA (novembre 2013).

LOI DE RECONNAISSANCE DE LA RESPONSABILITÉ DE L'ÉTAT ENVERS LES FRANÇAIS RAPATRIÉS.

COUP BAS POUR L’UNITÉ DU MOUVEMENT HARKI NOVEMBRE 2013 

COMPTE-RENDU DE LA RÉUNION DES ASSOCIATIONS DE RAPATRIES DU 3 JANVIER 2013

ANFANOMA-19 MARS JOURNEE OFFICIELLE DU SOUVENIR RECONNUE

CONTRE "HORS LA LOI" DE BOUCHAREB

COORDINATION NATIONALE DES RAPATRIES REPLIES DE FRANCE.

Retour "Tous les articles"

16 juin 2009

1962 ORIGINES DU POUVOIR ALGERIEN

Document transmis par J. F. Paya

mis à jour le 19/12/2019

Considérations remisent à jour sur "l'origine du pouvoir en Algérie" pour chercheurs

             Sur son blog sans possibilité de débat Guy Pervillé historien que nous estimons beaucoup critique certaines de nos positions sur le drame du 5 Juillet 62 à Oran, aussi avec nos excuses pour répondre aux demandes de nos amis Français et Algériens nous reproduisons la partie de l'article qui nous interpelle pour tenter d'y répondre expurgé de toutes autres considérations.) L'enjeu n'est pas mince entre la cause spontanée et la cause provoquée pour le 5 juillet 62 à Oran.

Samedi 21 septembre 2019 (extrait de G Pervillé sur son blog)  nécessaire pour être objectif.

            " Un témoin resté sur place jusqu’en 1964, Jean-François Paya, a diffusé son interprétation suivant laquelle la non-intervention des forces militaires françaises commandées par le général Katz s’expliquerait par un « deal » conclu entre le général de Gaulle et Ben Bella pour lui laisser la tâche de rétablir l’ordre à Oran afin de faciliter la prise du pouvoir par l’alliance Ben Bella-Boumediene opposée au GPRA (signataire des accords d’Évian). Cette interprétation des faits a reçu le soutien d’historiens comme Jean-Jacques Jordi et le regretté Gilbert Meynier attentifs aux efforts déployés par l’état-major général du colonel Boumediene pour prendre le contrôle total de l’Oranie avant de conquérir le reste de l’Algérie. Elle est pourtant contestée par Jean Monneret, auteur d’une thèse capitale sur La phase finale de la guerre d’Algérie et d’un ouvrage consacré entièrement au drame du 5 juillet, La tragédie dissimulée, Oran, 5 juillet 1962, et par moi-même. J’estime en effet que l’interprétation de la position du général de Gaulle à la date du 5 juillet soutenue par Jean-François Paya est clairement démentie par les archives du Comité des affaires algériennes publiées par le général Faivre en 2000, qui proclament une politique de neutralité envers toutes les factions algériennes en lutte pour le pouvoir, et je reproche à cette hypothèse infondée de détourner l’attention des quatre mois d’affrontements violents qui avaient opposés l’OAS d’Oran et le FLN depuis février-mars 1962 jusqu’à la fin juin, comme si la recherche des causes du massacre du 5 juillet devait partir du début de l’affrontement entre le GPRA et la coalition Ben Bella-Boumediene, précipité par la destitution du colonel Boumediene par le GPRA le 30 juin. Or il est incontestable pour tous les historiens que les causes d’un événement sont nécessairement antérieures à l’événement lui-même, et non simultanées ou postérieures."

COMMENTAIRES ET RÉPONSE

            Bien entendu mais on peut aussi dire que les conditions et circonstances  ne sont pas directement les causes avec effets déclencheurs  et que l'événement doit être aussi provoqué comme souvent dans l'Histoire (où empêché) comme le feu dans un milieu combustible. En définitive G Pervillé définit les premières (les conditions) comme les causes ! Que de conflits alors ainsi créés! (ce qui veut dire que toutes les conditions provoqueraient  des causes sans effets  déclencheurs volontaires)

            En définitive jusqu'aux derniers éléments rassemblés les témoignages (JMO)sur les premiers tirs par des musulmans sur la foule passé 11h place d'armes. Ordre du jour prémonitoire de l'ALN d'Oujda (qui prévoit la protection de la minorité européenne). Consignes données contre des attaques OAS virtuelles annoncées (voir les témoignages) sont déterminants pour prouver "le coup monté" pour la création des troubles à Oran* congélation des forces Françaises pour faire intervenir l'ALN extérieure non prévue par ÉVIAN conduisant "de facto" à cet objectif.
            Quant au Comité des affaires algériennes qui se tient le 5 juillet  sur la" neutralité " cité par G-Pervillé  ses directives ne seront diffusées officiellement que quelques jours après, ce qui présume un contact secret préalable qui accrédite la manipulation. Si cette conjonction n'est pas volontaire elle est pour le moins suspecte et rien ne permet de la négliger pour les historiens avisés en tout cas pas de stigmatiser ceux qui dénoncent un parti pris pour la faction FLN/ALN Boumédiène/Ben Bella ne pas oublier la caution  F-ABBAS anti communiste notoire qui devient plus qu'une hypothèse quand on connait la suite et certains rapports de nos services suspicieux envers B Khedda et le GPRA (accusés proches de Moscou voir de Pékin) !!! Avec les bases sahariennes (force nucléaire FR en gestation) et la  base de MELK livrée à des "pro amis de l'EST"

            "Eh bien oui la lutte pour le pouvoir commençait de se jouer explicitement à Oran et l'affrontement coalition d'Oujda contre GPRA DEVENAIT PRIMORDIALE. Une fois de plus il y a bien eu le 5 juillet un coup monté (rumeur propagée par certains FLN sur un "retour des commandos OAS") provocation pour exciter la foule musulmane avec les tirs de comparses (derniers témoignages reçus) et confirmation des massacres et désordre pour faire intervenir l'ALN extérieure avec CARENCE DES AUTORITÉS FRANÇAISES conduisant "de facto" à cet objectif !

EN RÉPONSE A UNE QUESTION SUR LA SITUATION "LÉGALE "A ORAN LE 5 JUILLET 62 DANS LE CADRE DES "ACCORDS D'ÉVIAN" Toujours d'actualité

            Pour nous résumer : En principe situation administrative et légale à Oran le 5 Juillet 62 le représentant de l'exécutif provisoire mis en place par les accords d'Évian (référendum du 1er Juillet) c’est à dire le préfet Français R Thomas qui ne sera démis à compter du 6 Juillet par la nomination rétroactive du préfet Algérien Lahouari Souiah (le 11 Septembre par un arrêté signé Abdel Kader Chentouf membre de l'exécutif provisoire avec effet rétroactif du 6 Juillet 62 ) Donc préfet Français qui indépendamment des problèmes de "légitime défense" peut théoriquement  faire appel aux FAF pour maintenir l'ordre D'APRÈS LES ACCORDS D’ÉVIAN C'ÉTAIT AU POUVOIR CIVIL DE FAIRE APPEL si carence de la Force Locale aux Forces Françaises l'ALN n'était prévue en aucun cas pour nommer les préfets et rétablir l'ordre, une fois de plus il y a bien eu le 5 juillet un coup monté (rumeur  prouvée propagée par certains FLN sur un "retour des commandos OAS") provocation pour exciter la foule musulmane avec les tirs de comparses (derniers témoignages) et confirmation des massacres et désordre pour faire intervenir l'ALN extérieure ;avec CARENCE DES AUTORITÉS FRANÇAISES conduisant "de facto" à cet objectif. Dans ce cas inaction bien contraire à la "neutralité"

            Si cette conjonction n'est pas volontaire elle est pour le moins suspecte et rien ne permet de la négliger pour les historiens avisés en tout cas pas de stigmatiser ceux qui dénoncent un parti pris pour la faction FLN/ALN Boumédiène/Ben Bella qui devient plus qu'une hypothèse !

JF PAYA

ETUDE SUR BOUMEDIENE  ET  LE GROUPE  D ' OUJDA

         C’est ce noyau d’Algériens nés au Maroc, qui compte à son actif deux putschs, qui a permis à Boumédiène de parvenir à ce destin de chef d’Etat de l’Algérie indépendante. Houari Boumediène était chef de la Wilaya 5 et installa son QG dans la ville marocaine frontalière avec l’ouest du pays, Oujda. Tout comme Boussouf pour le MALG, Boumédiène recruta des alliés parmi ces Algériens du Maroc pour l’état-major général de l’ALN. Le premier s’en servit pour porter le premier coup de l’armée contre les politiques en assassinant Abane Ramdane, et le second y trouva un appui pour porter le deuxième coup de force de l’armée contre le FLN en s’attaquant au Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA). Le groupe d’Oujda est entré de la sorte par effraction dans l’histoire de l’Algérie et il signera, avec Boumediène à sa tête, l’acte de naissance du régime algérien.

Ces Algériens du Maroc nommés Wasti.

                   Les membres du groupe ou clan d’Oujda sont désignés comme ceux qui sont nés ou ayant vécu au Maroc avant 1962. Les "wasti", en référence à la position géographique de l’Algérie au centre du Maghreb, ou encore "deuxième francis, français de seconde catégorie", comme aimaient à les qualifier les Marocains, sont des Algériens qui sont nés au Maroc avant le déclenchement de la guerre de libération. Après la soumission de l’Emir Abdelkader en 1848, puis la défaite des soulèvements des Ouled Sidi Echeikh puis de Bouamama, une communauté algérienne s’est installée dans le pays voisin de l’Ouest. Une autre communauté enrôlée quant à elle dans l’armée française pour imposer le protectorat au Maroc y a aussi trouvé asile. Une troisième migration d’Algériens a quant à elle rejoint le Maroc, après 1954 par fuite des représailles de l’armée française. Le clan d’Oujda s’est bâti toutefois sur la première communauté d’Algériens au Maroc, qui était une communauté de petite bourgeoisie francophone composée soit de propriétaires terriens ou d’auxiliaires de l’administration marocaine. Cette dernière communauté trouva sa place dans les rangs de l’armée, de la sécurité militaire et du FLN. Le colonel Bencherif estime le nombre d’Algériens rentrés du Maroc en 1962 à pas moins de 10000 hommes entraînés uniquement pour prendre le pouvoir et mettre au pas toute opposition intérieure avec le bénédiction du pouvoir Gaulliste.

         Le travail commencé par le MALG de Boussouf au milieu des années 1950 a connu une suite avec Boumediene qui introduisit la logique des clans pour accéder au pouvoir. Entouré d’Ahmed Medeghri, Kaid Ahmed, Cherif Belkacem, Abdelaziz Bouteflika, Boumediène créa le groupe d’Oujda. Les "malgaches" de Boussouf se fondèrent dans ce qui est devenu plus tard le clan d’Oujda. Le régionalisme s’est érigé en règle d’appartenance à ce clan. "Mohamed Boukharouba s’affubla d’un nom de guerre qu’il emprunta au saint légendaire Boumediène, très connu dans l’Oranie, et du prénom de Houari, très répandu dans cette même région… dans le régionalisme qui sévissait dans l’armée des frontières, être à la fois, saint et oranais, c’était avoir toutes les chances avec soi"(1). Le groupe d’Oujda, sous les commandes de Boumediène et toute l’armée des frontières, attendait la fin de la guerre de libération qui avait éprouvé les moudjahidines de l’intérieur du pays dans la lutte contre l’armée coloniale pour pouvoir entrer en jeu. Certaines études précisent même que "le plan Challe "(liquider l'intérieur) initié par De Gaulle avait pour but inavoué de préparer le terrain.

         Laissant les politiques se charger des négociations d’Evian, et après la sortie des cinq historiques de prison, l’état-major général sous Boumediène trouve le moment propice pour actionner le coup d’Etat contre le GPRA. (Initié par la provocation d'Oran le 5 juillet)   Pour donner du poids à ce coup de force, il fallait une couverture politique via un des historiques. Seul Ben Bella, animé aussi par l’amour du pouvoir, accepta l’offre de l’EMG. En légalistes, Ait Ahmed et Boudiaf refusèrent de cautionner le putsch. "L’armée de Boumediène avait un double atout considérable : sa force et son unité favorisées par un long travail d’endoctrinement. Mais elle n’avait que peu de répondants dans la société algérienne et son leadership était rejeté par plusieurs wilayas. Il fallait à Boumediene de bien faire jouer le prestige de Ben Bella pour s’implanter politiquement "

         Afin de donner du crédit aux putschistes, un autre groupe baptisé “groupe de Tlemcen”, en opposition au groupe de Tizi-Ouzou qui était sous la coupe de Krim Belkacem, fut créé et mit au point la naissance du Bureau politique, un instrument politique pour le dénigrement du GPRA. Le groupe de Tlemcen regroupant Ben Bella, Khider, Mohammedi, Ferhat Abbas, Ahmed Boumendjel et Ahmed Francis a formé un duo avec le groupe d’Oujda pour mettre au pas les commandements des wilayas historiques notamment la III et la IV. Ben Bella était tout désigné pour devenir le premier président de l’Algérie indépendante sous la bénédiction de l’EMG de l’ALN qui marcha sur Alger pour accéder au "trône". La Zone autonome d’Alger sous Yacef Saâdi (après l’échec de provocations en Juillet comme à Oran) ouvrit les portes de la capitale à la coalition Boumediene / Ben Bella que début Septembre au prix de plusieurs morts du fait d’affrontements avec les troupes de la Wilaya IV qui étaient ralliées au GPRA. Le cri "sept ans ça suffit" des populations a fini par mettre fin aux hostilités. Près d'un milliers de victimes au niveau de l'ex Orléansville selon des sources internes ce qui stoppe l'avance des unités de Boumediene (que ce serait il passé si l 'ALN de l'intérieur n'avait pas été laminée par l'Armée Française ?) et l'oblige à négocier pour n'entrer que le 9 Septembre à Alger !

         L’Armée des frontières réussit son coup et pénétra d’un pied ferme dans ce qui est devenu le pouvoir algérien, sur des centaines de cadavres. Dans la nuit du 28 au 29 septembre, Ben Bella, candidat unique, fut élu par l’Assemblée, chef d’un gouvernement de 19 portefeuilles. Boumediène qui s’adjugea l’important poste de ministre de la Défense, proposa 4 postes : deux pour ses compagnons de l’armée des frontières d’Oujda, à savoir Bouteflika et Medeghri et deux autres pour l’armée des frontières de l’Est, à savoir Moussa Hassani et le docteur Nekkache. Le putsch servit l’armée qui, depuis l’indépendance, a joué la carte de l’unité face aux divisions politiques. "Le clan d’Oujda s’était ouvert au recrutement intensif de "soldats" venus des rangs de l’ALN, tout comme les "marsiens" de tout bord avaient pris d’assaut les administrations, étaient avant tous des éléments opportunistes sans aucune conviction politique ou idéologique. Ils étaient recrutés non pas pour faire la guerre mais pour construire le nouvel Etat "et provoquer le départ des Européens d'Algérie comme prévu au congrès de Tripoli après le 19 Mars soit par idéologie Islamiste soit tout simplement pour récupérer places, appartements et" butin "comme l'a écrit Mohamed Harbi ex responsable de la fédération de France du FLN ! 

         Avec les recrues des services de Boussouf devenu Sécurité militaire, et à leur tête Kasdi Merbah, et les tacticiens politiques de son groupe d’Oujda, Boumediène n’avait plus qu’à laisser mijoter son accession à la tête de l’Etat

Synthèse Sujet mal connu par certains compatriotes

JF Paya  sources Algériennes diverses

RETOUR JEAN FRANCOIS PAYA ORAN 5 JUILLET 1962

Retour vers nos lectures. 

 

 

7 novembre 2012

TOUTES

19 janvier 2010

JE DEMANDE PARDON A L'ALGERIE (PARODIE)

Les algériens demandent sans cesse la repentance de la France pour les 130 ans de colonisation qui leur a laissés un pays prospère. Voila un texte qui pourrait servir de base à notre demande de pardon.

Pardon !
Pour avoir libéré les esclaves à Alger
Après que les soldats du Roi de France en aient chassé le Dey
Pour tous les marécages asséchés, transformés en vergers,
Pour les terres emblavées sur les sols empierrés.
Pour le nom d'Algérie que la France t’a donné.
Pour tous les chemins tracés et les rails posés
Afin que toutes les campagnes se rapprochent des cités.
Pardon pour les perles que furent Oran, Constantine et Alger
Que de jaloux pays nous ont tant enviées.

Pardon l'Algérie !
Pour avoir construit des écoles, des lycées, des facultés
Afin que les enfants puissent y être formés,
Pour ces barrages élevés, à des canaux reliés
Afin qu'à tous les robinets l'eau douce puisse couler.
Pour les dispensaires et les hôpitaux qui ont été créés
Afin que tes fils puissent y être soignés.
Pour le trachome éradiqué,
Pour les maladies infectieuses endiguées.

Pardon l'Algérie !
Pour toutes les gorges d'innocents tranchées
Pour le massacre d'Oran perpétré un 5 juillet.
Pour tout ce que tu as pris qui ne t'était point donné.
Pour les accords d'Evian que tu as bafoués.
Pour tous les lauriers dont tu t'es parée.
Pour avoir fêté une victoire que tu n'as pas gagnée.
Pour tous mes frères Harkis que tu as suppliciés
Pour le seul tort d'avoir voulu rester Français.

Pardon l'Algérie !
Mais si un jour, toi, peuple algérien manches retroussées,
A l'image de nos pères qui t'ont tout donné,
Tu te mets à rebâtir ces murs lézardés
Par ces vandales qui nous ont succédé
Alors, fier je serai d'avoir été ton frère,
Et si toi, l'Algérien, troquant ton glaive pour l'aire,
Tu te mets à défricher comme l'avaient fait nos pères,
Et bravant les sauterelles, la sécheresse et la poussière
Recommence à semer sans regarder en arrière
Sans quêter des visas pour fuir la misère,
Alors je saurai que je suis pardonné,
Et pourquoi pas rêver dans un élan de paix
Qui t'amène à saisir le rameau d'olivier
À demander pardon à tes frères exilés,
Et reconnaître ensemble tous les bienfaits
Par notre France prodigués


Danièle Horta et Emilien Pastor Texte paru dans la revue des anciens du Lycée Lamoricière Et dans l'écho de l'Oranie N° 309


Poème chanté de Pierre-Jean Vaillard (pour monsieur Stora à joindre à son rapport de commission pour la repentance) :

Ecrit et chanté en 1958

Eh, petit Fellagha, c’est à toi que je pense

En voyant ta rancune à l’égard de la France.
J’ai beaucoup réfléchi et ma méditation
Me décide à venir te demander pardon….
Oui, pardon, Fellagha, pardon pour mon grand-père
Qui vint tracer des routes et labourer la terre.
Il est venu chez toi, il a tout chamboulé.
Où poussaient des cailloux, il a planté du blé.
En mettant après ça, Ô comble de l’ignoble,
Où poussaient des cailloux, il a fait un vignoble.
Pardon, cher petit Fellagha,
Oh, pardon de tous ces dégâts.
Et mon affreux grand-père (il faut qu’on le confesse)
N’était bien sûr, pas seul à être de son espèce.
Ces autres scélérats ont bâti des cités. 
Ils ont installé l’eau et l’électricité.
Et tu n’en voulais pas, c’est la claire évidence
Puisque on sait que avant que n’arrive la France.
Tu n’avais en dehors de la Casbah d’Alger
Que la tente ou bien le gourbi pour te loger.
Et pour ton éclairage, tu n’avais que de l'huile.
Alors nos maisons, bien sûr, c’était la tuile.
De l’électricité, là encore soyons francs,
Tu ne demandais pas qu’on te mette au courant
Tu t’es habitué à ces choses infâmes,
Mais c’est à regret et la mort dans l’âme …
Stoïquement d’ailleurs, tu supportes ces malheurs,
Avec force courage et tant de belle humeur.
Donc tu a engraissé, mais de mauvaise graisse.
Car tu prenais le car (une invention traîtresse)
C’est ce même car que, pris d'un délire divin,
Tu devais, un beau jour, pousser dans le ravin.
Je comprends ta rancœur, je comprends ta colère,
Tu n’es pas au niveau des arabes du Caire.
Tu glandes et tu vis mieux qu’un fellah égyptien.
A quoi Nasser… Nasser à rien.
Nous avons massacré tes lions et panthères.
Nous avons asséché tes marais millénaires.
Les moustiques sont morts… Les poux… De Profundis.
Nous avons tout tué, jusqu’à la syphilis.
Ah pardon Fellagha pour tous ces carnages.
Nous avons fait tout ça, c’est bougrement dommage.
Bien pardon Fellagha, de t’avoir mieux nourri,
De t’avoir vacciné pour le béribéri
Et d’avoir à tes pieds nus mis (oh maladresse)
Des souliers…
Pour nous botter les fesses 

RETOUR TOUS LES ARTICLES

13 avril 2009

ARCHIVES VIDEOS - ORAN AVANT 1962

 

 

         VIDEOS D'ARCHIVES

A tous ceux qui ont aimé ce pays et particulièrement ORAN avant 1962, parce qu'ils y sont nés ou parce qu'ils y ont combattus pour que notre terre reste à la France.
A tous ceux qui nient les bienfaits de la colonisation et  qui voudraient faire croire que nous avons laissé un pays moribond.
Rappelez-vous comme il était beau notre pays, comme elle était belle notre Algérie, et combien la ville d’Oran nous manque.

I) ORAN LES PLAGES.

II) SURVOL DE LA VILLE - PORT DE PECHE.

 

Retour aux vidéos du blog

23 octobre 2011

NOS LECTURES

29 mai 2011

PAROLES D'ALGERIENS

24 juillet 2011

PHOTOS A.F.N

8 juin 2012

IN MEMORIAM - GEORGES-EMILE PAUL

Je viens d'apprendre la triste nouvelle, avec le Comité VERITAS nous sommes en deuil, notre frère de Combat, Georges Emile PAUL nous a quitté.

LE COMITE VERITAS
ET TOUTE SON EQUIPE

ONT LA DOULEUR DE VOUS FAIRE PART
DU DECES DE LEUR CHRONIQUEUR-REDACTEUR
ET FRERE DE COMBAT
GEORGES-EMILE PAUL
Journaliste

Correspondant de presse en temps de guerre
Carrière militaire dans l’aviation
Toutes les campagnes de la Libération
Attaché de presse à l’Echo d’Oran (Algérie)
Ecrivain auteur de « Hammam Bou Adjar »

SES OBSEQUES AURONT LIEU
LE LUNDI 4 JUIN 2012 A 9 HEURES

EGLISE SAINTE THERESE
42 AVENUE ASSAS
34000 MONTPELLIER
Soyez nombreux à rendre un dernier hommage
A cet homme d’Honneur et de courage.

D'avance merci.

Pour mémoire voici un extrait de La lettre de Véritas d'Avril 2003 N°72

...CAR ORAN, « NOTRE ORAN » RESTE UN SYMBOLE EN TANT QUE PLUS GRANDE VILLE MARTYRE DE L'ALGERIE FRANÇAISE ET QUARANTE ET UNE ANNEES N'ONT RIEN EFFACE DE CE TRAGIQUE POGROM DU 5 JUILLET 1962 !

Oui, on pouvait penser que, là, enfin, où cette terrible chasse à l'Européen devait faire TROIS MILLE VICTIMES en quelques heures, dans cette funeste journée d'une Saint Barthélemy de l'égorgement, de la décapitation et de la barbarie nullement ignorée des deux présidents -il y avait place, et même obligation, à avoir une pensée officielle pour toutes ces innocentes victimes françaises, place à demander pardon de tout ce sang de TROIS MILLE JUSTES qui ont été sacrifiés, martyrs d'une vindicte inique et déloyale qui massacrait pêle-mêle, hommes, femmes, enfants, chrétiens, israélites et musulmans...

Après avoir salué, à Alger, la mémoire des terroristes et des tueurs du F.L.N., il n'en était que plus facile au Président français de se faire conduire sur le lieu d'une sépulture ignoble et collective demeurée à jamais dans la mémoire des Oranais, nos compatriotes, lesquels n'ont pu oublier le massacre gratuit de tant des leurs !

Car il n'est pas un rescapé de cette dramatique journée qui ne se souvienne de ces hommes et ces femmes abattus au hasard des rues, de ces cadavres éparpillés sur les trottoirs, ces centaines d'innocents extraits de chez eux à coups de crosse, abattus devant leurs portes ou chargés comme du bétail dans des camions et conduits, par grappes humaines, vers le stade ou l'abattoir municipal, lieux d'interrogatoires et d'exécution, puis, en finale, au fameux « Petit Lac » où l'on immergeait les corps dans une boue nauséabonde, certains d'entre eux, nous a-t-on certifié, grièvement blessés mais pas encore morts !

On a soigneusement caché ces horreurs à la France et l'on voit bien, autour de nous, que nombre de nos concitoyens les ignorent encore! De Gaulle a exigé d'une presse à sa dévotion que ce pogrom, cette sorte d'Oradour cinq fois plus meurtrier que l'autre, soit ramené à quelques incidents et quelques morts dédiés à la journée de l'indépendance algérienne !

Et les Français de métropole, dociles, gaullistes, pressés de récupérer les soldats engagés là-bas, ont ainsi aidé à TUER DEUX FOIS CES TROIS MILLE INNOCENTS, une première fois par leurs militaires, restés l'arme au pied derrière les grilles de leurs casernes, une deuxième fois en ignorant volontairement cette abomination sur laquelle VERITAS amis en procès le sinistre général Katz -décédé depuis -mais auquel sa participation passive, sur ordre, à cette abominable tuerie valut une étoile supplémentaire, bien sanglante, car De Gaulle a toujours bien récompensé les valets qui le servaient bien.

Telle fut, contée au plus juste, la tragédie d'Oran. A quelque temps de là et par « mesure de salubrité publique » les autorités algériennes ont évacué et curé ce cimetière maudit du « Petit Lac » afin qu'en disparaisse à jamais un magma susceptible de devenir le plus étendu des charniers accusateurs... Pour nous, et pour tant d'autres qui pleurent encore parents et amis disparus en cette journée d'impitoyables représailles envers une France capitularde, il y avait, c'est sûr, dans ce premier voyage officiel d'un Président de la République française à Oran, une sorte d'obligation morale d'aller jeter quelques fleurs sur ce lieu plus sacré encore, par la tragédie qui s'y est perpétrée, que ces cimetières algérois visités ...en touriste !

Et que dire de nos compatriotes qui accompagnèrent Chirac à Oran sans solliciter de sa part le pèlerinage qui s'imposait en ces lieux ? Oui, belle occasion gâchée, perdue, pour ce cortège français, sans doute volontairement oublieux, prématurément, d'un vague et immense cimetière sans tombes qui illustre le mieux le calvaire des Français d'Algérie, innocentes victimes DONT VINGT -CINQ MILLE. EN QUELQUES MOIS. PAYERENT DE LEUR VIE CETTE FAUSSE GRANDEUR GAULLIENNE DONT ON VOlT BIEN EN JACQUES CHIRAC L'HERITIER SANS MEMOIRE !

Au bilan: quelques belles occasions perdues pour un voyage présidentiel qui laisse les Algériens insatisfaits et les Pieds-Noirs déçus, une fois de plus. « Un voyage qui n'a pas répondu à l'attente des Algériens » écrivait, au lendemain de cette visite un journaliste de « L'AUTHENTIQUE ». « LA NOUVELLE REPUBLIQUE » remarquait que: « La confiance n'était nulle part rétablie ». Quant à « EL AHRAR », tribune du F.L.N., il précisait, pour sa part que « Si l'Etat français veut épurer ses comptes, il doit officiellement reconnaître que l'Algérie existait bien avant l'agression militaire sur Alger en 1830. ».

A propos de ce dernier commentaire, on se posera toujours cette question : comment diable Ferhat Abbas, homme politique nationaliste et intelligent, a-t-il pu chercher l' Algérie jusque dans les cimetières sans en trouver nulle part la moindre trace ou la moindre parcelle ?

Georges-Emile Paul

 

Retour "IN MEMORIAM"

 

29 mars 2014

BULLETIN D'HUMEUR N°79

Libre propos citoyen

Document transmis par

LE PHAREFOUILLEUR  le Jeudi 27 mars 2014.

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789

Elections municipales, avant le 2e tour L’UMP sous la tutelle du PS !

Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s et compatriotes,

         Saluons l’audace des deux camps DVD (Divers Droite) et FN, pour leurs accords électoraux afin de battre la gauche. Tout arrive enfin !

         Cela se produit dans trois communes, pour le 2e tour :

- à Villeneuve-Saint-Georges (Val de marne), commune de 33.000 habitants, il

  y aura fusion entre les listes de Philippe GAUDIN (DVD) et de Dominique

  JOLY (FN), pour déloger Sylvie ALTMAN (PCF), l’actuelle Maire,

- à l’Hôpital (Moselle), commune de 5.400 habitants, il y aura fusion entre les

  listes de Jean Marcel LABACH (DVD) et de Jean-Claude DREISTADT (FN),

- à Sevran (Seine-Saint-Denis), commune de 50.000 habitants, il y aura soutien

  du FN (pas de liste) à la liste de Philippe GEFFROY (DVD).

         Le front ripoux-blicains est en train de mordre la poussière !

         Malgré sa stratégie ni-ni (ni PS ni FN), l’UMP reste sous la tutelle du PS et utilise un vocabulaire gauchiste qui sent le moisi :

« le FN est un parti d’extrême droite…pas d’alliance avec le FN…nous n’avons pas besoin du FN…ce n’est pas notre faute si le FN progresse…il faut écouter les électeurs qui se sont égarés en votant FN ». J’adore cette dernière formule !

         Jean-François COPE, petit chef en mal de notoriété n’a pas compris que les adhérents de l’UMP n’appartiennent pas à ce parti et n’acceptent plus d’être dépossédés de leur liberté de vote : il a dû manquer des cours à l’ENA !

         Il a même fait preuve d’un trait de caractère despotique en déclarant :

« tout représentant de l’UMP qui fera alliance avec le FN sera exclu du parti ».

         Son drame : il ne peut plus demander l’application du front ripoux-blicains sous peine de voir les adhérents de l’UMP aller s’inscrire au FN.

         Bel revanche du FN, nouveau parti de droite qui ne cesse de monter grâce à l’énergie d’une Marine LE PEN, infatigable, sereine et déterminée à appliquer des choix courageux demandés par l’ensemble des Français.

         Jean-François, malade de l’arrêt du goutte à goutte au sérum front ripoux-blicains : encore merci à l’infirmière Marine d’avoir arrêté la perfusion !

         J’écrivais dans mon Phare fouilleur n° 78 : « le nettoyage des écuries socialistes a commencé », alors…continuons le travail en votant à droite !

IL FAUT DELOGER LES SOCIALISTES DU POUVOIR !

Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.

Michel Salanon...de l'Hôtel Saint Maurice d'Aïn-el-Turck 

Retour le phare fouilleur

26 mars 2014

TEMOIGNAGES DE CIVILS

ANNIE-FRANCE FERRANDIS EPOUSE GARNIER, 17 ANS AU MOMENT DES FAITS

elle fut grièvement blessée et perdit sa soeur ce jour là

"Je m'étais rendue, accompagnée de mes soeurs, à la manifestation du 26 mars. Peu après avoir quitté notre appartement dans le quartier du Champ des Manoeuvres, nous avions rencontré un premier barrage. Des camions militaires stationnaient en travers de la route mais un espace suffisant pour passer était laissé libre, et les militaires n'avaient rien fait pour nous inciter à revenir sur nos pas. Nous avons rencontré d'autres barrages ensuite, sans y prêter aucune attention, car tous laissaient un espace suffisant. En passant par la rue Charras nous rejoignîmes le plateau des Glières sans encombre. Les événements de l'époque étaient tristes mais il faisait si beau, et il y avait tant de joie de vivre en nous... nous avions l'impression de participer à une kermesse. Sans se connaître, les gens se parlaient familièrement et s'adressaient aussi aux soldats. Nous arrivions devant l'entrée de la rue d'Isly quand des militaires nous barrèrent le chemin. Je voyais s'éloigner les gens qui nous précédaient auparavant. Nous étions donc au premier rang, à ma droite, un pas devant moi, ma soeur aînée, Renée, à ma gauche une dame, puis ma soeur Monique.

Je regardais le militaire qui me faisait face. C'était un très jeune homme, plutôt blond avec une petite moustache claire. Il me semble que je le revois encore. Ce garçon était beau, il me paraissait charmant et, dans ma naïveté de jeune fille, j'espérais qu'il allait nous comprendre et nous permettre de continuer notre route A ce moment, je vis, juste à côté de ce soldat, un militaire, musulman à mon avis, faire un pas en arrière, armer son fusil et se mettre à tirer dans notre direction. Je ne saurais dire si son arme était un fusil mitrailleur ou un pistolet mitrailleur car je ne m'y connaissais pas. Des flammes bleues sortaient du canon. Et ce canon n'était pas dirigé vers le ciel. Je suis absolument certaine qu'aucun tir n'était parti de fenêtres, cela je peux le jurer.

Une panique générale s'ensuivit. Je dégageai mon bras comme je le pus et je courus, courbée pour ne pas être atteinte par les balles, vers le trottoir du côté du Crédit Foncier. Ma soeur Renée courait devant moi, je l'appelai, elle tendit la main en arrière vers moi, je la rattrapai par son manteau et nous nous jetâmes ensemble au sol sur le trottoir devant le Crédit Foncier. Je ne voyais plus Monique, ni la dame que j'avais tenue par le bras, je ne sais pas si celle-ci a échappé à la tuerie.

Le temps me parut interminable. J'étais affolée, une jeune fille de 17 ans n'est pas préparée à d'aussi terribles épreuves. Qui d'ailleurs s'est jamais préparé à se tenir immobile, couché, sans défense, pendant qu'on le fusille à bout portant ? Il y eut un arrêt, j'entendis : "Halte au feu!" puis cela recommença. C'est alors que je ressentis une brûlure et je compris que j'étais blessée. Une balle entrée dans la fesse s'était logée dans le ventre. Les balles sifflaient au dessus de ma tête, je ne bougeais plus, me cachais le visage dans le manteau de ma soeur, pour ne pas voir la mort.

Le feu cessa enfin. Tout d'abord personne ne bougea, il y eut le silence. Un homme remua près de moi, de plus en plus. Je lui dis : "Ne bougez pas. Ils vont nous achever ! Un monsieur blessé, s'agrippant au mur de la banque, essayait de se remettre sur ses jambes, les militaires ne tirèrent pas. Cela me donna le courage de me relever..

Voulant porter secours à ma soeur, je la soulevai. A cause de ma propre blessure, et parce qu'elle n'avait hélas plus aucune réaction, elle me paraissait terriblement lourde. Je parvins à la mettre sur les genoux. Sa tête retomba en arrière. Les yeux de Renée étaient de couleur noisette. A ce moment, sans doute le ciel s'y reflétait-il, je les vis grand-ouverts et très bleus. Ce dernier regard m'impressionna plus que tout.

J'appelai l'homme qui était près du mur pour qu'il m'aide à soutenir Renée et à l'emporter. "Qu'est-ce qu'elle a ? demanda-t-il Elle est morte ! Alors il faut la laisser et vous sauver." Je ne pouvais me résoudre à abandonner ma soeur, morte dans la rue. Je regardais autour de moi, éperdue ; sur le trottoir, sur la route, partout des morts !

Je cherchai Monique des yeux sans pouvoir me résoudre à abandonner ma soeur Renée, et je la trouvai couchée un peu plus loin sur la place de la Poste. Je lui criai : "Ils ont tué Renée!" Je ne sais pas si elle comprit, elle voulait que je vienne la relever, gravement blessée aux jambes, elle ne pouvait plus bouger.

Je m'étais approchée d'elle, péniblement, car ma blessure me brûlait le ventre. Au même moment, plusieurs hommes arrivèrent, la prirent dans leurs bras et l'emmenèrent. Au fond de l'impasse de la poste il y avait un dépôt fermé par un rideau de fer. Le rideau se souleva, ils hissèrent Monique à l'intérieur. Je suivis. Au loin on entendait des explosions.

On nous avait installés sur des sacs postaux, le temps passait. Il y avait plusieurs blessés à cet endroit et aucun infirmier, aucun médecin. Monique perdait tout son sang et j'avais peur de la voir mourir elle aussi.

Deux hommes soutenant un pompier blessé entrèrent. Le pompier nous expliqua que les militaires avaient tiré sur eux. Enfin un camion bâché se gara devant l'ouverture du dépôt et on nous transporta à l'intérieur. Nous fûmes emmenés à l'hôpital. Là, c'était affreux. Il y avait des blessés partout. On m'avait mise sur un lit de camp à côté de Monique. Mes parents arrivèrent. Bien sûr, ils cherchaient Renée. Comment avouer ? Je prétendis que nous étions perdues dans la foule. Ils partirent la chercher dans d'autres salles. Je dis à un voisin qui les accompagnait : "Je vous en supplie, ne les laissez pas seuls !" Il comprit tout de suite et les suivit. Mon père trouva le corps de ma soeur à la morgue dans la soirée. Il n'eut pas la force d'annoncer à ma mère tout de suite la terrible réalité et attendit le lendemain. Maman était restée toute la nuit à genoux devant une statue de la vierge... Il ne se passe guère de jour sans que j'y pense. Cette journée marquée au fer rouge dans ma poitrine ne pourra jamais s'effacer. Quelquefois, souvent même, je repense également à ces militaires qui me faisaient face quand je leur hurlais ma douleur, mon incompréhension...

Pourquoi ?... Pourquoi ont-ils tiré ??... Le temps a passé, moi j'ai toujours mal. Eux, s'en souviennent-ils ? Se souviennent-ils de la jeune fille qui les regardait ? Se souviennent-ils de ce jour horrible où ils ont détruit des vies ? Il y a eu des morts, des handicapés à vie et il y a eu des gens pour qui la vie n'a plus eu de sens depuis ce 26 mars 1962. On continue à vivre parce qu'il le faut, parce que Dieu nous a donné la vie et que lui seul a le droit de nous la reprendre.

J'espère que Dieu pardonnera à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à cette tuerie, parce que moi je ne pardonne pas.

Rien ne fera revenir nos morts, mais si par nos témoignages le voile du silence était levé, alors là peut-être aurais je l'impression d'avoir mis un léger baume sur cette blessure qui saigne encore."


MONIQUE FERRANDIS, 19 ans

elle fut grièvement blessée et perdit sa soeur ce jour là. Elle est pensionnée comme victime civile.

Il était un peu plus de 14 heures quand ma soeur Renée m'a dit : "Si tu ne te dépêches pas de te préparer, je pars sans toi. "Alors je me suis dépêchée et depuis je le regrette. Si j'avais mis plus de temps à me préparer, nous ne serions pas tombées dans ce piège.

Nous sommes donc parties toutes les trois du Champ de Manoeuvres où nous habitions.

Il y avait de nombreux barrages mais aucun ne nous a fait de difficultés pour nous laisser passer, bien au contraire, puisqu'en riant ils nous disaient : "Oh, si vous forcez le barrage, on vous laissera passer!". Mais il n'y avait même pas besoin de le faire, les barricades s'ouvraient et on passait. Tout au long du chemin cela a été comme ça, et arrivées en bas de la rue Charras des gardes mobiles étaient là... ils ne nous ont rien dit.

Nous avons monté la rue Charras. Au début de la rue d'Isly, à hauteur de la banque du Crédit Foncier, il y avait un cordon de militaires, en kaki, avec le casque comme s'ils étaient en guerre, avec filet par-dessus. Ils n'avaient pas de signe distinctif donc je ne peux pas dire de quelle arme ils faisaient partie. Nous étions arrêtées à cet endroit là et ma soeur Renée a commencé à discuter avec un jeune officier ou sous-officier du cordon de police. C'est la dernière fois que je l'ai vue. Nous étions donc à hauteur du crédit foncier, en bordure du trottoir...

J'ai commencé par regarder autour de moi à la recherche de mon amie Jacqueline Cazayous avec qui j'avais rendez-vous. Malheureusement, le lendemain j'ai appris, qu'elle aussi, elle avait été tuée... Mon regard a alors parcouru le cordon de militaires, et tout à coup j'ai vu, d'une arme sortir des flammèches bleues. J'ai été atterrée, en une fraction de seconde, j'ai compris et je me suis dit : "mais il tire!". Je n'avais pas encore entendu le bruit des détonations, simplement ces flammèches bleues... ça avait suffi pour que je comprenne. Après j'ai entendu le bruit de tonnerre qu'a fait l'arme. Les gens se sont mis à courir et à ce moment là j'ai entendu d'autres armes comme une réponse à ce qui venait de se passer. J'ai regardé d'abord si je voyais mes soeurs Renée et Annie. Ne les ayant pas vues j'ai pensé qu'elles s'étaient mises à l'abri. J'ai couru avec les autres en direction de la banque et je me suis jetée à plat ventre sur le trottoir. Il n'y avait pas longtemps que j'étais allongée, je sentais les balles qui passaient au-dessus, qui s'enfonçaient dans le mur, et j'ai été touchée, j'ai senti une brûlure atroce dans la fesse gauche, une brûlure qui s'est irradiée dans mon ventre, qui m'a fait énormément souffrir immédiatement. J'avais le bassin pris dans un étau... lourd, avec une brûlure. J'ai appris plus tard que c'était une balle explosive. J'ai d'ailleurs toujours des éclats dans le bassin. J'ai rampé un peu vers le mur, à plat ventre, en essayant d'avancer pour me mettre un peu plus à l'abri. J'ai été blessée à ce moment là de la deuxième balle qui m'a fait exploser le pied droit. La balle est rentrée sous le pied et, en répercutant par terre, elle a fait exploser le pied qui n'était plus que de la charpie, une bouillie atroce. Je me suis retournée sur le dos, je ne voulais pas mourir comme ça, je voulais regarder le soleil, le ciel, avant de ... parce que j'étais persuadée que j'allais mourir. Pendant que je me retournais, des personnes à côté de moi m'ont dit de ne pas bouger, sinon ils allaient m'achever. Et j'ai attendu, j'ai attendu que la fusillade cesse. Ca a duré pour moi une éternité, parce que d'entendre comme ça les détonations j'avais une peur... j'étais angoissée, j'étais, comment dire, paniquée, paniquée par ce qui se passait, par ce qui nous arrivait, je n'aurais jamais imaginé qu'une chose pareille puisse survenir, que l'armée nous tirerait dessus..

J'ai entendu des voix qui criaient : "arrêtez! arrêtez! ne tirez plus! ", plusieurs fois. Mais malheureusement ça continuait. J'avais pratiquement la tête contre le mur du crédit foncier, et je regardais ces impacts de balles s'enfoncer dans le mur. Et puis d'un seul coup la fusillade a cessé comme elle avait commencé.

Des gens se sont levés, ils sont partis en courant. Moi, malheureusement, je n'arrivais pas à bouger, j'étais ankylosée. Tant bien que mal, en m'agrippant au mur, j'ai réussi à me soulever. Je me suis redressée sur mon pied gauche, la jambe pendante. J'avais reçu aussi une troisième balle et elle m'avait cassé le fémur en traversant la jambe. J'avais réussi à me redresser et j'ai essayé de me sauver. J'ai sauté avec un seul pied par dessus les cadavres, par dessus les personnes qui avaient été tuées, il y en avait beaucoup contre le Crédit foncier. A un moment donné je me suis arrêtée parce que j'avais vu une femme, une femme avec les cheveux blonds courts, avec un manteau blanc et cette femme, je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas eu le courage de sauter par dessus. Elle était à plat ventre, elle ne bougeait pas. Je l'ai contournée, en sautant toujours sur un pied et je me suis dirigée vers l'entrée de la porte du Crédit foncier.

Il y avait déjà des personnes agglutinées donc je ne pouvais pas me mettre à l'abri, j'ai continué à sauter en me dirigeant vers le centre de tri. Arrivée à hauteur du boulevard Bugeaud, il y avait un cordon de C.R.S. ou de gardes mobiles.

Quand je les ai vus j'ai pris peur, j'ai voulu courir, j'ai posé mon pied droit par terre, enfin ce qu'il en restait. Mon pied a glissé et je me suis affalée. Je n'avais plus de force, il m'a été impossible de me relever. Je me suis assise avec difficulté j'ai tourné le dos au cordon de police, car j'avais peur de les regarder, je ne voulais pas voir s'ils me tiraient dessus, donc je leur tournais le dos.

J'ai entendu la voix de ma soeur Annie qui m'appelait. Je lui ai répondu en lui disant où j'étais. De l'endroit où elle se trouvait (à hauteur du crédit foncier), elle m'a crié : "Ils ont tué Renée! Renée est morte! Elle ne bouge plus. "J'ai cru à ce moment là que tout s'obscurcissait, tout devenait gris, quelque chose me tombait dessus. On dit souvent bêtement qu'on a l'impression que le ciel nous tombe sur la tête, c'est ce que j'ai éprouvé, une oppression énorme, une angoisse encore plus insupportable. Et puis j'ai eu mal, j'ai eu très mal, j'ai eu l'impression que ma vue même s'obscurcissait...


ANNIE CAZAYOUS, EPOUSE FONTAS

(une soeur décédée, elle même était dans la manifestation )

"Je suis la dernière née d'une famille de trois filles. La cadette, Jacqueline, avait vingt ans et moi seize ans et demi. Nous étions très proches bien sûr.

Le 26 mars 1962, nous désirions témoigner notre solidarité aux habitants de Bah-El-Oued. Ma mère a décidé que nous participerions à la manifestation prévue en début d'après-midi.

Ma mère, Jacqueline et moi-même avons quitté notre appartement rue Daguerre un peu avant 14 h 30, sans éprouver d'inquiétude, nous ne pensions vraiment pas courir un danger. Rue Michelet, nous avons rencontré quelques barrages militaires composés en grande partie de musulmans, ce qui était inhabituel. Ces hommes nous ont paru bizarres, l'atmosphère était tendue, nous avons ressenti un malaise... mais pas au point de prendre peur et de renoncer à notre projet. Nous avons d'ailleurs facilement contourné ces barrages en passant par de petites rues. Nous avons rendu une visite rapide à des parents qui résidaient 57 rue d'Isly. Pourquoi sommes nous redescendues si vite ?

Nous avons pris, place dans le cortège. Au niveau de la rue Chanzy, il a été stoppé par un barrage de musulmans très armés. J'ai vu des fusils mitrailleurs, dont un monté sur pied. Nous étions coincés, impossible d'avancer plus, ni de reculer. Aucun affolement ne s'est produit, il n'y avait pas de cris, mais une drôle d'impression, une angoisse subite se sont emparées de la foule.

Je crois avoir entendu un coup de feu isolé. Immédiatement, la première rafale est partie, je ne saurais dire d'où, tout le monde s'est allongé par terre. Quelqu'un hurlait et répétait: "Cessez le feu ! Cessez le feu !"... En vain. Cela n'arrêtait pas et c'était vraiment un tir à tuer.

J'ignore comment j'ai été séparée de ma mère et de ma soeur. J'avais perdu mes chaussures, une balle a frôlé ma bague. On m'a poussée dans une entrée à gauche (53 ou 55 rue d'Isly). Il a fallu "escalader" des tas de corps. Les tireurs ont pénétré dans l'immeuble. Avec d'autres personnes affolées, nous sentant poursuivies, nous avons grimpé en courant jusqu'au dernier étage. Nous nous sommes réfugiés dans un appartement, chez un dentiste. J'ai attendu là, des heures, sans nouvelles des miens, jusqu'au moment où mon père est venu me chercher.

Ma mère et ma soeur étaient restées sur place, au milieu de la rue d'Isly, face à la rue Chanzy. On peut les voir, couchées à terre, sur un cliché paru dans "Paris Match". La légende évoque "une vieille femme et sa fille". Maman n'était pas une vieille femme, elle n'avait que quarante-sept ans. Elle a une veste noire, du sang coule de sa tête. Jacqueline est blottie contre elle, elle porte un ensemble bleu ciel et elle est coiffée avec des couettes.

Ma soeur avait reçu deux balles, dont une dans le cou. Elle a perdu son sang. Elle aurait été sauvée si on l'avait soignée tout de suite mais les secours sont arrivés bien trop tard pour elle. Une balle avait éraflé le dos de ma mère et une autre lui avait traversé la tête du côté droit. La blessure était très grave, le cerveau sévèrement atteint. Il a fallu la trépaner, elle est restée trois semaines dans le coma.

Ma mère a été rapatriée en avion sanitaire au mois de juin, paralysée du côté gauche et ne parvenant guère à parler. Elle a subi de longs mois d'une rééducation très dure à supporter. Plus tard grâce à sa force de caractère, elle a marché de nouveau un peu. Maman a souffert beaucoup et longtemps, jusqu'à sa mort.

Elle était pensionnée à 100 % et avait droit à l'aide d'une tierce personne. Il lui a fallu passer un grand nombre de fois devant des commissions médicales tatillonnes destinées à diminuer éventuellement son taux d'invalidité. La France se montre parfois assez pingre quand il s'agit d'accorder des dédommagements à ses victimes. La sécheresse, la brusquerie de certains médecins militaires chargés de l'examiner, la mesquinerie administrative de ces contrôles répétés l'éprouvaient toujours.

Le soir du 26 mars 1962, mon père a cherché dans les hôpitaux... Dans cette terrible épreuve, ce qui l'a peut être choqué le plus a été de trouver sa petite fille à la morgue, complètement dénudée, traitée sans respect. Nous n'avons pas obtenu la restitution du corps ni l'autorisation de donner à Jacqueline des obsèques correctes.

A Alger, malgré la guerre, nous étions des jeunes filles heureuses. Je me souviens de nos vacances chez ma grand-mère à Baïnem, la forêt et la plage, une joyeuse bande de treize cousines...

Du jour au lendemain tout s'effondre. C'est une coupure brutale, totale. Il faut s'habituer, faire avec."


M. BERRET

blessé

Avec toute la famille, nous partons. Les rues sont emplies de gens silencieux au visage tendu. Je pense à mes grands-parents, enfermés dans Bab-El-Oued depuis plusieurs jours. Les rumeurs les plus folles circulent. On ne sait plus discerner le vrai du faux. L'intox du fantasme...

Mais une chose est certaine, la vie y est difficile et le ravitaillement aléatoire. Quant à la violence des forces de l'ordre, chacun y va de son couplet.

Nous descendons du GG puis arrivons devant la grande Poste. Nous y rencontrons un premier barrage de l'armée. Je souris car ces soldats débordés semblent bien impassibles, voir débonnaires... funeste erreur! En vérité, c'est le premier acte du piège qui vient de tomber.

Je note que certains de ces soldats sont arabes. Je m'en étonne. La foule est immense, serrée dans toute la largeur de la rue d'Isly. Le silence est impressionnant: pas de slogans, pas de banderoles. Nous avons pour consigne de marcher sur le blocus de Bab-El-Oued. Sans armes... ce que déplore mon père, inquiet.

Avec ma famille nous arrivons à hauteur du "Milk Bar", et soudain c'est l'horreur qui éclate avec les premiers coups de feu. Sans aucune sommation. Ils semblent jaillir de toute part. Qui tire? d'où? Pourquoi? J'entends crier "halte au feu"... sans succès! Toutes ces questions défilent dans ma tête à la vitesse des détonations. En me jetant à terre j'ai le temps d'apercevoir des gens étendus sur la route et les trottoirs. Certains semblent touchés. Puis soudain une terreur folle traverse mon esprit : où sont mes parents? Sans ne plus penser à rien d'autre je me relève : une rafale de mitraillette passe au dessus de ma tête et fracasse la vitrine d'un magasin. Je tombe sous le poids de la vitre, cela me sauvant peut être et je protège mon visage de mes bras. Apercevant mes parents à l'angle de la rue, alors que profitant d'une accalmie la foule se redresse pour fuir, je cours vers eux.

C'est alors que du sang coule de la manche de mon pull-over et l'inonde tout entier. La peur, l'angoisse m'étreignent : où suis-je touché? On me pousse dans un couloir, on me déshabille, on me palpe. Ouf : ce n'est que le bras ; je ne peux plus bouger la main, un mouchoir sert de pansement et de garrot, car il faut arrêter le sang, qui a taché le manteau clair de ma mère.

Autour de moi on s'agite en tous sens, on ramasse les blessés, on ne sait s'il y a des morts. J'entends des sirènes. L'affolement est général..Un médecin ami viendra me chercher. Grâce à son macaron nous pourrons, franchir les nombreux barrages qui barricadent toutes les rues. A-t-on peur que les morts s'enfuient?

A l'hôpital, je ne sais plus lequel, on met quelques points de suture à mon avant-bras. Tout le personnel est sur le pied de guerre, prêt à, faire le maximum.

Sur le chemin du retour, c'est une ville en désordre que j'aperçois : des groupes de gens qui vont en tous sens avant de rentrer à la maison. Impression d'anarchie et d'hébétude, le ciel nous est tombé sur la tête. "Notre" armée nous a tiré dessus! On ne comprend plus rien. Qui a osé. faire ça??? C'est la déroute qui vient de nous emporter... et l'espoir semble être à jamais enfui! La certitude de l'abandon, de la trahison font aussi mal que le sang coulé. Ce n'est que le lendemain que j'apprendrai, avec Alger anesthésiée, les morts par dizaines.

C'en est fini de l'Algérie Française et l'exode commence... douloureuse histoire...

Quant à moi je suis pensionné "civil victime de guerre" à 10 %

Mais c'est une autre blessure qui subsistera en moi : celle de tous les morts oubliés, insultés, de ce 26 mars. Date anniversaire qui chaque année réveille ma mémoire et ma peine."


DOCTEUR L. CHIAPPONI

BAB-EL-OUED "Un centre de résistance de Pieds-Noirs encerclé par l'Armée Française, envahi de barbouzes, survolé par les hélicoptères!... Impossibilité pour ses habitants de sortir de chez eux, de se déplacer : maltraités, menacés, matraqués, ils n'avaient que la force, le courage, de se défendre, de lutter ! Pensons aux malades alités, aux vieillards, handicapés, aux enfants...

Quelle pouvait être la réaction de la population algéroise, dressée toute entière contre le comportement inqualifiable de leurs compatriotes, de ceux que la France leur avait adressés pour les libérer du joug FL.N. ?

L'ordre nous fut donné de nous rassembler, de nous diriger sur notre Bab-El-Oued, dans la dignité, le calme, afin de mettre un terme à ce scandaleux bouclage et rendre leur liberté à nos compatriotes, isolés du reste de la ville.

Nous avons tous répondu à cet appel. Une foule composée d'enfants, de femmes, d'adultes de to Ce même jour, déjà à leur poste, avant 13 heures, face au numéro 15 de la rue Michelet, de la terrasse de l'immeuble des Etablissements Bissonnet, (nous les avons vus) des militaires armés, pointaient leurs fusils mitrailleurs sur les locataires, qui de leurs balcons assistaient à la formation du cortège, leur faisant signe de se retirer... et à l'heure H... ces fusils crépitèrent, arrosant de leurs balles, la rue Michelet, les immeubles, les balcons !...

Les manifestants accouraient de partout. Le cortège s'organisa et se dirigea sur Bab-El-Oued.

Nous nous heurtâmes à deux barrages de militaires musulmans commandés par des officiers français.

Le premier, à hauteur de la Brasserie "Le Coq Hardi", le second à l'entrée de la rue d'Isly. Nous n'étions pas armés, seulement animés du plus pur patriotisme, autour des drapeaux français, aux cris de l'Algérie Française...

Au premier barrage, un officier interrogé sur l'esprit de ses hommes nous rassura. Les militaires nous cédèrent le passage.

Au deuxième, le cortège grossi "par les nouveaux arrivants du boulevard Laferrière", y rencontra une plus grande résistance. La foule poussée par ceux de l'arrière réussit à se libérer. Elle s'élança vers la rue d'Isly où l'espace libre du Carrefour Isly-Chanzy-Pasteur lui permit de se dégager, d'avancer. Les cris, le chant de la Marseillaise, se , firent plus intenses. Lorsque nous atteignîmes ce carrefour, une affreuse fusillade tirée dans notre dos nous décima.

On prétend qu'un coup de feu tiré d'un étage du numéro 64 de la rue d'Isly fut à l'origine de son déclenchement! Nous ne l'avons pas entendu. Nous n'avons malheureusement ressenti que la rafale tirée dans notre dos. La chute des malheureuses victimes, tête en avant, leur position ne pouvait que le confirmer. Nous aurions souhaité une salve tirée à blanc, ou recevoir des grenades lacrymogènes, comme cela se voit au cours des violentes manifestations actuelles, pourtant légales !... et appréciées !... Débandades, fuite éperdue des manifestants dans toutes les directions, heurtant du pied les blessés, les morts jonchant le sol. Cris, hurlements de cette foule, affolée, se précipitant vers les entrées d'immeubles, souvent fermées. Des appels de "Halte au feu !"... "Halte au feu !"... se mêlaient à ceux déchirants des martyrs.

Dans le couloir de l'immeuble de l'ex pharmacie du Soleil, les uns à plat ventre, les autres accroupis sur les marches d'escaliers, haletants, fixaient d'un regard éploré, hagard le fusil mitrailleur d'un militaire musulman braqué sur eux...

Arrêt momentané de la fusillade...

Au milieu de la rue d'Isly, d'un monceau de cadavres, une jeune femme se redressa péniblement, s'agrippant à eux, s'efforçant de s'en détacher...

La fusillade reprit de nouveau... Elle s'effondra !...

Enfin le CALME!...

Les premiers secours s'organisèrent, séparant les morts des blessés. Ceux ci furent dirigés en premier sur la Clinique Lavernhe, sur civières, précédées d'un porte drapeau blanc!...

Arrivés au pied du monument aux morts (ironie du sort) et conformément au règlement de la Croix Rouge Internationale... une nouvelle rafale éclata, visant porteurs, civières et blessés !

Ils se précipitèrent, s'allongèrent au pied de la murette du jardin, guidés par les gestes désespérés d'une infirmière de la clinique, postée au début des escaliers du Boulevard Laferrière.

Les fusils se turent de nouveau. Seuls les cris, les pleurs des survivants agenouillés auprès de leurs morts, de leurs blessés ou recherchant ceux dont ils avaient été séparés par cette fusillade...

Les ambulances transportèrent les rescapés à l'Hôpital. Les morts furent déposés devant l'entrée de la Banque "Le Crédit Foncier" où l'abbé Lecocq leur donnait l'absoute. Durant plusieurs jours, des gerbes de fleurs marquèrent cet emplacement sous la surveillance de Monsieur Santapau, Héros de notre Résistance, ce qui lui valut l'honneur, ou plutôt l'horreur, d'être enlevé, de disparaître à jamais...

Triste bilan de cette manifestation qualifiée par certains de "Kermesse Héroïque" - plus de 200 blessés et 80 tués! "Associons au souvenir de Monsieur Santapau, (enlevé quelques jours plus tard), celui de tous nos morts, de tous nos blessés, de nos compagnons d'armes, nos défenseurs, les Harkis" - Rappelons le sacrifice de notre confrère et ami le Professeur Massonnat, tué en portant secours aux blessés, celui de tous nos malheureux confrères lâchement assassinés, en leur Cabinet, par les consultants auxquels ils donnaient leurs soins dévoués, celui de ceux qui survécurent à leurs horribles blessures : qu'il nous soit permis de citer le nom de notre Cher Ami le Docteur Pierre Miquel. Nous ne les oublierons jamais. A nous de rappeler en ce jour sacré, leur dévouement, leur sacrifice. Ils ont toujours en toutes circonstances mis l'accent sur le rôle primordial de leur présence humaine effective auprès de leurs patients quelle que soit leur classe, leur race, leur religion. Non, Monsieur Malraux - malgré toute la considération que nous vous portons, nous ne sommes pas de votre avis : Nous avons été Gaullistes, nous ne le sommes plus, nous ne le serons jamais plus.. Nous n'oublions pas.


MADAME BIES

"Malgré tant d'années le souvenir du cauchemar de cette journée du 26 mars est encore bien présent. C'est avec ma belle-fille que j'étais partie pour la manifestation pour Bab-El-Oued. Au milieu de la rue d'Isly, alors que nous marchions bien tranquillement, une fusillade éclate semant une grande panique et nous ne comprenons rien à cette horreur. Des gens fauchés partout, du sang partout, des cris, des hurlements de douleur. Des gens ont cassé la vitrine d'une grande pharmacie, ma belle-fille et moi, nous nous sommes mises à l'abri. Quelle horreur !...

Une jeune femme et sa petite fille étaient mortes au milieu de la rue devant cette pharmacie et les hurlements des sirènes des ambulances étaient sinistres. Mon mari était bien plus loin et avait pu lui aussi se mettre à l'abri.

Quand on a pu revenir, la rue d'sly était en sang et jonchée de blessés et cadavres, c'était insoutenable. Au bas des escaliers de la rue Lacépède, là, c'était un ruisseau de sang, il a fallu que nous marchions dedans pour rentrer à la maison. Là, au bas de ces escaliers, que de morts! ... que de sang! ... Malgré tant d'années je vois encore ces atrocités qu'il est impossible doublier."


Y. PLEVEN

Parti de mon domicile au Plateau Saulière après déjeuner, vers deux heures moins le quart, je suivais la rue Michelet depuis sa jonction avec le boulevard Victor Hugo. La foule était bon enfant, des toilettes claires, des cols ouverts... Les femmes se donnaient le bras à deux ou trois. Une multitude ? Non, plutôt un courant de personnes allant par petites vagues comme pour se rendre à un spectacle public, aux illuminations d'un 14 juillet, à une revue de onze novembre. On ne pouvait y déceler la plus petite provocation. Sur la médiane de la rue Michelet se trouvait un militaire algérien en armes et tenue de combat. Je me souviens fort bien qu'il avait l'air inquiet.. Du haut de la descente de la rue Michelet qui s'amorce, quand on quitte le Plateau Saulière, entre la rue Bourlon et la rue Richelieu, on pouvait en apercevoir d'autres, toujours sur la médiane. les gens progressaient en s'écartant, respectant leur station.

Des groupes quittaient la rue Michelet pour descendre par la rue Richelieu vers le carrefour de l'Agha, prendre le Boulevard Baudin et de là, par le Boulevard Carnot, gagner le Boulevard de la République pour arriver à Bab-El-Oued par le front de la mer. C'est un chemin plus agréable que celui qui mène rue d'Isly par la Grande Poste. Je me mêlais à ce nouveau courant. C'est alors que pour rassurer les miens sur l'allure paisible de la manifestation, en passant devant le Mauretania, je décide de faire un tour au bureau et de téléphoner à la maison. En arrivant, j'observe que des gendarmes mobiles, l'arme au pied, flanquent sur trois rangs l'entrée de la cour à droite, barrant à moitié l'avenue de la Gare. Ils sont une trentaine environ. Je me souviens fort bien, la disposition est-t-elle que je dois longer leur premier rang comme pour les passer en revue, ce qui n'a pas l'air de leur plaire.

Arrivé au bureau, c'est-à-dire au second étage, mais qui domine la rampe Chassériau de 25 à 30 mètres étant donné la dénivellation, je téléphone, puis le temps de prendre connaissance de quelques télex arrivés pendant l'heure de déjeuner, l'énorme vacarme d'une rafale de tir automatique me cloue sur place. Elle vient de la rampe Chassériau. Placé comme je suis, n'ayant de vue que sur la mer, je file le long du couloir intérieur de l'immeuble qui dessert les locaux ouvrant sur les deux façades et tente de voir par les claustras du pignon qui domine la rampe. Une vingtaine de C.R.S. courent pour sauver leurs vies et s'engouffrent dans un immeuble à gauche en descendant vers les quais. C'est le seul semble-t-il qui ait sa porte d'entrée ouverte. Sans attendre, deux d'entre eux en sortent allumant une cigarette, l'arme à la main, cherchant un tireur qu'ils n'arrivent pas à localiser. Je ne peux pas apercevoir le haut de la rampe, les claustras ne permettent que 40degré d'angle de vision environ de chaque côté. Une rumeur s'amplifie venant du carrefour. Les C.R.S. ne bougent pas, puis rassemblés, remontent vers le Boulevard Baudin. Je les perds de vue. Il est entre deux heures et demie et trois heures moins le quart. La rampe si passante à cette heure est déserte. Elle le sera jusqu'à la nuit. Regagnant mon bureau, j'appelle chez moi, on me rassure tout le monde est à la maison. Au téléphone, j'apprends que le carrefour est interdit à la circulation, et qu'on a tiré aussi à la Grande Poste. Des sirènes d'ambulances se dirigeant vers l'Hôpital de Mustapha hurlent au carrefour. On les laisse donc circuler ? Puis un grand silence tombe sur l'immeuble, sur tout le quartier qui devient étonnamment calme. Les cars de passagers d'Air France, les porteurs de bagages, les agents de la section de fret ont dû interrompre leurs activités, on n'entend plus les rumeurs habituelles... Je suis le seul bloqué au second étage. Des nouvelles circulent par téléphone, on ne saura qu'en fin d'après-midi ce qui s'est passé en ville: presqu'au même moment, la foule avait été mitraillée à la Grande Poste par les militaires. On dénombrait environ cent victimes.

Un peu avant six heures, je me hasarde dans la cour pour rentrer chez moi par la rue Richelieu. Un camarade d'Air France m'en dissuade "Regarde... ". En effet, un passant tente de filer par le Boulevard Baudin vers le Grande Poste, il est vivement pris à partie par une personne du Commissariat Central qui l'oblige à retourner dans l'autre sens et lui applique un coup de poing sur la nuque. Le passant revient en longeant la façade des Ets. Barnabé. Les escaliers qui contournent le petit kiosque à journaux entre le Boulevard Baudin et la rue Charras sont couverts de sang. Quelqu'un a été tué. Un corps est recouvert de papier d'emballage. On me dit que c'est une femme. Le lendemain le corps a été enlevé, des arums recouvrent le sang caillé.

Comme le carrefour est interdit, je dois faire le grand tour par la route Moutonnière, gagner la rampe Poiret pour arriver chez moi par le Champ de Manoeuvre. C'est là que j'apprends la gravité de la situation. En effet, je n'ai rencontré personne en route. La ville est en état de choc."


G. DALEAS

blessé, Agé de 23 ans, M. Daléas était un instituteur métropolitain,

"Le 26 mars 1962, je me trouvais à Alger par hasard. Venant de Fort National en Kabylie, où j'enseignais à des enfants musulmans dans un camp militaire, je désirais me rendre en métropole pour rejoindre mes parents. Dans les bureaux d'Air France au Maurétania, on m'apprit qu'aucun avion n'était prévu au départ. J'étais donc provisoirement bloqué à Alger. Je pris une chambre d'hôtel dans le quartier, au début de la rue Charras.

Vers 14 heures, je fis une promenade en ville. J'ignorais qu'une manifestation devait se produire. Je vis tout un "remue-ménage", de nombreux barrages militaires très armés encombraient les rues et l'atmosphère me parut tendue. Je retournai à mon hôtel, décidé à y passer l'après-midi, mais je n'avais rien à lire et, craignant de m'ennuyer, je ressortis dans l'intention de me procurer rapidement un journal ou un livre. Dans ce quartier tout semblait calme et je ne m'inquiétai pas. Je me trouvais à l'angle du Boulevard Baudin et de la rue Charras. Tout à coup des C.R.S. se déployèrent en courant de chaque côté du trottoir, s'embusquant derrière les arbres, s'agenouillant en position de tir.

Sans aucune provocation, sans sommations, ils ouvrirent subitement le feu sur les gens qui se trouvaient dans la rue, sur les femmes, sur les enfants. C'était terrifiant et révoltant, incompréhensible. On m'a dit plus tard que des C.R.S. avaient été blessés ou tués. Pour moi, je ne vis personne les attaquer. En fait, deux barrages de C.R.S. se faisaient face à quelque distance, l'un Boulevard Baudin, l'autre avenue de la Gare. Ils tirèrent ensemble sur la foule, en tir croisé, et un peu dans tous les sens. Je suis persuadé qu'ils se sont blessés les uns les autres involontairement. Plus tard, à l'hôpital, j'en ai témoigné devant des policiers. Je n'ai plus jamais entendu parler de mes déclarations et je crois qu'on n'en a tenu aucun compte.

J'ai été rapidement blessé à l'abdomen. Je me suis glissé sous une voiture pendant que la fusillade continuait à faire rage. Quand le feu a cessé je me suis relevé, je voulais regagner mon hôtel, tout proche, mais je suis tombé. Il y avait plusieurs victimes, des gens se précipitaient pour porter secours, un prêtre est venu me bénir. Les propriétaires de l'hôtel se sont occupés de moi, ils ont arrêté un camion, on m'a chargé sur une civière et emmené tout de suite.

Ce camion devait venir de la rue d'Isly. Nous étions entassés les uns sur les autres, mélangés, dans le sang. Le véhicule s'est encore arrêté pour prendre un homme gravement atteint, il est mort près de nous.

A l'hôpital nos brancards ont été déposés sur le sol, alignés. Quelqu'un a déclaré en me montrant : "Celui-là, ça presse !" On m'a dirigé vers une salle d'opération. J'ai été déshabillé. Avant de m'endormir, j'ai entendu le chirurgien dire : "Il n'y a plus une goutte de sang dans l'hôpital". Heureusement, quand je me suis réveillé on m'a appris que de nombreux Pieds-Noirs s'étaient présentés en une demi-heure pour donner leur sang.. Mon état était grave, j'avais cinq perforations intestinales. Pendant cinq ou six jours on n'a pas su vraiment si je survivrais.

Alger vivait un drame effroyable, je m'y sentais mal et j'avais hâte de retourner chez moi, mais je ne possédais plus ni papiers ni argent. Les infirmières se montrèrent très gentilles. L'une d'entre elles m'emmena en voiture à l'aéroport, en vain, elle dut me ramener. Une autre prit le relais, et cette fois-ci je parvins à me faufiler, sans pièces d'identité et sans billet dans un avion qui rejoignait Toulouse. J'empruntai un peu d'argent à une hôtesse et je téléphonai à mon père. Il vint me chercher mais quand il se présenta face à moi il ne me reconnut pas tant j'étais changé et amaigri.

Pendant des années, je n'ai pu rencontrer de C.R.S. sans éprouver une vive émotion faite de crainte et de colère ".


MONSIEUR ET MADAME JOBIN

 Partant en retard de notre domicile, 2, rue du Cdt Dagnaux, ma femme a d'abord discuté avec un garde mobile en poste en haut de la rue Lacépède, lequel lui a dit : vous verrez cela sera encore pire qu'à Bab-El-Oued" Savait-il quelque chose ?? Arrivant au coin de l'avenue Pasteur elle a vu un détachement de tirailleurs algériens en faction, ayant l'inscription : « W4 » (sans doute Willaya 4) sur les casques. Se joignant à la foule elle est arrivé à hauteur du Bon Marché, devant le photographe Delorme lorsqu'elle a entendu le début de la fusillade. Les jeunes gens du service d'ordre se trouvant là ont obligés toutes les personnes du cortège à se ranger immédiatement le long des murs et des immeubles. Mon épouse a réussi à joindre la rue Généraux Morris du côté du XIX Corps d'Armée et entrer dans un immeuble d'ou elle a pu, chez un locataire, nous téléphoner pour nous rassurer. Elle a ensuite gagné le Commissariat du Gouvernement Général, rue Berthezène. Là , il a fallu l'intervention des agents de police pour qu'avec d'autres personnes elle puisse regagner notre domicile, les Gardes mobiles menaçant de tirer sur celles qui avanceraient vers eux" Voici ce qu'elle a pu voir et constater au cours de cet aprés-midi tragique du 26 mars 1962;


MADAME BENOIS ET D'ANNE-MARIE GERARDIN, SA FILLE

Madame Benois et sa fille, alors âgée de 19 ans, se sont enfuies vers la Place Bugeaud dès le début de la fusillade.

Le 26 mars 1962, nous nous sommes rendues à la manifestation en faveur des habitants de Bab-El-Oued. Nous étions accompagnées de notre fils et du jeune frère Pierre et d'un de ses camarades, tous deux âgés de seize ans. Nous voulions simplement montrer notre sympathie à ces pauvres gens assiégés qui ne pouvaient même plus enterrer leurs morts. Venant de notre domicile, rue Meissonnier, nous sommes passés par la rue Michelet. Les "barrages" militaires que nous avons rencontrés n'étaient pas de vrais barrages, ils n'ont rien fait pour nous interdire d'aller plus loin. Nous nous sommes donc trouvés place de la Poste un bon moment avant 15 h, heure prévue pour la manifestation. Pierre insistait pour que nous restions là jusqu'à 15 h, nous ne l'avons pas écouté, heureusement. Le cortège s'était déjà ébranlé et nous y avons pris place. Nous tenons à en témoigner, la manifestation était absolument pacifique, la foule était trés calme, on n'entendait aucun slogan. Personne n'était armé, nous en sommes sûres. A l'entrée de la rue d'Isly, nous avons remarqué un groupe de militaires musulmans d'allure effrayante. Anne-Marie : J'étais inquiète et j'ai demandé à l'un de ces soldats la permission de passer. Il m'a répondu : "Ti passes, ti passes, dépèche-toi!" Il me semble que j'entends encore sa voix. Nous étions arrivés en face du Bon Marché quand la fusillade a éclaté derrière nous. Nous avons couru et nous avons perdu les garçons. Anne-Marie : Ma mère est tombée et s'est légèrement blessée au genou. Moi, j'ai perdu mes chaussures. Je les ai d'ailleurs retrouvées au retour. Nous sommes arrivées à la caserne Bugeaud. Avec d'autres personnes nous avons demandé aux militaires d'ouvrir les portes pour nous mettre à l'abri. Ils ont refusé de nous accorder ce secours. Nous nous sommes réfugiées rue Mogador dans un couloir. Nous sommes ensuite retournées rue d'Isly où nous avons retrouvé Pierre. Son petit camarade s'était trouvé prés de la guérite de la caserne, cherchant un asile. La sentinelle l'avait pris en pitié et lui avait dit : "Cache-toi ici, mais dépèche-toi, je n'ai pas le droit de t'aider." Nous avons marché rue d'Isly au milieu des blessés, des morts, du sang. Un médecin nous a parlé un instant de l'horreur de ce qu'il découvrait. Madame Benois : Nous sommes allés chez ma soeur, 47, rue d'Isly, au dernier étage. De là, nous regardions la rue.


MARIE-LOUISE SEIBERRAS

cousine de Guy Mazard

Le 26 mars 1962, en début d'après-midi, mon jeune cousin germain, Guy Mazard, passa me voir et insista pour que j'aille avec lui à la manifestation en faveur des habitants de Bab-El-Oued. Comme j'étais dans l'impossibilité de l'accompagner, il s'y rendit, avec son père, et laissa sa voiture rue Edgar Quinet, près de chez moi, car il craignait que les 'forces de l'ordre" ne lui fassent subir des dégâts. Il ne pensait évidemment pas prendre lui-même des risques graves.

Dans la soirée, ma tante m'appela et je n'entendis qu'une phrase : "On m'a tué mon fils! ".

Bien que nous ayons pu ramener le corps à son domicile, les obsèques de Guy se déroulèrent à la sauvette. Le chanoine Lecoq vint donner une bénédiction à la maison car on nous avait interdit l'église. Au cimetière un petit détachement de militaires bien indifférents à notre douleur nous surveillait. Un jeune officier se permit d'avertir : "Attention, pas de manifestations !". ulcéré, mon oncle répondit : "Foutez-moi la paix ! Laissez-moi enterrer mon fils... ou je vous mets dans le trou avec lui."


BERNADETTE MALINCONI

 J'étais accompagnée par mon mari qui a été entraîné vers l'immeuble du Crédit Foncier aux premiers coups de feu (son témoignage).

Notre ami Guy Mazard, tué sur les escaliers de la Grande Poste, était à côté de moi et a cherché à se mettre à l'abri. Les escaliers lui ont été fatals. Il était une cible trop visible.

Moi, je me suis allongée tout de suite au sol à l'abri dérisoire du trottoir des abris bus.

C'est la première fois que j'écris ce que j'ai vécu. Je ne peux l'exprimer. J'avais 21 ans et après 31 ans c'est toujours là


ANDRE BERRET

blessé

Avec toute la famille, nous partons. Les rues sont emplies de gens silencieux au visage tendu. Je pense à mes grands-parents, enfermés dans Bab-El-Oued depuis plusieurs jours. Les rumeurs les plus folles circulent. On ne sait plus discerner le vrai du faux. L'intox du fantasme...

Mais une chose est certaine, la vie y est difficile et le ravitaillement aléatoire. Quant à la violence des forces de l'ordre, chacun y va de son couplet.

Nous descendons du GG puis arrivons devant la grande Poste. Nous y rencontrons un premier barrage de l'armée. Je souris car ces soldats débordés semblent bien impassibles, voir débonnaires... funeste erreur! En vérité, c'est le premier acte du piège qui vient de tomber.

Je note que certains de ces soldats sont arabes. Je m'en étonne. La foule est immense, serrée dans toute la largeur de la rue d'Isly. Le silence est impressionnant: pas de slogans, pas de banderoles. Nous avons pour consigne de marcher sur le blocus de Bab-El-Oued. Sans armes... ce que déplore mon père, inquiet.

Avec ma famille nous arrivons à hauteur du "Milk Bar", et soudain c'est l'horreur qui éclate avec les premiers coups de feu. Sans aucune sommation. Ils semblent jaillir de toute part. Qui tire? d'où? Pourquoi? J'entends crier "halte au feu"... sans succès! Toutes ces questions défilent dans ma tête à la vitesse des détonations. En me jetant à terre j'ai le temps d'apercevoir des gens étendus sur la route et les trottoirs. Certains semblent touchés.

Puis soudain une terreur folle traverse mon esprit : où sont mes parents? Sans ne plus penser à rien d'autre je me relève : une rafale de mitraillette passe au dessus de ma tête et fracasse la vitrine d'un magasin. Je tombe sous le poids de la vitre, cela me sauvant peut être et je protège mon visage de mes bras. Apercevant mes parents à l'angle de la rue, alors que profitant d'une accalmie la foule se redresse pour fuir, je cours vers eux.

C'est alors que du sang coule de la manche de mon pull-over et l'inonde tout entier. La peur, l'angoisse m'étreignent : où suis-je touché? On me pousse dans un couloir, on me déshabille, on me palpe. Ouf : ce n'est que le bras ; je ne peux plus bouger la main, un mouchoir sert de pansement et de garrot, car il faut arrêter le sang, qui a taché le manteau clair de ma mère.

Autour de moi on s'agite en tous sens, on ramasse les blessés, on ne sait s'il y a des morts. J'entends des sirènes. L'affolement est général.

A l'hôpital, je ne sais plus lequel, on met quelques points de suture à mon avant-bras. Tout le personnel est sur le pied de guerre, prêt à, faire le maximum.

Sur le chemin du retour, c'est une ville en désordre que j'aperçois : des groupes de gens qui vont en tous sens avant de rentrer à la maison. Impression d'anarchie et d'hébétude, le ciel nous est tombé sur la tête. "Notre" armée nous a tiré dessus! On ne comprend plus rien. Qui a osé. faire ça???

C'est la déroute qui vient de nous emporter... et l'espoir semble être à jamais enfui! La certitude de l'abandon, de la trahison font aussi mal que le sang coulé. Ce n'est que le lendemain que j'apprendrai, avec Alger anesthésiée, les morts par dizaines.

Après un mois de "main inutilisable" et paralysée on m'opérera aux Glycines (je crois) où le chirurgien fera un miracle en recousant chacun des tendons coupés par, je suppose, le bris de la vitrine. Et retrouvant presque la totale mobilité j'irai poursuivre la rééducation à Paris où l'on admirera le travail du chirurgien Pied Noir. Nous sommes le 22 juin et... après des heures d'attente... mon père a réussi a obtenir une place dans l'avion pour la capitale.

C'en est fini de l'Algérie Française et l'exode commence... douloureuse histoire...

Quant à moi je suis pensionné "civil victime de guerre" à 10 %

Mais c'est une autre blessure qui subsistera en moi : celle de tous les morts oubliés, insultés, de ce 26 mars. Date anniversaire qui chaque année réveille ma mémoire et ma peine."

 


 

 MME DUPUY  (mari décédé le 26 mars) (extrait livre interdit)

Brutalement la fusillade avait éclaté. Affolés nous avons cherché une entrée d'immeuble. Un moment nous avons été séparés par la cohue. Quand j'ai aperçu mon mari, il était couché sur le dos. Pour protéger son visage, pendant que la fusillade continuait, je me suis couchée sur lui. Quand j'ai pu enfin lui parler parce que la foule était enfin dispersée et à l'abri dans les couloirs des immeubles. Je me suis relevée et j'ai constaté qu'il ne pouvait pas se relever. Je lui ai alors demandé s'il souffrait, il m'a répondu : « Je suis blessé ». Je lui ai demandé : « Par une balle perdue alors ? ». Il a dit : « Il m'a visé et tiré ». J'ai demandé de l'aide. La fusillade continuait. Un officier criait au dehors « Arrêtez ». Cet ordre n'a pas été suivi. Il a fallu attendre longtemps que les pompiers puissent passer.

J'ai vécu un véritable calvaire. Ce n'est que le lendemain à l'ouverture de l'hôpital que j'ai pu retrouver son corps. Malgré toutes les multiples démarches, tant à la Croix-Rouge qu'auprès d'un prêtre, je n'ai rien pu obtenir pour emporter le corps de mon mari. Ce n'est que le 28 que j'ai retrouvé son corps au dépositoire du cimetière de Saint-Eugène.

 


 

M MESQUIDA  (épouse décédée le 26 mars 1962)

            Et puis, avec la soudaineté d'un éclair, l'affreux Uranie a éclaté. Un tir extrêmement nourri provenant d'armes automatiques de toutes sortes nous arrosa, nous tous qui étions là ; nous nous jetâmes violemment sur la chaussée parmi les cris de «couchez-vous» que certains d'entre nous faisaient entendre. Et le tir aussi continua, toujours dirigé contre nous. Je me trouvais à cinquante centimètres de mon épouse et de mon oncle. Un homme était couché contre moi, son corps me masquait l'entrée de la rue d'Isly. Mais je voyais sur le trottoir où se trouve le café «  Le Derby », plusieurs soldats musulmans. J'en voyais plusieurs. Mais je n'en regardais qu'un. J'étais horrifié car la scène à laquelle j'assistais dépassait les limites de l'horrible. Cha­que fois qu'un cri de douleur s'élevait de cette masse de corps allongés, ce soldat musulman, revêtu de l'uniforme français, cette bête immonde, en ricanant, en insultant,  dirigeait vers l'endroit d'où semblait venir le cri de douleur, le tir de son pistolet-mitrailleur. C'était affreux ; c'était épouvantable ; c'était abominable. Nous vécûmes ainsi durant de longues minutes un affreux cauchemar. Et, à ce moment, j'entendis mon oncle appeler ma femme : « Jean­nine, Jeannine, vous êtes touchée ? » La malheureuse mar­tyre venait d'être foudroyée. J'apercevais son corps, ses pieds à quelques centimètres de ma figure… Et je voyais toujours cet abominable monstre qui continuait  à  cracher la mort. La balle qui venait de frapper ma femme provenait-elle de son arme ? Il res­semblait à un arroseur municipal qui arrose consciencieu­sement la chaussée.

Mais un tel crime, est-il possible qu'il reste impuni ?

            Vous, officiers français, remuez ciel et terre afin de savoir quelles étaient ces bêtes féroces, revêtues d'un uni­forme français, qui se trouvaient à l'entrée de la rue d'Isly et qui ont assassiné sans arrêt. Sachez, officiers français, cet horrible détail qui risque de salir pour l'éternité vos uniformes. Cette martyre, mon épouse, était une métro­politaine originaire de Cozes (Charente-Maritime). Elle était venue en 1946 en Algérie, où sont nées mes quatre petites filles. Epouse d'un grand mutilé, grièvement blessé en participant à la libération de la métropole, cette métro­politaine a été tuée par les balles françaises.

Alfred MESQUIDA,

Instituteur, Né le 19-7-1925 à Alger, Grand mutilé de Guerre 100 %

Chevalier de la Légion d'honneur, Médaillé militaire,

cité à l'ordre de l'Armée le 19 avril 1945 par M. le Général de Gaulle, Chef du Gouvernement de la République Française.

VOIR LE BLOG DE L'ASSOCIATION DES FAMILLES DES VICTIMES

 Retour 26 mars 1962. 

26 mars 2014

BULLETIN N°78

Libre propos citoyen

Document transmis par

LE PHAREFOUILLEUR  le Lundi 24 mars 2014.

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789

Elections municipales, lendemain du 1ertour :

Le nettoyage des écuries socialistes a commencé !

Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s et compatriotes,

         Non, l’expression n’est pas trop forte, les écuries socialistes sentent vraiment mauvais et les chevaux ne sont plus en état de courir, au point que certains risquent d’être envoyés à l’abattoir….juste après le 2e tour !

         Quel plaisir de pouvoir écrire et ce que toute la Presse reconnait :

         LES SOCIALISTES ONT PRIS UNE CLAQUE BIEN MERITEE !

         Incompétents, arrivistes, arrogants, professionnels du mensonge, la Justice aux fesses pour beaucoup et, pour certains, des gosses en prison, un Premier Ministre fan de camionnette VW mais dénué de tout charisme, le Nain-moi-Président chevauchant, entre autres (!), un  scooter trop grand pour lui, rue du cirque, les gauchistes-humanistes-mondialiste (GMH) n’auront mis que 20 mois pour se faire détester par 80 % des Français ! Un record jamais égalé.

         Ces résultats du 1er tour des élections municipales sont un désaveu total et une condamnation sans appel de leur incapacité à gouverner la France.

         Il ne vous a pas échappé que….c’est la faute au FN, bien sûr !

Ah, ce FN, comme il est pratique : s’il en est là aujourd’hui, c’est la faute de l’UMP (dixit le PS), et c’est la faute du PS (dixit l’UMP) ! Très drôle, non ?

         En ce qui me concerne j’estime que le retour des droites, FN compris (qui lui ne revient pas mais arrive), est un constat réconfortant pour la France.

         Dommage que Jean-François COPE ose déclarer que : « une Mairie gérée par l’UMP n’est pas une Mairie gérée par le FN » ! On reconnaît l’énarque.

         Suggestion : que les gaullistes de gauche déguisés en NAP (Neuilly-Auteuil-Passy), comme on dit à Paris, élisent un nouveau chef de file.…vite ! 

         Enfin des millions de Français qui souhaitent voir appliquer le programme de Marine LE PEN, savent que le FN est représenté dans 315 villes de France, qu’il est en tête dans 17 villes, et qu’il aura vraisemblablement 412 Conseillers Municipaux. La France est en train de sortir de sa torpeur !

         Messieurs de l’UMP, prévoyez vite des alliances avec le FN, quant à vous, J-F. COPE…cessez de dire et faire le contraire de ce que pense et demande un nombre croissant d’adhérents au sein de votre parti !

         N’oublions pas : les Maires élisent les Sénateurs donc si nous voulons un Sénat de droite il nous faut élire des Maires de droite : simple et efficace.

Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.

Michel Salanon...de l'Hôtel Saint Maurice d'Aïn-el-Turck 

Retour le phare fouilleur

20 mars 2014

BULLETIN N°76

Libre propos citoyen

Document transmis par

LE PHAREFOUILLEUR  le Lundi 17 mars 2014.

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789

Élections municipales : Pieds-Noirs, votez, sortez les pourris !

Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s et compatriotes,

JAMAIS LES PIEDS-NOIRS ET LES HARKIS

N’AURONT ETE AUTANT PRIS POUR DES C… !!!

         Et par la droite sortie aux dernières présidentielles et par l’actuelle gauche au pouvoir, qui surfe sur une vague mondialiste qui fait tant de mal à la France.

         Rappelons-nous certains actes et/ou propos, gratuits et malsains, qui ont offensé les vivants et les morts de nos deux communautés.

         Concernant Nicolas-le-Petit :

- en visite au camp de Rivesaltes où les Harkis rescapés des massacres en Algérie furent parqués comme des animaux, il reconnut « la responsabilité de la France dans l’abandon des Harkis »….à la fin de son quinquennat, bien sûr,

- il écrivit un jour au Premier Ministre turc en évoquant : « les souffrances indicibles et la brutalité aveugle de la colonisation française en Algérie »,

- dix jours plus tard, à Perpignan, il fit une déclaration….contre la repentance !

         Concernant le Nain-moi-Président qui occupe l’Elysée par erreur :

- il fit en sorte que le 19 mars devienne la date officielle de commémoration de la fin de la guerre en Algérie, pour cirer les pompes d’Abdelaziz BOUTEFLIKA et remercier les électeurs musulmans de France qui votèrent pour lui,

- il alla jeter des fleurs dans la Seine, pour les rares morts algériens tombés dans la Seine lors d’une manifestation interdite à Paris, le 17 octobre 1961, mais pas une fleur pour les morts français du 26 mars à Alger et du 5 juillet 1962 à Oran,

- il a fermé la MIR et l’ANIFOM, sans concertation avec nos représentants !

IL FAUT SANTIONNER CES POURRIS…SANS ETAT D’AME !

         Il faut leur envoyer un message clair : nous ne sommes pas que des bulletins de vote et demandons des actes forts pour que nos morts et nos survivants retrouvent leur juste place au sein de notre Patrie, et que nous soyons réhabilités dans notre honneur qui fut sali, pour plaire aux arabo-communistes.

VOTONS MASSIVEMENT ET AVEC DETERMINATION,

CONTRE LA GAUCHE ET POUR UNE DROITE PLUS PATRIOTE !

         Autre point très important : ne votez pas blanc, ça ne flatte que votre nombril ! N’oubliez pas que les Maires sont les « grands électeurs » des futurs Sénateurs. Alors faites le ménage en commençant par les Mairies !

Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.

Michel Salanon...de l'Hôtel Saint Maurice d'Aïn-el-Turck 

Retour le phare fouilleur

24 juin 2012

BULLETIN D'HUMEUR N°10

Document transmis par

LE  PHARE  FOUILLEUR  - mercredi 20 juin 2012

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789

Justice : la peine de mort pour Abdallah BOUMEZAAR !

Cher(e)s ami(e)s,

          Nous avons appris avec effroi, l’exécution de deux femmes gendarmes, dont une mère de deux enfants, dimanche 16 juin, à Collobrières (Var).

          Il s’agit de Mesdames Audrey BERTHAUT, 35 ans, mère de deux enfants, et Alicia CHAMPLON, 29 ans, froidement abattues, loin des sièges feutrés de l’Assemblée Nationale, refuge des abolitionnistes (lire plus bas).

          Car, vous en conviendrez, je pense : il ne s’agit pas de deux meurtres mais de deux exécutions !

          Les faits : âgé de 30 ans, le vaurien précité a déjà passé plusieurs années en prison, pour des peines occasionnées par des affaires de drogue, de vol et de violence gratuite, dont la récente agression de sa mère, qui lui a valu 6 années de prison avec sursis et 3 ans de mise à l’épreuve….nous ne rêvons pas !

          Vous l’avez compris : les Juges ont voulu lui donner une chance de se réinsérer dans la société, qui s’est transformée en….tuerie préméditée ! Après quoi ces Juges-à-la-conscience-tranquille sont rentrés chez eux, pour se restaurer et regarder la télé. Quant aux journalistes, même après l’aveu du meurtrier, ils continuent à l’appeler le meurtrier présumé !

          C’est fou ce que l’on aime présumer dans notre pays.

          Et c’est reparti pour une décision de Justice guidée par le laxisme d’un Tribunal dont les Juges, à n’en pas douter, n’ont jamais eu un membre de leur famille froidement exécuté de la sorte ! Les Juges sont au-dessus de « ça », très loin des mares de sang qui n’éclaboussent jamais leurs robes.

          Et puis il y aura de nouveau des déclarations officielles qui sonnent creux, des fleurs déposées sur le lieu des crimes, un hommage national légitime, l’octroi d’une médaille à titre posthume par le Ministre de l’Intérieur, et, n’en doutons pas, le commentaire d’un psychiatre qui osera déclarer devant une caméra de télévision, la voix grave et le regard absent, que cet assassin n’est pas responsable car il n’était pas conscient de ses actes.

          Vous l’avez compris : ce vaurien a sauté sur l’une des deux femmes gendarmes qu’il a frappé, s’est emparé de son arme, lui a tiré une balle dans la tête à bout portant,  a couru derrière la seconde sur laquelle il a tiré aussi jusqu’à ce qu’il la  tue….et tout ça sans se rendre compte de ce qu’il faisait !

          Après un agissement aussi barbare, l’idée que ce vaurien coule des jours tranquilles, en prison, à nos frais, est simplement intolérable !

          Concernant l’abolition de la peine de mort, entre autres mesures officielles nationales et internationales (énumération non exhaustive), la France a entériné les décisions suivantes :

- en 1981, vote à l’Assemblée Nationale de la Loi d’abolition de la peine de mort en France, présentée par Robert BADINTER, Ministre de la Justice de François MITTERRAND.

- en 2000, ratification du statut de la Cour Pénale Internationale (qui interdit la peine de mort).

- le 19 août 2007, sous la présidence de Nicolas SARKOZY, l’abolition de la peine de mort a été inscrite dans la Constitution française, par le Parlement réuni en congrès à Versailles, par 828 voix contre 26.

- le 18 décembre 2008, vote en faveur de la Résolution des Nations Unies, pour un moratoire mondial sur les exécutions, adopté par 160 Etats, par ailleurs, la France refuse l’extradition des détenus dans des pays où ils risquent une condamnation à mort.

          Deux certitudes : les Etats veulent abolir la peine de mort mais pas les assassins, la France aime ses assassins et veut les garder en vie ! Quitte à bousculer vos convictions : je suis partisan du rétablissement de la peine de mort pour les assassins d’enfants, de personnes âgées, et de militaires dans l’exercice de leur fonction.

          Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.

Michel....de l'Hôtel Saint Maurice d'Aïn-el-Turck 

Retour le phare fouilleur

20 mars 2014

COMPTE-RENDU DE L'INTERVENTION DE N. FERRANDIS AU GROUPE D'ÉTUDE DU 20/11/2013

            Le 20 novembre dernier, le Groupe d'Etudes recevait  des associations de Rapatrié  qui  étaient représentées par Mmes Nicole Ferrandis (Ass Familles des Victimes du 26 mars 1962) et Suzy Simon-Nicaise (Cercle algérianiste), MM Alain Avelin (Véritas), Gilles Bonnier (CLAN), Bernard Coll (J.P.N. et Vérité et Justice), Ahmed Goudjil (A.A. Forces de Police Auxiliaire),  Yves Sainsot (ANFANOMA), Gilbert Sandmayer (Harkis de souche européenne), Jean-Félix Vallat (MAFA).

            M Frédéric Grasset, Président de la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie, avait été invité par le Président E. Aboud pour répondre aux questions éventuelles sur le rôle et l’activité de cet Etablissement.

COMPTE-RENDU INTERVENTION DE NICOLE FERRANDIS POUR L'ASSOCIATION DES FAMILLES DES VICTIMES

            J’ai pu  rappeler que le 30 janvier et le 24 octobre 2012, les parlementaires déposaient au sénat et à l'assemblée nationale une proposition de loi reconnaissant la répression d'une manifestation le 17 octobre 1961 à Paris et demander aux parlementaires de mener une démarche correspondante pour le 26 mars 1962 à Alger. : « Deux manifestations, deux répressions, mais avec une différence de taille ". Le 17 octobre 1961, les manifestants, répondant à l'appel du FLN alors en guerre contre la France, donc de l'Ennemi, bravaient le couvre-feu. A 21 heures, ils défilaient, dans les rues de notre capitale aux cris de " Algérie algérienne ", " Libérez Ben Bella ", " Vive le F.L.N "...

            Alors que le 26 mars 1962, quelques jours après le cessez-le-feu, des Français défilaient pacifiquement en plein jour dans les rues de la deuxième ville de France, le drapeau tricolore à la main, chantant la Marseillaise et clamant leur attachement à la France.  Sans sommation, à 14H50, un élément du 4ème régiment de tirailleurs algériens  ouvre  le feu, s'acharnant sur ceux qui s'étaient jetés à terre afin de se protéger.  La France n'avait pas respecté le cessez-le-feu.   Le bilan fut d'environ 80 morts et plus de 200 blessés. Toutes  les victimes furent du côté des civils. Pas un mort du côté militaire. Tout en remettant une fiche technique sur ce dossier j'ai soumis  la proposition suivante :

Article 1er

La France reconnait officiellement le massacre des Français  d'Algérie, en exécution  des consignes  données par la république française    de  réprimer par tous  moyens  la manifestation pacifique du 26 mars 1962 à Alger, département alors français.

Article 2

Un lieu national d'hommage et du souvenir à la mémoire des victimes de la manifestation pacifique du 26 mars 1962 est créé.

            Parce que notre association défend tous les nôtres,  j'ai formulé une demande pour les victimes à Oran le 5 juillet. En effet des parlementaires ont déposé en 2013, la proposition de loi suivante.

" La République française reconnaît le massacre de la population française du 5 juillet 1962 à Oran. "

            Bien sûr, on peut considérer cela comme une avancée.   Mais qui a massacré ? Qui a laissé des ressortissants français sans aucune protection ? Ce  texte est insuffisant. Aussi, j'ai souhaité que soit déposé un complément ainsi rédigé.

Art 1: La République française reconnaît le massacre de la population française du 5 juillet 1962 à Oran et les milliers d'enlèvements et de  disparitions qui ont précédé, accompagné et suivi cette date.

Art 2 :   Elle reconnait sa propre responsabilité dans l'absence de protection de ses ressortissants, comme ses défaillances dans la recherche des personnes enlevées.

Nos dossiers sont entre les mains des parlementaires. Quels sont les députés courageux qui oseront  déposer nos requêtes ?

Retour 26 mars 1962.

17 mars 2014

BULLETIN D'HUMEUR N°74

Libre propos citoyen

Document transmis par

LE PHAREFOUILLEUR  le Jeudi 13 mars 2014.

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789

Pour Christiane TAUBIRA : un aller simple pour la Guyane !

Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s et compatriotes,

         Née le 2 février 1952, à Cayenne, en Guyane française, il lui aura fallu 62 ans pour s’adresser aux Français, en les prenant pour des cons !

         Nommée le 16 mai 2012, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, par Jean-Marc AYRAULT, Premier Ministre, elle est bien connue pour ses diatribes inconvenantes sur la négritude, à l’Assemblée Nationale, son timbre de voix de mégère, ses regards furibonds, et ses analyses d’une partialité grotesque.

         Afin de se disculper, dans l’affaire des écoutes sur Nicolas SARKOZY, elle a tenu une conférence de presse mercredi 12 mars qui restera une démonstration inouïe de culot et d’arrogance !

         Elle a brandi deux documents et a menti sans vergogne :

- le premier, une lettre que l’avocat général près la Cour d’appel de Paris, lui a adressé le 26 février, prouve que la Garde des Sceaux a été informée des écoutes,

- le deuxième, une lettre que Mme Eliane HOULETTE, Procureur Financier, a adressé au Procureur Général, près la Cour d’appel de Paris, le 26 février, lettre par laquelle ce magistrat justifie sa décision d’ouvrir une information judiciaire, et évoque la date des écoutes.

         Ce faisant elle a menti trois fois : la première en disant qu’elle n’était pas au courant, la deuxième en disant qu’elle n’a pas menti, et la troisième en disant qu’elle n’était pas au courant des dates des écoutes, entre autres faits.

         Voilà 22 mois que les socialistes au pouvoir (à cause des agissements hots norme de Nicolas-le-Petit à la fin de son quinquennat), tous ou presque des repris de Justice, avec, pour plusieurs d’entre eux, des gosses en prison (quartier VIP ?), nous ont démontré leur arrivisme, leur amour des déclarations non maîtrisées, leur préférence pour les étrangers, leur culture du mensonge, leurs déclarations contradictoires, leur manque de compétence, bref …leur incapacité à gouverner notre France qui connaît une crise sans précédent !

         Alors, à la suite des outrages de CAHUZAC, de MOSCOVICI, de SAPIN, de TAUBIRA, et de HOLLANDE, je ne vois qu’une solution :

IL FAUT VIRER CES VAURIENS PAR LES URNES, A L’OCCASION DES PROCHAINES ELECTIONS !!!

Et pour Christiane TAUBIRA : un aller simple pour la Guyane, vite !

Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.

Michel Salanon...de l'Hôtel Saint Maurice d'Aïn-el-Turck 

Retour le phare fouilleur

11 mars 2014

11 MARS 1963 : JEAN-BASTIEN THIRY… FUSILLE POUR LA FRANCE

Libre propos citoyen

Document transmis par

LE PHAREFOUILLEUR  le Mardi 11 mars 2014.

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789

11 mars 1963 : Jean BASTIEN-THIRY….fusillé pour la France !

Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s et compatriotes,

         Nous connaissons la mention « mort pour la France » avec toute la tragédie qu’elle évoque. Qu’il me soit permis d’en édicter une autre : « fusillé pour la France ». Le martyr cité a été fusillé car il était pour la France !

         Elle convient parfaitement à un homme de parole, militaire de renom, animé d’une foi catholique exemplaire, patriote convaincu et ardent défenseur de l’Algérie Française. Car à cette époque l’Algérie….c’était la France !

         Cet homme d’honneur était le colonel Jean BASTIEN-THIRY.

         Jean-Marie BASTIEN-THIRY, dit Jean BASTIEN-THIRY, est né le 19 octobre 1927 à Lunéville (54), dans une famille de tradition militaire.

         Aîné de sept enfants, d’une famille lorraine de tradition militaire, il fait ses études à Nancy. Â vingt ans, en 1947, il est reçu à l’Ecole polytechnique.

         Diplômé de SUPAERO, Ecole d’ingénieurs qui forme sur les systèmes aéronautiques, il entre dans le corps des ingénieurs militaires de l’Air et se spécialise dans les engins dits air-air.

         Il conçoit le missile sol-sol Nord-Aviation SS.10 (puis le SS.11), qui sera utilisé par l’armée française (1955-62), l’armée américaine et l’armée israélienne (crise de Suez en 1956).

         Marié à Geneviève LAMIRAND, ils eurent trois filles : Hélène en 1955, Odile en 1957 et Agnès en 1960.  

         Alors qu’il est gaulliste, c’est en 1959, à l’occasion du discours de Charles-le-Félon sur l’autodétermination, que Jean BASTIEN-THIRY devient un opposant à la politique algérienne de celui qu’il perçoit alors comme : « …un dictateur, prêt à livrer l’Algérie sous la pression du mouvement arabo-communiste international ». Et il a raison !

         Il ne craint pas de déclarer : « la politique algérienne du général de Gaulle est un crime contre l’humanité, elle n’est qu’ignominie et déshonneur ». Quel visionnaire !

         L’échec de l’insurrection de la célèbre « semaine des barricades » à Alger, du 24 janvier au 1février 1960, dont Pierre LAGAILLARDE (qui avait 28 ans), député d’Alger et ex-parachutiste, fut l’instigateur, laissa au colonel BASTIEN-THIRY « une profonde amertume fondée sur l’attitude finale de l’armée ».

         Il confia à Maître Jean-Louis TIXIER-VIGNANCOURT (NB : lire « Des Républiques, des justices et des hommes », paru en 1976 chez Albin Michel) : « L’Algérie étant perdue, un attentat contre de Gaulle serait un acte de justice (...) ».

         Les reniements et les lâchetés politiques de Charles-le-Félon s’accumulant, dans un contexte d’abandon prémédité de l’Algérie Française, Jean BASTIEN-THIRY organise deux attentats contre le dictateur allié aux arabo-communistes : d’abord celui du Pont-sur-Seine à Biarritz, le 8 septembre 1961, puis celui du Petit-Clamart, près de Paris, le 22 août 1962, tous deux déjoués….malheureusement !

         Maître TIXIER-VIGNANCOURT, qui sera son avocat, rappelle dans son ouvrage précitéque Jean BASTIEN-THIRY se plaçait dans l’optique de Saint Thomas d’Aquin qui justifie, sous certaines conditions, le tyrannicide :

« nul n’a la droit d’ôter la vie à quiconque sauf au tyran ».

         Cet échange eut lieu à la prison de la Santé.

         Comme beaucoup de patriotes, il n’accepta pas la trahison de Charles-le-Félon, qui ne cessa de mentir honteusement sur le devenir de l’Algérie Française : mensonges à l’ensemble de notre armée, mensonges à des millions de Français, ceux de métropole et ceux d’Algérie (ceux-là même qui l’avaient accueilli à Alger, le 30 mai 1943, lors de la création du CFLN (Comité Français de la libération Nationale), mensonges à la population des Français musulmans d’Algérie, mensonges puants et indignes d’un dirigeant d’une Nation comme la France !

         Jean BASTIEN-THIRY fut arrêté le 17 septembre 1962, à son retour d’une mission scientifique en Grande-Bretagne, et inculpé devant la Cour militaire de justice présidée par le général Roger GARDET.

         Lors de son procès, Jean BASTIEN-THIRY déclara, notamment :

« c’est une vérité que l’homme contre lequel nous avons agi est, à tout moment, passible de la Haute Cour, et qu’il suffirait d’un minimum de clairvoyance et de courage de la part des parlementaires pour l’y traduire ; le dossier de ses forfaitures, de ses crimes et de ses trahisons existe, et des milliers d’hommes sont prêts à témoigner de la réalité de ces forfaitures, de ces crimes et de ces trahisons ». Tout est dit pour accuser Charles-le Félon !

         Avant d’être dirigé vers le poteau d’exécution, le Jean BASTIEN-THIRY, le chapelet à la main, récitait le rosaire. Maître TIXIER-VIGNANCOURT lui dit : « l’exemple donné par votre sacrifice sera fécond », Jean BASTIEN-THIRY répondit : « je le crois ».

         Puis il reprit sa lecture : « Ave Maria, gratia plena, dominus tecum… ». 

Jean BASTIEN-THIRY

a été fusillé au fort d’Ivry-sur-Seine le 11 mars 1963, très tôt.

         Il tomba sur le dos, écrit Maître TIXIER-VIGNANCOURT, son visage tourné vers le ciel, où l’aurore pointait.

         Et ce beau visage revêtit soudain un aspect d’adolescent.

HOMMAGE A L’UN DES MARTYRS DE L’ALGERIE FRANCAISE.

N’OUBLIONS JAMAIS !

Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.

Michel Salanon...de l'Hôtel Saint Maurice d'Aïn-el-Turck 

Retour le phare fouilleur

4 février 2014

DE GAULLE… MYTHE, IMPOSTURE et TRAHISON

« On peut se demander ce que connaîtront nos petits-enfants de l’Histoire de France, et surtout comment ils comprendront qu’un homme qui a signé, non pas la capitulation, mais un armistice devant une armée ennemie victorieuse, peut être un traître... et qu’un autre, tel De Gaulle, put accepter la défaite en Algérie, alors que son armée avait gagné la guerre, livrer aux couteaux des égorgeurs des dizaines de milliers de civils, près de cent mille de ses soldats, et être quand même placé au Panthéon des Héros ! » (Roger HOLEINDRE, 8ème RPC, Président du Cercle National des Combattants)

« Lorsque la pierre tombale de l’Algerie Française aura été scellée par la volonté acharnée d’un homme épaulé par la lâcheté de tout un peuple, je n’abandonnerai jamais l’idée de pouvoir débarrasser mon pays du personnage qui a corrompu l’âme de la France » (Colonel Antoine Argoud)

            Ces mots du brillant officier que fut le Colonel Argoud ne cessent, depuis des années, de résonner à ma mémoire et je console mon amertume en me disant que s’il existe vraiment une justice, de Gaulle devrait aujourd’hui s’y trouver. En effet, mon éducation chrétienne m’incite à penser que toute œuvre humaine passe en revue devant Dieu pour être classée comme acte de fidélité ou comme acte d’infidélité. En face de chaque nom, dans les registres du ciel, sont couchés avec une redoutable exactitude toute action mauvaise, tout despotisme, toute trahison, tout parjure et la loi de Dieu sera sans appel pour ceux qui auront contrevenu à ses commandements. Par conséquent, si le paradis est accordé à De Gaulle, alors il n’y a plus de raison de craindre la Justice Divine… tout le monde y aura accès… et cela ne se peut !

            Quand l’Histoire et la postérité jugeront Charles de Gaulle, elle dira : « Il a demandé son succès à l’astuce et au mensonge ; il l’a déshonoré par ces milliers de morts qui ont cru à ses paroles. Et ses crimes d’avoir appelé les Musulmans à servir la France pour ensuite les abandonner au massacre, d’avoir trompé ses soldats, d’avoir abusé de cette candeur sublime sans laquelle il n’y a pas de héros, d’avoir privé du rayonnement de leur Patrie plus d’un million d’êtres après les avoir livrés à la hache des bourreaux, d’avoir couvert les enlèvements et laissé mourir dans d’indescriptibles souffrances des milliers d’êtres humains innocents… sont inexpiables ». C’est cela que l’Histoire ne lui pardonnera pas ! C’est d’avoir souillé d’astuce, de mensonges et de cruauté la grande œuvre d’unité que des générations précédentes avaient entreprise ; d’avoir taché indélébilement l’histoire de la France. « Les mensonges écrits avec de l'encre ne sauraient obscurcir la vérité écrite avec du sang ».

            Dès 1944, il s’affirmait en fossoyeur de l’Algérie française en confiant à André Philip, ministre socialiste : « Tout cela finira par l’indépendance, mais il y aura de la casse, beaucoup de casse »et en 1957, bien avant sa prise de pouvoir, il laissait entrevoir à un autre ministre socialiste, Christian Pineau, sa conception de la politique algérienne basée essentiellement sur le mensonge, les palinodies et la trahison, qu’il comptait mener :

- Il n’y a qu’une solution en Algérie, c’est l’indépendance !

- Mais, mon général, pourquoi ne pas le dire maintenant ?

- Non, Pineau, ce n’est pas le moment !

            Elu Président, lors d’un entretien avec André Passeron, journaliste au quotidien « Le Monde », de Gaulle confirmera la préméditation de sa trahison en indiquant que ses intentions, avant 1958, étaient bel et bien d’abandonner l’Algérie. Dans son livre, « De Gaulle 1958–1969 », page 314, on peut lire : « Tenez, par exemple, pour l’Algérie de tout temps, avant que je revienne au pouvoir et lorsque j’y suis revenu, après avoir étudié le problème, j’ai toujours su et décidé qu’il faudrait donner à l’Algérie son indépendance. Mais imaginez qu’en 1958, quand je suis revenu au pouvoir et que je suis allé à Alger, que je dise sur le forum qu’il fallait que les Algériens prennent eux-mêmes leur gouvernement, mais il n’y aurait plus eu de De Gaulle dans la minute même. Alors il a fallu que je prenne des précautions, que j’y aille progressivement et, comme ça, on y est arrivé. Mais l’idée simple, l’idée conductrice, je l’avais depuis le début ».

            Ainsi, fit-il connaître au monde entier la duplicité à base de manipulations diverses dont il fit preuve tout au long de sa vie pour mener à bien ses ambitions politiques…

            Et pourtant. Pour la majorité de la presse française et pour le peuple français par trop naïf et crédule, de Gaulle, cet instrument de braderie qui jamais durant la guerre d’Algérie ne fit preuve d’amour, de générosité et de dignité humaine, fut un objet d’admiration et d’enthousiasme. « Il était grand ! » Et voilà, ici, cette notion de grandeur qui sauve tout : « De Gaulle, ce grand homme ! »… Grand par la taille, oui, (1m96) quant au reste !...

            Sous le vocable de grandeur on exclut tout d’un coup le critère du bien et du mal. Pour celui qui est grand il n’est pas de mal. Il n’est aucune horreur qui puisse être imputée à crime à celui qui est grand ! Ce qui est « grand » est bien ; ce qui n’est pas « grand » est mal. Et pourtant, parmi sa génération de soldats, il y eut de grands hommes, de vrais, ceux-là : Leclerc, De Lattre de Tassigny, Juin, Montsabert, Salan… mais lui, de Gaulle, était d’une autre race, brutal, cynique, ambitieux, assoiffé d’honneurs, hautain, méprisant, discourtois, cassant, sans rien d’aimable dans l’insolence… craint de ses propres ministres.

            Alain Peyrefitte, en évoquant l’Algérie, écrira dans ses mémoires : « Dans cette affaire, le général a fait preuve d'une inutile cruauté » et rapportera ces mots méprisants qu’il eut à l’égard des harkis lors du Conseil des Ministres du 4 mai 1962 : « Les harkis, ce magma dont il faut se débarrasser sans attendre ! » Que de cynisme de la part d’un Chef d’Etat ! Et quand ce même Peyrefitte, pris de remords à la vue du désastre humain que représentait l’exode des Français d’Algérie exposera au « général Président », le 22 Octobre 1962, « le spectacle de ces rapatriés hagards, de ces enfants dont les yeux reflètent encore l’épouvante des violences auxquelles ils ont assisté, de ces vieilles personnes qui ont perdu leurs repères, de ces harkis agglomérés sous des tentes, qui restent hébétés… », De Gaulle répondra sèchement avec ce cynisme qu’on lui connaissait : « N’essayez pas de m’apitoyer ! »… On était bien loin du « C’est beau, c’est grand, c’est généreux la France ! »…

            Cependant, ce qui est incompréhensible, c’est que tout le monde connaissait le personnage ; tout le monde savait cela, oui, mais voila : « Il était grand ! »… C’était suffisant. Sur la « grandeur », de ce « général micro », Churchill –qui l’a bien connu- dira avec sévérité : « De Gaulle, un grand homme ! Il est arrogant, il est égoïste, il se considère comme le centre de l’univers… il est… vous avez raison, c’est un grand homme… »

            Pour bon nombre de journalistes et d’historiens, être grand c’est le propre de ces êtres d’exception qu’ils appellent des héros. Et de Gaulle se retranchant derrière l’Histoire, en abandonnant à leur perte non seulement ses anciens compagnons d’armes, ses soldats qu’il avait entraînés dans « son » aventure (que l’on se souvienne de Mai 1958 !) mais encore, plus d’un million de Français à qui il devait tout et autant de fidèles Musulmans engagés politiquement et militairement parlant… sentait « que c’était grand » et son âme était en paix. Et il ne vient à l’idée de personne que reconnaître pour grand ce qui échappe à la mesure du bien et du mal, c’est seulement reconnaître son propre néant et son incommensurable petitesse. Du sublime au ridicule, il n’y a qu’un pas. Aux yeux du monde, de Gaulle l’a franchi…

            Quelle responsabilité pour celui qui se déclarait le « sauveur de la France », pour celui qui avait « ramené la liberté », celui qui invoquait la grandeur morale, nationale et intellectuelle ! Rarement autant d’indifférence, d’immoralité politique et de vilénie furent mises au service d’une politique que l’on voulait faire passer pour pragmatique et généreuse. C’est là toute l’imposture gaulliste.

            Le 19 janvier 1960, recevant exceptionnellement les élus d’Algérie, il les sidéra en déclarant d’une certaine hauteur : « L’intégration est une connerie, d’ailleurs, l’armée ne fait que des conneries ! » Et, toisant insolemment le député musulman M’hamed Laradji, il ajouta avec un mépris glacial : « Les Musulmans ne seront jamais des Français ! ». Laradji qui eut dix membres de sa famille assassinés par le FLN soutint le cynisme de De Gaulle en insistant sur le fait que la politique menée par le Chef de l’Etat allait faire souffrir les Algériens pro-français… ce à quoi, la « grandeur gaullienne » répondit sèchement : « Eh bien, vous souffrirez ! ».

            … Et c’est ainsi que la guerre continua encore durant deux ans et six mois, couverte par les mensonges, les palinodies, les reniements, la trahison et tant pis pour ceux qui se firent tuer durant ce laps de temps : Soldats du contingent, militaires d’active, civils Musulmans, Chrétiens et Juifs, enlevés, torturés, égorgés, émasculés, ébouillantés, découpés en morceaux, femmes livrées à la prostitution…

            Dans son livre « Les damnés de la terre », Alexis Arette (qui tenait l’information de Georges Bidault, l’ancien Président du Conseil National de la Résistance sous l’occupation allemande), rapporte l’anecdote suivante :

            « Lors de la conférence de Casablanca qui se tint du 14 au 24 janvier 1943 afin de préparer la stratégie des alliés après la guerre à l’égard de l’Europe, Churchill parvint à réunir non sans mal Giraud et De Gaulle en face de Roosevelt. Giraud était indispensable dans l’élaboration de cette stratégie. Général de grande valeur, à la tête de l'armée d'Afrique, il ne devait aucune de ses étoiles aux « arrangements politiques du temps » et jouissait d'un grand prestige aux yeux des Américains depuis son évasion, l'opération Torch et la prise d'Alger. Ces derniers le considérant, sans la moindre équivoque, comme le chef militaire de la France combattante envisageaient très sérieusement une coopération unifiée où tout naturellement sur le plan strictement militaire de Gaulle était placé hiérarchiquement sous ses ordres… ce que le « général micro » n’appréciait guère. Les deux hommes se détestaient... Tout les opposait : le sens du devoir, la fidélité à la parole et à l'Etat, la valeur militaire, etc... Mais les Américains comprenant que le ralliement de l'Afrique dans sa globalité était nécessaire et que dans ce contexte Giraud qui restait loyal à Pétain - mais qu'ils considéraient comme infiniment plus fiable et d’une envergure supérieure à De Gaulle- était absolument incontournable. Churchill allait donc œuvrer pour mettre les deux hommes en face de Roosevelt et obtenir la fameuse poignée de main de circonstance dont la photo fera le tour du monde... Cependant Roosevelt, toujours frileux pour entrer en guerre en Europe, posa clairement la question aux deux officiers Français : « Les Etats Unis seraient susceptibles de débarquer en France à la condition que la France accepte d'ouvrir son empire au commerce américain et prenne l'engagement de décoloniser dans les trente ans ». Giraud eut un haut de cœur et claqua la porte... De gaulle resta. On connaît la suite... »

            Peu de choses ont été dites officiellement sur le marchandage de cette entrevue et le refus de Giraud d'accepter les conditions honteuses du démantèlement de l'Empire Colonial Français, conditions auxquelles de Gaulle souscrivit sans le moindre scrupule...

            Si Roosevelt n’estimait pas De Gaulle, Winston Churchill ne l’estimait pas davantage et dira du personnage : « De toutes les croix que j’ai portées, la plus lourde a été la Croix de Lorraine ». Un jour, il fit à de Gaulle cette remarque qui le glaça : « Votre pire ennemi, c’est vous-même. Vous avez semé le désordre partout où vous êtes passé ! »

            Je me suis souvent demandé quel aurait été le sort de l’Algérie s’il n’y avait pas eu de Gaulle. L’Histoire aurait, assurément, été écrite différemment. A l’ordinaire, l’Histoire n’est qu’une résultante d’infiniment petites forces où chaque individu n’a que la part d’une composante élémentaire. Mais à certaines heures naissent des hommes qui résument en eux une force capable d’intégrer, d’orienter toutes les autres forces élémentaires de la nation. Ceux-là changent vraiment le destin des peuples et du monde. Ou plutôt ces hommes sont le destin… et de Gaulle en fait partie. Ainsi, concernant la guerre d’Algérie, l’Histoire, sous de Gaulle, nous a démontré qu’elle n’était jamais qu’un rocher imaginaire de gloire et de boue entraîné par des torrents de sang vers des absences de rivages… Et cette Histoire là, comme le sable, a bu les rêves et le sang de milliers d’hommes sans en être fécondée.

José CASTANO

E-mail : joseph.castano0508@orange.fr 

Retour Joseph Castano.

« La France a jeté les harkis dans les basses-fosses de l’Histoire. Il y a eu 80.000 morts. Paris a systématiquement entravé leur sauvetage. De Gaulle est bel et bien complice d’un crime contre l’humanité. » Georges-Marc BENAMOU (Paris-Match – N° 2841 – 30/10- 5/11/2003)

« De Gaulle a abandonné les harkis c’est son crime et le nôtre ». Jean DANIEL (Le Nouvel Observateur - 17 septembre 2009)

"L'acte de trahison le plus retentissant de la Ve: République ? Sans hésitation, celui du général De Gaulle vis-à-vis des Français d'Algérie." – Alain DUHAMEL dans HISTORIA,  nov-déc 2009 - page 54

            En 1962, pour faire aboutir sa nouvelle politique algérienne, radicalement opposée à celle qui lui avait permis de revenir au pouvoir en juin 1958, de Gaulle a-t-il été conduit à concevoir et mettre en œuvre un « crime d'Etat », c'est-à-dire une action préméditée conduisant au sacrifice de nationaux français qui n'entraient pas dans le cadre de sa nouvelle politique ou qui s'y opposaient ? Les archives officielles et privées, les témoignages des acteurs et des victimes permettent de démontrer scientifiquement que de Gaulle est bien l'auteur d'un crime contre l'humanité dont il porte la principale responsabilité. Si cette affirmation s’était avérée fausse, les personnalités qui ont publiquement relaté cette vérité historique auraient été poursuivies en diffamation par la famille, les proches ou les défenseurs de la mémoire de l’homme de Colombey. Plus de 10 ans se sont écoulés depuis la parution de cet article dans Paris-Match ; Georges-Marc Benhamou n'a jamais été inquiété en quoi que ce soit… et aucun intellectuel, aucun historien, aucun homme politique n'est venu démentir ses propos.

            Alors que les « gogos de service » commémorent toujours « l’appel du 18 juin », il est bon de rappeler les ordres criminels donnés par de Gaulle lors des séances du Comité des Affaires Algériennes, qu'il présida de 1959 à 1962. Ceux-ci furent rapportés par son conseiller, Raymond Aron, dans ses mémoires « 50 ans de réflexion politique » (p.388 – Julliard) : « les harkis, pour la plupart, furent livrés à la vengeance des vainqueurs sur l'ordre peut-être du général de Gaulle lui-même qui par, le verbe, transfigura la défaite et camoufla les horreurs... ». Cette action criminelle fut dénoncée au Parlement dès mai 1962 par le Bachaga Saïd Boualam, Vice-président de l'Assemblée Nationale, et par le Professeur Maurice Allais, Prix Nobel d'Economie, dans son ouvrage « L'Algérie d'Evian » (L'Esprit Nouveau - mai 1962). Le président algérien Abdelhaziz Bouteflika a reconnu ce massacre en déclarant sur Radio-Beur FM, en octobre 1999, parlant de la répression contre le GIA : « Nous ne faisons pas les mêmes erreurs qu’en 1962 où, pour un harki, on a éliminé des familles et parfois des villages entiers ». (« La Croix » du 17 juin 2000).

-o-o-o-o-o-o-o-

- Cliquez sur ce lien :  http://paras.forumsactifs.net/t8457-algerie-1962-la-torture-de-qui#80828

- Administrateur du site para (Jean-Pierre) : beajp08@sfr.fr

-o-o-o-o-o-o-o-

 - Roger HOLEINDRE : Brahim

-o-o-o-o-o-o-o-

« Que les Français en grande majorité aient, par référendum, confirmé, approuvé l'abandon de l'Algérie, ce morceau de la France, trahie et livrée à l'ennemi, qu'ils aient été ainsi complices du pillage, de la ruine et du massacre des Français d'Algérie, de leurs familles, de nos frères musulmans, de nos anciens soldats qui avaient une confiance totale en nous et ont été torturés, égorgés, dans des conditions abominables, sans que rien n'ait été fait pour les protéger, cela je ne le pardonnerai jamais à mes compatriotes : la France est en état de péché mortel. Elle connaîtra un jour le châtiment » (Maréchal Alphonse JUIN – 2 Juillet 1962)

-o-o-o-o-o-o-o-

Revoir l'article De Gaulle Mythe et imposture de juin 2010 

Ses ouvrages, cliquez sur :-Ma Bibliographie – 

Sa biographie, cliquer sur :- Ma Biographie –  

4 février 2014

"MORT POUR LA FRANCE"

            On peut remarquer que les crimes et exactions commis après le 3 Juillet 62 ne sont pas couverts par les amnisties. Même si elles sont admises comme "suite directe de faits de guerre "et a fortiori si elles sont admises comme "crimes contre l'humanité"

Communication.

Le vendredi 24 janvier 2014.

Chers compatriotes, chers amis

            En date du 26 décembre 2013 suite au jugement de la Cour d’Appel de Rennes du 15 octobre 2013, le Parquet confirme la condamnation du Ministère de la Défense et ordonne l’adjonction de la mention « Mort pour la France »sur l’acte de décès de M. Paul, Hubert, Marie TEUMA né le 30 juillet 1918 à Carcès (Var) décédé le 5 juillet 1962 à Lartigues (Algérie).

            Voilà, après de nombreuses péripéties qui, durent depuis le 5 novembre 2009, les enlevés/disparus après l’indépendance de l’Algérie sont enfin reconnus comme victimes « d’acte de violence constituant une suite directe de faits de guerre » (Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre : Article L488 de la loi n°2005-1719 du 30 décembre 2005).

            J’espère que les familles de disparus Pieds Noirs et Harkis n’hésiteront pas à faire la demande de la mention « Mort pour la France » auprès de l’ONAC, pour honorer la mémoire de leurs disparus mais aussi pour que notre Histoire soit reconnue et respectée et que leur sacrifice au nom de « l’intérêt supérieur de l’Etat » soit célébré par tous, civils et militaires.

Marie-Claude TEUMA

COMMENTAIRE du Cercle de réflexion sur le 5 Juillet 62 à Oran.

            A  notre avis pas de problème si on accepte de porter la mention « Mort pour la France » en vertu du 9ème alinéa de l'Article L448 de la loi à propos  de « Toute personne décédée à la suite d'actes de violence constituant une suite directe de faits de guerre »

            Ce qui parait gênant c'est que l'on dise sacrifice au nom de « l’intérêt supérieur de l’État (autre texte) car à notre avis aucun « intérêt supérieur de l'État » ne peut justifier que l'on laisse massacrer des citoyens innocents sans intervenir particulièrement dans le cas du 5 juillet à Oran où proximité immédiate de 18000 hommes de troupe avec la possibilité d'intervention « LÉGALES » en droit international (contrairement aux dires de certaines épigones Gaullistes) puisque les conditions du maintien de l'ordre prévu par les Accords d’Évian n'étaient pas remplies (l’ALN exclue du processus surtout en rupture avec l'exécutif provisoire d’Alger seul prévu par les dit accords et le référendum du 1er Juillet). Et puis c’est l’état Français qui avait pour devoir de défendre ses ressortissants en légitime défense, (même une circulaire du général Katz du 20 Juin 62 le prévoyait). Voilà quelques pistes de réflexion

 

            Surtout ne pas oublier notre pétition de masse essentielle pour faire reconnaitre le drame du 5 Juillet 62 que rien ne justifie. Les démarches judiciaires individuelles pouvant être longues, et fastidieuses (bien que des jurisprudences semblent possibles).

Voir le dossier des MILITAIRES ET ASSIMILES  déjà déclarés "Morts pour la France (Décédés en mission ou après blessures voir maladies en service) APRÈS LE CONFLIT ce qui n'a pas empêché le choix de l'odieux 19 Mars comme date commémorative.

 JF PAYA

D'après les archives du Service Historique du ministère de la Défense, il est constaté pour l’Algérie que la fin de la guerre est officielle le 2 juillet 62).

Mais :

- En 1962 : De juillet à décembre 1962, on compte 305 morts pour la France, 120 disparus et 75 blessés.

- En 1963 : 122 militaires morts pour la France. Avec pour le seul mois de juin 1963, 20 tués et 57 blessés (2 officiers et 55 hommes de troupe).

- En 1964 : 46 militaires morts pour la France. (Le dernier en Décembre ce qui pouvait justifier la date toujours en vigueur du 5 Décembre.


Rappel de la loi:

ART.  L. 488. - Doit, sur avis favorable de l'autorité visée ci-dessous, porter la mention «Mort pour la France» tout acte de décès :

1° d'un militaire des armées de terre, de mer ou de l'air tué à l'ennemi ou mort de blessures de guerre;

2° d'un militaire mort de maladie contractée en service commandé en temps de guerre;

3° d'un militaire mort d'accident survenu en service, ou à l'occasion du service en temps de guerre;

4° d'un marin du commerce, victime d'événements de guerre;

5° de tout médecin, ministre du culte, infirmier ou infirmière des hôpitaux militaires et des formations sanitaires, ainsi que de toute personne ayant succombé à des maladies contractées au cours de soins donnés aux malades et blessés de l'armée en temps de guerre;

6° de toute. personne décédée en combattant pour la libération de la France, ou en accomplissant des actes de résistance;

7° de toute Personne exécutée à la suite d'une condamnation résultant de mesures d'exception prises par l'autorité de fait se disant gouvernement de l'État français, notamment par application des actes dits lois des

24 avril 1941, 7 septembre 1941, 7 août 1942, 8 septembre 1942, 5 juin 1943 et 20 janvier 1944, en raison de leur attitude pour la cause de la libération;

8° de tout otage, tout prisonnier de guerre, toute personne requise par l'ennemi, tout déporté, exécutés par l'ennemi ou décédés en pays ennemi ou occupé par l'ennemi des suites de blessures, de mauvais traitements, de maladies contractées ou aggravées ou d'accidents du travail survenus du fait de leur captivité ou de leur déportation;

9° de toute personne décédée à la suite d'actes de violence constituant une suite directe de faits de guerre;

10° de tout militaire décédé dans les conditions visées aux 1er, 2e et 3e alinéas après avoir été incorporé de force ou après s'être engagé sous l'empire de la contrainte ou la menace de représailles dans les armées ennemies;

11° de tout réfractaire décédé des suites d'accident, maladie ou blessure consécutifs à sa position hors la loi et pour le service du pays.

12° (Loi no 55-356 du 3 avril 1955, art. 21), de tout membre des forces armées françaises, de la gendarmerie, de la garde mobile, des compagnies républicaines de sécurité, du service d'ordre, ou des éléments engagés ou requis, tombé en service commandé à l'occasion des mesures de maintien de l'ordre sur les territoires de l'Union française situés hors de la métropole et dans les États protégés par la France (1).

L'autorité compétente pour donner l'avis favorable susvisé est, suivant le cas :

- le ministre des anciens combattants et victimes de guerre,

- le ministre de la Marine marchande,

- le secrétaire d'État à la guerre,

- le secrétaire d'État à la marine, le secrétaire d'État à l'air. 

(Décret no 61-1196 du 31 octobre 1961, art. 2) (1). - Le droit là la mention «Mort pour la France» prévu par l'article L. 488 est ouvert :

- soit lorsque le décès des harkis, appelés à participer à des opérations de maintien de l'ordre et de pacification est survenu pour l'une des causes visées aux ler, 2e, 3e et 8e alinéas de l'article L. 488 sus rappelé;

- soit lorsque le décès résulte d'attentat ou de tout autre acte de violence en relation directe et dûment établie avec les événements qui se déroulent en Algérie depuis le 31 octobre 1954.

(Ordonnance no 62-801 du 16 juillet 1962, art. 2) (1). - Le droit à la mention «Mort pour la France» prévu à l'article L. 488 est ouvert :

- soit lorsque le décès des mokhaznis est survenu pour l'une des causes visées aux premier, deuxième, troisième et huitième alinéas de l'article L. 488;

- soit lorsque ce décès résulte d'attentat ou de tout autre acte de violence en relation directe et dûment établie avec les événements qui se sont déroulés en Algérie depuis le 31 octobre 1954.

ART. L. 489. - Les présentes dispositions sont applicables également aux ressortissants français et aux engagés à titre étranger tués ou décédés dans les conditions fixées à l'article L. 488.

ART. L. 490.- Lorsque, pour un motif quelconque, la mention «Mort pour la France» n'a pu être inscrite sur l'acte de décès au moment de la rédaction de celui-ci, elle est ajoutée ultérieurement dès que les circonstances et les éléments nécessaires de justification le permettent.

ART. L. 491. - L'avis favorable ne peut être donné pour les personnes décédées en combattant librement au service de l'ennemi, ou en luttant contre les forces françaises de libération ou au cours d'un travail volontaire à l'étranger pour le compte de l'ennemi.

Toutefois, il peut être donné, dans les cas exceptionnels, notamment dans les pays d'outre-mer, s'il est démontré que les intéressés ont cru de bonne foi donner leur vie pour la défense de la patrie.

ART. L. 492. - Les présentes prescriptions sont applicables à tous les actes de l'état civil dressés ou transcrits depuis le 2 septembre 1939.

ART. L. 492 bis. - Un diplôme d'honneur portant en titre "Aux morts de la grande guerre, la patrie reconnaissante" est décerné à tous les officiers, sous-officiers et soldats des armées de terre et de mer décédés pendant la guerre 1914-1918 pour le service et la défense du pays, et remis à leurs familles. Les présentes dispositions sont étendues au titre de la guerre 1939-1945 :

- aux militaires des armées de terre, de mer et de l'air; aux FFL ou FFC ou FFI et aux membres de la résistance, dont l'acte de décès porte la mention «Mort pour la France».

Le ministre des anciens combattants et victimes de guerre est chargé de l'attribution de ce diplôme.

(1) Au titre des opérations de maintien de l'ordre voir :

Loi no 55-1074 du 6 août 1955 modifiée et no 59-900 du 31 juillet 1959, citées à l'article L. 149, ordonnance n° 59-66 du 7 janvier 1959, article 1, citée à l'article L. 207 et décret n° 66-607 du 12 août 1966, cité après l'article R. 169.

(1) Cf.  Décret n° 61-1196 du 31 octobre 1961, art. 1 et 3, et ordonnance n° 62-801 du 16 juillet 1962, art. 1 et 3, insérés après l'article L. 470.

RETOUR JEAN FRANCOIS PAYA ORAN 5 JUILLET 1962

28 janvier 2014

BULLETIN D'HUMEUR N° 69

Libre propos citoyen

Document transmis par

LE PHAREFOUILLEUR  le Jeudi 23 janvier 2014.

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ». Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - Article XI - 1789

Incapable, ridicule, menteur et…goujat ! Qui est-ce !

Madame, Monsieur, cher(e)s ami(e)s et compatriotes,

         Si j’écris qu’ « il »  est : incapable, ridicule, menteur et goujat….à qui pensez-vous ? Je sais, c’est difficile à deviner. Bon, je vais vous aider !

Incapable :

de s’habiller avec élégance, de serrer sa cravate correctement, de parler clairement sans répéter « moi ceci, moi cela…. », de sourire vraiment de temps en temps, de ne pas parler de sa boîte à outils, de faire baisser fortement et tout de suite les dépenses de l’Etat, de répéter sans peur que la richesse du pays viendra des entreprises, de réduire efficacement et tout de suite les charges asphyxiantes qui tuent les petits commerces et l’artisanat (…).

Ridicule :

nous allons tous garder en mémoire, et pour longtemps, les photos d’une silhouette, sortant d’une porte cochère parisienne, rue du cirque (ça ne s’invente pas !), la tête enfouie sous un casque trop grand pour son crâne vide, se dirigeant d’un pas rendu incertain à la suite d’une activité sexuelle coupable, vers un scooter aussi noir que sa personne déguisée en « Jo Barr » !

Menteur :

sur la probité des ministres nommés, sur l’écoute des Français, sur la confiance restaurée, sur la protection de la famille, sur le respect de la laïcité, sur les rythmes scolaires, sur la sécurité des biens et des personnes, sur le coût de l’immigration, sur l’inversion de la courbe du chômage (…).

Goujat :

pour avoir pris sa première courtisane pour de la m…, en tournant la tête dès qu’elle montrait un sourire de femme éprise, en évitant son regard lors des réunions publiques, en ne flattant jamais ses talents de journaliste, en la réduisant à l’état de potiche au lieu de la considérer avec le respect et l’amour que l’on doit montrer chaque jour à une compagne, officielle ou non.

         Voilà où « il » en est après seulement 20 mois à la tête de la France. Voyez-vous de qui je parle ? Du nain de l’Elysée….bien sûr !!!

         Je n’aimais pas que la première courtisane vive sur les deniers de la République mais, à part cela, je compatis à la souffrance d’une femme bafouée.  

Merci de votre aimable considération. Bien cordialement.

Michel Salanon...de l'Hôtel Saint Maurice d'Aïn-el-Turck 

Retour le phare fouilleur

Publicité